28 décembre 2024
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Les raisons d’une présidentielle avant la fin 2019

OPINION

Les raisons d’une présidentielle avant la fin 2019

Une présidentielle avant la fin de l’année en cours est capitale. Je vous avance cinq raisons solides qui justifie cette option. Je les déclinerai comme suit :

1. Toutes les conditions  pour engager un dialogue constructif avec les formations et personnalités politiques, ainsi qu’avec les représentants de la société civile, sur la base d’échanges constructifs et de concessions réciproques, sont désormais réunies. La désignation de l’ancien ambassadeur et ministre, Abdelaziz Rahabi, personnalité de tout premier plan, en qualité de coordonnateur de la gestion de la Conférence nationale de dialogue, prévue pour le 6 juillet prochain, augure bien des chances d’aboutissement de celui-ci. Abdelaziz Rahabi est connu pour son courage, son intégrité morale, sa capacité de travail et sa grande compétence professionnelle qui font de lui le plus brillant diplomate africain. Il a payé au prix fort son indépendance d’esprit sous le régime autocratique de Bouteflika et a refusé fermement toutes les offres de reclassement, pourtant fort honorables, qui lui ont été soumises. C’est un patriote et un nationaliste qui a toujours fait passer les intérêts du pays avant toute autre considération.

2. Le pays fait face à deux défis majeurs. Le premier ce sont les turbulences de plus en plus préoccupantes dans le monde arabe proche et dans la zone sahélo-saharienne. Quelque 1 million d’Algériens sont mobilisés, 24 heures sur 24 heures, sous une température de 60°, tout au long de frontières que nous avons en commun avec sept pays, et ce, pour prévenir toute incursion terroriste sur le territoire algérien. Le second est la dégradation de notre situation financière, du fait non seulement de la fonte des réserves de change, mais aussi de l’arrêt du Financement non-conventionnel qui vont préjudicier aux entreprises publiques dont les comptes sont au rouge.

Seul un ou une Président(e) de la République élu(e) démocratiquement et un gouvernement de combat peuvent élaborer une stratégie de sortie de crise. Si l’Algérie demeure dans ce statu quo mortifère, au-delà de la fin de l’année 2019, sans se donner des représentants légitimes, les investisseurs étrangers présents vont quitter le pays, ceux qui avaient des projets de partenariat vont les annuler et les institutions financières internationales vont commencer à exercer sur nous des pressions insupportables.

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L’Algérie se verra contrainte de conclure, non pas un ou deux accords d’ajustement structurels, mais plusieurs, qui vont hypothéquer son indépendance et fragiliser davantage la condition des catégories modestes et celles des classes moyennes (couches inférieures et couches intermédiaires surtout). Tout le monde est averti et personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. 

3. Non seulement l’Armée n’a pas l’intention de peser, de quelque manière que ce soit, ni sur l’élection présidentielle ni sur les législatives à venir, mais, pas davantage ne cooptera (ni directement ni indirectement), les élites civiles nominalement en charge de la gestion des affaires publiques. Ce sera l’affaire du ou de la Président(e) de la République, du responsable du gouvernement, des ministres et de l’ensemble des institutions habilitées à pourvoir l’Etat et ses émanations de l’encadrement dont ils sont besoin.

4. Nos services de sécurité qui sont devenus parmi les plus efficaces du monde, depuis leur intégration à l’État-major, détiennent des preuves accablantes sur l’infiltration du Hirak par des relais locaux d’officines étrangères qui sont les agents du Nouvel ordre mondial et dont l’objectif est de fragmenter et balkaniser l’ensemble des États du monde dit arabe (ils y sont parvenus dans une large mesure) en agissant, il est vrai, sur un terreau particulièrement fertile, celui des divisions régionales, linguistiques, culturelles, bref celui de l’inachèvement de la construction nationale. Mais la capacité de résilience de l’Algérie a été toujours la plus forte, parce qu’elle s’inscrit dans la filiation de la Déclaration du 1er novembre 1954 et celle du Congrès de la Soummam à l’occasion duquel son principal architecte, Abane Ramdane, avait  posé les linéaments d’un Etat algérien protonational. C’est la raison pour laquelle l’incapacité du Hirak à se donner des structures et à désigner des représentants, quatre mois après sa création, l’absence insolite d’une feuille de route et d’un agenda, l’incapacité de ses figures les plus emblématiques aujourd’hui disséminées un peu partout, à se mettre d’accord sur un minimum syndical ; toutes ces réalités qui s’imposent à tout observateur vont conduire le Hirak à une impasse, parce qu’une nébuleuse, un objet politique non identifié, sorte de salmigondis de contestataires sans repères ni boussole, ne peut vivre que le temps des cerises.

5. Dernier point. L’institution militaire n’a pas de candidat et n’entend adouber aucun candidat, de quelque obédience politique dont il se réclame. Elle n’a pas davantage de plan caché ni d’agenda dissimulé afin de pouvoir demeurer le maître des horloges, comme le prétendent certains.

A. M.
 

Auteur
Ali Mebroukine, Professeur en droit

 




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