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Le maréchal-président Déby tué par les rebelles

SAHEL

Le maréchal-président Déby tué par les rebelles

Idriss Déby est mort sur le front face à la rébellion des Fact, a annoncé ce mardi 20 avril la télévision tchadienne. À la tête du Tchad depuis 30 ans, le président tout juste réélu pour un nouveau mandat était avant tout un militaire. Soutenu par l’Occident et en particulier la France, malgré la dérive autoritaire de son régime.

La France perd un soutien sûr dans le Sahel. La mort de Déby fragilise sérieusement les opérations menées par l’armée française dans cette région tant les soldats d’Idriss Déby faisaient l’essentiel du travail et constitué la seule armée à même de tenir face aux djihadistes. En contrepartie, Déby était assuré du soutien militaire de la France dans sa lutte contre son opposition armée réfugiée au sud de la Libye.

Idriss Déby Itno est mort comme il est arrivé au pouvoir, en chef de guerre. Ce fils de berger zaghawa né dans l’est du Tchad entre à l’école des officiers de Ndjamena après son bac. Il obtient en France une licence de pilote professionnel pour le transport de troupes.

Devenu commandant en chef des Forces armées du Nord, il aide le rebelle Hissène Habré à ravir le pouvoir à Goukouni Oueddei en 1982, puis devient colonel, chef des armées adjoint et se forme à nouveau en France à l’école de guerre interarmées.

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La rupture avec Hissène Habré qui persécute alors les Zaghawa le pousse à l’exil au Soudan, où il crée le Mouvement patriotique du Salut (MPS), un mouvement rebelle qui deviendra son parti.

Renversement de Hissène Habré

Le 1er décembre 1990, Idriss Déby s’empare du pouvoir à Ndjamena avec l’aide de la France. Hissène Habré s’enfuit au Sénégal.

Idriss Déby, d’abord nommé président de la République par son mouvement, est élu en 1996 lors d’un scrutin pluraliste. Il sera réélu cinq fois, après avoir fait modifier la Constitution en sa faveur.

Son régime devient de plus en plus autoritaire : la lumière n’a jamais été faite sur la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh en 2008 et les partisans de Yaya Dillo accusent le pouvoir en place d’avoir voulu l’arrêter violemment avant le dernier scrutin présidentiel. Le pouvoir est par ailleurs miné par les divisions internes.

Pilier de la lutte anti-jihadiste au Sahel

Menacé à plusieurs reprises par des groupes rebelles en 2005, 2006 et 2008, Idriss Déby a conservé le soutien des Occidentaux et en particulier de la France. Le dirigeant tchadien en effet est au centre de la lutte contre les jihadistes dans le Sahel.

Nommé maréchal en août dernier après une de leurs offensives, « IDI », comme il était surnommé, est mort en soldat au combat face à la rébellion des Fact, Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, à près de 69 ans.

Épinglé par les « Panama Papers » pour avoir détourné plusieurs milliards de dollars, Idriss Déby n’a pas réussi, en 30 ans de pouvoir à sortir le pays de la pauvreté, le Tchad a l’un des pires indicateurs de développement humain, malgré l’exploitation du pétrole depuis le début des années 2000.

Auteur
L.M/RFI

 




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