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Louise Hanoune dénonce une dérive répressive dans le secteur des transports 

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Louisa Hanoune
Louisa Hanoune. Crédit image : DR

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a mis en garde contre la dégradation du climat social dans le secteur des transports, où la fermeture du dialogue aurait, selon elle, ouvert la voie à une gestion autoritaire des conflits professionnels.

Louisa Hanoune évoque près de 180 licenciements ou suspensions, dont une partie en dépit de décisions judiciaires définitives ordonnant la réintégration des travailleurs concernés.

Pour la cheffe du PT, le refus persistant de plusieurs entreprises portuaires — à Alger, Mostaganem ou Oran — d’exécuter des jugements « rendus au nom du peuple algérien » constitue un précédent grave. En laissant s’installer un conflit frontal entre administrations et justice, le secteur des transports mettrait en péril un principe central de l’État de droit : l’obligation d’exécuter les décisions judiciaires, notamment par les institutions publiques.

La situation est exacerbée par l’emprisonnement ou la poursuite judiciaire de syndicalistes, dont le cas emblématique de Lounès Saïdi et celui de dix travailleurs de la SNTF placés en détention provisoire pour des faits liés à une grève. Pour le PT, cette séquence traduit une évolution inquiétante : la criminalisation de l’action syndicale, au moment même où les autorités annoncent des mesures sociales telles que la hausse du SNMG.

Louisa Hanoune oppose cette logique de fermeture à la démarche du ministère de la Santé, qui a récemment multiplié les rencontres avec les partenaires sociaux. Selon elle, cette différence d’approche révèle un problème structurel dans la gouvernance du secteur des transports, qui persiste à traiter les revendications sous l’angle disciplinaire ou judiciaire plutôt que par la négociation.

Les dossiers non résolus dans les ports de Mostaganem et d’Oran — refus d’exécuter des jugements, mise à l’écart de lanceurs d’alerte, vide administratif prolongé — illustrent un défaillance de gestion qui dépasse les simples litiges professionnels. Ils traduisent, selon plusieurs travailleurs, une crise de confiance envers les institutions et une incapacité du secteur à appliquer ses propres règles.

En l’absence d’intervention des autorités de tutelle, les employés concernés envisagent des recours supplémentaires et des actions pacifiques. Cette situation relance un débat central : celui de la capacité de l’État à arbitrer les conflits sociaux et à garantir le respect du droit, y compris au sein de ses propres entreprises.

La rédaction

#Lien vers la vidéo de Louisa Hanoune

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Les Prix littéraires en France sont-ils légitimes ?

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Bibliothèque
Livres. Image par ElasticComputeFarm de Pixabay

L’histoire de la littérature n’a pas été un long fleuve tranquille en ce qui concerne la concurrence séculaire, parfois féroce, à l’intérieur du cénacle des écrivains, des intervenants et du public des lecteurs. Mais la littérature n’est pas un concours de beauté récompensée par des prix, chaque livre offre au monde sa propre richesse. 

En 2001, le jury du Prix France Télévisions roman avait attribué le Premier prix à François Vallejo pour son livre Madame Angeloso. Sept années plus tard ce jury attribuera le Premier Prix à un certain Yasmina Khadra pour son livre, Ce que le jour doit à la nuit.

En cette année 2001, ce fut  assez surprenant de recevoir une lettre de Bernard Pivot pour participer à ce jury après ma canditature. Il n’était pas le Président de celui-ci mais faisait encore autorité à France Télévisions pour le domaine de la lecture. Il sera le président de l’Académie Goncourt et du Prix Interallié.

Si je ne regrette absolument pas cette belle expérience, le temps m’a convaincu de la grande réserve à avoir à propos de la légitimité des prix littéraires.

Je ne condamne pas leur existence, je le préciserai au final de mon article, mais il faut prendre garde à leurs travers avec une vigilance éclairée. 

L’auteur et le lecteur, un lien intime

C’est par ce préalable que tout découle. La passion pour la littérature ne provient pas dans le fond de son objectif d’une envie fabriquée par l’environnement extérieur. Chaque livre est une rencontre intime entre un auteur et son lecteur. Cette phrase que je viens d’écrire est d’une très grande banalité que nous avait appris l’école dans son rôle de susciter le plaisir de la lecture.

Seul le lecteur peut juger de son sentiment d’adhésion au roman qu’il est en train de lire ou de son absence. L’auteur nous propose son texte, nous le jugeons dans notre intimité. Le ressenti de la relation face à l’écrit de l’auteur est ainsi de nature subjective. 

Les Prix littéraires sont une tentative de nous convaincre que les livres primés sont un choix forcément compatible avec nos désirs de lire tel ou tel livre pour l’excellence de leur caractère littéraire. Ils s’immiscent bruyamment  dans une relation privée qui ne les regarde pas.

Pour imager cette effraction, mettons-nous dans la situation d’une lecture en silence dans une bibliothèque ou sur le canapé d’un salon et que surgit un orchestre avec tambours et trompettes. C’est exactement ce qui se passe avec les Prix littéraires. 

Pour en revenir à ma modeste participation dans le jury d’un Prix, qui suis-je pour décider dans ce jury ce que doit être un bon livre pour les autres ? Ai-je le droit de venir faire du boucan auprès de ce lecteur et m’immiscer dans son ressenti en lui disant que c’est celui que je propose qui est de meilleure qualité littéraire ? Ce serait d’une grande prétention, avec mes camarades de jury, de le prétendre. La littérature n’est ni un concours de beauté ni celui du salon de l’agriculture pour la plus jolie vache.

