23 novembre 2024
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La fascination de Kamel Daoud pour l’extrême droite

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Kamel Daoud

Qualifié une fois pour toutes d’« écrivain progressiste », Kamel Daoud est assuré de voir son roman Houris occuper une place médiatique de choix en cette rentrée, quelle que soit sa qualité littéraire.

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui traitent l’écrivain de « harki » et de « collabo », il est tout aussi indispensable de souligner sa proximité politique avec les droites extrêmes et le Rassemblement national. Ses chroniques régulières dans Le Point sont édifiantes.

Que peut dire un écrivain des Suds, de surcroît arabe, dans le « monde libre », et plus particulièrement en France ? Il peut critiquer en toute liberté les dictatures arabes, l’intégrisme islamique et ses violences meurtrières, l’autoritarisme et les crimes de la Chine ou de la Russie — ce qui est à la fois légitime et salutaire, indispensable même.

En revanche, les critiques du chaos interventionniste des États-Unis et de leurs alliés au Proche-Orient, de l’emprisonnement arbitraire de Julien Assange durant plus d’une décennie, de l’idéologie fasciste des droites dures et extrêmes en France et en Europe ne sont guère souhaitables, certainement pas recevables, impossibles même dans la majorité des cas.

Pour qu’un écrivain des Suds puisse réellement parler, se faire entendre dans les médias mainstream, il faut faire comme Kamel Daoud : acclimater sa plume au sein de l’écosystème des médias Bolloré, participer activement à l’enrichissement d’un nouveau dictionnaire des idées reçues nommé l’« arc républicain », prêcher vaillamment à son lectorat que le Rassemblement national (RN) serait plus fréquentable, plus « républicain » et « patriote » que La France insoumise (LFI), le Nouveau front populaire (NFP) et un « Mélenchon auto-hamassisé »1.

Kamel Daoud reprend d’ailleurs ces idées dans deux de ses chroniques publiées par Le Point, aux titres évocateurs : « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon »2 et « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis »3 ; selon lui, il y aurait un « vote musulman » assis sur « l’antisémitisme, la volonté de détruire l’État d’Israël » et la prétendue « haine de la civilisation » française et occidentale.

Le RN plutôt que LFI

Parmi les nombreux textes illustrant son tournant réactionnaire, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché » paru dans Le Point4 est sans nul doute la chronique qui révèle le plus la fascination de l’écrivain pour l’extrême droite.

Voulant expliquer en quoi consisterait une approche « lucide », non « victimaire et revendicative » de l’immigration et de la laïcité en France, Kamel Daoud délivre un certificat de « lucidité républicaine » à l’eurodéputée du RN, Malika Sorel-Sutter, au détriment de Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste menée par Manon Aubry pour LFI et désormais également eurodéputée. En effet, explique-t-il, cette pamphlétaire d’extrême droite, représente « une immigration qui ose dire que l’immigration telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, dans la ‘‘soumission’’ idéologique et religieuse, est un risque majeur pour tous » ; une immigration qui ose combattre le projet politique d’une religion — l’islam, pour ne pas le nommer —, qui envisagerait d’« avaler la république puis le reste du monde ».

Malika Sorel-Sutter serait, selon la « mesure républicaine » de Kamel Daoud, le parfait remède aux idées véhiculées par Rima Hassan, cette juriste franco-palestinienne qui incarnerait , selon Daoud« l’image de l’immigré décolonisé, figé dans une posture victimaire et revendicative », le cheval de Troie que « les Insoumis tentent de monopoliser » pour capter « l’émotion propalestinienne et l’électorat ‘‘musulman’’, sinon islamiste [pour] pouvoir culpabiliser sans se sentir coupable », le signe infaillible du « basculement de l’extrême gauche fantasmée vers la radicalité ».

Certes, l’autrice de Décomposition française5 émaille ses pamphlets d’imprécations sur « la malédiction du droit du sol », sur la progressive « mise en minorité du peuple autochtone » et appelle à mettre fin à la « préférence étrangère » ainsi qu’à l’intensification de « l’immigration extra-européenne »6.

Mais cela n’empêche pas Kamel Daoud de lui décerner son certificat de « lucidité profondément républicaine » parce qu’en effet la France risquerait « d’être ‘‘avalée’’ par un islam dont ‘‘nous ne savons que faire’’ », assure-t-il en citant une source anonyme « un fin observateur de la chose franco-maghrébine » ; face à ce risque, « la radicalité bien française » des Insoumis ne pourrait opposer que le blocage du débat « à la hauteur de la polémique stérile sur l’islamophobie, le rejet, l’immigration, la délinquance ou les extrêmes politiques ».

Loin de fournir une critique fondée et argumentée du programme et des idées politiques défendues par LFI, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan (car la gauche et l’anticolonialisme ne sont pas vertueux en eux-mêmes), et sans avoir le moindre mot sur le racisme, sur le culturalisme biologisant ostensiblement revendiqué par Malika Sorel-Sutter et le RN, l’éditorialiste des Suds dit « progressiste » préfère sermonner ses lecteurs sur l’imminence de l’apocalypse qui terrasserait la France inéluctablement — une apocalypse qui ne saurait être que mélenchonnienne, musulmane, immigrée et ‘‘wokisée’’.

Dans un même mouvement, il les rassure en leur confirmant que s’engager dans les rangs du RN, comme Malika Sorel-Sutter, signifierait avoir le mérite de briser « la règle du silence et de la compromission au nom du communautarisme », exprimer catégoriquement « le refus de s’illusionner [sur] l’immigration et l’islamisme ». Il reprend ce que ne cesse de proclamer Malika Sorel-Sutter sur le « suicide » de la France qui « fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir »7.

Dans l’émission de La Grande librairie qui rendait « Hommage à Salman Rushdie »8, il a une fois de plus sermonné sur l’urgence du combat pour la préservation des libertés artistiques et du droit de rêver contre « la culpabilisation rampante de l’Occident ». Une reprise d’une novlangue destinée à dédiaboliser le RN pour l’intégrer dans l’ « arc républicain » et à marquer LFI et le NFP du sceau du « terrorisme », de l’antisémitisme et de l’« immigrationnisme ».

Le sur-citoyen-naturalisé

On pourrait revenir sur ses tristes « ‘‘Colognisation’’ du monde » et « Cologne, lieu de fantasmes9 », quand Kamel Daoud reprenait sans vérification aucune les infox de l’extrême droite allemande sur les « migrants violeurs par fatalité culturelle et religieuse ». Ou encore son glissement, dans la presse algérienne, de la critique du régime à la critique du peuple dépeint comme intrinsèquement dysfonctionnel et indiscipliné par destination ; ou son incapacité épistémique à nommer le colonialisme et le régime d’apartheid israéliens en Palestine, dans les différents textes consacrés à cette question comme « ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine »10 ou « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ »11, ou plus récemment encore dans « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza »12 où il décrit le génocide en cours et le massacre des civils comme des « erreurs de frappes (…), des victimes collatérales », parce que « Gaza reste un bourbier en ‘‘y allant’’, et ne pas y aller demeure une solution désastreuse, sinon dangereuse, pour l’avenir d’Israël ».

Depuis l’année de sa naturalisation française, en 2020, Kamel Daoud a adopté ce que j’appellerais le style du pamphlétaire-républicain, c’est-à-dire celui du sur-citoyen-naturalisé, considéré comme « ultra méritant » par essence, vigilant et éveillé à toute « offense à la République » de la part de Français « très peu méritants », que le discours raciste de certains dirigeants politiques et « intellectuels » courtisans nomme communément les « immigrés musulmans biberonnés aux aides sociales », les « Français de papiers » et « leurs alliés objectifs », l’extrême gauche mélenchonisée et wokisée, « complice du terrorisme islamiste » et du « nouvel antisémitisme ».

Ce qui frappe d’emblée à la lecture des éditoriaux de Kamel Daoud, c’est d’abord l’absence de tout intérêt pour la littérature et les arts (alors que ses admirateurs et suiveurs le présentent comme l’épiphanie de « l’Écrivain » arabe), puis son indifférence totale aux faits historiques et au réel, au profit de la réaction courtisane aux différentes polémiques fabriquées par les chefferies éditoriales dans le dessein de noyer la vie sociale et intellectuelle dans le commentaire de faits divers et de fake news. Loin de refléter la « lucidité d’un homme qui a connu le terrorisme islamiste dans son pays », comme le martèle inlassablement ses admirateurs (souvent subjugués par la simple évocation du vocable « islamisme »), les écrits de ce « progressiste du monde musulman » ne portent que sur les sujets qui obsèdent les droites dures et extrêmes de France, l’inamovible quadriptyque culturaliste : islam-banlieue-immigration-insécurité. Autrement dit, la reprise aveugle des tropes du ressentiment des dominants envers les dominés, ce « nouvel intégrisme politique » d’« extrême centre », rigoureusement analysé par le philosophe Jean-Fabien Spitz dans La République, quelles valeurs ?13 et l’historien Pierre Serna dans L’extrême centre ou le poison français. 1789-201714.

Intégré, en raison de sa conversion réactionnaire, au très respectable « arc républicain » dans le champ politique et éditoriale français, Kamel Daoud fait désormais partie de ceux qu’Alain Policar avait justement qualifié, dans La haine de l’antiracisme [Alain Policar, La haine de l’antiracisme, Textuel, 2023.], de « militants qui luttent contre d’autres militants ».

Un futur prix Goncourt ?

Son nouveau roman Houris, qui vient de paraître chez Gallimard et que toute la presse mainstream encense, ne fait pas exception. Dans un précédent ouvrage Ô Pharaon15 qu’il ne cite plus dans sa bibliographie en France, Kamel Daoud défendait la thèse selon laquelle « seuls les militaires tuaient » durant la guerre civile algérienne (1990-2002). Dans Houris, au style grandiloquent, obscur et ampoulé, il développe l’idée totalement contraire à la précédente : « seuls les islamistes tuaient » et continuent de tuer. Pour preuve : ils abattent des moutons chaque année durant les festivités de l’Aïd el-Kébir… Laissant derrière lui des décennies de despotisme militaro-pétrolier en Algérie, de mesure antisociales et d’investissements massifs dans l’instrumentalisation du religieux afin d’en finir avec la gauche et le socialisme, les « vérités romanesques » de la nouvelle Contre-enquête de Kamel Daoud sombre dans le plus caricatural des essentialismes : le Coran et la tradition islamique seraient les inépuisables puits vénéneux du terrorisme et du crime aveugle.

