20 avril 2024
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Les militants radicaux nationalistes, dits “berbéristes’’ ont ouvert la voie à la révolution de 1954

Ali Guenoun

Ali Guenoun, historien, auteur de l’ouvrage « La question kabyle dans le nationalisme algérien , 1949 – 1962 », éditions du Croquant, Paris 2021, 510 pages a bien accepté de répondre aux questions de l’écrivain en tamazight Aumer U Lamara. Après avoir publié cet entretien dans sa version en tamazight, nous vous proposons sa version en langue française.  

Le Matin d’Algérie : Votre ouvrage « La question kabyle dans le nationalisme algérien, de 1949 à 1962 », résultat d’un travail de doctorat, apporte beaucoup d’informations inédites sur cette période 1949 – 1962. Est-ce dû à l’accès aux archives jusque-là non-accessibles ?

Ali Guenoun : Mon ouvrage est une version simplifiée de ma thèse que j’ai soutenu à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2015. Comme toute thèse ce travail repose sur plusieurs sources. L’utilisation des archives est déterminant dans tout travail de l’historien.

L’accès aux archives en France n’a pas été problématique pour moi. Il reste évidemment beaucoup de documents non accessibles aux chercheurs. Les documents que j’ai pu consulter sont produits par la police, les nationalistes du PPA/MTLD, du FLN. Ils m’ont été d’un grand secours.

Ceci dit, le problème d’accès aux documents se pose avec acuité en Algérie. Les archives sont la propriété de l’Etat et donc des citoyens. Les historiens, à qui on interdit l’accès, ne cessent de dénoncer cette rétention de documents. On essaye d’empêcher de la sorte d’autres regards sur le passé récent de l’Algérie.  

Imeɣnasen-nni, wid iwumi semman « les berbéristes », d nutni i yezwaren di tegrawla n 1954 ! 

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Mais mon travail est redevable aussi aux témoignages d’acteurs qui ont accepté de donner leur version du passé. Témoigner est un acte courageux quand on connaît les pressions de toute nature que subissent certains acteurs qui sortent des sentiers battus et qui s’éloignent des versions biaisées du passé. Je leur rends hommage dans mon livre. Le témoignage, qui n’est pas l’histoire, ne remplace évidemment pas le document archive. Il le complète. 

Vous montrez que la crise dite berbériste de 1949, au sein du PPA-MTLD, n’était pas due seulement au mémorandum adressé à l’ONU par Messali dans lequel il définissait l’existence de l’Algérie depuis le 7e siècle, comme nation ‘’arabo-islamique’’, mais à l’émergence d’un important groupe de jeunes militants intellectuels radicaux nationalistes, autour de Bennaï Ouali, défenseur de la lutte armée, qui avait secoué le confort réformiste de la direction du PPA-MTLD.  N’est-ce pas une nouvelle vision pour cette période importante de notre histoire ?

La crise de 1949 est une crise politique qui plonge ses racines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ses causes sont beaucoup plus profondes que cette question de mémorandum de 1948. 

Les massacres de mai 1945 ont montré aux jeunes militants que la voie électoraliste et réformiste ne pouvait aboutir à des changements profonds dans la relation entre le système colonialiste et les colonisés. C’est à ce moment que de jeunes lycéens originaires de Kabylie intègrent le PPA. Leurs lectures leur ont permis de découvrir les expériences des autres peuples colonisés d’Asie et d’Afrique et des révolutions européennes comme celle de 1789 en France.

Engagés radicalement dans l’action politique pour l’indépendance de leur pays, ils ont profité de l’expérience de leurs aînés dans l’émigration. S’ils ont mené une fronde contre leur direction c’est parce que celle-ci ne voulait pas répondre à leurs questions. C’est pour tout cela qu’ils ont pu remettre en cause les pratiques anti-démocratiques, qu’ils ont refusé la définition arabo-islamique exclusive de l’Algérie et qu’ils ont essayé d’imposer le pluralisme culturel en mettant en évidence la profondeur historique amazigh de l’Algérie.  

