7.9 C
Alger
Accueil Blog Page 2

Entre les lignes de l’APS : un pouvoir qui accuse, un pays qui sombre

0
APS
L'agence officielle APS.

Il y a quelque chose d’assez fascinant dans la façon dont ce pouvoir parle. Il accuse, il sermonne, il tonne, il moralise. Et chaque fois qu’il dit “faillite politique”, c’est comme s’il décrivait une scène qu’il refuse de voir dans son propre miroir.

L’APS a encore sorti son grand numéro : indignation officielle, termes emphatiques, rappel à la morale, discours en carton-pâte. On croirait écouter un professeur d’éthique qui donne un cours dans une classe qu’il a lui-même incendiée.

Le pouvoir désigne les partis comme responsables. Très bien. Mais quels partis ? Ceux qui n’ont plus le droit de tenir une réunion ? Ceux qui sont convoqués à la police pour avoir dit une phrase de travers ? Ceux qui savent qu’un communiqué peut les envoyer trois jours devant le juge ? Ceux qui, même proches du système, se taisent parce que parler est devenu une prise de risque ? L’opposition n’est pas muette : on l’a muselée. On n’a pas étouffé des idées ; on a étouffé des voix. Dans un pays normal, le silence d’un parti serait un message politique. Chez nous, c’est un réflexe de survie.

Pendant que le pouvoir surveille les adjectifs et poursuit les opinions, le pays, lui, agonise. La harga n’a pas disparu : elle s’est transformée. Aujourd’hui, ce ne sont plus des jeunes solitaires qui s’embarquent clandestinement, mais des familles entières qui préparent leurs enfants comme on prépare un dernier départ. Le dinar a touché le fond du fond, 300 dinars pour un euro, un record historique, mais pas du genre qu’on célèbre. Le commerce étouffe, les prix s’envolent, les salaires s’effritent, les foyers s’enfoncent, et la colère sociale gronde sous la surface comme une plaque tectonique qu’on ignore par habitude.

Et au milieu de ce désastre, le ministre de l’Économie – celui censé tenir la barque – se trompe entre le dinar et le dollar en pleine séance parlementaire. Les officiels rient. Les députés rient. Le ministre rit. Tout le monde rit, sauf ceux qui vivent dans le pays réel, celui où le prix de la semoule décide du menu de la semaine. Le message est limpide : le peuple souffre, eux s’amusent. Ils se trompent, ils rient, ils plaisantent, et la vie continue… pour eux seulement.

Ensuite arrive l’APS, comme une troupe de théâtre mal éclairée, pour annoncer que tout va bien, qu’il faut “protéger les valeurs”, “préserver l’éthique”, “défendre la stabilité”. Quelle stabilité ? Celle des frigos vides ? Celle des familles qui vendent leur mobilier pour payer le loyer ? Celle des jeunes qui prient pour que leur visa ne soit pas refusé ? Celle d’un pays où l’on peut finir en procès pour avoir écrit une phrase de trop ? La stabilité, ici, n’est qu’un autre mot pour dire : “Tais-toi”.

Le pouvoir parle de contradiction politique. Parlons-en. La contradiction politique, c’est un État qui réclame la morale en manipulant la vérité. C’est un gouvernement qui accuse des partis désarmés pendant que lui-même accumule les échecs comme on collectionne des timbres. C’est un système qui exige des comptes à ceux qui n’ont aucun pouvoir, mais n’en rend aucun à ceux qui l’ont élu – si tant est qu’il considère encore devoir des comptes.

La faillite politique n’est pas dans les discours des partis. Elle est dans le vide des actes du pouvoir. Elle est dans l’absence de gouvernance, dans l’obsession de surveiller au lieu de diriger, dans l’art de fabriquer des communiqués pour dissimuler l’absence de résultats. Elle est dans ce chaos maquillé, dans ce désordre organisé, dans cette mise en scène permanente où le peuple n’est qu’un figurant qu’on rappelle à l’ordre dès qu’il tente de parler.

La vérité est brutale : la faillite politique, c’est un État qui gouverne seul, parle seul, écoute seul, jusqu’à croire que son monologue est un dialogue.

Le pays s’effondre en silence. Le pouvoir s’indigne en bruit. Et c’est cela, précisément, la faillite.

Zaïm Ghernati

- Publicité -

Désactivation du passeport de Boualem Sansal : l’écrivain est-il toujours citoyen algérien ?

13
Boualem Sansal
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison a retrouvé la liberté

La désactivation du passeport biométrique algérien de Boualem Sansal, révélée par Le Soir d’Algérie dans son édition du 29 novembre 2025, soulève une question sensible : quelle est désormais la situation juridique de l’écrivain, considéré depuis toujours comme Algérien malgré sa double nationalité ?

Si cette mesure est confirmée, elle pourrait placer l’auteur dans une position inédite, contraint de solliciter un visa pour entrer dans son pays d’origine. 

Une mesure administrative lourde de conséquences

Selon Le Soir d’Algérie, les autorités auraient procédé à la « désactivation » du passeport de Sansal. Concrètement, le document aurait été retiré du système informatique officiel, le rendant inutilisable.

En pratique, cette opération assimile son détenteur à un ressortissant étranger pour les formalités d’entrée : Boualem Sansal ne pourrait se rendre en Algérie qu’avec son passeport français, accompagné d’un visa. Un document que les autorités algériennes ne risquent pas de lui accorder. Au-delà de la simple contrainte administrative, cette situation interroge, car le passeport constitue l’un des principaux attributs matériels de la nationalité.

Désactivation de passeport : quelles implications sur la nationalité ?

Sur le plan juridique, la désactivation technique d’un passeport n’équivaut pas au retrait de la nationalité algérienne, lequel obéit à une procédure spécifique et exige une décision formelle. Mais la portée symbolique et pratique de la mesure reste considérable : elle prive le citoyen de son droit le plus élémentaire, celui de pouvoir entrer librement dans son propre pays.

Cette action peut dès lors être perçue comme une sanction politique, voire comme un prélude à un débat plus large sur le statut national de l’écrivain — particulièrement dans un contexte où les relations entre Sansal et les autorités sont extrêmement tendues.

Un contexte explosif marqué par des déclarations controversées

L’affaire survient quelques semaines seulement après la libération de Boualem Sansal. Arrêté en novembre 2024 à la suite de propos polémiques tenus sur une chaîne française d’extrême droite, où il avait affirmé que certaines régions algériennes appartenaient autrefois au Maroc.

Il a finalement été gracié le 10 novembre 2025 par Abdelmadjid Tebboune, pour des raisons qualifiées d’« humanitaires », à la suite d’une demande officielle du président allemand Frank-Walter Steinmeier. L’Allemagne devait ensuite assurer son transfert et la prise en charge de ses soins. L’écrivain, lui-même, dans une de ses réponses à la presse, affirme n’avoir jamais demande de grâce à Tebboune.

Manifestement, les déclarations de Sansal dans les médias français après sa libération — notamment sur France 2 et France Inter — semblent avoir ravivé les tensions. L’auteur y évoquait son souhait de revenir en Algérie pour, selon ses mots, « corriger l’injustice subie », une posture interprétée par certains comme un défi ouvert aux autorités.

Un risque de crispation diplomatique avec Paris ?

La possible désactivation du passeport de Sansal intervient alors que les relations algéro-françaises semblaient amorcer un timide dégel. Une mesure perçue comme punitive à l’encontre d’un écrivain franco-algérien pourrait raviver des tensions déjà fragiles, au moment même où des signaux de rapprochement étaient enregistrés.

