28 avril 2024
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Lord Saint-John : un diplomate britannique pour libérer Alger

Alger

Figure de proue contre l’occupation d’Alger par les troupes françaises, le consul britannique Lord Saint-John a marqué l’histoire de la prise d’Alger par son refus et ses multiples tentatives pour empêcher les soldats de De Bourmont de s’installer dans un premier temps puis d’évacuer Alger.

Cette volonté anticoloniale s’inscrit dans une perspective de lutte entre les deux puissances et les tentatives de chacune d’elle d’occuper plus de territoire pour mieux sécuriser le commerce extérieur et la navigation maritime.

Si Thomas Paine (1737-1809) a pu susciter dans son pamphlet révolutionnaire Common Sens, publié en 1776, l’esprit indépendantiste des colons des treize Colonies britanniques en Amérique du Nord pour se libérer du joug de la domination de Londres en insistant sur la nécessité des colons britanniques de se séparer de la métropole et de constituer une nation démocratique, Lord Saint-John a multiplié ses démarches pour organiser la résistance contre l’occupant français et la nécessité d’établir un gouvernement composé de personnes célèbres d’Alger.

Célèbre aussi par son interrogation sur le système colonial avant l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique : comment une île peut coloniser tout un continent ? Il demande lui-même à ce que la « Jeune Nation » encadrerait l’expansion vers l’Ouest en attribuant des titres de propriétés fédéraux aux nouveaux acquéreurs.

La conquête de l’Algérie dans le parlement britannique

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Saint-John est arrivé à Alger en 1827 après « le coup de l’éventail » et le blocus maritime imposé à Alger par la marine française. Ses correspondances avec sa tutelle à Londres, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères Aberdeen avant les élections de novembre 1830 puis avec son successeur Whig Palmerston, témoignent de la place stratégique qu’occupe Alger sur l’échiquier politique international.

Durant les premiers mois de l’occupation française, Saint-John s’est directement mis en contact avec les notables d’Alger ; plus particulièrement Hamdan Khodja et Ahmed Bouderba pour finir avec la présence coloniale française. Les débuts étaient, comme mentionné dans une précédente contribution, lors de la capitulation d’Alger. Les notables d’Alger ont transmis par le biais de Hamdan Khodja une copie du texte de la capitulation au consul britannique.

La capitulation d’Alger : le texte original

Les tentatives de Saint-John se sont ensuite orientées vers le soutien de la guerre sainte menée par Ahmed Bey de Constantine qui mena une lutte acharnée jusqu’en 1837. Les correspondances de Saint-John ainsi que ses démarches pour convaincre sa tutelle whig à Saint-James sont souvent reportées et publiées dans les différentes éditions du Times.

Il envoya dans ce sens, et à maintes reprises, son émissaire Hamdan Khodja, pour inciter le bey de Constantine à intensifier ses combats afin de libérer les territoires conquis, ainsi qu’unifier les différentes résistances qui se sont lancées sur toutes les terres que l’armée d’Afrique se préparait à annexer.

Pendant de longues années, Saint-John a même refusé de prendre le sceau de l’administration coloniale. Il a d’ailleurs signé ses divers documents et multiples correspondances avec le sceau du Dey délivré à son arrivée à Alger. Cela a duré jusqu’à la fin de sa mission et son départ en retraite en 1851. Son remplacement est survenu juste après et son successeur Lord Bill était dans la contrainte de demander auprès de l’administration coloniale un sceau à son nom.

Par cela, le gouvernement de Sa Majesté la reine Victoria a reconnu officiellement la colonisation française de l’Algérie et par conséquent l’établissement du second Empire colonial.

Mohand Ouali, historien angliciste

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