On y apprend dans votre ouvrage, sans ambiguïté et avec des témoignages des acteurs de l’époque, l’usage de la violence envers les militants par la direction du PPA-MTLD. Bennaï Ouali, alors responsable de la Kabylie au sein de cette direction, en avait subi les effets des barbouzes, bien avant le début de cette crise dite berbériste. D’où vient cette propension à la violence ?

Effectivement, mon travail montre à quel point la violence, verbale ou physique, a été le mode privilégié de la direction du PPA/MTLD dans la gestion de cette crise. Le recours à la violence durant les crises politiques empêche tout dialogue politique et tout recours à la négociation qui est le sens même du politique.

Pour 1949, la violence, comme je le souligne dans le livre, a débuté plusieurs mois avant le déclenchement de la crise. Des militants du parti ont été chargés par leur direction de tabasser, à Alger, Ouali Bennaï, le chef de ce même parti en Kabylie, avant d’être arrêté quelques jours après, en septembre 1948, par la police coloniale. On voulait certainement faire taire cette organisation de Kabylie, qui était par ailleurs soutenue par des cadres d’autres régions d’Algérie, qui posaient des questions largement partagées par des militants du PPA/MTLD de l’Oranie, du Constantinois et de l’Algérois.

S’en suivront d’autres moments durant lesquels le parti mettra sur pieds des groupes de choc à Alger et à Paris chargés de saboter les réunions des militants contestataires de la direction et tabasser toute personne indiquée comme « ennemie » au parti. Mabrouk Belhocine et Saïd Oubouzar ont été complétement amochés à Alger après la publication de L’Algérie libre vivra. Ali Ferhat a été blessé en Kabylie par Belkacem Krim qui le soupçonnait de travail de division.

A Paris, des cafés et lieux de réunion des contestataires ont été attaqués par les membres de ces groupes de choc. La violence verbale n’était pas des moindres. On a inventé un vocabulaire très stigmatisant : le berbérisme. Ce vocable a eu un impact extrêmement important sur la disqualification des contestataires à la direction en les désignant comme des « diviseurs de la nation » et des « alliés du colonialisme » eux qui, au contraire, défendaient l’idée du passage à la lutte armée dans les plus brefs délais.

Leur exclusion du parti qu’ils ont porté est une autre violence. Mais la violence a été une pratique courante dans le parti. Celui-ci a organisé durant les années 1940 des chasses aux alcooliques dans plusieurs villes d’Algérie. Il a utilisé la force contre ses concurrents politiques. 

Il faudra peut-être remonter aux premières années de l’occupation française de l’Algérie et peut-être même à l’époque turque-ottomane pour trouver des explications à l’origine de cette violence. L’occupation puis la colonisation a été très violente envers les autochtones. Elle a déstructuré la société algérienne et a livré la population à la misère et la paupérisation. L’exemple de la répression de la révolte de 1871 est très édifiant.        

Vous minimisez l’apport de la publication en 1949, par ce groupe de militants radicaux algériens de Kabylie, de la brochure «L’Algérie libre vivra », dans le basculement dans la réaction violente et systématique de la direction du PPA-MTLD. L’empêchement de sa diffusion, par la violence, pour ne pas qu’elle parvienne aux militants, qui risquaient d’être influencés serait-elle une raison de cet acharnement ?

L’apport de la brochure L’Algérie libre vivra est très important. C’est un document central dans une nouvelle définition de la nation algérienne et du nationalisme. Elle a, d’ailleurs, été plagiée par le PPA /MTLD qui a tout fait pour interdire sa diffusion mais aussi par le FLN. Quant à la violence elle a commencé, comme je viens de le souligner, bien avant la crise. 

La brochure gênait à plus d’un titre : elle est publiée en juillet 1949 en pleine crise. Elle s’est donnée comme objectif de montrer l’inanité de l’accusation berbériste dont ses rédacteurs faisaient l’objet. Elle propose une nouvelle définition de la nation basée sur la diversité culturelle. Elle pose surtout le problème de démocratie dans un parti nationaliste rompu aux pratiques anti-démocratiques.      

