29 mars 2024
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Libye : combats entre miliciens à Tripoli

Tripoli

Les habitants de la capitale libyenne Tripoli étaient sous le choc samedi après des affrontements nocturnes entre groupes armés au milieu des civils, signe du chaos inextricable qui continue de régner en Libye.

Rien ne va en Libye. Encore moins dans la capitale Tripoli. Les combats, d’une grande intensité, ont opposé deux influentes milices de l’ouest libyen, faisant un mort parmi les combattants et d’importants dégâts matériels, selon une source du ministère de l’Intérieur.

Des échanges de tirs nourris, notamment à la mitrailleuse lourde, et des déflagrations ont retenti près du quartier de Souk el-Tlath, qui abrite l’un des plus grands jardins publics de la capitale.

«J’ai vu depuis mon balcon une longue succession de tirs à l’arme lourde», a raconté à l’AFP Rida Said, un riverain de 67 ans.

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«Les tirs se faisaient au hasard sur des secteurs résidentiels où se trouvent beaucoup d’immeubles», a poursuivi ce Tripolitain qui «n’a pas vu une telle violence dans son quartier depuis la révolte contre (Mouammar) Kadhafi», l’ancien dirigeant tué lors de la révolte populaire de 2011.

Des images diffusées par la presse locale montrent des civils en panique, en train de fuir les jardins, dont des enfants en bas âge et des mères de famille qui couraient avec leurs poussettes. Un petit groupe s’est réfugié dans un café et on entend des hurlements de femmes sur des vidéos diffusées par les médias.

«Il est inadmissible que des civils soient pris au piège et risquent leur vie pour un règlement de comptes entre miliciens criminels», a dénoncé Maha Mokhtar, une étudiante de 25 ans.

Les combats ont opposé la brigade d’Al Nawasi à une autre appelée «Autorité de soutien à la stabilité (ASS)», a déclaré à l’AFP un responsable au ministère de l’Intérieur sous le sceau de l’anonymat. Ils «ont éclaté après la mise en détention» de combattants du camp adverse par chacune des deux brigades.

«Honteux»

«Selon un premier bilan, il y a eu un mort et des dégâts matériels, notamment des véhicules de particuliers. Il n’y a pas eu de victimes parmi les civils», selon le responsable.

Il a fallu une médiation d’une autre brigade appelée «444» pour mettre fin aux combats. Celle-ci a «mobilisé ses véhicules armés dans la zone (…), les routes ont été rouvertes et la circulation a repris normalement», a affirmé la source ministérielle.

Une vidéo diffusée dans la nuit montre le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah ordonner par téléphone au chef de ce groupe de sécuriser la zone et protéger les civils.

La brigade ASS est considérée comme pro-Dbeibah alors que celle d’Al Nawasi est proche du Premier ministre rival, Fathi Bachagha. Si rien n’indique que les combats soient directement liés à cette rivalité, celle-ci a néanmoins créé une ligne de fracture entre groupes armés de la Tripolitaine, fidèles à l’un ou l’autre des deux camps.

Samedi, la situation semblait redevenue normale à Tripoli et il n’y avait pas de dégâts visibles dans la zone des combats, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ces incidents ont suscité une vague de colère sur les réseaux sociaux contre l’omniprésence des milices et la fragilité des institutions.

«Ce qui s’est passé hier est choquant et honteux. Des armes ont été utilisées dans un parc où des enfants couraient et jouaient», a fustigé sur Twitter l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Libye, Jose Sabadell.

Désillusions

Coupures chroniques d’électricité, infrastructures endommagées, inflation…Les Libyens subissent de plein fouet les affres de l’instabilité depuis la chute de l’ancien régime.

Ils ont connu une nouvelle désillusion en décembre avec le report sine die d’une élection présidentielle, qui a replongé ce pays riche en pétrole dans l’incertitude.

Les combats surviennent trois semaines après la tentative avortée de Fathi Bachagha, soutenu par le Parlement et par l’homme fort de l’Est Khalifa Haftar, de s’emparer du pouvoir à Tripoli, siège du gouvernement intérimaire de M. Dbeibah.

Ce coup de force manqué avait été accompagné de plusieurs heures de combats dans la capitale.

M. Bachagha a été investi par le Parlement basé dans l’Est en mars mais fait face au refus de l’exécutif en place de céder le pouvoir avant la tenue d’élections.

Aucun accord ne semble en vue pour qu’un scrutin ait lieu, malgré l’insistance de la communauté internationale. Avec AFP

1 COMMENTAIRE

  1. Libya like all countries south of the Med and the Levant from Morocco to Oman is a creation of Europe. It’s not a country as such: the people of Tripoli are semi-Tunisians and those of Benghazi semi-Egyptians as per their respective customs, accents, etc. They cannot live together and their level of tolerance is minimal similar to that prevailing in all the above-named countries.
    I witnessed this first hand as I happened to have contributed to the urban planning of Tripoli back in the 80s and got to know lots of locals firsthand.

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