26 avril 2024
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Israël face au survivalisme palestinien   

TRIBUNE

Israël face au survivalisme palestinien   

La solution au problème israélo-palestinien présente en apparence la même difficulté que la quadrature du cercle, c’est-à-dire vouloir transformer un carré soigneusement millimétré en un cercle parfait. 

On peut également la comparer à l’impossibilité de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille selon la fameuse parole de Jésus rapportée dans l’Evangile de Matthieu (XIX-24) : « Je vous le dis, il est plus aisé pour un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille, que pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ».

Jésus est un juif apparu en milieu juif pour réformer la religion des juifs qui se voulait exclusive, ethnique, raciale, et dans laquelle le Seigneur de l’univers a les airs d’un Dieu spécifique aux juifs. Par cette parole, il voulait fustiger les riches parmi les juifs de son temps qui répugnaient à partager leurs richesses avec ceux qui n’avaient rien tout en se considérant comme pieux et méritant le paradis.

Cette allégorie a été reprise par le Coran (sourate « al-Aaraf », verset 40) avec et dans le même sens : « Pour ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s’en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n’entreront au Paradis que quand le chameau pénètrera dans le chas de l’aiguille ».

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Pourtant, le problème israélo-palestinien est simple et n’oblige même pas à remonter aux récits bibliques ou à replonger dans les méandres sans issue du passé. En effet, Palestiniens, Israéliens et Etats arabes ont accepté pour base à une solution équitable les Accords d’Oslo qui traduisaient sur le terrain l’idée onusienne du partage de la Palestine historique en deux Etats.  

A l’époque (1948) Palestiniens et Etats arabes en avaient rejeté le principe, estimant pouvoir obtenir mieux par la guerre. Après avoir perdu les cinq guerres qui les ont opposés à Israël soutenu militairement et politiquement par les grandes puissances, et laissé dans l’affaire des portions de leurs propres territoires, ils s’aperçurent que la guerre était mauvaise conseillère et que le plus sage serait de revenir à la thèse des deux Etats.  

Les Israéliens de leur côté ont trouvé dans la politique suivie par Sharon puis Netanyahou le marché de dupes idéal, l’affaire du siècle : avoir le beurre et l’argent du beurre, la paix sans la terre. Ils jetèrent aux orties les Accords d’Oslo (1995), grignotèrent les superficies concédées par ces derniers et pensaient en avoir ainsi fini avec les Palestiniens divisés et enfermés dans des camps de concentration ayant pour nom Gaza et Cisjordanie. 

Désarmé par les Accords d’Oslo, lâché par l’ONU, les grandes puissances puis les Etats arabes et musulmans sous l’égide d’Abraham, le nationalisme palestinien s’étiola jusqu’à ressembler à un moribond maintenu en état de vie végétative par l’aide humanitaire jusqu’à il y a quelques jours, quand on découvrit avec ahurissement que le nationalisme palestinien n’était pas mort mais avait pris les formes du survivalisme.

Le terme désigne comme chacun sait la capacité humaine de survivre dans des conditions extrêmes sur terre ou sous terre, dans l’eau ou sous la mer, aux pôles, au cœur de l’Amazonie ou dans le désert, avec ou sans moyens, en utilisant des techniques de survie et de combat puisées dans ce qu’on sait des technologies de l’information et de la communication, des diableries possibles avec les bouts de ficelle  et de chandelles, et des nanotechnologies.

Les ressources que génère l’instinct de vie libre sont inépuisables chez les humains et ont triomphé de tous les obstacles rencontrés par l’Homme tout au long de son périple dans l’espace et le temps. Elles ont fait triompher les causes justes, dont celle des Palestiniens qui ont trouvé dans le survivalisme non pas un sport, mais une stratégie de survie militaire, morale et politique face au surpuissant Israël.

Lorsque le héros de la lutte d’indépendance algérienne Larbi Ben M’hidi fut capturé en 1957 par les paras de Bigeard et présenté comme trophée à la presse, un journaliste français lui avait reproché de faire transporter par des femmes des couffins contenant des bombes destinées à la guérilla urbaine. Menotté mais avec un sourire sur les lèvres, il répondit : « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins ». 

Auteur
Nour-Eddine Boukrouh

 




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