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Le triangle dramatique du système Bouteflika

Manipulations au sommet

Le triangle dramatique du système Bouteflika

Stephen Karpman en 1968 a imaginé dans un de ses célébré article : « Fairy Tales and Script Drama Analysis » un jeu psychologique entre deux personnes capables de jouer les trois rôles : un persécuteur, un sauveur qui attire dans ce qu’il a décrit comme triangle dramatique une victime et enclencher ainsi un jeu paradoxal dans un but qui arrange le déclencheur du scénario.

Ce persécuteur agit sur la victime. Si le persécuteur tente de nouer cette relation avec une potentielle victime, celle-ci pourra réagir différemment : adopter une position de victime ou ne pas se laisser faire. Mais ce qui pourrait être plus surprenant, c’est lorsque cette victime accepte de jouer ce rôle, alors elle peut avoir dans ce cas une part de responsabilité dans le fait d’y rester telle que.

Malheureusement,  la manipulation devient perverse lorsque la motivation du jeu est l’amertume de la victime. C’est selon toute vraisemblance ce qui est en train de se passer dans notre pays. Les sources anonymes qui ont balancé à Huffingtonpost Maghreb le mécontentement de Bouteflika qui reporte une réunion d’un conseil des ministres à cause d’une augmentation des taxes qui rentrent dans le cadre de la feuille de route du gouvernement qui non seulement applique le programme de ce président mécontent mais aussi c’est la seule solution pour renflouer les caisse de l’Etat pour payer les fonctionnaires et soulager un peu la planche à billets, n’est pas anodine et la manipulation est flagrante.

Toute la question reste : Est-ce qu’un homme très malade  dans un âge avancé, peut monter ce jeu de rôle très compliqué uniquement pour demeurer à ce poste qu’il assume difficilement voilà maintenant plusieurs années ? 

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Croire à cette thèse parfois intentionnelle, c’est, rentrer dans le jeu propagandiste de ceux qui veulent dichotomiser les alternatives pour refroidir la passion citoyenne pour un tel rendez-vous, dévier le champ politique de sa cible et lui faire rater une occasion historique de changement. Ce n’est pas Bouteflika qui s’accroche au pouvoir mais c’est le système rentier qui s’agrippe à lui. Ce système est formé d’opportunistes du parti unique et de ses excroissances qui en voulant perpétuer l’ordre établi, refusent, voire même  résistent aux changements.

Depuis plus d’une année la composante de ce système pratique un jeu ouvert, ce qui n’est certainement pas en sa faveur parce qu’il ne le cache plus. Un gouvernement dirigé par un commis de l’Etat, Tebboune n’a pas tenu trois mois parce qu’il s’est attaqué à l’oligarchie, colonne vertébrale de ce système à travers ces nouveaux riches. Aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi Ouyahia était le responsable idoine pour préparer la perpétuation du système quand bien même les frères et sœurs de Bouteflika n’en voient pas l’opportunité.

Cette histoire de présenter l’ex-DRS comme un « bourourou », ce personnage mythique avec qui on fait peur les  enfants pour les faire dormir n’est qu’un conte qui commence à ennuyer.

Déjà à l’aube du  mandat précédent, on analysait la DRS (01) comme ayant déterré les dossiers de corruption de Sonatrach  pour nous dit-on affaiblir le clan de Bouteflika afin de transférer le pouvoir d’un clan à un autre. Résultat : Bouteflika est là ! Et aucun remplaçant n’a été trouvé pour prendre sa place. Même malade, il leur sert de tremplin pour faire durer l’ordre établi dans lequel, désormais chacun trouve son compte, même une frange importante des citoyens aveuglée par le présent.

L’accélération des événements depuis la nomination du nouveau gouvernement est édifiante. Ouyahia annonce depuis Arzew la reprise par  Sonatrach de l’exploitation du gaz de schiste que de nombreux experts jugent non encore rentables et divise la société par ses inconvénients écologiques, Bouteflika vient en sauveur par faire lire une lettre par le ministre de l’Energie qui recadre l’exécutif en le renvoyant en priorité aux ressources conventionnelles. Il feigne réorganiser le secteur public par une privatisation, de suite rappelé à l’ordre avec une très forte médiatisation citant l’intervention personnelle de Bouteflika.

Le spectre de l’année blanche dans l’éducation nationale a été sauvé in extremis par Bouteflika qui a ordonné à l’exécutif de dialoguer.

Le comble et comme par hasard Mourad Zemali, invité de la chaine 3, le 8 mai, annonce que ce n’est pas lui alors que c’est de ses prérogatives « institutionnellement » que c’est Bouteflika qui a décidé de revaloriser les pensions des 3 166 903 retraités de 0,5 à 5% alors qu’il s’agit là de leur droit annuel. Calcul fait, cette revalorisation après déduction de l’IRG variera entre moins de 800 dinars toute catégorie de pension confondue. Que représente ce petite valeur lorsqu’on lui fait signer une loi complémentaire de finances qui augmentera la taxe douanière sur un produit importé de 200% et qui se répercute directement sur ce consommateur qu’on a arrosé avec un pipi de chat ?                      

R. R.

Renvoi

(01) Article de Mélanie Matares paru sur le site du Figaro.fr le 03 mars 2013

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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