Une question centrale demeure. Tant que les autorités n’auront pas communiqué officiellement, une interrogation majeure reste en suspens :  Boualem Sansal est-il toujours, aux yeux de l’État algérien, un citoyen à part entière, ou la mesure prise à son encontre inaugure-t-elle une remise en cause plus profonde de son appartenance nationale ?

Samia Naït Iqbal

- Publicité -

Belaïd At Ali : Mara d-mmektiɣ (Tazmamt n°6, asebter 225)

0

D amezwaru n unebdu. Lamaâna, aseggas-a zik ayagi yebda weẓɣal. Yagi bdan rɣan wussan. Akken kan ifuk ugeffur d ubruri, ad as-tiniḍ nekcem talemmast n ɣect. Sebḥan sidi Rebbi : iḍelli kan i d tafsut… ass-agi yebda ubẓiẓ.

Dɣa wissen ma armi d ass-agi kan i yebda aâggeḍ, neɣ zik i d-yusa nek ur as-d-rriɣ ara kan tamawt ? Lḥasun, armi d ass-agi i yas-sliɣ. Laâslama-k ay abẓiẓ. Ad t-ig Rebbi d win ɣef nerbeḥ ncallah.

Ahat tura ad yili inessef wass. Iṭij di tlemmast n igenni neɣ wissen anida, deg wakken yuɣ mkul amkan. Alamma d deqqal, mi ttqarib ad yeɣli, ara yenǧem bnadem ad t-iwali, wamma tura ddunit d netta.

Ddunit tessusem, tamurt irkel ad as-tiniḍ temmut. Imeksawen zik ayagi deg d-rran azal, tura ma yefka Rebbi ṭsen. Tabaɛ, taddart d iḍes ayen teṭṭes, neɣ d ddunit ayen inegren, qqimeɣ-d nek weḥd-i ? Armi tameɣrust-agi n waklan i d-ifkan ifurkan-is ɣer lḥara-nneɣ ad as-tiniḍ teṭṭes : yiwen yifer deg-s mačči la yettembiwil. I yefrax, anida llan ? Aâni ula d nutni rewlen, subben s iɣezran, ɣer yemdunen, ad sbuḥrun cwiṭ ? Lḥasun, ddunit texla, ddunit teṭṭes, ama d ṭejra, ama d taḥcict, d laâbd, tamurt, teggugem.

Abẓiẓ ? Ula d netta ad iniɣ ur yettwaḥsab ara ssut-is, imi lukan d ara yessusem ara d-issaki win iṭṭsen, imi s ssut-nni dɣa i t-tewwi tnafa. Illa ssut ittwaḥesben di tsusmi, deg akken t-innum umeẓẓuɣ.

Dɣa, am teswiɛt-agi deg lliɣ. Segllin qqareɣ-as taddart s lekmal-is teṭṭes, a yuɣ lḥal llant lxersun snat tlawin yukin am nek : yiwet di lǧiran-agi nneɣ ufella, si sbeḥ ala teẓẓad s tessirt n uxxam. Tis snat, n lḥara-yagi sdat-nneɣ. Tagi aâqleɣ taɣect-is, ssneɣ-tt : d Zayna at Ḥemmu i la yettdekkiren, tetthuzzu wissen d mmi-s neɣ d yell-is. Welleh ma ẓriɣ. Dɣa d lewhayem di Zayna yagi. Deg wasmi tt-ssneɣ, acḥal n laâwam ayagi, illa nettat dayem tettdekkir, dayem tetthuzzu, dayem tesaâ llufan di dduḥ. Deg wasmi yas-d-cfiɣ, ama deg iḍ ama deg wass, deg umezwaru ar uneggaru useggas, dayem tesaâ di dduḥ iwumi ara tettɣenni : « ay aneznez ay iḍes… ». Wissen ma d yiwen llufan kan i yugin ad yimɣur, neɣ tettarew mkul aggur, neɣ amek. Lḥasun, armi ula d leɣna-s yuɣal yettwaḥsab di tsusmi, am tessirt la yeẓẓaden, am ubẓiẓ la yeẓẓenẓinen, am taggent-agi neɣ arẓaẓ i la izehhren nnig uqerruy-iw, cɣel n ṭumubil-nni n igenni. D ayen isi yas-nniɣ tamurt s lekmal terɣa, tessusem, teṭṭes.

Yemma, ula d nettat, tečča kan cwiṭ n lqut segllin, terra tabburt n uxxam ɣef yiman-is, teṭṭes. Tettarra tabburt mara teṭṭes deg uzal i wakken ad as-iḍul lḥal,  irna ɣef yizan ur tt-ttmeḥḥinen ara (a Rebbi ay ttagadeɣ ides-agi n yemma deg uzal ! Aâlaxater, mara d-taki, a d-tekker s wurfan. Lamaâna, sya ar imir-nni, ad yeg Rebbi ttawil).

Ma d nek, aâniɣ-d asqif, ssiɣ-d agertil, nniɣ-as ad ṭṭseɣ cwiṭ, lamaâna tugi ad iyi-tawi tnafa. Asqif-agi nneɣ acek-it deg unebdu : mara s-teldiɣ i sin lelwaḥ d-ifkan ɣer uzniq, isaâɛu cwiṭ n ubeḥri. Aârḍeɣ ad ɣreɣ cwiṭ i wakken ad iyi-d-yers nadam, ulac. Aâyiɣ di leqraya, iḍaq cwiṭ lxaṭer-iw, serseɣ taktabt, sakin, akken d tinnegnit, allen-iw di sqef, rriɣ-tt i umekti. 

Mara d-mmektiɣ…

Sebḥan-k a sidi Rebbi, ayen i yaɣ-txelqeḍ ! Di teswiɛt am tagi n tsusmi d yiḍes, dacu ara d-mmektiɣ? Dɣa di laâwam-nni, d ussan-nni deg yella wexxam-agi nneɣ izehher di lɣaci, s uaâggeḍ, s teḍsa d imeṭṭawen n warrac, d tullas. Axxam iččur, lḥara teččur, asqif-agi yeččur. Wa ur isel i wa !

Nanna Faṭima d urgaz-is (tura ha-ten di Fransa) zedɣen dɣa ɣur-nneɣ, ṭṭfen ‘’taɣurfet tajdiṭ’’. Faḍma, nettat d urgaz-is aâzlen ɣer ‘’texxamt’’. Axxam gganen deg-s. : yemma d watmaten-iw, Mbarek (ad as-yaâfu Rebbi, immut di Fransa) akked Tayeb (atan tura di Fransa), d yessetma n Lqern : Wezna, Tasaâdit d Mesaâd, mara d-rezfent nutenti akked uqḍar n warraw-nsent. (cfiɣ neṭṭes deg yiwen wusu di aâcra ar tnac yid-nneɣ. Imir-nni i nettemseččaw anwa ara yeṭṭsen d alemmas, deg wakken yettagad uqerni ad t-yečč ‘’lweḥc’’. Sakin lmeḥna tameqqrant ɣef yemma, di sbeḥ mar as-d-iḥder ad tesserbi lqahwa !    

