Fidèle à sa rhétorique habituelle et à un registre marqué par les éléments de langage traditionnels de la Centrale, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a clos, mardi à Zéralda, une rencontre nationale des secrétaires généraux des Unions de wilaya et des Fédérations présidée par son secrétaire général, Amar Takdjout, une déclaration finale qui se veut à la fois un acte d’adhésion aux annonces sociales du chef de l’État et un appel mesuré à la réhabilitation du dialogue social.
Tout en saluant les décisions présidentielles relatives à l’augmentation des salaires, des allocations chômage et étudiantes à partir de 2026, la Centrale insiste sur le fait que ces mesures « s’inscrivent dans l’engagement ferme de consolider les acquis sociaux et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ». Mais derrière ce soutien de principe, l’UGTA n’élude pas certaines préoccupations plus sensibles : « les atteintes flagrantes au libre exercice du droit syndical, le refus d’appliquer les décisions de justice rendues en faveur des travailleurs et des syndicalistes au nom du peuple, ainsi que les condamnations des syndicalistes pour des faits liés à l’exercice de leur droit syndical, sont le reflet d’un défaut de dialogue social et ne favorisent pas la paix sociale », affirme la déclaration.
En se prononçant sur ce terrain, l’UGTA ne déroge pas à sa posture traditionnelle de défenseur d’une « culture de dialogue social responsable », mais introduit une inflexion prudente en reconnaissant que la judiciarisation croissante de l’action syndicale mine la sérénité des relations professionnelles. Sans jamais évoquer explicitement la dernière loi relative à l’exercice du droit syndical, dénoncée par les syndicats autonomes comme restrictive, la Centrale appelle, avec des précautions de langage, à « l’arrêt des atteintes au droit syndical » dans plusieurs secteurs stratégiques.
Signe d’un léger déplacement de ton, l’organisation se saisit aussi, pour la première fois, d’un cas concret : celui de Lounis Saidi, ex-secrétaire général de la Fédération des cheminots, actuellement incarcéré. « Une issue positive, se traduisant par l’acquittement de l’intéressé, lors du procès en appel prévu la semaine prochaine » est souhaitée par les responsables syndicaux, qui appellent également à « l’annulation des décisions administratives abusives » et à « l’application effective des décisions de justice rendues en faveur des travailleurs ».
Au-delà de ce plaidoyer, l’UGTA continue d’affirmer sa volonté de moderniser son fonctionnement interne : adaptation des textes au nouveau cadre législatif, élaboration d’une charte d’éthique syndicale, assainissement de la situation financière et renforcement des capacités de négociation collective. Des axes qui s’inscrivent dans la continuité de ses résolutions antérieures, mais que la Centrale présente comme la clé pour jouer pleinement son rôle de « force de proposition et de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ».
Cette déclaration illustre une tension entre continuité et nuance : l’UGTA reste alignée sur les grandes orientations gouvernementales, mais choisit, avec prudence et sur un ton mesuré, d’aborder certains sujets sensibles de la vie syndicale.
En évoquant le cas de Lounis Saidi, elle rompt un silence significatif, tout en s’arrêtant aux frontières d’une critique plus frontale de l’arsenal juridique en vigueur. Un signal faible, mais politique, qui montre que même la plus institutionnelle des centrales syndicales ne peut ignorer les fractures sociales et syndicales qui traversent aujourd’hui le pays.
La rédaction
Moi je suis perdu, certains internautes bienveillant veulent m’aider un peu, m’expliquer ce qu’est cette UGTA de l’après 1962, ce soit disant syndicat de ces 3 ou 4 dernières décennies ? Ce machin existe encore ???