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Madagascar : la jeunesse qui réinvente la souveraineté africaine

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Manifestants à Madagascar
Manifestants à Madagascar

En octobre 2025, Madagascar a rappelé à l’Afrique et au monde une vérité simple mais essentielle : le pouvoir appartient au peuple. La mobilisation pacifique de la jeunesse malgache a imposé une leçon rare de maturité politique. Dans un contexte souvent marqué par l’autoritarisme et la fragmentation sur le continent, cette génération a montré qu’il est possible de revendiquer ses droits sans violence, avec lucidité et sens du dialogue.

Longtemps considérée comme périphérique, la Grande Île occupe désormais un rôle stratégique. Située entre l’Afrique et l’Indopacifique, entourée des Comores, de Maurice et des Seychelles, elle est un pont naturel entre continents et océans. Ses 30 millions d’habitants, bientôt 50 millions, représentent un levier humain et économique majeur. Mais ce potentiel exige cohésion politique, investissements ciblés dans l’éducation, la gouvernance, la justice sociale, les infrastructures et la souveraineté alimentaire.

Le « modèle malgache » offre au continent un exemple concret d’intelligence collective. Les institutions militaires, parlementaires, constitutionnelles et religieuses ont choisi la retenue et le dialogue. Elles ont confirmé que la légitimité ne s’acquiert pas par la force mais par la reconnaissance des aspirations citoyennes. Comme le souligne l’avocat et homme politique comorien Saïd Larifou, natif de Madagascar : « La jeunesse malgache a imposé une maturation politique rare et offre aujourd’hui un modèle d’intelligence collective pour le continent. »

Au-delà des frontières, la diaspora malgache joue un rôle crucial. Son expertise et son investissement peuvent transformer l’élan citoyen en projet durable. La Réfondation malgache, qui se dessine après ces événements, ne réussira que si les Malgaches de toutes les provinces et de l’extérieur s’engagent pleinement. Le soutien africain, loin d’être une ingérence, devient un acte de responsabilité collective : consolider la transition, éviter les précipitations et préserver l’élan démocratique.

Madagascar n’est plus une île isolée. Elle devient un point d’appui pour l’Afrique : un symbole de souveraineté retrouvée, de dignité réaffirmée et de transition maîtrisée. L’exemple malgache démontre que légitimité, droit et intelligence collective peuvent constituer un levier de stabilité et de prospérité pour tout le continent. L’Afrique observe, et devrait soutenir ce modèle qui pourrait inspirer de nouvelles manières de concevoir le pouvoir et les transitions politiques sur le continent.

Madagascar, par sa jeunesse et sa volonté d’exercer sa souveraineté, rappelle à tous que la dignité se conquiert et se défend. Comme le note Saïd Larifou, « le peuple malgache a montré qu’une société peut se gouverner et se contrôler elle-même », offrant au continent une leçon d’espoir et de responsabilité partagée.

Mourad Benyahia 

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Abane Ramdane : 68 ans après, son assassinat toujours absent du récit officiel

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Commémoration de la mort d'Abane Ramdane.
Commémoration de la mort d'Abane Ramdane. Crédit photo : page Facebook de la Wilaya de Tizi-Ouzou.

La commémoration du 68ᵉ anniversaire de la disparition d’Abane Ramdane, organisée par la wilaya de Tizi Ouzou, a suscité une vive réaction citoyenne. En cause : un communiqué officiel jugé lacunaire, voire trompeur, pour avoir une nouvelle fois évité de qualifier clairement les circonstances de la mort de l’un des principaux architectes de la Révolution algérienne.

Beaucoup d’hypocrisie, peu de vérité historique encore une fois. La cérémonie officielle organisée à l’occasion du 68ᵉ anniversaire de la mort d’Abane Ramdane s’est déroulée à Larbaâ Nath Irathen en présence du secrétaire général de la wilaya représentant le wali, du directeur des Moudjahidines, des autorités locales, de représentants des institutions élues, de la « famille révolutionnaire » et de cadres de l’État. Comme à l’accoutumée, l’hommage a mis en avant le rôle central du dirigeant révolutionnaire dans la structuration du Front de libération nationale (FLN) et dans l’organisation politique et militaire de la lutte armée, notamment à travers le Congrès de la Soummam de 1956. Les mêmes lanternes et généralités suintant la boursouflure politicienne.

