Les cours du pétrole ont reculé mardi soir, pour la quatrième séance consécutive, subissant de plein fouet les effets de questions géopolitiques.
En terminant à 58,92 dollars (-2,71%), la référence européenne pour livraison en février (le Brent) a même atteint un plus bas en clôture depuis février 2021.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en janvier, a reculé de 2,73% à 55,27 dollars.
Emmanuel Macron à Marseille à côté de Benoît Payan, maire de la ville. Crédit image : DR
Le président français Emmanuel Macron s’est rendu à Marseille, mardi 16 décembre 2025, pour une visite officielle centrée sur la lutte contre le narcotrafic, la régulation des réseaux sociaux et le suivi des engagements de l’État dans la deuxième ville de France. Un déplacement à forte charge symbolique et politique, dans un contexte marqué par des violences persistantes liées aux trafics de stupéfiants.
La visite a débuté par un moment de recueillement. Emmanuel Macron s’est rendu sur la tombe de Mehdi Kessaci, en présence de son frère Amine. Ce geste, voulu comme un signe de reconnaissance et de solidarité, s’inscrit dans une séquence mémorielle destinée à rappeler le coût humain des violences urbaines et à placer la question sécuritaire au cœur du déplacement présidentiel.
Dans la continuité, le chef de l’État a annoncé une mesure phare : le relèvement de l’amende forfaitaire délictuelle infligée aux consommateurs de drogues. Actuellement fixée à 200 euros, celle-ci devrait passer à 500 euros. Emmanuel Macron a justifié cette décision par la nécessité de renforcer la dissuasion et de réduire la demande, qu’il considère comme un moteur essentiel du narcotrafic. « Ce n’est pas festif de se droguer », a-t-il déclaré, assumant une ligne de fermeté sur le sujet.
Le président a également insisté sur l’évolution des modes opératoires des réseaux criminels. Selon lui, une part croissante du trafic de stupéfiants s’organise désormais via les réseaux sociaux et les messageries chiffrées, ce qui impose une adaptation des outils judiciaires et policiers. La lutte contre le narcotrafic passe ainsi, selon l’exécutif, par un renforcement des moyens techniques et législatifs face au numérique.
À la mi-journée, Emmanuel Macron a échangé avec des lecteurs de la presse régionale autour de la question de la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux. Il a évoqué la possibilité de restreindre l’accès à ces plateformes pour les mineurs de moins de 15 ou 16 ans, estimant que les réseaux sociaux contribuent à la diffusion de contenus violents, à la désinformation et à certaines formes de délinquance. Cette proposition s’inscrit dans un débat plus large sur la régulation du numérique, engagé au niveau national et européen.
L’après-midi a été consacré aux questions de sécurité de proximité. Le président a inauguré le nouveau commissariat des 13ᵉ et 14ᵉ arrondissements de Marseille, aux côtés notamment du ministre de la Justice Gérald Darmanin, du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, du maire de Marseille Benoît Payan, de la présidente de la Métropole Martine Vassal et du président de la Région Sud Renaud Muselier. Les responsables policiers présents ont souligné la nécessité de moyens supplémentaires, en particulier pour remonter les filières et frapper les réseaux à leur sommet, notamment sur le plan financier.
C’est également dans ce commissariat qu’Emmanuel Macron a rencontré la mère de Socayna, jeune étudiante tuée en septembre 2023 par une balle perdue alors qu’elle se trouvait dans son appartement. Cet échange, non inscrit initialement au programme, a rappelé la dimension humaine et tragique de la violence liée au narcotrafic à Marseille et le poids des attentes en matière de justice.
En fin d’après-midi, le chef de l’État s’est rendu à la prison des Baumettes. Cette séquence a permis d’aborder les questions liées à l’institution pénitentiaire, à la lutte contre le crime organisé et aux conditions de détention. Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de maintenir une politique pénale ferme à l’égard des trafiquants, tout en évoquant la nécessité de réformes structurelles à long terme.
La visite s’est conclue par un passage à la gare Saint-Charles, où le président a évoqué le vaste chantier de modernisation engagé pour plusieurs années. Ce projet est présenté par l’exécutif comme un élément clé du développement urbain et économique de Marseille.
