Tout porte à croire que « l’histoire d’amour » entre l’Algérie et l’Italie prend fin ce 26 septembre avec l’arrivée au pouvoir de Giorgia Melonie, la cheffe du fameux parti surnomme postfasciste qui a raflé prés d’un quart des voix dans tous les sondages.
L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie a changé la donne. Les observateurs avertis disent que cette jeune dame de 45 ans est favorite pour prendre la tête d’un gouvernement de coalition au sein duquel l’extrême droite dominerait largement la droite classique.
Le discours d’amour entre l’Algérie et l’Italie avait pris un autre virage si on se basant sur les déclarations du PDG d’Eni, Claudio Descalzi, principal responsable de la distribution du gaz dans ce pays et qui avait accompagné le président italien Sergio Mattarella et Mario Draghi lors de leurs déplacements en Algérie pour signer plusieurs accords qui placent l’Algérie au centre de leur relation dans la région méditerranéenne.
Le 21 septembre soit 5 jours avant le vote en Italie, Claudio Descalzi a pris la défense de son partenaire algérien pour confirmer ses livraisons mettant fin aux rumeurs qui se sont multipliées dans les milieux italiens faisant part des difficultés de l’Algérie de respecter ses engagements, devenues un sujet électoral pour désavouer les soutiens des trois partis qui ont choisi l’ancien président du Conseil italien.
Le groupe pétrolier est allé très loin en confirmant l’augmentation du flux de plus de 17% par rapport au flux contractuel et plus précis avec des prix du gaz supérieurs à 200 euros par MWh.
Ainsi, confirme le géant italien, son pays aujourd’hui dispose du premier fournisseur de gaz en Algérie et s’est mise d’accord sur un complément supplémentaire de 4 milliards de m3 « fonctionnel au plan de désengagement complet de la Russie entre 2024 -2025.» Pour le partenaire italien, les prix pratiqués ne sont pas très loin de ceux en vigueur à la bourse d’Amsterdam qui se situent autour de 204 euros par MWh (01)
7 jours après, changement du discours du responsable d’ENI
Le PDG du groupe italien, après avoir confirmé tous les chiffres d’approvisionnement en gaz à travers le gazoduc Medgaz et le complément en Gaz Naturel Liquéfié (GNL) par shipping, soit sur un total de 25,2 milliards de m3 pour toute l’année 2022, 21,6 milliards de m3, établis par des engagements contractuels au tarif révisé et 3,6 milliards de m3 au prix sur le marché spot, le discours a subitement pris une autre tournure.
Désormais, le même Claudio Descalzi prône de « renforcer et diversifier ses infrastructures gazières ». Pour ce PDG, le prix bas entendu par là celui de l’Algérie ne l’intéresse plus au détriment d’une « forte infrastructure ».
Cette infrastructure lui permettra de favoriser le GNL qui lui donne « plus de flexibilité » devait-il déclarer. Il n’y a pas que l’Algérie insinue-t-il qui a accepté d’augmenter le flux terre /mer de 9 milliards de m3 « atteignant la capacité maximale du gazoduc Transmed durant la saison de l’hiver 2023-2024, mais la Norvège et l’Azerbaïdjan l’on fait également en augmentant eux aussi du double, soit 18 milliards de m3.
Le PDG d’ENI prône la nécessité immédiate d’augmenter la capacité italienne de regazéification existante pour davantage de GNL qui devrait parvenir de l’Egypte, du Qatar, du Nigeria, d’Angola, du Congo, du Mozambique et d’Indonésie.
Pour lui déjà, en 2022 sur les 10 milliards de m3 de gaz plus de 20% seront sous forme de GNL qui passera à 7 milliards de m3 en 2023-2024 et 9,2 milliards de m3 en 2024-2025 pour lesquels d’autres stations de regazéification seront construites (02).
L’Algérie s’est ouverte à ce pays pour signer depuis 2020 de nombreux contrats sans risque comme l’extension de Sif Fatima et celle d’Ourhoud ainsi que Zemlet Larbi qui ont intégré les gisements du bloc 403 vers les installations de Menzel Ledjmet Est(MLE).
Un accord a été signé entre Sonatrach et Eni Algérie, il porte sur une simple commercialisation des quantités de gaz sec issues du périmètre Zemoul El Kbar, l’excédent de gaz du bloc 403, Berkine avec Oxy et TotalEnergies. Enfin s’offrir sans condition les parts de BP pour devenir le partenaire central dans le secteur des hydrocarbures, mérite-t-elle cette marginalisation ? A bon entendeur !
Rabah Reghis
Renvois
(01)-https://www.milanofinanza.it/news/gas-l-algeria-conferma-le-forniture-all-italia-202209211415331166
(02)-https://www.montelnews.com/news/1354360/infrastructure-key-for-italy-to-ditch-russian-gas–eni
C’est une faute très grave pour n’importe quel pays de se rendre dépendant d’un autre pays pour la majorité de ses fournitures en énergie ou toute autre chose. On ne sait jamais ce qu’il pourrait se passer dans une semaine, encore moins dans quelques années ou décennies. La loi de Murphy (Murphy’s Law) le dit bien: If something can go wrong, it will. Si un problème risque d’arriver, il arrivera.
Momo,
Il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier, question de bon sens.
L’instabilité du monde, nous montre que devant les problèmes, qui suivent le courant de la guerre actuelle en Europe, chaque pays tire la couverture de son côté ! C’est normal, il faut juste ne jamais l’oublier ! Quand les affaires marchent, il faut toujours se dire que rien n’est éternel…en ce moment à chaque jour suffit sa peine ?