Lundi 7 octobre 2019
Le ministre Sabri Boukadoum répond à la députée Mathilde Panot
La députée de la France insoumise (parti de gauche) Mathilde Panot n’a pas été interpellée en Algérie, contrairement aux allégations de son groupe politique à l’Assemblée nationale française, a soutenu lundi le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.
Pourtant, selon son groupe La France Insoumise (LFI), l’élue a été interpellée le 1er octobre à Béjaïa, à 220 km à l’est d’Alger, puis ramenée « sous escorte » dans la capitale algérienne où « elle a été placée sous surveillance dans un hôtel », avant d’être reconduite à l’aéroport afin de regagner la France.
Sabri Boukadoum s’est senti mouché par la présence de cette députée qui n’a pourtant rien caché sur son voyage en Algérie. « Le principe de non ingérence dans les affaires internes d’autrui était une règle inaliénable pour l’Algérie qui refuse toute ingérence dans ses affaires internes quel qu’en soit l’origine, s’agissant aussi bien d’une personne civile ou politique », moufle ce ministre d’un gouvernement illégitime et rejeté par le peuple. Le ministre découvre l’ingérence quand ça ne contrevient pas aux intérêts du pouvoir. Car quand la Russie a exprimé son soutien à la présidentielle, les autorités n’ont rien trouvé à dire, si ce n’est remercier Vladimir Poutine !
« Immobilisée »
Mme Panot avait indiqué avoir été « immobilisée » après un échange avec des étudiants et professeurs ayant participé à une marche du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis février.
Elle est une « députée en France et non en Algérie, sa participation aux marches en Algérie pourrait être interprétée comme une ingérence étrangère et une atteinte à la souveraineté nationale », a réagi le chef de la diplomatie algérienne.
Cité par l’agence APS, M. Boukadoum a ajouté qu’il n’y avait « pas eu d’arrestation ». Effectivement les autorités ne sont pas allées jusqu’à arrêter cette parlementaire de crainte de s’attirer les foudres de l’Europe, pour autant, elle a bien été retenue dans son hôtel et empêcher de circuler librement.
Dans un message sur Facebook, la députée du Val-de-Marne (région parisienne), qui avait prévu de rester plusieurs jours en Algérie, avait expliqué s’y être rendue « en tant que militante de la révolution citoyenne » et pour « rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire ».
Elle avait aussi dénoncé des incarcérations et condamnations abusives de manifestants. Faut-il rappeler qu’une centaine de personnes, dont des journalistes, des malades, des politiciens, un ancien moudjahid sont détenus pour leurs opinions depuis plusieurs mois.