19 avril 2024
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Novembre 1954, la mémoire dévoyée

Le cours de la révolution dévoyé
Le peuple trahi, et l cours de la révolution dévoyé par les arrivistes du 19 mars.

«Tant que les lions n’auront pas leur propre histoire, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur», écrivait l’auteur nigérian Chinua Achebe

Tout ce qui se passe en Algérie, ne peut laisser le monde indifférent. Le sort du Maghreb et du monde arabe, le destin de l’Afrique, l’équilibre du Monde restent encore lié à l’évolution d’un pays comme l’Algérie où l’histoire rejoint la géographie. Sa position géopolitique en fait un enjeu stratégique.

En Algérie, les premières insurrections populaires ont été dirigées par des hommes lettrés comme l’émir Abdelkader, Fadhma NSoumeur, Boubaghal, El Mokrani, son frère  Boumezrag, et Bouamama. Durant sa lutte de libération nationale, avec des leaders comme Abane Ramdane, Ben M’hidi, Krim, Lotfi, le colonel Amirouche et d’autres, l’Algérie réfléchissait sur son destin, luttait pour son indépendance et engageait son avenir dans la perspective d’une révolution de la raison. Ce leadership était dominé par la « politique de la tête ».

D’une main, on tenait le fusil pour combattre le colonialisme français et de l’autre la plume pour faire connaître la révolution algérienne au monde entier. Malheureusement, de 1954 à 1962, beaucoup d’intellectuels disparaîtront, certains, les armes à la main, d’autres dans des conditions mystérieuses. Quant au reste, les survivants, ils seront réduits à de simples auxiliaires du fait qu’ils savent lire et écrire.

La révolution du 1er novembre 1954 a été enfantée par les massacres du 08 mai 1945, a grandi dans les maquis de l’intérieur et fût adoptée à l’âge adulte par l’armée des frontières qui en fera son étendard.

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En posant la violence comme solution ultime au drame de la colonisation, la révolution du 1er novembre 1954 a été amenée à faire de l’armée, la source exclusive du pouvoir en Algérie. Forts de cette légitimité historique, les dirigeants algériens vont faire du secteur des hydrocarbures la source exclusive des revenus du pays rendant le recours aux importions incontournable à la satisfaction des besoins du marché local notamment en biens de consommation finale.

Hier, indigènes avec la colonisation française, à présent indigents avec la dépendance aux hydrocarbures. Malheur à un peuple qui se vêtit de ce qu’il ne tisse pas, se nourrit de ce qu’il ne produit pas. Le pétrole nous enivre, le gaz nous pollue, l’argent facile nous aveugle. « Quand un aveugle touche un mur, il croît qu’il a atteint le bout du monde ». Ceux qui ont planté l’arbre de l’indépendance avec leurs sang, ne savaient pas avec quelle eau il va être arrosé : l’eau de pluie ou le pétrole saharien ?

De la main à fusil à la main à clavier, la main à plume se fourvoie. « Le poignard le plus aigu, le poison le plus actif et le plus durable, c’est la plume dans les mains sales. Avec cela on gâte un peuple, on gâte un siècle. Il s’écrit aujourd’hui des choses qui lèveront la semence de crimes » Louis Veillot

Dr A. Boumezrag

 

2 Commentaires

  1. Il me semble injuste de limiter la révolution algérienne à 1954/1962 !
    On pourrait croire que de 1830 à 1954 les Algériens ont vécus des temps acceptables ! Il y a eut plusieurs formes de résistances à la colonisation, « la déclaration de guerre » par les armes, des Algériens c’est effectivement 1954.L’histoire de la colonisation Algérienne et de la résistance des indigènes a commencé dès 1830 !

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