19 mars 2024
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Les banques en Algérie : des banquiers ou des fonctionnaires ?

 

Banque centrale algérienne

Pendant longtemps, on a pu nier la dimension politique du jeu monétaire et bancaire. En effet quel est l’écart entre une entreprise en difficulté et une entreprise en cessation de paiement ? Dans le contexte algérien, il s’agit d’une question hautement politique.

Une entreprise n’est pas en cessation de paiement, elle y est mise parce qu’elle vit par le crédit et du crédit. L’entreprise sera mise en cessation de paiement, le jour où la banque décide de ne pas assurer une échéance. On peut parler du droit de vie ou de mort des banques sur l’entreprise. Lorsque plusieurs pouvoirs se sont penchés sur une entreprise malade, on peut se demander si le redressement des entreprises en difficultés est une affaire privée relevant du rôle des banques.

En effet l’instrumentalisation de l’entreprise par les interférences politiques n’a pas totalement disparue malgré le désengagement formel de l’Etat de la gestion directe des EPE (Loi n° 88-01 du 12 janvier 1988). De même que les performances de gestion ne sont pas évaluées et appréciés en fonction des résultats dd l’entreprise mais des pressions relationnelles externes. C’est le degré d’emprise des agents extérieurs à l’entreprise sur les décisions de celle çi qui va délimiter la sphère des pouvoirs, la sphère des compétences, la nature et le degré de l’autorité des dirigeants et par conséquent, elle devrait également délimiter les responsabilités et déterminer les sanctions positives ou négatives.

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La promotion de l’économie de marché postule la primauté du calcul économique individuel. Les mécanismes monétaires et financiers et les institutions qui en ont la charge ne sont pas politiquement et techniquement neutres. Ils participent activement au fonctionnement de l’organisation économique et sociale.

Le problème devient complexe si l’on doit prendre en considération le sort des salariés qui peut justifier certaines tentatives de sauvetage effectuées parfois sous la pression des pouvoirs publics. C’est pourquoi les relations entre les différents partenaires sociaux seront de plus en plus difficiles dans la mesure où l’Etat est à la fois propriétaire des entreprises et des banques d’une part et que la politique sociale est une tâche qui incombe à l’Etat d’autre part.

Par conséquent, il n’est pas surprenant que les banques elles-mêmes astreintes aux contraintes de liquidité et de solvabilité fassent une nouvelle fois appel aux pouvoirs publics par le biais de la responsabilité de la puissance publique. Le désengagement de la banque doit s’accompagner d’un engagement accru de l’Etat qui doit supporter tout ou partie de la responsabilité découlant de ses initiatives économiques en matière de concours financiers.

Mais il faudrait peut-être éviter un développement excessif des réparations étatiques dans un contexte d’une crise multidimensionnelle à la fois politique, économique, financière et sanitaire aggravée par une récession économique mondiale comparable à celle de 1929  ayant provoqué un séisme de grande intensité à l’échelle planétaire. Il va falloir être prudent et compter ses sous. Pour ce faire, il convient d’inciter les entreprises à agir sur leurs coûts et prix de revient que la plupart ne connaissent ayant été abreuvées à la rente pétrolière et gazière en voie de disparition, par une lutte implacable contre le gaspillage et la corruption. Il convient de signaler que l’intervention systématique de l’Etat pour éponger des déficits de toute origine risque de vider de leur contenu les mesures d’assainissements dont l’objectif reste le redressement et le démarrage de la gestion sur des bases saines. Le fait de ne pas s’en tenir à cet objectif de base, les concours consentis pourraient s’assimiler à des subventions automatiques, ce qui introduirait dans la gestion un laxisme.

Aussi la question est de savoir dans quelles conditions ces mesures d’assainissement devraient intervenir en cas de déficits structurels ou conjoncturels nés de contraintes imposées par l’Etat. On pourrait penser que le rôle du système financier n’est qu’un rôle passif qui se limite à des services bancaires et à de simples ajustements, c’est méconnaître le fait qu’aucun agent économique, aucun service pris isolément n’a le pouvoir d’agir sur la formation et la répartition du revenu national, ni le pouvoir d’organiser de son chef des transferts de ressources.

Ce sont là des actions qui relèvent exclusivement du pouvoir politique et de son organisation. Le système de financement des investissements étant basé en premier lieu sur le principe de la centralisation des ressources et de leur affectation en fonction d’objectifs planifiés, l’équilibre impliquait des capacités d’accumulation en quantité suffisante de façon à assurer un financement maximum sur les ressources d’épargne, le recours à l’émission monétaire devant constituer un appoint.

Les ressources d’épargne ont tendance à s’amenuiser et ne couvrent plus au stade actuel qu’une faible part des besoins de financement des investissements des entreprises. D’où un double problème d’une part, un allongement des crédits internes avec comme conséquences le recours fréquent aux crédits extérieurs, et d’autre part, une insuffisance de l’épargne dégagée par les entreprises publiques et le recours à l’émission monétaire.

Il est également illusoire d’affirmer le principe d’autonomie financière de l’entreprise lorsqu’on ne prend pas en même temps des mesures concrètes pour leur traduction dans la réalité. De plus, la Banque centrale est entraînée malgré elle à participer indirectement au processus de renflouement du secteur public productif en reconstituant la trésorerie des banques. Les revenus pétroliers et gaziers sont pour l’Algérie ce que le sang est pour l’organisme humain. Il ne survit pas à une hémorragie.

Une hémorragie correspond à une perte importante de sang. Un saignement qui ne s’arrête pas. Il s’agit d’une hémorragie externe. Les fonds se trouvent à l’étranger. Le fleuve ne remonte jamais à sa source. Une vraie richesse se crée, elle ne s’imprime pas. Même si les Etats Unis fassent don à l’Algérie de leur machine à fabriquer des dollars qui de surcroît ne leur sert pratiquement à rien.

On ne compte plus l’argent avec ses doigts. Le monde a changé, le temps s’est accéléré, les espaces se sont réduits. L’argent est comme le covid-19, il est invisible et se propage à la vitesse de la lumière. Le support importe peu. Le billet n’a aucune valeur en soi, c’est la confiance placé en lui qui lui donne sa valeur. La confiance dans la monnaie est l’alpha et l’oméga de la société.

Avoir confiance dans la monnaie, c’est avoir confiance dans l’institution qui la légitime, dans l’ordre social, dans l’économie, La confiance n’est pas un produit marchant. « La confiance est comme une âme, une fois partie, elle ne revient jamais ».,

Dr A. Boumezrag

1 COMMENTAIRE

  1. Non. Ni banquiers, ni fonctionnaires ; des esclaves de Rothschild tout simplement, chapeau à l’Iran, la Corée du Nord, et Cuba, qui sont toujours sur la liste Rothschild des pays convoités et surtout à détruire pour s’emparer de leur richesses comme ils l’ont fait pour le reste du monde.
    En l’an 2000, il y avait sept pays sans banque centrale détenue ou contrôlée par les Rothschild ; l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, l’Iraq, l’Afghanistan, la Lybie, et le Soudan,
    Comme par hasard, à un ou deux pays près, c’est quasiment la même liste de pays à détruire, que le General Américain Wesley Clark avait révélé à la journaliste Amy Goodman du site d’information « Democracy Now » en 2007 concernant les ambitieux plans impériaux du cercle Bush-Cheney.
    Clark est un ancien général quatre étoiles. Il a été commandant suprême allié de l’OTAN pendant le conflit en ex-Yougoslavie. « Nous allons éliminer sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et, pour finir, l’Iran. » avait-il déclaré au site Democracy Now.

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