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jeudi 18 septembre 2025
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De l’Algérie du nationalisme de la fixité  !

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Il y a toujours un chemin de tribu qui relie plusieurs villages, conduisant a une route carrossable et par conséquent aux villes. Nous empruntons cette phrase-phare à Mouloud Feraoun dans Le Fils du pauvre. Un écrit qui n’a pas été assez mis en contexte pour que nous traitions ici une toute autre idée ayant trait à la question de l’immobilité historique aux défroques de notre Histoire.

Un trace, à l’origine tribal, permettant de raccorder des villages à une voie carrossable aux villes européennes, est peut-être cette problématique que soulève notre temporalité historique qui ne cesse d’être figée à l’adoration des ombres.

L’exemple de l’effigie de l’émir Abdelkader sur son cheval ou sa jumon arborant d’un bras son épée arquée au milieu de la rue Larbi Ben-M’hidi comme s’il allait faire un grand saut ou une descente rapide aux abords du port d’Alger. C’est certainement l’exemple type de cette ombre de l’histoire qui n’avait nullement sa place dans une cité qu’il n’a jamais visité et qu’il a totalement ignorée.

Taillé au bronze et superposé sur de la pierre et du granit, le temps de cet «assaut» et de cette bravoure semble bien figé dans le seul ancrage du paysage qui lui est offert à la circulation piétonne et routière entourant cette statue, éternellement condamnée à ne réguler qu’une circulation urbaine.

À 489 km à l’ouest du Milk-bar d’Alger s’élève cet autre monument, datant de novembre 1949, à l’honneur du même émir suite à la prise de sa zmala à Sidi-Kadda (ex-Cacherou) à Mascara. Sauf que dans cette campagne, on se contenta de tracer l’ombre de son visage et une de ses phrases prononcée dans un contexte de tolérance religieuse. Entre sa cavalcade algéroise et la fixité du fin de parcours après 14 années  de combats militaires, les temporalités s’entremêlent entre les haillons de l’histoire et le bref instant des hommes et le long cycle de la nature.

Les centaines de kilomètres séparant les deux temporalités se confrontent au sein d’une juxtaposition du temps événementiel des démêlées humains et celui de l’immobilité géologique tant que ces deux stèles semblent surgir un jet magmatique du centre de la terre. 

N’est-ce pas qu’à travers ce tracé cartographique, le nationalisme caillé ne fait que rejoindre volontairement la figuration généalogique du colonisateur ? La réponse n’est pas aussi simple. Entre un nationalisme des ablations qui récite sa propre ascendance face au discours de l’impérialisme colonial qui tente de retrouver son territoire, il y a cette tentative de faire revenir les peuplades des colonisés dans les profondeurs d’une figuration qui ne fait que traduire une régression vers l’originel.

La France du monument de Cacherou et l’Emir cavalier de la place algéroise, ne forment que cette réplique, essoufflée et dilué dans la seule tribu des El-Hassani.

La fixation figurative est une marque déposée du nationalisme algérien, en total dérèglement avec la montre historique. Dans le réservoir des démêlées de l’histoire algérienne, apparaît le frère de l’émir de la rue Larbi Ben Mhidi, l’émir Ali Pacha Al-Djazaïri, général de l’armée de la Sublime Porte ottomane en Libye en 1911, vice-président du parlement ottoman (1914) et enfin, député représentant la Syrie en 1915. Pire encore, le Ali Pacha du harem ottoman est en 1919 à Vienne en compagnie de son chef du même parlement, Hali Pacha, afin d’assister au découpage cartographique du reste d’un empire féodal-esclavagiste où on a terni à jamais la bannière du khelifat de l’islam. 

Dans ce bouleversement de la montre où la chronologie nationaliste est chose problématique, le même émir Ali Pacha sollicita, en janvier 1913, le gouverneur de la colonie Algérie, M. Lutaud, pour qu’il se recueille sur la tombe de ses ancêtres à Sidi-Kadda (Mascara) en compagnie du jeune capitaine Khaled. Joignant l’utile à l’agréable, les deux El-Hassani assistent en France à une manœuvre militaire qui s’est soldée par une commande de canons français pour l’armée ottomane.

Le recueillement du marchand de canons Ali Pacha Al-Djazaïri est un des jalons du récit historique que le nationalisme indépendantiste est obligé de gommer au bénéfice d’un récit de cohésion de la tribu nationale. Le brusque souvenir du lieu d’une mémoire familiale, fait que le geste de l’émir Ali Pacha et de son neveu Khaled est une réelle adhésion à cette imagerie funéraire que la colonisation a coagulé et morcelé.

Le souvenir domestique de l’émir Ali Pacha ne fait que spatialiser un moment révolu. Les mêmes canons qui dévastèrent la zmala communautaire du frère de sang, seront ceux  qui anéantiront les révoltes des «frères coreligionnaires» à Damas et au Hidjaz en 1916.

En cette année, le gouverneur militaire ottoman de Médine, Omar Fakhreddine Pacha, qui réprima dans le sang les 2000 habitants de la ville et déplaça des centaines de familles, dont celle du Prophète de l’islam, à travers les contrées avoisinantes en utilisant la nouvelle voie ferrée Damas-Hidjaz. L’empire des zaouïas et harems, totalement fragmenté et pour lequel roulait Ali Pacha, n’est plus cette valeur philosophique. Il est une épaisseur géologique limitée à une aride et infâme Anatolie.

