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samedi 17 mai 2025
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Tchad : l’ancien Premier ministre, Succès Masra arrêté

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Masra
L'ancien premier ministre interpellé.

Au Tchad, l’ancien Premier ministre, Succès Masra, a été interpellé, ce vendredi 16 mai à l’aube, à son domicile.

Le domicile de Succès Masra, président du parti d’opposition les Transformateurs, situé dans le quartier Gassi du VIIe arrondissement de Ndjamena a été investi ce vendredi 16 mai par des dizaines d’hommes armés, membres des corps de défense et de sécurité, qui l’ont amené vers une destination inconnue, annoncent à RFI ses lieutenants. Ceux-ci ajoutent que le motif de son enlèvement n’a pas été communiqué à ceux qui étaient présents sur place.

Affrontements et de nombreux morts dans le sud

Plusieurs dizaines de morts dans des « affrontement violents » dans le village Mandakao, dans la province du Logone Occidental, près de la frontière camerounaise. Selon des sources officielles, le bilan s’élève à 41 morts et plusieurs blessés.

Le village de Mandakao a été attaqué mercredi 14 mai. Selon une source judiciaire, « deux ferriks », des campements nomades et près de 80 cases ont été incendiées. 

« Des habitants ont été assassinés, majoritairement des femmes et des enfants », selon la même source. Plusieurs blessés ont été évacués vers l’hôpital du district de Beinamar, à environ 80 kilomètres de Moundou. Certains d’entre eux ont succombé à leurs blessures. 

« Affreux »

Plusieurs personnes présentes à Mandakao expliquent qu’un conflit intercommunautaire serait à l’origine de ses affrontements. « Ce genre de conflits existe, précise cette source judiciaire, mais la situation est plus grave que d’habitude ». Avant d’ajouter que « le massacre était affreux. Il a endeuillé tout le village ». 

Calme revenu

Les causes exactes sont encore floues, une enquête a été ouverte pour élucider l’affaire. Les forces de défense et de sécurité du Tchad, rapidement déployées sur place, auraient déjà interpellé 82 personnes dans le cadre de l’enquête en cours. Dès jeudi, le ministre de la Sécurité ainsi que celui de l’administration du territoire se sont rendus sur place et le calme est revenu dans le village. 

Avec Rfi

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Trump arrive aux Emirats arabes unis, dernière étape de sa virée dans le Golfe

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Trump en Arabie saoudite

Le président américain, Donald Trump, est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, troisième et dernière étape de sa tournée dans le Golfe, après l’Arabie saoudite et le Qatar, selon deux  journalistes de l’AFP.

L’avion présidentiel a atterri à l’aéroport d’Abou Dhabi, où M. Trump espère glaner de nouvelles  promesses d’investissements et de commandes, après celles déja engrangées à Riyad et Doha.

Accord historique entre Trump et le Qatar : 1 200 milliards de dollars d’investissements

Lors de son escale officielle au Qatar, le président américain Donald Trump et l’émir du pays, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ont conclu une série d’accords d’une valeur totale estimée à 1 200 milliards de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche. L’un des éléments phares de cette coopération est une commande massive d’avions Boeing par Qatar Airways.

La compagnie qatarie prévoit en effet l’achat de jusqu’à 210 appareils Boeing 777X et 787, pour un montant de 96 milliards de dollars, marquant un succès diplomatique et commercial majeur pour Donald Trump et le constructeur aéronautique américain.

Coopération renforcée et enjeux géopolitiques

En marge de la signature des contrats, les deux dirigeants ont évoqué plusieurs dossiers internationaux sensibles, dont la crise iranienne, la guerre en Ukraine, ainsi que le renforcement des liens bilatéraux dans les domaines de la défense, de l’énergie, de l’éducation, de la cybersécurité et des investissements.

Les préparatifs de la Coupe du monde de football 2026 et des Jeux olympiques de 2028, qui se tiendront aux États-Unis, ont également été abordés.

