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samedi 6 septembre 2025
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Marché des céréales : l’Algérie et la Chine tournent le dos au blé français 

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La campagne 2025-26 s’annonce comme un tournant délicat pour la filière céréalière française, selon les données publiées par la plateforme ArgusMedia (*).  Si la récolte repart à la hausse après l’effondrement de 2024, les perspectives d’exportation restent assombries par la perte de deux débouchés stratégiques : l’Algérie et la Chine, analyse la publication spécialisée. 

Pendant des décennies, Alger et Pékin ont constitué des clients majeurs du blé français, assurant à la France une place de choix dans le commerce mondial. La fermeture progressive du marché algérien depuis fin 2024, conjuguée à la faible demande chinoise, redessine désormais la géographie commerciale de l’Hexagone.

L’Algérie, un partenaire historique perdu

Le cas algérien est le plus significatif. Premier importateur africain de blé et traditionnellement approvisionné par la France, l’Algérie a progressivement diversifié ses sources d’achat au profit de la Russie et d’autres exportateurs. Cette réorientation, motivée par des considérations à la fois économiques (prix plus compétitifs) et politiques (volonté de réduire la dépendance vis-à-vis de Paris), prive la France d’un marché de proximité structurant. En termes de volume, l’impact est considérable : la perte de l’Algérie, qui absorbait régulièrement plusieurs millions de tonnes, fragilise l’équilibre exportateur français.

La Chine, un client volatil

La Chine, de son côté, n’a pas totalement fermé la porte au blé français, mais sa demande reste anormalement basse. Or Pékin, par ses achats massifs et soudains, a souvent joué un rôle d’« aspirateur » capable de fluidifier les excédents européens. L’absence d’appels d’air chinois accroît la pression sur les stocks français et alimente la crainte d’une accumulation record : 4 millions de tonnes de blé pourraient dormir dans les silos hexagonaux à la fin de la campagne, du jamais vu depuis vingt ans.

Une fragilité révélée

La conjoncture actuelle révèle une dépendance structurelle : la France, malgré la qualité reconnue de son blé, peine à maintenir ses positions hors UE dès lors que ses deux clients pivots se retirent du jeu. La montée en puissance de concurrents comme la Russie, l’Ukraine ou encore l’Australie accentue cette vulnérabilité. L’avantage comparatif français s’érode, d’autant que la valorisation du blé reste bridée par un euro fort et des prix mondiaux orientés à la baisse.

Vers un repositionnement forcé ?

L’exclusion partielle des marchés algérien et chinois oblige la France à réorienter sa stratégie commerciale. Deux options se dessinent :

Renforcer sa présence intra-européenne, mais cela ne suffira pas à absorber les excédents.

Chercher de nouveaux débouchés en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud-Est, au prix d’une concurrence acharnée avec les origines russe et australienne.

Dans l’immédiat, les producteurs français font face à une équation périlleuse : des coûts de production non couverts par les prix de marché et une incertitude accrue sur les débouchés. Le retrait de l’Algérie et la frilosité chinoise ne constituent pas seulement un revers conjoncturel : elles posent la question de la place de la France dans la hiérarchie mondiale des exportateurs de blé, à l’heure où ses rivaux gagnent du terrain sur des marchés clés.

Samia Naït Iqbal

(*)​Argus Media est une organisation médiatique indépendante et un fournisseur de renseignements sur les marchés de l’énergie et des matières premières. 

L’agence fournit des informations essentielles sur les prix, des nouvelles, des analyses, des services de conseil et des données pour les marchés mondiaux de l’énergie et des matières premières, tels que le pétrole, le gaz, le charbon, les métaux, les produits chimiques, les engrais, et bien d’autres.

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