Ahmed Messali est presque invisible dans votre ouvrage, mais toujours présent derrière le comité central du PPA-MTLD, malgré les multiples délégations de militants qui le sollicitaient pour solutionner la crise. Etait-ce une délégation calculée de ses collaborateurs pour faire le sale boulot, et rester en fin de comptes arbitre, au-dessus de la mêlée ?  

Je pense qu’au contraire Messali est omniprésent dans mon ouvrage. Je l’ai cité pas moins de 200 fois. Mais il est vrai que son rôle au moment de la crise de 1949 n’apparaît pas autant que les autres protagonistes alors qu’il était le chef du Parti. Les documents font défaut. 

Ceci dit Messali agissait en « bon père », à distance. Il a adopté l’attentisme, le wait and see. Quand il lui arrivait de recevoir les délégations de Kabylie ou d’ailleurs il n’intervenait pas pour apporter des réponses claires aux doléances. Il croyait que c’était un vrai complot contre sa personne fomenté par les membres de la direction, comme le docteur Lamine Debaghine et Ahmed Bouda, pour l’affaiblir à l’intérieur du Parti. Le contexte était complexe. Il y avait, parmi les cadres qui ont cautionné la purge, ceux qui voulaient rejouer les premiers rôles après avoir été évincés des postes clefs au congrès de février 1947.      

Peut-on expliquer la création puis l’instrumentalisation de cette crise dite berbériste par l’alignement de Messali sur la stratégie réformiste de la Ligue arabe, et donc pour lui casser impérativement le mouvement des radicaux nationalistes révolutionnaires de Kabylie et d’ailleurs ?

Cette crise est due en particulier aux problèmes internes au PPA/MTLD et en particulier au manque de démocratie dans ce parti qui se voulait révolutionnaire. Quant à la Ligue arabe son rôle dans cette crise est trop exagéré par le discours militant. Je pense qu’il faut approfondir la recherche et remonter dans le temps pour mieux comprendre certains phénomènes qui ont secoué et secouent la société algérienne.    

Après le refus par la direction du PPA-MTLD de réunir les deux Kabylies (‘’Petite-Kabylie’’ et ‘’Grande Kabylie’’) en une seule région naturelle, à la demande Bennaï Ouali, la direction a accentué le morcellement après la crise de 1949, en découpant la ‘’Grande Kabylie » en deux régions, la Haute Kabylie et la Basse Kabylie. Toujours la peur d’une Kabylie réunie, puissante ?    

Le découpage en basse et haute Kabylies après 1949 obéissait beaucoup plus aux difficultés sur le terrain. Le nombre de daïras, donc des militants, était très important. Il y avait six daïras en Kabylie alors que ce nombre ne dépassait pas quatre dans les autres wilaya du pays. Ces deux organisations du parti en Kabylie étaient en réalité coiffées par le chef de wilaya qui dirigeait cette région. Par ailleurs, ce même découpage (basse/haute) existait depuis que Ouali Bennaï était le chef de wilaya. Il. L’Organisation spéciale (OS) a adopté le même découpage depuis 1947.

Mais il faut dire que certains dirigeants du Parti avaient des appréhensions au sujet de la Kabylie. Il ne faut pas perdre de vue le discours colonial qui présentait les régions amazighophones comme différentes des autres régions de l’Algérie non pas pour les privilégier mais pour diviser pour régner. Le colonialisme n’a octroyé à la Kabylie, en dehors de l’école, aucun privilège. La Kabylie est restée une région très pauvre. Ses propres enfants étaient obligés de quitter et vadrouiller dans les champs de la Mitidja ou de l’Oranie, dans les mines du Zakkar ou l’exil en Europe ou en Orient pour survivre.      

Comment se fait-il que les contestataires (radicaux nationalistes ‘’berbéristes’’, opposés à la direction du PPA-MTLD) n’aient pas dépassé la position de résistance face à l’intransigeance de la direction, pour installer une nouvelle direction au PPA-MTLD ? Messali était-il à ce point indéboulonnable ?

