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Interpellation puis remise en liberté du journaliste Saad Bouakba 

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Saad Bouakba
Saad Bouakba. Crédit photo : El Hiwar.

Le journaliste Saad Bouakba, figure emblématique de la presse algérienne âgée de 79 ans, a été brièvement interpellé ce mercredi à son domicile, avant d’être relâché en fin de journée. L’information, d’abord annoncée par le journaliste Ali Boukhlef et relayée par l’universitaire et militant politique Fodil Boumala, a suscité de nombreuses réactions dans le milieu médiatique et sur les réseaux sociaux.

Selon les premiers éléments rapportés par Boumala, l’interpellation est survenue vers 17 h 45 au domicile de Bouakba, dans le quartier d’Ouled Fayet. La famille du journaliste a confirmé son arrestation sans fournir de détails supplémentaires dans l’immédiat.

La soirée a été marquée par de nouvelles clarifications. Abdelhak Lalegue,  responsable éditorial de Vision TV–chaîne privée auprès de laquelle Saad Bouakba a récemment accordé une série d’entretiens retraçant six décennies de carrière et de témoignages sur la vie politique algérien—a confirmé que Bouakba avait été convoqué dans la journée par la brigade de gendarmerie de Bir Mourad Raïs. Le journaliste s’est présenté aux enquêteurs, qui l’ont auditionné dans un cadre qualifié de « tout à fait normal ». Il se trouvait, au moment du dernier communiqué, chez lui entouré de ses proches. Lalegue a précisé que Bouakba devra néanmoins se présenter ce jeudi devant le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs.

Les raisons exactes de cette interpellation provisoire n’ont, pour l’heure, pas été rendues publiques. L’affaire intervient alors que les récentes interventions médiatiques de Saad Bouakba ont largement circulé, notamment ses propos revenant sur les coulisses de la scène politique et les pratiques du champ médiatique depuis les années 1960.

L’audition prévue demain devrait permettre de clarifier la nature de la procédure en cours. En attendant, la situation reste suivie de près par les milieux journalistiques et les observateurs de la liberté de la presse en Algérie.

Samia Naït Iqbal

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Le journaliste Saad Bouakba interpelé

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Saad Bouakba
Saad Bouakba.

Le journaliste et écrivain Saad Bouakba a été interpellé chez lui aujourd’hui mercredi.

L’arbitraire et la répression ponctue le quotidien des Algériens qui s’expriment librement. Saad Bouakba (79 ans) accordé une série d’entretiens à Vision Tv où il a déroulé l’histoire du pays et les arrière-cours du pouvoir et de ses hommes depuis l’indépendance du pays. Dans un de ses enregistrement, le journaliste a dressé un portrait élogieux de Krim Belkacem, assassiné le 18 octobre à Francfort, en Allemagne, par des sicaires du pouvoir de Boumediene.

Le journaliste a été relâché en fin de journée et convoqué, demain, par la justice, rapporte Abdelhak Lalag, rédacteur en chef de la chaine VisionTV.

Il est utile de rappeler que l’Algérie vit sous une insupportable chape de plomb. Aucune expression libre n’est tolérée par le pouvoir d e la dyarchie Tebboune-Chanegriha. La presse a renoncé à son impertinence, préférant plier l’échine, voire louer le pouvoir au prix de quelques pages de publicité. La société civile est mise au pas. Près de 250 prisonniers d’opinion croupissent derrière les barreaux. L’un d’entre eux, Cherif Mellal, mène depuis 9 jours une grève de la faim contre l’arbitraire dont il est victime.

Sofiane Ayache

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Louisa Hanoune reçue par Tebboune : un dialogue révélateur des limites du système politique

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Tebboune et Hanoune
Abdelmadjid Tebboune reçevant Louisa Hanoune. Crédit photo : APS

La rencontre entre Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), et le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, s’est déroulée dans un climat que la dirigeante décrit comme « libre et sans barrières ». Cependant, derrière cette façade de dialogue ouvert, l’entretien souligne les contraintes structurelles et les limites réelles des partis politiques face aux défis du pays.

