18 mai 2024
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Le régime lance la traque contre les activistes et journalistes

ARBITRAIRE

Le régime lance la traque contre les activistes et journalistes

La justice algérienne multiplie les poursuites contre des journalistes et des militants du mouvement de dissidence citoyenne, pour de simples publications sur les réseaux sociaux, dénoncent lundi des ONG citoyennes et de défense des droits de l’Homme.

Les jours se suivent et les arrestations se multiplient. Près de 100 prisonniers d’opinion depuis l’été dernier sont enregistrés par les organisations de défense des droits de l’homme. L’arbitraire, les enlèvements, les procès expéditifs, les mise en détention provisoire sont désormais des pratiques, banales sous le règne du général Gaïd Salah.

« Incontestablement, sur la question des droits fondamentaux comme la liberté d’expression, nous vivons une période pire que celle vécue sous l’état de siège. Les tenants du pouvoir ont des réflexes sécuritaires mais ne réalisent pas que cet épouvantail est peu mobilisateur dans des situations de crise interne et que la nature de la crise est purement politique et sa solution l’est forcément », déclarait Abdelaziz Rahabi dans un entretien à un média en ligne.

Journaliste indépendant et militant de la Ligue algérienne de Défense des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Boudour comparaît lundi devant le Parquet d’Oran (350 km à l’ouest d’Alger) « pour un écrit sur Facebook », rapportent la LADDH et le Comité national de libération des détenus (CNLD), qui milite pour la libération des « détenus d’opinion et politiques » arrêtés depuis le début du mouvement inédit de contestation du régime.

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ar ailleurs, cinq militants du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) ont été placés dimanche en détention provisoire, a indiqué lundi à l’AFP Abdelouahab Fersaoui, président de cette association citoyenne en pointe dans le « Hirak », le mouvement de contestation né le 22 février.

Ils sont inculpés d' »incitation à attroupement » et « d’atteinte à l’intégrité et l’unité du territoire », passible de 10 ans de prison, « sur la base de publications Facebook », a-t-ajouté, mais « pour les avocats, le dossier est vide (…) c’est un procès purement politique ».

Selon un de leurs avocats, Me Abdelhak Mellah, joint par l’AFP, les cinq militants ont été arrêtés vendredi dans un café, après la 33e grande manifestation hebdomadaire d’affilée.

« On leur reproche d’avoir participé à une manifestation et après +perquisition+ de leur téléphones, ont été trouvées +des vidéos subversives+ qui ne sont que des vidéos des manifestations », a poursuivi l’avocat, précisant avoir boycotté l’audience de mise en détention, la défense n’ayant pas eu copie du dossier.

Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, a indiqué à l’AFP que « la justice distribue les chefs d’inculpation à tort et à travers » et dénoncé des poursuites « sur la base d’interprétations ».

Le Parquet d’Alger a lui soutenu dimanche dans un communiqué que les dossiers traités « ne sont pas d’ordre politique » et assuré qu' »aucun détenu politique n’est incarcéré » dans sa juridiction.

Jeudi, Sofiane Benyounes, fondateur du groupe Facebook « Algérie Debout », très actif dans le Hirak, a indiqué à l’AFP avoir été convoqué – pour une raison qu’il dit ignorer – par la police mais refusé de préciser s’il comptait y répondre.

Responsable d’un parti d’opposition non agréé et figure du « Hirak », Karim Tabbou a été inculpé fin septembre d' »atteinte à l’unité nationale et incitation à la violence » et écroué pour des publications sur Facebook. D’autres militants comme Fodil Boumala sont aussi détenus. Ancien officier de l’ALN, le commandant Lakhdar Bouregaâ (86 ans) est détenu pour ses opinions à la prison d’El Harrach. Il a décidé de rejoindre les détenus ayant décidé de lancer un large mouvement de grève de la faim.

Lundi, les Forces pour l’alternative démocratique, coalition de partis et associations réclamant une transition politique en Algérie, ont vu dans ces récentes arrestations un « arbitraire politique » qui « signe le refus des tenants du pouvoir de tout changement démocratique ».

Auteur
La rédaction/AFP

 




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