À travers ce déplacement, Emmanuel Macron a cherché à afficher l’engagement de l’État face aux défis sécuritaires, sociaux et urbains auxquels Marseille est confrontée. Reste désormais la question centrale de la mise en œuvre effective des annonces, dans une ville où les promesses publiques sont systématiquement jugées à l’aune de leur traduction concrète sur le terrain.
Dans un entretien exclusif pour annasronline, l’ancien international Noureddine Kourichi revient sur le tirage au sort du Mondial 2026, qui a placé l’Algérie dans la dixième poule avec l’Argentine, l’Autriche et la Jordanie. Pour lui, cette configuration offre autant de défis que d’opportunités pour les Fennecs.
L’élément le plus marquant, selon Kourichi, est le premier match contre l’Argentine. « Le match face à l’Argentine est un atout, pas un obstacle », affirme-t-il. L’ancien joueur observe que l’équipe sud-américaine n’est plus celle du triomphe qatari en 2022 : plusieurs cadres ont vieilli et Lionel Messi, bien qu’étant une légende vivante, n’est plus au sommet de son art. « Messi aura 39 ans et plusieurs joueurs clés ont perdu un peu de leur vigueur. Cela ne diminue pas leur qualité, mais cela rend la rencontre plus abordable », analyse-t-il, insistant sur le fait qu’un bon résultat dès la première journée serait un énorme booster de confiance pour les Verts.
La confrontation avec la Jordanie, perçue comme plus accessible, nécessite tout de même vigilance. « Sur le papier, c’est le match le plus facile, mais la concentration et le sérieux restent essentiels pour assurer la qualification », souligne Kourichi. La victoire face à la Jordanie est selon lui la clé pour prétendre à la deuxième place du groupe ou à une qualification comme meilleur troisième.
Le duel final contre l’Autriche porte une dimension historique particulière. Kourichi rappelle le Mondial 1982, lorsque l’Autriche s’était entendue avec l’Allemagne pour éliminer l’Algérie malgré la prestation héroïque des Verts. « Cette rencontre est l’occasion de laver cette humiliation historique », insiste-t-il, soulignant l’esprit de revanche et la détermination nécessaires.
Pour réussir, plusieurs facteurs sont essentiels : stabilité de la composition, cohésion collective et homogénéité de l’équipe. « Éviter les changements incessants, permettre aux joueurs de se connaître parfaitement et renforcer la défense, c’est fondamental », explique Kourichi. Il insiste aussi sur la Coupe d’Afrique des Nations comme répétition générale pour fixer l’ossature de l’équipe et développer l’osmose entre les joueurs.
« Le groupe est solide et motivé, il peut aller loin », conclut-il. Selon Kourichi, battre la Jordanie et obtenir un résultat positif contre l’un des grands rapprochera l’Algérie du second tour, avec de réelles chances de créer l’histoire.
Edouard Philippe avec Christian Estrosi, maire de Nice. et Lou Festin Nissart. Crédit @edouardphilippe
Le 10 décembre 2025 restera dans les annales de la mémoire coloniale française. Sur LCI, Édouard Philippe, maire du Havre, ancien premier ministre et probable candidat à la présidentielle de 2027, a été interrogé par le journaliste Jean-Michel Aphatie : « La colonisation est-elle un crime ? »
Sa réponse, lapidaire et choquante, fut : « Non. » Un simple mot, mais chargé d’une signification lourde : un refus de reconnaître les violences, les crimes et les massacres commis pendant la longue histoire de l’empire colonial français. Cette déclaration n’est pas un simple dérapage, elle s’inscrit dans un courant idéologique qui refuse de faire face à la vérité historique.
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire spécialisé dans l’histoire coloniale, souligne que cette réponse illustre un phénomène récurrent au sein de certaines droites dites traditionnelles et parmi les nostalgiques de l’Algérie française : la négation ou la réécriture de l’histoire coloniale. Selon lui, la réponse de Philippe peut résulter soit d’une ignorance manifeste des faits historiques – ce qui est surprenant au vu de son parcours académique – soit d’une stratégie délibérée visant à séduire une fraction de l’électorat sensible aux thèses révisionnistes. La question coloniale, longtemps éclipsée dans le débat public et académique, reste un terrain électoral sensible.