Diagnostic clair mais marge d’action limitée

La rencontre entre Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), et le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, s’est déroulée dans un climat que la dirigeante décrit comme « libre et sans barrières ». Priez de ne pas en rire ! Cependant, derrière cette façade de dialogue ouvert, l’entretien souligne les contraintes souterraines et structurelles, voire les limites réelles des partis politiques, réduits pour la plupart à composer avec un système totalitaire.

Diagnostic clair mais marge d’action limitée

Louisa Hanoune a présenté au chef de l’État les points faibles de l’économie et de la société algérienne, allant du chômage à la migration des jeunes, en passant par les dysfonctionnements institutionnels, si l’on en croit ses déclarations. Si le PT se positionne comme force de propositions, ses préconisations restent confrontées à une réalité où les décisions stratégiques — économiques, militaires et diplomatiques — demeurent strictement sous contrôle présidentiel.

Cette centralisation rappelle la difficulté pour les partis de traduire leurs analyses en réformes concrètes, malgré leur rôle consultatif. En la matière, on ne peut accuser le PT de quelconque opposition ferme au pouvoir et ce, depuis l’interminable présidence de Bouteflika où l’on a vu Louisa Hanoune venir au secours du locataire d’El Mouradia en de nombreuses reprises.

Le poids du contexte mondial et régional a été un thème récurrent. Louisa Hanoune a insisté sur les risques et les implications pour l’Algérie, y compris en matière de stabilité interne. Ce rappel du « cadre international contraignant » peut être perçu comme un double message : d’une part, la nécessité de vigilance et d’unité nationale ; – l’antienne de l’incontestable patronne du PT depuis 30 ans – d’autre part, une manière de mettre en garde contre  le statu quo face à des problèmes internes persistants.

Révision du Code électoral : promesse de transparence ou défi pratique ?

Le chantier électoral a été évoqué, notamment la gestion des 11 nouvelles wilayas. Hanoune a souligné les risques de confusion dans les listes électorales et la nécessité d’une organisation rigoureuse. Pourtant, le PT, comme l’ensemble des partis, reste dépendant de l’administration pour la mise en œuvre concrète de ses propositions en matière d’organisation et de transparence du scrutin, illustrant une fois de plus l’écart entre recommandations politiques et pouvoir effectif.

Pour la SG du PT, les élections à venir constituent néanmoins une « phase charnière ». Mais la rencontre laisse transparaître que la crédibilité du processus électoral dépendra autant de la volonté affichée que de la capacité réelle des institutions à garantir transparence et équité.

On ne sait en revanche si la question du 3e mandat de Tebboune est évoquée ! Car il ne faut pas se faire d’illusions, à 81 ans, l’homme n’est pas prêt de céder la présidence.

La rédaction

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L’adieu à Biyouna : un hommage à l’icône de la Liberté et de l’audace algérienne​

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Biyouna inhumée avec les hommages.
Hommage à l'immense Biyouna. Crédit : RD

L’Algérie a rendu son dernier hommage à Baya Bouzar, plus connue sous son nom de scène Biyouna, décédée la veille à l’âge de 73 ans des suites d’une longue maladie.

Les cérémonies, empreintes de sobriété et d’une profonde émotion, ont marqué le départ d’une figure singulière et audacieuse qui a profondément influencé la culture et le théâtre national.

La dernière scène au TNA

La matinée du mercredi 26 novembre a débuté par un recueillement public au Théâtre National Algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi à Alger. Ce lieu symbolique, cœur battant de la création théâtrale, a servi de dernière scène à l’artiste, conformément aux vœux de ses proches.

Dès 11h00, une foule d’admirateurs, de personnalités du monde des arts, de la culture et de représentants officiels se sont succédé devant la dépouille. L’hommage au TNA a symbolisé la reconnaissance de la nation à celle qui avait fait rire et pleurer des générations de spectateurs, non seulement en Algérie mais aussi à l’étranger, grâce à une carrière prolifique qui l’a menée du cinéma algérien aux productions internationales.

Une vague d’hommages unanime

Les jours précédant l’inhumation ont été marqués par une vague d’hommages unanime, saluant la liberté de ton et l’esprit rebelle de Biyouna. De nombreux acteurs culturels et politiques ont souligné son rôle d’émancipatrice et de modèle.