Les grands prix littéraires avec un cénacle de gens bien-pensants

Commençons par les jurys des prix littéraires les plus prestigieux, attribués par des jurys composés des grands barons, ceux dont les noms sont censés nous impressionner. Comme ceux du Prix Goncourt (1), du Renaudot, du Femina (sans accent), de l’Interallié, du Médicis, du Prix du Roman de l’Académie française…

Les membres du jury sont des personnalités connues du monde des lettres comme les écrivains, les essayistes, les académiciens ou les journalistes littéraires. Ces personnes siègent en général pendant une longue période et parfois même à vie.

C’est eux qui vont avoir l’honneur de déposer le bandeau rouge sur un livre comme on remet solennellement une médaille de la légion d’honneur. Qui oserait mettre en doute leur légitimité ? Très peu s’y risqueraient.

Sommes-nous, chacun pris individuellement, des illettrés ou des imbéciles pour ne pas juger par nous-mêmes de ce qui nous donne le plaisir et de ce qui est bien écrit ? Nous faut-il un jugement extérieur ? Une souveraineté à laquelle on doit se soumettre ?

Le jugement de ce qui est un bon livre dépend-il de la notoriété des membres du jury ? Probablement mon jugement serait plus atténué lorsqu’il s’agit d’un essai (# d’un roman) qui demande parfois des connaissances plus élargies, en philosophie, en sociologie, en sciences ou encore en histoire. Et encore, pas sûr qu’ils en aient le monopole de compréhension pour tous les essais.

Les jurys de lecteurs (dits populaires)

Ce sont des jurys qui sont composés de lecteurs passionnés, de bibliothécaires ou de libraires pour la très grande majorité. Ils sont les plus nombreux.

Le Prix France Télévisions est de ceux-là, la liste serait fastidieuse à rappeler. Les plus connus sont, le Prix du Roman Fnac, le Prix Goncourt des lycéens et quelques autres.

Certains jurys sont mixtes car ils associent aux professionnels des personnalités publiques ou des journalistes généralistes. La condition est qu’ils n’aient aucun lien avec la critique littéraire ou la chaîne du livre.

Ces jurys sembleraient être les plus représentatifs de la communauté des lecteurs. C’est incontestable mais ils sont encore loin de pouvoir être épargnés par la critique pour deux raisons. La première, nous l’avons dit avec insistance, le caractère intime de la lecture est incompatible avec une analyse globale même si elle l’est moins dans le cas des jurys populaires.

La seconde raison est qu’on peut croire à une représentation plus fiable comme le sont les sondages. Ce serait alors plus recevable mais à une condition essentielle qui n’est pas présente. La valeur d’un sondage est dépendante du bon choix du panel représentatif.

Je n’avais pas eu cette impression que le jury de France Télévisions roman auquel j’avais participé ait été composé de personnes qui renvoient une image des plus fidèles possibles de la diversité des lecteurs.

Je ne l’avais constaté ni dans une différentiation par l’âge, par profession, par sexe ou autres critères. Et cela doit certainement être le cas des autres jurys de lecteurs (jurys populaires).

La foire du grand business

C’est le plus connu des arguments concernant la critique du show des Prix littéraires. Le lecteur s’attendait peut-être que je débute l’article avec cet argument. Mais j’ai choisi un ordre par les questions, qui décide ? Avant d’en venir à celle de, pour quel intérêt ? 

Cherchez l’argent, vous trouverez la cause cachée. Selon les différentes estimations, on peut qualifier de succès un livre qui atteint la barre approximative de 20 000 exemplaires vendus. Selon le GfK (2), les ventes moyennes en exemplaires du Goncourt : 319 000, du Renaudot : 195 000, du Femina : 121 000, du Goncourt des lycéens : 121 000 (estimation avant la pandémie).

On peut s’imaginer que dans ces conditions, la qualité littéraire, si elle est incontestablement présente dans  beaucoup de livres sélectionnés dans la compétition, fait naître une sérieuse suspicion sur son objectif premier. Comme dans tout marché, ce sont les maisons d’édition à plus grande surface financière qui dominent dans le nombre d’obtention des Premiers Prix littéraires.

Pour le Prix Goncourt, les trois principales sont, Gallimard : 33 fois, Grasset : 16 fois et Albin Michel : 9 fois. On peut s’imaginer la machine colossale mise en route pour une opération marketing très rentable (lobbying et communication).

Comme tout produit commercial, il faut l’adapter au marché. Les éditeurs privilégient un contenu qui a le plus de chance de plaire à un large public. Une certaine standardisation prend le pas sur le fondement d’un texte littéraire, la liberté et l’originalité de la fiction proposée (pour un roman).

Nous sommes donc très loin de l’ambition de l’art de l’écrit même, si je l’ai déjà dit, cela n’exclut pas la qualité littéraire dans bien des cas.

Le pire, les jugements extérieurs à la littérature

Nous en venons au point qui m’irrite le plus et qui avait expliqué en grande partie mes réserves après ma magnifique expérience dans un jury littéraire. Les éditeurs recherchent souvent des auteurs qui collent à une certaine actualité au regard de leur personnalité, des événements par lesquels ils sont identifiés et même de leurs origines.

Pour cela, il est rare de primer un auteur qui n’a pas déjà connu une notoriété antérieure car c’est elle qui va le cataloguer dans des critères qui n’ont plus rien à avoir avec la littérature. 

