Tebboune et Chanegriha : une diarchie sans vision et hors d'âge.
Le pouvoir algérien s’illustre par une singularité qui devient une règle : il ne gouverne pas en prévoyant, mais en réagissant. Son horizon n’est jamais celui d’une réforme ou d’une construction d’avenir, mais celui d’une survie immédiate.
Introduction. Chaque crise, chaque drame, chaque scandale est pour lui une menace qu’il faut neutraliser dans l’instant, non pas pour protéger les citoyens, mais pour sauver l’image du régime.
C’est un pouvoir qui connaît trop bien les failles du système (corruption endémique, clientélisme généralisé, vétusté des infrastructures), mais qui s’interdit d’y toucher, car y remédier reviendrait à ébranler les fondations mêmes de son édifice. Dès lors, une logique s’impose : laisser pourrir, puis réagir quand le pourrissement éclate au grand jour.
Le régime algérien n’est pas un pouvoir qui ignore les défaillances. Bien au contraire, il les connaît intimement, il sait que la corruption gangrène toutes les strates de l’administration, que le clientélisme bloque l’ascension des compétences, que les infrastructures vieillissantes mettent chaque jour en péril la vie des citoyens. Mais ce savoir n’ouvre sur aucune volonté d’action, car agir reviendrait à défaire les ressorts qui assurent sa propre reproduction.
Réparer les failles, c’est remettre en cause les réseaux d’intérêts, briser les circuits occultes, ébranler l’économie de la rente et de la complaisance. Autrement dit, se tirer une balle dans le pied. Le pouvoir choisit donc une autre voie : maintenir les dysfonctionnements, tolérer le chaos, mais en gardant la main sur son exploitation politique.
II. La logique du pompier : la spectacularisation des réponses
Le pouvoir algérien n’agit jamais dans l’ombre de la prévention, mais toujours sous les projecteurs de l’urgence. Sa méthode est celle du pompier : attendre que l’incendie éclate, puis accourir en brandissant des solutions rapides et spectaculaires. Non pas pour réparer le mal à sa racine, mais pour mettre en scène une autorité qui se veut ferme et efficace.
Cette spectacularisation de l’action publique se lit dans la rapidité théâtrale des procès, comme celui des jeunes d’Aïn Fekroun : moins de soixante-douze heures pour prononcer une peine de quinze ans de prison et une amende colossale. La justice ne se présente pas ici comme une institution impartiale, mais comme un instrument de communication. Il ne s’agit pas de rendre justice, mais de rassurer l’opinion par un châtiment exemplaire. Ainsi, chaque drame social devient l’occasion d’une démonstration d’autorité, là où l’absence de politique préventive aurait rendu cette démonstration inutile.
III. L’instrumentalisation de la souffrance et le rachat du silence
Quand la tragédie frappe, le pouvoir ne voit pas des citoyens brisés, mais des occasions de restaurer son image. La souffrance devient une ressource politique, à exploiter puis à acheter. L’exemple du bus vétuste tombé dans l’oued d’El-Harrach en est révélateur : au lieu d’ouvrir un chantier sérieux sur l’état délabré du parc de transport, toléré grâce à la corruption et à l’indifférence, le régime a choisi la voie la plus rapide, celle d’indemniser les familles à coups de millions. Un geste tapageur, destiné à calmer les colères et à acheter le silence, sans jamais s’attaquer aux causes profondes. De la même manière, chaque catastrophe devient une scène où l’État s’exhibe en bienfaiteur. Mais cette générosité de façade n’est qu’un masque : derrière l’indemnité offerte, il y a une responsabilité évacuée.
Les familles endeuillées ne sont pas reconnues comme des victimes de la négligence d’un système, mais transformées en figurants d’un spectacle où l’État se pose en sauveur.
Par conséquent, le pouvoir algérien n’est pas un architecte d’avenir, mais un gestionnaire de survie. Il ne bâtit pas, il colmate. Il ne réforme pas, il maquille.
Chaque drame révèle la même mécanique : tolérer les causes profondes parce qu’elles font partie du système, puis capitaliser sur les conséquences en jouant les pompiers et les bienfaiteurs. Cette logique condamne le pays à rejouer éternellement le même scénario : catastrophes prévisibles, réactions spectaculaires, indemnités ostentatoires, puis retour au statu quo. Tant que ce cercle vicieux perdure, l’État ne sera jamais au service des citoyens, mais uniquement au service de sa propre survie.