Mais au-delà du protocole et du discours convenu, le communiqué insipide de la wilaya a fait réagir. Un citoyen a publiquement- sur la page Facebook officielle de la wilaya  de Tizi-Ouzou– exprimé sa colère, dénonçant ce qu’il considère comme une falsification persistante de l’histoire. En cause : l’usage de formulations vagues évoquant la « disparition » ou le « martyre » d’Abane Ramdane, sans jamais nommer explicitement la réalité historique de son assassinat.

Abane Ramdane a été assassiné le 27 décembre 1957 à Tétouan (Maroc), dans des circonstances désormais largement documentées par les historiens. Il ne s’agit ni d’une mort au combat comme avait menti El Moudjahid et les pouvoirs successifs, ni d’un assassinat perpétré par l’armée coloniale, mais bien d’une exécution décidée à l’intérieur même du mouvement de libération, par des compagnons de lutte. Ce fait, aussi douloureux soit-il, constitue une page sombre mais essentielle de l’histoire de la Révolution algérienne.

Pour de nombreux observateurs, l’évitement sémantique qui caractérise encore les discours officiels traduit une difficulté persistante à assumer les zones d’ombre du passé révolutionnaire. Or, soixante-huit ans après les faits, la demande n’est plus à la glorification univoque, mais à la reconnaissance lucide de l’histoire dans toute sa complexité.

Abane Ramdane (1920-1957) demeure une figure majeure du nationalisme algérien, un grand dirigeant politique qui a œuvré à la primauté du politique sur le militaire et à l’organisation collective de la Révolution. Il a chèrement payé de personne et de sa vie finalement son engagement sans faille pour le triomphe de la révolution. Son héritage intellectuel et politique est aujourd’hui largement reconnu. Mais cette reconnaissance reste incomplète tant que les circonstances de sa mort continuent d’être contournées par le pouvoir et ses relais. On ne peut reprocher à l’ennemi d’hier de cacher la vérité historique, si nous-mêmes sommes incapables de l’assumer.

Commémorer Abane Ramdane ne devrait pas consister à édulcorer l’histoire, mais à l’assumer pleinement. Car rendre justice à sa mémoire, c’est aussi reconnaître la vérité de son assassinat — condition nécessaire pour une mémoire nationale apaisée et fidèle aux faits.

Samia Naït Iqbal

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Algérie – Burkina Faso (1-0) : une victoire utile, un message encore en suspens

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L’Algérie est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Le résultat est là, sec, incontestable. Une victoire face au Burkina Faso (1-0), la deuxième en autant de matchs, et une place déjà assurée dans la phase à élimination directe. Pourtant, au-delà du score et du classement, ce match laisse une impression plus nuancée, presque volontairement inachevée.

Le penalty transformé par Riyad Mahrez à la 23e minute a donné très tôt l’avantage aux Fennecs. Un geste sûr, sans emphase, à l’image d’une entame de rencontre dominée par les Algériens. Pressing haut, circulation propre, maîtrise territoriale : pendant le premier quart d’heure, l’Algérie a imposé son tempo et installé le match là où elle le voulait. Le but semblait ouvrir la voie à une prestation plus ambitieuse.

Mais l’histoire s’est arrêtée là. Ou presque. Après avoir frappé, l’Algérie a reculé d’un cran. Non par faiblesse, mais par choix tactique. Gestion du ballon, lignes resserrées, tempo ralenti : les hommes de Djamel Belmadi ont préféré contrôler plutôt que punir. Une option assumée, dictée par la logique du tournoi, mais qui interroge sur la capacité de cette équipe à accélérer quand le contexte l’exige.

Le Burkina Faso, sans renverser la physionomie du match, a progressivement trouvé des espaces. Suffisamment pour exister, pas assez pour inquiéter réellement. La défense algérienne, appliquée et disciplinée, a tenu bon. Luca Zidane, titularisé dans les buts, a traversé la rencontre sans être mis à rude épreuve, signe d’un bloc défensif bien en place, mais aussi d’un match jamais totalement emballé.

Cette Algérie-là inspire le respect par sa rigueur. Elle ne s’éparpille pas, ne s’expose pas inutilement, refuse le désordre. Mais elle donne parfois le sentiment de jouer sous contrôle permanent, comme si chaque initiative offensive était pesée, mesurée, parfois retenue. Une prudence qui rassure sur le plan défensif, mais qui laisse sur sa faim dans le jeu.

Les résultats sont pourtant impeccables : deux matchs, deux victoires, cinq buts marqués, aucun encaissé. Une entame de CAN que beaucoup envieraient. Mais la compétition africaine ne se résume pas à la gestion. Elle exige, à un moment donné, une prise de pouvoir claire, un match référence, un signal envoyé aux concurrents.