C’est ainsi le cas pour l’attrait de l’auteur étranger qui dit ce que les lecteurs veulent entendre dire et qui met aussi en valeur la survie d’une notoriété de la langue française et de sa littérature à travers les pays francophones.

L’objectif commercial et le talent d’écriture ne sont pas incompatibles mais, comme nous l’avons déjà dit, créent une sérieuse suspicion de rompre le lien intime entre un auteur et un lecteur. Le tintamarre trouble sa propre sensation de plaisir et de jugement.

Faut-il supprimer les Prix littéraires ?

Bien entendu que non. J’avais précisé ma réponse personnelle dans l’introduction. D’abord parce que cela est impossible au motif de l’impérative liberté de la création littéraire et de son pouvoir à entraîner la lecture. Puis ensuite, je ferais preuve d’une démagogie certaine.

Comme toujours, lorsque la liberté de l’offre rencontre celle du désir de la demande, il faut s’armer d’une très grande distance intellectuelle. Ne jamais se laisser troubler par le tintamarre en plongeant tête baissée dans la lecture immédiate et sans réflexion d’un livre primé.

Il n’est pas interdit de le faire mais pour ma part j’attends toujours que le bruit se dissipe pour éventuellement en lire un. Là, j’ai une petite marge d’objectivité car l’effet de son succès commercial est plus atténué

La meilleure indication d’un réel talent est de choisir parmi les primés les livres qui continuent d’exister. Le temps les extrait de la force d’attraction du bruit médiatique et du marketing.

Pour ma part, une dernière précaution lorsque j’aborde un roman, je ne lis jamais le texte de la quatrième de couverture ni celui de la préface. L’un est rédigé par l’éditeur, vous pensez bien qu’il n’aura pas la folie de critiquer le livre. Quant à la préface, elle nous détourne du plaisir qu’il y a à découvrir un livre avec la curiosité qui est nécessaire mais surtout sans préjugé. 

Je le fais une fois que ma lecture est terminée car mon propre sentiment, positif ou négatif, sera alors libre de s’exprimer.

En conclusion, les prix littéraires sont utiles mais seulement s’ils se limitent à leur rôle d’indicateurs et non à celui de prescripteurs. La différence est grande, c’est au lecteur d’en prendre précaution. 

Boumediene Sid Lakhdar

(1) Le Prix littéraire le plus ancien en France, crée en 1902 par Edmond de Goncourt décédé en 1896 (création par testament).

 (2) Gesellschaft fur Konsumforsschung, un des leaders des études de marché et de l’analyse des données. J’ai eu du mal pour l’orthographe !

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Quand les oubliés reprennent la parole : présentation de « République indépendante des immigré·e·s de Marseille »

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Vendredi 12 décembre à 19h — Librairie Transit. À Marseille, une autre cartographie de la ville s’écrit. Une cartographie que les circuits littéraires classiques ignorent, que les institutions peinent à reconnaître, mais qui pulse depuis les quartiers populaires : celle des immigré·e·s, des enfants d’exil, des héritier·es des luttes sociales et des métissages culturels.

C’est cette géographie humaine que vient défendre République indépendante des immigré·e·s de Marseille, ouvrage collectif présenté ce vendredi à la Librairie Transit.

Le livre est né d’un choc. Face à un recueil consacré à Marseille où ne transparaissaient ni les accents, ni les colères, ni les visages qui composent pourtant l’âme de la ville, une jeune autrice s’interroge : comment peut-on continuer d’effacer celles et ceux qui la construisent, l’habitent et l’inventent chaque jour ? Cette absence n’est pas un oubli : c’est un geste politique. Et la réponse se devait d’être politique elle aussi.

Vingt-cinq auteur·ices immigré·es, non-blanc·hes, reprennent ainsi la plume pour briser les récits dominants. Leur Marseille n’est ni carte postale ni folklore ; elle est rugueuse, multiple, traversée par les langues du monde, forgée par les solidarités de rue et les mémoires transmises d’un continent à l’autre. Ici, on écrit en métèques revendiqués, en enfants du béton et de la mer, en gardiens de dignités souvent malmenées.

République indépendante des immigré·e·s de Marseille est à la fois un acte littéraire et un geste de résistance. Une manière d’affirmer que les marges ne sont pas périphériques : elles sont le cœur battant de la ville. Que les voix minorées ne sont pas accessoires : elles racontent l’Histoire que d’autres tentent d’effacer.

Un livre qui, au-delà de Marseille, trouvera un écho particulier chez les lectrices et lecteurs algériens : on y retrouve les trajectoires de milliers de familles venues d’Algérie, leurs combats, leurs blessures, leurs renaissances. Une mémoire commune qui continue de façonner les rives de la Méditerranée.

Djamal Guettala 

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France : l’inquiétude gagne le gouvernement Lecornu

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Sébastien Lecornu.
Sébastien Lecornu. @X

Les députés votent, ce mardi 9 décembre dans l’après-midi, sur l’ensemble du projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Ce scrutin s’annonce extrêmement incertain. L’avenir du Premier ministre Sébastien Lecornu en dépend. À quelques heures du verdict, l’inquiétude règne dans les rangs du gouvernement.

Sébastien Lecornu et son gouvernement retiennent leur souffle. Cette journée de mardi sera sans doute l’une de plus longue. Et plus périlleuse depuis l’installation de cette invraisemblable équipe gouvernementale.

