11 décembre 2024
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L’élu local et le peuple ou la fausse analyse de l’élite politique !

Elections locales

L’élu local et le peuple ou la fausse analyse de l’élite politique !

La campagne pour l’élection des membres des Assemblées populaires communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW), prévue le 23 novembre 2017, a débuté le dimanche 29 octobre 2017 à travers tout le territoire national, avec en arrière-plan la nouvelle fonction dévolue à ces collectivités en tant que pilier essentiel du développement local et de dynamisation de la croissance économique.

L’Algérie aborde une année électorale qui mettra en avant la classe politique et le rôle de la démocratie participative. Les élections communales sont toujours l’occasion de revoir, à travers la carte des circonscriptions électorales, le clivage politique dans le pays. Ce sont les premières élections, après la révision de la constitution adoptée par le parlement, le 7 février 2016.

Quelque 165.000 candidats, représentant une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d’indépendants, sont en course pour l’élection des membres des APC. Sur l’ensemble de ces candidats, 51,5% sont âgés de moins de 40 ans et 25% ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de candidates à cette échéance électorale a atteint 18%. Plus de 16.000 autres candidats postulent pour le mandat de membre d’APW. Parmi les postulants, 48% ont moins de 40 ans, 28% sont des femmes et 34,5% ont un niveau universitaire, selon les statistiques fournies par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.

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L’annonce des formations politiques de leur participation aux prochaines législatives tendra-t-elle à édifier une force politique démocratique au seul service de la société et de l’intérêt du pays ? Une nouvelle étape de prise de conscience et de réflexion sera-t-elle franchie, permettant aux partis de proposer de sérieuses alternatives et de vraies réponses au peuple algérien ? Comment s’impliquer dans le débat politique ? Comment décrocher un poste à ces assemblées ?

Les candidats doivent répondre à un certain nombre de conditions strictes, définies par la loi, pour pouvoir postuler à un siège aux deux assemblées. Il est important de rappeler également l’article 32 de la constitution algérienne de 2016 qui stipule que « les citoyens sont égaux devant la loi sans que puisse prévaloir aucune discrimination » pour cause d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale, notamment. Cependant, une interrogation s’impose d’elle-même : pourquoi stigmatiser certaines catégories sociales et professionnelles qui veulent être des élus locaux ? Aussi est-il important de souligner qu’en politique, il n’existe pas de savoir universel car tous les citoyens sont au même niveau. C’est uniquement la force de conviction qui fait la différence entre les candidats aux élections. Les défis sont colossaux. L’Algérie dispose de tous les outils permettant aux collectivités territoriales de l’Etat d’apporter une dimension supplémentaire, au combat contre le terrorisme et à la gestion des différentes menaces à la sécurité, y compris celles que constituent les armes légères et de petit calibre et la criminalité organisée. Les citoyens impliqués dans la gestion des affaires publiques devront étudier également la question émergente de la sécurité urbaine. Il serait utile de s’inspirer du rapport français intitulé « le phénomène urbain : un atout pour le futur » enregistré à la Présidence du Sénat, le 9 novembre 2016. Ce rapport mentionne notamment que « de plus en plus nombreux sont nos concitoyens qui appartiennent à plusieurs espaces, plusieurs sphères, habitant ici et travaillant ailleurs. Des sociologues ont d’ailleurs questionné la pertinence d’une démocratie où on vote là où on dort quand l’essentiel de la vie active se passe ailleurs. De plus en plus nombreux sont, en fait, les citoyens qui sont les habitants et les usagers de deux villes ou davantage ».

En vue de relever le défi des prochaines échéances, le principal mécanisme qui permettra aux formations politiques de conserver leur place de leader sur la scène locale c’est de placer l’intérêt interclassiste au-dessus de toute considération. De notre point de vue, le regroupement des adhérents à un parti politique sans en appeler à leurs intérêts de classe, mais sur le choix de valeurs morales ou culturelles permettra d’enrichir le programme d’action des partis politiques.

Auteur
Benteboula Mohamed-Salah, géographe

 




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