28 mars 2025
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La fascination de Kamel Daoud pour l’extrême droite

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Kamel Daoud

Qualifié une fois pour toutes d’« écrivain progressiste », Kamel Daoud est assuré de voir son roman Houris occuper une place médiatique de choix en cette rentrée, quelle que soit sa qualité littéraire.

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui traitent l’écrivain de « harki » et de « collabo », il est tout aussi indispensable de souligner sa proximité politique avec les droites extrêmes et le Rassemblement national. Ses chroniques régulières dans Le Point sont édifiantes.

Que peut dire un écrivain des Suds, de surcroît arabe, dans le « monde libre », et plus particulièrement en France ? Il peut critiquer en toute liberté les dictatures arabes, l’intégrisme islamique et ses violences meurtrières, l’autoritarisme et les crimes de la Chine ou de la Russie — ce qui est à la fois légitime et salutaire, indispensable même.

En revanche, les critiques du chaos interventionniste des États-Unis et de leurs alliés au Proche-Orient, de l’emprisonnement arbitraire de Julien Assange durant plus d’une décennie, de l’idéologie fasciste des droites dures et extrêmes en France et en Europe ne sont guère souhaitables, certainement pas recevables, impossibles même dans la majorité des cas.

Pour qu’un écrivain des Suds puisse réellement parler, se faire entendre dans les médias mainstream, il faut faire comme Kamel Daoud : acclimater sa plume au sein de l’écosystème des médias Bolloré, participer activement à l’enrichissement d’un nouveau dictionnaire des idées reçues nommé l’« arc républicain », prêcher vaillamment à son lectorat que le Rassemblement national (RN) serait plus fréquentable, plus « républicain » et « patriote » que La France insoumise (LFI), le Nouveau front populaire (NFP) et un « Mélenchon auto-hamassisé »1.

Kamel Daoud reprend d’ailleurs ces idées dans deux de ses chroniques publiées par Le Point, aux titres évocateurs : « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon »2 et « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis »3 ; selon lui, il y aurait un « vote musulman » assis sur « l’antisémitisme, la volonté de détruire l’État d’Israël » et la prétendue « haine de la civilisation » française et occidentale.

Le RN plutôt que LFI

Parmi les nombreux textes illustrant son tournant réactionnaire, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché » paru dans Le Point4 est sans nul doute la chronique qui révèle le plus la fascination de l’écrivain pour l’extrême droite.

Voulant expliquer en quoi consisterait une approche « lucide », non « victimaire et revendicative » de l’immigration et de la laïcité en France, Kamel Daoud délivre un certificat de « lucidité républicaine » à l’eurodéputée du RN, Malika Sorel-Sutter, au détriment de Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste menée par Manon Aubry pour LFI et désormais également eurodéputée. En effet, explique-t-il, cette pamphlétaire d’extrême droite, représente « une immigration qui ose dire que l’immigration telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, dans la ‘‘soumission’’ idéologique et religieuse, est un risque majeur pour tous » ; une immigration qui ose combattre le projet politique d’une religion — l’islam, pour ne pas le nommer —, qui envisagerait d’« avaler la république puis le reste du monde ».

Malika Sorel-Sutter serait, selon la « mesure républicaine » de Kamel Daoud, le parfait remède aux idées véhiculées par Rima Hassan, cette juriste franco-palestinienne qui incarnerait , selon Daoud« l’image de l’immigré décolonisé, figé dans une posture victimaire et revendicative », le cheval de Troie que « les Insoumis tentent de monopoliser » pour capter « l’émotion propalestinienne et l’électorat ‘‘musulman’’, sinon islamiste [pour] pouvoir culpabiliser sans se sentir coupable », le signe infaillible du « basculement de l’extrême gauche fantasmée vers la radicalité ».

Certes, l’autrice de Décomposition française5 émaille ses pamphlets d’imprécations sur « la malédiction du droit du sol », sur la progressive « mise en minorité du peuple autochtone » et appelle à mettre fin à la « préférence étrangère » ainsi qu’à l’intensification de « l’immigration extra-européenne »6.