Face au Burkina Faso, l’Algérie a envoyé un message de solidité. Pas encore un message de domination. La différence est subtile, mais décisive. Les huitièmes offriront un autre décor, une autre pression, une autre nécessité. À ce stade, les Fennecs avancent sans bruit, sans éclat, mais sans faille.

Reste à savoir quand ils décideront d’accélérer. Et surtout, s’ils sauront le faire au moment où la CAN cesse de pardonner.

Djamal Guettala 

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La silicose continue de tuer à Batna : 226e victime et aucun remède en vue

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Les victimes du silicose sans soins à Batna.
Les victimes du silicose sans soins à Batna. Crédit photo : DR

Le fléau de la silicose frappe encore la wilaya de Batna. Une nouvelle victime, portant le nombre total de décès liés à cette maladie pulmonaire à 226, rappelle avec brutalité que cette tragédie sanitaire n’a toujours pas trouvé de solution, malgré les alertes répétées des familles, des associations et des spécialistes.

Le défunt, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait depuis des années dans le façonnage et le polissage de pierres, un métier traditionnel mais hautement exposé à la poussière de silice. Comme tant d’autres avant lui, il a été victime de ce qui pourrait être évité si des mesures élémentaires de protection et de prévention étaient réellement appliquées.

La silicose n’est pas une maladie nouvelle. Cette pathologie pulmonaire se développe à la suite de l’inhalation prolongée de poussières de silice, entraînant une fibrose irréversible des poumons, une insuffisance respiratoire progressive, et dans la majorité des cas, la mort. Elle touche particulièrement les artisans de certaines localités rurales de Batna, où le travail de la pierre reste un secteur vital, mais pratiqué dans des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables.

Depuis des années, les alertes se multiplient. Médecins, chercheurs et associations de défense des travailleurs dénoncent l’exposition continue des artisans à ce risque mortel. Ils réclament des campagnes de prévention, l’usage de protections individuelles et un suivi médical régulier. Mais la réalité sur le terrain est implacable : le nombre de victimes continue d’augmenter, et les familles pleurent encore leurs proches, comme si rien n’avait été fait pour briser le cycle.

Les autorités locales ont parfois promis des mesures, mais elles restent fragmentaires et insuffisantes. La silicose reste une maladie évitable, et pourtant, les décès se succèdent, illustrant l’écart criant entre les recommandations sanitaires et la réalité quotidienne des travailleurs. Le cas de cette 226e victime est un signal d’alarme que la société ne peut plus ignorer.

Tailleur de la pierre dans les Aurès.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que la majorité des artisans touchés sont jeunes, en âge de travailler et de soutenir leur famille. Leur exposition chronique à la poussière de silice transforme des métiers traditionnels en sentences de mort lente, et révèle l’absence de politiques publiques cohérentes pour protéger ces travailleurs vulnérables.

Le silicose à Batna est devenu un drame social autant que sanitaire. Il illustre l’urgence de prendre des mesures concrètes : régulation stricte des conditions de travail, sensibilisation et équipement obligatoire des artisans, suivi médical systématique et interventions rapides des autorités de santé. Sans cela, les victimes continueront de s’accumuler, et la mémoire de cette 226e victime restera un symbole de l’échec collectif à protéger les plus exposés.

Tant que la poussière de silice continuera à remplir les ateliers et les routes de Batna, la silicose ne sera pas vaincu. Et tant que l’inaction persistera, d’autres noms s’ajouteront à la longue liste des victimes. Aujourd’hui, la wilaya de Batna sonne l’alarme : le silicose tue toujours, et le problème n’a jamais été résolu.

Mourad Benyahia 

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Ligue 1 Mobilis : l’USMA seul dauphin, le PAC et la JSK renouent avec la victoire

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Football

L’USM Alger a repris la deuxième place de la Ligue 1 Mobilis, en solo, à la faveur de son match nul ramené de Béjaïa face à l’Olympique Akbou (1-1), ce samedi, à l’occasion de la suite de la 14e journée. De leur côté, le Paradou AC et la JS Kabylie ont renoué avec la victoire en battant, respectivement, le MB Rouissat (1-0) et l’ASO Chlef (2-1).

Les Usmistes ont le vent en poupe et les résultats sont là pour le confirmer. En effet, les Rouge et Noir viennent d’aligner un dixième match consécutif sans défaite en allant chercher le point du match nul à Akbou.