Une déclaration conjointe de coopération a été signée, ainsi que plusieurs lettres d’offre et d’acceptation concernant l’achat de drones MQ-9B et de systèmes anti-drones FS-LIDS, selon l’agence de presse qatarie.

Donald Trump a chaleureusement remercié son hôte pour l’accueil et a salué le cheikh Tamim comme un « ami de longue date et partenaire de confiance », soulignant des relations « très spéciales » entre les deux pays.

Pression sur l’Iran

Trump a exhorté le Qatar à user de son influence auprès de l’Iran pour aider à conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Washington espère notamment que Téhéran cesse de soutenir les milices régionales telles que le Hamas, le Hezbollah et les Houthis.

« J’espère que vous pourrez m’aider dans la situation avec l’Iran », a déclaré Trump lors d’un dîner officiel, appelant à une désescalade régionale et à l’abandon des ambitions nucléaires de Téhéran.

Plus tôt, à Riyad, Trump avait déjà déclaré devant les dirigeants du Golfe que l’Iran devait mettre fin à ses guerres par procuration, cesser de « soutenir le terrorisme » et renoncer de manière vérifiable à l’arme nucléaire.

Reprise du dialogue avec la Syrie

Dans un développement inédit, des dirigeants des États-Unis et de la Syrie se sont rencontrés directement pour la première fois depuis 25 ans. Le président intérimaire syrien Ahmad al-Charaa a participé à une rencontre à Riyad avec Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assisté à la réunion en visioconférence.

Cette rencontre, qualifiée d’« historique » par Damas, a permis d’aborder la lutte antiterroriste et la reconstruction économique de la Syrie. À Alep, Damas et d’autres villes, des scènes de liesse ont suivi l’annonce d’une possible levée des sanctions américaines, avec danses, applaudissements et tirs de joie.

«Ces sanctions ont été imposées à Assad, mais […] maintenant que la Syrie a été libérée, il y aura un impact positif sur l’industrie, cela stimulera l’économie et encouragera les gens à revenir», a déclaré Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d’une fabrique de savon à Alep.

Boeing et GE Aerospace, grands gagnants

L’accord avec Qatar Airways représente une victoire stratégique pour Boeing, en particulier dans un contexte concurrentiel tendu face à Airbus et ses modèles A350. Qatar Airways a choisi des moteurs GEnx de GE Aerospace pour ses Boeing 787, et le GE9X — seule option disponible — pour les 777X. Au total, 400 moteurs GE sont concernés, ce qui constitue la plus importante commande jamais enregistrée par l’équipementier américain, selon son PDG Larry Culp.

L’accord porte sur 160 commandes fermes (130 Boeing 787 et 30 777X), avec des options pour 50 appareils supplémentaires. Cette annonce a immédiatement eu un impact en Bourse : +0,6 % pour Boeing et +0,7 % pour GE Aerospace.

Donald Trump, présent lors de la cérémonie aux côtés de l’émir, du PDG de Boeing Kelly Ortberg et de celui de Qatar Airways, Badr Mohammed al-Meer, a souligné qu’il s’agissait de la plus grande commande de jets de l’histoire de Boeing.

Le 777X, toujours en phase de développement, devrait entrer en service à partir de 2026, avec un retard de six ans sur le calendrier initial. Qatar Airways en avait déjà commandé 94 exemplaires, contre 205 pour sa rivale Emirates. Fin avril, le carnet de commandes de Boeing comptait 521 777X et 828 Dreamliner 787.

Rabah Aït Abache

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Mauritanie : l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz condamné à 15 ans

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Mohamed Ould Abdel Aziz

Jugé en appel depuis le mois de novembre 2024 pour avoir abusé de son pouvoir en vue d’amasser une immense fortune, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné à une peine plus lourde qu’en première instance, ce mercredi 14 mai : il écope de quinze ans de prison ferme, au lieu de cinq ans initialement.

