1 décembre 2024
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Les ombres du Sahara : quand la France affronte ses paradoxes

Alors que la République française avance dans un XXIe siècle marqué par des exigences de transparence et de justice, les non-dits et les secrets de son passé colonial continuent d’assombrir son héritage.

Les commémorations, les décisions géopolitiques et les nouvelles alliances ne sauraient éluder la mémoire des luttes pour la liberté et le droit à l’autodétermination. La France, pour être en accord avec ses idéaux républicains, devra peut-être enfin affronter les fantômes de l’empire et les non-dits de la République, car ce n’est qu’à ce prix qu’elle pourra véritablement tourner la page et renforcer ses liens avec les peuples qui ont partagé son histoire. »

Alors que la République française avance dans un XXIe siècle marqué par des exigences de transparence et de justice, les non-dits et les secrets de son passé colonial continuent d’assombrir son héritage. Les commémorations, les décisions géopolitiques et les nouvelles alliances ne sauraient éluder la mémoire des luttes pour la liberté et le droit à l’autodétermination. La France, pour être en accord avec ses idéaux républicains, devra peut-être enfin affronter les fantômes de l’empire et les non-dits de la République, car ce n’est qu’à ce prix qu’elle pourra véritablement tourner la page et renforcer ses liens avec les peuples qui ont partagé son histoire.

La commémoration du soixante-dixième anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne du 1er novembre 1954 invite à une réflexion profonde sur les dynamiques géopolitiques contemporaines, notamment à travers le prisme d’une parabole qui relie l’histoire coloniale française à la situation actuelle du Sahara occidental. L’intitulé « De la fête de la Toussaint à la défaite de la France ; le joyau de l’empire, le voyou de la république » offre une riche métaphore pour explorer ces thèmes.

Une fête pour commémorer une lutte

La fête de la Toussaint, célébrée le 1er novembre, coïncide avec le début de la révolution algérienne, un événement marquant pour l’Algérie qui a lutté pour sa libération du joug colonial français. Cette date symbolique, qui évoque la mémoire et le souvenir, sert de toile de fond à un processus de décolonisation douloureux. La révolution algérienne a été un tournant qui a non seulement conduit à l’indépendance de l’Algérie, mais qui a également eu des répercussions sur la France elle-même, mettant en lumière les contradictions de la République française, qui se voulait à la fois un modèle de liberté et d’égalité, tout en maintenant un empire colonial.

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La métaphore du « joyau de l’empire » renvoie à la perception de l’Algérie comme une terre riche, tant sur le plan économique que culturel. Dans l’imaginaire colonial, l’Algérie était considérée comme un territoire précieux, un symbole de la grandeur française. Cependant, cette vision cachait la brutalité de l’exploitation et de l’oppression. La résistance algérienne a révélé cette facette sombre, transformant le joyau en un champ de bataille pour la liberté. Cette lutte a également eu des répercussions sur d’autres mouvements de décolonisation à travers le monde, soulignant la nécessité de reconnaître les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le voyou de la république

L’idée du « voyou de la république » évoque les tensions entre les valeurs républicaines et les actes de l’État français durant la période coloniale. En cherchant à maintenir son emprise sur ses colonies, la France a souvent agi en contradiction avec ses principes démocratiques. Les violences de la guerre d’Algérie, les tortures, et la répression des mouvements indépendantistes sont des exemples flagrants de cette dichotomie. Cette tension se retrouve aujourd’hui dans la manière dont la France aborde ses anciennes colonies et les relations internationales, notamment en ce qui concerne la question du Sahara occidental.

La reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental

La récente reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental, un territoire classé par l’ONU comme non autonome, ajoute une couche de complexité à cette réflexion. Ce geste soulève des questions sur la politique étrangère française et son rôle dans les dynamiques de pouvoir au Maghreb. En soutenant la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé, la France semble privilégier des intérêts géopolitiques à court terme, au détriment de la justice et des droits des Sahraouis, qui aspirent à l’autodétermination.

Ainsi, le passage de « la fête de la Toussaint à la défaite de la France » souligne une continuité historique. La France, qui célèbre son héritage républicain, doit également faire face à son passé colonial et à ses conséquences. L’indépendance algérienne, bien qu’elle ait été un succès pour la lutte anticoloniale, n’a pas complètement résolu les tensions héritées du colonialisme. La situation au Sahara occidental, marquée par des conflits d’intérêts et des luttes pour la souveraineté, témoigne de la persistance des inégalités et des injustices qui continuent de hanter les relations franco-maghrébines.