Les chaînes de télévision ont manqué de retenue lors du drame d'oued El Harrach
Au lendemain du drame survenu à Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 18 personnes dans la chute d’un bus vétuste du haut d’un pont, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRAV) a publié, samedi, un communiqué au ton ferme. Elle y dénonce des « dérives professionnelles » relevées dans la couverture médiatique de la catastrophe et rappelle aux chaînes de télévision leurs obligations en matière de respect de la dignité humaine et de la vie privée.
L’ANIRAV dit avoir constaté « des violations manifestes » de la déontologie. Certaines chaînes ont notamment filmé des blessés dans les salles de réanimation et harcelé des proches de victimes en état de choc, transformant la tragédie en « matière à sensation » destinée à accroître l’audience et les interactions sur les réseaux sociaux.
L’Autorité rappelle que ces pratiques constituent une infraction aux dispositions de la loi n° 23-20 sur l’audiovisuel ainsi qu’au décret exécutif n° 24-250, qui interdit toute atteinte à la dignité des personnes, l’exploitation de la souffrance humaine et impose des précautions lors de la diffusion d’images choquantes. Elle souligne que « la liberté d’informer implique des responsabilités » et prévient qu’elle « ne tolérera aucun manquement portant atteinte à la dignité des citoyens et à la réputation de la profession ».
Appel à une information de qualité
Plutôt que de céder à l’émotion et à la recherche du sensationnalisme, l’ANIRAV exhorte les rédactions à privilégier « les enquêtes de terrain, la vérification rigoureuse des faits et la protection des familles endeuillées et des espaces médicaux ».
Le communiqué de l’ANIRAV témoigne de la volonté des pouvoirs publics de resserrer le contrôle sur les pratiques médiatiques, dans un paysage marqué par une forte concurrence entre chaînes privées et une quête permanente de visibilité. La catastrophe d’Oued El Harrach, au-delà de son impact humain, agit ainsi comme un révélateur des tensions persistantes entre liberté d’informer, impératifs économiques et exigences éthiques.
Il est sans doute l’un des personnages politiques les plus clivants, les plus insaisissables et pourtant les plus cohérents dans leur déraison calculée. Trublion, Rachid Nekkaz n’est ni un idéologue classique, ni un militant de formation. Il est d’abord un corps en mouvement, une voix amplifiée par les réseaux, un homme qui a décidé de bousculer les règles du jeu, quitte à en sortir brûlé.
Mais un homme seul qui a cru trop à sa popularité et aux effets de ses discours. Très vite, il a été rattrapé par les réalités algériennes. Dans Mon combat contre la dictature algérienne (Max Milo, 2022), l’ancien candidat à tout – de la présidentielle française à la libération symbolique du peuple algérien – revient sur un parcours unique en son genre. Ce livre, loin de se limiter à une autobiographie militante, est une fresque humaine et politique, portée par un récit souvent poignant, parfois chaotique, mais toujours sincère.
L’histoire commence avec un pacte filial, scellé au chevet de son père mourant : « Fais quelque chose pour l’Algérie. » Une phrase qui va bouleverser le destin de ce Franco-Algérien, philosophe de formation, homme d’affaires autodidacte, provocateur médiatique devenu, contre toute attente, l’un des visages du Hirak.
Une politique incarnée, pas calculée
Nekkaz n’a jamais appartenu à une école, à un courant, à une ligne idéologique. Il est sa propre école, faite d’improvisation assumée, de coups d’éclat spectaculaires, de fidélité à quelques principes : la liberté, la dignité, la justice. Ce sont ces trois idées qui l’ont poussé à renoncer en 2013 à sa nationalité française pour se conformer à la Constitution algérienne, dans l’espoir – vite déçu – de se présenter à la présidentielle de 2014. Un acte lourd de conséquences, mais révélateur de sa logique interne : être en règle pour mieux briser les règles.
Le récit de ses 443 jours de prison, de ses mobilisations contre les biens mal acquis, de ses marches à travers les wilayas, ou encore de son combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps, dessine une trajectoire d’engagement sans équivalent. Là où d’autres négocient, s’adaptent, rentrent dans le rang, lui a préféré le tumulte, le risque, l’outrage parfois, mais avec une volonté farouche de rester libre, jusqu’au bout.