Développant un orientalisme doublement inversé sur la culture arabe et islamique dont il se réclame, comme l’inénarrable « humouriste » sans humour de France Inter Sophia Aram16, Kamel Daoud s’est érigé en vaillant courtisan des idées promues et diffusées par l’ « extrême centre » et les extrêmes droites en France. Quand j’entends ou lis déjà que l’auteur de Houris serait pressenti pour le Goncourt 2024, je me demande toujours : pourquoi un écrivain, qui voyait dans les propos racistes et suprémacistes de Michel Houellebecq

Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent17

l’expression d’idées de l’écrivain français « le plus lucide » de son temps qui « a raison de jouir de son droit d’excès, de débordement et de provocation », dans une époque où la « lucidité est prétexte à la bêtise »18 de ceux qui verraient l’islamophobie partout, continue d’être présenté comme un « écrivain progressiste qui a connu le terrorisme islamiste en Algérie » ?

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui calomnient Kamel Daoud et le traitent de « harki » et de « collabo », le situer au sein de la formation politique dans laquelle il évolue présentement, celle qui prétend défendre la démocratie, l’émancipation sociale et citoyenne avec les outils idéologiques des droites dures et extrêmes, est salutaire pour en finir avec les récits légendaires des faux « démocrates » et « progressistes » du monde arabe et musulman.

Faris Lounis, journaliste

Source

Orient XXI, le 4 septembre 2024 :

https://orientxxi.info/magazine/la-fascination-de-kamel-daoud-pour-l-extreme-droite,7574

Notes

1Kamel Daoud, « Cœurs à prendre pour la présidentielle 2027 », Le Point, 24 mai 2024.

2Kamel Daoud, « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon », Le Point, 20 novembre 2023.

3Kamel Daoud, « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis », Le Point, 14 juin 2024.

4Kamel Daoud, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché », Le Point, 8 avril 2024. Sauf mention contraire, les citations suivantes sont issues de cet article.

5Malika Sorel-Sutter, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, Fayard, 2015.

6Clément Guillou, Corentin Lesueur et Alexandre Pedro, « Les vies rêvées de Malika Sorel-Sutter, la dauphine identitaire de Jordan Bardella », Le Monde, 5 avril 2024.

7Propos cités dans « Élections européennes : qui est Malika Sorel-Sutter, numéro 2 sur la liste du RN ? », Libération , 24 mars 2023.

8Augustin Trapenard, La Grande librairie, France 5, 15 mai 2024

9Référence aux violences à l’encontre des femmes, qui ont eu lieu à Cologne en Allemagne dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2016 et dont les immigrés et les réfugiés ont été accusés. Kamel Daoud s’est emparé de l’affaire dans respectivement « ‘‘Colognisation’’ du monde », Le Quotidien d’Oran, 18 janvier 2016 et « Cologne, lieu de fantasmes », Le Monde, 29 janvier 2016, modifié le 11 février 2016.

10Kamel Daoud, « Ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine », Le Quotidien d’Oran, 12 juillet 2014

11Kamel Daoud, « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ », Le Point, 13 octobre 2023

12Kamel Daoud, « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza », Le Point,17 mai 2024.

13Jean-Fabien Spitz, La République, quelles valeurs ?, Gallimard, 2022

14Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2017, Champ Vallon, 2019.

15Kamel Daoud, Ô Pharaon, Dar El Gharb, 2005

16Dans son billet du 6 mars 2023, « La masculinité toxique des mollahs », Sophia Aram croyait faire rire les auditeurs de France Inter en assimilant, avec « art », prépuce et islam, trouvant absolument légitime et acceptable, au nom la culture arabe et islamique dont elle se réclame, le fait de s’attaquer à « l’Ayatollah Khamenei avec sa mine de peine à jouir, son prépuce en guise de turban, ses petits yeux en trou de pine et sa barbe en poils de couilles ». Cette année, elle n’a pas hésité une seule seconde, par ses saillies dans la presse, les médias et les réseaux sociaux, de s’ériger en docteur ès indignation contre son confrère Guillaume Meurice et sa blague (réitérée) quelque peu similaire à la sienne à propos du premier ministre génocidaire israélien : « Netanyahou ? Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi mais sans prépuce ». Évidemment, Kamel Daoud, fidèle au panurgisme médiatique ambiant, lui a apporté son soutien dans son texte : « Si on veut défendre l’humour, il faut défendre Sophia Aram » (Le Point, 11 mai 2024).

17Michel Houellebecq, entretien avec Michel Onfray « Dieu vous entende, Michel », Front populaire, 29 novembre 2022

18Kamel Daoud, « La mosquée contre l’écrivain, le plus mauvais des castings », Le Point, 5 janvier 2023.

La frontière, séparation ou espérance ?

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Barrière
Barrière. Image par Alberto Barco Figari de Pixabay

On dit « traverser la frontière algérienne », « faire reculer les frontières de la science » ou « ma patience a des limites ». Les mots ont la plupart du temps des acceptions différentes, c’est-à-dire plusieurs sens en fonction des situations dans lesquelles on les exprime.

Comme toujours dans ce cas, il y a une traduction qui serait positive et une autre qui serait négative.

Pour la notion de frontière, son sens s’exprime par deux définitions différentes, le territorial ou le symbolique, comme ceux qui ont ouvert cette chronique d’aujourd’hui. Ces deux états intégrant eux-mêmes deux caractères que sont l’optimisme et le pessimisme. L’humanité est ainsi sans cesse en recherche de l’équilibre à toujours trouver entre le bien d’une frontière et ses risques.

Dans son sens usuel la frontière est une limite territoriale. Cette première approche suscite immédiatement une position tranchée. La frontière est une fin, une séparation ou une rupture. On voit bien le caractère contradictoire avec l’universalisme nait récemment dans l’histoire humaine et la liberté qui en découle, celle de circuler et d’échanger.

Les territoires peuvent s’entendre par une délimitation géographique sans lien direct avec les états-nations tels que reconnus de nos jours par les conventions internationales. C’est le cas des séparations par des chaînes montagneuses, des cours d’eau, des mers et océans ainsi que des régions désertiques ou glacées.

Ces frontières géographiques ont eu paradoxalement dans l’histoire humaine des aspects positifs. Dans sa colonisation progressive de la planète, chaque communauté humaine s’installant sur des territoires a favorisé l’émergence de cultures, de langues ainsi que des économies par l’exploitation des ressources locales. Les frontières géographiques ont ainsi participé au développent des diverses civilisations.

Mais en même temps, ces frontières territoriales créent inévitablement des convoitises, des guerres et des annexions ainsi que des contradictions avec l’espoir de l’universalisme et des échanges. La notion territoriale de frontière devient fluctuante et les peuples ne cessent de vouloir la repousser à leur avantage ou de la renforcer, pour des raisons économiques, identitaires ou d’hégémonie.

Les communautés humaines ont souvent matérialisé la frontière par la construction de murs pour se protéger des agressions extérieures. La muraille de Chine, le mur de Berlin ou encore l’obsession du mur de Donald Trump censé repousser les immigrants en sont des exemples.

À l’inverse, on peut également trouver en l’installation des frontières des états-nations un certain équilibre avec les risques qu’on vient d’énoncer. Car les communautés humaines ont pu créer des rapprochements de destin et de projets humains sur des territoires limités qui permettent une gestion plus rationnelle.

Mais aussitôt qu’on vient de lister un aspect encourageant de la limite territoriale voilà qu’un autre nous ramène aux conflits. Les frontières peuvent entrainer des ruptures entre des communautés à l’histoire et cultures identiques qui se retrouvent scindées dans des états différents. Ainsi leurs délimitations ne sont pas exemptes des considérations coloniales ou guerrières.

Venons-en maintenant au second concept de la frontière, l’illustration symbolique. La première frontière qui fait face à l’humanité est l’inévitable temps limité de l’existence. Cependant, ce rempart inexorable entre la vie et la mort peut être pris dans un sens optimiste de l’espoir.

Les Grecs anciens considéraient philosophiquement toute frontière, non pas comme une fin mais comme un commencement. La religion est certainement dans la vision de l’espérance puisque la mort ne signifie que la disparition du corps qui libère l’âme vers une éternité. Dans une vision à peu près équivalente, le bouddhisme fait de la mort une promesse d’un nouveau début par la réincarnation.

Ainsi la notion de frontière de la vie lui donne un sens et un espoir. Elle n’est là que pour une préparation à l’au-delà et du mérite à y accéder, dans une félicité ou une condamnation éternelles.

Il y a d’autres frontières symboliques qui, elles également, peuvent induire une limite contraignante ou un grand espoir. C’est le cas  de l’expression « la ligne rouge » qui a un sens belliqueux. Ou les « frontières de la connaissance et de la science » qui a un sens d’entrainement qui a toujours suscité le combat de l’humanité à vouloir les franchir et les repousser. La frontière devient alors la stimulation de l’humanité à toujours aller dans un au-delà pour sa survie et son développement.

Enfin, la science nous a appris assez récemment dans l’histoire que le carburant chimique du soleil s’épuisera inéluctablement et la disparition de la terre en sera une conséquence fatale. C’est donc une ultime frontière qui fera face à l’humanité, entraînant la nécessité vitale de colonisation d’une autre planète.

En conclusion, c’est à l’homme à rechercher le bon côté de la notion de frontière. L’esprit humain a lui aussi les deux faces, la sombre et l’éclairée. Il doit continuellement faire le choix entre les deux côtés de la frontière, soit rester prisonnier de la plus détestable ou la surpasser pour accéder à l’autre.

Sid Lakhdar Boumediene

Pub : six télévisions privées sanctionnées par l’Anira

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Anira
Legendarme des médias audiovisuels, Anira, a sévi

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira) a décidé de sanctionner six chaînes de télévision privées pour excès de publicité sur leurs antennes.

Le ramadhan est toujours un mois de consommation. Et en la matière les chaînes de télévision s’en gavent avec des spots publicitaires à rallonge. Le gendarme des médias audiovisuels vient de sanctionner six chaînes de télévision pour non conformité du volume horaire des spots publicitaires diffusés aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle, a indiqué jeudi un communiqué de l’Autorité.

« Après avoir examiné le contenu diffusé sur les chaînes de télévision, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a constaté la non conformité du volume horaire des messages et spots publicitaires aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle. Après avoir écouté les représentants des chaînes de télévision concernées au sujet de ces infractions, l’Autorité a décidé de sanctionner Echourouk TV, El Hayat, El Bilad, Ennahar TV, Samira TV et El Heddaf », lit-on dans le communiqué.

« Les chaînes susmentionnées ont été officiellement mises en demeure, aujourd’hui, à l’effet de se conformer, dans un délai de 72 heures suivant la publication de la décision de l’Autorité, aux dispositions des articles 69 à 74 du décret exécutif 16-222 portant cahier des charges générales fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore », selon la même source.

