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Les Marocaines manifestent pour leur liberté sexuelle

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Les Marocaines manifestent pour leur liberté sexuelle

Un geste inédit. Des centaines de Marocaines se sont déclarées « hors-la-loi » en proclamant avoir déjà violé les lois « obsolètes » de leur pays sur les mœurs et l’avortement, dans un manifeste publié, lundi 23 septembre, dans plusieurs médias marocains, comme Tel Quel, au nom des libertés individuelles. La tribune, qui constitue une rare démarche de cette ampleur, est également publiée dans le quotidien français Le Monde, qui en fait la Une de son édition du mardi 24 septembre.

« Nous sommes hors-la-loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n’ont plus lieu d’être. Nous avons eu des relations sexuelles hors mariage. Nous avons subi, pratiqué ou été complices d’un avortement », affirment les signataires. « La culture du mensonge et de l’hypocrisie sociale génère la violence, l’arbitraire, l’intolérance. Ces lois, liberticides et inapplicables, sont devenues des outils de vengeance politique ou personnelle », déclare le manifeste lancé sous forme de pétition ouverte aux hommes.

14 503 personnes poursuivies pour débauche en 2018

Le texte, corédigé par l’écrivaine franco-marocaine Leila Slimani, porte symboliquement 490 signatures, en référence à l’article 490 du Code pénal marocain, qui punit d’une peine de prison les relations sexuelles hors mariage. Sa publication coïncide avec la troisième audience du procès d’Hajar Rainoussi, une journaliste en détention depuis fin août pour « avortement illégal » et « débauche » (sexe hors mariage). Cette reporter du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum dénonce une « affaire politique » depuis son arrestation.

Au-delà de ce cas, le manifeste des « Hors-la-loi » veut « défendre toutes les vies brisées par le déshonneur, l’infamie ou la prison », a déclaré à l’AFP Leïla Slimani, nommée en 2017 représentante personnelle du président français Emmanuel Macron pour la francophonie. « C’est une campagne portée par des femmes de tous bords, enseignantes, banquières, femmes au foyer, étudiantes, artistes ou intellectuelles », a précisé à l’AFP la réalisatrice Sonia Terrab, co-autrice du texte.

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En 2018, la justice marocaine a poursuivi 14 503 personnes pour débauche, 3 048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements, selon les chiffres officiels. Entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon des estimations.

Auteur
Francetvinfo

 




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