Ce que montre surtout le livre, c’est la solitude de l’engagement en contexte autoritaire. Ni encadré, ni sponsorisé, Nekkaz s’est fait une place à coups de vidéos postées sur Facebook, de meetings improvisés dans les villages, et d’actions de terrain menées souvent à ses frais. Ce n’est pas un opposant au sens classique du terme. C’est un empêcheur de tourner en rond, un agitateur public qui sait que son plus grand pouvoir n’est pas de conquérir le pouvoir, mais de forcer celui-ci à se dévoiler. Il a cru à son destin national.
Son arrestation, sa détention sans procès équitable, et sa résidence surveillée prolongée – aujourd’hui encore floue dans ses modalités – ont renforcé sa stature. Non pas comme leader charismatique incontesté, mais comme symbole vivant d’une Algérie qui veut briser le plafond de verre, qui ne supporte plus que des figures indépendantes soient neutralisées, exclues, effacées.
Il est vrai toutefois que depuis la grâce présidentielle dont il a bénéficié, on ne l’entend plus pourfendre le régime ni évoquer la lamentable situation des droits humains et des libertés en Algérie. Il estime sans doute qu’il a donné sa part.
Entre grandeur et démesure
Lire Rachid Nekkaz, c’est aussi mesurer ce que peut produire un individu porté par un mélange de culot, de conviction, et de démesure. Il agace, il séduit, il divise. Mais il oblige à penser. À penser l’Algérie autrement : non pas à travers des sigles, des clans, des traditions figées, mais par la force d’un récit personnel mis au service du collectif. On ne sait pas s’il ira jusqu’au bout, s’il survivra politiquement à l’usure ou à l’oubli. Mais une chose est sûre : il a déjà laissé une empreinte, peut-être désordonnée, peut-être imparfaite, mais inoubliable.
Et dans un pays où les figures libres sont souvent vite brisées, cela relève déjà d’un exploit.
Le Hezbollah, longtemps état dans l’Etat au Liban, traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Affaibli par une guerre dévastatrice en 2024 contre Israël, qui a décimé une grande partie de sa direction et anéanti une part importante de son arsenal, le mouvement chiite subit aujourd’hui des pressions sans précédent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Dans ce contexte tendu, le chef adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a vivement critiqué vendredi le gouvernement libanais, l’accusant de « livrer le pays » à Israël en poussant au désarmement de la milice. Il a mis en garde contre une guerre civile, des propos que le Premier ministre Nawaf Salam a jugés « totalement inacceptables ».
Un tournant après des années de domination
Fondé dans les années 1980 avec le soutien de l’Iran, le Hezbollah a longtemps été considéré comme la « résistance » face à Israël, notamment après le retrait israélien du sud du Liban en 2000. Grâce à sa force militaire et à son réseau social, il est devenu un acteur central de la vie politique libanaise.
Mais la guerre de 2024 a marqué un tournant. Israël, dans une campagne militaire d’envergure, a infligé de lourdes pertes au Hezbollah, détruisant des dépôts d’armes stratégiques et visant des cadres de haut rang. Depuis, l’influence du mouvement a nettement reculé, et son image de force invincible est sérieusement entamée.
Le gouvernement libanais opte pour le désarmement
Face à la pression croissante des États-Unis et à la menace d’une reprise des hostilités, le gouvernement libanais a demandé, le 5 août, à l’armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah d’ici fin 2025. Une décision sans précédent, qui s’inscrit dans le cadre de l’application du cessez-le-feu négocié fin 2024 sous médiation américaine, après plus d’un an de violences.
Naïm Qassem a immédiatement rejeté cette initiative, dénonçant une soumission du gouvernement à un « agenda américano-israélien ». Lors d’un discours télévisé, il a affirmé que « la résistance ne rendra pas les armes tant que l’agression et l’occupation israéliennes se poursuivront », tout en promettant que le Hezbollah était prêt à « livrer bataille, quel qu’en soit le prix ».
Des tensions au sommet de l’État
Le Premier ministre Nawaf Salam a réagi avec fermeté sur X (ex-Twitter), en qualifiant les propos de Qassem de « menace implicite de guerre civile ». Il a insisté sur le fait que les décisions du gouvernement étaient « souveraines et purement libanaises », rejetant toute ingérence extérieure.