Il n’y a qu’en Algérie que l’actuel nationalisme religieux, segmenté en diverses coupoles, trouve son aiguille aimantée dans l’idéologie panislamique. L’arabisme raciale du chef féodal druze, Chakib Arslan, survivra le temps d’être englouti par les effets de la débâcle de juin 1967. C’est bien ce fossoyeur druze qui, au nom du puritanisme arabe, retapissera la voie à l’archaïsme islamiste qui se découvre dans l’optique opportuniste de la «grandeur de la nation turco-tatare» longeant une étendue géographique allant de l’Adriatique au Sin-Kiang chinois. C’est alors qu’intervient l’engouement islamo-nationaliste rétrograde pour la cité d’Istanbul, occultant quelques sédiments historiques dont le strate algérien est partie prenante.

C’est du temps de Ali Pacha El-Hassani que La Mecque et Médine ont été totalement spoliés et dévastés, jusqu’à emporter les effets personnels du Prophète de l’islam, pour ce retrouver aux abords du Bosphore. D’abord au Topkapi Palace puis, à partir de 1983, au sein du Musée des arts islamiques et turcs place Sultan Ahmet que l’on peut visiter pour une modique somme de 35 euros ! La traditionnelle culture du dépouillement des nations colonisées au nom de l’islam par la nation turque avait bien débuté au temps du khélifa Suleyman Kanuni, qui reçut de son architecte Sinan, quatre morceaux qui se seraient détachées de la Pierre noire de la Kaâba, afin qui les placent au début du XVIe siècle, dans la mosquée de Sokullu Mehmet Pacha (Istanbul).

Profitant de la dérive de l’islam Wahhabite du XVIIe siècle, et l’ignorance massive des peuples de la Presqu’île arabique, les oligarchies du mouvement Jeune-Turquie et le Parti national réactionnaire se sont adonnées au bouleversement du temps politique à travers sa seule profondeur géologique. Une météorite qui aurait atterri d’un lointain paradis et les effets personnel du dernier Prophète de l’humanité, méritent d’être protégés dans la cité du nouvel Empire des croyants ! Les Anciens et les «Nouveaux» Ottomans, en territorialisant la généalogie mystique des objets, spatialisant la mémoire des sujets par la fascination religieuse de la durée qui se minéralise en attirance rituelle.

Peut-on désamorcer la durée historique en une régression préhistorique dans le culte des objets et des sépultures des «absents» ? Le nationalisme algérien, hanté par les âges antérieurs et obscurs, fait remonter l’actuel dans le seul cours des profondeurs géologiques. L’année dernière, on fomente un discours du souterrain géologique autour des dernières fouilles paléo-archéologiques des sites de Tighennif (Mascara) et ceux de Aïn-Lehnéche-Aïn-Boucherit (Sétif). la régression préhistorique se transforme en discours nationaliste sur cette terre algérienne, source première de la résurgence de l’humanité entière. Une phraséologie «paléonationaliste» à laquelle on joint le projet de réhabiliter la zmala de l’émir Abdelkader, dans le but d’exorciser le monument colonial de 1949.

Cette manière de fossiliser les éléments de la culture historique dans le seul cycle de la nature, ne pousse-t-il pas vers l’indistinction zoologique? Pour ne rester que dans les limites de l’égard, on superpose les temps historiques à la régression préhistorique et voilà que l’idéologie nationaliste de la fixation travaille à déconstruire le mouvement de l’Histoire.

À 186 km du projet de la «nouvelle zmala» agropastorale, le rond-point de Lalla-Maghnia (Aïn-Témouchent) a vu, en 2018, l’érection d’un monument à l’honneur du raïs Baba-Arroudj qui «tomba au chant d’honneur en 1518» à Chaâbet-El-Lhem face aux Espagnols. De son véritable nom, Oruç Reïs, est le frère de Hizir Reïs, (Kheireddine Barberousse) et grand amiral de la flotte ottomane en 1534. Arroudj est un martyr sans sépulture selon la philologie nationaliste. Une autre frustration nationaliste et rétrograde devant des faits historiques, ordonna à représenter sur une place publique de Jijel – et toujours dans un rond-point – un semblant de navire faussement attribué à Barberousse, alors qu’il n’est en fait qu’une imitation d’une horrible felouque de pêche. À plus de 4000 km de là, au Musée naval d’Istanbul, le navire amiral de Kheireddine et son buste sont bien exposés au public du monde entier et c’est sur la place publique qui porte le nom de émir el-bahr ottoman. La grandeur nature de son navire équivaudra à un bâtiment de cinq étages. La tombe qui a été consacrée à ce fatih de la Tunisie et de l’Algérie, présente son sarcophage entre sa femme Bâlâ Hatun (à sa droite) et ses deux fils (à sa gauche).

Le nationalisme algérien est bien errant et son discours sur l’histoire humaine chemine bien vers l’enfermement. Un nationalisme de l’écriture de la pierre qui transpose les strates historiques en archives géologiques.

Mohamed-Karim Assouane, universitaire.

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Hocine Ziani : « La peinture est comme un miroir de l’âme »

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Hocine Ziani

Hocine Ziani est l’un des plus grands peintres algériens contemporains, une figure majeure de l’art figuratif dont l’œuvre impressionne par sa rigueur, sa sensibilité et sa puissance évocatrice. Autodidacte au parcours hors du commun, il a su imposer une vision artistique profondément ancrée dans la mémoire collective, l’histoire nationale et la beauté des paysages algériens. Un regard d’exception, porté par un artiste qui, loin des modes passagères, trace un sillon d’une rare profondeur.

Né à Sidi-Daoud, près de Dellys, Ziani est reconnu pour ses toiles de grand format, où s’entrelacent maîtrise du dessin, précision historique et lyrisme pictural. S’inscrivant dans une tradition figurative qu’il renouvelle avec force, il explore avec intensité les paysages de l’Algérie, les scènes de vie nomade, et les grands moments de son histoire.