L’Anira prévient, dans son communiqué, que « si elles ne se conforment pas aux mises en demeure dans les délais impartis, les chaînes concernées se verront infliger des amendes », se réservant le droit d' »ordonner la suspension intégrale ou partielle des programmes faisant l’objet d’infraction, conformément aux articles 76 et 77 de la loi 23-20 relative à l’activité audiovisuelle ».

La manne publicitaire demeurée généralement aux mains de l’Etat est un redoutable moyen de pression que les autorités ne se privent pas d’actionner pour remercier ou sanctionner les médias. Notamment concernant les journaux. A preuve, plusieurs titres connus pour leur professionnalisme, comme La Tribune ont disparu.

Dans le cas présent, ces chaînes de télévision sont plutôt connues pour être de fidèles relais de la communication officielle. Le téléspectateur algérien aura sans doute remarqué l’explosion de publicité en ce mois, plus que d’habitude et les annonceurs, sachant les habitudes des consommateurs algériens ne lésinent pas pour les attirer. On se souvient que l’ancien ministre de la communication, Ammar Belhimer était parti en guerre contre les médias en plein séquence de mouvement de dissidence populaire.

Yacine K.

Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

Le président français Emmanuel Macron a perçu 1,07 million d’euros de revenus entre le début de son mandat à l’Elysée et le 31 décembre 2021, selon la déclaration de situation patrimoniale du président, publiée jeudi au Journal officiel.

La majorité des revenus du chef de l’Etat provient des indemnités qu’il touche en tant qu’élu.

Autre source, plus modeste, de revenus: l’ancien ministre de l’Economie a perçu près de 35 000 euros de plus-values mobilières et immobilières (bien qu’il ne déclare posséder aucun bien immobilier) au cours de son mandat.

Le président possède également une assurance vie d’un montant de 113 412 euros, plusieurs comptes courants et de nombreux produits d’épargne (Livret développement durable, Plan épargne logement…).

En ce qui concerne son passif, Emmanuel Macron doit encore rembourser près de 127 000 euros d’un prêt souscrit en 2011 auprès du Crédit mutuel.

La dette a quasiment fondu de moitié depuis sa dernière déclaration de patrimoine (246 000 euros à rembourser en mars 2017).

Le Président est tenu d’adresser au Conseil constitutionnel cette déclaration de situation patrimoniale de fin de mandat « entre six et cinq mois avant l’expiration de son mandat, le 13 mai 2022 », a expliqué jeudi l’Elysée.

« Dans le cadre de l’élection présidentielle 2022, la Haute autorité (pour la transparence de la vie publique, HATVP) publiera d’ici janvier 2022 un avis relatif à la variation de patrimoine du Président de la République au cours de son mandat », a ajouté le Palais.

Dans une déclaration d’intérêts d’octobre 2014, Emmanuel Macron indiquait avoir perçu, comme membre de la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, « 3,3 millions d’euros de revenus avant impôts », de 2009 jusqu’à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Économie en août 2014, selon l’association Anticor.

Auteur
Avec AFP

17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

Il y a eu beaucoup d’événements et de retournements de situations le week-end dernier en LaLiga Santander et cela pourrait encore être le cas lors de la 17e journée, avec plusieurs confrontations entre des équipes de haut de tableau et des rencontres cruciales pour le maintien.

Cette journée débutera sur les Iles Baléares, le RC Celta effectuant le déplacement de 1000 kilomètres vers la pelouse du RCD Mallorca vendredi soir. Ces deux équipes sont en milieu de tableau mais doivent l’emporter pour voir plus haut. Mallorca voudra enchaîner après sa victoire de prestige à l’extérieur face à l’Atlético de Madrid, Takefusa Kubo ayant célébré son retour de blessure avec un but décisif.

Le RCD Espanyol accueillera ensuite le dernier Levante UD, lors du premier match prévu samedi. Ce sera un déplacement compliqué pour Levante, les Pericos ayant le quatrième meilleur bilan de l’élite espagnole à domicile. Le RCDE Stadium est en effet devenu une forteresse.

LaLiga Santander nous emmènera ensuite à Mendizorrotza pour D. Alavés vs Getafe CF, un défi entre deux candidats à la relégation. De la pluie continue étant prévue, cela devrait être une immense bataille au Pays Basque.

Samedi soir, un derby de la communauté de Valence sera au programme : Valencia CF contre Elche CF à Mestalla. Elche vient de remporter son premier match sous la coupe du nouvel entraîneur Francisco et sera donc en confiance mais Los Che sont invaincus depuis six matches avec 3 victoires et 3 nuls.

Athletic Club vs Sevilla FC sera le grand choc du samedi soir. Ces deux équipes se sont rencontrées 154 fois en championnat. Le bilan de leurs confrontations est très équilibré avec 63 victoires pour Sevilla, 61 pour l’Athletic et 30 nuls.

Dimanche offrira également quelques belles affiches, avec Villarreal CF vs Rayo Vallecano pour débuter. Un duel entre les entraîneurs basques Unai Emery et Andoni Iraola. Ces deux formations sont plaisantes à voir jouer, leurs matches étant souvent très animés. Le Rayo a mieux débuté cette saison 2021/22, le promu étant actuellement sixième au classement.

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Le FC Barcelona est juste derrière le Rayo mais les Catalans veulent se qualifier pour la prochaine Ligue des champions et vont donc devoir enchaîner les victoires. Ce ne sera pas simple sur la pelouse du CA Osasuna, les supporters locaux sachant créer une ambiance hostile à El Sadar. Mais Xavi souhaitera que son équipe réussisse ce test difficile.

Ensuite le troisième, le Real Betis, affrontera le cinquième, la Real Sociedad. Uniquement un point sépare ces deux équipes au classement. Cette confrontation pourrait être très enlevée, ces deux équipes proposant généralement un football très offensif et agréable à regarder.

Dimanche soir, ce sera la grande affiche du week-end : le derby de Madrid entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid à 21h à Santiago Bernabéu. Ces deux équipes viennent de l’emporter en Ligue des champions et désormais la formation de Diego Simeone va tenter de revenir sur celle de Carlo Ancelotti. La dernière fois que ces deux entraîneurs se sont affrontés en LaLiga Santander, l’Atléti avait gagné 4-0. Mais c’était il y a bien longtemps, si longtemps que le match s’était disputé dans le vieux stade Vicente Calderón. Depuis, l’Atléti n’a remporté qu’un derby sur douze organisés.

Le dernier match de cette 17e journée sera également important. Cádiz CF et Granada CF sont englués dans la lutte pour le maintien et ce derby d’Andalousie sera donc autant crucial pour le classement que la fierté locale. Cela devrait être un beau match à regarder lundi soir.

Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

Nous publions cette déclaration sur les violations des liberté à l’occasion de la journée mondiale des droits humains. en Algérie. Des responsables de partis, des avocats, des activistes, des universitaires, des citoyens et des journalistes interpellent les autorités sur la répression qui sévit dans le pays.

Cette année encore, nous célébrons la journée mondiale des droits humains coïncidant avec le 73e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de L’ONU acceptée par l’Algérie au lendemain de son indépendance, dans un climat de répression et de restrictions des droits fondamentaux des Algériennes et des Algériens.

Encore une fois, ce 10 décembre marque une année sombre pour les Droits de l’Homme en Algérie. Après des mois d’une mobilisation populaire pacifique, d’un Hirak qui a suscité un grand espoir pour établir un Etat de droit démocratique garantissant les droits de l’Homme, l’action des autorités se caractérise par une volonté affichée d’étouffer tous les espaces civiques autonomes et de criminaliser l’action politique des voix critiques.

Tandis que l’ensemble de la société est confronté à une crise sociale , économique et sanitaire aigue, plus de 500 personne ont été mis en détention et plus de 7000 mille personnes été interpellés dans la seule année de 2021 juste pour le fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux d’opinion, d’expression . et de manifestations pacifiques Pourtant garantis par la loi, Le nombre de personnes qui sont en poursuites judiciaires dépasse les 2500 .

Des libertés fondamentales bafouées

Alors même que depuis la révision de la Constitution en novembre 2020, la liberté de manifestation pacifique est censée être garantie et s’exercer sur simple déclaration. Non seulement la loi applicable en la matière qui instaure un régime d’autorisation n’a pas été révisée pour la mettre en conformité avec la Constitution, mais l’interdiction de fait de toute manifestation publique continue d’être appliquée. Toute tentative d’exercer la liberté de manifestation pacifique mène aujourd’hui sûrement à des poursuites pénales pour attroupement. De même, la liberté d’association est réduite à sa plus simple expression dans le pays.

Au plan juridique, la loi actuellement en vigueur particulièrement restrictive n’a toujours pas été mise en conformité avec la Constitution révisée. Surtout, la récente dissolution judiciaire de l’association RAJ montre à quel point la liberté d’association est fragile.

Des partis politiques de l’opposition PST et UCP sont menacés de dissolution, des militants politiques sont l’objet d’harcèlement et de détentions arbitraires a l’image des responsables de SOS Bab El Oued et du MDS , ces mesures apparaissent comme un signal fort de dissuasion à destination des organisations gênantes pour le pouvoir. La liberté de la presse est encore plus fragile. L’interdiction constitutionnelle de la privation de liberté pour les délits de presse est contournée dans les faits.

Ce contournement s’ajoute aux divers moyens devenus classiques, comme les contrôles fiscaux et la sélectivité politique de l’accès à la publicité publique, pour instaurer le réflexe de l’autocensure dans la presse. Plus largement, ce sont les libertés d’opinion et d’expression qui sont menacées dans leur substance même par l’extension de la définition du terrorisme et le nouveau dispositif de désignation des personnes et entités terroristes.

L’arbitraire des dispositions pénales relatives au terrorisme

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021, en plus des actes qu’il énumère déjà, est terroriste en vertu de l’article 87 bis du Code pénal. Désormais, revendiquer un changement de régime par des moyens non prévus par la Constitution mais qui ne lui sont pas nécessairement contraires ou ne sont pas violents peut entrer dans la définition du crime de terrorisme.

L’accusation de terrorisme est largement instrumentalisée par les autorités à des fins politiques. Le simple soupçon d’appartenance à une organisation classée terroriste par les autorités selon des critères obscurs suffit pour l’engagement de poursuites pénales. Les arrestations pour terrorisme se multiplient à travers le pays dans le cadre d’opérations qui ressemblent fort à de l’intimidation par leur mise en scène, notamment dans plusieurs villages de Kabylie. Quant au décret exécutif n° 21-384 du 7 octobre 2021 qui fixe les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent, il est tout simplement liberticide et ouvre la voie à l’arbitraire.

