23 novembre 2024
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Le Hirak, une bande de gueulards ?!

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Le Hirak, une bande de gueulards ?!

En démocratie disait Jacques Brel, dans un de ses films « Tu prends 10 philosophes d‘un côté et 11 imbéciles de l’autre, et au final, ce sont les imbéciles qui gagnent ». 

Force est de constater que depuis l’indépendance, le pouvoir en place a toujours su appliquer cette formule en éliminant les philosophes, à chaque rendez-vous électoral. Et, depuis la fameuse brèche démocratique, quelques strapontins sont accordés à des partis satellites qui n’ont pas la moindre assise populaire. 

En annonçant la tenue d’élections législatives, le pouvoir pense bien renouveler la même tactique pour attirer quelques figures politiques d’avant le Hirak pour faire semblant d’un changement dans la continuité, pour reprendre une expression familière, ainsi que celle du diviser pour régner. Et, au vu des sorties de Jil Jadid et du FFS, après avoir été reçus par Tebboune, le pouvoir semble bien parti pour réussir son pari.

À ce propos, il y a comme ça des interviews qui vous font bondir d’incompréhension et de colère. Reprenons quelques réponses aux questions posées au président de Jil Jadid sur les points essentiels :

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-À la question de savoir pourquoi Tebboune -un président illégitime faut-il le rappeler- a procédé à la dissolution de l’APN ; Sofiane Djilali répond : « C’est pour éviter que les anciens appareils de l’alliance présidentielle ne détiennent la majorité ». Entendre par là « il est temps que d’autres appareils, comme lui et le FFS rentrent dans la farandole étoilée ». 

Par ailleurs, est-il légitime de participer à des élections organisées par un pouvoir illégitime ?

-Se référant à la nouvelle constitution, Sofiane Djilali nous explique « qu’il n’aurait pas été raisonnable de procéder à un remaniement ministériel aujourd’hui ». Comprendre par-là, il faut attendre « demain », quand lui et ses auxiliaires occuperont des strapontins qui leurs donneront quelque chance d’accéder à des portefeuilles d’ordres supérieurs.

Remarque au passage : une constitution « nouvelle » élaborée par un pouvoir « nouveau » mais illégitime est-elle légitime ?

-À la question : si les élections législatives et locales sont rejetées, comment pouvez-vous imaginer gérer un pays avec une majorité d’Algériens qui ne se sentent pas concernés ?

Et là, Sofiane Djilali se fend d’une tirade qui n’a rien à envier à celle d’un autocrate qui veut avoir raison envers et contre tous. Et l’élément percutant de cette tirade est énoncé sous une forme impérieuse qui ne prête pas à la moindre ambiguïté « Ce n’est pas parce que l’on parle beaucoup, que l’on  » gueule le plus sur les réseaux sociaux, que l’on a l‘outrecuidance de s’autoproclamer représentant d’un mouvement populaire sans même être porteur d’un quelconque projet politique » …que quoi ? Phrase incomplète, donc. Et de rajouter : « De plus, l’ampleur de la rupture de confiance entre le gouvernant et le gouverné est telle qu’il faudra du temps, de la volonté et des efforts pour renouer des rapports plus sains entre les deux ».

La confiance entre gouvernants et gouvernés est tributaire d’un paramètre unique, la légitimité du pouvoir ! Peut-on réellement nouer des rapports sains avec pour point de départ une atmosphère malsaine au sommet ?

Par ailleurs, si des élections législatives sont organisées, quid de la fraude habituelle ? Qui empêchera ce pouvoir de gredins d’appliquer les mêmes recettes qu’hier ? la bonne volonté de Sofiane Djilali ? Souvenons-nous des fameuses images de Khalida Messaoudi, quand elle faisait office « d’Algérienne debout », nous avions cru en elle, nous les éternels bernés. Des images qui avaient démontré une fraude massive sans la moindre retenue. La circuiterie des élections étant la même, qui prouve que les mêmes mécanismes ne seront pas appliqués aux comptages et aux attributions des postes de députés, par exemple ? La bonne volonté de Sofiane Djilali, encore une fois ?

Quant à espérer que les choses changent dans 10 ans en s’infiltrant dans les rouages du pouvoir par tranches de 15 à 30% au fil des rendez-vous électoraux, il faut être bien naïf pour croire un seul instant que la machine militaire va se croiser les bras et se laisser faire ! 

Comme le stipule l’adage populaire « li yahsseb wahdou, ichitlou ». Ce n’est pas du kabyle, pas la peine de traduire !

Une chose est certaine, la formule diviser pour régner semble bien marcher. Les tenants du pouvoir militaire et leurs affidés le savent bien. Ça doit bien jubiler en haut lieu ! Les manigances commencent à porter leurs fruits.

Participer aux législatives dans les conditions actuelles, c’est se rallier au pouvoir, point barre ! Pas la peine de chercher midi à quatorze heure ! 

Avec le FFS et Jil Jadid, la valse à mille ralliements a commencé ! À qui le tour dans la piste éclatante de félonie ?

Bi-kouli ihtiram,

Signé, un gueulard parmi tant d’autres.

Auteur
Kacem Madani

 




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