Le président Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa « profonde affliction » et rendu hommage à une « célébrité de la scène culturelle », soulignant sa contribution au cinéma, au théâtre et à la télévision. Son message de condoléances, largement relayé par les médias publics, a inscrit Biyouna dans le registre des icônes culturelles nationales, reconnaissant le « vide immense » laissé par son départ.

En France, la ministre de la Culture Rachida Dati a salué une artiste « de toutes les scènes et de tous les registres », rappelant son influence au-delà des frontières algériennes.

Des artistes ont insisté sur la sincérité et l’audace de l’actrice, souvent perçue comme une porte-voix des femmes et une critique sociale sous-jacente à ses rôles comiques.

​Son héritage a été défini par la dualité de son parcours : profondément enracinée dans la culture algérienne (avec des rôles cultes comme El Harik) tout en rayonnant sur la scène internationale (Le Flic de Belleville, La Source des femmes).

Le dernier repos à El-Alia

En début d’après-midi, le corps de Biyouna a été conduit au cimetière d’El-Alia, l’un des plus grands et des plus importants cimetières d’Alger, où reposent de nombreuses personnalités nationales.

Après la prière du Dohr, la cérémonie d’inhumation s’est déroulée dans une atmosphère de dignité et de recueillement. L’affluence témoigne de l’attachement profond et populaire à cette artiste qui, par sa présence scénique unique et son authenticité, est devenue un symbole de l’identité algérienne moderne

Le départ de Biyouna laisse un héritage culturel riche et complexe, celui d’une femme qui a toujours refusé les carcans, utilisant l’art pour exprimer une vérité souvent dérangeante mais toujours accueillie avec affection par son public.

Biyouna, symbole de résilience face à l’hostilité idéologique des islamistes 

La disparition de Biyouna (Baya Bouzar), l’artiste et la femme, a ravivé un clivage ancien entre reconnaissance populaire et institutionnelle, et hostilité idéologique. Figure majeure de la scène artistique maghrébine, elle a été saluée par les autorités algériennes et françaises, tandis qu’une partie des courants conservateurs a réactivé les critiques qui ont jalonné sa carrière.

Ces hommages unanimes contrastent avec les tensions qui ont marqué son parcours. Biyouna évoquait régulièrement le regard méfiant de certains milieux politiques ou intellectuels, qui la jugeaient « trop populaire, trop franche, trop algéroise ». Cette perception a façonné la réception parfois ambivalente de son œuvre.

Malgré l’hommage populaire qui a accompagné ses funérailles au Théâtre national algérien et son inhumation au cimetière d’El-Alia, des voix conservatrices ont profité de l’annonce de son décès pour relancer les attaques. Pour ces militants islamistes ou rigoristes, la comédienne incarnait un modèle de femme jugé incompatible avec leurs références morales : libre, directe, décomplexée.

Ses rôles dans les films de Nadir Moknèche — notamment Le Harem de Madame Osmane et Viva Laldjérie —, où elle incarnait des femmes modernes et transgressives, demeurent des cibles récurrentes des polémiques. Ses prises de position, sa sensualité assumée et son humour sans détour symbolisaient, pour certains, une remise en cause frontale des normes sociales et religieuses.

Pour une grande partie du public, au contraire, Biyouna reste l’incarnation d’une parole affranchie et d’une résistance artistique forgée pendant la « décennie noire », période durant laquelle plusieurs artistes avaient été menacés.

Sa mort, saluée par les institutions mais contestée par les franges conservatrices, révèle une fracture culturelle toujours active en Algérie : celle entre une culture populaire revendiquant liberté et irrévérence, et des courants idéologiques, se revendiquant de l’islam  rigoriste qui continuent d’en contester la légitimité.

