Mercredi 28 août 2019
Le droit d’avoir des droits
Des rebondissements de la chronique politique des prisonniers d’El-Harrach à la bousculade mortelle de la fête de Soolking qui a laissé des morts, faute d’organisation à la salle du 20 août à Alger, notre quotidien, plein de surprises, semble échapper à tout pronostic.
Or, les mois passent vite et les Algériens attendent, en vain, une quelconque éclaircie à l’horizon. Les choses commencent à rentrer, paraît-il, dans une épuisante routine. Chaque vendredi rappelle la colère de ceux d’en bas contre ceux qui ont confisqué les biens de la collectivité et socialisé la corruption aux plus hautes sphères de l’Etat.
Les miens revendiquent une seule chose : le droit d’avoir des droits. Ils veulent être souverains dans leur pays et peser dans le processus de prise de décision.
Ils veulent que le soleil de la démocratie brille pour toujours sur cette Algérie en perte de repères, ils veulent un Etat civil qui puisse garantir les libertés individuelles et le plein exercice de la citoyenneté, ils veulent être partie prenante dans la construction d’une nation où la justice sociale serait le maître mot. Faute d’être entendu, le cri de colère des Algériens risque de creuser l’écart qui les sépare des gouvernants, au point d’officialiser la rupture.
Quand un jeune de Bab El Oued, d’Oran ou de Béchar descend chaque vendredi dans la rue pour manifester, en faisant fi de tout appel au dialogue, c’est qu’il a rompu tout lien de confiance avec une élite dirigeante qu’il croit incapable de la moindre bonne foi.
En vérité, la patience des Algériens a atteint ses limites et donner encore une chance à ceux qui foulent au pied leur volonté n’est plus à l’ordre du jour. Si le réveil du peuple a dérangé la nomenklatura, l’accomplissement du rêve démocratique entamera sans doute ses dernières espérances de survie.
Le mois de septembre prochain sera crucial et pour le mouvement de dissidence citoyenne et pour ce régime aux abois. Wait and see…