Le journaliste Mustapha Bendjama continue de subir le harcèlement judiciaire. Il est toujours sous contrôle judiciaire arbitraire et sans fondement, comme il témoigne dans ce post qu’il a publié sur son compte.
La mascarade politico-judiciaire continue. Mon procès, prévu au tribunal de première instance d’Annaba, a été renvoyé. Pas d’une semaine. Pas de deux. Pas même de trois. Non : trois mois de plus.
Trois mois supplémentaires sous un contrôle judiciaire arbitraire, partiellement maintenu, sans fondement ni justification. Trois mois encore, privé de mes droits les plus élémentaires, parce qu’un haut gradé de la gendarmerie, incapable de lire correctement le français, aurait “lu entre les lignes” d’un de mes posts Facebook une prétendue incitation — à je ne sais quoi, adressée à je ne sais qui.
Des interprétations grotesques, des lectures si biaisées qu’elles feraient passer Molière pour un illettré.
Le 31 décembre 2024, lorsque j’ai été présenté devant le procureur de la République, il a lui-même reconnu que le dossier était vide.
Mais au lieu d’ordonner ma libération, comme l’exige toute justice digne de ce nom, il a simplement demandé aux gendarmes de… chercher autre chose. De forcer le déverrouillage de mon téléphone, dans l’espoir d’y trouver des éléments exploitables. Des charges à fabriquer. Des accusations sur mesure.
Après 48 heures de garde à vue supplémentaires, ils n’ont rien pu déverrouiller, et ils n’y arriveront plus jamais. Je n’utilise plus qu’un iPhone. (Je tiens d’ailleurs à profiter de cette occasion pour informer les agents et officiers en chargés de me suivre, de suivre mes mouvements et mes publications, qu’il est complètement inutile de tenter de déverrouiller mon téléphone car toutes les mesures de cybersécurité -que vous ignorez peut-être – ont été prises pour que je ne vivent plus la même situation de 2023).
Et pourtant, je me suis retrouvé de nouveau devant le procureur, avec le même dossier vide.
Mais il n’avait pas le choix. Il a dû me poursuivre. Parce que les instructions venaient d’en haut. Parce que l’objectif n’était pas de rendre justice, mais de me faire taire.
Alors on m’a relâché, oui. Mais avec une laisse autour du cou. Captif, toujours, dans cette parodie de justice. Avec interdiction de prise de parole public sur n’importe quel plateforme et n’importe quel moyen.
Tout ça pour quoi ? Pour justifier les abus, les erreurs, et l’irresponsabilité de certains responsables. C’est ironique. C’est écœurant.
C’est l’injustice algérienne dans ce qu’elle a de plus honteux et de plus brutal.
Mustapha Bendjama
Dans un autre post, publié dans la journaliste le journaliste informe qu'"un juge de première instance du tribunal d’Annaba vient de prolonger mon interdiction de sortie du territoire national (ISTN) de plus de trois mois et cela sans aucune raison légale apparente. Une ISTN appliquée depuis novembre 2019 et « légalisée » le 2 janvier 2025. Je pense que les procédures sont respectées… qu’en disent les avocats et les spécialistes ?"