Après six mois d’un nouveau procès pendant lequel l’ex-président mauritanien – accusé d’avoir amassé une importante fortune quand il dirigeait le pays – a dû justifier de l’origine de sa richesse, la cour d’appel de Nouakchott a estimé, mercredi 14 mai, que celui-ci s’était non seulement rendu coupable, une nouvelle fois, d’« enrichissement illicite » et de « trafic d’influence », mais aussi de « blanchiment », ce qui l’a conduit à prononcer contre lui une peine beaucoup plus lourde que celle à laquelle il avait été condamné en première instance. 

Confirmant la confiscation de ses biens ainsi que la décision de le déchoir de tous ses droits civiques, le tribunal l’a aussi condamné à quinze ans de prison ferme au lieu de cinq ans auparavant, peine que l’ex président – qui a toujours qualifié ce procès de complot politique – a accueilli impassible, selon plusieurs témoins présents au tribunal.

«C’est injustifié, c’est d’ailleurs ça le gros problème. Qu’une décision soit sévère, on peut le comprendre. Mais qu’une peine intervienne comme cela, sans être fondée sur aucun critère légal, ça veut dire qu’il y a d’autres éléments que ceux qui sont dans la procédure qui entrent en jeu », a pour sa part réagi Taleb Khayar, l’un des avocats de l’ex président. De façon plus générale, la défense, qui promet un pourvoi en cassation, estime, elle, que la condamnation de Mohamed Ould Abdel Aziz pour « blanchiment » ne tient pas car la loi sur ce crime a été promulguée après le début du procès, affirme-t-elle.

Descente aux enfers

Face à cet argumentaire, les avocats de la partie civile affirment toutefois, à l’inverse, que la ratification par la Mauritanie d’un certain nombre de conventions internationales permettait de retenir ce délit et que la culpabilité de l’ancien président qui s’est révélé au cours de ce nouveau procès ne fait pas de doute.

«Ould Abdel Aziz n’a pas nié qu’il s’est enrichi illicitement. Voilà donc une décision historique, parce que ce n’est pas très courant qu’un chef d’État soit condamné pour corruption et pour des actes d’enrichissement illicite. On espère que cette décision aura un effet de pédagogie pour le peuple mauritanien et permettra une prise de conscience de la part de la classe politique », déclare ainsi Me Lo Gourmo Abdul.

À 68 ans et après plus de dix ans à la tête de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz devient l’un des rares ex-chefs d’État condamnés pour enrichissement illicite dans l’exercice du pouvoir.

Détenu depuis le 24 janvier 2023 après avoir déjà passé plusieurs mois en détention en 2021, il poursuit donc sa descente aux enfers sous son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui fut pourtant l’un de ses plus fidèles compagnons par le passé.

RFI

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À Marseille, la Méditerranée tatouée se dévoile en musique avec Akli D

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Akli D

Ce samedi 17 mai, à l’occasion de la Nuit Européenne des Musées, la ville de Marseille inaugure en nocturne une exposition majeure : « Tatouage. Histoires de la Méditerranée ». Une traversée artistique et historique du tatouage, de l’Antiquité à nos jours, ponctuée de performances et d’un concert de l’artiste kabyle Akli D.

La Vieille Charité, haut lieu culturel du centre historique de Marseille, accueille jusqu’au 28 septembre une ambitieuse exposition intitulée Tatouage. Histoires de la Méditerranée. Plus de 275 œuvres – objets archéologiques, peintures, vidéos, installations contemporaines – racontent les multiples vies du tatouage dans le bassin méditerranéen, entre rituels, esthétiques populaires, religions et arts contemporains.

Depuis l’Égypte ancienne, la Syrie, les Cyclades ou la Grèce jusqu’aux cités modernes comme Marseille, le tatouage s’est imposé comme une forme d’expression identitaire, tour à tour sacrée, politique, sociale ou personnelle. L’exposition s’appuie sur une approche globale de l’histoire de l’art, croisant également les études de genre, les recherches postcoloniales, et interroge la circulation des symboles, des pratiques et des corps tatoués dans cette région du monde.

L’Algérie y tient une place centrale : Denis Martinez, figure majeure de la scène artistique algérienne, présente une œuvre inédite conçue spécialement pour l’événement. Cofondateur dans les années 1960 du groupe d’avant-garde Aouchem (Tatouages), il activera cette pièce lors d’un rituel inaugural participatif.