Mais cela n’empêche pas Kamel Daoud de lui décerner son certificat de « lucidité profondément républicaine » parce qu’en effet la France risquerait « d’être ‘‘avalée’’ par un islam dont ‘‘nous ne savons que faire’’ », assure-t-il en citant une source anonyme « un fin observateur de la chose franco-maghrébine » ; face à ce risque, « la radicalité bien française » des Insoumis ne pourrait opposer que le blocage du débat « à la hauteur de la polémique stérile sur l’islamophobie, le rejet, l’immigration, la délinquance ou les extrêmes politiques ».

Loin de fournir une critique fondée et argumentée du programme et des idées politiques défendues par LFI, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan (car la gauche et l’anticolonialisme ne sont pas vertueux en eux-mêmes), et sans avoir le moindre mot sur le racisme, sur le culturalisme biologisant ostensiblement revendiqué par Malika Sorel-Sutter et le RN, l’éditorialiste des Suds dit « progressiste » préfère sermonner ses lecteurs sur l’imminence de l’apocalypse qui terrasserait la France inéluctablement — une apocalypse qui ne saurait être que mélenchonnienne, musulmane, immigrée et ‘‘wokisée’’.

Dans un même mouvement, il les rassure en leur confirmant que s’engager dans les rangs du RN, comme Malika Sorel-Sutter, signifierait avoir le mérite de briser « la règle du silence et de la compromission au nom du communautarisme », exprimer catégoriquement « le refus de s’illusionner [sur] l’immigration et l’islamisme ». Il reprend ce que ne cesse de proclamer Malika Sorel-Sutter sur le « suicide » de la France qui « fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir »7.

Dans l’émission de La Grande librairie qui rendait « Hommage à Salman Rushdie »8, il a une fois de plus sermonné sur l’urgence du combat pour la préservation des libertés artistiques et du droit de rêver contre « la culpabilisation rampante de l’Occident ». Une reprise d’une novlangue destinée à dédiaboliser le RN pour l’intégrer dans l’ « arc républicain » et à marquer LFI et le NFP du sceau du « terrorisme », de l’antisémitisme et de l’« immigrationnisme ».

Le sur-citoyen-naturalisé

On pourrait revenir sur ses tristes « ‘‘Colognisation’’ du monde » et « Cologne, lieu de fantasmes9 », quand Kamel Daoud reprenait sans vérification aucune les infox de l’extrême droite allemande sur les « migrants violeurs par fatalité culturelle et religieuse ». Ou encore son glissement, dans la presse algérienne, de la critique du régime à la critique du peuple dépeint comme intrinsèquement dysfonctionnel et indiscipliné par destination ; ou son incapacité épistémique à nommer le colonialisme et le régime d’apartheid israéliens en Palestine, dans les différents textes consacrés à cette question comme « ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine »10 ou « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ »11, ou plus récemment encore dans « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza »12 où il décrit le génocide en cours et le massacre des civils comme des « erreurs de frappes (…), des victimes collatérales », parce que « Gaza reste un bourbier en ‘‘y allant’’, et ne pas y aller demeure une solution désastreuse, sinon dangereuse, pour l’avenir d’Israël ».

Depuis l’année de sa naturalisation française, en 2020, Kamel Daoud a adopté ce que j’appellerais le style du pamphlétaire-républicain, c’est-à-dire celui du sur-citoyen-naturalisé, considéré comme « ultra méritant » par essence, vigilant et éveillé à toute « offense à la République » de la part de Français « très peu méritants », que le discours raciste de certains dirigeants politiques et « intellectuels » courtisans nomme communément les « immigrés musulmans biberonnés aux aides sociales », les « Français de papiers » et « leurs alliés objectifs », l’extrême gauche mélenchonisée et wokisée, « complice du terrorisme islamiste » et du « nouvel antisémitisme ».