Teggra-d tɣurfet taqdimt, dɣa d tagi nnig uqerruy-iw, tuɣal ula d nettat tettwazdeɣ. Wi tt-izedɣen ? D nek ! Anaâm. Imir-nni i yi-d-zewǧen. Tameṭṭut-iw tamezwarut : Faḍma at Saâdi, si Teskenfut. Meskint ! Mara d-mmektiɣ… Meskint, aâlaxaṭer tura, mara tt-id-smektiɣ, tettɣiḍ-iyi. Am akken yettaker-iyi wul ɣef wayen i yas-xedmeɣ, deg wass-nni ara ass-a (aâcrin n sna ayagi deg i tt-uɣeɣ, briɣ-as), ula d nek jerbeɣ, yettwajreḥ wul-iw si zwaǧ. Daɣ netta, lemmer ttafeɣ ad as-ḍelbeɣ smaḥ. Irna, tabaɛ, sdat Rebbi, lbaṭel i yas-xedmeɣ, tugin i tt-ugiɣ. Sɣur Rebbi : yug-itt wul-iw, yugi-tt lxaṭer-iw,lemmer ttafeɣ ur tt-ttwaliɣ ara.

D yemma i tt-id-ixeḍben, i yi-tt-id-yuɣen, i yi-tt-id-iwwin. Ur tt-ssineɣ ara armi d asmi d-tedda d tislit. Iḍḥu-d teɣleb-iyi di laâmer aṭas, tameṭṭut talemmast, wama nek ad iliɣ di laâmer-iw xemseṭṭac ar seṭṭac n sna. Irna, ma yehwa-yak, mačči d ayen i d-iwwin madakci. Wissen ma imi tesxerxur, neɣ d ssifa-s, neɣ dacu. Wḍeɣ armi tt-ttagadeɣ ! Sakin, akken d imi aâddan wussan-nni n teslit, nniɣ-asen : a win i yas-iqqaren ‘’d nek ay d nek’’, ad d-iruḥ ad iyi-isgen yid-s !

Mara d-mmektiɣ…

Am ass-a… d lemtel mara d-iḥder lawan n yiḍ-s. Dadda Lewnis d tmeṭṭut-is ad alin ɣer tɣurfet tajḍit, xal-i Aâli d tmeṭṭut-is ad alin ɣer texxamt, yemma akked lwacul nniḍen deg uxxam, ad d-rren akk tibbura ɣef yiman-nsen. Faḍma at Saâdi meskint ad tali ɣer tɣurfet-agi taqdimt, ad iyi-tettraǧu. Nek, mi yi-d-suffɣen seg uxxam, ad rreɣ dɣa ɣer tdukkant-agi n usqif, ad ṭṭseɣ.

Nejbed akken aṭas, armi d yiwen wass, tuki-yi yemma. Teffeɣ-d aâni deg iḍ, taf-iyi-d ṭṭseɣ dagi, tayeḍ la tesxerxur iwsawen. Tessusem kan, aâni testḥa neɣ amek. Teḥku-yas azekka-nni i Nanna Faṭima (ladɣa teẓra yemma nettagad Nanna Faṭima akter-is. Aâlaxater d nettat i d tameqqrant deg-nneɣ ; deg wasmi d-nekker i yaɣ-tebda s teɣrit. Seg-s ɣer da, mi nmed meqqrit, tuɣal-aɣ ɣur-s d rehba, d leḥya. Irna, lḥasun, tettawi-tt-id yid-nneɣ cɣel Irumyen : mara tebɣu aɣ-tini kra, teqqar-aɣ-t, ur tt-ittaṭṭaf ara lxuf-nni, neɣ d leḥya-nni saâunt teqbayliyin ɣer gmat-sent ɣas meẓẓi).

Ass-nni ihi, akken ṭṭsen at wexxam, tsubb-d Nanna Ṭiṭi, akken i yas-neqqar, xmat xmat druǧ n tɣurfet, taf-iyi-d ṭṭseɣ dagi deg usqif. Thucc-iyi : « Dacu txeddmeḍ dagi ? I wakken ur aɣ-d-tfehhem ara Faḍma at Saâdi nnig-nneɣ, aâlaxaṭer ittban ur tt-tettawi ara tnafa, thedder-iyi-d s trumit)

– Ali ad teṭṭseḍ !

– Eh !

– Ali ad teṭṭseḍ a gma, ttxil-k !

Awaah ! Akken tebɣu tḥellel-iyi, akken tebɣu tehder, ulac. Tiɣrit, ulama neqqar, ur yi-tekkat ara, aâlaxateṛ ruḥeɣ mdeɣ, ur ttagadeɣ ara tiyita-s, ur yi-tqarreḥ ara. Ula d nettat teẓra. Daɣ netta, tehder armi taâya, ulac, tuli ɣer ‘’tejdiṭ’’, tuɣal-d, tsubb-d, tkems-d deg ufus-is tawriqt n rebaâ duru. Nek, di lweqt-nni, ulamma ur bdiɣ ara tissit n crab, lamaâna tteḥwiǧiɣ idrimen, ttxalaḍeɣ ilmeẓyen, keccmeɣ leqhawi, ttaɣeɣ-d tiktabin, dayem ilaq-iyi cwiṭ umesruf. Nanna Ṭiṭi tewwi-yi-d s lexbar. Dɣa seg wass-nni, tefra rray gar-anneɣ, ur nemcawar. Mi ḥwaǧeɣ kan ɣef yiḍes n tɣurfet taqdimt, ad iyi-d-tɣit s ama d snat, ama d rebaâ duru. Ufiɣ-tt d tarbiḥt. Ala Rebbi ma isemmeḥ-iyi, wissen. Ulamma… aṭas n lecɣal ideg ad iyi-isemmeḥ.

Mara d-mmektiɣ…

Ula d akken, ufiɣ-d ddwa i yiḍes-iw akked Faṭima at Saâdi. Ittaɣ lḥal dagi ɣur-nneɣ i tella Newwara at Ḥemmudi, yell-is n Faḍma-nneɣ, n urgaz amezwaru. Newwara, imir-nni di laâmer-is aâmayen neɣ telt snin. Nettat tḥemmel-iyi d ayen kan. Sakin, ass kamel ad tt-ttwessiɣ, ad as-ttakeɣ leḥlawat. Mi d lawan n yiḍes, ad tebdu ad tettru, ad tettaâggiḍ : « Iḥrem fell-i ma ṭṭseɣ ala ɣur xal-i Belaïd… ! », dɣa nek ad tt-id-refdeɣ ɣer ‘’teqdimt’’, ad tt-id-segneɣ gar-anneɣ nek akked Faḍma at Saâdi. Sakin tagi ad tt-terr i yimeṭṭawen, tefhem id-nni yettruḥu-yas baṭel. D Rebbi ara yi-isemmḥen !

Mara s-neqqar « d ayen tzeraâḍ ara tmegreḍ ». Seg wass-nni ar ass-a, aâcrin n sna ayagi. Ur iwwiḍ ara useggas ideg tt-uɣeɣ, briɣ-as i Faḍma at Saâdi. Di syen xedmeɣ laâsker, ruḥeɣ ɣer Fransa acḥal, uɣaleɣ-d, aâwdeɣ zwaǧ. Yini-yak sidi Rebbi : « ar akken tessruḍ tameṭṭut ara k-tessru tmeṭṭut nniḍen ». Daɣ netta, yeẓra Rebbi ma xellseɣ !

