Dix jours après la reprise d’un dialogue rare entre les ministres de la Défense des deux pays, la teneur de la conversation téléphonique entre Benjamin Lecornu et Serguei Choigou suscite la polémique entre les deux capitales.
Lundi, le ministre français des Affaires étrangères avait estimé que Paris n’avait plus intérêt de discuter avec la Russie. Des propos jugés « inqualifiables » par Moscou ce vendredi, qui a convoqué l’ambassadeur français.
Pierre Lévy, l’ambassadeur de France en Russie, « a été informé du caractère inacceptable de telles déclarations, qui n’ont rien à voir avec la réalité », a commenté la diplomatie russe dans un communiqué.
« Nous considérons ces déclarations du ministre français des Affaires étrangères comme une action consciente et délibérée de la partie française visant à saper la possibilité même de tout dialogue entre les deux pays », a-t-elle poursuivi.
Sur RFI et France 24 lundi dernier, Stéphane Séjourné avait remis en cause le résumé fait par Moscou de l’échange entre Sébastien Lecornu et Sergueï Choigou, le 3 avril dernier. Un compte rendu jugé mensonger par le chef de la diplomatie française.
Pour Paris, à l’initiative de l’appel, il s’agissait de transmettre des informations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme au lendemain de l’attaque qui a ensanglanté Moscou. Mais pour les autorités russes, il a été question de la résolution du conflit en Ukraine.
D’Ukraine, il en a été question, avait souligné le ministère français des Armées. La France démentant les accusations du Kremlin qui rend Kiev responsable de l’attentat.
Ils s’inscrivent dans un contexte de hausse des attaques de désinformation de la part de la Russie. Mais dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères ce vendredi, c’est l’attitude de Paris qui délibérément entrave tout dialogue entre les deux pays.