Ce qui frappe d’emblée à la lecture des éditoriaux de Kamel Daoud, c’est d’abord l’absence de tout intérêt pour la littérature et les arts (alors que ses admirateurs et suiveurs le présentent comme l’épiphanie de « l’Écrivain » arabe), puis son indifférence totale aux faits historiques et au réel, au profit de la réaction courtisane aux différentes polémiques fabriquées par les chefferies éditoriales dans le dessein de noyer la vie sociale et intellectuelle dans le commentaire de faits divers et de fake news. Loin de refléter la « lucidité d’un homme qui a connu le terrorisme islamiste dans son pays », comme le martèle inlassablement ses admirateurs (souvent subjugués par la simple évocation du vocable « islamisme »), les écrits de ce « progressiste du monde musulman » ne portent que sur les sujets qui obsèdent les droites dures et extrêmes de France, l’inamovible quadriptyque culturaliste : islam-banlieue-immigration-insécurité. Autrement dit, la reprise aveugle des tropes du ressentiment des dominants envers les dominés, ce « nouvel intégrisme politique » d’« extrême centre », rigoureusement analysé par le philosophe Jean-Fabien Spitz dans La République, quelles valeurs ?13 et l’historien Pierre Serna dans L’extrême centre ou le poison français. 1789-201714.

Intégré, en raison de sa conversion réactionnaire, au très respectable « arc républicain » dans le champ politique et éditoriale français, Kamel Daoud fait désormais partie de ceux qu’Alain Policar avait justement qualifié, dans La haine de l’antiracisme [Alain Policar, La haine de l’antiracisme, Textuel, 2023.], de « militants qui luttent contre d’autres militants ».

Un futur prix Goncourt ?

Son nouveau roman Houris, qui vient de paraître chez Gallimard et que toute la presse mainstream encense, ne fait pas exception. Dans un précédent ouvrage Ô Pharaon15 qu’il ne cite plus dans sa bibliographie en France, Kamel Daoud défendait la thèse selon laquelle « seuls les militaires tuaient » durant la guerre civile algérienne (1990-2002). Dans Houris, au style grandiloquent, obscur et ampoulé, il développe l’idée totalement contraire à la précédente : « seuls les islamistes tuaient » et continuent de tuer. Pour preuve : ils abattent des moutons chaque année durant les festivités de l’Aïd el-Kébir… Laissant derrière lui des décennies de despotisme militaro-pétrolier en Algérie, de mesure antisociales et d’investissements massifs dans l’instrumentalisation du religieux afin d’en finir avec la gauche et le socialisme, les « vérités romanesques » de la nouvelle Contre-enquête de Kamel Daoud sombre dans le plus caricatural des essentialismes : le Coran et la tradition islamique seraient les inépuisables puits vénéneux du terrorisme et du crime aveugle.

Développant un orientalisme doublement inversé sur la culture arabe et islamique dont il se réclame, comme l’inénarrable « humouriste » sans humour de France Inter Sophia Aram16, Kamel Daoud s’est érigé en vaillant courtisan des idées promues et diffusées par l’ « extrême centre » et les extrêmes droites en France. Quand j’entends ou lis déjà que l’auteur de Houris serait pressenti pour le Goncourt 2024, je me demande toujours : pourquoi un écrivain, qui voyait dans les propos racistes et suprémacistes de Michel Houellebecq

Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent17

l’expression d’idées de l’écrivain français « le plus lucide » de son temps qui « a raison de jouir de son droit d’excès, de débordement et de provocation », dans une époque où la « lucidité est prétexte à la bêtise »18 de ceux qui verraient l’islamophobie partout, continue d’être présenté comme un « écrivain progressiste qui a connu le terrorisme islamiste en Algérie » ?

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui calomnient Kamel Daoud et le traitent de « harki » et de « collabo », le situer au sein de la formation politique dans laquelle il évolue présentement, celle qui prétend défendre la démocratie, l’émancipation sociale et citoyenne avec les outils idéologiques des droites dures et extrêmes, est salutaire pour en finir avec les récits légendaires des faux « démocrates » et « progressistes » du monde arabe et musulman.