Une ministre n’en mène pas large quand elle évoque le vote solennel sur le budget de la Sécurité sociale, rapporte la cheffe du service politique de RFI. Selon elle, « ça va être difficile ». Elle a beau essayer de faire les calculs dans tous les sens, il y a peu d’hypothèses qui aboutissent à une adoption du texte.

Ces derniers jours, les téléphones des ministres ont chauffé pour essayer de sonder les députés du bloc central, censés en théorie apporter leur soutien à Sébastien Lecornu. Mais dans la pratique, le compte n’y est pas. Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a pris ses distances. Le texte ne convient pas au maire du Havre. La même ministre craint « un effet en cascade » sur le vote des députés du parti Les Républicains ainsi que des écologistes, qui ne veulent pas plus apparaître en soutien du gouvernement que le parti de l’ancien Premier ministre.

Tous les clignotants sont donc au rouge et le suspense est à son maximum, car la plupart des groupes ont décidé de prendre leur décision collective juste avant le scrutin. Un ex-ministre centriste essaie de se rassurer car, dit-il, « personne ne veut voter le texte mais personne ne veut [qu’il n’y ait] pas de budget ». Comme pour garder espoir qu’à la fin, ça passe. 

Réduire le déficit, un objectif difficile à atteindre

La semaine dernière, le texte est revenu à l’Assemblée nationale en deuxième lecture, et de nombreux amendements ont été modifiés, supprimés ou rétablis. Mais où en est l’objectif de réduction du déficit ? Après un dérapage préoccupant de 23 milliards d’euros en 2025 – un record hors période de crise –, le gouvernement espérait redresser la barre en 2026. Reste qu’au gré des discussions parlementaires, cet objectif s’éloigne. 

Le texte n’est pas définitif, mais il y a déjà une certitude : le déficit en 2026 devrait dépasser les 22 milliards d’euros, loin des 17,5 milliards prévus par le projet initial du gouvernement. La faute à certaines concessions coûteuses pour tenter de trouver des compromis. Le gouvernement a par exemple dû abandonner son projet de doublement des franchises médicales, et donc renoncer à quelque 2 milliards d’euros.

La main tendue à la droite vendredi 5 décembre pour faire adopter le volet recettes a aussi coûté cher. L’un des impôts prélevés sur le capital va bien augmenter, mais pas pour tous les placements. Le prix de cet arrangement est de 1,3 milliard d’euros. 

Côté dépenses, les députés se sont opposés au gel des prestations sociales et des retraites en 2026. Un coup dur pour le budget, selon la ministre des Comptes publics, qui a alors annoncé un déficit prévisionnel à 22,5 milliards d’euros. 

Et ce n’est pas terminé. Ce mardi 9 décembre, les députés doivent encore débattre d’un point crucial : l’objectif des dépenses de l’Assurance maladie. Le gouvernement a déposé lundi soir un amendement pour faire passer cet objectif à 3%, près du double de ce qui était prévu dans la copie initiale.

Avec RFI

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Gnadang Ousmane décroche le premier prix de l’Académie des Livres de Toulouse

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Gnadang Ousmane récompensé
Gnadang Ousmane récompensé à Toulouse

Ce samedi 6 décembre 2025, le livre La voix de mon père, l’écho de ma mère, publié aux éditions L’Harmattan, a été couronné du Premier Prix de l’Académie des Livres de Toulouse, catégorie Biographie. Une distinction d’autant plus notable qu’elle intervient à peine cinq mois après la sortie de l’ouvrage, confirmant la place singulière qu’a su prendre le texte dans le paysage littéraire francophone.

Le récit de Gnadang Ousmane s’impose par son ancrage personnel et son souffle universel. À travers la trajectoire de ses parents, il explore les lignes souterraines de la filiation, de l’exil, de la transmission et des mémoires familiales. Entre un père venu d’ailleurs et une mère enracinée dans le territoire toulousain, l’auteur compose une fresque intime qui parle autant de soi que des héritages silencieux qui façonnent chaque génération.

L’Académie des Livres de Toulouse a salué « la justesse d’un texte qui conjugue pudeur, émotion et profondeur, tout en rendant hommage à l’entrecroisement des identités contemporaines ». En distinguant ce livre, le Jury met en lumière un récit où l’intime rejoint le collectif, où la quête de soi rencontre les mémoires parentales, et où la ville rose devient le lieu d’une reconstruction.

Gnadang Ousmane a exprimé sa gratitude envers les membres du Jury, mais aussi envers les lectrices et lecteurs « qui, depuis le début, donnent vie à ce livre et prolongent son chemin ». Cette reconnaissance vient sceller un parcours littéraire naissant, déjà remarqué pour sa sincérité et sa force d’évocation.

La voix de mon père, l’écho de ma mère est disponible en librairie, en ligne ou en commande directe. Avec ce prix, l’ouvrage confirme sa place parmi les textes de filiation marquants de ces dernières années, et son auteur s’affirme comme une voix francophone à suivre.

Djamal Guettala 

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Liberté d’expression en Algérie : l’ère du verbe sous tutelle

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Liberté confisquée. Hirak
La liberté d'expression confiquée. © Sofiane Zitari/Liberté

Il fut un temps où l’Inquisition dressait des bûchers pour purifier les âmes égarées, organisait des autodafés pour assécher la plume et bâillonner la libre parole. Aujourd’hui, les flammes ont disparu, mais les méthodes ont muté : on brûle désormais les réputations, on excommunie par des mots, on condamne par des étiquettes.

