31 mars 2025
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Deux criminels qui tentaient d’exfiltrer un baron de la drogue éliminés à Tlemcen

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Gendarmes

Deux criminels, qui tentaient d’exfiltrer un baron de la drogue, ont été éliminés et un troisième a été arrêté dans la commune frontalière Bab-El-Assa (wilaya de Tlemcen) par un détachement de la Gendarmerie nationale, indique samedi un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

« Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et grâce à l’exploitation efficiente de renseignements, un détachement de la Gendarmerie nationale, a encerclé, le 27 mars 2025, lors d’une opération de qualité menée dans le village de Slam, commune frontalière de Bab-El-Assa, wilaya de Tlemcen en 2ème Région militaire, un domicile où se trouvait un baron de la drogue. Il s’agit du dénommé Malou Imam, recherché par la justice et faisant l’objet de plusieurs mandats d’arrêt émis contre lui dans diverses affaires », précise le texte.

« Ce dernier, qui était présent avec son frère dans son domicile, a ouvert le feu sur le personnel du détachement, causant la blessure d’un officier, qui a été transféré immédiatement à l’hôpital de Maghnia pour recevoir les premiers soins, avant d’être évacué à l’hôpital militaire universitaire d’Oran », ajoute la même source.

A l’issue, « ce baron a tenté de s’enfuir à bord d’un véhicule de type Renault-25 avec deux criminels, ce qui a conduit à l’intervention du personnel du détachement de la Gendarmerie nationale en tirant sur le véhicule et en éliminant les deux criminels qui se trouvaient à bord qui tentaient d’exfiltrer le baron », ajoute le communiqué, précisant qu’il s’agit « des dénommés Ghattasse Mohamed et Nemraoui Mohamed, tandis que le baron s’est enfui ».

Ensuite, « après que le personnel de la Gendarmerie nationale a pris d’assaut la maison, le frère du baron, le dénommé Malou Ilyes, qui était légèrement blessé fut arrêté », note le communiqué du MDN.

Cette opération a permis « la récupération d’un pistolet automatique de type « Star », un véhicule utilitaire, quatorze téléphones portables, une machine à compter les billets, ainsi que d’autres objets ».

« Cette opération de qualité réitère, encore une fois, le professionnalisme, la vigilance et la disponibilité permanente de nos Forces armées déployées le long de nos frontières dans leur lutte contre toutes les formes de la criminalité organisée, notamment en ce mois sacré du Ramadan », conclut le communiqué.

APS

Quatre réseaux criminels spécialisés dans le vol de véhicules démantelés à Alger

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Gendarmes

Les services de la Gendarmerie nationale (GN) d’Alger ont démantelé quatre réseaux criminels spécialisés dans le vol, le démontage et la revente de véhicules en pièces de rechange, indique vendredi un communiqué des mêmes services.

« Dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, les éléments du Groupement territorial de la GN d’Alger ont démantelé quatre réseaux criminels spécialisés dans le démontage et la revente de véhicules en pièces détachées avec arrestation de mis en cause et récupération de quatre véhicules volés », précise la même source.

A cet égard, « la Brigade territoriale de la GN de Kheraissia (section de Douéra) ont arrêté deux individus, dont une femme impliqués dans une affaire de piraterie routière. L’enquête a permis l’arrestation des membres du réseau et la récupération du véhicule ».

Par ailleurs, la Brigade de Menasria (section de Baraki) a traité la seconde affaire déclenchée suite à un signalement d’un vol de véhicule.

Grâce à l’exploitation des caméras de surveilance, l’enquête a permis l’identification et l’arrestation des trois auteurs dans un temps record, avec restitution du véhicule volé ».

La Brigade de Sécurité et d’investigation de Douera a arrêté trois individus, spécialisés dans le vol de véhicules, en flagrant délit, et saisi le matériel utilisé dans ce crime.