Le Cour Grandmaison rappelle que les grandes écoles fréquentées par Philippe – hypokhâgne au lycée Janson-de-Sailly, Sciences-Po, puis l’ENA – ont longtemps marginalisé l’enseignement de l’histoire coloniale. Ces institutions ont contribué à diffuser ce qu’il appelle le « roman impérial-républicain », un récit mythifié de l’expansion française où la colonisation est présentée comme un projet civilisateur et universel, occultant les guerres sanglantes, les massacres, les déportations et l’oppression systématique des peuples colonisés. Jules Ferry et ses alliés, selon ce récit, auraient mené une « œuvre civilisatrice », masquant derrière des discours sur l’universalisme les réalités brutales de la conquête.
Cette vision apologétique de la colonisation a été renforcée sur le plan législatif par la loi du 23 février 2005, qui rend hommage aux acteurs de la présence française en Afrique du Nord et en Indochine. Le texte, jamais abrogé, a officialisé une mémoire sélective et partielle, contribuant à la diffusion d’une interprétation louangeuse de l’histoire coloniale. Pour Le Cour Grandmaison, cette loi a ouvert la voie à une série de distorsions historiques, relayées et amplifiées par des médias et des acteurs financiers proches des sphères conservatrices. Vincent Bolloré, les éditions Fayard et d’autres officines médiatiques ont ainsi participé à la diffusion de récits révisionnistes, renforçant un courant qui tend à justifier ou banaliser la colonisation et ses violences.
Au-delà des institutions et des médias, ce courant trouve un écho dans les extrêmes-droites et leurs tentatives de modeler la mémoire collective pour servir des agendas politiques contemporains. Alain de Benoist et ses émules ont théorisé dès les années 1970 une « métapolitique » destinée à conquérir l’influence culturelle et électorale. Aujourd’hui, cette stratégie se déploie dans les médias, les spectacles et les publications, où des mythes impériaux sont présentés comme des vérités historiques incontestables.
Face à cette offensive idéologique, le silence des gauches politiques est préoccupant. La déclaration d’Édouard Philippe aurait dû susciter une réaction massive, mais elle a été largement ignorée, les forces progressistes estimant sans doute qu’il s’agit d’un épisode secondaire. Cette passivité laisse le champ libre aux falsificateurs de l’histoire, permet aux récits révisionnistes de se diffuser et affaiblit les initiatives visant à reconnaître les crimes coloniaux et leurs victimes.
Olivier Le Cour Grandmaison insiste sur l’urgence d’une réponse organisée et déterminée : reconnaître les crimes coloniaux, défendre les libertés académiques, restituer les biens spoliés et engager des réparations sont autant d’étapes nécessaires pour corriger une mémoire nationale déformée. La négation de l’histoire coloniale inflige une double violence : elle efface la souffrance des victimes et brouille la compréhension des enjeux contemporains liés à l’héritage colonial. Les massacres du 17 octobre 1961, la répression de la guerre d’Algérie, les violences institutionnelles et symboliques subies par les populations afro-descendantes et post-coloniales illustrent cette injustice persistante.
La réponse d’Édouard Philippe n’est donc pas anodine. Elle révèle la persistance d’un négationnisme colonial intégré dans la sphère politique et médiatique, et le danger que représente le silence des forces de gauche face à cette réécriture de l’histoire. Au-delà du geste d’un homme, c’est une mémoire collective, une vérité historique et une justice symbolique qui sont en jeu. Face à l’instrumentalisation de l’histoire, il est impératif que les forces progressistes reprennent la parole, défendent la vérité et réaffirment la nécessité d’une mémoire fidèle aux faits, pour que le passé cesse d’être détourné au service de stratégies électorales et idéologiques.
Le nihiliste et raciste Mohamed Lamine Belghit s'excuse auprès de Tebboune. Crédit photo : DR
L’universitaire et enseignant en histoire anti-amazigh, Mohamed El Amine Belghith a présenté ses excuses écrites au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, reconnaissant son erreur. Pathétique personnage dont le zèle n’a d’égal que sa haine envers la dimension amazighe.
Cette démarche, rapportée par le journal El Khabar, intervient immédiatement après que le président de la République a signé un décret de grâce totale en sa faveur, annulant le reste de la peine.