La « pensée unique » n’a plus besoin de tribunaux : il lui suffit d’une meute numérique, d’une opinion dominante et d’un vocabulaire suffisamment violent pour effrayer toute dissidence.

À chaque époque, le pouvoir – politique, médiatique ou idéologique – a produit ses gardiens du dogme. Leur mission reste inchangée : désigner l’hérétique. Celui qui ose nuancer, questionner ou simplement penser autrement est sommairement jugé. Le débat n’a pas lieu ; la sentence précède la discussion. On le traite de « traître », de « renégat », de « vendu », de « ennemi intérieur ». Peu importe ce qu’il dit : seule compte la transgression — avoir quitté le rang.

La parole libre, lorsqu’elle ne sert pas la rhétorique conforme, est vécue comme une menace. Non parce qu’elle serait dangereuse, mais parce qu’elle rappelle que tout consensus peut être artificiel. Dans un monde où l’on confond souvent unité et uniformité, le doute devient suspect, la pensée critique une forme de déloyauté, et l’indépendance intellectuelle un acte de rébellion.

Le plus troublant est que cette inquisition moderne se pare des atours de la morale. Elle prétend défendre des valeurs, préserver l’ordre, protéger une vérité prétendument absolue. Mais au nom de cette « pureté idéologique », elle étouffe la pluralité des voix, impose la conformité émotionnelle et redéfinit le débat comme une bataille entre « bons » et « mauvais ». Il ne s’agit plus de convaincre : il s’agit d’exclure. 

Il n’est plus besoin d’argumenter : il suffit désormais de choisir son camp. Dans l’espace public, la doxa manichéenne a remplacé la pensée. Le pays se divise en deux couleurs primaires, sans dégradés : les « bons » d’un côté, les « mauvais » de l’autre. Tout discours est sommé de se ranger au plus vite dans cette grille simplifiée. La nuance devient suspecte. Le doute, une faiblesse. La complexité, un luxe indésirable.

Cette doxa ne raisonne pas ; elle juge. Elle ne cherche pas à comprendre ; elle classe. La réalité, pourtant foisonnante, contradictoire, irrégulière, est réduite à une dramaturgie puzzle : héros contre traîtres, patriotes contre ennemis, éclairés contre vendus. La pensée critique, qui suppose lenteur et rigueur, cède la place à l’émotion brute. On ne lit plus pour réfléchir, mais pour confirmer ce que l’on croit déjà. Le débat se transforme alors en compétition morale, où l’on gagne moins par la force des idées que par la certitude d’avoir « raison » avant même d’avoir parlé.

La doxa manichéenne prospère dans le vacarme. Les réseaux sociaux amplifient ses effets : phrases courtes, invectives tranchantes, récits simplistes devenus viraux. La scène médiatique est devenue une foire d’empoigne. Chaque jour charrie son lot d’injure et ses longues diatribes. De Sansal à Bouakba, de Dekkar, Belghit et consorts, de Abane, Krim et L’Émir Abdelkader…les sujets se suivent et se ressemblent.  L’algorithme récompense l’outrance plus que l’analyse, la certitude plus que le questionnement. Ce qui hésite ne clique pas. Ce qui explique trop longtemps lasse. Il faut accuser vite, condamner fort, choisir sans lire. La pensée devient performative : dire, c’est déjà juger ; condamner, c’est déjà exister politiquement.

Le plus préoccupant n’est pas tant l’existence de cette lecture binaire — elle a toujours traversé l’histoire —, mais sa normalisation. Elle devient un langage commun. S’y soustraire expose à la suspicion : ne pas condamner assez fort, c’est être pour l’adversaire ; demander des preuves, c’est déjà trahir la cause. Dans ce climat surveillé, la nuance est assimilée au relativisme, et le relativisme au reniement.

Ainsi, la doxa manichéenne agit comme un dispositif de contrôle symbolique. Elle simplifie pour mieux discipliner. Elle rassure les consciences inquiètes en distribuant des rôles clairs : il suffit de haïr les bons ennemis pour être dans le bon camp. Elle évite surtout la question la plus inconfortable : et si les choses étaient plus compliquées ? Et si nul groupe ne détenait le monopole de la vertu ou de la faute ?

À mesure qu’elle s’impose, le débat s’appauvrit. Les mots se durcissent, la pensée s’appauvrit, les clivages se figent. On ne discute plus pour comprendre, mais pour exclure. L’altérité n’est plus une richesse, mais une menace. Et la politique — au sens noble du terme — se vide de sa substance au profit d’une morale de tranchées.

En Algérie, la chasse à la parole libre ne porte pas le nom d’Inquisition. Elle se dissimule derrière des termes plus feutrés : « préservation de l’unité nationale », « protection des valeurs », « sauvegarde de la stabilité ». Des mots lourds de solennité, brandis comme des talismans contre toute voix dissonante. À chaque époque, l’argument reste le même : la peur de la divergence servirait à conjurer la peur du chaos. Pourtant, c’est précisément cette criminalisation du débat qui étiole l’âme collective et atrophie la citoyenneté.

Le modèle algérien de l’inquisition moderne ne repose pas sur la violence spectaculaire, mais sur l’asphyxie lente. Elle se nourrit d’un arsenal juridique aux contours flous — lois contre « l’atteinte à l’unité », « l’offense aux institutions », « la diffusion de fausses informations » — catégories si vastes qu’elles peuvent englober aussi bien un article critique qu’un simple post ironique. Dès lors, la frontière entre critique et délit devient mouvante, incertaine, volontairement floue. Ce brouillard juridique instille la peur : nul ne sait exactement quelle phrase pourrait devenir une preuve à charge.