En effet, il permet l’inscription sur la liste terroriste – qui est publique – de personnes qui n’ont pas été condamnées judiciairement au mépris flagrant de la présomption d’innocence et du droit à l’honneur tous deux censés être protégés par la Constitution. Ce dispositif est d’autant plus attentatoire aux droits les plus fondamentaux que les personnes inscrites sur cette liste peuvent être privés de leurs biens et de toute activité et, par conséquent, de tout moyen de subsistance. Il s’agit là d’une technique de mise à mort sociale particulièrement dissuasive et d’autant plus dangereuse que la définition du terrorisme est extrêmement large.

73 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 59 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, les libertés les plus élémentaires consacrées par la Déclaration sont vidées de leur substance par la législation et les pratiques.

A cette occasion,

Nous signataires , défenseurs des droits humains et organisations, interpellons le pouvoir au respect de ses engagements internationaux contenus dans les traités et conventions internationales des droits humains ratifiées.

Nous appelons le pouvoir a l’arrêt de la répression et la levée de toutes les restrictions à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux.

Nous réitérons notre demande pressante pour la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion , des journalistes, défenseurs des droits humains et avocats.

Fait a Alger le 08 décembre 2021

Les signataires :

Associations signataires

ACDA

Appel Egalité

Alternativ Media

Centre Justitia pour la protection légale des droits humains en Algérie

CGATA

Collectif Debout l’Algérie

Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Collectif Groupe Algérie droit devant (CGADD)

Comité de soutien pour les droits humains en Algérie (Montréal)

Femmes plurielles

Ibtykar

LADDH

PUNA

Riposte internationale

SHOAA for Human Rights

SNAPAP

Personnes:

Abdelaziz Ould Ali, universitaire

Abdelhak Mechibeche, juriste

Abdelkrim Boudra, militant associatif

Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains

Abdelouhab Fersaoui, militant associatif

Abdennour Abbas, professeur d’Université, chercheur en bio-nanotechnologie (Minnesota)

Abdou Bendjoudi, consultant

Adel Abderezak, universitaire

Afif Bouattou, militant pour les droits humains

Ahmed Benberkane, universitaire, Nacera, Brahimi Ali juriste et militant politique, Douici Noureddine journaliste,

Ahmed Dahmani, économiste

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la commission du droit international de l’ONU, membre de l’institut de droit international

Ahmed Manseri, militant LADDH (Tiaret)

Aïssa Kadri, sociologue

Aïssa Moussi, journaliste

Aïssa Rahmoune, avocat, LADDH

Akram Belkaïd, journaliste

Aldja Seghir, enseignante universitaire et militante

Ali Aït Djoudi, Riposte internationale

Ali Bensaad, géographe

Ali Laskri, militant politique FFS

Alima Boumediène, avocate

Amar Mohand Amer, historien

Amin Khan, écrivain

Arab Azzi, militant politique,

Arezki Aït Larbi, journaliste

Arezki Challal, militant

Arezki Krim, militant

Azize Ghadi, avocat, membre de la LADDH

Belkacem Benzenine, chercheur

Ben Mohamed, poète

Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat SATEF

Boudjema Ghechir, avocat et ancien président de la LADH

Boukhalfa Ben Mamar, défenseur des droits de l’Homme

Bouzid Senane, responsable associatif France

Chafia Outerbah, militante de l’immigration

Chouicha Kaddour, syndicaliste, LADDH

Djafar Naït Amar, militant

Djaffar Lakhdari, consultant et militant associatif

Djamel-Eddine Benchenouf, journaliste

Djamel-Eddine Khan, militant LADDH

Djeloul Djoudi, dirigeant du PT

Essaïd Aknine, militant humaniste

Faïza Berber, présidente du Collectif debout l’Algérie

Farid Aïssani, ancien secrétaire national du FFS à l’Emigration

Fatima Benlarbi, journaliste

Fouad Ouicher, militant associatif

Hacene Hirèche, universitaire, consultant

Hakim Taïbi, journaliste

Hamid Arab, directeur du site d’information Le Matin d’Algerie

Hamid Challal Hamid, militant des droits de l’Homme

Hasni Abidi, chercheur,

Hicham Khiat, militant politique

Hmimi Bouider, militant du FFS et du HIRAK

Hocine Boumedjane, CDDH Bejaïa

Hocine Mezouar, retraité paramédical

Iddir Nadir, journaliste

Ihsane el-Kadi, journaliste

Ilyas Lahouazi , membre du conseil national du RCD immigration

Kamel Aïssat militant politique et syndicaliste

Kamel Ouhn journaliste

Kamel Tarwiht, journaliste

Karim Aïmeur, journaliste

Karim Azzoug, producteur

Karim Bellazoug, militant

Karim Kebir, journaliste

Karim Labchri, dirigeant du PT

Karima Aït Meziane, universitaire

Khaled Tazaghart, militant politique

Kouceïla Amer, consultant

Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences-po Lyon

Lahouari Fellahi, militant et universitaire

Lalia Bedjaoui, militante

Lila Mansouri, militante FFS-France Nord

Louisa Aït Hamadouche, universitaire

Louisa Hanoune, secrétaire du PT

Louiza Hanoune, secrétaire générale du PT

Lyazid Benhami écrivain

Lyes Djebaïli, militant associatif

Lyès Touati, militant associatif

Lynda Abbou, journaliste

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Madjid Hachour, avocat

Madjid Medkhi, journaliste

Mahieddine Ouferhat, militant associatif, ancien président du FFS immigration

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

Malek Sebahi, militant politique et membre LADDH Bejaïa

Malika Bakhti, ingénieure d’études

Malika Baraka, médecin

Malika Benarab-Attou, militante politique, ancienne députée européenne (EELV)

Massensen Cherbi, constitutionaliste

Menad Amrouchi, défenseur des droits de l’homme

Menad Si Ahmed, Riposte Internationale (Autriche)

Metref Arezki, journaliste

Mhenna Abdesselem, universitaire

Mohamed Benaïssa, militant du PUNA

Mohamed Fellag, comédien

Mohamed Hennad, universitaire

Mohammed Bakour, enseignant-chercheur

Mohammed Idir Yacoub, architecte, militant FFS

Mohand Bakir, citoyen

Mohcine Belabbes, président du RCD

Mokrani militant associatif

Mostefa Bouchachi, avocat

Mouloud Boumghar, universitaire

Mourad Yefsah, militant politique

Moussa Ouyougoute, journaliste

Mohamed Iouanoughene journaliste

Nabila Bekhechi, chercheure

Nabila Smaïl, avocate et militante politique

Nacer Djabi, sociologue

Nacer Ouabbou, universitaire (Costa Rica)

Nacéra Hadouche, avocate

Nacima Ourahmoune, chercheure

Naoual Belakhdar, politologue

Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Nora Ouali, ex-députée et membre du SN RCD

Noureddine Benissad, avocat,

Noureddine Melikchi, physicien

Nouri Nesrouche, journaliste

Omar Bouraba, militant associatif

Omar Eddine Bentahar, militant LADDH

Ouaamar Saoudi, du SN à la coordination du RCD

Rabah Moulla, enseignant et militant

Rabah Rezgui, militant LADDH Bejaïa

Rachid Aïssaoui, universitaire

Rachid Aouine, SHOAA for Human Rights

Rachid Malaoui, syndicaliste

Rafika Gherbi, journaliste

Raouf Farah, géographe

Redjala, militante associative

Sadek Chouali, syndicaliste

Sadek Hajou, militant politique

Saïd Boudour, journaliste

Saïd Khelil, militant politiques pour les libertés

Saïd Salhi, LADDH

Salah Abderahmane, avocat

Salah Oudahar, poète, directeur de festival

Salah Taibi, responsable associatif (France)

Salim Mechri, LADDH

Samia Ammour, militante féministe

Samir Larabi, journaliste

Samir Yahiaoui, architecte analyste, militant politique

Sanhadja Akrouf, militante féministe

Sofiane Chouiter, avocat

Tahar Khalfoune, universitaire

Tayeb Kennouche, sociologue

Tewfik Allal, militant associatif de l’émigration

Wezna Cheikh Lounis, syndicaliste et militante démocrate

Yacine Bouzid, avocat

Yasmina-Karima Bennini, journaliste

Yazid Temim Yazid , Riposte Internationale (Beauvais)

Yidir Ounoughene, militant politique

Youcef Ammar-Khoudja, activiste du Hirak

Youcef Kacimi, défenseur des DH, enseignant universitaire

Youcef Rezoug journaliste

Youssef Tazibt, dirigeant du PT

Zahra Harfouche, avocate

Zaki Hannache, défenseur des droits humains

Zineb Ali-Benali, professeure des universités émérite

Zoheïr Aberkane, journaliste

Zohra Bouras journaliste

Zoubida Assoul, avocate et présidente de l’UCP

Zoubir Rouina, syndicaliste

#StandUp4HumanRights

#HumanRightsDay2021

***Pour info cette liste a été arrêté ce matin.

La collecte des signatures se poursuit, une deuxième liste suivra

Jeux de pouvoir entre Alger et Paris : le bourreau, la victime, le sauveur ?

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L’Algérie devait devenir française par « l’épée, la charrue ou l’esprit ». La France a échoué par « l’épée » ; elle a admirablement réussi par « l’esprit ». Le nationalisme s’est révélé qu’un acte illusoire de souveraineté.

L’indépendance politique n’avait pas suffi à elle seule à briser les liens de dépendance tissés à travers 132 ans de colonisation. Le transfert du pouvoir perpétuait indirectement le système de dépendance économique et culturelle vis-à-vis de la métropole. Il s’agissait pour la France d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. On peut dire qu’elle a réussi admirablement son pari.

En imposant des institutions dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société algérienne, et en refoulant l’islam dans le domaine privé pour en faire une valeur refuge des déshérités, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation.

L’Algérie est belle et naïve ; la France intelligente et fourbe. L’une est jeune et fougueuse, l’autre vieille et sournoise. L’une est européenne, une blonde aux yeux bleus, dévastée mais toujours pleine de charmes ; l’autre est africaine, une brune aux yeux noirs, vierge et chaude.

L’Algérie est cloitrée dans sa chambre, la France est libre dans ses mouvements. L’une est démocrate, elle choisit l’homme avec qui elle désire partager le lit, l’autre est soumise à l’autorité du père qui lui désigne son mari. Dans le premier cas, c’est un choix individuel qui s’impose à la société ; dans l’autre cas c’est le résultat d’une alliance entre deux familles.

