Au lieu de commenter les écrits et propos des voix autorisées par l’establishment, nous avons choisi d’analyser les différents entretiens qu’aurait accordés Marc Rousset à plusieurs médias français.
L’auteur en question s’en remet à un antiaméricanisme feutré pour se proclamer du gaullisme pompant. Bien qu’il s’aligne sur des positions souverainistes, sa désinvolture envers les choses du monde, le classe dans la catégorie du fourre-tout médiatico-politique des Conspirationnistes de tout bord.
Après tout en tant qu’ancien capitaine de l’industrie , il passe pour mieux connaitre le capitalisme que la politique des Etats. Même s’il rejette l’évidente réalité auprès des deux interlocuteurs que sont Bruno Gollnisch (TV Libertés) ancien cadre du Front National et André Bercoff le téméraire journaliste de Sud Radio, il n’en demeure pas moins à l’intervalle de temps, il commet des erreurs dans ses observations lorsqu’il remet en cause le changement climatique sans assumer pleinement son climato-scepticisme comme le fait l’ancien président américain Donald Trump et tant d’autres devenus de vrais sceptico-cyniques.
Indépendamment de la question du climat, nous reprenons l’observation de Gilles Deleuze lorsque dans un de ses discours en rapport critique avec le capitalisme déterritorialisant dit que: » ce sont les dirigeants d’entreprise qui nous renseignent le mieux sur le phénomène capitalistique ».
Loin de nous considérer marxiste, il va de soi que le Marx du Capital est incontournable pour étudier le déroutant mode de production capitaliste qui happe et transforme toujours à son avantage ses propres contradictions. Pour ainsi dire, il n’ y’a pas que les vues fécondes de Schumpeter sur l’innovation destructrice qui prédomine dans l’analyse du capitalisme du XXe siècle et l’entrejeu du XXIe siècle.
De surcroît le problème de la surexploitation des ressources naturelles constatée par l’écologie trouve des réponses inadéquates par les simples juxtapositions des données de l’économie verte que planifie le marché des polluants.
En ce sens, le raisonnement écologique consiste à mesurer l’impact de l’action de l’homme sur l’environnement pour déduire un taux d’endettement de l’humanité envers la planète.
Ainsi, les différents organismes nationaux et internationaux comme le GIEC, UICN, etc., s’alarment aussi sur la dette, sur le réchauffement climatique et la biodiversité. A telle enseigne qu’on a assisté à une mise en place d’un marché des industries polluantes par l’ingénierie capitalistique.
Formé par l’école du libéralisme économique, Marc Rousset prône comme tant d’autres un protectionnisme de bon aloi pour prémunir la France d’une domination trop manifeste de l’Amérique.
Il ressort que la pratique sans limite du capitalisme rampant de cet ancien capitaine d’industrie tire à l’avantage d’un patriotisme inégalement recommandé dans son dernier livre d’une alliance avec la Russie pour combattre l’Amérique impérialiste. Il se trouve dans cette optique, les intérêts économiques sont étroitement liés à la géopolitique dont il se fait le chantre d’une maitrise sans égal.
Dans le registre des accointements subordonnés, l’auteur de : « Notre faux ami l’Amérique. Pour une Alliance avec la Russie » éditions Librinova, 2023 , expose ses griefs envers les politiciens de Washington pour dégager la France et l’Europe de la tutelle américaine pour s’en remettre à une géométrisation extensive des frontières de l’Europe de Brest à Vladivostok.
Ainsi, il reprend à son compte la géographie gaulliste d’une Europe qui s’étend de Dunkerque à l’Oural pour redonner à l’hexagone et au vieux continent les forces nécessaires pour redéployer leur puissance perdue afin de les dégager de l’encombrante domination américaine et en même combattre la Chine au rayonnement ascendant.
Mais l’auteur en question oublie trop souvent que les adversaires et les concurrents potentiels réfléchissent et agissent aussi pour défendre leurs intérêts vitaux.
Il omet de reconnaitre que la France et l’Europe qui sont la principale émanation de la civilisation américaine ont pendant quatre siècles soumis les autres peuples pour exploiter les hommes et les ressources des pays conquis.
Bien que l’auteur ne se pose pas même pas la question du « Complexe de Thucydide », la réalité est telle qu’il est impossible pour que l’Occident principal pôle dominateur du monde, échappe à la décadence de sa puissance.
Si l’auteur admet en partie que dans les événements qui secouent aussi bien la France (les pays du Sahel, Mayotte et la Kanaky) que l’Europe (Ukraine), remettent en cause leur influence et secouent leur hégémonie, il n’en reste qu’il est toujours tributaire du vieux jeu de l’empire français. En soi, il garde une certaine nostalgie de l’ancien monde.
Pour peu que cela se répète, il s’inscrit toujours dans la logique de la domination raciale du Blanc lorsqu’il rejette le multiculturalisme américain et tous les avatars qui lui sont associés le Wokisme, le Cancel Culture, etc,.
Le fait qu’il se reconnaisse dans la vieille société européenne en évoquant la Russie de Poutine qui se dit restaurateur des valeurs traditionnelles, il ne fait que renforcer la grande manœuvre du retour au passé pour mieux restaurer l’ordre d’un monde définitivement révolu. L’association de la Russie à la vieille machinerie européenne à de quoi surprendre les observateurs de la guidance du monde.
Par naïveté ou par stratégie l’essayiste français se targue d’une acuité vigilante des affaires du monde et pourtant il ferait mieux de prodiguer ses conseils là où il est le plus performant à savoir l’économie monde.
Lorsque il évoque les flux migratoires, Marc Rousset fait preuve d’un esprit revanchard lui qui dit avoir parcouru le monde et donc avoir côtoyé différents peuples.
Il semble que cette expérience à l’international ne lui a pas permis de s’ouvrir sur l’Autre mais c’est tout le contraire qui s’est produit en lui; un étonnant repli sur soi produisant de facto de la surenchère nationaliste et patriotique et un conservatisme d’une considérable ampleur et du même coup frôlant la xénophobie lorsqu’il appelle de nouveau à voter pour les partis l’extrême droite.
En définitive, l’évolution des rapports des forces des plus puissants du monde tend plus vers la radicalisation des positions des uns et des autres,
Peut-être qu’on ferait mieux de discuter des inconvenances du capitalisme triomphant et toujours inégal dans la répartition de la richesse et même des conséquences du désastreux changement climatique.
A souhait, un rééquilibrage est plus que nécessaire pour se débarrasser du réactionnisme occidental et de tous les radicalismes (islamiste, hindouiste, juif, chrétien, etc.,) afin de mieux autant qu’on peut partager les bienfaits de la civilisation.
Et, ce que semblent admettre les progressistes occidentaux, les plus ouverts au changement géopolitique légitimement revendiqué par le Reste du monde.
Fatah Hamitouche
Moi je me dis juste que les Français sont chez eux et ils font ce qu’ils veulent et comme ils veulent.
Quant à ceux qui ne se sentent pas bien chez Fafa, n’est ce pas qu’ils ont le meilleur pays du monde ?