Historien de premier ordre, nationaliste, militant, intellectuel de talent, Mohammed Harbi est spécialiste de l’histoire et de la vie politique de l’Algérie. Durant la guerre d’indépendance, il a occupé d’importantes responsabilités au sein de l’appareil du FLN et participe aux premières négociations des accords d’Evian. Vous suivrez là la 10e partie des entretiens donnés par Mohammed Harbi.
L’histoire aborde dans cette partie :
De la création de l’Etat-major (EMG) au conflit avec le GPRA
Tentatives et échec d’intégration des wilayas à l’armée (Amirouche, COM Est et Ouest). Réunion des colonels et contestation des «3 B». Décision de créer un état-major unifié, qui considère l’armée des frontières comme la force de la révolution et déconsidère les wilayas. Les nouveaux chefs de l’armée prétendent à la direction politique; constitution d’un nationalisme dans l’armée qui se donne donc une force matérielle et une idéologie. Début de l’affrontement avec le GPRA: incident de l’avion mouchard; la démission de l’EMG.
L’EMG soupçonne le GPRA de bradage à Évian, mais refuse d’envoyer un représentant aux négociations.
Les luttes pour le pouvoir
Le nouveau gouvernement Ben Khedda écarte F. Abbas, «bénéficiaire» des manifestations de décembre, à la demande des «3 B». Clivages intérieurs (3 B) extérieur (EMG allié à Ben Bella, Khider, Bitat, à la suite du refus de Boudiaf). Ces deux forces privilégient la prééminence des combattants sur les non-combattants. C’est une opération entre deux fractions de l’armée. La crainte d’une troisième force (exécutif provisoire). Les DAF rallient l’EMG, un contre-État en formation. Tout pour le pouvoir, même au prix d’alliances incroyables.
Le contexte algérien
Affaiblissement de la guérilla intérieure, les wilayas à genoux. La diplomatie algérienne à l’offensive en 1960-1962. Les manifestations de décembre 1960 et le retour du peuple algérien. Dans la négociation, tous les facteurs ont joué en faveur du GPRA. La question des frontières héritées du colonialisme.
Le contexte côté français
Pression internationale sur le gouvernement français; crainte d’une déstabilisation de toute l’Afrique du Nord parmi les Occidentaux; isolement diplomatique. Le revirement de de Gaulle. Le rôle très négatif de l’OAS, la dissidence d’une partie de l’armée et le risque de guerre civile.
La question de la militarisation de la société
Tant du côté algérien que français. La crainte d’un affrontement entre les populations. L’absence du mouvement ouvrier lors du conflit.