Conclusion

En définitive, cette parabole met en lumière les paradoxes et les défis auxquels la France est confrontée dans sa quête d’identité nationale et de légitimité sur la scène internationale. La commémoration de la révolution algérienne ne doit pas être qu’un souvenir glorieux ; elle doit également servir de point de départ pour une réflexion critique sur les relations contemporaines et sur les leçons à tirer des luttes passées pour la liberté et la justice. La reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par la France, loin d’être un acte isolé, s’inscrit dans une longue histoire de choix politiques qui, souvent, trahissent les valeurs ônées par la République.

« Alors que la République française avance dans un XXIe siècle marqué par des exigences de transparence et de justice, les non-dits et les secrets de son passé colonial continuant d’associer son héritage. Les commémorations, les décisions géopolitiques et les nouvelles alliances ne sauraient éluder la mémoire des luttes pour la liberté et le droit à l’autodétermination de la France, pour être en accord avec ses réels républicains, devra peut-être enfin affronter les fantômes de l’empire et les non-dits de la République. car ce

Dr A. Boumezrag

8 Commentaires

  1. L France vous a donné tout vous avez voulu l indépendance
    Qu en avez vous fait nous sommes envahis par les assassins de nos ailleurs qui sont partis avec une valise et des morts
    Votre l’atsam est en ruine
    Gardez vos violeurs et vos assassins

    • Sortez la tete de BFM et allez vous instruure. Vous ne nous avez rien donné. Le peuple a tout arraché. Rien que dans mon village la France est sortie en laissant derriere 120 veuves de martyrs. Les batisses qu’elles a construutes etaient pour elle car elle pensait qu’elle resterait physiquement eternellement en Algerie. Et si vous vous informez un peu vous alkez vour que les prisons françaises sont occupées à 90% par des Français mais quand on est disciples de Bardella on en vient à raisonner comme lui

  2. Le Maroc a été très largement défavorisé par les frontières coloniales au profit de l’Algérie. Cette même Algérie « sœur » que le Maroc a aidé pendant la guerre de libération, a saisi la première occasion pour lui planter un poignard dans le dos lorsque le Maroc a commis l’erreur d’inscrire le territoire du Sahara dans les territoires non autonomes pour réclamer le départ des Espagnols. Ce Polisario n’est qu’une marionnette dans les mains des généraux dans un objectif de déstabilisation du voisin.
    Voilà l’histoire, la vraie pas celle racontée par la propagande de la junte militaire.

    • Vous n’avez pas aidé. C’est chez vous qu’Abane a été assassiné par la bande que la France a préparé pour gouverner apres l’independance et que voys avez hebergé. Avez vous entendu parler de clan d’Oujda?

  3. Vous faites toujours allusion aux droits internationales et que le Sahara est inscrit aux nations unies comme territoire non autonome alors que c’est bien le Maroc qui l’a déclaré en 1963 en vue de le récupérer mais les traités qui ont dirigé l’Algérie avec le soutien de Khadafi et la complicité des services de Franco ont usé de tous les moyens pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du royaume surtout que les caporaux d’elmoradia sont toujours sceptique que le Maroc va retourner vers eux pour leur demander à récupérer son Sahara Oriental.

  4. Fatina: Non c’est l’Algérie qui a été défavorisée en lui imputant la région d’Oujda/Berkane. Pour le Polisario, laissez moi rire, vous n’étiez pas capables de prendre les armes pour dégager les français de votre territoire, n’en parlons même pas du Sahara occidental ou il était occupé par le Espagnols.

    Seyfeddine: Le sahara occidental n’appartient pas au Maroc point/barre. Faites ce que vous voulez, ce pays ne vous appartient pas.