Quant à la quatrième opération, elle a été menée par la Brigade de Zonka et de Gué de Constantine, relevant de la section de Bir Mourad Rais, laquelle s’est soldée par « l’arrestation de deux individus ayant brisé la vitre d’un véhicule en vue de le voler, et la saisie de différents outils et d’un motocycle ».

« Toutes les opérations menées ont donné des résultats positifs, à la faveur de la mise en œuvre du plan anti-vol de véhicules par le Groupement territorial, et du suivi minutieux des affaires de vol de véhicules en coordination avec les autres services de sécurité.

L’arrestation de ces réseaux a également permis de traiter d’autres affaires similaires », ajoute le communiqué.

Après l’achèvement des procédures judiciaires, les mis en causes seront présentés devant les juridictions compétentes », conclut le communiqué.

APS

Boualem Sansal VS Mohamed Lamine Belghit : un poids deux mesures qui interroge

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Mohamed Lamine Belghit

Les déclarations de Boualam Sansal sur l’Ouest algérien sont des contre-vérités historiques qui résonnent plus comme une provocation qu’une démarche visant à accéder à notre passé.

La conjoncture géopolitique tendue a donné à ces propos une connotation qui pouvait prêter à diverses interprétations. Mais, parce qu’il y a toujours un mais, emprisonner Boualem Sansal ne participe-t-il pas d’une volonté d’intimider ou de terroriser encore plus les citoyens qui veulent faire valoir leur opinion dans leur pays en prenant le risque de mettre de l’huile sur le feu avec une autre conséquence immédiate : pousser davantage à l’isolement de l’Algérie sur la scène internationale ?

La question mérite d’être posée; d’autant que des propos similaires, voire plus graves, tenus à plusieurs reprises par d’autres personnes n’ont fait l’objet d’aucune poursuite. Et ce traitement judiciaire à la carte pose un sérieux problème.

Mohamed Lamine Belghit, grand amateur de l’histoire bricolée confinant au charlatanisme, est aussi porte-parole attitré de la badissiya-novembriya, héritière des Oulémas qui ont publiquement condamné l’insurrection du premier novembre. Une mouvance dont la dénomination est déjà un contresens politique et une supercherie intellectuelle. Il se distingue par plusieurs dérapages dont certains heurtent frontalement des dispositions constitutionnelles et les fondements symboliques de la nation algérienne.

Dans une émission diffusée sur la chaine Echourouk et postée le 1er novembre 2019 sur youtube, Mohamed Lamine Belghit s’attaque à l’une des constantes nationales : à savoir la composante amazighe de l’Algérie consacrée par la constitution. Ecoutons-le : «Cette amazighité est une création de l’académie berbère. Cette amazighité n’existe pas du tout. Le seul qui a parlé un peu de l’amazighité dans l’histoire c’est Ibn Khaldoun ». Le « un peu » d’Ibn Khaldoun sur l’amazighité représente son immense œuvre consacrée à « l’histoire des Berbères.» Cette déclaration constitue un viol caractérisé de la Constitution algérienne qui menace la cohésion nationale avec les risques potentiels de violences intercommunautaires que cela peut provoquer.

Dans une autre vidéo diffusée sur Youtube le 19 juin 2021, il développe une lecture sournoise et falsifiée de la reddition de l’émir Abdelkader. À la question du journaliste qui lui demandait si l’Emir Abdelkader a capitulé, Belghit répond : « Ce mot me dérange. Moi je le dis avec un langage plus clément. L’émir a capitulé devant le jugement de Dieu et son destin mais il a laissé le combat ouvert à tout Algérien musulman capable de prendre l’épée une autre fois pour défendre sa dignité ».

