19 mai 2024
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Le Fonds monétaire International anticipe une demande faible du pétrole

DECRYPTAGE

Le Fonds monétaire International anticipe une demande faible du pétrole

Dans sa dernière mise à jour  sur les perspectives de l’économie mondiale qui date du mardi 23 juillet 2019, le Fonds monétaire international (FMI) (01) anticipe une croissance mondiale qui finirait, selon cette organisation, à 3,2% fin 2019 et s’accéléra en 2020 pour atteindre 3,5%, soit 0,1 point de moins que lors des projections du printemps dernier. 

En effet le rapport d’avril dernier prévoyait un chiffre de 3,3% en 2019 et 3,6% en 2020. Pour les économistes du FMI, cette révision, bien qu’elle paraisse modeste, « s’ajoute à d’autres à la baisse importante » Pourquoi ? Bien que le sommet du G 20 en juin dernier a évité les escalades pour accentuer les tensions commerciales, il n’en demeure pas moins que les chaînes mondiales d’approvisionnement en technologies ont été menacées par la perspective de sanctions américaines, l’incertitude liée au Brexit a persisté et la montée des tensions géopolitiques a orienté à la hausse des prix de l’énergie dont celui du brut qui continue son « youyou » orienté vers la hausse mais pour la première fois, les stocks américains de ce mercredi,  n’ont eu que peu d’effet ce qui prouve que la demande mondiale reste faible par un fléchissement de la croissance.

Les récentes tensions dans le détroit d’Ormuz devraient raviver les craintes d’une flambée des prix du pétrole mais étant donné la campagne en cours de Donald Trump pour un second mandat, cela reste très peu probable selon ces analystes. Le deuxième semestre 2019, verra la croissance des pays émergents et ceux en développement « contrecarrer » les évolutions positives dans certains pays avancés.

Près de 70 % de cette hausse repose sur une amélioration de la croissance dans des pays émergents et des pays en développement en difficulté, et est donc entachée de fortes incertitudes suite aux événements prévisibles sus indiqués. Pour le FMI, cette situation « languissante » et la « précarité » qui en découle n’est pas une « fatalité » mais les pays en sont «responsables»  car  le « dynamisme de l’économie mondiale est freiné par l’incertitude prolongée qui entoure l’action des pouvoirs publics alors que les tensions commerciales restent élevées ».

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La croissance du commerce mondial, qui devrait suivre de près celle de l’investissement, a sensiblement ralenti puisqu’elle a été  glissée jusqu’à 0,5 % au premier trimestre 2019, au plus bas depuis 2012. « En revanche, le secteur des services tient bon et la confiance des consommateurs est forte, alors que les taux de chômage sont plus bas que jamais et que les revenus salariaux ont augmenté dans plusieurs pays. » 

Dans les pays avancés, la croissance a été plus forte que prévu au premier trimestre 2019 aux États-Unis, au Japon, au Royaume-Uni et dans la zone euro. Certains facteurs à l’origine de cette hausse, tels que la plus forte accumulation des stocks, sont cependant transitoires, et la dynamique de croissance devrait s’affaiblir à terme, en particulier dans les pays tributaires de la demande extérieure.

1- Les Etats-Unis vont travailler en mieux

Dans le détail, les économistes de l’institution internationale ont révisé à la hausse leurs projections pour la première puissance économique mondiale. Ainsi, les États-Unis afficheraient une croissance de 2,6% cette année et 1,9% l’année prochaine contre 2,3% et 1,9% annoncés au printemps. Le coup de frein attendu pour l’année prochaine correspond à la fin de la relance budgétaire annoncée par Donald Trump. Si les chiffres pour le premier trimestre ont été plutôt favorables, la demande intérieure a été plus décevante qu’anticipée, «de même que les importations, en partie à cause de l’effet des droits de douane ». 

Les experts basés à Washington anticipent un essoufflement de l’activité en fin d’année. La FED a révisé à la baisse la trajectoire attendue de son taux directeur.

2- La moyenne de la croissance européenne restera décevante 

En Europe, les conjoncturistes sont un peu plus optimistes qu’au printemps dernier. Dans la zone euro, la croissance du PIB devrait atteindre 1,3% en 2019 et 1,6% en 2020, soit 0,1 point de plus que lors des précédentes prévisions. L’économie allemande a clairement marqué le pas depuis 2017. L’activité est passée de 2,2% en 2017 à 1,4% l’année dernière avec une fin d’année catastrophique pour l’industrie outre-Rhin. Pour cette année, le ralentissement devrait être encore plus marqué que prévu avec 0,7% de croissance (0,8% anticipé en avril) avant de rebondir à partir de 2020. 