Samia Naït Iqbal

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Décès de Nacer Boudiaf à Bruxelles : une disparition qui ravive les zones d’ombre du 29 juin 1992

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Nacer Boudiaf.
Nacer Boudiaf. Crédit photo : DR

Nacer Boudiaf, fils du président Mohamed Boudiaf assassiné en 1992, est décédé dans la nuit du 25 au 26 novembre à Bruxelles, des suites d’un cancer foudroyant. Il avait 62 ans. L’annonce de sa mort a été confirmée par son frère, Tayeb Boudiaf, et relayée par plusieurs médias.

Avec sa disparition s’éteint l’une des voix les plus insistantes dans la quête de vérité qui entoure l’attentat du 29 juin 1992, un épisode encore marqué par de profondes zones d’ombre dans l’histoire politique algérienne.

Depuis plus de trente ans, Nacer Boudiaf avait fait de cette quête un engagement personnel. Installé entre l’Algérie et l’Europe, il s’était imposé comme l’un des rares à défier frontalement la version officielle de l’assassinat de son père. Selon lui, l’explication d’un acte isolé commis par un garde du corps ne tenait pas. Il dénonçait des responsabilités occultées et une vérité d’État verrouillée depuis le lendemain du drame. À travers interventions médiatiques, conférences, courriers adressés aux autorités et prises de parole régulières, il rappelait inlassablement que « le dossier Boudiaf n’a jamais été véritablement ouvert » et que le pays avait besoin d’un éclaircissement pour se réconcilier avec son histoire récente.

La constance de son engagement lui avait valu autant de respect que d’isolement. Beaucoup saluaient sa ténacité, d’autres l’accusaient de remuer un passé dérangeant. Mais Nacer Boudiaf demeurait persuadé que le silence n’était pas une option. Pour lui, le combat pour la vérité dépassait la dimension personnelle : il s’agissait d’un devoir vis-à-vis de la mémoire collective, d’un impératif pour comprendre une période où l’Algérie a basculé dans une décennie de violences et d’incertitudes.

L’annonce de sa disparition a suscité de nombreuses réactions, en Algérie et dans la diaspora. Parmi elles, celle de l’artiste algérien Hamid Baroudi a particulièrement retenu l’attention. Depuis sa page officielle, le chanteur a exprimé sa peine dans un message où se mêlent condoléances et hommage fraternel :

« C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de notre ami et frère Nacer Boudiaf. Qu’Allah lui fasse miséricorde et l’accueille dans son vaste paradis. Allah yerhmek Akhi Nacer, we will miss you bro. » Publié sur sa page « Hamid Baroudi – Official Page », le message a été largement relayé, témoignage de l’impact humain que Nacer laissait auprès de ceux qui l’avaient côtoyé.

La mort de Nacer Boudiaf réactive un sentiment d’inachevé. Elle rappelle qu’au-delà des commémorations et des discours officiels, l’assassinat de Mohamed Boudiaf demeure l’un des dossiers les plus sensibles et les plus opaques de l’histoire contemporaine de l’Algérie. En disparaissant, Nacer laisse derrière lui un combat qu’il portait avec obstination : celui de briser le silence autour d’une tragédie nationale dont les responsables, selon lui, n’ont jamais été nommés.

Aucune information officielle n’a pour le moment été communiquée concernant l’organisation des funérailles. Mais pour beaucoup, sa disparition ne marque pas la fin de la quête de vérité. Elle en souligne, au contraire, l’urgence. L’héritage de Nacer Boudiaf réside précisément dans cette obstination à refuser l’oubli de l’assassinat de son père, Mohamed Boudiaf et à maintenir vivante une question que l’histoire n’a toujours pas tranchée.

Mourad Benyahia 

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Nacer Boudiaf s’éteint à Bruxelles

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Nacer Boudiaf
Nacer Boudiaf

​Nacer Boudiaf, fils de l’ancien Président algérien Mohamed Boudiaf, est décédé ce mardi à Bruxelles des suites d’une longue maladie. Plusieurs sources, dont son frère,  Tayeb Boudiaf, ont confirmé cette triste nouvelle. 

Ce dernier a affirmé à des proches que le défunt avait lutté courageusement contre la maladie.

