28 mars 2024
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Maroc : en liberté provisoire, Maâti Monjib entend poursuivre son combat

ARBITRAIRE

Maroc : en liberté provisoire, Maâti Monjib entend poursuivre son combat

L’historien et défenseur des droits de l’homme Maâti Monjib, en grève de la faim depuis 19 jours, a été remis en liberté conditionnelle mardi 23 mars.

En prison depuis trois mois et condamné pour « fraude » et «atteinte à la sécurité de l’État », il n’a cessé de dénoncer une arrestation «abusive». Lui et ses avocats entendent faire lever toutes les charges à son encontre et visant d’autres détenus.

« Les accusations contre moi sont fabriquées par la police politique. (…) Maintenant que je jouis de la liberté provisoire, je vais militer pour la libération des autres détenus » : ce sont les mots prononcés par Maâti Monjib à sa sortie de la prison d’El Arjat, près de Rabat, mardi 23 mars.

L’historien franco-marocain est apparu affaibli, amaigri, mais heureux. Le juge d’instruction a décidé de remettre en liberté provisoire l’homme de 60 ans.

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Le 27 janvier, Maâti Monjib a été condamné à un an de prison ferme pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l’État», après une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux». Des accusations «politiques» à ses yeux, comme il l’a encore clamé mardi.

Alors que son comité de soutien à Paris s’était mobilisé, Reporters sans frontières avait appelé, vendredi 19 mars, à sa libération immédiate et dénoncé une « injustice flagrante ». Après avoir appris la libération de l’historien, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a salué une « victoire » et a appelé à « l’abandon de toutes les poursuites iniques lancées contre des journalistes au Maroc ».« Que l’ensemble des charges qui pèsent sur Maâti Monjib soient définitivement écartées »

Me Mohamed Messaoudi avait annoncé, plus tôt dans la journée de mardi, la libération de son client, qui a « perdu 12 kilos » depuis le début de sa grève de la faim le 4 mars. Me Vincent Brengarth, du cabinet de William Bourdon en charge de la défense de Maâti Monjib à Paris, confie à RFI accueillir cette libération provisoire « avec beaucoup de soulagement », car l’état de santé du détenu « était extrêmement préoccupant », d’autant plus qu’il souffre de diabète et de troubles cardiaques.

Dénoncant encore le « caractère totalement arbitraire » de la détention dont a fait l’objet Maâti Monjib, Me Brengarth poursuit : «Cette mise en liberté est une première étape dans ce que nous attendons avec beaucoup de fermeté, à savoir que l’ensemble des charges qui pèsent aujourd’hui sur Maâti Monjib soient définitivement écartées, tant le caractère politique de la mesure et des poursuites judiciaires dans ce dossier ne fait pas le moindre doute. »

De nombreux détenus d’opinion, notamment ceux de la révolte populaire du Rif croupissent toujours dans les geôles du royaume chérifien. Certains ont écopé de très lourdes condamnations comme Nasser Zafzafi et le militant, Mohamed Jalloul, qui avaient observé une grève de la faim en février dernier.

En avril 2019, la justice marocaine a confirmé le jugement initial de 20 ans d’emprisonnement contre Nasser Zafzafi et trois autres meneurs de la contestation qui a agité en 2016 et 2017 la région berbère du Rif. Les autres peines vont de 1 à 15 ans de réclusion.

Auteur
RFI

 




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