Sa peinture est une œuvre de mémoire et de sensibilité : elle restitue des fragments d’humanité, interroge l’identité algérienne et donne à voir, dans la lumière et la matière, un rapport au monde empreint de spiritualité. Il est aussi l’un des rares artistes à avoir été sollicité par les institutions pour illustrer l’histoire nationale, notamment dès les années 1980. Aujourd’hui encore, son œuvre poursuit son évolution, mêlant recherche esthétique, réflexion existentielle et engagement poétique.

Dans cet entretien, Hocine Ziani revient sur les racines de sa vocation, née au cœur d’une enfance marquée par la guerre, la nature, et le silence des commencements. Il évoque son rapport au dessin, au grand format, et à la mémoire collective qu’il interroge par la peinture historique. Au fil de ses réponses, l’artiste dévoile une vision exigeante et habitée de son métier, où la rigueur technique ne se dissocie jamais de l’élan intérieur.

Le Sahara, la nature, l’histoire de l’Algérie, mais aussi la condition humaine et l’introspection sont au cœur d’une œuvre habitée par une quête de sens, de beauté et de vérité. 

Le Matin d’Algérie : Quelles expériences personnelles ou paysages ont été les plus influents dans votre développement artistique ?

Hocine Ziani : Quand j’ai commencé à dessiner, la peinture n’existait pas encore, elle m’était absente dans tous les sens du terme. Le pinceau et la toile, le crayon et le papier, la craie et l’ardoise, tout cet arsenal, je l’ignorais. Mais je dessinais quand même. Quand j’ai commencé à dessiner, il n’y avait pas d’école, il y avait surtout la peur et la guerre, mais aussi le ciel et la terre. Dans mon univers d’enfant, la situation était délétère et je m’accrochais à la jupe de ma mère, en l’absence de mon père. 

Quand j’ai commencé à dessiner, aucun autre peintre n’existait, même pas De Vinci. Il n’y avait ni classicisme, ni impressionnisme, ni abstrait, ni concret, il y avait juste la poterie de ma mère, mon tout premier repère. Quand j’ai commencé à dessiner, c’est la sève colorée des fleurs qui composait mes couleurs et la pierre me servait de support. Quand j’ai commencé à dessiner, j’étais entouré et inspiré par la poésie du visible. La nature fut mon lieu de culture, mon répertoire, mon grand livre de littérature. Depuis, je poursuis le chemin des commencements, sans jamais chercher à mimer les styles ; n’entretenant que la flamme de peindre, je fais la sourde oreille au vacarme croissant des courants, ces faiseurs de vagues. 

Le Matin d’Algérie : Vous êtes connu pour vos œuvres de grand format et votre maîtrise des détails. Comment développez-vous votre approche technique ?

Hocine Ziani : Depuis mon adolescence, j’ai toujours rêvé de peindre sur de grandes toiles. Dès que je voyais un vaste mur blanc, je m’imaginais spontanément y déployer des compositions grandioses, souvent inspirées par l’histoire. Cette envie était si persistante que son origine m’échappait ; elle était accompagnée d’une légère frustration, mais je savais attendre mon heure.

La première réelle opportunité s’est présentée là où je ne l’attendais pas : lors de mon service militaire. En dehors de mes obligations sportives, je nourrissais ma passion pour le dessin, offrant mes créations autour de moi. C’est de cette manière que j’ai été repéré par mes responsables, qui m’ont confié la décoration murale d’une salle d’escrime.

Pour l’amateur que j’étais, ce fut une chance inespérée. Entre deux entraînements, je consacrais mon temps libre à réaliser ces peintures murales, ainsi que des affiches sur commande. En 1977, je retrouvai la vie civile. Quelques mois après, je sautai le pas et je devins peintre professionnel. Le rêve de réaliser des peintures historiques se concrétisa lorsque, en 1983, le gouvernement me sollicita pour illustrer l’histoire nationale. Ce fut une ouverture, une véritable consécration. C’est en lisant des textes historiques que des images prenaient forme dans mon imagination, prêtes à jaillir sur la toile.

Ma démarche commence toujours par des esquisses sur papier, plus ou moins élaborées, mais dès que j’aborde le grand format sur toile, la composition évolue, se transforme au fil des jours, s’éloignant de l’esquisse initiale. Cela a toujours été ainsi : on ne peut pas se répéter, car la création nécessite le renouvellement. Chaque jour, l’expérience me change, et l’œuvre change avec moi.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi avez-vous choisi de mettre en avant l’histoire de l’Algérie dans vos tableaux ?

Hocine Ziani : Je considère la peinture comme un miroir de l’âme et de la mémoire collective. Chaque œuvre, qu’elle soit paysage, nature morte ou scène historique, naît d’un élan intérieur : je peins ce qui me touche, ce qui me ressemble, ou ce vers quoi je tends. Quand il s’agit d’histoire, peindre l’Algérie, c’est convoquer une mémoire partagée, c’est donner forme à l’expérience de tout un peuple. Mettre l’histoire nationale en avant dans mes tableaux n’a jamais été une volonté de célébration figée, mais plutôt une quête de sens : j’essaie de rendre hommage à ceux qui nous ont précédés, d’interroger le présent à la lumière du passé, et d’offrir aux Algériens une occasion de se reconnaître et de se réapproprier leur histoire à travers l’art.

Ma démarche est autant intime que collective. À travers la représentation de notre histoire, j’invite chacun à réfléchir à son propre rapport à l’identité, à la transmission et à l’héritage. En peignant l’Algérie, je me relie à ma propre histoire, mais aussi à celle de tous ceux qui partagent ce territoire et cette mémoire. C’est en cela que l’art, pour moi, prend tout son sens : il permet la rencontre entre l’individuel et l’universel, entre la singularité d’un regard et la force d’une histoire commune.