Nacer Boudiaf s’était fortement engagé pour faire émerger la vérité sur l’assassinat — filmé en direct à la télévision nationale — de son père, Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992 à Annaba. Ce dernier, l’un des six historiques à l’origine du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre, avait été appelé quelques mois plus tôt à présider le Haut Comité d’État (HCE), mis en place après l’interruption du processus électoral, en janvier 1992.

​Le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) a rendu hommage au défunt par la voix de son président, Atmane Mazouz, saluant la mémoire du fils de « Si Tayeb El Watani » (surnom de Mohamed Boudiaf).

« Avec la direction du parti, il a toujours trouvé un espace d’écoute et de confiance où s’exprimaient sans détour sa quête de vérité et sa fidélité à la mémoire de son père. À plusieurs reprises, le RCD a été présent à ses côtés lors des commémorations de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf, partageant avec lui ce devoir de mémoire qui dépasse les appartenances et les conjonctures politiques. »

Samia Naït Iqbal

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Coup d’Etat en Guinée-Bissau

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Les militaires déclarent avoir pris le "contrôle total de la Guinée-Bissau.
Les militaires déclarent avoir pris le "contrôle total de la Guinée-Bissau.

En Guinée-Bissau, quelques heures après que des tirs ont été entendus, mercredi 26 novembre 2025, en milieu de journée près du palais présidentiel, un groupe d’officiers nommé « le Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre », dit avoir pris le contrôle du pays jusqu’à « nouvel ordre » et fermer les frontières.

Le président Umaro Sissoco Embaló a confirmé avoir été arrêté et « renversé ». Une prise de pouvoir qui intervient à la veille des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche 23 novembre.

Un groupe d’officiers se présentant sous le nom de « Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre » affirme avoir pris « la direction du pays jusqu’à nouvel ordre ».

Dans une déclaration lue au siège de l’état-major des forces armées par le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, les militaires annoncent deux mesures : la suspension du processus électoral en cours – ce qui implique l’annulation des résultats de la présidentielle et des législatives – et la suspension des programmes dans les médias.

Le général a justifié l’acte « pour garantir la sécurité au niveau national et également rétablir l’ordre », évoquant la découverte par les « renseignements généraux » d’un « plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue ». Les renseignements généraux « ont confirmé l’introduction d’armes dans le pays pour changer l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.

Selon les officiers, « l’exercice du pouvoir du commandement commence à partir d’aujourd’hui ». Ils appellent également « la population au calme », et annoncent la fermeture des frontières. Selon Jeune Afrique, un couvre-feu a été décrété.

« Le haut commandant militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public agit en réaction à la découverte d’un plan de déstabilisation de notre pays. À l’origine de ce plan bien organisé, on trouve un certain nombre d’hommes politiques nationaux, mais aussi des barons de la drogue bien connus et des étrangers impliqués dans une tentative de manipulation des résultats électoraux. Ce plan a été découvert par les services de renseignements service de l’État qui ont aussi mis à jour un dépôt d’armes de guerre. C’est pourquoi, jusqu’à ce que toute la situation soit éclaircie et que les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel soient réunies, (…) le haut commandant militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public exercera le pouvoir », explique le général Denis N’Canha.

Umaro Sissoco Embaló affirme avoir été « renversé »

Introuvable durant plusieurs heures, le président Umaro Sissoco Embaló a finalement confirmé avoir été arrêté, cette fois auprès de nos confrères de France 24. « J’ai bien été renversé, je ne peux pas trop parler, car sinon ils vont me confisquer mon téléphone. Je suis actuellement à l’état-major », a-t-il affirmé, confirmant ne pas avoir subi de violence. Selon un officier de l’armée, le président est « bien traité ».

Plus tôt dans la journée, c’est le journal Jeune Afrique qui rapportait avoir été contacté directement par le chef de l’État. Le président sortant de la Guinée-Bissau expliquait avoir été arrêté dans son bureau du palais présidentiel, vers midi (TU).

Il affirmait que son ministre de l’Intérieur Botché Candé avait également été mis aux arrêts, ainsi que les plus hauts responsables militaires : le chef d’état-major général des armées et son adjoint, les généraux Biague Na Ntan et Mamadou Touré.