L’exposition revient aussi sur l’influence des tatouages traditionnels nord-africains sur les avant-gardes artistiques et féministes. Des œuvres rares de Choukri Mesli, Samta Benyahia, Farid Belkahia, Lalla Essaydi, El Meya ou encore Ahmed Cherkaoui (dont deux dessins acquis récemment par la Ville de Marseille) sont présentées pour la première fois au public.

Une nuit inaugurale entre rituel berbère, art et musique

La soirée du 17 mai sera l’occasion d’un grand moment festif et poétique :

À 20h, Denis Martinez dévoilera Anebdou. Les sept points inauguraux : un rituel inspiré des traditions kabyles, au cours duquel sept personnes apposeront des symboles d’abeilles sur son œuvre, en présence de la chanteuse Nadia Ammour, qui interprétera un chant traditionnel.

À partir de 21h, le public vibrera au son de la troupe Idebalen, formation marseillaise inspirée des rythmes kabyles (ghaïta, bendir, tambour), puis du concert de Akli D, grande voix de la musique kabyle contemporaine. Militant infatigable de la paix, du vivre-ensemble et des libertés, Akli D. fusionne depuis plus de 20 ans les sonorités kabyles, afro-beat, reggae, rock et chaâbi, sur toutes les grandes scènes du monde, aux côtés de Manu Chao, Femi Kuti ou Les Ogres de Barback.

Parallèlement, les visiteurs pourront découvrir des tatouages éphémères au jagua avec Henna Daddou, un photobooth, un café éphémère ainsi que l’installation immersive Mère We Sea de Laure Prouvost dans la chapelle.

Une jeunesse en médiation

Un projet pédagogique mené avec les élèves du lycée Périer de Marseille propose une médiation originale dans les salles, avec un dialogue entre tatouages méditerranéens et arts corporels d’autres continents, en collaboration avec le Musée des Arts Africains, Océaniens et Amérindiens (MAAOA).

Djamal Guettala

Infos pratiques :

Exposition « Tatouage. Histoires de la Méditerranée »

Du 17 mai au 28 septembre 2025 – Centre de la Vieille Charité, Marseille

Inauguration : samedi 17 mai, de 19h à minuit – Entrée libre

Concert Akli D : 21h

Renseignements : www.musees.marseille.fr

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Jacqueline Brenot, entre l’ombre et la lumière de l’enfance algéroise

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Jacqueline Brenot

Avec Autant en emporte l’enfance, son huitième ouvrage, Jacqueline Brenot nous livre un récit rare, à la croisée de la mémoire intime et de l’histoire collective. Publié chez L’Harmattan, dans la collection Graveurs de Mémoire, le livre s’inscrit dans la grande tradition des témoignages littéraires qui questionnent le passé pour éclairer le présent.

Nous sommes dans les années 1950, à Alger. Une enfant grandit au bas de La Casbah, dans la blancheur aveuglante de la ville coloniale. Son regard, affûté par l’innocence et la conscience naissante, capte les dissonances d’un monde inégal : des rues où les enfants ne partagent ni les mêmes langues, ni les mêmes droits, des gestes d’humiliation, des silences lourds de secrets, et les premières rumeurs d’une guerre qui s’annonce.

Jacqueline Brenot donne voix à cette enfant avec une justesse bouleversante. À travers elle, c’est toute une époque qui se raconte : celle d’un pays sous domination, d’un peuple en résistance, d’une famille prise dans le tumulte. Le père, engagé dans le combat pour l’indépendance, devient une figure lumineuse, discrète mais essentielle, dans ce cheminement vers la conscience.

L’écriture, fine et pénétrante, évite l’écueil du pathos. Elle creuse la mémoire comme on sculpte une plaque sensible : chaque souvenir, chaque émotion, chaque fragment de vie est gravé avec pudeur, mais sans concession. Ce n’est pas seulement un récit d’enfance : c’est un livre sur la construction d’un regard, sur l’injustice comme fracture première, sur la dignité comme repère fondateur.