Dans sa missive, le professeur Mohamed Amine Belghit a exprimé ses profonds regrets pour les propos qui lui ont valu des poursuites judiciaires. Il a également tenu à réaffirmer son respect du Droit et son engagement à se conformer à la Constitution et aux lois de la République, promettant de ne plus commettre de tels actes à l’avenir.
Cette affaire trouve son origine dans la diffusion, le 1er mai 2025, d’une vidéo montrant Belghit lors d’un entretien télévisé sur Sky News Arabia. Ses déclarations, notamment celle qualifiant l’Amazighité de « projet franco-sioniste « , avaient déclenché une vague de controverses, menant à son inculpation pour des accusations d’atteinte aux constantes nationales et à la constitution.
Si l’historien révisionniste a exprimé ses regrets pour les propos incriminés et s’est engagé à respecter les lois, l’article ne précise cependant pas si cet acte de contrition s’accompagne d’un renoncement à ses thèses révisionnistes et controversées concernant la Révolution algérienne – Il a, notamment soutenu que le révolution du 1e Novembre a été déclenché sur ordre du leader égyptien, Djamel Abdelnacer – et l’identité nationale, qu’il a inlassablement développées sur diverses tribunes médiatiques.
Interpellé au cours du mois de novembre 2025, Zouheir Zeghada est détenu à la prison de Kais, dans la wilaya de Khenchela. Jugé le 4 décembre 2025, un an jour pour jour après l’inauguration et le démantèlement du monument d’Aksel, il a été condamné à une peine d’un an de prison.
Depuis le 24 novembre 2025, il observe une grève de la faim, protestant contre ce qu’il considère comme une sanction injuste liée à son engagement citoyen et culturel.
Zouheir Zeghada n’est pas un homme ordinaire. Issu d’une famille profondément enracinée dans l’histoire et la lutte pour la nation, il a pris les armes durant la décennie noire, défendant sa région contre ceux qui menaçaient la sécurité et l’unité nationale. Mais son engagement ne s’est jamais limité au champ militaire. C’est aussi un militant de l’identité amazighe.
Aujourd’hui, il est avant tout militant culturel et citoyen. Il a été l’un des initiateurs du monument d’Aksel à Bouhmama, symbole de l’identité et de la résistance amazighe contre l’invasion arabe. À travers ses actions bénévoles lors des incendies ou son aide aux populations vulnérables et aux institutions publiques, Zouheir Zeghada incarne la solidarité et le dévouement.
Qui est Aksel ?
Aksel est une figure historique emblématique de la résistance amazighe. Il fut roi et chef militaire qui combattit les invasions arabes en 683 et 688 aux côtés de la reine Dihya. Il infligea une défaite au sanguinaire arabo-islamiste Oqba Ibn Nafi, venu de la péninsule arabique pour envahir l’Afrique du Nord lors de la bataille de Tahouda en 683. La statue du monument d’Aksel à Bouhmama visait à rappeler cette résistance et l’identité culturelle de la région.
Le 4 décembre 2024, le monument a été inauguré puis démantelé le jour même par les autorités, dans un contexte de tensions locales. Pour ses proches et ses amis(e) de combat, l’arrestation de Zouheir Zeghada un an plus tard apparaît comme une sanction ciblée, visant à freiner ses initiatives culturelles et mémorielles.
Sa grève de la faim, commencée le 24 novembre 2025, est un acte de résistance et de dénonciation. Elle traduit sa détermination à revendiquer la reconnaissance de l’histoire, de la mémoire et de l’engagement citoyen dans la région de Khenchela. Ses proches et amis appellent les autorités à la transparence et au respect des droits fondamentaux, rappelant que ce combat dépasse le cas d’un individu et concerne l’avenir du patrimoine culturel local.
La justice tunisienne a condamné Abir Moussi, présidente du Parti constitutionnel libre, à douze ans de prison dans le cadre de l’affaire dite du « bureau du greffe ». Cette décision a immédiatement suscité de vives réactions dans le pays, opposants politiques, associations et acteurs de la société civile dénonçant un jugement « injuste » et motivé politiquement.
Abir Moussi avait été arrêtée le 3 octobre 2023 alors qu’elle se rendait au bureau du greffe de la présidence pour déposer des recours contre des décisions présidentielles. Elle est accusée, selon le code pénal tunisien, d’avoir tenté de « modifier l’organisation de l’État » et d’inciter à des affrontements violents. Son assistante, Mariem Sassi, a écopé de deux ans de prison dans la même affaire.