Le président Joseph Aoun et le Premier ministre ont également adressé un message clair au représentant iranien en visite à Beyrouth, Ali Larijani : aucune interférence dans les affaires internes du Liban ne sera tolérée. Une prise de position rare et directe, qui marque un durcissement de ton inédit envers Téhéran.
Reconstruire ou replonger dans le chaos ?
Selon la Banque mondiale, le coût de la reconstruction post-guerre est estimé à 11 milliards de dollars. Or, comme l’a rappelé Nawaf Salam, « sans stabilité ni sécurité, aucun espoir de redressement économique n’est possible ». Le Premier ministre a souligné que les Libanais avaient « le droit à la paix », dans un pays épuisé par des années de crise politique, économique et sécuritaire.
Malgré cela, le Hezbollah continue d’accuser Israël de violer le cessez-le-feu en menant des frappes au Liban Sud et en occupant certaines positions. De son côté, Israël affirme cibler les infrastructures du mouvement pour empêcher sa reconstruction et menace d’élargir ses opérations si le processus de désarmement n’aboutit pas.
Naïm Qassem a également révélé que le Hezbollah et son allié Amal avaient décidé de suspendre temporairement les manifestations prévues, afin de privilégier le dialogue et éviter une confrontation directe. Mais il a averti que si le plan de désarmement était maintenu, « des manifestations massives » pourraient reprendre, y compris « jusqu’à l’ambassade des États-Unis ».
Alors que le Liban tente de tourner la page d’un conflit meurtrier, le sort du Hezbollah divise profondément le pays. Pour certains, il reste un rempart contre Israël. Pour d’autres, il est devenu un obstacle à la paix et à la souveraineté nationale. Ce qui est certain, c’est que son avenir n’a jamais été aussi incertain.
La garde à vue de l’ancien Premier ministre malien Choguel Maïga au Pôle national économique et financier de Bamako, a été prolongée jusqu’au lundi 18 août (il est en garde à vue depuis le 12 août). Il fait l’objet d’enquêtes pour détournements présumés de deniers publics. Ses partisans et proches se disent inquiets des restrictions dont il fait l’objet.
S’il reste bien retenu jusqu’à lundi, Choguel Maïga aurait finalement passé six jours en garde à vue au total. C’est un record pour un ancien Premier ministre malien dans les mailles de la justice. Pour le moment, celui qui était au pouvoir entre 2021 et 2024, demeure retenu au Pôle national économique et financier de Bamako, où sa garde à vue vient tout juste d’être prolongée.
Ses partisans et proches se font entendre et le plaignent : ses téléphones portables lui ont été retirés, il n’aurait plus droit aux visites et sa famille est sans nouvelles précises. Au Pôle économique et financier de Bamako, il n’a pas à ce jour subi de traitements physiques dégradants, mais ses conditions d’existence sont difficiles. Jusqu’à ce vendredi, il passerait une bonne partie de la nuit plutôt assis.
Ex-allié
D’après nos informations, son dossier a été transféré à la Cour suprême de Bamako qui devrait le recevoir ce lundi. Puis, la chambre criminelle décidera de la suite. Inculpation ou pas ? Placement sous mandat de dépôt ou non ? Ex-allié du régime, limogé en novembre dernier, il va devoir patienter encore un peu pour connaître son sort.
Depuis plusieurs jours, Bamako est secouée par une série d’arrestations d’officiers supérieurs de l’armée.
Le RCD dénonce le pouvoir autoritaire qui gangrène l'Algérie
Réuni à Alger le 15 août, le Secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rendu publique une déclaration dans laquelle il dresse un constat sévère de la situation nationale. Blocages politiques, autoritarisme, paralysie économique… rien n’est oublié.
Le parti démocrate dénonce la dérive autoritaire du régime, l’aggravation de la crise sociale et éducative, ainsi que l’absence de vision économique, tout en appelant à une alternative démocratique crédible.
Dérives autoritaires et blocages politiques
Dans sa déclaration, le RCD estime que le pays est « pris au piège de la tyrannie », où les institutions se réduisent à « l’allégeance à un dirigeant » plutôt qu’à un mandat populaire. Pour le parti, il devient impératif d’ouvrir un horizon politique « sérieux et crédible » afin d’éviter le chaos.