Dans cette partie où l’essentiel des faits majeurs s’est déroulé en seconde période, les Lions de la Soummam ont été les premiers à rugir en débloquant la situation à la 69e minute par l’entremise de Gherbi. Toutefois, les gars de Soustara avaient encore leur mot à dire dans cette empoignade et ont réussi à niveler la marque à la 78e minute grâce à Khaldi.

Avec 23 unités, l’USMA (2e) est seule dauphin du MCA, alors que l’OA fait du surplace et reste à la 3e place, avec la JS Saoura (22 pts).

Le PAC et la JSK gagnent de nouveau

Dans les deux autres matchs disputés cet après-midi, le Paradou AC et la JS Kabylie ont repris le chemin de la victoire. Hôtes du nouveau promu, le MB Rouissat, les Académiciens n’ont eu besoin que de dix minutes pour ouvrir la marque, par Kermiche, et ensuite gérer la suite de la rencontre.

Pour sa part, la JSK a mis fin à sa mauvaise série de trois défaites de suite en s’imposant face à l’ASO Chlef, sur le score de 2 buts à 1. Comme pour montrer la voie à ses camarades, le capitaine de la JSK, Boudebouz, a permis aux Canaris de prendre leur envol à la 15e minute. Cependant, la joie des Jaune et Vert a été de courte durée, car les Chélifiens ont égalisé trois minutes plus tard par l’entremise de Feddal (18′).

À la 51e minute, Messaoudi, d’une tête rageuse, redonne l’avantage à la JSK et signe le but de la victoire.

À l’issue de ces résultats, le PAC quitte la zone de turbulences et grimpe à la 11e position (16 pts), la JSK fait un bond de trois places et remonte de la 12e à la 9e position (15 pts), le MBR fait le chemin inverse et recule du 10e au 12e rang (16 pts), tandis que l’ASO rétrograde à la 14e place (13 pts), réservée au premier relégable.

Vendredi, la JS Saoura (3e – 22 pts) a consolidé sa place dans le wagon de tête en prenant le meilleur sur la lanterne rouge, le MC El Bayadh (16– 3 pts), en s’imposant sur le score de 2 buts à 1, alors que l’USM Khenchela (5e – 21 pts) a vu sa belle série de trois victoires consécutives prendre fin après avoir été accrochée dans son antre par le CS Constantine (8e – 19 pts), à l’issue d’une confrontation qui s’est soldée sur un score blanc (0-0).

Suite et fin lundi

Scindée en trois parties, cette 14e et avant-dernière manche de la phase aller connaîtra son épilogue ce lundi avec trois rencontres au menu. L’ES Mostaganem accueillera l’ES Ben Aknoun (14h00), le MC Oran sera l’hôte du CR Belouizdad, alors que le MC Alger, leader avec 28 points, aura l’opportunité d’assurer le titre honorifique de champion d’hiver en cas de succès face à l’ES Sétif (19h30).

Résultats partiels de la 14e journée :
USM Khenchela – CS Constantine0 – 0
JS Saoura- MC El Bayadh2 – 1
Olympique Akbou – USM Alger1 – 1
Paradou AC – MB Rouissat1 – 0
JS Kabylie – ASO Chlef2 – 1
Lundi :
ES Mostaganem – ES Ben Aknoun14h00
MC Oran – CR Belouizdad17h00
MC Alger – ES Sétif19h30
Classement de la Ligue 1
#EquipesPtsJ
1MC Alger2811
2USM Alger     2314
3JS Saoura2214
4Olympique Akbou 2214
5USM Khenchela2114
6MC Oran2113
7CR Belouizdad 2012
8CS Constantine1913
9JS Kabylie 1812
10ES Ben Aknoun1712
11Paradou AC1614
12MB Rouissat1613
13ES Sétif1513
14ASO Chlef1314
15ES Mostaganem913
16MC El Bayadh314

Mohamed Kermia – Radio Algérie Multimédia

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Conseil des ministres : l’amendement technique de la Constitution reporté pour approfondissement

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Tebboune
Tebboune en conseil des ministres. Crédit photo : APS

Le chef del’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a présidé une réunion du Conseil des ministres consacrée à l’examen d’un projet de loi comportant un amendement technique de la Constitution, de deux projets de lois organiques relatifs au système électoral et aux partis politiques, ainsi que d’une communication sur la prise en charge des frais de transport dans le secteur économique.