Le Matin d’Algérie : Quels aspects du désert du Sahara vous inspirent le plus dans votre œuvre ?

Hocine Ziani : Le Sahara exerce sur moi une fascination profonde, presque indicible. Au-delà de son immensité, c’est la variété infinie de ses paysages qui m’inspire : dunes mouvantes, plateaux rocailleux, vallées secrètes, oasis inattendues. Chacun de ces décors raconte une histoire silencieuse, sculptée par le vent et le soleil. Mais plus encore que la beauté brute de la nature, c’est l’histoire humaine du Sahara qui me touche : la vie des nomades, leur capacité d’adaptation, leur mémoire collective, la simplicité et la sagesse qui émanent de leur quotidien souvent rude.

L’espace saharien, par sa vastitude, invite à la contemplation, au recueillement. Il confronte l’homme à la solitude, à ses limites, à l’essentiel. Cette immensité, dépouillée de tout superflu, pousse au rêve et incite à la méditation. Dans mes œuvres, je cherche à rendre non seulement la lumière unique, les jeux d’ombre et de couleurs, mais aussi cette force silencieuse, cette spiritualité discrète qui émane du désert.

Le Sahara, pour moi, est à la fois terre de survie et de poésie, d’épreuves et de rencontres, un lieu où la nature et l’humanité se rejoignent dans une pulsation commune. C’est tout cela qui nourrit ma peinture et qui fait du Sahara une source d’inspiration inépuisable.

Le Matin d’Algérie : Comment percevez-vous la réception de votre art dans le monde contemporain, notamment sur la scène internationale ?

Hocine Ziani : Pour répondre à cette question, il est essentiel de rappeler le contexte historique de l’art contemporain. Durant l’après-guerre, plus précisément entre les années 1950 et 1980, la scène internationale voyait triompher l’art abstrait, qui imposait sa loi presque exclusivement. Le figuratif était relégué au second plan, et il était très difficile, pour un peintre attaché à la représentation, de trouver une place, une reconnaissance ou même simplement une galerie prête à exposer son travail. Les portes restaient closes, et l’idéal artistique dominant laissait peu de marge à d’autres expressions.

Il a fallu attendre la crise du début des années 1990, provoquée notamment par la guerre du Golfe et l’effondrement de la spéculation, pour observer un véritable retournement.

Face à l’incertitude et à la lassitude, de nombreux amateurs se sont à nouveau tournés vers l’art pour ce qu’il a de plus humain : la transmission des émotions, la force du vécu, ce lien intime entre un créateur et son public. Le figuratif, d’abord timidement, puis avec plus d’assurance, a retrouvé ses lettres de noblesse. J’ai eu, en tant que témoin et acteur de cette transition, l’opportunité d’être sollicité à ce moment-là, alors même que les artistes figuratifs étaient encore largement minoritaires.

Aujourd’hui, la réception de mon art – et plus généralement celle de la peinture figurative – a beaucoup évolué. Sur la scène internationale, il existe à présent une véritable place pour le figuratif, qui s’exprime dans toute sa diversité, et qui retrouve une connexion profonde avec le public. Je constate que mon travail est apprécié à sa juste valeur, en dehors de toute mode ou spéculation, pour sa capacité à tisser un lien entre l’histoire, l’humain et le sensible. Le public contemporain, bien qu’exposé à l’immense variété des courants actuels, montre, à travers sa curiosité et sa fidélité, à quel point le besoin de narration, d’émotion et d’ancrage dans une histoire partagée reste fort.

Le Matin d’Algérie : Quels sont les artistes, les lieux ou les expériences qui ont le plus façonné votre vision artistique ?

Hocine Ziani : Comme tout artiste, je suis le fruit d’influences multiples, certaines pleinement conscientes, d’autres plus subtiles et inconscientes. Au fil du temps, mon regard et mes goûts ont évolué avec mon parcours de vie et l’expérience. J’ai été tour à tour fasciné par le classicisme, attiré par le romantisme, touché par le surréalisme, séduit par l’impressionnisme, interpellé par l’expressionnisme, et même intrigué, à une époque, par certaines formes d’abstraction. Chacune de ces écoles m’a apporté sa lumière propre, et je crois que mon travail porte encore la trace de ces différentes sensibilités.

Quant aux artistes qui m’ont marqué, ils sont nombreux : ce sont avant tout ceux qui, quels que soient leur époque ou leur style, faisaient preuve à la fois de maîtrise et de sincérité dans leur démarche. Plus que des noms précis, c’est leur authenticité qui m’a guidé. Je pourrais citer beaucoup de figures majeures, mais au fond, ce sont leurs parcours, leur passion et la vérité de leur œuvre qui continuent de m’inspirer.

En ce qui concerne les lieux et les expériences, la nature de mon pays a toujours été une source majeure d’inspiration, tout comme mes rencontres et les itinéraires artistiques que j’ai traversés. C’est ce tissage d’influences et de vécus qui fait, aujourd’hui, ma vision artistique.

Le Matin d’Algérie : Quels projets ou thèmes souhaitez-vous explorer dans les années à venir ?

Hocine Ziani : La condition humaine est un thème fondamental qui m’a toujours interpellé, même si je ne lui ai pas encore consacré de cycles ou de séries spécifiques. Je ressens aujourd’hui le besoin d’explorer davantage la dimension intérieure de l’être, avec tout ce que cela implique de complexité, de souffrance, de rêves et d’élan vital. La psychanalyse, avec sa capacité à révéler les profondeurs cachées de l’âme humaine, m’apparaît comme un terrain d’exploration particulièrement riche et stimulant. Cela pourrait m’ouvrir de nouvelles pistes thématiques, à la croisée de l’individuel et du collectif, de l’intime et de l’universel. 

