Une vive polémique secoue actuellement la ville d’Oran, opposant le wali, Samir Chibani, à la direction de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL). Au cœur de cette controverse, des accusations de malfaçons et de dysfonctionnements dans la gestion de l’eau qui mettent en lumière les insuffisances dans la gestion des programmes de logements en Algérie.

Lors d’une récente visite au pôle urbain Ahmed Zabana de Misserghine, Samir Chibani n’a pas mâché ses mots. « Les conditions de vie des habitants du pôle urbain Ahmed-Zabana sont inacceptables. Les malfaçons et les fuites d’eau persistent, et il est impératif que des mesures soient prises pour y remédier, » a-t-il déclaré. Il a publiquement dénoncé la gestion de l’AADL, pointant du doigt des malfaçons et des fuites d’eau qui affectent gravement les habitants. Ces déclarations ont rapidement suscité des réactions, notamment de la part des résidents qui attendent depuis longtemps des solutions à leurs problèmes de logement.

En réponse à ces accusations, le directeur général de l’AADL, Riadh Gamdani, a fermement rejeté les critiques du wali d’Oran les qualifiant d’infondées. « Les accusations portées par le wali sont infondées. Nous avons respecté nos engagements, comme en témoigne le document officiel de remise des réservoirs d’eau daté du 10 octobre 2021 », a-t-il affirmé dans une vidéo posté sur les réseaux sociaux. Il a présenté un document officiel attestant de la remise des réservoirs d’eau à SEOR, la société qui gère la distribution et l’eau et l’entretien des canalisations, affirmant ainsi que l’agence a respecté ses engagements. 

Cette riposte a ajouté de l’huile sur le feu, alimentant les débats sur la responsabilité et la transparence dans la gestion des projets de logement.

La situation à Oran n’est malheureusement pas un cas isolé. À travers tout le pays, des problèmes similaires de gestion et de qualité des logements sociaux sont régulièrement signalés. Alors que des milliers de bénéficiaires attendent encore leurs appartements, la communication entre les autorités locales et les organismes responsables devient de plus en plus tendue.

De nombreux walis profitent de leurs visites sur le terrain pour humilier les responsables des entreprises chargées des réalisations. Ce spectacle, orchestré de manière délibérée pour donner l’illusion de responsabilité, masque mal le clientélisme qui régit l’attribution des marchés.

Cette polémique met en lumière le manque de sérieux dans le traitement et la résolution des problèmes quotidiens des citoyens qui permettent de garantir simplement des conditions de vie dignes.

Rabah Aït Abache

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