Toujours selon Jeune Afrique, le président Embaló assurait ne pas avoir subi de violence et accusait le chef d’état-major de l’armée de terre d’être l’auteur de ce renversement.

Domingos Simoes Pereira et Fernando Dias da Costa ont été arrêtés

La situation est désormais calme dans les rues, rapporte une source à RFI, et de nombreux éléments de la Garde présidentielle occupent les voies stratégiques menant au palais.

Selon nos informations, les opposants Domingos Simoes Pereira et Fernando Dias da Costa ont été arrêtés et sont détenus à la base aérienne de Bissau.

Ces événements surviennent après les élections présidentielles et législatives du dimanche 23 novembre, où le président sortant était donné favori. Alors que les résultats officiels étaient attendus jeudi 27 novembre, Umaro Sissoco Embaló et son concurrent Fernando Dias da Costa avaient tous deux revendiqué la victoire dès mardi.

La Commission nationale des élections (CNE) a été attaquée par des hommes armés non identifiés mercredi, a indiqué à l’AFP un responsable de la communication de la commission, Abdourahmane Djalo.

Quatre coups d’État depuis l’indépendance et quantité de tentatives

La Guinée-Bissau, petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest situé entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d’État et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974. La région ouest-africaine en a également connu depuis 2020 : au Mali, Burkina, Niger et en Guinée-Conakry.

La précédente présidentielle, en 2019, avait déjà débouché sur plusieurs mois de crise post-électorale, Umaro Sissoco Embaló et son adversaire du PAIGC Domingos Simoes Pereira revendiquant simultanément leur victoire.

Fin octobre, l’armée bissau-guinéenne avait annoncé avoir déjoué une « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel », avec l’arrestation de plusieurs officiers supérieurs.

Des accusations de « manipulation » et d’un « coup d’État simulé »

Le Portugal a appelé à la reprise du processus électoral dans son ancienne colonie de Guinée-Bissau. « Face aux événements ayant interrompu le cours de la normalité constitutionnelle en Guinée-Bissau, le gouvernement portugais appelle toutes les parties impliquées à s’abstenir de tout acte de violence institutionnelle ou civique », a-t-il indiqué dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Lisbonne les a également exhortées « à rétablir la régularité du fonctionnement des institutions, afin de permettre la finalisation du processus de dépouillement et de proclamation des résultats électoraux ».

Des voix à l’intérieur du pays se sont fait entendre pour condamner l’intervention des militaires et dénoncer « une manipulation » : c’est le cas du Front populaire, une organisation de la société civile proche de l’opposition qui parle d’un « coup d’État simulé » pour « empêcher la publication des résultats électoraux ». Autrement, le président ne l’aurait pas annoncé lui-même, affirment-ils.

L’ancien Premier ministre Aristides Gomes et membre du parti d’opposition PAIGC parle d’un « coup d’État prévu » pour « empêcher la proclamation des résultats des élections », a-t-il fait part à la rédaction lusophone de RFI. Il a pu s’exprimer ouvertement, car il ne se trouve pas en Guinée-Bissau actuellement.

RFI

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Ligue des champions : Aubameyang signe un doublé et relance l’OM en

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OM en Ligue des chapions
L'OM en Ligue des chapions vainqueur face à Newcastel.

L’Olympique de Marseille (OM) s’est offert une victoire précieuse face à Newcastle (2-1) au Vélodrome. Dans une Ligue des champions où chaque point compte, ce succès constitue un tournant, tant pour la dynamique sportive que pour la confiance d’un groupe sous pression depuis plusieurs semaines.

La rencontre démarre mal pour les Marseillais : après seulement six minutes, Harvey Barnes profite d’un déséquilibre défensif pour ouvrir le score. L’OM subit, doute, mais ne s’effondre pas. Juste avant la pause, Geronimo Rulli réalise une parade importante sur une tentative d’Anthony Gordon, évitant le 0-2 qui aurait sans doute changé la physionomie de la soirée.

Le renversement arrive très vite après la mi-temps. Dès la 46ᵉ minute, Pierre-Emerick Aubameyang égalise d’un tir croisé, concluant une action collective bien menée. Quatre minutes plus tard, le Gabonais récidive, cette fois à la réception d’un centre venu de la droite. Un doublé express, validé par toutes les sources, qui place l’OM devant et fait exploser le Vélodrome.