Je pense aussi à travailler sur la mémoire, l’identité, et la question du temps qui passe : autant de sujets qui, pour moi, restent indissociables de l’aventure artistique. En somme, je me sens prêt à ouvrir mon œuvre à de nouveaux territoires, tout en restant fidèle à cette quête de sens et de sincérité qui m’a toujours animé.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Hocine Ziani : Je voudrais profiter de ce dernier mot pour vous remercier sincèrement, non seulement pour votre engagement en faveur de la culture à travers votre propre œuvre littéraire, mais aussi pour cette tribune que vous offrez aux artistes et à tous ceux qui cherchent à s’exprimer. Grâce à cette ouverture, ce sont autant d’expériences et de regards qui nous enrichissent collectivement. Merci de permettre ce dialogue et ce partage.

Entretien réalisé par Brahim Saci

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Boualem Sansal au cœur d’une polémique autour du Prix Sakharov 2025

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Boualem Sansal
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison

Le nom de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis près d’un an, s’invite malgré lui dans une controverse politique autour du Prix Sakharov 2025, la plus haute distinction du Parlement européen pour la liberté de l’esprit.

Selon plusieurs médias français, l’affaire a éclaté lorsque le groupe d’extrême droite « Patriotes pour l’Europe » (PfE), présidé par Jordan Bardella et fort de 85 eurodéputés, a proposé la candidature de l’auteur de 2084. Dans un communiqué, le groupe affirme être « fier d’annoncer la nomination officielle de Boualem Sansal », qu’il présente comme un « prisonnier politique du gouvernement algérien ». « Cette nomination témoigne d’un engagement clair en faveur des valeurs fondamentales que sont la liberté d’expression, la liberté artistique d’un écrivain et la résistance à l’autoritarisme », poursuit le texte.

Or l’écrivain de 80 ans, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » et incarcéré depuis le 16 novembre 2024, s’oppose à cette initiative, selon son éditeur. Dans un communiqué diffusé le 15 septembre, cité par l’AFP, Antoine Gallimard, s’exprimant au nom de sa famille, a indiqué que, « malgré la très grande estime dans laquelle il tient ce prix, Boualem Sansal, par la voie de son épouse, a fait savoir qu’il considérait comme irrecevable cette démarche insidieusement partisane ». Antoine Gallimard a précisé qu’en cas de maintien de cette candidature, « ce prix Sakharov serait refusé par les représentants de l’écrivain en France ».

L’éditeur souligne encore que « l’engagement continu de Boualem Sansal en faveur de la paix et de la liberté ne justifie en aucun cas qu’en son absence, on associe son nom et ses écrits aux visées d’un mouvement dont la radicalité politique est étrangère à l’esprit de tolérance qu’il a toujours promu ».

Le comité de soutien Boualem Sansal monte au créneau 

Cette prise de position est contestée par le collectif de soutien à l’écrivain. Cité par le Journal du Dimanche, il affirme que « nul ne peut aujourd’hui se prévaloir de parler au nom de Boualem Sansal », rappelant que l’auteur, comme son épouse, est dans l’impossibilité de s’exprimer librement. Pour le collectif, « bloquer l’attribution du prix Sakharov relevant de ce même Parlement [européen] desservirait sa cause qui touche au devoir d’humanité », estimant que « la politique n’y a pas sa place ».

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes craignent que le soutien affiché par l’extrême droite européenne ne fournisse au pouvoir algérien un prétexte pour durcir sa position et refuser une libération de l’écrivain pour raisons humanitaires.

Cette controverse, à la croisée des enjeux politiques européens et des droits humains, illustre la complexité d’une nomination censée, à l’origine, honorer la liberté d’expression.

Boualem Sansal a notamment été condamné pour des déclarations faites en octobre 2024 à un média français d’extrême droite, dans lesquelles il affirmait que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires auparavant marocains.

Samia Naït Iqbal

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Un enseignant d’Oran dénonce une suspension qu’il juge « arbitraire »

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Education nationale

Amari Ayoub, enseignant de sciences au lycée Pasteur d’Oran et membre actif de la coordination nationale des titulaires de master et de doctorat (section d’Oran), affirme avoir été suspendu « abusivement » par la direction de l’éducation de la wilaya.

Amari Ayoub fait les frais de son engagement. Un document officiel daté du 17 juin 2025, que nous avons pu consulter, fait état d’une « décision de suspension conservatoire » pour une durée maximale de six mois, avec privation de salaire, à la suite d’une condamnation judiciaire pour « outrage à corps constitué » et « diffamation ».

La décision, signée par le directeur de l’éducation, s’appuie sur plusieurs décrets régissant la fonction publique et stipule que l’enseignant « perd la moitié de son salaire » durant la période de suspension. Elle précise que la mesure restera en vigueur « jusqu’à ce qu’il soit statué définitivement sur la sanction disciplinaire ».

Amari Ayoub conteste le caractère disciplinaire de l’affaire. Dans un témoignage transmis à notre rédaction, il raconte qu’alors que ses collègues ont pu reprendre leurs cours et signer les habituels « procès-verbaux de rentrée », lui n’a signé qu’un « avis de suspension » l’excluant de son poste et le privant de tout revenu. « Je n’ai fait que répondre à l’appel du collectif des syndicats autonomes et défendre nos droits légitimes », explique-t-il. Depuis, il dit avoir dû chercher un logement à louer et déposer des demandes d’emploi dans des hôtels et des écoles privées en attendant l’issue des recours déposés auprès de la Direction de la fonction publique, de la Direction de l’éducation et de la justice administrative. Une audience d’appel est prévue début octobre.