Faris Lounis, journaliste

Source

Orient XXI, le 4 septembre 2024 :

https://orientxxi.info/magazine/la-fascination-de-kamel-daoud-pour-l-extreme-droite,7574

Notes

1Kamel Daoud, « Cœurs à prendre pour la présidentielle 2027 », Le Point, 24 mai 2024.

2Kamel Daoud, « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon », Le Point, 20 novembre 2023.

3Kamel Daoud, « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis », Le Point, 14 juin 2024.

4Kamel Daoud, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché », Le Point, 8 avril 2024. Sauf mention contraire, les citations suivantes sont issues de cet article.

5Malika Sorel-Sutter, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, Fayard, 2015.

6Clément Guillou, Corentin Lesueur et Alexandre Pedro, « Les vies rêvées de Malika Sorel-Sutter, la dauphine identitaire de Jordan Bardella », Le Monde, 5 avril 2024.

7Propos cités dans « Élections européennes : qui est Malika Sorel-Sutter, numéro 2 sur la liste du RN ? », Libération , 24 mars 2023.

8Augustin Trapenard, La Grande librairie, France 5, 15 mai 2024

9Référence aux violences à l’encontre des femmes, qui ont eu lieu à Cologne en Allemagne dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2016 et dont les immigrés et les réfugiés ont été accusés. Kamel Daoud s’est emparé de l’affaire dans respectivement « ‘‘Colognisation’’ du monde », Le Quotidien d’Oran, 18 janvier 2016 et « Cologne, lieu de fantasmes », Le Monde, 29 janvier 2016, modifié le 11 février 2016.

10Kamel Daoud, « Ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine », Le Quotidien d’Oran, 12 juillet 2014

11Kamel Daoud, « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ », Le Point, 13 octobre 2023

12Kamel Daoud, « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza », Le Point,17 mai 2024.

13Jean-Fabien Spitz, La République, quelles valeurs ?, Gallimard, 2022

14Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2017, Champ Vallon, 2019.

15Kamel Daoud, Ô Pharaon, Dar El Gharb, 2005

16Dans son billet du 6 mars 2023, « La masculinité toxique des mollahs », Sophia Aram croyait faire rire les auditeurs de France Inter en assimilant, avec « art », prépuce et islam, trouvant absolument légitime et acceptable, au nom la culture arabe et islamique dont elle se réclame, le fait de s’attaquer à « l’Ayatollah Khamenei avec sa mine de peine à jouir, son prépuce en guise de turban, ses petits yeux en trou de pine et sa barbe en poils de couilles ». Cette année, elle n’a pas hésité une seule seconde, par ses saillies dans la presse, les médias et les réseaux sociaux, de s’ériger en docteur ès indignation contre son confrère Guillaume Meurice et sa blague (réitérée) quelque peu similaire à la sienne à propos du premier ministre génocidaire israélien : « Netanyahou ? Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi mais sans prépuce ». Évidemment, Kamel Daoud, fidèle au panurgisme médiatique ambiant, lui a apporté son soutien dans son texte : « Si on veut défendre l’humour, il faut défendre Sophia Aram » (Le Point, 11 mai 2024).

17Michel Houellebecq, entretien avec Michel Onfray « Dieu vous entende, Michel », Front populaire, 29 novembre 2022

18Kamel Daoud, « La mosquée contre l’écrivain, le plus mauvais des castings », Le Point, 5 janvier 2023.

La frontière, séparation ou espérance ?

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Barrière
Barrière. Image par Alberto Barco Figari de Pixabay

On dit « traverser la frontière algérienne », « faire reculer les frontières de la science » ou « ma patience a des limites ». Les mots ont la plupart du temps des acceptions différentes, c’est-à-dire plusieurs sens en fonction des situations dans lesquelles on les exprime.

Comme toujours dans ce cas, il y a une traduction qui serait positive et une autre qui serait négative.