  5. Les points sur les i :
    D’abord la France nous a rien donné. Tout a été arraché par de valeureux nationalistes et patriotiques de l’époque ( je ne parle pas de ces dirigeants autoritaires et totalitaires d’aujourd’hui qui ont touts-tes la double nationalite algero-française). Par contre la France, oui doit beaucoup aux algériens en particulier et aux africains en général qui ont aidé à libérer la France du Nazisme (ces européens qui ont livré les juifs aux atrocités du Nazisme, et de nos jours aident les juifs sionistes à se venger sur des palestiniens pour se racheter .. lamentable et inhumain). Pour ce qui est des frontières algerio-marocaines … Pourquoi le Maroc indépendant dans ses frontières actuelles en 1956 n’a pas contesté à l’époque ? . Et il faut signaler que l’Algérie à lutter pour son indépendance sur la base de ses frontières actuelles reconnues par le Monde entier à son indépendance … Arrêtez ces chimères et considérations entretenues souvent par les anciens nostalgiques des colonisations. Quant au Sahara Occidental dit République Arabe Sahraoui, personnellement, je ne veux pas d’une autre République Arabe sur une Terre Amazighe. Mais chaque pays a le droit d’avoir son opinion et engagement concernant le Sahara Occidental,mais en tant qu’humaniste , même si c’est difficile, il faut se référer à l’ONU pour ce problème (territoire on autonome). D’ailleurs la France n’est pas le seul pays à reconnaître la marocanite du Sahara, il y a beaucoup d’autres ( 122 pays), donc il faut aussi dénoncer ces autres pays. C’est le manque de maturité, l’ignorance et l’absence de dialogue entre nord africains qui ont fait que ce problème régional est récupéré par d’autres puissances pour défendre et protéger leurs intérêts. Pour moi en tant qu’amazigh ( berbère) tous les pays nord africains qui se disent  » arabo-musulmans  » sur des terres amazighes ( berbères) sont tous des pays fantoches. Mais je ne suis pas naïfs, je sais que les arabo-musulmans et islamistes veillent sur leurs prises par tous les moyens … militaires … religieux … et falsifications de l’Histoire pour le renforcement du Grand remplacement. On a beau s’adonner aux masturbations intellectuelles , aux insultes et aux dinigrations mutuelles, on sait au fond de nous-mêmes, on est dépassé et tout nous échappe.

  6. « Alors que la République française avance dans un XXIe siècle marqué par des exigences de transparence et de justice »…
    On a plutôt l’impression que ce monde du XXIème siècle n’est pas plus transparent ni plus juste que durant les siècles passés. A voir le nombre de conflits qui viennent d’éclore à travers le monde ou qui perdurent depuis le XXème siècle cette observation ne paraît pas du tout probante. D’autant que le colonialisme des siècles passées s’est métamorphosé en zone d’influences économiques et/ou politiques et dont quelques grandes puissances en sont les principaux acteurs. Et bénéficiaires.

    La France affronte ses paradoxes. Est il affirmé.

    La France joue donc franchement la carte « sahara marocain ». Comme les Usa. Comme d’autres nations de par le monde ont joué la même carte mais sans la dévoiler. Car nous n’en sommes plus dans la vision surannée de notre diplomatie algérienne qui se pense et se croit encore dans les années 60. Le XXème siècle était pétrolier, mais, le XXIème sera (et est déjà) métallique. Ce qui implique que ces grandes puissances ont de nouvelles appétences minérales et se livrent une compétition féroce pour sécuriser leur approvisionnement … en minerais stratégiques particulièrement. Il en est ainsi de la Chine, des Usa, de l’Inde, des Pays européens, des Japonais, des Coréens du Sud, des Russes. Et que le Sahara occidental devienne marocain ou algérien ou sahraoui, cela n’a plus aucune importance pour les chefs d’état du monde entier sinon comme monnaie d’appui politique comme on le voit avec les relations diplomatiques israélo marocaines. Ou apporter un soutien plus ou moins sincères, pour la cause sahraoui, aux différents gouvernements algériens qui se sont succédé depuis plus de 60 ans afin d’obtenir notre allégeance à leur pays, comme l’abstention de notre gouvernement dans la condamnation de l’agression russe en Ukraine. Ce qui a surpris et déçus nombre de terriens anti colonialistes de par le monde.

    De toutes façons la doctrine de la politique étrangère de notre pays est figée depuis 60 ans. La grande cause du soutien aux pays désireux de se libérer du colonialisme a vécu. Le Polisario et la Palestine qui sont devenus pour le Bon peuple une cause nationale permet au pouvoir de faire semblant d’être les dignes héritiers de l’Algérie des années 60.

    Or donc, la politique étrangère de l’actuelle gouvernance se résume à de la parlotte en direction du Bon Peuple qui a besoin de réconfort en ces temps troublés. En réalité, les problèmes mondiaux se déroulent sans que l’action de nos diplomates soit prise au sérieux. On rompt nos relations avec l’Espagne pour revenir la queue basse vers l’Espagne quelque mois après. Quant aux relations avec la France, c’est d’un comique affligeant. Ne parlons pas des Brics, c’est trop humiliant.