Ddurt-agi yaâddan, kkiɣ-d si Lǧemaâ, anida xeddmeɣ, tedduɣ-d s axxam, armi d lfiraq n Cemmax, issemlil-iyi-d Rebbi akked Faḍma at Saâdi, teteddu ɣer at Mangellat, tewwi-d taqcict ad tili di laâmer-is aâcra neɣ ḥḍac n sna. Yuɣ lḥal aṭas-aya deg sliɣ taâwed zwaǧ, dɣa ɣer at Mangellat, irna tesaâ yell-is. Aâqleɣ-tent i snat, ula d nettat taâqel-iyi-d. Wamma yell-is ur yi-tessin ara. Akken d imi nemlal, tesked-iyi-d, tebra i wallen-is. Wamma nek ur s-hdireɣ ara, muqleɣ-tt mliḥ, nuḍreɣ-tt akken ilaq, aâlaxaṭer, tidet i Rebbi, welleh ar tt-cedhaɣ. Lemmer ufiɣ ad tt-laâiɣ, ad as-hedreɣ, ad tt-seqsiɣ amek tella, dacu tesaâdda ; ad ṭṭfeɣ taqcict-nni, taâǧeb-iyi d ayen kan ! Ad as-ḥkuɣ ɣef yiman-iw. Lamaâna… d laâib ameqqran ɣur Leqbayel. Daɣ netta, nettat d yell-is wtent aâddant, nek wteɣ aâddaɣ. Akken nembaâdad cwiṭ, qelbeɣ ɣer deffir, walaɣ-tent ula d nutenti qelbent-d ɣur-i. Wissen ma tenna-yas i yell-is neɣ ala…

– Tu veux un café ?

Llah ! Llah ! A ziɣ-nni ar yaâdda uzizwu, a ziɣ-nni ay abẓiẓ ar yessusem, a tissirt ar teḥbes, a Zayna ar tessusem, iṭṭes mm-is, neɣ truḥ s isɣaren, ziɣ-nni ar bezgent wallen-iw seg iḍes, a yemma ar zik ay d-tekker, ar tessew lqahwa, teswa armi terwa, ata tewwi-yi-d afenǧal.

Wissen kan tura ma d amekti i d-mmektiɣ, neɣ d targit kan ay urgaɣ tigi ?

Belaïd At Ali, 

Yulyu 1946

Timerna/notes :

1. Ṭumubil n igenni : tamesrafegt (fr. avion)

2. Madakci : ugur, uguren…

3. Cemmax : tala yellan idis n taddart Lqern

- Publicité -

Tunisie : lourdes peines prononcées en appel au méga-procès pour «complot contre la sûreté de l’État»

0
Kais Saied
La Tunisie de Kais Saied plonge dans l'autoritarisme. Crédit image : DR

La Tunisie s’illustre encore une fois par une justice spectacle contre les opposants. Le procès en appel de plusieurs figures a donné lieu des condamnations particulièrement lourdes.

Prononcées ce vendredi 28 novembre, elles s’étalent de cinq à quarante-cinq de prison. La plus lourde peine incombe à l’homme d’affaires Kamel Letaief. Trente-sept personnes au total étaient poursuivies – principalement des figures de l’opposition tunisienne -, dans le cadre d’une procédure considérée comme une parodie de justice par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.

Après plusieurs reports depuis le mois d’octobre et une dernière audience organisée jeudi 27 novembre, le jugement est tombé ce vendredi dans le méga-procès en appel de 37 personnes jugées pour complot contre la sûreté de l’État en Tunisie. Parmi les faits reprochés qui leur étaient reprochés : des rencontres avec des diplomates étrangers…

Alors qu’en première instance, les peines retenues grimpaient jusqu’à 66 ans de prison, celles prononcées cette fois restent lourdes pour atteindre jusqu’à quarante-cinq ans d’incarcération – elle incombe à l’homme d’affaires Kamel Letaief. Si trois acquittements ont été prononcés, certains ont vu leur peine alourdie quand d’autres, à l’inverse, l’ont vue légèrement allégée. Certains ont enfin écopé aussi d’une amende allant de 15 000 à 30 000 euros.

Si une majorité des accusés sont en détention depuis deux ans et demi et ont refusé de comparaître par visioconférence – comme l’exigeait la justice – pour des raisons de sécurité, d’autres sont en fuite ou ont pris la route de l’exil et vivent aujourd’hui à l’étranger. La plupart sont des figures de l’opposition tunisienne comme Jawhar Ben Mbarek, le chef du Front de salut national (FSN), qui écope de  20 ans de réclusion, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Khayam Turki ou encore Ridha Belhaj, même si l’on y trouve aussi une militante féministe ainsi que l’écrivain français Bernard Henri Lévy, qui a été jugé par contumace.

« Parodie de justice sans le début d’une preuve »

Alors qu’il s’est tenu quasiment sans plaidoiries, selon la défense, ce procès fait aussi l’objet de très nombreuses critiques de la part de plusieurs organisations de défense des droits humains qui l’on qualifié de « politique » et d’« inéquitable ». Human Rights Watch évoque ainsi une « parodie de justice sans le début d’une preuve », tandis que pour Amnesty International, la cour d’appel a donné son aval à l’utilisation du système judiciaire pour éliminer la dissidence politique.

Jeudi 27 novembre, le Parlement européen avait, quant à lui, adopté une résolution demandant la libération des détenus d’opinion et des prisonniers politiques en Tunisie, initiative que le président tunisien Kaïs Saïed a qualifié d’« ingérence flagrante » après avoir déjà convoqué l’ambassadeur européen à Tunis dans le courant de la semaine.

Avec RFI

- Publicité -

Clôture du 14ᵉ Festival national du théâtre amazigh : Oum El Bouaghi triomphe, Thenekra brille

0
14ᵉ Festival National du Théâtre Amazigh :
14ᵉ Festival National du Théâtre Amazigh. Crédit image : DR

La 14ᵉ édition du Festival Culturel National du théâtre amazigh a tiré sa révérence hier soir, au terme d’une compétition marquée par la diversité des écritures scéniques et le sérieux du travail artistique. Cinq spectacles étaient en lice, tandis qu’une troupe de la wilaya de Touggourt n’a finalement pas pu rejoindre la programmation.

Comme attendu, le Théâtre Régional d’Oum El Bouaghi a dominé le palmarès avec Bonka Promax, décrochant le Prix du meilleur spectacle intégré, la meilleure mise en scène attribuée à Younes Jouani, la meilleure scénographie grâce à Hamza Djab Allah, ainsi que la meilleure création musicale signée Slim Hamdi.

Les troupes kabyles ont également laissé une empreinte marquante. L’Association Thenekra (Tizi-Ouzou) a reçu le Prix du jury pour son spectacle Jssed Yiwen-I Nneɣ (« Un seul corps pour nous »), salué pour son approche sensible et sa cohérence artistique. L’Association Culturelle Ibturan (Tizi-Ouzou) a distingué deux de ses talents : Ilyes Belaïd, lauréat du Prix du meilleur texte pour Awen n Weddar (« Le Représentant des villages »), et Rymeyssa Benane, couronnée pour la meilleure interprétation féminine.

Du côté de Bouira, Amine Dahas a remporté le Prix de la meilleure interprétation masculine pour Tamdint n Imuḍan (« La Cité des Aveugles »), présenté par le Club Culturel Thilufa.

Au-delà des distinctions, le jury a mis l’accent sur des axes de développement essentiels : approfondir la recherche artistique, renforcer la formation des comédiens, renouveler le langage scénique et encourager la production en langue amazighe. Il appelle également à une meilleure intégration entre texte, scénographie, lumière et musique, tout en valorisant un rapport inventif — et non mimétique — au patrimoine culturel.

Cette 14ᵉ édition confirme la vitalité du théâtre amazigh et la détermination de ses créateurs à inscrire leurs œuvres dans une esthétique contemporaine, tout en restant fidèles à la profondeur culturelle amazighe.

