24 avril 2024
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Le défi algérien : réinventer une dynamique de changement

Le peuple algérien

Force est de constater que le processus de démocratisation en Occident a mis au moins trois siècles pour aboutir. L’Algérie a quelque retard.

Il n’a été assuré définitivement du succès que depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et à la mesure de la transformation progressive des structures de production, de l’organisation sociale et des cultures traditionnelles. Les trois nations européennes ayant accédé, plus tard, à la démocratie, à savoir l’Espagne, le Portugal et la Grèce, ont vite compris que l’avenir de leurs régimes démocratiques dépend de l’intégration à la communauté européenne, condition sine qua non à un développement économique et social harmonieux et constant, sans lequel le régime démocratique risque de rester aussi fragile que réversible.
Il en va de même pour l’Europe de l’Est qui attache, de nos jours, la plus grande importance à l’idée de la maison Europe. Cela dit, rien ne vient sans l’union régionale, dans notre cas le Grand Maghreb des peuples, face aux transformations rapides qui chamboulent le monde.
C’est un leurre si l’on croit que la démocratie est une solution de facilité pour des pays isolés sur le plan géopolitique. Ni  moins encore pour des sociétés qui refusent d’apprendre les valeurs de la discipline, du travail, de la créativité et de la solidarité, ni pour des élites qui ignorent le sens de responsabilité, ni pour des populations qu’aveuglent la misère sociale et la lutte sauvage pour la survie.
En clair, le modèle de liberté  n’a aucune chance de coexister avec des systèmes rentiers, construits autour d’une relation dialectique entre le clan, l’idéologie et la force.
Des systèmes  qui se montrent incapables d’assurer le minimum vital des besoins matériels et moraux de la société. C’est pourquoi, l’urgence étant de réussir, au plus vite, la tâche de rénovation des mentalités, en donnant l’impulsion à l’élan créateur et inventif des élites.
Celles-ci doivent sortir aussi rapidement que possible des oppositions démobilisatrices et appauvrissantes injustement créées, entre le passé et le présent, la tradition et la modernité, la religion et la science, le travail productif et la rente,  le changement et le chaos, et dépasser ainsi la dialectique de l’antagonisme destructeur établi entre le moi-intérieur ou local et l’autre-étranger. De même, une révision générale des structures de l’Etat, afin de le rendre plus autonome par rapport aux intérêts particuliers et aux groupes de pression, est nécessaire pour la modification des rapports de pouvoir et l’instauration des équilibres socio-politiques plus stables.
En un mot, il va falloir réinventer des formes nouvelles d’organisation des masses plus efficaces, infléchir les comportements collectifs et dépasser le modèle autoritaire et paternel de l’autorité, pratiqué à tous les niveaux depuis l’indépendance, et cela afin de reconstituer le réseau des solidarités, d’autorité et de fraternité, détruits par les logiques autoritaires de gestion.
Notre défi est d’autant plus pressant que le virus de fatalisme semble ronger de l’intérieur le corps de la société, poussant des milliers de jeunes à quitter par pateras, au péril de leur vie, leur patrie pour des cieux plus cléments.
Kamal Guerroua

1 COMMENTAIRE

  1. Enfin ! En vouala un qui semble avoir compris que le Mahdi ne viendras pas. Il ne dit pas qu’une société qui carbure à la rente et à la religion ne possède pas en soi ni ne peut générer les moyens de son dépassement. Il nous dit que si la régression féconde ne prend pas , il faut compter sur un cataclysme , une mutation génétique, ou un je ne sais quoi : genre Martiens ,pour nous sortir de là.

    C’est pas demain la vielle qu’on sortira du messianisme !

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