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Le Rassemblement national, un Algérien débutant !

Bardella Le Pen

Le Pen Bardella, lors de l'élection de ce dernier président du RN.

Avec le présent article, il n’y a aucune possibilité de m’accuser d’une complaisance envers le Rassemblement national et de son projet raciste. Un grand nombre de mes articles en attestent. Au-delà, en cas  de doute, il faut sonder mon âme profonde, je souhaite bon courage à ceux qui veulent le faire.

Maintenant que ce qui est dit ne laisse aucun doute et que l’élection est derrière nous, il n’est pas interdit de rappeler certaines vérités. Je n’apprendrai rien aux lecteurs mais le but d’un rappel est de remettre un ordre dans une mémoire avec certains points choisis.

La binationalité

Jordan Bardella a choqué une grande partie des français avec l’annonce de l’interdiction d’accès à certaines hautes fonctions aux personnes détenant une double nationalité (parfois multiple). C’est certainement le plus grand rétropédalage qu’a dû faire la direction du parti en se rendant compte du danger électoral de cette mesure.

Alors, dans la confusion, il avait été précisé que cela ne concernait qu’un nombre limité de fonctions. Et de jour en jour Jordan Bardella diminuait le nombre de cas jusqu’à n’en finir qu’à une poignée.

Mais la parole s’était libérée car un membre éminent du parti avait rajouté que Nadjat Vallaud Belkacem n’aurait jamais dû être ministre car la fonction gouvernementale n’est pas compatible avec la double nationalité. Il s’est fait sévèrement grondé par la grande patronne qui avait perçu l’émoi dans la population.

Mais pourquoi le Rassemblement National doit-il revenir sur cette décision presqu’en s’excuser ? Il aurait tort car l’Algérie n’a pas eu autant de pudeur dans sa constitution.

Art. 67. — L’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat est garanti à tous les citoyens, à l’exception de ceux liés à la souveraineté et à la sécurité nationale.« 

Quant au nombre de fonctions concernées, l’Algérie est aussi généreuse que son hospitalité à vous remplir le plat de couscous.

Vu l’immense nationalisme, la main sur le cœur, pour être ministre de la diaspora et servir son pays, Samir Chaâbna avait quitté son poste pour ne pas renoncer à sa nationalité française. Samir Chaâbana est ambitieux mais il n’est pas fou.

Mais comme il n’y a aucune limite au progressisme,  l’Algérie a étendu la disposition, interdisant aux binationaux d’être actionnaire d’un média.

L’invasion de l’immigration

Là également, pourquoi le RN a-t-il autant de pudeur ? L’humanisme de l’Algérie lui en donne encore une preuve.

Amnesty international nous le confirme « En Algérie, la répression discriminatoire exercée contre les migrants venant d’Afrique subsaharienne et contre les réfugiés et les demandeurs d’asile s’est accentuée en 2018, les forces de sécurité ayant arrêté et placé en détention de façon arbitraire des dizaines de milliers de personnes, qu’elles ont renvoyées illégalement au Niger et au Mali.

Beaucoup de ces personnes ont été expulsées alors qu’elles détenaient des visas ou des documents consulaires en cours de validité.

Au cours des deux dernières décennies, en Algérie, le nombre de migrants a considérablement augmenté, mais le pays ne dispose toujours pas d’un cadre juridique clair pour les travailleurs migrants et il n’a pas adopté de loi sur l’asile.

Une loi datant de 2008 relative aux ressortissants étrangers considère les migrants en situation irrégulière comme des délinquants qui peuvent être sanctionnés par une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ».

Leila Boussaid, enseignante-chercheuse à l’Université d’Alger avait rédigé un article dans la revue IEMED (Institut européen de la méditerranée)  dans lequel on lit : « La plupart des ONG ont fait état du nombre important de personnes refoulées aux frontières sud, dont des femmes et des enfants, cela dans « des conditions inhumaines ».

Lorsqu’on constate le lieu de son université, on comprend l’extrême prudence d’un texte globalement très édulcoré et « propre sur lui comme un travail de recherche », on peut s’imaginer l’ampleur considérable de la vérité qui ne peut être dite. Leila est une chercheuse mais, elle aussi, n’est pas folle, elle ne recherche pas au-delà de la zone de sécurité.

Et puis, il y a les milliers de témoignages de pauvres bougres à qui on a raconté que l’Algérie était l’Eldorado du pétrole et du progressisme tiers-mondiste. Ces malheureux n’avaient pas actualisé les journaux de propagande des années 60.

Le drapeau du terrorisme

Le Rassemblement National avait depuis longtemps dénoncé les drapeaux algériens brandis dans les stades pour supporter l’équipe d’Algérie et à bien d’autres manifestations.

Pourquoi lui en vouloir ? L’Algérie est beaucoup plus stricte, elle interdit les drapeaux de l’une de ses composantes identitaires, notamment ceux brandis pendant les manifestations du Hirak. Mais contrairement au RN, elle ne transige pas sur les valeurs patriotiques, c’est par fourgons entiers que les « délinquants » et « les traîtres à la nation » ont été incarcérés ou inquiétés (pour les plus chanceux).  

La France blanche et chrétienne

C’est probablement le plus important des slogans de l’extrême droite. Il est incrusté de longue date dans la grande Algérie ouverte au monde. Franchement, le RN est en retard sur tous les plans dans la défense des valeurs nationales.

On nous parle de « racisme ordinaire » d’une partie non négligeable de la population française. Ce « racisme ordinaire », nous l’avons, comme une évidence sociale, dans notre pays de naissance. Pas de quoi pavoiser pour le Rassemblement National.

C’est parce que nous les aimions plus que tout au monde que nous pardonnions à nos grands-parents, souvent à nos parents, des propos antisémites horribles et ceux contre les « kahlouches ». Nous les aimions et nous les excusions par leur illettrisme et mauvaise connaissance du monde et des civilisations.

Mais on nous dit que des centaines de milliers d’universitaires ont été formés depuis notre jeunesse. Et rien n’a changé pour cette majorité d’Algériens.

Quant à la grande ouverture d’esprit pour la liberté de conscience inscrite dans la Constitution algérienne, on peut la trouver dans la fermeture et la répression des lieux de cultes chrétiens, dans la terreur quotidienne envers le moindre écart aux dogmes de l’Islam, dans les foulards de de la secte nationale et dans bien d’autres domaines de la liberté de conscience et de culte.

En conclusion, nous pourrions dire que le Rassemblement National a tout à apprendre. C’est un débutant et devrait prendre leçon auprès de l’Algérie.

Il n’est même pas capable d’avoir une majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Le chemin est encore long pour l’acquisition de la compétence qui crée l’unanimité.

Peut mieux faire s’il travaille sérieusement les fondamentaux du pouvoir nationaliste, patriotique et les valeurs ancestrales d’une race pure.

Boumediene Sid Lakhdar

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