Djamal Guettala 

- Publicité -

Ouverture politique, détenus d’opinion, transparence électorale, libertés publiques :  Hanoune dévoile les angles morts du pouvoir 

5
Hanoune et Tebboune
Louisa Hanoune et Tebboune. Crédit photo : APS

Au lendemain de sa rencontre avec le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, Louisa Hanoune a exposé, lors d’une confrérie de presse tenue jeudi 27 novembre, les dossiers sensibles soulevés au Palais d’El Mouradia — de la situation des détenus d’opinion aux restrictions pesant sur les libertés publiques — en soulignant les blocages politiques et institutionnels qui freinent encore l’ouverture démocratique et la transparence de la vie publique.

Louisa Hanoune a souligné la nécessité d’une libération réelle du champ médiatique et politique, avec un accès équitable pour tous les partis et acteurs de la société civile. Elle a rappelé que les citoyens doivent pouvoir contrôler et exercer une pression sur les élus, sans crainte de représailles, et que les élections doivent se dérouler dans un cadre transparent et impartial, empêchant tout mélange entre argent et politique, principal facteur d’abstention et de désaffection.

Le président Tebboune a, pour sa part, insisté sur plusieurs points. Il a reconnu que les chiffres et statistiques sociaux qui lui parviennent sont parfois erronés, compliquant la mise en place de politiques publiques efficaces. Il a également insisté sur la persistance de la corruption et sur l’importance de son éradication pour garantir la transparence et la régularité des élections. Il a affirmé que les scrutins doivent se dérouler dans une compétition libre entre candidats, en toute égalité de conditions.

Sur le volet des droits fondamentaux, le président a réitéré son engagement à respecter la liberté d’expression et l’indépendance de la justice. Il a reconnu la nécessité d’une approche plus claire concernant les prisonniers d’opinion, tout en rappelant que les décisions judiciaires doivent rester strictement autonomes, sans intervention politique.

Enfin, Louisa Hanoune a rappelé la question de la réforme de la loi sur les partis politiques, insistant sur le fait qu’une ouverture réelle ne se limite pas aux déclarations : elle doit se traduire par des actes concrets garantissant la participation effective de tous les acteurs politiques et citoyens.

La stabilité et la légitimité des institutions dépendront autant de la transparence et de la régularité des élections que de la protection des libertés fondamentales et du maintien d’un dialogue politique inclusif. C’est le fil rouge du compte rendu livré par la secrétaire générale du Parti des travailleurs à l’issue de son entrevue avec le président Abdelmadjid Tebboune, dans un contexte national et régional traversé par de fortes incertitudes.

Reste une question centrale : le chef de l’État ira-t-il jusqu’au bout des engagements qu’il dit assumer en matière de libertés publiques, de respect du choix électoral des citoyens et de rupture avec le cycle ininterrompu de poursuites judiciaires et de mises sous écrou pour délit d’opinion ?

En mai 2024, Tebboune avait reçu la cheffe du Parti des travailleurs. On a eu droit à presque la même rhétorique, les mêmes demandes. En vain. Même réponse au moment de la fameuse promesse de Tebboune d’un dialogue national révélée à l’issue de la mascarade présidentielle.

« Au cours du deuxième mandat et dans la mesure où les circonstances le permettront, nous mènerons des contacts et des consultations approfondis avec toutes les énergies vives du pays et entrerons dans un dialogue national ouvert  pour planifier ensemble le chemin que nous poursuivrons ensemble, pour incarner la vraie démocratie et non la démocratie des slogans, qui donne la souveraineté à ceux qui la méritent », avait en effet,  annoncé Abdelmadjid Tebboune. Plus d’une année plus tard, les Algériens n’ont vu que du feu. A l’époque Le PT comme d’autres partis comme le RCD, avait appelé à de réelles mesures de détente. Autrement dit à un retour à l’Etat de droit et à la voie démocratique. On attend toujours.

Samia Naït Iqbal

- Publicité -

Orang Gholi Khani : « Faire rayonner la culture persane en France, c’est transmettre un héritage vivant »

0
Orang Gholi Khani
Orang Gholi Khani. Crédit image : @ Orang Gholi Khani

Arrivé en France à 18 ans, Orang Gholi Khani est devenu un passeur d’une culture riche et plurielle. Informaticien de formation, il a choisi de se tourner vers la médiation culturelle pour permettre à la diaspora iranienne et au public français de découvrir la profondeur de la culture persane.

À travers sa page Le Miroir Persan, créée en 2011, il relaie des articles, organise des événements bilingues et met en lumière la poésie, la musique, le théâtre et l’art iranien. Il revient pour le Matin d’Algérie sur ses motivations, les défis de cette mission culturelle et ses projets pour faire vivre un héritage millénaire hors des frontières de l’Iran.

Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a conduit à créer Le Miroir Persan ?

Orang Gholi Khani : Je m’appelle Orang Gholi Khani, je suis né à Téhéran. Je suis venu en France en 1979, à l’âge de 18 ans, pour poursuivre mes études. J’ai d’abord appris le français, puis j’ai fait des études supérieures dans le domaine de l’informatique industrielle. Par la suite, j’ai travaillé dans différentes sociétés informatiques. Au fil des années, le nombre d’Iraniens en France a augmenté et, lorsque j’ai eu des enfants, j’ai pris conscience que la deuxième génération d’enfants d’origine iranienne allait grandir en France sans forcément avoir accès à la culture persane. J’ai donc décidé de créer cette page culturelle pour les tenir informés de leur culture d’origine via des articles et des événements bilingues. Par ce biais, des Français curieux pouvaient également découvrir la culture persane, qui est encore très peu connue en France. C’est ainsi que, le 27 décembre 2011, j’ai créé la page Le Miroir Persan.

Le Matin d’Algérie : Selon vous, qu’est-ce qui rend la culture persane unique et mérite d’être connue en France ?

Orang Gholi Khani : Il est souvent dit que « la culture persane est pour l’Orient ce que la culture grecque est pour l’Occident ». C’est une culture qui a structuré l’Orient pendant des milliers d’années avant l’arrivée de l’Islam, comme la culture grecque a structuré l’Occident avant le christianisme. Le premier empire perse a été créé il y a 3 000 ans, et depuis, la culture perse n’a cessé de s’enrichir au contact des différentes cultures d’Orient telles que la culture chinoise, égyptienne, arménienne ou turque. À ce titre, elle mérite d’être connue et étudiée. Malheureusement, les Français, à part une minorité d’experts, la connaissent mal. Quand ils pensent à l’Iran, ils imaginent souvent un désert comme dans Lawrence d’Arabie, une cuisine proche de l’Afrique du Nord, ou croient que les Iraniens parlent arabe. Depuis les années 1980, le tourisme mondial s’est fortement développé grâce à la démocratisation des vols aériens, mais l’Iran, pour des raisons politiques, est resté à l’écart. Peu d’Occidentaux y ont voyagé pour mieux connaître ce pays. Cette culture perse, notamment sous les empires achéménides, parthe et sassanide, a profondément influencé non seulement l’Orient mais aussi l’Occident, notamment à travers les échanges commerciaux sur la Route de la Soie, et dans les domaines de l’art, de l’architecture, de la philosophie et des sciences.

Le Matin d’Algérie : Parmi les événements que vous avez organisés, y en a-t-il un qui vous a particulièrement marqué ?