Le docteur Amari, titulaire d’un master et d’un doctorat, s’indigne également de voir « l’université faire appel à des enseignants vacataires » et « des centres de recherche tourner au ralenti », alors que lui-même a enseigné « bénévolement pendant dix ans » sans jamais être intégré dans un poste stable. « Nous sommes écartés de l’enseignement supérieur, livrés au burn-out, à la précarité et à l’humiliation », écrit-il, accusant un secteur « qui ne sait exceller que dans l’avilissement des compétences ».

La rédaction

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Décès de l’écrivain et journaliste Habib Ayyoub

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Habib Ayyoub

L’écrivain, journaliste et réalisateur algérien Habib Ayyoub est décédé le 10 septembre 2025 à Blida, à l’âge de 76 ans.

Né en 1947, Habib Ayyoub, de son vrai nom Abdelaziz Benmahdjoub, s’était retiré depuis plusieurs années dans sa ville natale, Dellys, où il continuait d’observer la mer et le monde avec lucidité, humour et ce qu’il appelait la « politesse du désespoir ».

Après des études de sociologie puis de cinéma à l’Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles — dont il sort major de promotion — il débute sa carrière comme journaliste au Jeune Indépendant, avant de rejoindre le quotidien Liberté en tant que journaliste économique. Il réalise également plusieurs courts métrages avant de se consacrer pleinement à l’écriture.

Son œuvre, publiée aux éditions Barzakh, témoigne de sa curiosité et de son engagement. Du recueil de nouvelles « C’était la guerre » (2002, Prix Mohammed Dib 2003) au récit « Le Remonteur d’Horloge » (2013, Prix Escales littéraires d’Alger), ses textes mêlent sensibilité, humour et regard critique sur le monde. Deux de ses ouvrages ont été traduits en italien.

Amoureux de la mer, il s’y sentait pleinement chez lui, souvent sur sa flouka, indifférent au tumulte du monde extérieur.

Habib Ayyoub laisse une œuvre riche et un souvenir durable chez ses lecteurs et tous ceux qui l’ont côtoyé. Toutes nos pensées vont à sa famille, son épouse, ses enfants et ses proches.

Djamal Guettala

Source : les éditions Barzakh

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Boxe : Crawford détrône Canelo et devient champion incontesté des super-moyens

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Terence Crawford
Terence Crawford invaincu.

À l’issue d’un choc entre deux stars de la boxe, Canelo Alvarez a été détrôné chez les super-moyens par l’invaincu américain Terence Crawford, couronné champion incontesté d’une troisième catégorie ce samedi 13 septembre à Las Vegas, où le Français Christian Mbilli a été contraint au nul par Lester Martinez.

Un combat d’un très haut niveau tactique de douze rounds de dix minutes a tourné à l’avantage de Crawford, donné vainqueur à l’unanimité des juges (115-113, 115-113, 116-112), après avoir pris le risque de monter de deux catégories de poids depuis son dernier combat en super-welters.

Son pari a permis l’existence de ce « méga combat » dans l’immense stade Allegiant de Las Vegas, diffusé par le géant du streaming Netflix et financé par le nouveau promoteur incontournable saoudien Turki Alalshikh, dont il est sorti grandi et en ayant cimenté un peu plus sa place dans la légende du noble art.

Après Claressa Shields chez les femmes, Crawford (42 victoires dont 31 avant la limite) est devenu à quelques jours de ses 38 ans le premier champion du monde incontesté dans trois catégories depuis les années 1980 et l’existence de quatre fédérations mondiales. Il avait déjà été champion incontesté chez les super-légers et les welters. « Je remercie le Seigneur. Je ne suis pas là par hasard », a commenté Crawford sur le ring avant de féliciter Canelo, « qui est tombé en champion aujourd’hui ».

Troisième défaite pour Canelo Alvarez

Devant un public qui lui était acquis en ce week-end de célébrations de l’indépendance du Mexique, Canelo Alvarez, professionnel depuis 20 ans, a subi à 35 ans sa troisième défaite (63 victoires, 3 défaites, 2 nuls), après ses échecs contre Dmitrii Bivol en 2022 et Floyd Mayweather Jr. en 2013. Sa chute jette une ombre sur la suite de sa carrière, même s’il n’a pas écarté une revanche contre Crawford, qui n’a lui pas préféré se projeter.

Samedi, après quelques rounds d’observation, Canelo a contrôlé le centre du ring mais a subi la vitesse et la science de la boxe de Crawford, auteur de quelques enchaînements de grande qualité, notamment au 4e round, profitant de son allonge supérieure. L’Américain, prenant confiance au fil des rounds, a continué à réussir quelques coups marquants, comme ce direct du gauche à la 6e reprise, se mettant à chambrer son adversaire, avant de sortir vainqueur d’un échange spectaculaire au début du 9e round.

Martinez résiste à Mbili

Plus tôt dans la soirée, le Français Christian Mbilli a conservé sa ceinture WBC par intérim des super-moyens mais a été contraint au match nul par le Guatémaltèque Lester Martinez. Mbilli, âgé de 30 ans, reste ainsi invaincu (29 succès dont 24 avant la limite, 1 nul), comme son adversaire du jour âgé de 29 ans.

Avec ce résultat partagé face à un combattant moins bien classé, le Français a toutefois manqué l’opportunité de se poser en challenger incontournable pour les ceintures des super-moyens, désormais accrochées à la taille de Crawford.

Le Français d’origine camerounaise, également détenteur d’un passeport du Canada où il réside depuis ses débuts professionnels en 2017, n’a pas réussi à totalement imposer sa puissance pour la première fois de sa carrière, lui l’habitué des K.-O spectaculaires, malgré un combat qu’il a rendu intense dès le début.