Après la présentation de l’ordre du jour, le Premier ministre a exposé le bilan de l’activité gouvernementale des deux dernières semaines. À l’issue de cette intervention, le chef de l’État a donné une série d’instructions, dont la plus significative concerne le dossier constitutionnel.

Sur ce point, le président de la République a ordonné le report de l’amendement technique de la Constitution, estimant nécessaire d’approfondir son étude. Cette décision, selon les indications fournies, s’inscrit dans une démarche visant à consolider les acquis démocratiques du processus électoral, en particulier le rôle de l’Autorité nationale indépendante des élections. Le report apparaît ainsi comme un choix de prudence institutionnelle, privilégiant l’examen approfondi à une révision rapide d’un texte fondamental.

Concernant la loi organique relative aux élections, le chef de l’État a demandé une relecture attentive des amendements proposés, soulignant leur caractère strictement technique. Il a insisté sur la nécessité de distinguer clairement les ajustements de forme des modifications de fond, afin de préserver l’équilibre général du dispositif électoral.

En revanche, le Conseil des ministres a approuvé le projet de loi organique sur les partis politiques, après validation des amendements proposés à la suite des consultations avec les formations politiques. Le président de la République a estimé que ces ajustements visent à renforcer la cohérence d’un texte qualifié parmi les plus avancés sur le plan démocratique, saluant à cette occasion ce qu’il a présenté comme un nouveau gain pour le paysage politique national.

Enfin, le Conseil a examiné une présentation relative au remboursement des frais de transport dans le domaine économique. Cette question a été étudiée au regard des données générales de la conjoncture, sans annonce immédiate de mesures concrètes.

Samia Naït Iqbal

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Le Conseil des ministres approuve les amendements du projet de loi organique relatif aux partis politiques

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Conseil des ministres
Conseil des ministres.

Le Conseil des ministres a approuvé, lors de sa réunion présidée, dimanche, par le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, les amendements du projet de loi organique relatif aux partis politiques.

Dans ce cadre, le président de la République a félicité la famille politique algérienne pour ce nouvel acquis qui vient renforcer le paysage démocratique algérien.

S’agissant de l’amendement technique de la Constitution, le président de la République a ordonné son report pour en approfondir l’examen et défendre ainsi l’acquis électoral que représente l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

APS

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Sadek Yousfi : le souffle nouveau de la scène kabyle

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Sadek Yousfi,
Sadek Yousfi, un trait d'union entre les mondes : l'élégance d'une relève assurée. Crédit photo DR.

Sadek Yousfi incarne aujourd’hui la force tranquille d’une culture kabyle en pleine mutation, où la fidélité aux racines se conjugue avec une modernité assumée. À la fois musicien, compositeur et comédien, cet artiste pluridisciplinaire s’est imposé comme l’une des figures de proue de la nouvelle scène artistique, portant avec lui les espoirs d’une génération en quête de renouveau. À travers une œuvre dense, marquée par des collaborations marquantes et une présence cinématographique remarquée, il ne se contente pas de succéder aux maîtres de la chanson engagée ; il bâtit un pont universel entre le patrimoine ancestral amazigh et les sonorités globales d’aujourd’hui, assurant avec une élégance rare la pérennité et le rayonnement d’un héritage immense.

Sadek Yousfi s’impose aujourd’hui comme l’une des figures de proue de la nouvelle scène artistique kabyle, incarnant une transition harmonieuse entre l’héritage des grands maîtres et les aspirations d’une jeunesse en quête de modernité. Cette position charnière se manifeste par une discographie visuelle riche, notamment à travers cinq clips emblématiques sur YouTube qui illustrent sa capacité à marier tradition et esthétique contemporaine. Avec le titre « Werğeğği », il explore une poésie délicate, tandis qu’avec « Anida-ten », il interroge l’absence et la mémoire avec une intensité qui rappelle la profondeur des anciens tout en adoptant une orchestration actuelle. 

Son ouverture artistique et son esprit de partage se révèlent particulièrement dans ses collaborations, comme dans « Ayen i neğğa » avec Melissa Sekhi, où les voix s’entrelacent pour raconter les blessures du passé et les espoirs déçus, offrant une dualité émotionnelle saisissante. Cette volonté de fédérer les talents se confirme dans « Imdukal » », un projet collectif où il s’entoure de Djilali Toumert, Aghiles Boucha et Yanis Si Hamdi, créant ainsi une véritable synergie créative, célébrant l’amitié et la solidarité, des valeurs piliers de la culture kabyle qu’il réactualise avec brio. À travers ces œuvres, Sadek Yousfi ne se contente pas de chanter ; il bâtit un pont visuel et sonore qui permet à la culture amazighe de s’exporter avec élégance, prouvant que la relève est non seulement assurée, mais qu’elle est capable de porter le patrimoine vers des horizons universels et collaboratifs.