Orang Gholi Khani : Nous n’organisons pas beaucoup d’événements, à part des nuits de poésie bilingues que nous avons intitulées : « Les Mille et Une Nuits de poésie persane à Paris ». Depuis 2014, nous en avons organisé dix-sept. Elles sont toujours bien accueillies, mais par un cercle restreint du public. Je pense que la soirée la plus appréciée a été celle consacrée à Forough Farokhzad. À part cela, l’idée de la page Le Miroir Persan est d’être le reflet de la culture persane dans le monde francophone. Nous relayons toutes les informations publiées dans les médias francophones sur l’Iran, sans parti pris politique. Le public est toujours très touché lorsque les droits des femmes progressent en Iran, ou que des artistes et cinéastes iraniens rencontrent un succès international.

Le Matin d’Algérie : Comment vos activités favorisent-elles le dialogue entre la communauté persane et le public français ?

Orang Gholi Khani : Nous nous adressons à un public francophone, notamment aux enfants de la deuxième génération nés en France. S’ajoutent les personnes mariées avec des Iraniens et les Français qui connaissent l’Iran pour y avoir voyagé.

Beaucoup d’associations iraniennes ont été créées par la diaspora et organisent des événements culturels. En faisant la promotion de ces initiatives, la page joue un rôle de fédérateur et d’amplificateur. J’espère ainsi soutenir ces actions qui rapprochent les différentes générations et leurs amis français, lesquels découvrent les multiples facettes de la culture persane.

Le Matin d’Algérie : Comment choisissez-vous les aspects de la culture persane à mettre en avant ?

Orang Gholi Khani : Nous mettons en avant toutes les formes d’arts persans, qu’elles soient classiques ou modernes. Notre seul critère est que l’œuvre, l’événement, l’exposition ou l’article soit compréhensible par un public francophone. Pour la musique, la peinture et la sculpture, il n’y a pas de barrière de langue. Pour les livres, le cinéma, le théâtre ou les conférences, nous nous assurons qu’il y ait une traduction ou un sous-titrage.

Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous partager un exemple qui illustre la force de la culture persane ?

Orang Gholi Khani : Après la mort de Mahsa Amini, un mouvement de protestation sociale s’est déclenché. Ce mouvement a été accompagné de nombreuses œuvres artistiques et poétiques qui ont aidé à sa visibilité et à son succès. Parmi elles, la chanson Barayeh a fait résonner à jamais le slogan « Femmes, Vie, Liberté », ainsi qu’une version persane de Bella Ciao. Cela montre que dans la culture persane, tout est imprégné de poésie. La force de la poésie est telle que personne ne peut l’arrêter en Iran.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle jouent les réseaux sociaux et votre newsletter Reflets du Miroir Persan dans votre mission culturelle ?

Orang Gholi Khani : Avant Internet et les réseaux sociaux, il était difficile de suivre toutes les initiatives des petites associations. Les médias français ne pouvaient pas couvrir tous les événements concernant les diasporas. Aujourd’hui, il est possible d’informer rapidement des milliers de personnes avec un coût proche de zéro, grâce au temps investi bénévolement sur ces plateformes. Cette évolution a profondément transformé la manière dont la diaspora iranienne en France maintient le lien avec sa culture et ses initiatives culturelles et politiques.

Le Matin d’Algérie : Quels sont les défis et les surprises que vous rencontrez pour faire vivre cette culture loin de l’Iran ?

Orang Gholi Khani : Avec l’arrivée à l’âge adulte de la deuxième génération et les vagues de migration successives, le nombre d’Iraniens francophones n’a cessé d’augmenter, aussi bien en France qu’au Québec, en Belgique et en Suisse. À cela s’ajoutent d’autres pays persanophones comme l’Afghanistan et le Tadjikistan, ce qui a conduit à plus d’événements et d’articles culturels. C’est une très bonne surprise, car la fédération de tous ces pays francophones et persanophones crée une forte présence culturelle. Cela représente aussi un défi pour Le Miroir Persan, qui doit continuer à couvrir cette activité. Pour le moment, je porte seul cette tâche, avec un réseau d’amis. Nous devons envisager de changer d’organisation sans perdre l’âme de la page.

Le Matin d’Algérie : Travaillez-vous en collaboration avec des artistes ou écrivains persans en France ?

Orang Gholi Khani : En promouvant différents artistes, écrivains et musiciens persans en France, nous avons gagné leur reconnaissance. Ils nous informent de leurs activités. Jusqu’à aujourd’hui, nous étions surtout un média relayant des informations, à l’exception des Nuits de Poésie. Cette année, nous avons créé une structure associative à Issy-les-Moulineaux et travaillons sur des projets culturels et théâtraux avec les associations locales.

Le Matin d’Algérie : Enfin, quel est votre rêve pour Le Miroir Persan dans cinq ans ?

Orang Gholi Khani : J’aimerais trouver des jeunes qui pourraient m’aider et reprendre le flambeau après moi. Mon rêve serait de trouver des financements pour créer un centre culturel où l’on pourrait accueillir des artistes et organiser des événements comme des concerts, des expositions et des conférences.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

Le Miroir Persan

www.facebook.com/Lemiroirpersan

http://www.lemiroirpersan.com/

- Publicité -

Les Faqaqirs de la République

0
Chômeurs en Algérie
Plus de 30% de la population active est au chômage en Algérie. Crédit photo : DR

Ne cherchez pas à savoir combien ils sont. Officiellement, on n’a pas les chiffres. Officieusement, on ne veut pas les dire. Alors disons-le clairement : ils sont nombreux. Une foule discrète qui ne défile pas, ne bloque rien, ne demande pas de plateaux télé. Elle traverse la République en silence ; ventre vide, dignité haute.

Le langage du pouvoir les trahit mieux que des statistiques. On se souvient du « faqaqirs » lâché par un ex-Premier ministre, faute de langue ou par ironie : choisissez. On se rappelle l’autre, sûr de lui, jurant que « tout le monde mange du yaourt » et que les Algériens partent en vacances en Tunisie. Fables d’estrade.

Quand la politique parle à la fraction aisée, elle finit par prendre sa minorité pour la moyenne, et sa moyenne pour le pays. Résultat : on gouverne une vitrine et l’on oublie l’arrière-boutique.

Sur le papier, rien n’est compliqué : un SNMG – ce fameux Salaire National Minimum Garanti, clone algérien du SMIC – qui plafonne à peine à 18 000 DA nets ; un panier vital qui dévore la paie avant même qu’elle n’arrive ; un loyer qui assassine la fin du mois. Équation bouclée.

Mais dans la vraie vie, personne ne parle d’indicateurs, ni de tableaux Excel, ni de discours ministériels. Dans la vraie vie, on parle de frigos. Et les frigos, eux, s’en foutent des promesses, des conférences de presse et des selfies pris au marché. Le frigo n’a qu’un verdict : plein pour aujourd’hui, de quoi tenir la semaine. À défaut, c’est le vide.

Pourquoi n’a-t-on pas le chiffre des smicards, des sans-SNMG, locataires, parfois sans appui familial ? Parce qu’aucun indicateur officiel ne croise ces réalités. Parce que la fanfaronnade et la sous-déclaration salariale brouillent les lignes. Parce que le ménage à plusieurs générations camoufle la précarité. Parce que l’informel absorbe les chocs et dissout les preuves. Les invisibles sont statistiquement orphelins. Ils existent, mais en creux.

Eux, que font-ils ? Ils s’organisent. Ils compressent la vie : plus de marche, moins de bus ; plus de légumes, moins de viande ; plus d’heures au noir, moins de sommeil. Ils diffèrent la santé, repoussent les chaussures, couvent la honte. On leur vend la morale du renoncement ; ils achètent, faute d’alternative, le manuel du système D à l’algérienne. Pas par amour de l’illégalité : par refus de l’humiliation. L’État perd d’abord la parole, puis la confiance, enfin la recette.