La conséquence est immédiate : l’autocensure, pis l’emprisonnement. Bien plus efficace que la répression directe, elle agit comme un poison discret. Les intellectuels tempèrent leurs analyses, les artistes dissimulent leurs allusions derrière l’allégorie, les journalistes évitent les sujets qui dérangent, les citoyens ordinaires se surveillent entre eux. On apprend à parler à demi-mot, à sourire quand il faudrait s’indigner, à se taire quand il faudrait questionner. Le silence devient un réflexe de survie.

Dans ce climat, la dissidence n’est plus discutée : elle est moralisée. Celui qui conteste est aussitôt disqualifié, placé hors du cercle de la « loyauté nationale ». L’attaque ne vise plus l’idée, mais la personne. On la soupçonne de collusion étrangère, de trahison de la mémoire des martyrs, de mépris pour le peuple. L’accusation suprême tombe toujours de la même manière : « renégat », « agent », « vendu ». Le débat se résume alors à une caricature morale où les patriotes s’arrogent le monopole du vrai, pendant que les esprits libres sont relégués dans un purgatoire civique.

Le plus cruel paradoxe algérien réside dans cette contradiction fondamentale : un pays né d’une révolution héroïque, arrachée par une pluralité de voix et de consciences insurgées, en vient à redouter aujourd’hui toute pluralité de discours. La liberté, qui fut jadis la matrice du combat national, devient désormais un mot suspect, presque subversif. On célèbre l’unanimité comme une vertu civique, oubliant que l’unanimité imposée n’est que le masque poli de la soumission. Une chienlit !

Les lois liberticides ne travaillent pas seules : elles sont relayées par une inquisition populaire. Sur les réseaux sociaux, chaque déviation de la ligne dominante donne lieu à un déchaînement de vindictes. La foule numérique se fait procureur, juge et bourreau symbolique. Les listes d’« ennemis » se substituent aux arguments ; les accusations circulent plus vite que les idées ; la calomnie devient virale, tandis que la vérité, elle, se traîne péniblement derrière. La rumeur est parfois plus efficace qu’un procès — elle condamne sans appel et sans possibilité de défense. La Pravda parle plus fort pour couvrir le murmure de la vérité. 

Ainsi se met en place un cercle vicieux : la loi intimide, la foule relaie, et l’individu capitule. De cette mécanique de la peur naît un paysage déserté par l’audace intellectuelle. La création se contracte, le débat public s’appauvrit, la jeunesse se réfugie soit dans un cynisme résigné, soit dans l’exil intérieur ou géographique. Quand la parole devient dangereuse, l’imaginaire quitte le pays avant même que les corps ne le fassent. Or, aucune société ne survit durablement à la mort de sa parole. Une nation sans débats n’est qu’une façade solide sur des fondations fissurées. La contestation pacifique est le seul véritable baromètre de la santé démocratique : la réduire au silence, c’est crever ce baromètre pour ne plus voir la tempête.

Résister à la doxa manichéenne n’est pas refuser de prendre position ; c’est défendre le droit à la complexité, au doute, au désaccord argumenté. Dans ce contexte intoxiqué par les certitudes faciles, la nuance devient un acte de courage. Peut-être même le dernier espace de liberté intellectuelle encore debout. La société algérienne semble se disloquer de plus en plus où l’injure remplace l’argument, l’anathème supplée la réflexion, et la foule devient tribunal. Les réseaux sociaux transforment chaque controverse en exécution publique, chaque désaccord en procès d’intention. Être en désaccord, c’est être soupçonné de trahison ; poser une question, c’est déjà prendre parti contre la ligne officielle.

Pourtant, l’histoire nous l’enseigne sans détour : ce sont les pensées minoritaires, marginalisées hier, qui fondent souvent les évidences de demain. La trahison tant décriée n’est bien souvent qu’un désaccord anticipateur. Le « renégat » d’une époque devient le visionnaire d’une autre. Là où la pensée unique impose la répétition, la liberté, elle, introduit la création. La parole libre ne fragilise pas les sociétés : elle les empêche de se figer. Elle est ce trouble nécessaire qui sauve le débat de la stérilité et la vérité du dogme. Sans elle, il ne reste qu’un chœur récitant des certitudes mortes, convaincu de chanter l’harmonie alors qu’il répète l’uniforme.

L’inquisition de notre temps n’a jamais cessé : elle a seulement changé de visage. Mais tant qu’une voix s’élève, fragile et isolée peut-être, pour penser autrement, elle rappelle une évidence fondamentale : la liberté ne consiste pas à dire tous la même chose, mais à accepter que plusieurs vérités cherchent la lumière dans la confrontation pacifique des idées.

Nonobstant ce climat délétère, des résistances subsistent. Des voix ténues, des plumes isolées, des citoyens anonymes continuent de refuser l’héritage du mutisme. Ils parlent non par goût du scandale, mais par fidélité à une évidence : aimer son pays ne signifie pas l’absoudre de tout défaut, mais vouloir obstinément l’améliorer. La critique est une forme exigeante de patriotisme, bien plus coûteuse que l’applaudissement mécanique. L’inquisition moderne, quelles que soient ses formes juridiques ou sociales, ne triomphe jamais totalement. Il suffit d’une voix libre pour fissurer son édifice. Mais encore faut-il que cette voix ose parler — et que d’autres se reconnaissent en elle pour rompre, ensemble, la longue habitude du silence.