Jacqueline Brenot, née en Algérie, partage aujourd’hui sa vie entre la région parisienne et Alger. Professeure de Lettres, plasticienne lettriste, chroniqueuse littéraire depuis 2018, elle signe ici une œuvre d’une grande puissance évocatrice. Autant en emporte l’enfance résonne bien au-delà de ses pages — il interroge notre rapport à l’Histoire, à l’oubli, à l’altérité, et à la transmission.

Chez L’Harmattan, dans une collection dédiée aux voix de la mémoire, ce récit s’impose comme un hommage vibrant à l’Algérie plurielle, douloureuse, mais profondément vivante.

Djamal Guettala

NB. L'autrice sera présente au salon du livre du Maghreb prévu à Paris les 28 et 29 juin. 
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Homosexualité et l’université de Ouargla : la liberté académique en question 

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Université de Ouergla

L’affaire suscitée par une question d’examen posée à la Faculté des langues étrangères de l’Université de Ouargla relance le débat sur la place des sujets sensibles dans l’enseignement supérieur algérien. Une enseignante d’anglais a été rappelée à l’ordre – et vraisemblablement sanctionnée – pour avoir proposé un texte abordant la question des « homosexuels persécutés » dans le cadre d’un contrôle de compréhension.

Dans un communiqué daté du 14 mai 2025, la faculté explique que l’examen visait uniquement à évaluer les compétences linguistiques, et non à « choisir les thématiques abordées ou à les problématiser ». Le texte en question, inséré dans une série de questions à choix multiples, portait sur un groupe social minoritaire victime de discriminations. Mais la direction de la faculté juge que « le sujet n’avait pas été validé » et qu’il a été découvert « après sa distribution aux étudiants », ce qui justifierait une enquête administrative.

Le ton du communiqué, s’il se veut apaisant, trahit surtout une gêne institutionnelle : « L’administration rejette toute responsabilité dans ce qui est considéré comme une erreur individuelle », peut-on y lire. Une formulation qui, loin de défendre la liberté pédagogique, suggère une volonté de se dissocier d’un contenu jugé inapproprié au regard du « cadre constitutionnel, académique, moral, éthique et culturel de notre société ».

Cette réaction soulève des interrogations de fond. Pourquoi un sujet évoquant une réalité sociale – celle des personnes à tendance homosexuelle – serait-il jugé incompatible avec l’enseignement universitaire ? Pourquoi voit-on dans cette évocation une atteinte aux « constantes nationales » plutôt qu’un levier de réflexion critique pour les étudiants ?

En optant pour la condamnation plutôt que l’explication, l’université donne l’image d’une institution frileuse, enfermée dans une logique de conformité. Elle se défend au nom de l’ordre moral, en affirmant que le contenu incriminé « ne reflète pas la vision de l’institution ». Mais ce que cette affaire révèle surtout, c’est une forme d’auto-censure rampante et une incapacité à intégrer certains débats dans l’espace académique.

Ce choix de l’évitement n’est pas sans conséquence. Il contribue à renforcer l’idée que certains phénomènes – l’homosexualité, les droits des minorités, les questions de genre – doivent rester dans l’angle mort du discours public, comme s’ils n’existaient pas. Or, l’université n’est-elle pas censée être le lieu du questionnement, de l’ouverture et de la confrontation aux réalités complexes du monde ?

En préférant taire le sujet et sanctionner l’enseignante, l’administration renonce à sa mission de formation de l’esprit critique. Elle envoie un message inquiétant : certains thèmes sont interdits de discussion, même dans un cadre académique strictement linguistique.

À l’heure où l’enseignement supérieur aspire à des standards internationaux, il est urgent que l’université algérienne accepte de regarder en face les tensions et contradictions de la société qu’elle sert. Car refuser le débat, c’est aussi refuser le progrès.