Au-dessus, en costumes repassés, on détourne, on graisse, on surfacture ; en dessous, sans costume, on se débrouille, on resquille, on vend. Deux grammaires, une même origine : la dignité devenue introuvable au prix du jour. Et quand la clémence de Dieu ne suffit plus, on bascule franchement vers la canaillerie : trafics, drogue, racket. Pas par vocation, par logique. Quand la règle est impraticable au niveau du ventre, l’illégalité devient rationnelle.

Je ne justifie rien, je constate une phrase qui claque comme un diagnostic. Rappelez-vous ce voyou, « El Wahrani », lynché par la foule… crime dans le crime. Avant de tomber, une seule question : « Qui va nourrir ma mère ? » On peut détester l’homme ; on ne peut pas ignorer la question. Elle résume tout : quand la fin du mois devient illégale, la loi perd sa voix.

Le discours officiel, lui, reste imperturbable : « l’inflation ralentit ». Soit. La pente reste pente. Et le trou ne se commente pas, il se remplit. Pendant qu’on aligne panneaux et plans-cadres, le pays se joue à la dernière ligne de l’addition. Aujourd’hui, cette ligne dit : SNMG seul + loyer = rouge. Demain, elle dira la même chose si l’on continue à gouverner pour la partie solvable : commandes publiques pour la vitrine, subventions brumeuses, économie calibrée pour ceux qui passent le portique des centres climatisés.

On ne leur demandera pas de patience : ils en ont trop. On ne leur demandera pas de silence : ils n’ont que ça. On leur doit une arithmétique qui tombe juste, pas une parabole. Reposez les slogans. Écrivez ceci sur la porte du Conseil de vos ministres, gros caractères : Ils sont nombreux, ils existent, ils ont faim, et votre économie fait comme s’ils n’étaient pas là.

Gardez vos portiques climatisés ; testez la température du ventre, si vous osez.

Zaim Gharnati

- Publicité -

Zied Bakir : « La langue de mes livres n’est autre que le « franusien »

0
Zied Bakir
Zied Bakir. Crédit photo : JF PAGA.

Après La Naturalisation, édité chez Grasset le 29 janvier 2025, Zied Bakir poursuit une aventure littéraire où l’écriture se confond avec la vie. Entre humour discret, quête de légitimité et regard lucide sur l’exil, l’auteur franco-tunisien compose un roman qui interroge la filiation, le territoire, la mémoire et la place du politique.

Écrire en français, dit Zied Bakir, est devenu pour lui un choix vital, presque une manière de se naturaliser par « l’encre versée », dans un monde où l’incertitude pèse lourd sur les écrivains du Maghreb. Dans cet entretien accordé au Matin d’Algérie, il revient sur sa relation intime à la langue, sur son goût pour les villes errantes, sur ses influences musicales et littéraires, et sur ce qui, depuis la jeunesse, continue d’alimenter son œuvre : la nécessité de transformer les blessures silencieuses en matière romanesque. Comme il le confie lui-même : « Peut-être que la seule raison d’écrire est de vouloir être aimé. »

Le Matin d’Algérie : Votre roman s’ouvre sur une quête intime très forte. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette histoire maintenant ?

Zied Bakir :L’écriture, pour moi, est une quête intime, mais elle peut être partagée avec les autres, car la lecture est aussi une quête intime. J’ai tendance à confondre la vie et l’écriture. Quand j’ai voulu m’installer en France j’ai décidé que ce serait pour et par l’écriture, (c’est donc pour cela que j’écris en Français.) Mais c’était un « pari » très risqué. Après avoir publié un premier livre chez Grasset (« L’amour des choses invisibles », 2021.) j’ai demandé à être naturalisé français, disons, par « l’encre versé ». Nous vivons des temps incertains, surtout pour les intellectuels et les écrivains maghrébins (En Algérie, vous êtes bien placés pour le savoir avec les affaires Sansal et Daoud, à titre d’exemple.) Ajoutez à cela une petite dose de paranoïa et la vie devient difficile avec un passeport vert, donc j’ai voulu avoir le rouge, et dans le même temps, j’ai décidé de consolider ma position d’écrivain en écrivant un deuxième livre que j’ai voulu intituler, par plaisir personnel et ironie : La naturalisation. J’espérais faire d’une pierre deux coups, bref, c’est ma petite cuisine interne !

Le Matin d’Algérie : Comment trouvez-vous l’équilibre entre mémoire personnelle et imaginaire romanesque ?

Zied Bakir : La mémoire personnelle est un point de départ. L’imaginaire romanesque doit envelopper le récit de soi, mais au final, on obtient un mélange des deux, donc pour que cela tienne, pour que le texte fasse corps, il faut que l’imaginaire soit compatible avec les éléments réels, tout le défi est là. S’il y a équilibre (équilivre ?) eh bien tant mieux car je ne prétends pas l’avoir trouvé.

Le Matin d’Algérie : Vos personnages semblent porter des blessures silencieuses. Comment travaillez-vous cette vulnérabilité dans l’écriture ?

Zied Bakir : L’humour et l’autodérision sont le ciment de mes textes. C’est une forme d’autodéfense par l’esprit. Cela a évoqué, pour certains de mes lecteurs, l’humour juif, mais on a tous quelque chose en nous de juif. Par ailleurs, l’idée de renvoyer au silence des blessures est peut-être le but ultime de mon écriture. Comme on le sait, le silence est un langage universel. C’est aussi pour ça que mes livres sont courts ! Je n’aime pas le bavardage, mes livres publiés sont la moitié ou le tiers de la première version, si on trouve ça dommage, j’en suis flatté. Écrire pour explorer le silence, c’est un paradoxe exquis et une belle gageure.

Le Matin d’Algérie : Le langage tient une place centrale dans votre style. Comment définiriez-vous votre relation à la langue arabe et à la langue française ?

Zied Bakir : Le français est ma langue de travail et de vie. La langue arabe occupe peu de place dans ma vie, et ce, bien avant mon expatriation. J’ai récemment relu un livre en arabe de Najib Mahfouz parce que je me trouvais au Caire, et je voulais me rappeler des souvenirs de mes premières lectures mais je suis vite revenu à la langue française, comme on revient au travail, ou à la maison. La langue arabe, plutôt que langue maternelle, je dirais « langue de lait », comme les dents de lait, je l’ai perdue mais je sais qu’elle est là, toujours à ma portée. En vérité, la langue de mes livres n’est autre que le « franusien », c’est-à-dire le français tunisien. Vous savez qu’il existe un français belge, suisse, québécois, sénégalais, algérien bien sûr, etc. Eh bien il y a aussi le français tunisien. Mais au final, comme on dit, la langue n’a pas d’os. Et tout ce qui compte, ce sont les émotions véhiculées par un texte.

Le Matin d’Algérie : Quelle importance accordez-vous au rythme et à la musicalité dans votre écriture ?

Zied Bakir : Tout est là, écrire est avant tout une affaire de rythme et de musicalité, c’est composer une symphonie avec des mots. Je rêve d’écrire comme Joan Sebastian Bach ou un compositeur baroque. D’ailleurs, je considère La Naturalisation comme un roman « humoresque », ce terme désigne un genre de musique romantique caractérisé par des morceaux d’humour fantaisiste dans le sens de l’humeur plutôt que de l’esprit. Ce nom vient de l’allemand « humoreske », terme qui a été donné à partir des années 1800 aux contes humoristiques. On peut aussi y lire les mots « humour » et « mauresque ». Comme je suis maghrébin, cela correspond. (rire.)

