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Le football, l’argent et la politique

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Le football, l’argent et la politique

Il va de soi que nous ne sommes pas partie prenante des conflits de groupes de personnes qui secouent la Fédération algérienne de football mais toujours est-il qu’en étant un supporteur des équipes nationales, nous constatons qu’il y a un vice de forme dans le fonctionnement des fédérations. 

Pour aller vite en besogne, il semble que les organisations sportives qui pour la plupart sont héritées de ses structures coloniales, sont toutes tributaires de l’Etat.

La quasi-omnipotence de l’Etat algérien se manifeste dans toutes les décisions prises par les instances des différentes fédérations sportives. Cette omniprésence se décline par un contrôle étroit étatique des instances voire même par des nominations unilatérales des dirigeants sportifs. 

Loin de nous de faire l’inventaire de toutes les formes d’intervention de l’Etat dans le mouvement sportif algérien. Cependant, nous avons retenu trois périodes du mouvement national :

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1962-1970 : algérianisation du mouvement sportif 

1970-1990 : étatisation

1990 à aujourd’hui : Heurs et malheurs du sport.

Succinctement, nous pouvons considérer que la première période est l’image délabrée des acteurs sociaux qui se démènent tant que mal pour faire fonctionner des structures sportives

héritées de la colonisation dont quelques-unes ont eu des moments de gloire ; le football, la boxe et le cyclisme. Malheureusement, les autres ont eu à souffrir du manque de moyens pour survivre. Tandis que d’autres ont disparu, considérés à tort de sport colonial, le rugby par exemple. 

Toujours est-il que la deuxième période considérée de faste pour le sport algérien, relève de quelques inadéquations dans la mesure où le poids de l’Etat est devenu une charge bureaucratique qui a paralysé le sport en Algérie. Les piètres résultats sportifs sont disproportionnés par rapport aux moyens mobilisés par l’Etat.

La troisième période se caractérise à l’image de l’Etat par une instabilité chronique de la classe dirigeante. Cette période qui débute avec la « bazardisation » de l’économie nationale est l’entame d’une crise politique qui atteint aussi bien les structures politiques que sportives.

En effet, si le pays est sur le plan politique l’objet d’une surenchère islamiste, le sport n’est pas du reste indemne par les directives eschatologiques qui touchent de plein fouet les femmes. 

Les fatwa, sorte d’ordonnance religieuse, interdisent la pratique du sport aux femmes algériennes. Ainsi, depuis les années 1990, la pratique sportive en Algérie creuse l’écart entre les genres et les disciplines.

Toujours est-il que même si la surenchère eschatologique s’est estompée, il n’en reste que le phénomène bureaucratique et l’économie du bazar, interface de l’économie de rente accentuent les écarts sociaux en mettant sur scène les nouveaux riches représentant l’oligarchie algérienne qui s’est accaparé ces dernières décennies tous les leviers de commande de l’économie et du sport en Algérie. 

Dans sa vaine tentative pour contrer le Hirak, la nouvelle équipe dirigeante s’adjuge le rôle vertueux en jetant en pâture, présidents de clubs sportifs, directeurs d’entreprise, ministres, premiers ministres. Il va de soi que la pseudo lutte contre la corruption met en péril l’équilibre des clans et de surcroît gangrène toutes les institutions de l’Etat en Algérie. 

Il se trouve que le football est au centre de ces conflits. Loin d’avoir été légitimé par des élections démocratiques comme d’ailleurs l’actuel chef de l’Etat, le président de la FAF a, au moins, le mérite de présenter à tout égard un bilan sportif positif. Il ressort de cet état de fait que l’éviction de l’actuel président de la FAF est un coup tordu qui déstabilise un peu plus l’équipe nationale de football. Certainement, il en serait tout autre, l’entreprise qui consisterait à nettoyer les écuries d’Augias.

Auteur
Fateh Hamitouche

 




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