La formation met également en avant l’importance de la déclaration commune signée récemment avec deux autres partis contre la nouvelle loi minière, perçue comme une menace pour les richesses nationales. Pour le RCD, seule une action collective et coordonnée peut contrer la « précipitation » du pouvoir, motivée par le tarissement des recettes pétrolières et gazières.
Crise sociale et effondrement éducatif
Le parti tire la sonnette d’alarme sur la montée de la violence sociale, alimentée par « un cocktail explosif de radicalisme religieux, de prosélytisme agressif et de propagation des drogues ». La cohésion nationale est, selon lui, gravement menacée. Le secteur de l’éducation est particulièrement pointé du doigt : absence de vision, décisions improvisées et emprise idéologique fragilisent l’avenir du pays. Le RCD appelle à restaurer la neutralité de l’école publique et à protéger l’enseignement des influences rétrogrades.
Déclin économique et politiques incohérentes
Sur le plan économique, le parti s’appuie sur les données de l’Office national des statistiques qui confirment la dégradation des indicateurs : chute des réserves de change, baisse des exportations et absence de diversification hors hydrocarbures. Les mesures récentes du gouvernement en matière de commerce et d’importations sont qualifiées de « rustines », révélatrices d’une gestion improvisée et aggravant inflation et ralentissement économique.
Position sur les dossiers internationaux
À l’international, le RCD condamne avec force l’agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie, dénonçant le silence des grandes puissances. Concernant la France, le parti appelle à privilégier le dialogue pour redéfinir des relations pacifiées et constructives, fondées sur l’histoire commune et les intérêts partagés.
Un parti sous pression mais résolu
Face aux critiques et aux divisions internes, le RCD affirme rester fidèle à son héritage démocratique et rejette toute tentative de réécriture de son histoire militante. Le parti réaffirme son ambition : engager une transition démocratique et reconstruire un État digne des sacrifices consentis par les générations de militants et à la hauteur des ressources du pays.
Les matchs JS Kabylie -USM Alger et MC Alger- CR Belouizdad, comptant pour la première journée du championnat de Ligue 1 Mobilis initialement prévus entre le 21 et 23 août, ont été reportés à une date ultérieure, a indiqué la Ligue de football professionnel (LFP).
La participation de plus de trois joueurs de ces clubs au Championnat d’Afrique des nations CHAN2024, actuellement en cours au Kenya, Ouganda et Tanzanie, explique la décision de la LFP de reporter ces deux affiches alléchantes de la journée inaugurale de la saison footballistique 2025-2026.
D’autre part, la LFP a fixé les horaires des six autres rencontres au programme de cette première journée de compétition qui s’étalera sur trois jours (21,22 et 23 août 2025).
Un décret exécutif déclarant l’utilité publique pour la réalisation de deux sections du projet de ligne ferroviaire reliant Alger à Tamanrasset a été publié dans le numéro 53 du Journal officiel.
Il s’agit des sections Laghouat- Ghardaïa et Ghardaïa-El Meniâa, conformément à ce décret exécutif n°25-225, signé par le Premier ministre, Nadir Larbaoui le 6 août dernier.
La superficie totale des terres concernées par la déclaration d’utilité publique dépasse 3 019 hectares, répartis entre les wilayas de Laghouat, Ghardaïa et El Meniâa.
Concernant la section reliant Laghouat à Ghardaïa sur une distance de 265 km, le projet inclut, en plus des travaux de remblais généraux, la construction de 21 ponts, 17 ouvrages ferroviaires, 14 ouvrages routiers, un tunnel, des passages pour tuyaux, 55 passages pour tuyaux et cinq stations de voyageurs à Belil, Hassi R’mel, Berriane, Oued N’chou et Metlili, ainsi que trois stations de croisement.
Quant à la deuxième section, reliant Ghardaïa à El Meniâa sur 230 km, elle comprend des travaux de remblais généraux, en plus de la construction de six ponts, 35 ouvrages ferroviaires, sept ouvrages routiers, trois passages pour tuyaux, ainsi que trois stations de voyageurs à Mansoura, Hassi El Fhel et Hassi El Garaa, et trois stations de croisement.
La déclaration d’utilité publique pour ces projets est due à la nature des infrastructures d’utilité publique et à leur caractère national et stratégique, a ajouté la même source, précisant qu’il est obligatoire de compenser les personnes concernées par les opérations d’expropriation et les droits réels liés à ce projet, via le Trésor public.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a réagi au tragique accident de bus survenu vendredi à El-Harrach, qui a coûté la vie à 18 personnes et fait plusieurs blessés.