L’Algérie se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : soit elle poursuit la voie d’une unanimité factice, où la parole est surveillée et la pensée corsetée ; soit elle choisit d’assumer enfin la pluralité qui fut, à son origine, la force même de sa libération. Car une nation forte n’est pas celle où tout le monde répète la même vérité officielle, mais celle où plusieurs vérités s’affrontent sans peur pour faire émerger, dans la friction des idées, un horizon commun. 

Bachir Djaïder, journaliste, écrivain

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Libertés religieuses : entre discours officiel et réalités contrastées

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Dr Youssef Belmahdi
Dr Youssef Belmahdi. Crédit image : DR

En ouvrant la quatrième édition du séminaire national sur les « libertés religieuses, protection et garanties », le ministre des Affaires religieuses, Dr Youssef Belmahdi, a présenté l’Algérie comme un modèle de coexistence pacifique et de respect de la liberté de croyance. A peine croyable !

Mais derrière ce discours valorisant, les pratiques et les réglementations appliquées aux cultes minoritaires révèlent une situation plus nuancée et souvent controversée.

Un cadre constitutionnel protecteur, mais asymétrique

La Constitution de 2020 garantit formellement la liberté de conscience et d’exercice du culte. Toutefois, cette garantie coexiste avec un principe central : l’islam est la religion d’État. Cette prééminence se traduit par un contrôle direct de l’État sur les mosquées, les nominations, et les prêches, fortement encadrés.

Pour les cultes non musulmans, le cadre juridique repose sur l’Ordonnance 06-03 de 2006, qui soumet tout lieu de culte à une autorisation préalable. Ce dispositif, officiellement destiné à organiser le pluralisme religieux, devient dans la pratique un filtre restrictif qui place les communautés minoritaires dans une situation de dépendance administrative constante.

Dans la pratique, des restrictions persistantes

Là où le discours officiel insiste sur la restauration d’édifices historiques — comme la basilique Saint-Augustin, Santa Cruz, ou plus récemment la cathédrale du Sacré-Cœur — les communautés chrétiennes protestantes dénoncent régulièrement l’application sélective de la loi.

L’Église Protestante d’Algérie (EPA) fait état de fermetures de lieux de culte n’ayant pas obtenu d’agrément, parfois plus d’une dizaine sur les dernières années, faute d’autorisation prévue par l’Ordonnance 06-03.

La législation interdit par ailleurs le prosélytisme envers les musulmans, passible d’amendes lourdes. Plusieurs fidèles ont été condamnés pour ce motif. Les réunion religieuses dans des locaux non déclarés sont également sanctionnées.

Un enjeu diplomatique sensible

Ce cadre strict a suscité des critiques internationales. En janvier 2024, les États-Unis ont inscrit l’Algérie sur une liste de surveillance concernant la liberté religieuse, décision qualifiée de « regrettable » par Alger, qui affirme respecter les droits fondamentaux.

Le sujet reste aussi présent dans les échanges politiques avec l’Union européenne, où la question des minorités religieuses figure régulièrement parmi les points d’attention.

Un discours qui contraste avec les réalités

Le séminaire de ce lundi a mis en avant l’ouverture historique de l’Algérie et sa tradition de coexistence. Mais l’écart entre le cadre constitutionnel, le discours institutionnel et la réalité vécue par certaines minorités demeure au centre des débats.

Si l’État revendique une approche fondée sur la tolérance et le dialogue, l’application de l’Ordonnance 06-03, les fermetures de lieux de culte et l’interdiction stricte du prosélytisme témoignent d’une tension persistante entre protection proclamée et liberté effectivement exercée.

Samia Naït Iqbal

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Algérie : les réserves de change reculent à 47,1 milliards de dollars

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Ministère des Finances
Ministère des Finances. Credit image : APS

Les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 47,1 milliards de dollars en octobre 2025, selon les données disponibles sur la plateforme CEIC DATA. Ce niveau, en retrait par rapport aux 49,6 milliards de dollars enregistrés en septembre, confirme la tendance baissière observée depuis le début de l’année.

Comparées à l’année précédente, les réserves ressortent également en diminution sensible, alors qu’elles oscillaient autour de 55 à 56 milliards de dollars fin 2024, portées à l’époque par un niveau élevé des cours internationaux des hydrocarbures. En l’espace de douze mois, l’Algérie a ainsi perdu près de 8 à 9 milliards de dollars, soit une contraction estimée entre 15 % et 17 % de son matelas financier extérieur.

Un recul dans un contexte économique moins porteur

Cette contraction des réserves s’inscrit dans un environnement moins favorable qu’en 2024, marqué par : une stagnation relative des cours du pétrole et du gaz par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés de 2022–2023 ; une hausse des importations de biens et services  et une progression modérée des recettes d’exportation en hydrocarbures.

Si les réserves restent globalement confortables, leur érosion régulière réactive les interrogations sur la vulnérabilité de l’économie nationale, encore largement dépendante des recettes énergétiques.

Un matelas financier encore solide, mais sous pression

Avec plus de 47 milliards de dollars, l’Algérie conserve une capacité appréciable à financer ses importations et à stabiliser sa monnaie. Le pays demeure par ailleurs très faiblement endetté à l’extérieur, avec une dette estimée à 3,8 milliards de dollars, l’un des niveaux les plus bas au monde.

Néanmoins, la tendance baissière rappelle les faiblesses structurelles de l’économie, notamment : la faible diversification des exportations, la dépendance quasi exclusive aux hydrocarbures et la persistance d’un volume élevé d’importations de produits finis et semi-finis.