L’affaiblissement de la demande extérieure a de répercussions sur le moteur industriel allemand fortement exposé aux difficultés du commerce mondial.

Pour la France, les prévisions économiques restent inchangées avec 1,3% cette année et 1,4% l’année prochaine. Les différentes mesures budgétaires annoncées par Emmanuel Macron à la suite de la crise des « gilets jaunes » devraient soutenir la croissance rappellent les économistes. De grandes incertitudes demeurent tout de même sur le niveau d’épargne et de consommation des français qui ont vu leur pouvoir d’achat s’accélérer ces derniers mois.

En Italie, la situation est bien plus critique. Le fonds prévoit seulement 0,1% de croissance pour cette année et 0,8% en 2020 contre 0,9% en 2018 et 1,7% en 2017. Les perspectives budgétaires du gouvernement demeurent incertaines et pèsent sur l’investissement et la demande interne. Après avoir connu une récession technique à la fin de l’année 2018, l’industrie de la péninsule est loin de retrouver des couleurs. 

Les commandes à l’industrie en Italie ont poursuivi leur baisse en mai avec un recul de 2,5% sur un an, a annoncé la semaine dernière l’institut national des statistiques (Istat.).

Pour l’Espagne, les économistes de l’institution internationale ont révisé leurs prévisions de croissance de 0,2 point pour cette année. Le PIB devrait s’établir à 2,3% contre 1,9% en 2020 et 2,6% en 2018. Cette révision favorable s’explique en partie par la vigueur de l’investissement et la faiblesse des importations du début d’année.

Dans les mois à venir et 2020, le FMI prévoit une accélération de la croissance pour l’union économique et monétaire en raison d’un possible redressement de la demande extérieure. La Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux d’intérêt aux niveaux actuels jusqu’à la fin du premier semestre 2020.

3- Le Royaume-Uni se portera bien malgré le Brexit 

L’économie britannique se porte mieux qu’anticipé. Selon les dernières projections économiques du fonds, la croissance devrait s’établir à 1,3% en 2019 et 1,4% en 2020 (0,1 point de plus qu’en avril). 

«Cette révision à la hausse s’explique par « des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre, grâce à l’accumulation de stocks pré-Brexit. Cela sera probablement compensé en partie sur le reste de l’année. Le PIB mensuel pour avril s’est fortement contracté, en partie parce que de grands constructeurs automobiles ont avancé leurs fermetures annuelles régulières dans le cadre des plans d’urgence pour le Brexit.»  

Ces prévisions reposent sur la mise en œuvre d’un Brexit ordonné en fin d’année. Avec l’arrivée de l’ancien maire de Londres,  Boris Johnson, au 10, Downing Street mardi 23 juillet, l’issue du Brexit pourrait bien se compliquer. La date du divorce était initialement fixée au 29 mars, mais a été deux fois reportée faute du soutien d’une majorité de députés à l’accord de Mme May, et pour éviter une sortie sans accord.

Pendant sa campagne, Boris Johnson a répété que le divorce serait prononcé fin octobre, accord renégocié ou pas d’accord, promettant un avenir radieux à son pays.

4- La faiblesse viendra de la Chine et des pays émergents

Les prévisions économiques, pour les pays émergents ont été fortement révisées à la baisse. Les économistes de l’organisation planétaire ont prévu un PIB de 4,1% en 2019 et 4,7% en 2020 (contre 4,4% et 4,8% en avril dernier). «En Chine, les effets négatifs de l’escalade des droits de douane et de l’affaiblissement de la demande extérieure ont accentué la pression sur une économie déjà plongée dans un ralentissement structurel et souffrant du durcissement de la réglementation qui est nécessaire afin de freiner la forte dépendance à l’égard de la dette», expliquent les auteurs des projections. Le gouvernement chinois a prévu des mesures de relance qui devraient soutenir l’activité pour résister aux chocs extérieurs.

La croissance du géant asiatique devrait atteindre 6,2% en 2019 et 6% en 2020, soit 0,1 point de pourcentage en moins que les projections du printemps.

Du côté de l’Inde, les prévisions ont également été revues à la baisse. Le fonds anticipe une croissance de 7% en 2019 et 7,2% en 2020 contre 7,3% et 7,5% précédemment. Cette révision à la baisse s’explique par une détérioration de la demande intérieure.

R.R

Renvoi

01)- https://www.imf.org/fr/News/Articles/2019/07/22/blog-july-2019-weo-update

Auteur
Rabah Reghis

 




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