Dans un communiqué, le parti a exprimé sa compassion aux familles endeuillées et souhaité un prompt rétablissement aux survivants.
Saluant la mémoire des victimes, le RCD dénonce « l’irresponsabilité d’un État qui laisse circuler un parc automobile vétuste et dangereux », symbole, selon lui, de « l’abandon des infrastructures et de l’absence de contrôle rigoureux des moyens de transport ». Le parti rappelle que « la sécurité routière n’est pas une fatalité mais une obligation qui incombe aux pouvoirs publics ».
Il est des danses qui racontent des histoires. Et puis il y a celles qui soignent. Celles qui rappellent au corps sa sagesse ancienne, et à l’âme son droit de vibrer. La danse de Sahima Benmouhoub appartient à cette seconde lignée.
Elle grandit entre deux mondes, deux terres habitées d’âmes et de souffle. D’un côté, Ivahlal, village kabyle enveloppé de silence et de ferveur, placé sous la protection du très vénéré saint Sidi Bahloul Ou Assem. Là-bas, le temps semble suspendu, rythmé par les pèlerinages qui rassemblent les croyants venus chercher guérison, paix ou bénédiction. Dans ce lieu empreint de spiritualité, le mausolée du saint veille comme un phare sur les âmes.
C’est ici, dans ce berceau chargé d’âmes et de mémoire — celui de ses grands-parents maternels, Belaid Bouriah et Tassadit At Louad (Sahali, son nom de jeune fille), ainsi que de sa mère Atika — que Sahima puise une part essentielle de ses racines. La famille Bouriah est dépositaire d’une grande lignée de guérisseurs, dont les récits se mêlent parfois au mythe. Jeddi Ou Bouriah, figure légendaire de cette ascendance, est entré dans la mémoire collective : on raconte qu’il montait des lions et portait des serpents en guise de ceinture — Jeddi U Bouriah itterkkab izmawen, ittcuddu s-izerman. Une image saisissante, à mi-chemin entre le chamanisme et une puissance spirituelle.
À cette lignée se joint celle — de Jeddi Saadi, du côté de Yaya Tassadit — une autre branche guérisseuse, où le savoir se transmettait dans le silence des gestes, dans les rêves partagés et les élans du cœur. Deux lignées, deux courants de force invisible, qui se rejoignent en Sahima et coulent aujourd’hui dans sa danse. Car ses mouvements sont plus qu’un art : ils deviennent canal, mémoire vive, offrande d’un héritage ancien que son corps, habité, remet au monde.
C’est au cœur de la commune d’Aghbalou, dans la wilaya de Bouira, que Sahima apprend très tôt que le visible n’est qu’une porte vers l’invisible.
De l’autre côté, il y a Tahammamt d’Aït Mellikeche, la terre paternelle, sculptée par les montagnes et les vents. Une terre de mémoire où chaque pierre, chaque arbre semble porter la trace d’une histoire, d’un silence ancien.
Là, la lignée de son père Bessaou Benmouhoub, s’enracine profondément, dans une relation charnelle avec la terre et les traditions. C’est un lieu où l’on ne parle pas pour ne rien dire, où les gestes sont pleins de sens, et où le lien aux ancêtres se vit dans l’intimité du quotidien.
Entre ces deux villages, Sahima tisse dès l’enfance un lien puissant à la terre, à la spiritualité, au mystère. Ce sont ces lieux, empreints de sacré et de mémoire, qui ont façonné sa sensibilité et sa manière singulière de ressentir le monde.
C’est là, dans cette tension féconde entre la lumière du mausolée et l’ombre dense des montagnes, que naît en elle la danse comme un chant intérieur, comme une prière muette. Une danse déjà, sans qu’elle le sache, qui cherche à relier, à guérir, à faire circuler l’invisible.
Sahima Benmouhoub est une danseuse dont le corps semble parler une langue oubliée, celle des ancêtres kabyles et des souffles mystiques du monde soufi. À travers ses mouvements, c’est une mémoire ancienne qui s’éveille, une mémoire vibrante et intuitive, enracinée dans la terre, nourrie de silence et de feu intérieur.
