Le procès en appel du journaliste El-Kadi Ihsane condamné, le 2 avril, par le tribunal Sidi M’hamed d’Alger à 5 ans de prison dont 3 ans fermes, n’a pas eu lieu hier dimanche comme souhaité par la défense. Il est reporté au 4 juin par la Cour d’Alger, avec refus de demande de liberté provisoire faite par la défense, a déclaré Me Zoubida Assoul du collectif de défense du journaliste.
El Kadi Ihsane fait face à des accusations de financement étranger à des fins de propagande politique, selon l’article 95 bis du Code pénal, qui punit « d’un emprisonnement de cinq à sept ans et d’une amende de 50 000 à 70 000 dinars algériens, quiconque obtient de l’argent, des cadeaux ou privilèges dans le but de mener des actions susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État ». Toutefois, le juge d’instruction, selon son avocat, a abandonné les charges liées aux articles 96 et 79 relatifs à l’atteinte à l’ordre public et à l’intérêt national.
La défense d’El Kadi Ihsane estime que l’accusation de financement étranger contenue dans son dossier est sans fondement. L’avocate Zoubida Assoul a déclaré que l’enquête n’a révélé aucun financement d’une partie étrangère, à l’exception d’un transfert financier effectué par la fille du journaliste au profit du groupe Interface Media dirigé par son père et dont elle est associée.
Selon ce qu’a indiqué l’avocat, l’affaire concerne « un montant de 25 000 livres Sterling, qu’El Kadi Ihsane a reçu de sa fille, Tinhinan El-Kadi, qui réside à Londres.
Les avocats estiment que « l’emprisonnement d’Ihsane El Kadi est une réaction intervenue après un article d’opinion qu’il a écrit sur Maghreb Émergent et le message qu’il a publié sur son compte Twitter ».
L’avocat Me Abdallah Haboul a confirmé que l’incarcération de son client s’inscrit dans le cadre de « son dernier article, dans lequel il évoque le projet d’un second mandat du président Abdelmadjid Tebboune, et la position de l’establishment militaire à ce sujet. Quant au tweet, il s’agissait d’un commentaire sur la déclaration du président Abdelmadjid Tebboune de récupérer 20 milliards de dollars sur les fonds pillés au cours la période de la gouvernance de Bouteflika, le journaliste remettant en cause la validité de ce chiffre ».
Depuis son incarcération fin décembre, Ihsane Al-Kadi bénéficie du soutien d’un grand nombre de journalistes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Algérie et d’organisations de défense des droits de l’homme défendant la liberté de la presse.
Le Parlement européen avait adopté à l’unanimité une résolution demandant aux autorités algériennes de le libérer, ce qui a suscité des réactions indignées en Algérie. Quant à l’organisation Reporters sans frontières en Afrique du Nord, elle a envoyé, par l’intermédiaire de son représentant, Khaled Drareni, une lettre le 3 mai au chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, comportant des demandes de libération du journaliste. Khaled Drareni a déclaré qu’il était optimiste après avoir parlé avec le chef de l’Etat à ce sujet.
La récente levée de boucliers suscitée par le texte voté par le Parlement européen est une preuve que le banquet offert, le 3 mai dernier, par Tebboune en l’honneur des journalistes avec en sus des images du chef de l’État recevant à sa table Khaled Drareni, accusé quelques mois plutôt d’agent de l’étranger, n’est qu’un folklore de circonstance destiné à la consommation extérieure.
Samia Naït Iqbal
Demander la « liberté provisoire » pour avoir rien fait de grave ! Comment l’ami du boucher, fils de flen ou flen en est sorti de prison ? Ah je sait Ihsane ne trafiquote pas la poudre blanche. Il faut etre de la camorra pour etre libre dans la nouvelle algerie.