28 mars 2024
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Maroc : lourde condamnation du journaliste Soulaimane Raissouni

Soulaimane Raissouni

La défense du journaliste, Soulaimane Raissouni, connu pour son ton critique envers les autorités, a décidé de se pourvoir en cassation, et dénonce les « failles » de l’accusation.

L’arbitraire sévit aussi dans le royaume chérifien. La justice marocaine a confirmé en appel, mercredi 23 février, une sévère peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre du journaliste indépendant Soulaimane Raissouni, pour « agression sexuelle », une accusation qu’il a rejetée durant tout son procès.

« Ce jugement est la preuve qu’on veut se venger de M. Raissouni. Nous sommes très déçus, on s’attendait à ce qu’il soit innocenté au regard de l’ensemble des failles exposées tout au long du procès », a déclaré à la sortie de la cour d’appel de Casablanca son avocat, Miloud Kandil, à l’Agence France-Presse. La défense du journaliste a aussitôt décidé de se pourvoir en cassation, à l’issue d’une audience qui a duré huit heures.

Comme en première instance, la peine d’emprisonnement est assortie de dommages et intérêts de 100 000 dirhams (environ 9 500 euros) en faveur du plaignant. Le verdict a été accueilli par les soutiens de M. Raissouni – qui avaient rempli une salle d’audience comble – au cri de « procès inique »« Soulaimane, sois rassuré, nous allons continuer le combat », ont-ils promis.

M. Raissouni, éditorialiste de 49 ans, connu pour son ton critique vis-à-vis des autorités, était accusé d’« agression sexuelle » par un jeune militant LGBTQ, charge qu’il a toujours rejetée devant le tribunal, estimant être poursuivi « à cause de ses opinions ». Il encourait une peine maximale de dix ans de prison ferme. L’attentat à la pudeur avec violence « est puni de la réclusion de cinq à dix ans », selon le code pénal marocain.

De nombreuses « failles »

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« Nous ne sommes pas satisfaits, même si les dommages et intérêts ont été confirmés. Cette somme ne saurait rendre justice à une personne ayant été victime d’agression sexuelle », a affirmé de son côté l’avocate de la partie civile, Aïcha Guellaâ. L’enquête avait été ouverte à la suite d’une publication sur Facebook dans laquelle l’accusateur incriminait, sous pseudonyme, M. Raissouni de l’avoir agressé sexuellement. La plainte se fondait également sur une conversation enregistrée – mais non diffusée lors du procès – et des échanges sur le système de messagerie Messenger.

Avec AFP

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