L’écrivaine et éditrice Zineb Mellizi, connue également sous le prénom Salima dans le milieu culturel, voit son procès renvoyé au 29 janvier 2026 par le tribunal de Bir Mourad Raïs. Le report a été décidé en raison de l’absence de la partie plaignante, Ibtissam Hamlaoui, présidente du Croissant-Rouge algérien et de l’Observatoire national de la société civile.
Le 30 octobre 2025, la justice avait placé Zineb Mellizi en détention provisoire, à la suite d’un message publié sur Facebook contenant des critiques à l’encontre d’Ibtissam Hamlaoui. Moins de vingt-quatre heures plus tard, elle était remise en liberté, tout en restant poursuivie.
Cet épisode a ravivé le débat sur la judiciarisation de l’expression sur les réseaux sociaux et l’équilibre entre responsabilité juridique et liberté d’opinion.
Des poursuites liées à une publication en ligne
Les chefs d’accusation retenus contre Zineb Mellizi incluent : outrage à fonctionnaire, menace envers un agent public dans l’exercice de ses fonctions et non-respect de convocations officielles.
Ces accusations reposent exclusivement sur le contenu d’une publication diffusée sur un réseau social, soulevant la question de la frontière entre critique légitime et atteinte aux institutions.
Le dossier dépasse le simple litige entre deux individus. La position d’Ibtissam Hamlaoui à la tête de deux institutions nationales majeures a conféré à l’affaire une forte visibilité. Des débats récents sur la gestion interne du Croissant-Rouge ont renforcé l’attention portée à ce dossier, déjà sensible dans l’opinion publique.
Absence de liberté d’expression
L’affaire Mellizi s’inscrit dans un contexte plus large où plusieurs journalistes et intellectuels ont été poursuivis pour leurs écrits ou leurs prises de position. Les réseaux sociaux, espace central du débat public, sont particulièrement surveillés.
Si les autorités invoquent la protection des institutions et de leurs représentants, certains observateurs estiment que ces poursuites reflètent un resserrement de l’espace d’expression, au détriment du pluralisme des opinions.
Une audience attendue fin janvier
La prochaine audience, prévue pour fin janvier 2026, est attendue comme un moment clé. Elle pourrait clarifier les contours juridiques de l’affaire et offrir une indication sur la manière dont la justice algérienne traite la critique publique dans l’espace numérique.
Au-delà du sort de Zineb Mellizi, c’est une fois de plus la liberté d’expression en Algérie qui est interrogée.
Rabah Aït Abache