    Que valent ces Sahraouis et autres peuples sacrifiés sur l’autel des minerais stratégiques (lithium, graphite, cobalt, manganèse, silicium…) sachant que ce marché de 325 milliards de dollars doit doubler d’ici 2040. D’autant que tous ces pays, en avance technologiquement comme la Chine, Usa… France comprise en dépendent pour leur sécurité car ils sont utilisés dans la production d’équipements militaires sophistiqués, et pour développer leur industrie verte. Et par ces temps de haute tension militaire la question est primordiale.

    Ainsi la République française avance dans un XXIe siècle marqué par des exigences de partenariats et n’exclue aucun partenaire. L’exigence se trouve être en tête dans la course à la puissance économique et militaire. Tant et si bien que dernièrement le français Orano et le chinois XTC Energy ont annoncé la construction de trois usines de production et de recyclage de matériaux de cathodes de batteries en Hauts de Seine, en production en 2026. Une coopération entre un pays appartenant au clan des impérialistes occidentaux avec une nation communiste fondatrice des Brics et se réclamant d’un monde multipolaire (que la Chine dominera); N’est ce pas nouveau ?

    Il serait donc nécessaire d’être pragmatique et rationnel. Quand deux nations sont capables de se regarder en face moralement et avec probité, et, l’une vis à vis de l’autre en toute confiance, il en résulte des accords et des projets viables au bénéfice de leurs populations. Voir Adenauer/De Gaule à l’issue de la Guerre deb1939/45. Mais quand l’une d’elles n’a aucune intention de conclure quoique ce soit et fait semblant de négocier, on arrive à rien. Si nous évaluons le bilan de la visite de Macron en Algérie en août 2022, suivie de celle de sa première ministre E. Borne accompagnée de la moitié de son gouvernement en octobre suivant. On ne peut que se montrer atterrer par l’insignifiance des résultats pour l’un comme pour l’autre des parties. Moins pour les français que pour nous-mêmes. La presse étrangère l’a parfaitement relevé par des analyses pertinentes et ironiques.
    .
    Alors la France affronte ses paradoxes… Non, elle s’adapte à ce nouveau monde qui n’est plus imprégnée d’idéologie mais guidé par l’impérialisme économique des nations dominantes ou en devenir. Elle a compris qu’on peut soutenir, commercer, être alliée avec un pays qui enferme sa population musulmane ouïgours dans des camps pour les rééduquer et de plus prôner un anti colonialisme qui n’existe plus. Alors pourquoi le Maroc n’annexerait pas le Sahara occidental alors que la Chine a annexé le Tibet (qui n’a jamais été chinois) en son temps et étend actuellement son influence sur la Mer de Chine aux dépens des pays riverains dont le Vietnam ? Pourquoi nous sommes nous abstenus lors du vote concernant la condamnation de la Russie lors de son invasion de l’Ukraine, nation souveraine et dont l’histoire prouve qu’elle n’a jamais été russe ?
    Le paradoxe finalement c’est aussi nous, nous que la propagande gouvernementale a fait que nous vivons dans une bulle dont la constitution se base sur la suppression de toutes les libertés que le système coloniale n’avait même pas oser supprimer complètement en son temps. Une bulle où le système éducatif, assise de la construction d’une nation moderne, est trituré, sacrifié par des réformes sans queue ni tête rendant des générations paranoïaques et incapables  de saisir le présent et les problèmes qui se présentent. Le cortège du réchauffement climatique et ce qui va en découler pour notre pays ne fait l’objet d’aucune réflexion. Qui sensibilise la population à ce phénomène terrestre prévisible ? Qui nous alerte et met en place les moyens pour préserver l’avenir de nos enfants ? Par contre la partie de poker menteur avec la France et ses dirigeants a de beaux jours devant elle.

    La vérité est que la gouvernance actuelle est pilotée par une camarilla qui fait semblant d’être anti france, tout en protégeant ses intérêts tout en sabordant un véritable rapprochement avec ce pays. Cette politique lui permet de conditionner une partie de l’opinion publique dans une position de vengeance vis à vis de ce pays. Ce qui n’empêche pas qu’on y émigre afin d’y trouver ce que ce régime est incapable concevoir et d’élaborer. Un pays haï par certains, mais où réside depuis des générations, une diaspora algérienne nombreuse, dynamique, éduquée, formée et travailleuse.
    Et c’est là que se trouve le paradoxe.

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