29 mars 2024
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Le règne des loups

INTEGRISME ET INSTITUTIONS

Le règne des loups

Les folles élucubrations des soi-disant illuminés en exégèse attaquant à coup de boutoir tout signe de modernité ne sont en réalité que des tirs-au-flanc.

Ces égarés du vingt-et-unième siècle pâtissent des œillères idéologiques. Leurs pensées sont tissées dans un discours de haine, d’inimitié, où l’amour de l’autre est proscrit à jamais. Les pulsions doctrinales d’un retour au puritanisme tartuffard animent et ragaillardissent les esprits obtus, accoutumés à la surenchère. Le philistinisme a eu comme effet corollaire, la violence et le mal.

Le temps a donné raison au temps. Au-delà des inquisitions, de la corruption et du népotisme, seule la rigueur politique et économique est capable de sortir un pays de marasme tant économique, politique et social. Il ne passe pas un jour sans mauvaise nouvelle pour la situation économique du pays qui va de mal en pis.

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De façon générale, l’Algérie qui est un pays mono-exportateur s’arcboutant uniquement sur le secteur pétrolier s’est vite retrouvée sur les feux du chaudron une fois les prix de l’or noir ont enregistré une baisse sensible.

Dans un pays où les hydrocarbures financent pratiquement l’ensemble du budget de l’État, cette situation a de sévères répercussions. D’autant plus que depuis la découverte de l’or noir, l’Algérie n’a jamais réellement cherché à diversifier son économie.

Et pour ne pas arranger les choses, l’injection du venin intégriste à doses homéopathiques continues à dégainer ses dagues, et risque d’un jour à l’autre de basculer le pays dans le chaos si le régime en place reste impassible devant cette menace patente, à moins que cette menace soit brandie volontairement par le pouvoir. En somme, toute déviation de la ligne de conduite édictée par ces personnes aux esprits flasques est passible d’un châtiment corporel pouvant aller jusqu’à la mort.     

L’insouciante naïveté de quelques rares téméraires à critiquer un tant soit peu les gens du sérail se sont vite trouvés excommunier du club select et élitiste. La giberne emplie de haine et dardant des rayons de véhémences, les fiers nababs ont déchanté face aux horribles imprécations de leurs ex-compagnons de route. Le dissident est châtié par les soldats de Dieu et voué à la géhenne du pouvoir. La brèche ouverte par le pouvoir en place aux promoteurs de la bien-pensance moribonde a charrié la bourbe de l’ignorance crasse.

Au monde des intégristes, le soleil ne brille pas, le printemps n’existe pas. Les dons de thaumaturge et l’égotisme exacerbé font bon ménage au pays des folles gamberges. Les projets soporifiques transparaissent en filigrane et laisse dubitatif plu d’un. Les bêtises qu’ils en débitent coulent à flots. Agrippés à leur tour de Babel dans l’espoir de gagner une place au paradis, les visages décatis n’ont fait qu’inhiber le train de l’espérance.

Le changement leur fait peur, pourvu que rien ne change. L’altérité est perçue comme une menace aux yeux des adeptes de la pensée unique.

Recroquevillé dans sa tour d’ivoire, le pouvoir est incapable d’y remédier aux maux qui gangrènent la société. Une vie végétative peu rassurante vu la nonchalance et la velléité des gouvernants. Le refus de s’engager dans la rectitude politique, historique et morale engage sérieusement l’avenir du pays.

La classe dirigeante n’arrive pas à développer un sens du jugement et insuffler un nouveau dynamisme à une économie en stand-by. Des comportements ayant amplifié l’obsolescence rapide de tout l’appareil économique. Les réformes engagées marchent comme une écrevisse. Le rythme stratosphérique qu’impose la mondialisation ne laisse pas de place à l’amateurisme et à l’improvisation. Les prés ténébreux de l’impéritie où se lovent les gardiens de la morale et entourée d’une haie de baladins. Croyant être un modèle de vertu chevaleresque, les Saladin des temps modernes battent bec et ongles pour imposer leur vision du monde et de la vie.

Le sensationnel de bas étage exhibé haut et fort, et relayer largement par certains médias au service des monarchies du Golfe. Des concessions avec métayage arrangent les thuriféraires de crainte de se voir exclues du panthéon. De tels acoquinements ne peuvent être que le fruit d’une profonde abjection où le culte d’égoïsme bat son plein.

Auteur
Bachir Djaider (journaliste et écrivain)   

 




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