RFI

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Ligue 1 Mobilis : le MC Alger impose sa loi

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Le Mouloudia d’Alger s’est montré à la hauteur de son statut de club champion d’Algérie en titre, en ramenant un précieux succès de son déplacement chez l’actuel leader du championnat, l’Olympique Akbou (1-0), vendredi à Béjaïa, dans le cadre de la quatrième journée de Ligue 1 Mobilis, ayant vu le MC Oran s’imposer comme nouveau co-leader, après sa précieuse victoire contre la JS Kabylie (2-0).

Décidé à relever le défi dans ce deuxième « gros test » de la saison, après le grand derby algérois contre l’USM Alger, qui s’était soldé par un nul vierge, Le Doyen a abordé le match avec conviction et a réussi à trouver le chemin des filets dès la huitième minute de jeu, grâce à Réda Helaïmia (1-0).

Cependant, malgré plusieurs autres occasions de part et d’autre, le score est resté inchangé jusqu’au coup de sifflet final, au grand bonheur du MCA, qui réalise un bond intéressant au classement général, en se plaçant dans le milieu de tableau, avec quatre points, tout en ayant deux matchs en retard.

De son côté, et malgré cette défaite inattendue à domicile, l’OA reste en tête du classement général, ex-aequo avec le MB Rouisset, avec sept points pour chaque club.

A Oran, les Canaris avaient assez bien démarré le match, résistant avec brio aux gars d’El Hamri, qui d’ailleurs ont rejoint les vestiaires pour la pause-citron sur un score vierge.

Mais dès l’entame de la deuxième mi-temps, les locaux ont acculé la JSK, jusqu’à trouver la faille par Aoudjane, auteur d’une belle frappe croisée à la 53e minute de jeu, qui n’a laissé aucune chance au gardien kabyle, et c’est Boukholda qui a doublé la mise, sur pénalty à la 89e.

Une très bonne opération pour le MC Oran, qui grâce à cette performance se hisse en tête du classement général, ex-aequo avec l’Olympique Akbou et le MB Rouisset, avec sept points pour chaque club, alors que les Canaris tardent à prendre leur envol, en restant scotchés à la 13e place, avec seulement deux unités au compteur, mais avec un match en retard.

Un peu plus tôt dans l’après-midi, l’ES Ben Aknoun s’était imposé (1-0) dans le derby algérois contre le Paradou AC, grâce à un but précoce de Saâd, inscrit dès la 21e minute de jeu.

Il s’agit du premier succès de la saison pour « l’Etoile », et à la faveur duquel elle se hisse dans le milieu de tableau, avec quatre points, alors que du côté du Paradou, plus rien ne semble aller pour le mieux, puisque le club de Hydra se retrouve bon dernier à l’issue de cette quatrième journée, avec un seul point au compteur.

A noter que l’ESBA et la PAC sont drivés par deux anciens capitaines de l’USM Alger, respectivement le libéro Mounir Zeghdoud et le meneur de jeu Billel Dziri, et c’est finalement le premier cité qui a eu le dernier mot.

Le bal de cette quatrième journée s’était ouvert jeudi, avec le déroulement des deux premiers matchs inscrits à son programme, et le MB Rouisset en a été l’un des plus grands bénéficiaires, en ramenant un précieux nul de son déplacement chez l’ES Mostaganem (1-1).

Un bon résultat qui lui a permis de rejoindre l’Olympique Akbou en tête du classement, ex-aequo avec sept points pour chaque club, alors que les choses avaient relativement mal démarré pour le nouveau promu, ayant commencé par concéder l’ouverture du score et dès la 8e minute devant Tahar Benkhelifa, avant de se ressaisir et d’arracher l’égalisation, juste avant la fin de la première mi-temps, sur un but contre son camp du défenseur Boualem Masmoudi (1-1/44′).

Une bévue aux lourdes conséquences pour l’ESM, qui en cas de victoire aurait pu rejoindre l’OA en tête du classement, alors qu’après ce nul à domicile, elle reste cinquième au classement général, avec cinq unités au compteur.

De son côté, l’ES Sétif a remporté sa première victoire de la saison, en battant le CS Constantine (2-1), dans « un grand classique » de la région Est, disputé au stade du 8-Mai 1945 (Sétif).

Les buts de l’Entente ont été inscrits par l’excellent Zerrouki, qui s’était offert un doublé aux 49e et 69e, alors que Fethallah avait commencé par donner l’avantage aux Sanafir à la 22e minute de jeu.

Un précieux succès, qui permet à l’Aigle noir sétifien de rejoindre son adversaire du jour à la quatrième place du classement général, avec six points pour chaque club.

Les péripéties de cette quatrième journée se poursuivront samedi, avec le déroulement des trois derniers matchs inscrits à son programme, à savoir : ASO Chlef – MC El Bayadh (17h00), CR Belouizdad – JS Saoura (19h00) et USM Alger – USM Khenchela (19h00).

APS

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Mali : les jihadistes détruisent des dizaines de camions-citernes et réaffirment leur blocus à Kayes

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Mali

Au Mali, les jihadistes du Jnim ont attaqué dimanche 14 septembre un important convoi de camions-citernes en provenance du Sénégal et qui circulaient en direction de Bamako, sous escorte militaire. Une attaque similaire avait déjà eu lieu samedi. Plusieurs dizaines de ces engins ont été détruits et des militaires tués.

Les routiers maliens n’en peuvent plus de la situation sécuritaire dans le pays. Ils sont à la merci des djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), qui contrôlent d’importants axes routiers du pays, notamment en direction du Sénégal. Les trois grands syndicats de transports routiers du Mali dénoncent le mensonge de la junte et affirment que les FAMA qui devaient sécuriser les convois ont préféré fuir. Le discours officiel qui se veut rassurant s’avère un tissu de mensonges.