Apparemment, deux pays que tout sépare : la race, la religion, la culture. Dans les faits, tous les rapproche : le pétrole, la voiture, le blé. La France est ménopausée, elle a plus d’orgasmes, l’Algérie est féconde, elle fait plus d’enfants.

Entre l’Algérie et la France, il y a une mer (e) qui les sépare. Une mer qui au fil des ans s’est transformée en un cimetière à ciel ouvert. L’Algérie est un bateau qui chavire. 

Elle navigue au gré des vents sans boussole et sans gilets de sauvetage sur une mer agitée à bord d’une embarcation de fortune dans laquelle se trouve de nombreux jeunes à la force de l’âge, serrés comme des sardines, à destination de l’Europe, ce miroir aux alouettes, pour finir soit dans le ventre des poissons soit avec un peu de chance chez mère Theresa implorant la charité chrétienne pour le gîte et la nourriture en attendant leur exploitation sélective par le capital usurier sur une terre qui n’est pas la leur et où ils ne sont pas les bienvenus, fuyant un beau pays arrosé du sang des martyrs béni de dieu, riche à millions et vaste comme quatre fois la France, qui sacrifie l’avenir de ses enfants et de ses petits-enfants pour un verre de whisky, une coupe de champagne, ou un thé à la menthe.

L’Algérie et la France vivent le passé au présent, elles en sont malades, d’une maladie qui semble incurable. Ni l’Algérie, ni la France ne veulent regarder ce passé ensemble. Il s’agit de sortir de la prison du passé et d’engager les relations sur la route de l’avenir.

Un avenir hors de tous réseaux occultes dont les jeunes font les frais. Les algériens au milieu de la méditerranée, les français dans les rangs du terrorisme international produit des oligarchies financières qui avancent masquées dans un monde sans état d’âme où l’argent sale coule à flots’. En fait, il s’agissait pour la France  d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. C’est pourquoi, le rapport entre contestation et répression, domination et émancipation est récurrent en Algérie.

Dans la tourmente qui enfante de nouvelles sociétés ou qui les étouffe dans l’œuf, les situations semblables créent des jugements semblables. L’Algérie est à la France ce que le cheval est pour son cavalier, le cheval se cabre mais ne désarçonne pas son cavalier. Dans les bouleversements qu’a connus la société algérienne colonisée puis décolonisée, on insiste toujours sur les conséquences de la colonisation rarement sur la phase de décolonisation. Entre l’Algérie à la France et l’Algérie de la France, s’intercale la France de l’Algérie. L’Algérie des émigrés, des harkis, des dignitaires, des indignés, des fugitifs, des lobbies…

L’Algérie et la France se regardent sans se voir, se parlent sans s’écouter, se lamentent sans pleurer, se jouent la comédie pour récolter quelque voix. Si la recherche de l’indépendance fût un principe légitime, les pouvoirs mis en place n’ont pas toujours respecté les aspirations populaires qu’elles impliquaient. Ce n’est pas un hasard si tous les dignitaires du régime partent se soigner et envoient leur progéniture poursuivre leurs études en France. Et que des milliers de jeunes algériens, nés après l’indépendance, ne rêvent que de quitter le pays et rejoindre « la mère patrie la France » au péril de leur vie dans des embarcations de fortune en brûlant au passage leurs papiers d’identité pour lesquels leurs parents se sont sacrifiés. A quoi est due cette haine du pays, cette attirance vers l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui ? Tire-t-elle ses racines de la guerre de libération nationale ou des conditions d’accession à l’indépendance ? Tenter une réponse à cette question est une opération bien périlleuse. L’histoire officielle nous apprend que le pouvoir colonial avait atrophié l’initiative privée, empêché le développement autonome, marginalisé les autochtones.

Le pouvoir algérien n’a-t-il pas poursuivi la même politique ? Il va être amené à reproduire les méthodes d’oppression du colonisateur et poursuivre la trajectoire  économique et sociale tracée (Plan de Constantine avec pour objectif la concentration des populations sur la bande côtière pour mieux les contrôler).

Ce schéma d’aménagement du territoire d’inspiration coloniale mis en œuvre au lendemain de l’indépendance a eu pour conséquences la concentration des populations dans les villes conduisant au bétonnage des terres agricoles fertiles  du pays sur le littoral et la pollution des côtes de la méditerranée. A contrario, les hauts plateaux seront abandonnés dans un état de sous-développement plus adaptés à recevoir des industries de transformation avec une répartition spatiale équilibrée de la population par la création de villes nouvelles.

Cette gestion autocratique, anarchique et irresponsable de la société et des ressources du pays n’est nous semble-t-il pas étrangère à l’influence et l’attraction de la France sur/par les « élites cooptées » du pays, aujourd’hui vieillissantes pour la plupart, maintenue en activité malgré leur âge avancée et finissent presque tous dans un lit parisien.

Elle s’insère parfaitement dans la stratégie de décolonisation du général De Gaulle, engagée dès 1958 à son retour au pouvoir et parachevée en 1962 par la signature des accords d’Evian dont la partie la plus secrète a été semble-t-il largement exécutée.

Elle a permis à la France d’accéder à la pleine reconnaissance internationale en tant que grande nation (indépendance énergétique), à l’unité nationale retrouvée (menace guerre civile évitée par le Général de Gaulle) et au rang de puissance nucléaire (premiers essais concluants au Sahara) et a miné l’Algérie post coloniale par la dépendance économique (viticulture, hydrocarbures, importations), par la division culturelle (langue, religion, ethnie). En imposant un schéma institutionnel dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société indigène, et un modèle économique, étranger aux réalités locales, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation politique et du développement économique. Cent trente ans d’occupation coloniale ont produit un « peuple vaillant » affrontant, les mains nues avec la foi en un dieu unique, les forces de l’OTAN. Un peuple fier qui ne quémandait pas sa nourriture au colon qui l’exploitait. « Il faut faire suer le burnous », rappelez-vous.

Il mangeait son propre pain à la sueur de son front. Un pain fait maison à partir des produits du terroir. Il buvait du lait de chèvre et se soignait avec des herbes. Il ne connaissait ni diabète, ni tension artérielle, ni maladies cardiaques.

Soixante ans de pseudo-souveraineté l’ont réduit en un « peuple nourrisson », ne parlant aucune langue, qui court derrière le sachet de lait importé. Le pétrole est pour le peuple algérien ce que le lait est pour le nourrisson.

Le lait maternel couvre les besoins du  nourrisson de la naissance à l’âge de six mois. Le geste d’allaiter renforce le lien entre la maman et le bébé.

Le pétrole est plus vital que le lait maternel, il satisfait l’ensemble des besoins de l’algérien du berceau jusqu’à la tombe, du biberon jusqu’au linceul, du pain quotidien jusqu’aux voitures de luxe. Les revenus pétroliers et gaziers donnent l’illusion aux algériens d’une mère nourricière éternelle les condamnant à la dépendance et à l’infantilisme. Comment faire pour sortir de ce triangle dramatique du bourreau, de la victime, du sauveur ?

Il suffirait, nous disent les psychanalystes, si on devait les croire, de cesser de jouer au « miroir ». Si votre interlocuteur joue le rôle de la victime, faîtes la victime ; s’il joue le rôle de bourreau, faîtes le bourreau ; s’il joue celui de sauveur, faîtes le sauveur. Car il est ce que vous êtes c’est-à-dire  son « miroir ». Faut-il briser le miroir ?

Dr A. Boumezrag

L’Algérie ou l’art de garder le pouvoir sans savoir pourquoi !

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Tebboune

Dans un monde où les merveilles technologiques semblent se multiplier à la vitesse de la lumière, il est un art ancien qui résiste encore et toujours à l’épreuve du temps : l’art de garder le pouvoir sans savoir pourquoi.

On le pratique avec une maîtrise presque zen, une stratégie subtile et une philosophie dont la simplicité n’a d’égale que son efficacité. Bienvenue dans l’univers des Gardiens du Pouvoir, une caste d’êtres apparemment dotée d’une mission divine : être là, et y rester.

Il faut avouer qu’ils ont de la classe, ces Gardiens. Leur rôle est limpide : ils veillent sur des trésors invisibles, souvent sous forme de pétrole ou d’argent facile. Peu importe que les routes soient défoncées, que les écoles soient des souvenirs et que la santé des citoyens ressemble à un concept flou. Ce qui compte, c’est qu’ils sont là, fidèles à leur poste, protégés par une loi sacrée qu’ils appellent Lex Inébranlabilis : « Le pouvoir est à nous, et il doit le rester, pour des raisons qui, soyons honnêtes , échappe à la logique. »

Mais pourquoi garder ce pouvoir, au fond ? C’est là que réside la beauté de cette pratique : personne ne sait vraiment pourquoi. Ni les Gardiens, ni ceux qui les soutiennent, ni même le peuple lui-même. C’est une sorte de jeu sans fin, un peu comme un Monopoly géant où les pièces bougent seules, et où les joueurs, eux, sont laissés à regarder.

Et tant mieux, n’est-ce pas ? Le système, bien huilé, à l’air de tourner. Les pétrodollars s’échappent (et ne reviennent jamais), mais après tout, l’or n’est qu’une illusion , non ? Le vrai pouvoir, semble-t-il, c’est de ne pas poser la question, de maintenir l’équilibre précaire de l’indifférence. Pourquoi quitter un pouvoir si agréable quand personne ne semble s’en soucier ?

En réalité, le plus grand ennemi de ces Gardiens n’est ni la révolte populaire, ni les coups d’État étrangers. Non. Leur plus grand ennemi, c’est le vent du changement , celui qui finit toujours par revenir, même si on essaie de l’ignorer. Ce vent ne se soucie pas des discours des Gardiens, ni de leurs promesses de prospérité. Il est insensible à l’argument selon lequel « si nous partons, tout s’effondrer ». Ce vent, hélas, n’a que faire de la légende du Puit sans fond, et souffle inlassablement sur les forteresses de l’illusion.

Pourtant, il ne faut pas sous-estimer la finesse des gardiens. Quand les pétrodollars commencent à s’échapper vers des horizons lointains, les Gardiens savent exactement quoi faire : ramener un peu de poudre d’escampette sous forme de promesses floues et de nouveaux projets grandioses . Ils savent qu’un petit tour de passe-passe, un sourire en coin, et l’on peut toujours acheter quelques mois de tranquillité.

Mais un jour, un jeune Hod, un peu trop curieux, osa poser la question fatidique : « Pourquoi ne partez-vous pas, si le pouvoir vous pèse tant ? » Et là, mes amis, voilà que les Gardiens eurent une révélation : il ne s’agissait pas de savoir pourquoi ils restaient, mais simplement qu’ils ne pouvaient pas partir , car tout le monde aurait trop vite compris que le pouvoir n’est rien d’autre qu’un mirage brillant dans un désert sans fin.