Samia Naït Iqbal

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Intempéries : trois décès et plusieurs blessés près de Djelfa 

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Intempéries

Les violentes intempéries qui frappent le nord de l’Algérie et les Hauts-Plateaux depuis trois jours ont engendré des conséquences tragiques, tant sur le plan humain que matériel. Un bilan établi par les services de la Protection civile révèle qu’un accident survenu dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mai 2025, à Ouled Abid Allah, dans la wilaya de Djelfa, a coûté la vie à trois passagers d’un bus de transport de voyageurs et blessé 33 autres. Une 4e victime est signalée.

Les trois victimes ont été transportées à la morgue de l’hôpital Moudjahid Hathat-Boubakeur de Djelfa, où l’un des blessés, souffrant d’une blessure à la main, a été admis en urgence médico-chirurgicale. La brigade de gendarmerie de Djelfa a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame. Toujours dans la wilaya de Djelfa, la Protection civile a également secouru sept personnes bloquées dans leurs véhicules en raison de la montée des eaux.

Dans la wilaya voisine de M’sila, les équipes de la Protection civile sont intervenues dans la commune de Ben Sarour pour évacuer les occupants de quatre véhicules et d’un camion pris au piège par les inondations. Elles ont également déploré la perte de 43 moutons suite à l’effondrement d’un mur, tout en parvenant à sauver 10 autres moutons et 8 chèvres.

Par ailleurs, la wilaya de Tiaret est également touchée. Dans la commune de Zmalet El Emir Abdelkader, la crue de l’Oued Touil a piégé trois personnes, et une opération de sauvetage est actuellement en cours. De plus, dans la commune de Faidja, quinze personnes se sont retrouvées isolées dans deux tentes en raison de la montée des eaux de ce même oued.

La rédaction

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Investissement de l’AFD au Sahara occidental : un nouveau pavé dans la mare des relations franco-algériennes

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AFD

L’Agence française de développement (AFD) va investir au Sahara occidental avec l’approbation du Maroc, selon l’AFP. Ce qui va rendre plus fous Tebboune et son clan.

En attendant le consulat américain à Dakhla, la France accélère son rapprochement avec le Maroc par le biais d’investissement. L’agence de presse française précise que les investissements seront orientés vers des programmes de développement social et économique. Les fonds seront destinés à des projets liés à l’environnement, à l’approvisionnement en eau et à d’autres programmes de développement social et économique.

L’AFD a annoncé qu’elle investirait 167 millions de dollars au Sahara occidental en 2025 et 2026, à la suite d’une visite de son président, Rémy Rioux, dans la capitale marocaine, Rabat, et au Sahara occidental, où il a rencontré des membres du gouvernement et des responsables locaux.

L’investissement, qui s’élève à 150 millions d’euros, intervient dans un contexte de fortes turbulences diplomatiques : la décision française coïncide avec une nouvelle escalade des tensions entre Paris et Alger, marquée par une expulsion réciproque de diplomates au cours de la première quinzaine du mois de mai. Un épisode qui témoigne de la dégradation continue des relations bilatérales depuis plusieurs mois.

Un conflit oppose depuis 1975 le Maroc, qui considère le Sahara occidental comme faisant partie de son territoire, et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui milite pour la création d’un État indépendant, la République arabe sahraouie démocratique.

L’AFD a précisé dans un communiqué que les fonds seraient destinés à des projets liés à l’environnement, à l’approvisionnement en eau et à d’autres initiatives de développement social et économique dans les provinces du sud, comme les désigne le gouvernement marocain.

Le président français Emmanuel Macron a récemment réaffirmé son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et à son plan d’autonomie, présenté comme la seule voie réaliste vers une résolution du conflit. Ce positionnement, applaudi par Rabat, continue d’irriter Alger, qui voit dans cet appui une remise en cause du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

En octobre dernier, Emmanuel Macron s’était rendu à Rabat, où des accords économiques d’une valeur de plus de 10 milliards de dollars avaient été conclus. Dans la foulée, la France avait annoncé l’ouverture prochaine d’un centre culturel dans la région ainsi que la mise en place de services consulaires pour traiter les demandes de visa.

