6 novembre 2024
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Le spectre libyen et les menaces sur le hirak

BRUITS DE BOTTES

Le spectre libyen et les menaces sur le hirak

C’est une question d’heures. La Turquie va intervenir en Libye, c’est à dire dans un pays avec lesquel l’Algérie compte près de 1000 kilomètres de frontières.

Tout est prêt : le Parlement turc a voté en faveur de l’intervention militaire ; les troupes
sont en route… La guerre se prépare. Elle nous concerne aussi, ne serait-ce que par cette mise en garde turque pas du tout innocente, sortie de la bouche du ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu   « Si aujourd’hui la Libye devient comme la Syrie; les autres pays de la région ne tarderont pas à suivre » Façon de justifier l’intervention militaire : Ankara prétend vouloir empêcher l’écroulement du Gouvernement d’union nationale (GNA) de « Fayez al-Sarraj, confronté à une offensive des forces de Khalifa Haftar, le rival de Benghazi, qui ambitionne de prendre Tripoli.

Mais c’est aussi une façon de signifier le peu de poids que représentent les dits-pays de la région.

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L’évènement libyen surprend une Algérie affaiblie par vingt ans de règne ubuesque de Bouteflika : diplomatie en jachère ; population dans la rue ; gouvernement illégitime ; les caisses vides … Le coup de force de Gaïd Salah a aggravé le chaos de sorte que si, à Dieu ne plaise, le pire devrait se produire, il est difficile d’imaginer le peuple faire bloc autour d’un régime si peu accepté.

D’un autre côté, une détérioration de la situation mettrait le pays sous une législation d’exception, avec suspension des manifestations et retrécissement des libertés.

Le hirak est dans l’obligation d’anticiper les évènements et de se doter d’une stratégie apte à préserver le mouvement contestataire tout en tenant compte des intérêts de l’Algérie.

Quelle voix pour parler au nom des millions de citoyens qui revendiquent le changement ? Le moudjahid Lakhdar Bouregaa a critiqué « l’interventionnisme du président turc Recep Tayyip Erdogan » qu’il voit « aux portes de l’Algérie », ajoutant que le chef d’Etat turc à ses yeux, serait « un allié d’Israël ». Cette position n’est pas tout à fait celle du régime algérien qui ne penche pour aucun des deux rivaux libyen et qui craint l’internationalisation de la crise. « Fayez al-Sarraj est, en effet, soutenu par la Turquie, le Qatar et l’Italie, Khalifa Haftar, lui, bénéficie des faveurs de l’Egypte et des Emirats arabes unis et d’un appui politique des Etats-Unis et de la Russie. Appui qui pourrait très vite se muer en  militaire si on ajoute cette mise en garde de Trump à Erdogan le menaçant d’une riposte au cas où il envahirait la Libye. Une mini-guerre mondiale à nos portes ?

La diplomatie algérienne a eu la force d’affirmer qu’elle n’accepterait « aucune présence étrangère sur le sol du pays voisin et cela quel que soit le pays qui veut intervenir ». Elle préconise un « dialogue sérieux entre les belligérants avec l’aide des pays voisins, notamment l’Algérie ». Mais sera-t-elle écoutée, elle si affaiblie et mise devant le fait accompli ? 

Le hirak qui s’est imposé comme acteur de la vie politique dans le pays est peut-être, plus tôt que prévu, appelé à assumer son statut.

M.B.

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M.B

 




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