24 avril 2024
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Le crédo du zaïm : «Je pense donc tu suis » !

Tebboune
La gouvernance par la brutalité, l’arbitraire et la répression, telle est la méthode de Tebboune et ses soutiens.

« Dès que l’homme peut plus qu’il ne sait, il choisit le pouvoir et laisse le savoir. C’est ainsi que l’homme de pouvoir est détruit par le pouvoir, l’homme d’argent par l’argent, l’homme servile par la servilité ».

Tous les êtres humains pensent, seuls les intellectuels s’en vantent. « intellectuel n’est pas synonyme d’intelligent ». Les idéologies sont aussi dévastatrices que les religions. Elles agissent sur l’esprit et pervertissent les âmes. Elles séduisent et détruisent les peuples.. Laboratoire d’expérimentations de toutes les idéologies venues d’ailleurs, l’Algérie peut s’enorgueillir d’avoir fait la preuve vivante de leur inefficacité et de leur perversité. Le colonialisme français, le nationalisme arabe, le socialisme soviétique, l’islamisme politique, le terrorisme dévastateur, le libéralisme débridé. Aucune idéologie n’a eu raison sur un peuple rebelle à toutes les influences étrangères.

L’Afrique du nord fût la terre promise de tous les impérialismes méditerranéens : phéniciens, romains, vandales, byzantins, arabes, turcs sans parler des Français. A la différence de l’empire britannique, la colonisation française a pénétré l’intimité de la société algérienne. Coloniser un pays c’est conquérir son territoire par l’épée, posséder son corps par la force, investir son esprit par l’école. La domination des terres s’accompagne de la domination des corps. Il s’agit de s’approprier les corps et les âmes. Posséder le corps de l’autre c’est nourrir son propre narcissisme. Ressembler à l’homme blanc c’est accepter de se mettre sous sa domination. Le colonialisme a atteint ses objectifs.

Depuis la révolution de 1789, la monarchie de droit divin est abolie en France. La nation a un Etat qui l’administre conformément à la Constitution. Le chef de l’Etat incarne l’Etat. Il en garantit la continuité mais ne se confond pas avec lui car la souveraineté appartient au peuple. La notion de légitimité se différencie de celle de la légalité. La légalité est  le respect du droit en vigueur, qu’il s’agisse de la Constitution, des Lois, des Décrets, des Arrêtés. Un Etat légal est un Etat qui ne viole pas les règles juridiques en vigueur. S’il les modifie, il doit le faire en suivant les procédures requises dans les textes en vigueur. Certains organes doivent être prévus pour contrôler la légalité des actes et des organes de l’Etat et le cas échéant, sanctionner leur illégalité.

La légitimité, par contre, est  le fait pour les institutions publiques d’être acceptées par les populations concernées comme conforme à leurs vœux. Elles seront disposées à leur prêter leur concours. L’Etat aura tout naturellement une certaine efficacité. A l’opposé, un pouvoir  sera dit illégitime, si  le groupe social concerné refuse de se reconnaître dans ce pouvoir et refuse de suivre ses initiatives. L’Etat sera alors très inefficace et tente de recourir à la force pour remplacer  une acceptation spontanée par une acceptation forcée. Un Etat peut-être à la fois légal et légitime.  C’est la situation la plus favorable mais elle est assez rare. Il peut être aussi légal mais illégitime. Il s’est mis en place et fonctionne dans le respect du Droit mais sa politique déplaît à la population qui manifeste son désintérêt, son repli,  proteste de diverses manières.

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Deux préoccupations sont à prendre en considération : la préoccupation des sociologues. « … quand on parle de pouvoir, on ne se pose jamais la question de savoir comment s’impose cette volonté et comment s’obtient le consentement de la population : est-ce par la menace d’un châtiment physique, par la promesse d’une rétribution pécuniaire ou par l’exercice de la persuasion… ». La seconde préoccupation, c’est celle des économistes.

Le pouvoir se définit comme la capacité effective d’agir sur les ressources et sur les hommes en recourant à un ensemble de moyens complémentaires. Ces deux définitions sont complémentaires, l’une met l’accent sur les instruments du pouvoir, l’autre sur ses finalités. L’action sur les ressources s’analyse par le recours à la fabrication et aux transformations techniques, à la commercialisation et à la création des débouchés l’action sur les hommes s’exerce par le truchement d’institutions au sein desquelles les rôles sont répartis, les responsabilités sont définies, les réseaux de commandement sont organisés, leurs influences sont canalisées.

