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Abdelmadjid Tebboune, président imposé par des généraux, intronisé lors d’une élection qui a eu dans la violence, dans la colère, une élection rejetée totalement en Kabylie où il y a eu zéro vote, déclare dans sa télévision, devant des journalistes-maison, qu’il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie.
Les chefs d’inculpation retenus contre les « prisonniers » que Tebboune « requalifie » de détenus de droit commun l’ont été pour leurs publications, pour leur appartenance à des mouvements politiques, pour avoir pris part à des rassemblements et des marches.
Monsieur Tebboune ! Pour vous, écrire, s’exprimer, se rassembler, marcher ne sont pas des actes éminemment politiques ?
Tant mieux pour nous, puisque vous vous trahissez avec votre requalification de l’acte politique en acte terroriste, ce qui prouve que vous n’avez jamais fait de politique et vous ne savez pas faire de la politique car vous n’avez fait que servir une dictature, un système despotique, un régime oppresseur, une junte militaire qui fait et défait les présidents
Au fait, en parlant de terrorisme, où étiez-vous et que faisiez-vous lorsque votre ex-chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia pour ne pas le nommer, recevait le chef terroriste Madani Mezreg, comme personnalité nationale, ce chef terroriste, à la tête de la sinistre et criminelle AIS, Armée islamique du salut, se vantant, devant les écrans d’une télévision, d’avoir achevé de ses propres mains d’assassin islamiste un jeune soldat de l’armée nationale populaire que dirigeait Gaïd Salah ?
Vous aviez servi sous le colonel Boumediène, sous le colonel Chadli, et, tout récemment, sous le « commandant » Abdelaziz Bouteflika que, éhontément, vous qualifiez de bande dangereuse, Issaba, un terme insidieusement galvaudé par feu le général faiseur de roi, Gaid Salah, celui-là-même qui emprisonnait les porteurs du drapeau berbère.
Des écrivains, des journalistes, des enseignants, des blogueurs, des militants, des marcheurs, des chefs de partis sont en prison, et ils le sont pour leurs idées, pour leurs écrits, pour leur militantisme, pour avoir marché, pour avoir dénoncé la dictature, pour avoir dit, avant et après votre intronisation, que vous êtes un président du système, un président imposé, pour avoir pris part à des marches contestant vitre fausse élection.
Voyez-vous, aucun détenu n’est poursuivi pour ces griefs infamants et vous devriez avoir honte puisque, soit, vous les aviez servis, travaillé avec eux ou, pire encore, ont servi sous vos ordres lorsque vous étiez premier ministre et plusieurs fois ministre, particulièrement de l’habitat!
Mais viendra le jour, et c’est la règle appliquée à toutes les dictatures, comme à votre mentor Abdelaziz Bouteflika que vous appeliez « Fakhamatou » et auquel juriez fidélité, viendra, sans faute, ce jour où vous sortirez par la porte la plus humiliante, comme lui, le despotique, le sinistre Bouteflika dont personne, même pas son fidèle serviteur que vous étiez, n’oserait prononcer le nom : un nom banni, honni.
Y avez-vous songé à cette fin, M. Abdelmadjid Tebboune ?
Rappelez-vous : qui aurait cru ou imaginé que Bouteflika finirait ainsi ?
Achour Boufetta