Dans la chanson « Timdinin », Sadek Yousfi déploie une cartographie poétique et intellectuelle d’une densité exceptionnelle, transformant le texte en un manifeste pour l’amour universel. En citant des géants de la chanson française comme Brel, Moustaki et Barbara, il convoque un héritage de mélancolie et de passion, plaçant sa voix dans le sillage de ceux qui ont chanté l’humain dans toute sa nudité. Ce voyage ne s’arrête pas aux frontières de la musique ; il traverse l’histoire et la mythologie en invoquant Venise, Rome et Londres, mais aussi la figure d’Aphrodite pour la beauté, ainsi que Sophocle et Shakespeare pour la dimension tragique et éternelle du sentiment amoureux. Pour Yousfi, l’amour est une nourriture sacrée qui ne peut s’épanouir que dans un terreau de liberté absolue. Cependant, cette odyssée cosmopolite se heurte brutalement à la réalité de Tizi-Ouzou. C’est ici que le texte bascule du rêve vers le constat social : l’artiste décrit cette peur viscérale de prendre la main de l’être aimé, non par manque de courage, mais sous le poids oppressant du regard des intégristes. En soulignant ce contraste saisissant entre les cités de l’amour libre et sa propre ville où l’affection est perçue comme un acte illicite (haram), il dénonce l’obscurantisme qui tente d’emprisonner les cœurs. Ce passage fait de « Timdinin » une œuvre de résistance culturelle majeure, où l’étalage de la culture universelle sert de bouclier contre l’étroitesse d’esprit, rappelant que l’amour, loin d’être un péché, est l’ultime rempart de la dignité humaine face à l’intolérance.

Artiste complet, Sadek Yousfi ne se limite pas à la chanson mais déploie son talent dans la composition, le théâtre et le cinéma, une polyvalence qui nourrit sa présence scénique d’une profondeur dramatique rare. Cette multidimensionnalité lui permet d’aborder la scène non pas comme un simple interprète, mais comme un metteur en scène de ses propres émotions. Au théâtre, il a puisé la rigueur du corps et du geste, ce qui se traduit dans ses concerts par une gestuelle habitée et un regard qui capte instantanément l’auditoire. Son expérience devant la caméra lui a appris l’art de la nuance et de la retenue, une subtilité qu’il réinjecte dans sa manière de poser sa voix, capable de passer d’un murmure confidentiel à une puissance lyrique sans jamais perdre en sincérité. En tant que compositeur, il ne se contente pas d’aligner des notes ; il construit des ambiances sonores qui servent de décors narratifs à ses textes, utilisant la musique comme une véritable bande originale de la vie quotidienne en Kabylie. Cette approche holistique de l’art fait de chaque prestation un moment de narration totale où le texte, la mélodie et l’interprétation physique fusionnent pour offrir une expérience immersive, élevant la chanson kabyle au rang de performance artistique intégrale.

Son apport majeur réside dans sa capacité à revitaliser la chanson à texte en y insufflant des sonorités contemporaines, oscillant entre le folk et la pop acoustique, tout en préservant une exigence poétique rigoureuse. Cette démarche ne consiste pas en une simple modernisation de surface, mais en un redéploiement stylistique qui propulse le genre dans une nouvelle ère. Là où la chanson kabyle traditionnelle repose parfois sur des structures rythmiques immuables, Sadek Yousfi introduit des arrangements épurés où la guitare acoustique devient le cœur battant d’une narration intime. Il parvient à capturer l’essence du folk, cette musique de la terre et de l’âme, pour l’adapter aux paysages de la Kabylie, créant ainsi une sonorité hybride qui semble à la fois familière et radicalement nouvelle.

Sa maîtrise de la pop acoustique lui permet de rendre ses compositions plus accessibles, sans pour autant sacrifier la profondeur du message. L’exigence poétique reste le socle de son œuvre : chaque mot est choisi pour sa résonance, chaque métaphore est ciselée pour dire les maux d’une société en mutation. Il évite les écueils des répétitions faciles pour privilégier des textes denses, souvent introspectifs, qui interpellent l’intellect tout en touchant le cœur. En réussissant ce pari esthétique, il prouve que la langue kabyle possède une plasticité exceptionnelle, capable de se loger dans des formats modernes sans rien perdre de sa noblesse ancestrale ni de sa charge symbolique.