Cette série de gestes en faveur du Maroc tranche nettement avec la dégradation des relations franco-algériennes. Pour l’Algérie, qui considère le Sahara occidental comme un territoire occupé, l’engagement économique de la France en faveur du Maroc — à travers l’Agence française de développement (AFD), bras armé de sa coopération internationale — va à l’encontre du processus onusien de règlement d’un conflit qu’elle qualifie de question de décolonisation.

Dans ce climat diplomatique tendu, l’investissement français s’apparente à un nouveau pavé dans la mare des relations franco-algériennes, déjà marquées par une hostilité croissante.

Parallèlement, l’Algérie, qui érige la défense de l’indépendance du Sahara occidental en pilier de sa politique étrangère, se retrouve de plus en plus marginalisée sur la scène internationale  n’arrivant  plus à mobiliser des soutiens en faveur de sa position sur l’autodétermination du peuple Sahraoui. 

Depuis 2020, le Maroc a renforcé ses appuis diplomatiques, bénéficiant du soutien des États-Unis, d’Israël, de l’Espagne — ancienne puissance coloniale — ainsi que de plus de 24 pays africains et arabes. Outre la France, les Etats-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la Roumanie (eh oui ce pays qui nous a vendu des milliers de moutons), il y a nombre de pays arabes, comme l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Irak, le Qatar, le Liban…

En engageant l’Agence française de développement (AFD) sur le territoire saharien, la France semble désormais s’inscrire dans cette dynamique favorable à Rabat.

De son côté, le Front Polisario, qui s’est retiré du cessez-le-feu négocié sous l’égide de l’ONU, demeure résolu à poursuivre sa lutte pour l’indépendance. Bien que le conflit reste gelé, la multiplication d’initiatives unilatérales, à l’image de celle de l’AFD, risque de compromettre davantage les efforts visant une solution « politique » et « mutuellement acceptable », telle que préconisée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

La rédaction

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Affaire Lamine Belghit : vers la libération conditionnelle du prévenu ?

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Mohamed Lamine Belghit
Le nihiliste et raciste Mohamed Lamine Belghit

Incarcéré pour atteinte à l’unité nationale, outrage aux symboles de la nation et incitation à la haine… va-t-on vers la libération conditionnelle de Mohamed Lamine Belghit ?

Si c’est le cas, le camp arabo-baathiste qui s’est mobilisé derrière ce sinistre négationniste de la civilisation amazighe aura prouvé sa puissance au sein des hautes sphères du pouvoir.

L’affaire de l’enseignant d’histoire Lamine Belghit continue de faire couler beaucoup d’encre. À quelques jours de la délibération décisive prévue pour le 21 mai 2025 par la chambre d’accusation de la cour d’Alger, de nombreux observateurs s’interrogent : se dirige-t-on vers une libération conditionnelle de l’universitaire, actuellement placé en détention provisoire ?

Le dossier, enrôlé de manière remarquablement rapide, a été examiné récemment par la juridiction compétente   dans un climat de vives tensions politiques et sociales. L’enseignant, qui exerce à l’université d’Alger, fait face à de lourdes accusations après des propos polémiques tenus lors d’une interview diffusée sur la chaîne « Sky News Arabia ».

Il y affirmait avec un cynisme diabolique que « l’amazighité est un projet sioniste et français ». Des propos jugés comme une atteinte à l’unité nationale et à la Constitution par le parquet, qui a immédiatement ouvert une enquête judiciaire.

Mohamed Lamine Belghit est poursuivi pour des chefs d’inculpation graves : atteinte à l’unité nationaleoutrage aux symboles de la nation et incitation à la haine et à la discrimination à travers les médias.

Des accusations qu’il a catégoriquement rejetées au cours de l’enquête, affirmant que ses propos avaient été sortis de leur contexte et qu’il abordait la question amazighe d’un point de vue strictement académique.