Alors, les Gardiens restent là, et le peuple, eux, creusent. Ils creusent dans le sable, dans l’espoir de trouver un peu de ce trésor qui a été emporté bien trop tôt. Et quand le vent change, comme il le fait toujours, le Puits semble presque vide, presque sec. Mais les gardiens, sereins, répètent sans fin : « La richesse, elle reviendra. Quand le vent tournera. »

Le vent, en effet, finit toujours par tourner. Mais à ce moment-là, il est trop tard. Le puits est à sec, et les promesses de l’or noir s’évaporent dans l’air chaud du désert. Les Gardiens, eux, ont déjà quitté les lieux, important leur part du trésor avec eux. Mais ce n’est pas grave : ils étaient là pour ça, après tout. Pour garder le pouvoir sans savoir pourquoi .

L’Art de garder le pouvoir sans savoir pourquoi, c’est un peu comme jouer aux échecs sans se soucier des règles : tant que l’on garde la reine sur son trône, pourquoi s’embêter à comprendre pourquoi le jeu se termine toujours en échec et mat ?

Et voilà, Mesdames et Messieurs, la grande leçon que nous enseigne ce spectacle sans fin : la pérennité du pouvoir n’est pas une question de raison, mais de posture. Les Gardiens, ces virtuoses de l’inertie, maîtrisent l’art de faire semblant que rien n’a changé, même quand tout s’effondre autour d’eux. Car, après tout, pourquoi changer une formule qui fonctionne – du moins, pour eux ? La roue tourne, les pièces se déplacent sur l’échiquier du monde, et eux, les Gardiens, se contentent de rester assis, observant les autres courir après des chimères.

Mais attention, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de l’indifférence . Les Gardiens savent qu’il est plus facile de maintenir l’ordre dans un royaume que l’on prétend invincible, même si cet ordre n’est qu’un château de cartes. La clé ? Faire croire que la question n’a même pas de sens . Car tout pouvoir qui dure dans l’ombre d’une fausse légitimité repose sur une conviction bien simple : « Le monde fonctionne comme ça, et personne ne peut rien y changer. »

Pendant ce temps, les richesses continuent de partir, les pétrodollars continuent de voyager, et les promesses, elles, restent là où elles ont toujours été : dans les discours enflammés des Gardiens . Ces mêmes discours, soigneusement décorés de mots comme « stabilité », « développement », « avenir commun », et autres épices politiques, qui font mouche chaque fois qu’une crise pointe son nez. Peu importe si le monde autour s’effrite, l’essentiel, c’est que les Gardiens soient là pour dire que tout ira bien, encore et encore , même quand personne ne le croit plus.

Mais la question reste : jusqu’à quand ? Parce qu’en fin de compte, même un mirage, aussi brillant soit-il, fini par se dissiper. Les vents de l’histoire, parfois capricieux, soufflent toujours plus fort, et un jour, même les plus solides forteresses finiront par céder sous leur pression. Et quand cela se produit, que diront les gardiens ? Peut-être que ce jour-là, ils finiront par réaliser qu’ils ne sont que des spectateurs d’une pièce qu’ils jouent depuis trop longtemps , sans vraiment en comprendre le sens.

Peut-être aussi qu’à ce moment-là, ils seront forcés de se poser une autre question : « Et si, après tout, nous n’étions pas les maîtres du jeu, mais simplement des prisonniers du décor ? » Mais qui sait ? Dans ce monde où l’illusion est reine, peut-être que la vérité, comme le pouvoir, peut être portée aussi longtemps qu’elle sert les intérêts de ceux qui savent comment manipuler le vent.

Le pouvoir, quand il est gardé sans savoir pourquoi, n’est ni une force stable, ni une garantie d’avenir. Il est comme une ombre projetée par un mirage : il ne sert qu’à cacher le vide qu’il prétend remplir. Alors pourquoi ne pas essayer de faire souffler un vent nouveau, un vent qui balaye la poussière des illusions et nous montre enfin le monde tel qu’il est ? Mais attention, cela pourrait bien signifier la fin de l’art de garder le pouvoir sans savoir pourquoi. Et que reste-t-il à la place ? Qui sait… Peut-être simplement la liberté d’une nouvelle aventure, loin des faux-semblants.

Finalement, ce que nous apprenons l’art de garder le pouvoir sans savoir pourquoi, c’est qu’il repose sur un principe simple : l’illusion de l’immuabilité. Les Gardiens ne connaissent pas les raisons profondes de leur domination, mais ce n’est pas nécessaire.

Ils sont là parce que la machine est en marche, et tant que la machine fonctionne, pourquoi se poser des questions ? Après tout, il est toujours plus facile de maintenir le statu quo que de remettre en question le système – même lorsque ce système commence à montrer des fissures.

Les Gardiens, en s’accrochant à leur pouvoir sans jamais se demander pourquoi ils le conservent, sont devenus les architectes de leur propre prison dorée. Et c’est là toute l’ironie : leur maintien au sommet du pouvoir, fondé sur l’illusion de l’inévitabilité, les empêche de voir que leur pouvoir n’est qu’un fragile château de cartes. Quand la tempête viendra, ce n’est pas la stabilité qu’ils conserveront, mais la fin d’une ère. Car tout, même l’illusion de stabilité, fini par céder sous le poids de la vérité.

Alors, quelle est la véritable leçon à tirer de tout cela ? Peut-être que la quête du pouvoir ne devrait jamais être un objectif en soi. Peut-être que ceux qui l’exercent, sans jamais se demander pourquoi, finissent par se perdre dans l’illusion de leur propre importance. Le pouvoir véritable, celui qui résiste au temps, ne se garde pas par la force ou par l’illusion, mais par la compréhension, l’humilité et le désir sincère d’agir pour un bien commun.

Car à la fin, le vent du changement souffle toujours. Et quand il arrive, il n’a que faire des promesses de stabilité. Il n’est qu’un souffle qui efface tout, y compris ceux qui croyaient qu’ils pouvaient l’ignorer.

Morale ultime : Le pouvoir ne peut être gardé éternellement par ceux qui ne cherchent pas à comprendre pourquoi ils le détiennent. C’est la compréhension, l’adaptabilité et la conscience de l’inéluctable qui, au final, donne à tout pouvoir sa véritable légitimité. Mais cela, les Gardiens ne le sauront jamais.

Le pouvoir, aussi solide qu’il puisse paraître, n’est qu’une illusion fragile. Comme le disait Einstein, « Le pouvoir est une illusion qui disparaît dès qu’on cesse de croire en lui. » Ceux qui le détiennent sans jamais s’interroger sur sa légitimité ne comprennent pas que « la stabilité est leur pire ennemi », comme l’écrivait Jean-Paul Sartre.

En croyant qu’ils sont éternels, ils ignorent que « le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument », comme le soulignait Lord Acton. Enfin, comme le disait Machiavel, « Il n’y a pas de plus grand piège que de croire qu’on est éternel, même en tenant le pouvoir. »

Ainsi, garder le pouvoir sans savoir pourquoi, c’est courir vers sa propre disparition, aveuglé par une illusion de permanence qui finira, tôt ou tard, par se dissiper.

Dr A. Boumezrag

Algérie : le poids d’une gouvernance sans cap ni ancrage démocratique

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Mohcine Belabbas

L’exécutif algérien est de plus en plus critiqué pour son incapacité à répondre aux attentes d’une population confrontée à des défis d’une ampleur historique. Entre carences techniques, fragilité politique et manque de légitimité démocratique, cette situation illustre les failles d’un système de gouvernance figé, où l’absence de résultats tangibles alimente la colère et la désillusion des citoyens.

Censés incarner à la fois compétence et autorité, les ministres peinent à relever les défis qui leur sont imposés. Nombre d’entre eux, désignés selon des logiques de fidélité ou d’allégeance, manquent de l’expertise nécessaire pour gérer des dossiers aussi complexes qu’urgents. Mais au-delà de leur inaptitude technique, c’est leur incapacité à rassembler, à dialoguer et à insuffler une vision mobilisatrice qui reflète un vide politique inquiétant.

Si l’incompétence technique peut parfois être compensée par un instinct politique aiguisé, ce dernier fait cruellement défaut. Les décisions prises semblent souvent improvisées, déconnectées des réalités du terrain et dépourvues d’une stratégie globale. La gouvernance actuelle repose davantage sur la conformité et la soumission que sur la compétence et la méritocratie. Ce sont les logiques de réseaux claniques et de calculs d’intérêts qui président à la désignation des responsables, au détriment d’une gestion efficace et transparente.

Mais les carences individuelles ne sauraient occulter les failles structurelles d’un appareil étatique profondément dysfonctionnel. L’administration, lourde et dépassée, freine toute tentative de réforme. Quant aux mécanismes de reddition de comptes, ils restent inexistants, renforçant un sentiment d’impunité à tous les niveaux de l’État. Ce système engendre une inertie institutionnelle qui prive le pays de toute vision à long terme, aggravant un statu quo devenu insoutenable.

Cependant, le problème ne se limite pas à l’incompétence technique ou organisationnelle. Le véritable nœud du malaise réside dans l’absence de légitimité démocratique. Les dirigeants, souvent perçus comme issus d’un processus opaque et fermé, peinent à incarner les aspirations d’un peuple qui réclame une gouvernance représentative et accountable. Cette fracture entre les institutions et les citoyens érode encore davantage leur crédibilité, limitant leur capacité à mobiliser la société ou à engager les réformes indispensables.

La responsabilité de cette situation est largement partagée. Elle repose d’abord sur le sommet de l’État, qui continue de privilégier des critères de loyauté politique aux dépens de la compétence et de la vision. Le manque d’évaluation des performances des responsables, associé à une absence de volonté de sanctionner les carences, alimente une gouvernance perçue comme laxiste et désorganisée. Mais cette responsabilité incombe aussi à la société civile et aux élites intellectuelles, souvent accusées de passivité et d’incapacité à jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir.

Les répercussions de cette gouvernance déficiente sont lourdes. Elles se traduisent par une paralysie des réformes, une stagnation économique, une fuite des capitaux et un recul des investissements étrangers. Pire encore, elles nourrissent une frustration populaire croissante, menaçant à terme la stabilité sociale du pays.

Face à cette situation, un changement de paradigme est indispensable. Il ne suffit plus d’apporter des ajustements mineurs ou de remplacer quelques figures du pouvoir. Ce qui s’impose, c’est une refonte complète des mécanismes de gouvernance : des nominations fondées sur la compétence et la transparence, une reddition systématique des comptes, et surtout, un ancrage démocratique réel qui réconcilie les institutions avec la volonté populaire.