On relèvera ici l’incantation de la divinité de la part d’un expert censé rapporter des faits pour analyser scientifiquement les événements. Le journaliste le relance en lui indiquant « qu’il y a une logique peut-être simple qui te dit où se situe le problème. Au lieu de se rendre ou de capituler et accepter la domination française, il aurait pu aller vers le Sahara où n’importe quel autre lieu et continuer sa résistance jusqu’à ce qu’il tombe en martyr. »

C’est là que Belghit, personnalise la lecture de l’histoire et sans donner ses sources, déclare : « l’émir avait perdu la loyauté d’un ensemble de tribus dans le Sud Oranais, surtout la région de Saïda ».

Pour étayer ses allégations, il emprunte des propos qui auraient été tenus par l’émir Abdelkader et qui se serait justifié ainsi : « …si j’avais pris la destination du sud (Belghit indique, sans plus de précision, que par le sud, l’émir voulait dire, sans la citer nommément, Saïda) ils m’auraient livré au roi du Maroc » et ça sera sa fin, déduit le scénariste. Il conclut en estimant qu’il « a préféré rendre son épée au lieu d’entrer en guerre avec les Marocains où avec des tribus dans le sud-oranais qui ont prêté allégeance au Maroc … ».

Donc selon Belghit aussi, du vivant d’Abdelkader, le sud-ouest algérien serait marocain ! Un délire qui n’a soulevé aucune protestation.

Ces élucubrations appellent plusieurs remarques. Après sa reddition, l’émir Abdelkader n’a pas « ouvert le combat à tout Algérien musulman capable de prendre l’épée une autre fois. » Epuisé et déçu, il témoignera fidélité à la France qui saura la récompenser par une bourse conséquente.

Il avait d’ailleurs violemment condamné l’insurrection de 1871 et renié un de ses fils qui allait y prendre part. Mais pourquoi l’affabulateur Belghit s’autorise-t-il à interpréter les pensées de l’émir pour y trouver de supposées décisions coupables des tribus de Saida qu’il livre à la postérité comme des communautés habitées par la félonie ?

A ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée devant autant des propos délictueux d’un multirécidiviste de la manipulation de l’histoire. Dans une autre intervention, Belghit nous assomme par une humiliante tromperie qui contredit tous les témoignages et documents connus sur le déclenchement de la révolution du premier novembre.

Voici sa mystification : « Moi je dis que Abdenacer est celui qui a donné le feu vert pour la révolution à Ben Bella. » La révolution algérienne n’est inféodée ni à Moscou, ni au Caire ni à Londres ni à Washington avait déclaré Abane. Il est vrai que pour Belghit, ce ne sont pas les fils de novembre et de la Soummam qui ont fait la guerre mais les Oulémas qui l’ont condamnée dès le premier jour. L’indécence de l’imposteur ne connait ni limite ni sanction.

Un deux poids deux mesures qui fait de certains Algériens des acteurs qui échappent à une loi que l’on applique avec une rigueur extensive à d’autres. Il y aurait comme des citoyens du premier collège qui défient le droit et la morale.

Il serait intéressant de savoir qui sponsorise et protège cet homme sectaire, spéculateur de l’histoire de chambre et négationniste de l’identité amazighe. La justice ne devrait-elle pas s’auto-saisir dans ce cas, ou devrait-on encore introduire, comme dans le cas de Naima Salhi, une plainte pour qu’elle daigne enfin bouger ?

Yassine Aïssaoui,

Tribune publiée par l’auteur sur Facebook le 28 novembre 2024.

Cherif Mellal : en grève de la faim depuis 26 jours

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Cherif Mellal
Cherif Mellal

Pendant que les porte-voix du régime pérorent sur la grande démocratie algérienne, un détenu d’opinion, Cherif Mellal, mène depuis 26 jours une grève de la faim de dernière chance.

« En détention depuis le 19 janvier 2023 Chérif Mellal observe une grève de la faim illimitée depuis le 3 mars 2025.

Une condamnation à une peine de 4 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025.