Contrairement à certains courants qui cèdent à la facilité commerciale, Yousfi reste attaché à la pureté de la langue kabyle, explorant des thématiques qui touchent à l’universel : l’errance de l’âme, les complexités de l’amour, l’identité et les défis sociaux actuels. Cette authenticité lui permet de toucher un public intergénérationnel, devenant ainsi un pont entre la mémoire collective et le futur de la culture amazighe. 

Son impact dépasse les frontières de la Kabylie ; par ses prestations cinématographiques et ses tournées internationales, il participe activement au rayonnement de sa culture à l’étranger, prouvant que l’expression artistique locale peut atteindre une dimension globale sans perdre son âme. Cette résonance mondiale s’explique par une démarche artistique qui privilégie l’authenticité sur l’exotisme. En portant ses textes et ses rôles sur les scènes européennes et les plateformes numériques mondiales, Sadek Yousfi agit comme un trait d’union entre les mondes, s’attachant à dépasser les simplifications habituelles pour offrir une perspective nuancée, où la tradition kabyle dialogue d’égal à égal avec la modernité globale. 

Son passage sur les écrans, qu’il s’agisse de films ou de feuilletons, permet à un public non berbérophone de se connecter à des émotions universelles portées par un ancrage local fort. Cette capacité à toucher l’Autre, tout en restant fidèlement attaché à ses racines, démontre que la langue kabyle n’est pas une barrière, mais un vecteur de singularité dans un monde globalisé.

En attirant l’attention de la diaspora et des mélomanes internationaux, il insuffle une fierté renouvelée à la Kabylie, à l’Algérie, en s’inscrivant dans la « world music » de qualité, là où le particulier rejoint l’universel. Il ne s’agit plus seulement de sauvegarder un patrimoine, mais de le faire vivre, de le rendre compétitif et désirable sur l’échiquier culturel international, confirmant ainsi que la culture kabyle possède les ressources nécessaires pour dialoguer d’égal à égal avec les autres cultures du monde.

Sadek Yousfi n’est pas seulement un interprète de talent, mais un véritable bâtisseur culturel dont l’œuvre témoigne de la vitalité et de la résilience de la création artistique berbère contemporaine, assurant avec élégance et détermination la relève d’un patrimoine immense. Son parcours illustre une volonté farouche de ne pas laisser la culture kabyle se figer dans une nostalgie muséale, mais de la propulser dans le mouvement perpétuel de la création vivante. En endossant ce rôle de bâtisseur, il pose des jalons pour les générations futures, leur montrant que l’enracinement n’est pas un frein à l’émancipation artistique, mais bien le socle nécessaire à toute envolée. 

Cette vision se traduit par une esthétique qui refuse le repli identitaire pour embrasser un dialogue constant avec l’altérité, transformant l’héritage en une matière malléable et dynamique. Sa capacité à naviguer entre les disciplines, du chant au grand écran, crée une structure de résistance culturelle où chaque œuvre devient une brique supplémentaire à l’édifice de l’identité amazighe. En occupant l’espace public par le cinéma et la chanson, il sature le champ symbolique d’images et de sons qui normalisent la présence de la langue kabyle dans la modernité urbaine et internationale. La résilience qu’il incarne est celle d’une langue et d’un art qui refusent de s’effacer, se réinventant sans cesse à travers des mélodies hybrides et des textes d’une lucidité frappante, capables de s’adresser aussi bien au montagnard qu’au citadin du monde. 

Cette résilience n’est pas une simple survie, mais une offensive créative qui utilise les outils technologiques et les codes de la pop-culture pour pérenniser un message ancestral. En portant ce flambeau avec une telle maîtrise, il ne se contente pas de succéder à ses pairs ; il élargit le sillage laissé par les géants de la chanson engagée, prouvant que la relève est prête à assumer la responsabilité de ce patrimoine, tout en lui offrant un nouveau souffle, empreint de dignité et d’universalisme. Il transmute ainsi le combat politique de ses aînés en une révolution esthétique et culturelle, où l’excellence artistique devient la meilleure des revendications.

Brahim Saci


SADEK YOUSFI  » TIMDININ « 

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«Planète verte» ou la révolution comme horizon d’espoir

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planète verte de Marcus Hönig
"Planète verte" de Marcus Hönig

Planète verte est une fable politique d’anticipation. D’une écriture tantôt nerveuse et tantôt contemplative, ce roman nous fait évoluer sur le fil du rasoir d’un monde que nous nous tuons d’ignorer.

