Dimanche 5 janvier 2020
Le dialogue, un cadeau pour le pouvoir
Des voix insistantes commencent à se faire entendre et parlent de dialogue. Ces personnes visent à tiédir le Hirak, le perturber, le diviser et le cas échéant le dévoyer.
Au moment où le peuple attend des relais, un prolongement voire des débouchées politiques à son rejet des élections du 12/12, nous assistons à l’émergence des partisans du dialogue. Une manière de reconnaître de fait le chef de l’Etat et participent de manière consciente ou inconsciente à la régénération du système.
Comment agissent-ils ?
Il n’y a pas meilleur recette pour un bon discours qu’une bonne introduction.
Ces personnes, pour faire passer la pilule, prennent le soin toujours d’encenser le Hirak, de mettre l’accent sur son pacifisme, ses caractères unitaire et national et posent de soit- disant conditions ou préalables sans lesquels aucun dialogue n’est possible. Tout en couvrant leur initiative de l’aura de certaines figures à la réputation établie.
Les préalables sont un bouclier pour ne pas subir les foudres des manifestants. Ces personnes se ménagent par là une porte de sortie suite à une éventuelle dénonciation publique en cas de rapprochement avec le pouvoir. Mais, chemin faisant, elles opéreront un passage en force et imposeront un « dialogue » tout en s’imposant comme interlocuteurs ou interface entre le chef de l’Etat et le peuple.
Ceci dit, ces personnes agissent en caste, dans des cercles fermés, se positionnent et prennent le risque à jouer la locomotive du mouvement en vendant au peuple l’offre de dialogue du chef de l’Etat. Même si, aujourd’hui, elles s’en défendent. Les télévisions publiques et « privées » leur ouvriront les portes. Ils salueront l’ouverture du champ médiatique alors que le peuple exige la fermeture pure et simple de ces médias considérés à juste titre comme le bras médiatique de l’ 3issaba .
Les opposants à cette démarche seront étiquetés à coups sûr d’extrémistes, jusqu’au boutistes, bellicistes, des va-t-en-guerre et répondant incontestablement à un agenda extérieur. Autrement dit, la vieille rengaine du système face à ses adversaires.
Le dénominateur commun à toutes ces personnes est le rejet de toute idée de transition avec tout ce qu’elle comporte comme institutions de transition. Elles s’inscrivent au mieux dans la réforme du système, un leurre.
Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le peuple qui manifeste les vendredis, mardis et dimanches pour la diaspora, et qui aspire à vivre dignement, mène une révolution, certes pacifique (une force) mais néanmoins avec toute la détermination et la résolution nécessaire pour exiger la rupture totale avec le système qui prévaut depuis l’indépendance formelle acquise en 1962.
Une autre Algérie est en train de naître, l’action collective retrouve du sens, et la concentration des forces susceptibles de lui donner du contenu pédagogique est un devoir patriotique. De notre point de vue, les personnes qui agissent à contre-courant pour affaiblir le Hirak et « relégitimer » le système répondront devant le tribunal de l’Histoire.
En conclusion, La menace aux frontières de la Libye, même si elle est réelle, ne doit justifier sous aucun prétexte la culpabilisation du Hirak et l’empêchement du surgissement de la démocratie sur cette terre d’Algérie. « Seb3a snin barakat » en 1962 et la « guerre des sables » en 63 sont dans toutes les mémoires. Et La doctrine de la sécurité nationale est à repenser.
L’observation du monde montre clairement que les pays démocratiques sont les plus sécurisés. Donc, une Algérie démocratique n’en sera que plus forte.