Liberté pour Cherif Mellal et pour tous les détenu.es d’opinion », écrit Me Fetta Sadat

L’éclipse et nos merveilleux profs

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Eclipse
Image par Enrique de Pixabay

Jamais mérite ne sera plus grand que celui des professeurs qui précédent le niveau du lycée. Non pas que ceux qui suivent n’en n’ont pas mais nous parlons de la formation des bases. Au lycée, c’est une autre étape, celle de la construction de l’édifice que soutiennent les fondations.

Il s’agit pour cette chronique de leur rendre hommage à travers le phénomène de l’éclipse solaire qui était survenue le 29 mars 2025. Bien que la chronique ait été rédigée le jour de l’événement, sa publication sera forcément ultérieure.

Un magnifique spectacle du ciel. Comme tout ce qui est exceptionnel le moment est court et rare. La prochaine est prévue pour le 12 aout 2026.

Nous aurons eu droit à deux éclipses dans le mois puisque pour la première, le 14 mars, ce fut l’ombre de la terre qui avait assombri la Lune. Ce 29 mars, l’éclipse du soleil sera partielle car la dissimulation ne dépassera pas le tiers. Etant seulement au matin du 29, je ne peux encore vous dire la proportion précise.

Hélas, l’éclipse ne pouvait pas se voir depuis l’Algérie mais seulement depuis l’Europe et la partie sibérienne de la Russie. Peut-être que je serais contredit ce soir. Cela m’étonnerait vu la précision astronomique des scientifiques (c’est l’adjectif qui convient). Mais non, je plaisante, c’est une certitude pour l’Algérie car l’éclipse est totale, tout le temps.

C’est fabuleux comment la lune peut dissimuler un astre qui est 110 fois plus gros que la terre. Pour le chiffre exact, j’ai dû vérifier.

On apprenait au collège le phénomène de l’agrandissement de l’ouverture croissante des angles en fonction de la distance. Alors, dans la cour, le prof nous avait dit de découper un petit rond de papier (les pièces de monnaie n’étaient pas autorisées à sortir de la poche).

Et nous devions placer le rond de plus en plus loin jusqu’à la limite d’extension des bras.

On s’apercevait que plus le rond était loin moins grande était la surface cachée.

Ce qui veut dire que la lune étant relativement proche, elle dissimule, partiellement ou totalement, l’énormité du soleil.

Même si cette connaissance était directement liée au cours de géométrie sur les angles, tous les profs n’hésitaient pas à nous rappeler d’autres phénomènes liés aux savoirs de cet âge. La rotation des astres autour du soleil, l’exception de la Lune dont la rotation se fait autour de la terre, leur éloignement et ainsi de suite.

Rien n’est plus fondamental pour la formation des futurs adultes que les savoirs qui sont apportés par ces profs merveilleux qui savaient associer des connaissances théoriques avec le maximum de pédagogie par leur observation dans leur réalité. J’emploie le passé car c’est objectivement ce que ma génération avait connu.

Je ne crois pas que le présent existe en Algérie pour ce genre d’instruction. Les ténèbres sont la seule leçon possible pour les pauvres élèves qui n’ont pas choisi de naître en ce moment et en ce lieu. Ils n’ont jamais connu la lumière du soleil, l’éclipse leur est donc une abstraction.

Boumediene Sid Lakhdar

Youcef Merahi : l’Algérie perd une grande plume

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Youcef Merahi

L’Algérie culturelle est en deuil. L’écrivain, poète et journaliste Youcef Merahi nous a quittés, laissant derrière lui un héritage littéraire riche et engagé. Homme de lettres passionné, il a dédié sa vie à l’écriture, à la critique littéraire et à la défense du patrimoine culturel algérien.

Né en 1952 à Tizi Ouzou, Youcef Merahi s’est illustré très tôt dans le monde de la littérature. Diplômé de l’École nationale d’administration, il a toujours privilégié l’art des mots, publiant des recueils de poésie, des romans et des essais qui ont marqué la scène littéraire algérienne. Son premier recueil de poésie, « De l’absurde au quotidien », paru dans les années 1980, a révélé un auteur au verbe incisif et à la plume sensible.