Pour la notion de frontière, son sens s’exprime par deux définitions différentes, le territorial ou le symbolique, comme ceux qui ont ouvert cette chronique d’aujourd’hui. Ces deux états intégrant eux-mêmes deux caractères que sont l’optimisme et le pessimisme. L’humanité est ainsi sans cesse en recherche de l’équilibre à toujours trouver entre le bien d’une frontière et ses risques.

Dans son sens usuel la frontière est une limite territoriale. Cette première approche suscite immédiatement une position tranchée. La frontière est une fin, une séparation ou une rupture. On voit bien le caractère contradictoire avec l’universalisme nait récemment dans l’histoire humaine et la liberté qui en découle, celle de circuler et d’échanger.

Les territoires peuvent s’entendre par une délimitation géographique sans lien direct avec les états-nations tels que reconnus de nos jours par les conventions internationales. C’est le cas des séparations par des chaînes montagneuses, des cours d’eau, des mers et océans ainsi que des régions désertiques ou glacées.

Ces frontières géographiques ont eu paradoxalement dans l’histoire humaine des aspects positifs. Dans sa colonisation progressive de la planète, chaque communauté humaine s’installant sur des territoires a favorisé l’émergence de cultures, de langues ainsi que des économies par l’exploitation des ressources locales. Les frontières géographiques ont ainsi participé au développent des diverses civilisations.

Mais en même temps, ces frontières territoriales créent inévitablement des convoitises, des guerres et des annexions ainsi que des contradictions avec l’espoir de l’universalisme et des échanges. La notion territoriale de frontière devient fluctuante et les peuples ne cessent de vouloir la repousser à leur avantage ou de la renforcer, pour des raisons économiques, identitaires ou d’hégémonie.

Les communautés humaines ont souvent matérialisé la frontière par la construction de murs pour se protéger des agressions extérieures. La muraille de Chine, le mur de Berlin ou encore l’obsession du mur de Donald Trump censé repousser les immigrants en sont des exemples.

À l’inverse, on peut également trouver en l’installation des frontières des états-nations un certain équilibre avec les risques qu’on vient d’énoncer. Car les communautés humaines ont pu créer des rapprochements de destin et de projets humains sur des territoires limités qui permettent une gestion plus rationnelle.

Mais aussitôt qu’on vient de lister un aspect encourageant de la limite territoriale voilà qu’un autre nous ramène aux conflits. Les frontières peuvent entrainer des ruptures entre des communautés à l’histoire et cultures identiques qui se retrouvent scindées dans des états différents. Ainsi leurs délimitations ne sont pas exemptes des considérations coloniales ou guerrières.

Venons-en maintenant au second concept de la frontière, l’illustration symbolique. La première frontière qui fait face à l’humanité est l’inévitable temps limité de l’existence. Cependant, ce rempart inexorable entre la vie et la mort peut être pris dans un sens optimiste de l’espoir.

Les Grecs anciens considéraient philosophiquement toute frontière, non pas comme une fin mais comme un commencement. La religion est certainement dans la vision de l’espérance puisque la mort ne signifie que la disparition du corps qui libère l’âme vers une éternité. Dans une vision à peu près équivalente, le bouddhisme fait de la mort une promesse d’un nouveau début par la réincarnation.

Ainsi la notion de frontière de la vie lui donne un sens et un espoir. Elle n’est là que pour une préparation à l’au-delà et du mérite à y accéder, dans une félicité ou une condamnation éternelles.

Il y a d’autres frontières symboliques qui, elles également, peuvent induire une limite contraignante ou un grand espoir. C’est le cas  de l’expression « la ligne rouge » qui a un sens belliqueux. Ou les « frontières de la connaissance et de la science » qui a un sens d’entrainement qui a toujours suscité le combat de l’humanité à vouloir les franchir et les repousser. La frontière devient alors la stimulation de l’humanité à toujours aller dans un au-delà pour sa survie et son développement.

Enfin, la science nous a appris assez récemment dans l’histoire que le carburant chimique du soleil s’épuisera inéluctablement et la disparition de la terre en sera une conséquence fatale. C’est donc une ultime frontière qui fera face à l’humanité, entraînant la nécessité vitale de colonisation d’une autre planète.