Le Front du Salut, coalition politique de l’opposition, a dénoncé une procédure « arbitraire » et un « contrôle du pouvoir exécutif sur la justice », appelant à une mobilisation générale pour défendre les libertés et l’indépendance du système judiciaire. Pour le porte-parole du Parti républicain, Wissam Al-Saghir, « défendre les droits et les libertés ne doit jamais être sélectif. Accepter l’injustice aujourd’hui envers un opposant, c’est ouvrir la porte à ce que tous puissent être frappés demain ».
De son côté, le Courant démocratique a critiqué « la transformation d’une simple démarche administrative en accusation grave », dénonçant ce qu’il considère comme un détournement de la justice à des fins politiques. Plusieurs juristes et universitaires jugent l’affaire exemplaire d’« abus de procédure et de manipulation du droit » et estiment qu’elle servira de référence pour étudier les dérives judiciaires dans le pays.
Les organisations de défense des droits humains, dont « Taqatu’ pour les droits et libertés », ont alerté sur le « climat de répression » et le recours croissant à des procès politiques pour faire taire les voix critiques. Elles appellent à une réaction collective de la société civile et des partis politiques afin de protéger les droits fondamentaux, en particulier la liberté d’expression, garantie par la Constitution et les conventions internationales.
Ce jugement s’inscrit dans un contexte de restriction accrue des libertés en Tunisie, marqué par la multiplication des arrestations et poursuites contre les opposants et les militants, selon plusieurs organisations nationales et internationales de défense des droits humains.
Le durcissement récent des conditions d’octroi de la dotation en devises pour voyage ne relève plus d’une simple révision réglementaire. Il s’inscrit dans une réponse d’urgence à une fraude d’ampleur inédite, officiellement mise au jour par les autorités.
La Banque d’Algérie (BA), à travers sa note n°01/DGIG/2025, et le gouvernement justifient désormais leurs décisions par la nécessité de contenir ce qui est décrit comme une véritable hémorragie de devises.
Une fraude massive révélée au Parlement
Devant l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Saïd Sayoud, a dressé un tableau alarmant : près de 100 000 cas de fraude à la dotation voyage auraient été recensés en l’espace d’un mois et demi. Des chiffres qualifiés de « terrifiants », révélateurs d’un détournement systématique d’un mécanisme censé répondre à un besoin légitime des citoyens.
Selon les explications fournies, les pratiques frauduleuses reposaient essentiellement sur des déplacements fictifs ou écourtés, facilités par le tamponnage répété des passeports sans respect de la durée minimale de séjour à l’étranger. Ces opérations auraient été structurées autour de réseaux de courtiers et d’intermédiaires, avec l’implication d’agences de voyage.
Les liaisons terrestres vers la Tunisie figurent au cœur de ce dispositif. Plus de 5 000 autocars auraient été mobilisés, certains effectuant des allers-retours rapides, permettant à des voyageurs de quitter puis de réintégrer le territoire après quelques jours seulement afin de bénéficier, à répétition, de la dotation annuelle de 750 euros.
Des populations vulnérables particulièrement ciblées
Le ministre a par ailleurs souligné que les demandeurs d’emploi constituaient l’un des principaux viviers exploités par ces réseaux. Près de 100 000 personnes, dont des bénéficiaires de l’allocation chômage, auraient été impliquées, parfois sans mesurer pleinement le caractère illégal des montages auxquels elles participaient. Cette dimension sociale confère à l’affaire une portée supplémentaire, dépassant le seul enjeu financier.
C’est dans ce contexte que la Banque d’Algérie a instauré un dispositif de contrôle renforcé, visant à colmater les brèches exploitées par les fraudeurs. La note publiée le 15 décembre introduit plusieurs mesures structurantes.
D’abord, l’octroi de la dotation est désormais conditionné à la détention d’un compte bancaire domiciliataire. Cette exigence vise à renforcer la traçabilité des opérations et à appliquer plus strictement les principes de connaissance du client (KYC), en évaluant la cohérence entre le profil du demandeur et la demande de devises.