Parmi ses œuvres marquantes, on retrouve les recueils « Cris en papier », « Carnet de nuit » et « Dans mon cœur il n’y a plus d’heure », un poignant témoignage inspiré des incendies en Kabylie d’août 2021. Ses romans, tels que « Je brûlerai la mer » et « Et l’ombre assassine la lumière », illustrent sa maîtrise du langage et son regard critique sur la société.

Youcef Merahi était aussi un fervent défenseur du patrimoine immatériel amazigh. Son essai « Tahar Djaout ou les raisons d’un cri » rend hommage au journaliste et poète assassiné, rappelant les luttes pour la liberté d’expression en Algérie.

Sa disparition laisse un vide immense dans le monde littéraire algérien. Ses amis, ses lecteurs et toute une génération d’écrivains qui l’ont côtoyé pleurent aujourd’hui la perte d’une plume engagée et d’un homme de culture.

Que son âme repose en paix.

Djamal Guettala 

France-Algérie : Jean-Noël Barrot attendu à Alger, fin de la glaciation ?

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Jean-Noël Barrot

La déclaration faite ce vendredi lors d’une conférence de presse par le porte-parole du Quai d’Orsay est le signe d’un frémissement dans l’évolution positive des relations diplomatiques franco-algériennes, mises à rude épreuve ces derniers mois. Elle vient confirmer le changement de ton de Tebboune lors de son dernier raout avec la presse.

Bien que discret, ce signe laisse entrevoir une amorce de décrispation après une période de tensions marquée par des désaccords persistants entre Paris et Alger.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a confirmé vendredi, lors d’une conférence de presse, que le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra prochainement en Algérie. Toutefois, il n’a pas précisé la date exacte de cette visite.

M. Lemoine a rappelé que Jean-Noël Barrot est pleinement habilité à gérer les relations internationales de la France, soulignant l’importance du dialogue dans la gestion des dossiers diplomatiques. Une pierre dans le jardin Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, qui s’emploie ces derniers mois à parler de l’Algérie, comme d’un département français !

Le porte-parole du Quai d’Orsay a ajouté : « Nous travaillons à trouver une issue à l’actuelle crise, tout en défendant les intérêts de la France et des Français. Comme le ministre l’a plusieurs fois dit, et le dit depuis le début, il ne s’interdit aucun moyen d’action, y compris celui de se rendre en Algérie. C’est une offre qu’il a faite depuis un certain temps, et elle existe toujours, donc évidemment, rien n’est à exclure sur ce sujet-là. »

Une visite inscrite dans un contexte de tensions diplomatiques

Cette démarche s’inscrit dans un contexte tendu entre Paris et Alger, notamment depuis l’extradition avortée de l’influenceur algérien Doualmane. Dès janvier, Jean-Noël Barrot avait proposé de se rendre en Algérie afin d’apaiser les tensions et de favoriser un dialogue constructif entre les deux nations.

Par ailleurs, M. Lemoine a également réagi à la condamnation de l’écrivain algérien Boualem Sansal par le tribunal d’Alger. L’auteur, âgé de 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 500 000 dinars. « Sur la condamnation de Boualem Sansal, effectivement, on a regretté la décision du tribunal d’Alger. Condamnant hier M. Sansal à une peine de prison de cinq ans, ça fait suite à toute une série de déclarations que nous avions faites sur son cas. On avait fait part de notre préoccupation s’agissant de cette situation, et particulièrement eu égard à son âge. Mais en tout cas, la relation franco-algérienne, comme vous le savez, est une relation dense, riche, et qui concerne différents domaines et différents sujets. »

Une clarification des prérogatives diplomatiques

Dans un souci de clarification, M. Lemoine a rappelé que la gestion des relations bilatérales avec l’Algérie relève principalement du ministère des Affaires étrangères. Cette déclaration intervient après une série d’interventions du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur ce dossier.