Ce leadership, Marseille va devoir le défendre dans une fin de match sous tension. Newcastle pousse, multiplie les projections offensives et tente de revenir. L’OM, lui, défend bas et cherche à tenir le score. Sans survoler la rencontre, l’équipe fait bloc, resserre les lignes et joue sur ses temps forts pour préserver l’essentiel. Dans ce registre, Rulli reste déterminant, notamment par sa gestion des ballons chauds et des centres adverses.

L’enjeu dépassait largement les trois points : l’OM n’avait remporté qu’un seul match sur ses quatre premières rencontres de Ligue des champions. Cette victoire, la deuxième de la campagne, replace le club dans la course aux barrages et offre un souffle d’oxygène indispensable. Les médias spécialisés s’accordent d’ailleurs sur un point : ce succès arrive au moment où Marseille en avait le plus besoin.

Au-delà du score, ce match marque surtout la capacité de l’OM à répondre dans l’urgence. L’équipe a souffert, mais a su frapper au bon moment et défendre son avantage avec une solidarité retrouvée. Marseille n’a pas corrigé toutes ses faiblesses, mais a rappelé qu’il restait un acteur capable de renverser un scénario défavorable.

Dans une Ligue des champions où la marge d’erreur est minime, ce 2-1 face à Newcastle vaut plus qu’une simple victoire. Il relance une équipe qui refuse de renoncer.

Djamal Guettala 

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Tunisie : la justice instrumentalisée pour réduire au silence les défenseurs des réfugiés

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Des réfugiés africains en Tunisie
Des réfugiés africains malmenés et expulsés. Crédit photo : DR.

La Tunisie s’enfonce depuis deux ans dans une spirale répressive qui touche en premier lieu les acteurs de la société civile. La nouvelle étape de cette offensive vise directement le Conseil tunisien pour les réfugiés, partenaire officiel de la HCR, dont plusieurs employés sont poursuivis pour des accusations que Human Rights Watch qualifie d’« infondées » et « absurdes ».

Dans la Tunisie de l’autocrate Kaïs Saied, il ne fait pas bon d’être réfugié africain. Ni Tunisien libre.

L’affaire, devenue emblématique de la fermeture du champ civil dans le pays, révèle jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour dissuader toute initiative indépendante.

Le 24 novembre 2025, cinq employés du Conseil ont comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Parmi eux, le fondateur Mustapha Jemali et le directeur des projets Abderrazak Krimi, tous deux détenus depuis plus de dix-sept mois. Ils risquent jusqu’à 23 ans de prison pour « facilitation de l’entrée et du séjour illégaux d’étrangers en Tunisie ». Une accusation jugée dénuée de sens par les ONG internationales : le Conseil ne faisait qu’honorer, selon elles, son mandat de soutien aux réfugiés inscrits auprès de la HCR*

D’après HRW, la procédure révèle une criminalisation inquiétante du travail humanitaire. Les éléments retenus à charge – distribution d’aides, hébergement d’urgence, accompagnement social – constituent en réalité le cœur des programmes menés par la HCR dans la plupart des pays. Le Conseil tunisien n’était qu’un partenaire d’exécution, opérant ouvertement, financé quasi exclusivement par l’agence onusienne. La décision des autorités d’en fermer les locaux, de geler ses comptes et de poursuivre ses responsables, porte donc la marque d’une volonté politique assumée : tarir toute forme d’assistance indépendante aux populations vulnérables.

Pour Bassam Khawaja, directeur adjoint pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à HRW, « ce procès transforme le travail humanitaire en délit » et prive les réfugiés de l’unique filet de protection qui leur restait. Il rappelle que la Tunisie a en parallèle demandé à la HCR de suspendre l’enregistrement des demandes d’asile depuis juin 2024, sous prétexte de préparer un système national d’asile… qui n’existe toujours pas. En conséquence, des milliers de personnes se retrouvent livrées à l’arbitraire administratif, menacées d’expulsion ou de détention, sans aucune procédure de protection.