Le Matin d’Algérie : Plusieurs scènes évoquent la ville comme un personnage à part entière. Comment pensez-vous l’espace narratif ?

Zied Bakir : Je suis un lecteur de Patrick Modiano, et un grand amoureux de Paris. La géographie urbaine m’intéresse beaucoup, dans le sens où mes personnages sont des errants. Les rues, les places, les jardins publics sont souvent les lieux de l’action. C’est une manière d’explorer le territoire, quand on parle d’immigration, et de cheminement, le territoire est une donnée essentielle.

Le Matin d’Algérie : « Le roman aborde la filiation et l’héritage. Ce thème est-il pour vous une clé de lecture de la Tunisie contemporaine ? »

Zied Bakir : La Naturalisation est un roman tunisien, même s’il se déroule en grande partie en France. Une part de la Tunisie, tout comme d’autres pays du monde, se trouve aujourd’hui en France. Nous partageons une histoire et un héritage communs avec ce pays, et il me tient à cœur de le rappeler à mes lecteurs français. Il existe une interdépendance qui doit être comprise et acceptée de la meilleure manière possible. Dans un monde de plus en plus petit, il devient essentiel d’assumer nos différences tout en développant nos points de convergence.

Le Matin d’Algérie : Comment recevez-vous la réaction des lecteurs depuis la parution du livre ?

Zied Bakir : J’ai eu la joie de recevoir quelques messages de gratitude. Nous avons besoin de savoir que nos efforts n’ont pas été vains. Écrire un roman, c’est lancer une bouteille à la mer, je dirais même que c’est un message de détresse, un SMS (Save My Soul, et pas un SOS !) Être lu, entendu, parfois compris, voire aimé, cela donne de la force pour continuer. Peut-être que la seule raison d’écrire est de vouloir être aimé justement. À Tunis, une étudiante en Master de Lettres a décidé de faire son mémoire sur La naturalisation. C’est un honneur.

Le Matin d’Algérie : Vos textes portent souvent une dimension politique, parfois discrète, parfois frontale. Est-ce un choix assumé ou une conséquence de votre regard sur le monde ?

Zied Bakir : Les deux à la fois. Néanmoins, je déplore que la littérature s’intéresse trop à la politique et pas l’inverse. Heureusement que la première est éternelle et moins déprimante que la seconde.

Le Matin d’Algérie : La jeunesse occupe une place particulière dans votre univers. Que souhaitez-vous transmettre à travers elle ?

Zied Bakir : La jeunesse, c’est l’âge des ambitions, mais c’est aussi une période de la vie où l’on se cherche, et où l’on se permet de se perdre. Je crois qu’il est nécessaire de se perdre pour se trouver par ses propres moyens, et non pas en étant guidés par les parents ou les conventions sociales. Jusqu’ici j’ai puisé mon inspiration dans les années de ma jeunesse et de mon enfance. Ce sont des thèmes immuables, surtout dans le récit de soi et la quête initiatique.

Le Matin d’Algérie : Vous faites partie des auteurs qui renouvellent les écritures arabes et francophones. Comment percevez-vous ce mouvement littéraire d’aujourd’hui ?

Zied Bakir :Ce mouvement, s’il en est un, s’inscrit dans la continuité de nos aînés. Même si je considère que notre époque est moins riche que celle de Kateb Yacine, Rachid Boudjedra, Driss Chraïbi et les autres. L’âge d’or de la francophonie n’est pas à venir. Aujourd’hui nous essayons de sauver ce qu’il y a à sauver, la position de la France dans le monde n’étant plus ce qu’elle était. Par exemple, je lis dans Le Monde d’il y a quelques jours : « La Tunisie, nouveau terrain de jeu pour la diplomatie culturelle russe. » Cela en dit long.

Le Matin d’Algérie : Quels sont vos projets littéraires ou artistiques après ce roman ?

Zied Bakir : Pour moi, le travail commence maintenant. Je continue d’écrire avec l’espoir de faire le livre qui correspond le plus à l’idée que je me fais de la littérature : explorer l’âme humaine, à partir de la sienne propre. Plusieurs chantiers sont en cours…

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

Zied Bakir est né en 1982, à Ghraïba, en Tunisie. Il vit aujourd'hui à Anduze, dans les Cévennes (france). La Naturalisation est son deuxième roman chez Grasset, après L'amour des choses invisibles, en 2021.
- Publicité -

Marseille : Samia Ghali propose de « payer les policiers sur le terrain » pour contrer le narcotrafic

1
Samia Ghali
Samia Ghali. Crédit photo : Samia Ghali

Face à l’explosion du trafic de drogue dans certains quartiers populaires, Samia Ghali, maire-adjointe (DVG) de Marseille, met les pieds dans le plat. Elle propose que les policiers reçoivent une prime lorsqu’ils effectuent des saisies, estimant que cette mesure pourrait renforcer leur motivation et leur efficacité sur le terrain, selon la Provence.

Cette déclaration intervient dans un contexte dramatique : l’assassinat de Mehdi Kessaci, qualifié d’« assassinat d’avertissement », a une nouvelle fois mis en lumière la violence qui gangrène certains quartiers de la ville. Présente auprès de la famille de la victime, Samia Ghali plaide pour une stratégie globale, capable de combiner action policière et politiques sociales. Elle réclame des renforts policiers, le retour d’un préfet de police de plein exercice et la création d’un parquet spécialisé à Marseille. Selon elle, ces mesures doivent s’accompagner d’un engagement concret des autres collectivités locales pour sécuriser durablement les quartiers défavorisés.

Déjà en 2012, alors maire des 15e et 16e arrondissements, Samia Ghali avait alerté sur l’ampleur du narcotrafic et n’avait pas hésité à demander l’intervention de l’armée dans certains secteurs. Treize ans plus tard, elle constate que la situation reste préoccupante et que la mobilisation coordonnée de tous les acteurs demeure indispensable.

La proposition de prime pour les policiers relance un débat sensible sur la motivation des forces de l’ordre et sur la manière d’allouer des moyens financiers pour lutter efficacement contre le trafic de drogue. Pour Samia Ghali, seule une action globale et coordonnée pourra produire des résultats durables : renforcer la police sur le terrain tout en soutenant l’éducation, l’insertion et les politiques sociales dans les quartiers populaires.

Cette approche traduit sa conviction que la sécurité ne peut pas se réduire à une seule intervention policière. Prévention, encadrement et soutien social doivent accompagner toute opération répressive. Ghali insiste sur le fait que sans cette stratégie combinée, les trafiquants continueront d’exploiter les zones sensibles et que les jeunes resteront exposés à la violence et au trafic.

Dans cette logique, la prime aux policiers n’est pas une fin en soi mais un outil destiné à améliorer l’efficacité des interventions sur le terrain, tout en envoyant un signal clair : la lutte contre le narcotrafic doit mobiliser tous les acteurs et toutes les ressources disponibles pour protéger les habitants et restaurer la sécurité dans les quartiers populaires de Marseille.

Synthèse Mourad Benyahia

- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Ligne ferroviaire minière Bechar Beni Abbès Gara Jebilet.

La ligne ferroviaire minière ouest sera parachevée fin 2025

0
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a présidé, dimanche à Alger, une séance de travail consacrée au suivi...

LES PLUS LUS (48H)

Ligne ferroviaire minière Bechar Beni Abbès Gara Jebilet.

La ligne ferroviaire minière ouest sera parachevée fin 2025

0
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a présidé, dimanche à Alger, une séance de travail consacrée au suivi...