« Le ministère des Affaires étrangères a vocation naturellement, et j’ai sa vocation première, à suivre les relations bilatérales que la France peut avoir avec l’ensemble des pays du monde. Ce qui vaut pour l’ensemble des pays du monde vaut particulièrement pour l’Algérie, c’est certain. Par ailleurs, vous savez que nous avons un système constitutionnel qui prévoit que le Président de la République a un rôle lui aussi à jouer en tant que chef d’État dans la diplomatie française. Je pense que la relation franco-algérienne n’échappera pas à cette règle. Je pense que ce sera géré conformément aux règles qui gouvernent l’organisation de l’État français. »

Cette déclaration souligne une divergence d’approche entre Jean-Noël Barrot, qui privilégie le dialogue et la coopération, et Bruno Retailleau, qui préconise une posture plus ferme et coercitive. Cette opposition interne reflète les défis auxquels la diplomatie française est confrontée dans la gestion des relations avec l’Algérie.

En dépit de ces tensions, la France et l’Algérie maintiennent un dialogue constant, couvrant de nombreux domaines de coopération. La visite prochaine de Jean-Noël Barrot en Algérie pourrait ainsi constituer une étape décisive dans la relance des relations bilatérales.

Pour autant, l’origine de la crise entre Alger et Paris est bien la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental. Une position qui a conduit Tebboune à retirer son ambassadeur à Paris. Manifestement la France n’est pas disposée à changer de position. Qu’en est-il de l’Algérie ? Fera-t-elle comme pour l’Espagne ? Après le rappel de l’ambassadeur à Madrid et une brouille de quelques mois, Tebboune revient à de meilleurs sentiments. Tout porte à croire qu’on se dirige vers le même scénario.

Samia Naït Iqbal

Interdiction de déplacement en France pour les fonctionnaires du Ministère des AE

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Le ministère des Affaires étrangères

Dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, le ministère des Affaires étrangères algérien a émis une directive, en date du 13 mars 2025, interdisant aux fonctionnaires de l’administration centrale tout déplacement en France, sauf en cas d’extrême nécessité.

Cette décision intervient en réaction aux récentes restrictions imposées par les autorités françaises aux détenteurs algériens de passeports diplomatiques.

Par cette mesure, l’Algérie adopte une politique de réciprocité afin de marquer son désaccord face aux restrictions françaises et d’affirmer sa souveraineté. Le communiqué du MAE algérien officiel stipule clairement que les employés du ministère doivent s’abstenir de tout voyage en France, qu’il soit d’ordre personnel, touristique ou professionnel, à moins d’une justification impérieuse.

Les chefs de structures ont reçu pour consigne de veiller à l’application stricte de cette directive et d’en informer l’ensemble des agents concernés. Toute infraction à cette interdiction pourrait entraîner des sanctions disciplinaires.

Cette décision s’inscrit dans un climat de relations bilatérales tendues, marqué par une succession de mesures restrictives de part et d’autre.

Cette circulaire illustre la volonté de l’Algérie de ne pas rester passive face aux décisions françaises qui risquent d’affecter ses diplomates et hauts fonctionnaires même si la mesure prise le gouvernement français concerne beaucoup plus les dignitaires du régime algérien dont beaucoup ont des intérêts et des biens en France.  

Sofiane Ayache

La « grâce » de Boualem Sansal au cœur des spéculations

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Boualem Sansal

Si l’écrivain fait appel, un délai de dix jours qui s’impose empêcherait alors l’écrivain de bénéficier d’une « grâce présidentielle ». Dilemme cornélien donc. Car, avec la justice en Algérie c’est l’inconnu, ou selon les humeurs et intérêts du pouvoir.