Ce roman dont le titre est déjà un sacré contrepied est le premier de Marcus Hönig (*), paru aux éditions Books on Demand. Resserré comme un poing sur 180 pages, Planète verte convoque des éléments d’un monde dystopique, mais pas impossible. La construction de ce récit politico-social aux accents engagés a lieu dans un pays qui s’appelle la France, dirigée par Marion S (suivez mon regard), une présidente diablement autoritaire pour qui le contrôle total de la population n’est pas qu’une simple lubie. «Marion S, en dirigeante avisée et réaliste sur les faiblesses et la corruptibilité des hommes, appliquait un système des plus judicieux pour éviter tout problème avec le personnel de confiance…»

L’enjeu ? Nourrir la population. En filigrane du sujet, se pose la question des choix agricoles dans le pays mais au-delà aussi. Avec l’utilisation industrielle des pesticides et son corollaire l’agriculture intensive, c’est non seulement la question de la santé mais aussi une terre devenant de moins en moins productive qui sont crûment posés ici.

Alors comment faire ? Là intervient un projet industriel fou, devenu vite incontrôlable. «Marco se mordillait la main.

– Seulement, je te l’ai dit, il est impossible d’envisager des produits d’origine animale pour ça, à cause du risque de provoquer une crise sanitaire

– OK, pas d’animaux dans l’engrais, pigé.

– Bien. Avant de lancer la production de l’engrais, Ferkel, toujours au nom de S., avait annoncé à un cercle restreint la construction d’une usine expérimentale de fabrication de ciment biologique. Ciment révolutionnaire pour le bâtiment».

Dans ce monde qui perd la tête, on retrouve un homme, Marco, que rien ne prédestinait à mettre le caillou dans le rouage complexe de cette machine arbitraire. Marco élève seul son fils. A son corps défendant, il se retrouve au cœur d’une grosse opération où l’avenir de la société était en jeu et qui va mettre en défi ses convictions. 

Le récit s’affole quand il croise dans cette aventure une femme, Tania, qui, elle aussi, élève seule sa fille Louise. L’improbable duo se voit mêler au combat du Chef. Un homme surgit comme un météorite pour déstabiliser la vie pépère d’un village pour un idéal autrement plus grand.

L’intrigue de cette satire politique est compartimentée de chapitres tressés d’une écriture rythmée avec des vas et viens entre les différents protagonistes de l’histoire. Marcus Hönig livre ici une exploration d’un monde autoritaire dont les pratiques constituent une menace sérieuse pour l’humanité. Même grave, le roman n’est pas dénué d’humour. Planète Verte mêle avec une certaine gourmandise l’introspection philosophique et l’engagement politique. Il nous invite à la vigilance sur les menaces écologico-politiques qui ne sont pas sans péril.  

Loin d’être un livre fataliste prêchant le renoncement, Planète Verte se veut un appel à regarder le monde qui vient et à lutter, chacun à son niveau, pour le rendre meilleur.

Hamid Arab

Planète verte par Macus Hönig. Editions Books on Demand.

(*) Marcus Hönig est aussi l’auteur de l’ouvrage « Les larmes de Jimmy ».

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Conseil des ministres : « Amendement constitutionnel technique et deux projets de lois »

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Tebboune
Tebboune en conseil des ministres. Crédit photo : APS

Abdelmadjid Tebboune préside, dimanche, une réunion du Conseil des ministres consacrée à l’examen d’un projet de loi portant amendement constitutionnel technique et de deux projets de lois organiques relatifs au régime électoral et aux partis politiques, indique un communiqué de la Présidence de la République.

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, préside, en ce moment, une réunion du Conseil des ministres, consacrée à l’examen d’un projet de loi portant amendement constitutionnel technique et de deux projets de lois organiques relatifs au régime électoral et aux partis politiques, ainsi qu’à un exposé sur l’indemnisation des coûts de transport dans le domaine économique », lit-on dans le communiqué.

Assiste-t-on déjà aux prémices du viol de la Constitution en vue d’un 3e mandat de Tebboune (81 ans) ? Cette révision pourrait être en effet une première étape avant d’arriver au congrès des deux chambres qui avalisera une révision plus profonde permettant au locataire d’El Mouradia de garder le pouvoir indéfiniment. Attendons de voir la suite.

La rédaction

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