Elle ne danse pas pour la scène, elle danse pour la transmission, pour la présence, pour cette force invisible qui traverse le temps et les corps. L’essence du parcours de Sahima : un art sacré, traversé par deux grandes traditions spirituelles, le soufisme et le chamanisme, et mis au service de la guérison.
Sahima Benmouhoub est une femme guidée, traversée. Sa danse n’est pas un simple geste artistique : c’est un souffle, un chant silencieux, une mémoire qui remonte des profondeurs pour toucher l’âme. D’origine kabyle, elle s’inscrit dans un héritage où le corps a toujours été un outil de transmission, de prière, de célébration du vivant. Inspirée par la tradition soufie, elle parle d’une « Voix de ses Ancêtres » qui l’accompagne dans chaque mouvement, comme un fil sacré tendu entre la terre et le ciel. Ce lien, elle le cultive dans un dialogue constant avec la nature, le souffle, les racines.
Avant de devenir cette danseuse habitée et magnétique que l’on connaît aujourd’hui, Sahima a suivi un parcours classique : un Deug d’anglais, un BTS, puis une carrière dans l’export à travers des postes bilingues, commerciaux et de direction. Investie corps et âme dans cette vie professionnelle, elle a traversé une épreuve majeure. C’est dans ce silence et cette douleur qu’a commencé, sans bruit, une renaissance.
Danser est sa mission. Danser pour guérir. Danser pour exister pleinement. Danser pour honorer les mémoires, réparer les lignées, porter haut les voix tues des femmes de son peuple. Elle qui avait dansé dès l’enfance, notamment aux côtés du chanteur Idir, pensait avoir tourné la page. Mais ce qu’elle croyait être un simple loisir se révèle en réalité comme l’axe de toute son existence.
Dès lors, le chemin s’ouvre. Elle se forme auprès de grandes figures comme Salima Iklef, Assia Guemra, Amélie Schweiger, Fabienne Courmont, et part pour un voyage transformateur de trois mois en Inde, auprès de Zola Dubnikova, explorant, danse sacrée et arts féminins.
De retour en Kabylie, lors d’un pèlerinage intime sur les terres de ses ancêtres, elle reçoit ce qu’elle nomme « la force divine dansante ». Elle comprend que sa danse ne sera jamais seulement esthétique : elle est guérison, rituel, prière en mouvement.
Son univers artistique, qu’elle dévoile notamment lors du Festival de la Beauté, puise dans des influences puissantes, enracinées et multiples.
Elle se reconnaît dans l’héritage de Taos Amrouche, cette femme lumineuse, à la fois chrétienne et profondément berbère, qui affirmait : « Plus je me berbérise, plus je me christianise. »
Chez Sahima, il y a cette même tension fertile entre les traditions et l’universel, entre le féminin incarné et la quête spirituelle.
Elle collabore avec des artistes qui vibrent sur cette même fréquence d’âme, comme le chanteur Azal Belkadi, dont la voix puissante accompagne magnifiquement ses danses. Ces alliances artistiques ne sont jamais fortuites : elles naissent d’une résonance intérieure, d’un besoin de créer du sens, de faire lien.
Aujourd’hui membre de la section « Danses et Spiritualités » du Conseil International de la Danse (C.I.D. – UNESCO), Sahima Benmouhoub est bien plus qu’une interprète. Elle est passeuse, guérisseuse, magicienne chamane. Elle se dit porteuse d’une lignée de guérisseurs kabyles, et c’est au chevet de sa grand-mère Tassadit adorée qu’elle a reçu, en silence, les transmissions invisibles de cet héritage ancestral. Depuis, elle l’honore pleinement à travers ses danses sacrées, mais aussi par les soins qu’elle propose, en individuel ou en groupe.
Ses performances ne sont pas à proprement parler des spectacles. Ce sont des espaces de transformation, des rituels vibratoires où les cœurs se reconnectent à l’essentiel. Elle intervient aussi dans les entreprises, proposant des espaces de respiration, de prévention du burnout, de reconnexion à soi, là où l’humain est souvent nié.
Car Sahima ne danse pas pour être applaudie. Elle danse pour éveiller. Pour rappeler que le corps est un temple, que le silence est habité, que la joie est guérisseuse. Sa danse ne cherche pas à plaire, elle cherche à réveiller. À travers elle, c’est une mémoire kabyle, féminine, mystique, qui se déploie, dans un geste lent, précis, habité. Elle ne revendique rien : elle offre. Elle ne suit pas un chemin tracé : elle ouvre une voie.