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a jugé, vendredi 28 mars, possible la « grâce » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme à Alger. « Si on fait de la politique-fiction, je pense que le président de la République (algérienne) va décider de sa grâce », a déclaré sur Sud Radio le recteur de la Grande mosquée de Paris. « Lorsqu’il a terminé sa garde à vue, les infractions qu’on lui reprochait étaient de l’ordre de le faire passer dans l’équivalent de ce qu’est la cour d’assises, c’est-à-dire devant le tribunal criminel », mais « l’affaire a été correctionnalisée », a rappelé vendredi Chems-Eddine Hafiz, voyant là un signe d’assouplissement positif. Hafiz est un proche du pouvoir algérien.

S’il parle ainsi c’est qu’il a été autorisé par le régime algérien pour qui il sert de courroie de transmission en France. Même s’il prend des précautions dans ses propos, tout porte à croire que Tebboune a plus que hâte d’en finir avec l’affaire Sansal. Donc, une grâce, qui lui permettra de se montrer humain et magnanime, est plus que sûre. Il reste ) savoir quand adviendra-t-elle ? La semaine prochaine à l’occasion de la prochaine fête religieuse de l’aïd El Fitr ? A l’aïd El Adha en juin ou le 5 juillet ?  

Rappelons que le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, a décidé « une peine de cinq ans de réclusion ferme » à l’encontre de Boualem Sansal, soit la moitié de la peine requise par le parquet, selon un correspondant de l’AFP présent dans la salle. Mais personne ne croit que cette peine sera appliquée. Explications.

« L’affaire a été correctionnalisée »

Boualem Sansal, 80 ans selon son éditeur Gallimard, était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir repris à son compte, dans le média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle d’amples portions du pays auraient été amputées au profit de l’Algérie, sous la colonisation française.

Son arrestation, le 16 novembre 2024, à Alger, avait aggravé de fortes tensions entre l’Algérie et la France provoquées, l’été dernier, par un revirement français en faveur de la position marocaine sur l’épineux dossier du Sahara occidental. « Lorsqu’il a terminé sa garde à vue, les infractions qu’on lui reprochait étaient de l’ordre de le faire passer dans l’équivalent de ce qu’est la cour d’assises, c’est-à-dire devant le tribunal criminel », mais « l’affaire a été correctionnalisée », a rappelé vendredi Chems-eddine Hafiz, y voyant un signe d’assouplissement positif. Il y a quelques semaines, le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune avait tenu des propos particulièrement virulents et dégradants sur l’écrivain Boualem Sansal. Il avait notamment déclaré que Boualem Sansal « ne connaissait pas son père ». 

« Six mois de prison, c’est trop pour lui »

Reste que si l’écrivain fait appel, un délai de dix jours qui s’impose alors empêcherait l’écrivain de bénéficier d’une « grâce présidentielle » à l’occasion de la fête de l’Aïd, attendue dimanche, qui met un terme au Ramadan et est « un moment de pardon », a rappelé le recteur de la Grande mosquée de Paris, établissement qui entretient un lien historique, culturel et financier fort avec l’Algérie.

« Je sais ce qu’est la prison. Je sais ce que ça peut être pour un homme, quelle que soit la prison. En même temps, il est âgé, il est malade. Son épouse est malade », a-t-il rappelé, estimant qu’« à titre humanitaire », une grâce « tombe sous le sens »« Il a passé six mois en prison. Six mois, c’est trop pour lui. (…) J’espère de tout mon cœur qu’il soit gracié et qu’il revienne au moins retrouver son épouse qui est elle-même souffrante », a ajouté le recteur, par ailleurs ancien avocat. Selon lui, « il n’y a pas eu des relations directes » entre les présidents français et algérien ces dernières heures, mais « il y a eu des relations via des émissaires » pour évoquer, notamment, ce dossier.

Sofiane Ayache/AFP/francetvinfos

Financement libyen : une lourde peine requise contre Nicolas Sarkozy

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Sarkozy

Coup de massue sur l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Le Parquet national financier (PNF) a qualifié Nicolas Sarkozy de « véritable décisionnaire et commanditaire » d’un « pacte de corruption » conclu avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007.