L’affaire du Conseil pour les réfugiés n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une vague de répression plus large. Entre mai et décembre 2024, au moins six militants associatifs ont été arrêtés pour leur action en faveur des droits humains : la figure anti-raciste Saadia Mosbah, la présidente de Droit à la différence, Salwa Ghrissa, le responsable des Enfants de la Lune, Abdallah Saïd, ainsi que trois cadres de l’association Tunis Terre d’Asile. Tous sont en détention préventive prolongée.

Depuis juillet dernier, pas moins de quinze associations légalement enregistrées ont vu leurs activités suspendues par décision judiciaire, parfois sans notification préalable.

Les organisations locales dénoncent un climat de peur croissant, alimenté par des enquêtes financières intrusives, des restrictions bancaires et une surveillance administrative permanente. Les autorités cherchent, selon elles, à remodeler totalement le paysage associatif tunisien, jadis considéré comme l’un des plus dynamiques du monde arabe.

À l’audience du 24 novembre, la défense de Jemali et Krimi a dénoncé une procédure menée « à marche forcée », alors que des éléments essentiels n’ont pas été examinés. La stratégie judiciaire semble claire : obtenir rapidement une condamnation et donner un signal fort à toutes les organisations encore actives.

La Tunisie traverse une période où les défenseurs des droits humains deviennent des accusés, et où l’aide aux réfugiés se transforme en motif d’inculpation. Au-delà des individus, c’est l’idée même de solidarité civile qui se retrouve sur le banc des accusés. Le verdict attendu dans cette affaire dira bien plus que le destin de six travailleurs humanitaires : il dira quel espace, s’il en reste, la Tunisie veut encore accorder à ses libertés fondamentales.

Mourad Benyahia

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Abdelwakil Blamm, journaliste en détention provisoire depuis un an, face à un procès contesté

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Abdelwakil Blamm
Abdelwakil Blamm. Crédit photo : DR

Depuis décembre 2024, le journaliste et militant Abdelwakil Blamm est détenu provisoirement et arbitrairement en Algérie, une situation qui a suscité une vague d’inquiétude parmi les défenseurs de la liberté de la presse et les acteurs de la société civile.

La chambre d’accusation du tribunal de Sidi M’hamed a fixé l’examen de son dossier au 4 décembre 2025, ouvrant la voie à un procès attendu mais déjà controversé.

Les charges portées contre Blamm sont lourdes et symboliques d’une justice politique : participation à une organisation terroriste avec connaissance de ses objectifs, diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public et atteinte à l’unité nationale. Des accusations qui soulèvent des questions essentielles sur l’espace de liberté dont disposent encore les journalistes et militants en Algérie.

Militant et journaliste depuis de nombreuses années, Abdelwakil Blamm n’a jamais hésité à s’exprimer. Cofondateur du mouvement Barakat, il a défié le pouvoir en dénonçant la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat en 2014. Plus récemment, il a été une voix active et visible lors du Hirak de 2019, le mouvement de contestation populaire qui a secoué le pays et réclamé un changement réel du système politique.

Sa détention prolongée illustre la fragilité de la liberté d’expression en Algérie. Les appels à sa libération se multiplient, non seulement pour lui rendre justice, mais aussi pour rappeler que le droit de critique politique et journalistique ne peut être considéré comme un délit.

Décidément n’est pas Boualem Sansal qui veut ! En Algérie, où les associations de défense des droits humains sont démantelées et interdites, hormis quelques avocats, courageux défenseurs des libertés, la parole libre se fait rare.

Aussi, le procès de Blamm sera un test pour le système judiciaire et pour la société algérienne tout entière : préservera-t-il l’espace de la liberté d’opinion, ou renforcera-t-il l’ombre de la répression sur ceux qui osent dénoncer les injustices ? Cependant, il y a lieu de ne pas se faire d’illusions. Avec plus de 250 détenus d’opinion au trou, un nombre indéterminé d’Algériens sous interdiction de quitter le territoire national, on ne peut parler d’Etat de droit, et donc de justice. Mais d’arbitraire ordinaire.

Mourad Benyahia 

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