L’objectif de ces militants n’était évidemment pas de remplacer la direction ou de destituer Messali. C’est pour cela que je ne les qualifie pas d’opposants mais plutôt de contestataires. Leur objectif était de réformer leur parti pour le démocratiser et le moderniser. Ils ne couraient pas derrière le pouvoir. Leur objectif était de revoir la stratégie suivie par la direction et définir le nationalisme et ses objectifs.     

Le temps a donné raison aux contestataires de 1949 par le passage à la lutte armée en 1954, contre les positions des réformistes en babouches. Est-ce, d’après vous, la fin des peurs irrationnelles de l’existence d’une Kabylie homogène dans une Algérie algérienne et démocratique ? (« La Kabylie apparaissait comme le centre de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie »)

A partir de mai 1945, je le répète, les nationalistes étaient convaincus que la seule issue était une insurrection armée. Ceux qu’on a appelé « berbéristes » étaient depuis cette date les fers de lance, avec d’autres nationalistes algériens, d’un passage à la lutte armée comme seule option pour se libérer du colonialisme. Le fait de vouloir hâter la préparation armée du parti est l’un des éléments qui explique la crise de 1949. Ceux qui les ont stigmatisés de « berbéristes » connaissaient très bien leur engagement total en faveur de l’indépendance de leur patrie. Leur intégration au FLN naissant était une évidence pour eux. Ils n’attendaient que le moment propice pour concrétiser leur projet indépendantiste.   

Sans tomber dans la politique fiction, le maintien à Alger de la direction du FLN-ALN (le CCE avec Abane et les autres, après la bataille d’Alger), n’aurait-il pas conduit à une autre évolution de la guerre et des pratiques politiques différentes dans l’Algérie indépendante ?

L’historien comme vous le savez ne lit pas l’avenir. Il est fort probable que si cette équipe était restée à Alger les services français l’auraient démantelée. Ces services ont mené une guerre sans merci. Ils ont utilisé tous les moyens possibles et imaginables pour casser le FLN. Mais dans l’option, peu probable, où les chefs du FLN auraient échappé aux arrestations, la direction restée à l’intérieur du pays aurait probablement évité les dissensions « intérieur-extérieur ».  

Entretien réalisé par Aumer U Lamara

Notes : 

1) ‘’La question kabyle dans le nationalisme algérien, 1949 – 1962’’ , Ali Guenoun, éditions du Croquant, Paris 2021, 510 pages, et éditions Casbah, Alger 1999. Cet ouvrage est le résultat de sa thèse de doctorat en histoire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

2) Table des matières

Préface (Omar Carlier)

Introduction   

Première partie : La crise de 1949     

Chapitre I : La crise entre discours et histoire           

Manipulation de l’histoire et discours politiques      

De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours      

De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise   

Du bon usage des archives coloniales           

Scission « berbériste » ou crise politique ?   

Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »           

Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »

Leur origine sociale et régionale       

Le contexte de l’émergence de ces militants 

Leur propulsion dans la scène politique        

Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani           

Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh 

Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial  

Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?    

Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »   

Les ‘Ulama et le berbérisme  

Chapitre IV : Les prémices de la crise          

Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?     

La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur  

Divergences des chefs kabyles avec leur direction   

Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?         

Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD         

Chapitre V : Une crise multidimensionnelle 

Une crise longue et étendue  

Mobilisation et propagande des acteurs        

Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence

Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)    

La crise de 1949 en Algérie   

La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)        

L’Algérie libre vivra, une contribution à l’élucidation de la nation algérienne         

Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951     

En Algérie : alignement, défection et transfert de militants  

En France : redéploiement des militants dans trois directions          

Conclusion     

Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité   

La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire     

La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice » 

La version des victimes : une mémoire discrète       

Conclusion 

Deuxième partie : Des usages de la référence « kabyle » dans la guerre d’indépendance 

Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles  (1954 à 1956)  

L’organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954          

Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane        

Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3          

La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN     

« L’affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?

Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/al

Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre    

Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d’indépendance 375

Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1      

Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie         

Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre         

Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques       

Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie      

Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954           

Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949   

Liquidations physiques et lutte de pouvoir   

Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)    

Lutte des clans et échec de Krim       

Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim   

La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir          

Conclusion  

Postface (Mohammed Harbi)

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