Sans un tel sursaut, l’Algérie continuera de s’enliser dans une crise de gouvernance aux conséquences incalculables, à la merci d’un système qui, faute de vision, sacrifie l’avenir au profit de ses propres travers.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

Arrestation de Boualem Sansal : Riposte Internationale dénonce l’acharnement contre les libertés

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Boualem Sansal

L’ONG de défense des droits humains, Riposte Internationale s’indigne dans un communiqué rendu public ce vendredi contre l’interpellation de l’écrivain Boualem Sansal et les attaques en règle contre Kamel Daoud. Riposte Internationale rappelle le climat de traque des esprits libres, la censure, les interdictions visant notamment Koukou éditions.

La violence, l’intimidation et le harcèlement, notamment dans les ports et les aéroports, ainsi que la diffamation des militants et des intellectuels à travers des campagnes médiatiques unilatérales et mensongères,s’ajoutent aux arrestations systématiques.

Ces sinistres pratiques sont devenues les instruments privilégiés du régime algérien pour semer la peur et imposer le silence à une société algérienne pacifique, déjà éprouvée par l’inflation et les formes multiples de violence, d’humiliation et de mépris mises en place ces dernières années.

L’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal illustre cette systématique répression de la parole, de la pensée et de l’expression écrite. Ce précédent contre un écrivain de renommée internationale est une suite de la logique répressive que le régime applique avec cynisme depuis des décennies. Elle vise à étouffer toute les voix dissidentes et les esprits libres. Les orientations politiques ou idéologiques d’un individu, que nous les approuvions ou non, ne devraient jamais justifier la violence, l’emprisonnement ou toute autre forme de persécution. Mais, en Algérie, nous ne sommes pas dans un Etat de droit qui se respecte.

Agé de 75 ans, Boualem Sansal est de santé fragile. Aussi, Riposte Internationale tient le régime algérien pour responsable de la santé et de l’intégrité physique de ce détenu, comme au demeurant des quelque 200 détenus d’opinion qui croupissent dans les différentes prisons du pays.

Autre élément particulièrement gravissime. Les médias algériens, entièrement soumis à la domination de l’exécutif et à la police politique, orchestrent une campagne particulièrement virulente contre l’écrivain Kamel Daoud. Cette campagne, qui va jusqu’à attaquer l’honneur de sa famille, s’inscrit en dehors de tout cadre moral et bafoue le principe de présomption d’innocence.

Privé de toute opportunité de se défendre et d’exposer sa position, Kamel Daoud est victime d’une lynchage médiatique qui répond à une volonté de le salir. Les attaques répétitives le visant n’ont évidemment pas pour objectif de débattre de son oeuvre ou de ses prises de position. A Riposte Internationale, nous restons convaincus qu’une idée, quelle qu’elle soit, ne peut être combattue que par une argumentation ou une critique constructive, dans le respect des principes d’altérité et de dialogue.

Toutes les lieux possible de débats et d’expression libres sont fermés en Algérie. La presse est mise au pas. Le climat politique, social et culturel en Algérie est marqué par une impasse intégrale. Qu’il s’agisse des militant.e.s, des intellectuel.le.s ou des citoyen.ne.s, qui se voient privés de la liberté de créer sans crainte de censure ou de représailles. Les harcèlements et pressions que subit la maison d’édition Koukou démontrent parfaitement cette dérive autoritaire et l’étouffement progressif des derniers espaces de liberté dans le pays.

Face à cette situation préoccupante, nous exprimons notre inquiétude concernant l’état des droits humains, de la liberté d’expression et de création en Algérie. Riposte Internationale réaffirme par ailleurs son soutien au débat d’idées, y compris aux opinions divergentes, et dénonce fermement la campagne immorale dirigée contre Kamel Daoud et sa famille. Enfin, nous exigeons la libération immédiate de l’écrivain Boualam Sansal et de tous les détenus d’opinion. 

Nous condamnons avec force les politiques répressives ciblant les intellectuel.le.s, les artistes et les créateurs en Algérie.

Pour le bureau de Riposte Internationale

Ali Aït Djoudi

Arrestation de Boualem Sansal : l’ignoble dépêche APS

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Boualem Sansal

L’Agence officielle APS a été chargée par ceux que vous savez pour jeter la boue et l’opprobe sur l’écrivain Boualem Sansal et ses soutiens. Dans la foulée, même le prix Goncourt Kamel Daoud en a eu pour son grade.

Sous le titre, « Sansal, le pantin du révisionnisme anti-algérien », l’APS confirme, dans sa dépêche trempée dans l’acide, l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal. Dans la foulée, c’est une attaque en règle contre la France, ses hautes autorités, dont le président Macron, et ses intellectuels qui sont voués aux gémonies. En clair, un tir groupé pour signifier tout le mal que pense Alger officiel de la France et de ses représentations. C’est dire qu’il y a vraiment du gaz dans les relations.

Ci-dessous la dépêche

L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant «haineux» contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne.

L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l’extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l’indignation. Tout le bottin anti-algérien et accessoirement pro-sioniste de Paris, s’est levé comme un seul homme: Eric Zemmour, Mohamed Sifaoui, Marine Le Pen, Xavier Driencourt, Valérie Pécresse, Jack Lang, Nicolas Dupont Aignan et évidemment Tahar Bendjelloun, son ami marocain qui récupère d’une sciatique à force de baise main à Mohammed VI. Tous montent au créneau pour ce révisionniste qui s’est pris les pieds dans le tapis.

Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler «le Goncourt». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman «2084 la fin du Monde». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens.

«Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate», lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son «ami», Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de «cons» (la Routine quoi !), se dit «très préoccupé».

La France macronito-sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début.

La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de «crimes contre l’Humanité» en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie !

La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ca serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora !

En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile.

APS

Quand un ancien ministre se vantait d’avoir viré Boualem Sansal 

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Hachemi Djaâboub

Sur Araby 21, un média qatari paraissant à Londres, Hachemi Djaaboub, l’ancien ministre islamiste (MSP) de l’Industrie sous Bouteflika, a « vomi » toute sa haine de l’écrivain Boualem Sansal. Il se vantait d’avoir mis fin aux fonctions de l’écrivain qui était  alors directeur central au ministère de l’Industrie. 

L’ancien ministre Hachemi Djaaboub s’est laissé aller à des déclarations outrancières sur les positions idéologiques et politiques de l’écrivain Boualem Sansal. Il lui reproche sa culture francophone et sa proximité avec la France officielle. II lui trouvera même des connexions avec Israël et le sionisme.

Hachemi Djaaboub n’a pas supporté que l’écrivain jouisse d’un statut de personnalité culturelle qui lui permettait d’avoir ses entrées dans le sérail politique algérien et auprès des chancelleries étrangères. Ce qui le rendait suspect aux yeux du ministre islamiste qui, à aucun moment, n’a pris la peine d’évoquer ses divergences idéologiques avec l’écrivain.

Jouant de duplicité, il a, en revanche, mis en avant le respect de la légalité institutionnelle pour sanctionner l’auteur de « Le Serment des Barbares », qui, lui, ne se privait pas de dire et d’écrire ce qu’il pensait de l’idéologie mortifère des frères musulmans. 

L’ex-ministre d’Abdelaziz Bouteflika a déclaré que lorsqu’il a pris ses fonctions en 2002, il avait découvert que Boualem Sansal faisait partie du personnel du ministère. Il raconte  que Sansal était constamment absent de son bureau et avait refusé de répondre à ses convocations répétées. Des déclarations difficiles à argumenter ni à prouver au demeurant.

Mais Djaaboub, qui dit ne pas connaître personnellement Sansal à l’époque, s’étonnait que celui-ci n’y ait pas fourni d’explication claire à ses absences répétées et à ses multiples voyages à l’étranger « à l’insu du ministère ou sans autorisation officielle, alors qu’il circulait en toute liberté et quittait le pays sous prétexte de fonctions officielles ». 

Des motifs pour lesquels Boualem Sansal a été « convoqué au bureau du ministre ». Hachemi Djaaboub soutient avoir « réprimandé » l’écrivain pour ses absences continues et lui a signifié, de suite, son licenciement. Voire !

En avril 2021, Hachemi Djaâboub, tout ministre du Travail et de la Sécurité sociale de Tebboune, a qualifié la France «d’ennemi éternel et traditionnel» de l’Algérie au cours d’une séance de questions orales au Sénat. C’est tout dire que ce triste individu fait partie des snipers tapis dans le pouvoir pour s’en prendre à tout ce que représente la langue française.

En clair, voilà à quoi se résume le courage et le savoir-faire de cet islamiste plusieurs fois ministre sous Bouteflika et Tebboune.

Samia Naït Iqbal

Ligue 1 Mobilis : le CS Constantine bat l’USM Alger (1-0) et passe en tête

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CSC USMA
Le match du CSC face à l'USMA

Le CS Constantine s’est emparé de la tête du classement du championnat de la Ligue 1 Mobilis de football, en s’imposant devant l’USM Alger sur le score de 1 à 0 (mi-temps : 1-0), en match comptant pour la 10e journée disputé jeudi soir au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine.

L’unique but de la rencontre a été inscrit par Boudrama à la 34e minute de jeu.

A la faveur de ce succès à domicile, le CS Constantine se hisse en tête du classement de la Ligue 1 Mobilis avec 18 points au compteur, alors que l’USM Alger (16 pts) occupe conjointement le deuxième rang avec le MC Alger.

La 10e journée de la Ligue 1 Mobilis a débuté mercredi avec le succès du CR Belouizdad devant le MC Alger (3-1) et se poursuivra vendredi et samedi selon programme suivant :

Mercredi

 MC Alger – CR Belouizdad 1-3

Jeudi

 CS Constantine – USM Alger 1-0

Vendredi 22 novembre

 MC Oran – USM Khenchela 17h45

Samedi 23 novembre

 Olympique Akbou – ES Sétif 15h00

 ASO Chlef – NC Magra 15h00

 ES Mostaganem – JS Saoura 16h00 

Reportés

 JS Kabylie – MC El-Bayadh

 Paradou AC – US Biskra

APS

Les frappes israéliennes font des dizaines de morts à Gaza

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Humiliation à Gaza
L'insoutenable humiliation quotidienne des Gazaouis.

Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d’un an de guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ils s’ajoutent aux plus de 43000 victimes des bombardements israéliens depuis octobre 2023.

L’enfer des bombes sur le peuple palestinien de Gaza n’en finit pas. Même les mandats d’arrêts lancés par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant n’arrive pas à fléchir la folie furieuse des dirigeants israéliens contre le peuple palestinien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

« Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (…) à Cheikh Radwan », a indiqué à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l’organisation.

« Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s’agit jusqu’à présent », témoigne auprès de l’AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

« Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres », a déclaré à l’AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

« Des corps arrivent à l’hôpital en lambeaux », a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était « à terre dans le nord de Gaza ». Le peu de personnel soignant qui reste à Gaza est depuis longtemps débordé par la boucherie provoquée par l’armée israélienne.

Après des discussions à Beyrouth en vue d’obtenir une trêve entre l’armée israélienne et le Hezbollah, l’émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s’est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

« Arrêt total de l’agression » 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Les Etats-Unis, alliés d’Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l’armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.

L’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l’émissaire Amos Hochstein s’est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu’une solution était « à portée de main » mais que c’était aux belligérants de « décider ».

Israël « ne peut pas nous imposer ses conditions », a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger « l’arrêt total de l’agression » au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël « mènera(it) des opérations » militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

« Très violente frappe » 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l’armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l’Agence nationale d’information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.

Avec AFP

  

 

Panique à bord, rente à tribord : qui tient la barre ?

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Tebbouine
Tebboune et son précarré, un monde ancien dépassé par les réalités.

Dans la grande mer agitée des crises, le navire semble perdre le cap. Mais à y regarder de plus près, une question s’impose : la panique est-elle vraiment générale ou savamment orchestrée ? Entre l’équipage affolé qui rame à contre-courant et les passagers qui s’accrochent à la rambarde, un groupe de privilégiés se prélasse confortablement à tribord, là où la rente coule à flot.

Bienvenue à bord du Titanic économique version bureaucratique-rentière, où la tempête est toujours l’occasion de redistribuer… non pas les cartes, mais les dividendes.

Tempêtes en série, profits assurés

Quand l’économie rentière pilote le navire, chaque turbulence devient une opportunité pour ceux qui savent manœuvrer. Les passagers de l’arrière, eux, n’ont que des rames en bois pour éviter de sombrer. À la proue, les sirènes médiatiques hurlent à la catastrophe, amplifiant l’angoisse générale : « C’est la fin ! À moins, bien sûr, de prendre un abonnement premium pour savoir comment survivre à la tempête. »

Et pourtant, tandis que la foule regarde impuissante les vagues se briser sur la coque, les « rentiers de la mer » – ceux qui vivent de la rente bureaucratique, pétrolière ou économique – continuent leur croisière en première classe. Après tout, pourquoi réformer quand on peut gérer la crise en boucle ?

Mais qui tient donc la barre ? Personne, semble-t-il. Ou plutôt, tout le monde tire dans des directions différentes : ici, un officier qui crie au changement de cap tout en sabordant les canots de sauvetage ; là, des experts qui proposent de remplacer les rames par des discours motivants. Pendant ce temps, la boussole démocratique se dérègle, et la confiance – ce fragile compas du vivre-ensemble – tombe à l’eau.

Les crises se succèdent à un rythme effréné, et chaque nouvelle vague de panique semble plus rentable que la précédente. De l’angoisse climatique à la crise sanitaire, en passant par les pénuries alimentaires, tout est bon pour maintenir le public dans un état de sidération. Le spectacle est permanent, les spectateurs captivés, et la rente bien arrimée.

Mais que faire, alors, pour ne pas couler ? Changer de cap semble aussi réaliste que de faire confiance à un capitaine qui navigue à vue. Et pourtant, le bateau ne peut flotter sans ses passagers. Ces derniers, las d’être baladés par des promesses creuses et des solutions de fortune, pourraient un jour exiger une navigation plus juste, plus transparente.

Car la vraie question n’est pas de savoir si le navire tiendra face à la tempête, mais si l’équipage osera un jour abandonner ses privilèges à tribord pour assurer la stabilité générale. En attendant, chacun rame de son côté, et les seuls à profiter du voyage sont ceux qui n’ont jamais touché un aviron de leur vie.

Nous sommes tous à bord, certes. Mais certains ont des gilets de sauvetage dorés pendant que d’autres tentent de fabriquer des bouées avec des morceaux de bois. La presse, quant à elle, continue de vendre des journaux et de l’angoisse, tout en s’acharnant à détourner l’attention des vraies questions : pourquoi la mer est-elle toujours plus agitée pour les mêmes ?

En fin de compte, la vraie panique n’est peut-être pas à bord. Elle est en nous, alimentée par l’impression que rien ne changera. Et pourtant, changer de capitaine ou de cap reste possible, à condition que les passagers arrêtent de croire aux sirènes.

Car il n’y a qu’une seule certitude : si nous continuons ainsi, les premiers à sauter dans les chaloupes seront, comme toujours, ceux qui tiennent la barre… ou prétendent la tenir.

Alors, que faire face à ce navire ivre qui tangue entre panique et rente ? Si rien ne change, le voyage continuera dans cette logique absurde : des crises qui nourrissent la rente et une rente qui génère des crises. Mais il existe une autre voie : larguer les amarres du fatalisme et reprendre le contrôle.

Cela nécessite un équipage engagé, un public exigeant et une presse qui cesse de vendre la peur pour privilégier l’analyse. L’éclairage, pas l’effroi. La réflexion, pas l’émotion brute. Ce n’est qu’en redéfinissant les rôles – et les responsabilités – que nous pourrons éviter de faire naufrage.

Alors, la barre est entre nos mains, collectivement. Mais attention : si nous ne la tenons pas, d’autres s’en empareront, et, à tribord, les privilégiés continueront de lever leurs coupes de champagne. Panique à bord ? Peut-être. Mais c’est à nous de choisir entre naviguer vers un horizon commun ou rester figés dans cette mer de contradictions.

« Quand la peur devient le gouvernail et la rente la boussole, le navire ne fait que tourner en rond, laissant la tempête décider du cap. »

Dr A . Boumezrag

Propos « inacceptables » de Macron : Haïti convoque l’ambassadeur de France

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Emmanuel Macron

À la suite de la sortie polémique d’Emmanuel Macron, qui a été filmée et relayée sur les réseaux sociaux, l’ambassadeur de France en Haïti a été convoqué jeudi 21 novembre par le ministre des Affaires étrangères haïtien et a été sommé de s’expliquer.

Quand Macron dérape, ses diplomates essayent de rattraper les coups ! Les autorités haïtiennes n’ont pas du tout apprécié la sortie du président français et ont décidé de convoquer l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, moins de 24 heures après la diffusion massive des images sur lesquelles on peut voir le président français déclarer que les membres du Conseil présidentiel de transition étaient « complètement cons » d’avoir révoqué le Premier ministre Garry Conille;

Le chef de la diplomatie haïtienne, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a fait part jeudi 21 novembre dans l’après-midi au diplomate français Antoine Michon de « l’indignation du pouvoir de transition face à ce qu’il considère comme un geste inamical et inapproprié qui mérite d’être rectifié », selon le communiqué du ministère.

Avec Rfi

Boualem Sansal : l’interroger modérément oui, l’emprisonner durablement non

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Boualem Sansal

Est-ce parce que son compatriote Kamel Daoud a, ces derniers temps, capté trop d’attentions et de lumières que Boualem Sansal, l’autre poulain-vedette de l’éditeur Antoine Gallimard, a cherché à ramener vers lui un peu de curiosités, voulu, pour cela, dangereusement titiller la fibre patriotique du régime militaire algérien, prendre délibérément partie en faveur de son rival chérifien et se positionner ainsi sur la courbe glissante du revirement diplomatique du locataire de l’Élysée ?

Ce dernier lui aurait d’ailleurs offert récemment le graal, cadeau en l’occurrence équivalent à un maroquin, en lui offrant sur un plateau d’argent la nationalité française (troisième similitude avec Kamel Daoud).

Dorénavant disposé à s’installer définitivement dans l’Hexagone (4ème point commun), l’auteur de 2084, la fin d’un monde s’est subitement découvert des vertus ou qualités de topographe en soulignant que « quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara (…). Quand la France colonise l’Algérie, elle s’installe comme protectorat au Maroc et décide comme ça, arbitrairement, de rattacher tout l’est du Maroc à l’Algérie, en traçant une frontière. ».

Rapportés par le quotidien Le Monde du 21 novembre 2024 de tels propos redessinent d’une part la géographie de deux voisins en désaccord total sur les revendications territoriales du Front Polisario et suffisent d’autre part à soupçonner l’écrivain d’intelligence avec l’ennemi marocain.

Revenu de Paris le samedi 16 novembre, il fut dès lors interpellé à l’aéroport d’Alger par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSİ) et n’a depuis pas pu donner de ses nouvelles.

Physiquement fragile, Sansal supportera assurément mal les interrogatoires musclés à la suite desquels il devra probablement répondre de plusieurs chefs d’accusation ou d’inculpation, notamment de celui d’ « atteinte à l’intégrité territoriale » du pays de naissance.

L’addiction à la surenchère verbale risque cette fois de lui coûter cher et ce n’est sûrement pas le soutien cathodique ou médiatique de Xavier Driencourt qui pourra le sortir d’affaire.

Les intempestives interventions de l’ancien ambassadeur de France à Alger risquent bien au contraire d’alourdir le fardeau de la peine tant celui-ci milite pour la suppression des avantages qu’attribuent les Accords d’Evian aux ressortissants algériens désirant s’installer sur le versant septentrional de la Méditerranée.

Cet invétéré détracteur trouve du reste de fervents appuis chez les militants du Rassemblement national (RN) et de Reconquête. Laure Lavalette, la porte-parole du premier parti à la chambre basse, parlera à ce titre d’ »accords déviants » et interviendra sur « X » afin de réclamer la libération immédiate du nouvel incarcéré.

La députée a été d’abord suivie par Eric Zemmour, lequel voit en l’habitant de Boumerdès (ville située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale algérienne) un ami et un « authentique combattant de la liberté », puis ensuite par une Marion Maréchal Le Pen encline à défendre un homme qui « n’a jamais plié devant le régime d’Alger (…) cessé d’alerter sur le danger de l’islamisme.».

Dire que, en ces temps ombrageux et à couteaux tirés, Boualem Sansal a commis un impair aussi grave qu’idiot, ce n’est pas soutenir ses potentiels geôliers mais simplement remettre un peu de cohérence au coeur des gesticulations anachroniques.

Être contre la confirmation et prorogation de l’arrestation d’un septuagénaire, mis trop longtemps aux arrêts et au secret, ne le dédouane pas de sa bêtise car défendre en ce moment les intérêts du Maroc aux dépens de ceux de l’Algérie, en est manifestement une énorme.

Saadi-Leray Farid, sociologue de l’art et de la culture

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