Et ceux qui croisent son art, son énergie, repartent rarement les mêmes. Parce qu’en elle, dans cette présence à la fois simple et puissante, dans cette humilité joyeuse et cette danse pleine de feu doux, il se passe quelque chose de rare. Un retour à soi. Un retour au monde. Un retour à l’âme.
Sahima Benmouhoub danse comme une chamane chante le monde. Sa danse est une prière incarnée, un souffle ancien qui traverse le corps pour mieux guérir, relier, réenchanter. Quand elle entre en mouvement, ce n’est pas elle que l’on voit d’abord, mais ce qui la traverse : la mémoire des ancêtres amazighs, la sagesse silencieuse des femmes guérisseuses, les battements d’un tambour invisible relié au cœur de la terre. Sa danse n’est pas performance, elle est offrande.
Chacune de ses apparitions devient un rituel. Elle ouvre l’espace, elle appelle les directions, elle écoute. Et puis le corps s’éveille, lentement, comme s’il se souvenait. Le bassin vibre, les bras dessinent des cercles d’air, les pieds martèlent une vérité oubliée. C’est une danse qui parle sans mots, qui libère ce que l’on n’ose plus dire, qui invite à plonger dans le corps pour y retrouver l’âme. Une danse médecine, une danse mémoire.
Sahima danse pour soigner, pour réparer les failles, les brûlures du passé, les blocages hérités. Elle danse pour faire descendre l’amour dans les chairs, pour rappeler aux corps qu’ils sont sacrés.
Sa danse chamanique est enracinée, connectée, vibrante. Elle s’inspire des pratiques soufies, des rituels berbères, des sagesses féminines rencontrées en Inde, en Kabylie, au cœur d’elle-même. Elle ne copie aucun style, elle laisse émerger un langage qui lui est propre, tissé d’ombre et de lumière.
Chamane moderne, elle réunit l’ancien et le nouveau, l’intime et le collectif, l’art et la guérison. Sa danse devient un passage. On entre dans un état modifié de conscience, on sent quelque chose se déposer, s’ouvrir, se transformer. Et quand elle s’arrête, il ne reste plus de spectacle, seulement un silence vibrant, un cœur qui bat autrement, un espace qui s’est purifié.
Sahima ne danse pas pour se montrer. Il ne s’agit pas pour elle d’une performance destinée à séduire un public ou à conquérir des regards, mais d’un acte profondément humble et sincère.
Sa danse est une offrande, un cadeau que le corps fait à l’âme collective. Elle ouvre un espace où chacun peut se reconnecter à lui-même, à ses émotions enfouies, à ses mémoires oubliées. Dans chaque mouvement, elle invite à la rencontre intime, à la rencontre avec ce qui sommeille en nous, souvent couvert par le tumulte du quotidien.
Ce qu’elle propose, c’est un retour à l’essentiel, un moment suspendu où les masques tombent et où le cœur peut s’ouvrir. Par sa présence, par sa danse, Sahima crée un pont invisible entre le visible et l’invisible, entre l’individuel et le collectif, entre le passé et le présent. Elle devient alors un guide silencieux, un canal par lequel circulent des énergies de guérison, de réconciliation et de libération.
Ainsi, son art ne se limite pas à elle-même, il devient une expérience partagée, un chemin que chacun est invité à emprunter à sa manière. En dansant, elle offre aux autres la possibilité de se retrouver — de renouer avec leur propre corps, leur propre histoire, leur propre vérité. Elle rappelle que la danse est avant tout un langage universel, celui du corps et de l’âme en dialogue, capable d’ouvrir des portes que les mots ne peuvent franchir.
Sahima ne cherche pas la reconnaissance extérieure, elle cherche à éveiller une conscience intérieure. À travers son mouvement, elle invite chacun à se regarder, à s’écouter, à sentir la vie vibrer en soi.
C’est une invitation à la présence, à la pleine conscience, à l’acceptation de soi avec ses blessures et sa beauté.
En somme, elle danse pour que la danse elle-même devienne un chemin de retour vers soi, vers la paix intérieure, vers cette lumière intime qui sommeille en chacun.
C’est cette bienveillance profonde, cette force discrète, qui fait de sa danse une invitation à renouer avec notre propre vérité intérieure, éveillant en chacun la capacité à se reconstruire et à s’épanouir.
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