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Le MAK réfute tout projet d’attentat en Algérie

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Le MAK réfute tout projet d’attentat en Algérie

Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie a réfuté lundi tout projet d’attentat en Algérie et mis « au défi » le ministère de la Défense nationale d’apporter la preuve de ses accusations.

« Le ministère algérien de la Défense vient de déraper gravement en publiant un communiqué sur son site officiel dans lequel, sans aucune preuve, il accuse le MAK de préparer des attentats terroristes », a affirmé le président du MAK, Ferhat Mehenni, dans un communiqué à l’AFP.

Le ministère de la Défense a annoncé dimanche le démantèlement d’une « cellule criminelle » de militants « séparatistes » du MAK, affirmant qu’ils projetaient des attentats contre les marches du mouvement de protestation populaire du Hirak.

A l’appui de ses accusations, il cite les aveux d’un certain H. Nourredine, qu’il présente comme un ex-membre du MAK, révélant l’existence d’un « plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats (..) et à implorer l’intervention étrangère dans les affaires internes du pays ».

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« Nous réfutons tout. Cet homme n’est en aucune manière un militant du MAK », a martelé le porte-parole du mouvement, Aksel Ameziane, joint par l’AFP.

« Nous mettons au défi le ministère algérien de la Défense de donner le nom de ce prétendu « militant du MAK », sa date et son lieu de naissance », a renchéri le président du mouvement.

Le MAK est un « mouvement pacifique » qui revendique le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ont souligné ses deux représentants.

Basée à Paris, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie est né dans le sillage du Printemps noir de 2001 qui a vu la mort de 128 jeunes Kabyles par des gendarmes. Au fil des années, il est une des bêtes noires du régime qui l’accuse de visées « séparatistes » et de racisme anti-arabe. Ses militants très actifs sont de toutes les luttes.

A l’approche d’élections législatives anticipées qu’il a convoquées pour le 12 juin, le régime — dont l’armée est le pilier — cherche par tous les moyens, notamment médiatiques, à discréditer le mouvement pro-démocratie, de retour dans la rue depuis la fin février. Comme si les arrestations et condamnations de dizaines d’activistes ne suffisaient pas, le régime a sorti depuis quelques semaines les gros moyens (arrestations, manipulations médiatiques et emprisonnements) pour faire cesser les marches du mouvement populaire et obliger les Algériens à aller voter. Peine perdue. La mobilisation ne faiblie pas et les législatives sont décriées aux quatre coins du pays. Dernier scénario sortie : la mise en accusation du Mouvement indépendantiste kabyle de vouloir organiser des attentats. En effet, dimanche, le ministère de la Défense a publié un communiqué dans lequel il accusait le MAK de vouloir déstabiliser l’Algérie. Une vidéo d’un trafiquant d’armes qui aurait été en contact avec des militants du MAK circule dans les médias acquis au régime et sur les réseaux sociaux (voir ci-dessous).   

Pas seulement, depuis plusieurs mois, le régime joue sur la dénomination du Hirak, prétendant l’existence de deux Hirak. D’ailleurs, le mouvement populaire du Hirak est aujourd’hui accusé par le pouvoir d’être infiltré par des activistes du mouvement islamo-conservateur Rachad et des militants du MAK, qui chercheraient à l’entraîner dans la confrontation violente, selon les autorités. Une première tentative de faire dresser les Algériens entre eux a été lancée par Gaïd Salah qui avait fait du drapeau amazigh l’ennemi public numéro 1. Il avait donné l’ordre d’arrêter et de juger toute personne qui portait le drapeau amazigh. Cette dérive autoritaire aveugle n’a fait que souder encore le mouvement populaire. 

Tous les vendredis et mardis, les manifestants répètent inlassablement dans les quatre coins du pays leur pacifisme. Depuis son lancement le 22 février 2019, jamais aucun incident ou agression contre les policiers n’a été enregistré. En dépit de la répression particulièrement violente, comme à Oran, les Algériens ont toujours fait montre d’un sang-froid exemplaire et d’une pacifisme à toute épreuve. 

En tentant encore une fois de semer le trouble entre Algériens, le régime joue son va-tout.

 

Auteur
LM./AFP

 




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