Dans une économie dominée par la rente ou par l’endettement, l’Etat est d’abord et avant tout intéressé par le développement et la reproduction du pouvoir. Mais dans la mesure où la classe au pouvoir est celle qui détient le pouvoir économique, la politique tend en partie à perpétuer ses avantages et à consolider sa position.

Le pouvoir a cherché à légitimer sa domination en accueillant toutes les revendications économiques contradictoires des groupes sociaux en présence, mais il n’a jamais accepté aucune initiative autonome de la part de ces derniers. Il a nié, au nom du développement  économique et de l’unité nationale, le conflit social et a repoussé grâce à la rente énergétique et à l’ endettement, les conditions d’émergence d’une économie moderne, refusant de s’appuyer sur les forces sociales en éveil. Pourtant l’Etat moderne ne peut exister sans une économie de marché et sans une société démocratique. L’Etat moderne se définit fondamentalement comme un Etat protecteur. L’Etat providence est actuellement en crise.

La crise de l’Etat providence est liée au rythme de la croissance des dépenses publiques liées aux politiques et aux mécanismes de redistribution qui est beaucoup plus rapide que celui de la production nationale des hydrocarbures malgré la hausse du cours du brut tempérée par la flambée des prix des denrées alimentaires provoquée par la crise russo-ukrainienne.

La crise actuelle de l’Etat providence est une crise financière triplée d’une crise de légitimité aggravée par une crise sanitaire. Le premier droit de l’individu reconnu comme sujet central du politique, c’est le droit à la vie.

Il échange sa soumission ou sa participation contre cette garantie fondamentale : être protégé dans son intégrité physique contre toutes les menaces de violences intervenues. Par conséquent le premier devoir de l’Etat consiste à produire la paix civile. Mais cette sûreté de l’individu implique également la reconnaissance d’un autre droit, celui de la propriété. Le pouvoir a fondé la croissance économique et son dynamisme sur les formes d’un Etat autoritaire. Sous  prétexte de la construction d’un  Etat fort, l’Algérie a renforcé le pouvoir central, une concentration excessive, une bureaucratie pléthorique … Au lendemain de son indépendance, les dirigeants algériens appelaient  à l’unité nationale.

L’option pour la centralisation  était justifiée au nom de cet impératif suprême admis sans discussion. La concentration du pouvoir politique au profit du chef de l’Etat était présentée comme un moyen  d’accélérer le processus étatique de développement économique.

Le régime militaire issu du Coup d’Etat du 19  juin 1965, loin de rompre avec cette conception, se présentait comme le garant  le plus  efficace  de l’unité nationale,  de la consolidation de l’Etat, et du développement économique et social du pays. Sa conception hiérarchique s’accordait parfaitement avec le modèle de l’Etat totalitaire.

En cumulant  les techniques d’encadrement du Parti Unique et de la discipline des armées, l’Etat militaire devient l’Etat militant. Cet Etat qui veut tout faire, tout entreprendre, tient à tout diriger, à tout imposer d’en haut ; tout doit passer par l’Etat, tout doit converger vers lui, tous doivent agir avec lui et sous son contrôle.

La construction d’un Etat « un et indivisible » permet de justifier les méthodes les plus autoritaires.  Les entreprises publiques vont devenir dans ce contexte des appareils de légitimation du  pouvoir et des intérêts qu’il représente. Cet Etat qui veut tout faire, tout entreprendre, tient à tout diriger, à tout imposer d’en haut ; tout doit passer par l’Etat, tout doit converger vers lui, tous doivent agir avec lui et sous son contrôle.

La construction d’un Etat « un et indivisible » permet de justifier les méthodes les plus autoritaires.  Les entreprises publiques vont devenir dans ce contexte des appareils de légitimation du  pouvoir et des intérêts qu’il représente. « la propriété est le prolongement du droit à la vie, l’attribut indissociable de l’individu. Elle limite la violence sociale. Le droit de propriété est réducteur d’incertitude et producteur de sécurité.

L’Etat providence exprime l’idée de substituer à l’incertitude de la providence religieuse, la certitude de la providence étatique. Si vous voulez une démonstration en direct « A présent, prenez un homme, enlevez-lui ce qui le rend homme, ses vêtements, ses chaussures, sa montre, sa voiture et pourquoi pas la parole. Que lui reste-t-il, s’il n’est pas Tarzan, qui est d’ailleurs  plus singe qu’homme ? Rien » Pierre Boule – la planète des singes (1963) ; sans l’argent du pétrole et du gaz, nous sommes nus, affamés et meurtris.

Dr A Boumezrag

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