19 avril 2024
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Louisa Hanoune : un enfumage de plus !

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Louisa Hanoune : un enfumage de plus !

Il aura fallu une semaine et quelques nuits de doutes pour que le parti de Louisa Hanoune nous fasse part de son point de vue quant aux deux drames qui ont  secoué  le pays en entier: les feux de forêt d’origine criminelle et l’abominable lynchage et exécution de Djamel Bensmaïl, un jeune Hirakiste venu porter main forte à ses frères de Kabylie. 

Louisa Hanoune fait louange à la justice de notre pays, et nous demande d’attendre que celle-ci  fasse son enquête et tranche quant à l’identité des responsables et des coupables du drame qui a coûté la vie à Djamel Bensmaïl.  Je ne sais de quelle justice nous parle Louisa Hanoune: est-ce celle qui l’a mise en prison, après ses fameux conciliabules avec Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président déchu, et deux anciens hauts responsables militaires, Mohamed Mediene et Athmane Tartag, ou celle qui l’a acquittée, le 2 janvier 2021 ? 

Louisa Hanoune feint l’existence d’une justice parallèle dans le pays, même si nous étions plusieurs à condamner son arrestation arbitraire et demander sa libération immédiate. Louisa Hanoune s’en accommode bien aujourd’hui, de cette justice, et doit probablement la trouver à son goût, puisque, elle seule, sait de quel clan du pouvoir  elle obéit. L’indéboulonnable patronne du PT demande à l’ENTV de cesser de diffuser les images de l’assassinat de Djamel pour ne pas influencer l’enquête qui n’est qu’à ses débuts, mais feint l’existence d’une police parallèle qui diligente les enquêtes, fait parler les faux témoins et met sur le banc des accusés ceux qui doivent payer à la place des vrais commanditaires.

Il est vrai, d’après le communiqué de Louisa Hanoune, qu’il faudrait se pencher sur les responsabilités politiques de ce pouvoir, incapable d’anticiper sur ce genre de drame. Elle pose la question légitime du déficit humain et matériel que connait la protection civile ,ainsi que les politiques d’austérité menées par les différents gouvernements, mais elle oublie qu’elle a été au cœur de ces graves dysfonctionnements de l’état et de ses institutions, depuis plus de vingt-deux années de mandats comme élue à l’Assemblée nationale.

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Louisa Hanoune et son parti ont accompagné  Bouteflika dans sa besogne de président du clan de Toufik, de son premier mandat jusqu’au dernier jour où il a été chassé par le Hirak. Vingt-deux années dans l’opulence financière et les draps dorés que confère le statut d’un opposant de façade au sein d’une assemblée dépourvue de toute légitimité populaire.  

Vingt-deux années à faire office d’une opposition  de façade, qui  servait à faire valoir, aux yeux de l’opinion internationale, un semblant de système démocratique qui rassemblait en son sein aussi bien des trotskistes que des islamistes. Une sorte de pantomime de mauvais goût, dont le résultat, aujourd’hui, se révèle dans les mille milliards de dollars dilapidés sous le règne de Bouteflika et la déliquescence des institutions de l’État.  Madame Hanoune a bien raison de parler, dans son communiqué,  de l’heure des bilans et des comptes, mais j’ai bien peur que, comme pour le printemps noir, le nouveau pouvoir, issu du même système politique, soit déjà en route. 

À Louisa Hanoune, avec ses trente-deux années de règne à la tête du Parti des travailleurs (un exemple qui en dit long sur les travers de la dictature sur le prolétariat qui règne au sein de son parti) et ses vingt-deux années comme députée à l’Assemblée nationale, de voir quel rôle elle aura à jouer dans cette future fumisterie!  

Auteur
Mohand Ouabdelkader 

 




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