Ensuite, l’exclusion totale des paiements en espèces pour le règlement de la contrevaleur en dinars constitue un tournant majeur. En imposant des moyens de paiement scripturaux, tels que la carte CIB ou le chèque bancaire, les autorités cherchent à tarir les circuits de financement informels sur lesquels prospéraient les réseaux de courtiers.
Enfin, la sanction liée à la durée effective du séjour cible directement le cœur du système frauduleux. Tout séjour inférieur à sept jours entraînera la restitution de la dotation perçue ainsi que la perte du droit de change pour une période de cinq ans.
Maintien du droit, durcissement de l’encadrement
Le gouvernement insiste toutefois sur un point : la dotation voyage n’est pas remise en cause en tant que droit du citoyen. « Elle ne sera pas annulée, mais strictement organisée », a assuré le ministre. Dans cette logique, des mesures complémentaires ont été engagées, notamment l’obligation d’autorisations préalables pour les autocars d’agences de voyage opérant aux frontières. Selon les autorités, ces contrôles ont déjà permis de révéler des manquements graves, certaines agences étant incapables de justifier la prise en charge de voyageurs en difficulté à l’étranger.
Un tournant dans la gestion des devises
L’offensive conjointe de la Banque d’Algérie et des pouvoirs publics marque un tournant dans la gestion de l’allocation devises. Au-delà de la lutte contre la fraude, elle traduit une volonté plus large d’assainir le marché des devises et de préserver des réserves nationales mises sous pression par des pratiques devenues industrielles. Reste à savoir si ce dispositif, aussi rigoureux soit-il, parviendra à endiguer durablement des réseaux qui ont démontré une capacité d’adaptation rapide.
La 29ᵉ édition du PriMed s’est achevée à Marseille dans une ambiance à la fois chaleureuse et inspirante. Ville-port tournée vers la Méditerranée, Marseille a accueilli cinéastes, journalistes, producteurs, bénévoles et lycéens venus partager leur enthousiasme et débattre des films présentés.
Pendant plusieurs jours, projections et rencontres ont rythmé le festival organisé par le Centre Méditerranéen de la Communication Audiovisuelle (CMCA), confirmant son rôle de plateforme pour explorer mémoires, sociétés et réalités méditerranéennes.
L’événement a été marqué par la forte participation des lycéens, accompagnés de leurs enseignants. Leurs échanges avec les réalisateurs ont apporté une énergie particulière et donné tout son sens au festival, tandis que bénévoles et professionnels assuraient une organisation fluide et accueillante.
Palmarès officiel
Grand Prix Enjeux Méditerranéens (France Télévisions) : Le Ciel au-dessus de Zenica – Nanna Frank Møller et Zlatko Pranjić
Prix Mémoire de la Méditerranée (INA) : The 1957 Transcript – Ayelet Heller
Prix Première Œuvre (RAI) : Echoes from Borderland – Lara Miléna Brose
Prix Art, Cultures et Sociétés : House with a Voice – Kristine Nrecaj et Birthe Templin
Prix des Jeunes de la Méditerranée : Born to Fight – Ala’a Mohsen
Prix Court Méditerranéen – Prix du public : Snake Hill – Joëlle Abou Chabké
Mention spéciale ASBU : Green Line – Sylvie Ballyot
Présence algérienne
L’Algérie était représentée dans la catégorie « Moi, citoyen méditerranéen » avec Là où les mots s’évadent de Noor Abdi (Lycée International Alexandre Dumas, Alger). Hors palmarès, le film La promesse d’Imane, réalisé par Nadia Zouaoui, née en Algérie et installée au Québec depuis 1988, a également été remarqué. Productrice, réalisatrice et journaliste pour Radio-Canada, CBC et Al Jazeera, Nadia Zouaoui offre un regard mature et engagé sur les réalités méditerranéennes.
Prix à la diffusion
Letizia Battaglia, photographe des années de sang – Cécile Allegra (France 3 Corse ViaStella et RAI, Italie)
De plomb et de charbon – Thomas Uzan (2M, Maroc)
Clôturée sur une note d’échanges intenses et de débats passionnés, cette édition du PriMed a confirmé sa vocation : faire dialoguer images, mémoires et générations, tout en mettant en lumière les voix méditerranéennes, locales et diasporiques, à travers Marseille, carrefour et miroir de la Méditerranée.