Le Jnim impose un blocus dans la région de Kayes depuis le 3 septembre. L’armée affirme avoir « vigoureusement réagi ».

Les jihadistes, circulant à moto, ont attaqué dimanche plus de 80 camions-citernes en provenance du Sénégal et sous escorte militaire entre Kaniéra et Lakamané, dans le secteur de Kayes-Nioro du Sahel. La veille, samedi, un autre convoi de camions-citernes, également sous escorte militaire, avait déjà été attaqué entre Diédiéni et Kolokani, à une centaine de kilomètres de Bamako. 

Selon les sources sécuritaires et civiles locales jointes par RFI, au moins une vingtaine de camions remplis de carburant ont été incendiés – certaines sources avancent des chiffres plus élevés. Les jihadistes du Jnim ont diffusé des images de nombreux camions en flamme.

« Cafouillage total »

Dimanche, les soldats maliens mobilisés pour protéger le convoi ont été contraints de se replier, abandonnant les camions sur la route. Des militaires ont été tués ou capturés. Les sources sécuritaires maliennes jointes par RFI ne sont pas en mesure de fournir de bilan à ce stade. L’une de ces sources déplore un « cafouillage total ».

« Déluge de feu »

Sollicité par RFI, le porte-parole de l’armée n’a pas donné suite. Dans un court communiqué, l’État-major assurait hier soir avoir « vigoureusement réagi », sans préciser davantage. Aucun nouveau communiqué n’a été publié depuis. Le journal d’État l’Essor faisait ce lundi sa Une sur  l’« offensive d’envergure » de l’armée malienne, titrant : « déluge de feu sur les groupes terroristes ». Ces derniers jours, l’armée a multiplié les bombardements aériens et les patrouilles près de Kayes et Nioro du Sahel, revendiquant la « neutralisation » de « plusieurs dizaines de terroristes ». L’armée malienne réfute cependant l’existence d’un blocus et évoque plutôt « les derniers soubresauts d’un ennemi aux abois » et assure « maîtriser la situation sur le terrain » –selon des communiqués officiels et les déclarations, la semaine précédente, du porte-parole de l’armée.

Dans un message de propagande diffusé dimanche soir, le Jnim réaffirme pour sa part son blocus à Kayes et Nioro, annonce qu’il ciblera spécifiquement les véhicules sous escorte militaire et met une nouvelle fois en garde les opérateurs de camions-citernes. Le Jnim avait déjà indiqué son intention d’entraver l’importation de carburant dans le pays. 

Attaques à Konna et Djenné

Le Jnim a également pris le contrôle dimanche d’une caserne de l’armée malienne à Konna, région de Mopti, dans le centre du Mali et annoncé l’instauration d’un blocus sur le marché de cette localité. Le Jnim revendique enfin la prise de contrôle, ce lundi, d’un poste militaire à Djenné, toujours dans la région de Mopti. Aucun bilan fiable n’a pu être recoupé sur le nombre de militaires maliens tués. L’armée n’a pas communiqué sur ces deux attaques. 

La rédaction avec Rfi

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Invitation à célébrer Batna : « Où les mots rencontrent l’âme »

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Mostefa Hamouda lance un appel chaleureux pour rassembler la communauté autour d’un événement culturel mémorable.

Sous le slogan inspirant « Batna, où les mots rencontrent l’âme », il invite tous les habitants à redécouvrir l’essence de Batna lors d’une célébration prévue le samedi 20 septembre 2025.

Organisé dans le cadre du Forum Culturel Aurassien par l’Association des Amis de Medghacen, l’événement coïncide avec la présentation de ses deux nouveaux ouvrages, Égards et Écarts et Batna, un cri décrit ! prévu à 14h au Centre de la Recherche Scientifique (ex-mouhafadha), cet après-midi promet d’être une véritable fête de la littérature, de l’identité locale et de l’unité.

Mostefa Hamouda invite chacun à se joindre en grand nombre pour faire de cette journée un moment de partage et de fierté. Soyez au rendez-vous et venez vivre Batna comme jamais auparavant !

D. G.

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Contrôle de conformité des véhicules importés : lancement prochain d’une plateforme pour la prise de rendez-vous

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Contrôle de voitures

Le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables compte lancer prochainement une plateforme en ligne pour la prise de rendez-vous concernant le contrôle de conformité des véhicules importés, et ce, afin de simplifier les démarches, a indiqué jeudi à l’APS un responsable au ministère.

« L’objectif est de mettre fin aux longues files d’attente et d’offrir aux usagers un service public plus fluide et transparent », a expliqué le Conseiller du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Ali Benikhlef, ajoutant que « grâce à une interface simple et accessible, cette plateforme permettra aux citoyens de gérer leurs rendez-vous en toute autonomie ».

Ce nouveau service en ligne concernera, dans un premier temps, exclusivement le centre de contrôle du Caroubier à Alger, selon le responsable précisant que « cette phase pilote est une étape clé qui permettra d’assurer une qualité de service optimale avant d’envisager une généralisation progressive à l’ensemble du territoire national ».

Ainsi, les usagers pourront choisir et réserver en ligne le créneau qui leur convient, 24h/24 et 7j/7, recevoir une confirmation de leur rendez-vous, et consulter la liste des documents requis avant leur passage au contrôle, a-t-il détaillé.

« Ce projet s’inscrit pleinement dans la démarche de numérisation des services de l’Etat, décidé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et traduit notre volonté d’apporter des solutions pratiques qui répondent aux attentes des citoyens », a souligné M. Benikhlef.

APS

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