Ce jeudi 27 mars, après plus de deux mois de procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le PNF a requis une peine exemplaire : sept ans de prison, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre l’ancien chef de l’État. Une sanction « à la hauteur de la gravité des faits », selon le ministère public, qui dépeint un « tableau très sombre de notre République », marqué par « la cupidité » et « la soif de pouvoir » des responsables politiques impliqués.

« Une quête effrénée de financement »

Durant un réquisitoire de deux jours et demi, les procureurs Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne ont dénoncé « l’ambition politique dévorante » de Nicolas Sarkozy, qui, en tant que président de la République, « était tenu à un devoir d’exemplarité ». Ils estiment que « seules des peines d’emprisonnement et d’amende fermes » permettront de « restaurer l’équilibre social » et de protéger la société.

L’ancien président, qui a toujours contesté les faits, « ne semble pas prendre la mesure des accusations », a regretté le procureur Sébastien de la Touanne. En plus de l’inéligibilité, le parquet a requis l’interdiction pour Nicolas Sarkozy d’exercer toute fonction juridictionnelle, notamment au Conseil constitutionnel.

Un réquisitoire jugé « vide » par la défense

Malgré ces accusations lourdes, Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, continue de clamer son innocence. Présent à l’audience aux côtés de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, il a écouté les réquisitions avec attention, prenant des notes et manifestant parfois son irritation.

Son avocat, Christophe Ingrain, a dénoncé une procédure « qui sonne creux », estimant que « le parquet parle fort, mais ce n’est pas ça, la justice ». Dans un communiqué, l’ancien président a réagi en dénonçant « la fausseté et la violence des accusations » et une peine « outrancière » destinée à « masquer la faiblesse des charges alléguées ». « Je continuerai à me battre pied à pied pour la vérité », a-t-il affirmé.

Un système organisé autour d’intermédiaires influents

Selon le PNF, Nicolas Sarkozy aurait pu compter sur la complicité de Claude Guéant et Brice Hortefeux pour « exécuter » ce pacte de corruption, noué fin 2005 avec le régime libyen. Ces derniers auraient rencontré, hors de tout cadre officiel, Abdallah Senoussi, ancien chef du renseignement militaire libyen et beau-frère de Kadhafi, condamné en France pour son rôle dans l’attentat contre un avion de la compagnie UTA en 1989.

Pour Claude Guéant, le parquet a requis six ans de prison et 100 000 euros d’amende. Brice Hortefeux encourt trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

Autre figure clé du dossier, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, en fuite au Liban, est décrit comme « la cheville ouvrière du pacte de corruption ». Contre lui, le PNF réclame six ans de prison, une amende de trois millions d’euros et le maintien de son mandat d’arrêt.

Des peines réclamées pour tous les prévenus

Le parquet affirme que l’argent libyen a servi à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, transitant par Claude Guéant et Eric Woerth. Bien que la justice reconnaisse qu’il est impossible de reconstituer tous les flux financiers, elle demande la condamnation de Ziad Takieddine, Claude Guéant et Eric Woerth pour complicité de financement illégal de campagne. Ce dernier risque un an de prison et 3 750 euros d’amende.

Alexandre Djouhri, autre intermédiaire clé, est également mis en cause. Le ministère public estime qu’il a contribué à l’exfiltration en 2012 de Béchir Saleh, un ancien proche de Kadhafi, afin de protéger Nicolas Sarkozy. Pour lui, six ans de prison et quatre millions d’euros d’amende ont été requis.

Enfin, contre les quatre derniers prévenus – deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus –, le parquet demande des peines allant de quatre ans de prison ferme à deux ans dont un avec sursis, avec des amendes de 4 millions à 375 000 euros.

Le verdict de cette affaire hors norme sera rendu dans les prochaines semaines.

Avec agences

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