Un signal pour la politique économique

La baisse des réserves de change pourrait ainsi peser sur les orientations budgétaires et monétaires des prochains mois. Elle pourrait également relancer le débat sur l’urgence d’accélérer la transformation économique, en soutenant notamment les filières productives, l’investissement privé et l’exportation hors hydrocarbures.

En dépit du recul observé, le niveau actuel des réserves reste jugé gérable à court terme. Mais la dynamique enregistrée entre 2014 — date où elles culminaient à 193 milliards de dollars — et 2025 illustre l’ampleur du défi à relever pour stabiliser durablement les équilibres extérieurs du pays.

Samia Naït Iqbal

Source de l’article :

https://www.ceicdata.com/en/indicator/algeria/foreign-exchange-reserves)

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Coup d’envoi  des travaux de restauration du Sacré-Cœur en présence de Mgr Jean-Paul Vesco

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L'église du Sacré Cœur à Alger
L'église du Sacré Cœur à Alger. Crédit photo : DR

La basilique du Sacré-Cœur d’Alger, l’un des édifices les plus emblématiques du centre de la capitale, entre officiellement en phase de restauration. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youssef Belmahdi, et le ministre-wali de la wilaya d’Alger, Mohamed Abdelnour Rabhi, ont donné dimanche le coup d’envoi des travaux lors d’une visite de terrain marquée par la présence notable de l’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco.

La délégation comptait également le président de l’Assemblée populaire de wilaya d’Alger, Mohamed El Habib Benboulaïd. Ensemble, ils ont parcouru les espaces de la basilique, construite en 1956 et aujourd’hui fragilisée par le temps. La restauration de cet édifice, reconnu pour son architecture singulière mêlant influences néo-byzantines et modernistes, s’inscrit dans une démarche nationale de sauvegarde du patrimoine religieux et historique partagé.

La présence de Mgr Vesco au sein de la délégation officielle traduit une volonté d’inscrire ce chantier dans une lecture inclusive du patrimoine d’Alger, qui englobe ses héritages multiples. Elle reflète également le choix assumé des autorités d’associer les représentants des cultes concernés aux projets touchant aux lieux emblématiques de la capitale.

Après cette première étape, la mission s’est poursuivie dans la Casbah, où les responsables ont inspecté les travaux de restauration de la mosquée Sidi Mohamed Cherif. Mais c’est bien la relance du chantier du Sacré-Cœur qui a constitué le point fort de la visite.

À l’issue de la tournée, le ministre-wali Rabhi a rappelé que la réhabilitation des édifices anciens et la protection du tissu urbain originel d’Alger demeurent au cœur du « Plan blanc », la vision stratégique de développement de la capitale. La restauration du Sacré-Cœur en est l’un des nouveaux jalons, illustrant l’ambition de conjuguer modernisation urbaine et valorisation d’un patrimoine pluriel.

La rédaction

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Gaza : l’assassinat de Yasser Abu Shabab, le chef de milice pro-israélien

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Abu Shabab
Abu Shabab.

La bande de Gaza a été secouée le 4 décembre 2025 par l’assassinat de Yasser Abu Shabab, chef de la milice locale dite “Popular Forces”, accusée de collusion avec Israël et de crimes divers au sein de la population palestinienne. Son décès survient dans un contexte de conflits entre factions rivales et soulève de nouvelles questions sur l’instabilité chronique de la région.

Yasser Abu Shabab, figure controversée, avait émergé dans le paysage de Gaza en 2023, à la faveur de la guerre, après avoir fui la prison où il purgeait une peine pour trafic de drogue et vols. Rapidement, il a constitué une milice d’hommes armés accusée de pillages, de détournements d’aide humanitaire et de collusions avec l’armée israélienne. Malgré le nom de son groupe, “Popular Forces”, il ne bénéficiait d’aucun réel soutien populaire, et pour beaucoup de Palestiniens, il incarnait un traître et un criminel opportuniste.

Selon des sources israéliennes, son groupe avait reçu armements et soutien dans l’objectif de fragiliser le Hamas, mais cette stratégie a visiblement échoué. Abu Shabab a été gravement blessé dans un affrontement à l’est de Rafah, puis transféré dans un hôpital israélien de Beer-Sheva où il est décédé. Les conditions exactes de son assassinat restent floues : certaines analyses évoquent un règlement de compte tribal, d’autres une embuscade planifiée par des factions rivales.

L’élimination de ce chef de milice a été largement saluée par la population palestinienne, qui voyait en lui le symbole d’une collaboration contre son propre peuple. Pour les analystes, cette mort marque l’échec des tentatives israéliennes de constituer des milices locales capables de concurrencer le Hamas. Elle met également en lumière la fragilité des structures de pouvoir dans la bande de Gaza, où rivalités tribales et intérêts extérieurs se croisent de manière complexe.

Dans un contexte déjà tendu par les affrontements récurrents et le blocus de Gaza, le décès d’Abu Shabab pourrait accentuer la fragmentation du territoire et exacerber les tensions internes. Il illustre aussi les limites des stratégies de déstabilisation externe lorsqu’elles s’appuient sur des acteurs dépourvus de légitimité auprès de la population locale.

L’assassinat de Yasser Abu Shabab rappelle, une fois encore, que la situation à Gaza reste volatile, marquée par des alliances fragiles et des rivalités internes qui compliquent toute perspective de stabilité durable.

Mourad Benyahia 

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