Dimanche 24 février 2019
Le torrent et la digue
Quelque chose d’immense s’est produit vendredi 22 février 2019. Ce dimanche 24 février, l’émigration dira encore une fois son opposition à ce règne interminable du président Bouteflika.
L’esprit de Novembre a rencontré celui de février. Il y a comme une volonté de réappropriation de cette dignité perdue par les Algériens depuis bon nombre d’années.
Bien entendu, il y a eu le printemps noir en Kabylie avec son cortège d’assassinats de jeunes par les gendarmes en 2001, mais la révolte était alors circonscrite dans cette région. Cette fois, la contagion « révolutionnaire » s’est propagée avec cependant une étrange rapidité.
Cette journée de colère est donc inédite depuis l’indépendance du pays. Le peuple algérien comme un seul homme a osé défier la peur, pour paraphraser Matoub Lounès.
Cette journée a valeur de référendum contre le président Bouteflika. Il y a bon espoir que rien ne sera plus comme avant. Le peuple algérien a administré une leçon mémorable au pouvoir et à ses thuriféraires. Les marches pacifiques qui ont eu lieu ce vendredi en Algérie ont valeur d’un référendum contre Bouteflika, Ahmed Ouyahia et tout ce qu’ils représentent comme mépris du pouvoir, autoritarisme, mensonge, esbroufe, hogra,…
Ceux qui croyaient le torrent populaire tari ont vu la digue cédé sous sa force insoupçonnable.
Oui, il y a quelque chose de capital qui s’est produit en Algérie. Alors que le président Bouteflika est en Suisse pour d’énièmes examens médicaux, la rue algérienne gronde par millions contre lui, son incurie. Elle a dit basta à ses 20 ans de règne sans partage.
Tout reste maintenant à faire. Une nouvelle ère va commencer.