La libération récente de figures intellectuelles et politiques par décret présidentiel a ravivé le débat sur l’usage de la grâce en Algérie. Si ces décisions sont saluées comme des gestes d’apaisement, des militants politiques et des juristes y voient surtout une clémence appliquée de manière discriminatoire, profitant à quelques profils médiatisés tandis que des dizaines de détenus d’opinion, moins visibles, demeurent incarcérés ou poursuivis arbitrairement.
C’est dans ce contexte que la grâce présidentielle accordée à l’enseignant universitaire en histoire Mohamed Lamine Belghit, après celle dont a bénéficié l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a suscité un soulagement immédiat dans certains cercles intellectuels et politiques. Mais au-delà de ces libérations à forte portée symbolique, la décision a ravivé un malaise plus profond : celui d’un recours à la clémence perçu comme sélectif, appliqué au cas par cas et détaché d’une approche globale de respect des libertés fondamentales.
Pour l’avocat Me Hakim Saheb, si la libération de toute personne détenue pour ses idées, ses écrits ou son engagement pacifique demeure « une bonne nouvelle en soi », elle met néanmoins en lumière un « deux poids, deux mesures » dans l’usage de la grâce présidentielle. Selon lui, la sortie de prison de figures connues, bénéficiant d’un certain écho médiatique ou de soutiens influents, contraste brutalement avec la situation de centaines d’autres détenus d’opinion, moins visibles, toujours incarcérés.
Journalistes, militants du Hirak, défenseurs des droits humains, activistes amazighs ou simples citoyens ayant exprimé un désaccord : pour Me Saheb, ces profils composent une réalité largement occultée. À cela s’ajoutent de nombreux prévenus maintenus dans une attente judiciaire prolongée, parfois pendant des mois, voire des années, dans un contexte où les procédures sont régulièrement dénoncées pour leurs irrégularités et leur usage dissuasif.
Dans une lecture juridique, Me Abdellah Heboul estime que la grâce individuelle accordée à Mohamed Amine Belghit devrait, par souci de cohérence, être étendue à l’ensemble des situations similaires. Il invoque le principe d’égalité entre citoyens, consacré par l’article 35 de la Constitution, et rappelle que l’État de droit suppose l’absence de discrimination dans le traitement des affaires liées aux libertés publiques.
Du côté des militants politiques, le constat est plus sévère. Mohcine Bellabes dénonce une « Algérie des grâces à la carte », où la liberté ne dépendrait plus du droit, mais du « calcul politique ». À ses yeux, la libération de quelques figures emblématiques ne saurait masquer le sort de dizaines d’autres détenus, privés de visibilité, de relais et de perspectives claires.
Mohand Bakir va plus loin dans la critique. S’il rappelle que Mohamed Lamine Belghit, poursuivi, selon lui, pour l’expression d’une opinion, « n’aurait jamais dû être emprisonné », il estime que le recours à la grâce présidentielle, dans le contexte actuel, relève moins d’un geste d’apaisement que d’une manœuvre politique cynique.
Le militant dénonce une approche qu’il qualifie de politiquement prédatrice et froidement calculée. Selon lui, cet acte de clémence, intervenu dans un contexte politique précis marqué par le rejet quasi unanime de la proclamation unilatérale d’indépendance de la Kabylie par le MAK, relève davantage d’un signal adressé au courant idéologique auquel appartient l’enseignant en histoire — courant qui, depuis son incarcération, a multiplié les pressions et les sollicitations auprès du chef de l’État — que d’une réelle volonté de consacrer le respect des libertés individuelles et de la liberté d’opinion.
Ces prises de position convergent vers une même interrogation : la grâce présidentielle relève-t-elle d’un principe de justice universel ou d’un instrument de gestion politique ponctuelle ? En libérant quelques noms emblématiques tout en laissant perdurer une machine judiciaire punitive, les autorités alimentent un sentiment d’injustice et fragilisent la confiance dans les institutions.
Pour leurs auteurs, la véritable mesure de l’État de droit ne réside pas dans des gestes isolés, mais dans une politique cohérente et transparente de respect des libertés. Tant que l’emprisonnement restera une réponse à l’opinion ou à la critique pacifique, la promesse d’une Algérie démocratique et réconciliée avec elle-même continuera de se heurter à la réalité des cellules et du silence.
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