Mais au-delà des aspects judiciaires, l’affaire a pris une tournure éminemment politique. Plusieurs partis et associations, notamment issus du courant arabo-islamiste, exercent une forte pression pour obtenir la libération du professeur. Parmi eux, le président du Mouvement de la construction nationale, le sinistre Abdelkader Bengrina, a appelé le chef de l’État à intervenir, invoquant le parcours patriotique de l’enseignant et dénonçant une dérive autoritaire contre la liberté d’expression.

L’islamiste Bengrina serait bien inspiré de méditer ceci : le statut de fils de chahid de Belghit ne le place pas au-dessus des lois, encore moins quand il s’attaque à la dimension amazighe, fondatrice de l’Afrique du Nord et aux constantes nationales — ces mêmes fondements qu’il brandit habituellement en étendard.

À l’opposé, des formations progressistes, à l’image du Front des forces socialistes (FFS), estiment que les propos de Belghit dépassent les limites acceptables du débat public et constituent une agression directe contre l’un des fondements de l’identité algérienne. La question amazighe, inscrite dans la Constitution comme composante essentielle de la nation, ne saurait, selon eux, faire l’objet de tels amalgames.

Dans ce climat tendu, la justice algérienne se retrouve à la croisée des chemins. Doit-elle maintenir en détention un universitaire controversé au nom de la cohésion nationale, ou au contraire, céder à une partie de l’opinion qui voit dans cette affaire une menace pour la liberté académique ?

Il est à noter que le statut même de Lamine Belghit en tant qu’ »historien » fait débat : plusieurs universitaires remettent en cause sa légitimité scientifique, soulignant une approche jugée militante et peu rigoureuse dans ses interventions médiatiques.

La décision attendue le 21 mai ne tranchera pas définitivement sur le fond, mais elle donnera un signal fort sur la manière dont les autorités entendent gérer ce dossier explosif. En attendant, le débat continue de diviser profondément la société algérienne traversée par de larges fractures, aggravée depuis que le défunt Ahmed Gaïd Salah a décidé de mener la traque des militants amazighs et leur emblème. Ce même général qui a imposé Tebboune à la présidence en décembre 2019. On en est là, si Gaïd Salah est enterré, le poison de la Badissia Novembria est dans la société algérienne désormais.

Samia Naït Iqbal

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Crise diplomatique : les exportations françaises vers l’Algérie chutent de 20 %, selon Le Figaro

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Importations

Les tensions diplomatiques entre Paris et Alger ont commencé à peser lourdement sur les échanges commerciaux. D’après Le Figaro, les exportations françaises vers l’Algérie ont chuté d’environ 20 % au premier trimestre 2025, passant sous la barre du milliard d’euros (992 millions contre 1,25 milliard un an plus tôt).

Ce recul s’expliquerait en grande partie par la crise politique déclenchée à l’automne 2024, après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Plusieurs signaux laissent entrevoir un durcissement des relations économiques : complexification des procédures douanières, exclusion supposée des entreprises françaises de certains appels d’offres publics (blé, poudre de lait), et obstacles à la reprise d’activité pour Renault et Renault Trucks.

Si les autorités algériennes démentent toute mesure ciblée, de nombreuses entreprises françaises font état de difficultés croissantes. Certaines ont même dû rerouter leurs livraisons via d’autres ports européens, générant des surcoûts.

La Chambre de commerce algéro-française (CCIAF) minimise toutefois l’ampleur du repli, estimant qu’il s’agit plus d’un signal politique que d’une rupture économique. Mais la baisse de la présence française au salon Batimatec d’Alger en mai, largement surpassée par la Turquie, l’Italie ou l’Espagne, illustre un recul préoccupant.

Avec 6 000 PME françaises exportant vers l’Algérie, deuxième marché africain pour la France, les inquiétudes grandissent. Le président de la CCIAF, Michel Bisac, appelle à l’apaisement, espérant un retour au dialogue après les échéances politiques à venir en France.

Samia Naït Iqbal

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Le Pape Léon XIV a exprimé, ce vendredi, son profond désir d’effectuer une visite en Algérie, la terre qui a vu naître l’un des...

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Léon XIV

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