En conclusion, c’est à l’homme à rechercher le bon côté de la notion de frontière. L’esprit humain a lui aussi les deux faces, la sombre et l’éclairée. Il doit continuellement faire le choix entre les deux côtés de la frontière, soit rester prisonnier de la plus détestable ou la surpasser pour accéder à l’autre.

Sid Lakhdar Boumediene

Pub : six télévisions privées sanctionnées par l’Anira

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Anira
Legendarme des médias audiovisuels, Anira, a sévi

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira) a décidé de sanctionner six chaînes de télévision privées pour excès de publicité sur leurs antennes.

Le ramadhan est toujours un mois de consommation. Et en la matière les chaînes de télévision s’en gavent avec des spots publicitaires à rallonge. Le gendarme des médias audiovisuels vient de sanctionner six chaînes de télévision pour non conformité du volume horaire des spots publicitaires diffusés aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle, a indiqué jeudi un communiqué de l’Autorité.

« Après avoir examiné le contenu diffusé sur les chaînes de télévision, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a constaté la non conformité du volume horaire des messages et spots publicitaires aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle. Après avoir écouté les représentants des chaînes de télévision concernées au sujet de ces infractions, l’Autorité a décidé de sanctionner Echourouk TV, El Hayat, El Bilad, Ennahar TV, Samira TV et El Heddaf », lit-on dans le communiqué.

« Les chaînes susmentionnées ont été officiellement mises en demeure, aujourd’hui, à l’effet de se conformer, dans un délai de 72 heures suivant la publication de la décision de l’Autorité, aux dispositions des articles 69 à 74 du décret exécutif 16-222 portant cahier des charges générales fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore », selon la même source.

L’Anira prévient, dans son communiqué, que « si elles ne se conforment pas aux mises en demeure dans les délais impartis, les chaînes concernées se verront infliger des amendes », se réservant le droit d' »ordonner la suspension intégrale ou partielle des programmes faisant l’objet d’infraction, conformément aux articles 76 et 77 de la loi 23-20 relative à l’activité audiovisuelle ».

La manne publicitaire demeurée généralement aux mains de l’Etat est un redoutable moyen de pression que les autorités ne se privent pas d’actionner pour remercier ou sanctionner les médias. Notamment concernant les journaux. A preuve, plusieurs titres connus pour leur professionnalisme, comme La Tribune ont disparu.

Dans le cas présent, ces chaînes de télévision sont plutôt connues pour être de fidèles relais de la communication officielle. Le téléspectateur algérien aura sans doute remarqué l’explosion de publicité en ce mois, plus que d’habitude et les annonceurs, sachant les habitudes des consommateurs algériens ne lésinent pas pour les attirer. On se souvient que l’ancien ministre de la communication, Ammar Belhimer était parti en guerre contre les médias en plein séquence de mouvement de dissidence populaire.

Yacine K.

Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

Le président français Emmanuel Macron a perçu 1,07 million d’euros de revenus entre le début de son mandat à l’Elysée et le 31 décembre 2021, selon la déclaration de situation patrimoniale du président, publiée jeudi au Journal officiel.

La majorité des revenus du chef de l’Etat provient des indemnités qu’il touche en tant qu’élu.

Autre source, plus modeste, de revenus: l’ancien ministre de l’Economie a perçu près de 35 000 euros de plus-values mobilières et immobilières (bien qu’il ne déclare posséder aucun bien immobilier) au cours de son mandat.

Le président possède également une assurance vie d’un montant de 113 412 euros, plusieurs comptes courants et de nombreux produits d’épargne (Livret développement durable, Plan épargne logement…).

En ce qui concerne son passif, Emmanuel Macron doit encore rembourser près de 127 000 euros d’un prêt souscrit en 2011 auprès du Crédit mutuel.

La dette a quasiment fondu de moitié depuis sa dernière déclaration de patrimoine (246 000 euros à rembourser en mars 2017).

Le Président est tenu d’adresser au Conseil constitutionnel cette déclaration de situation patrimoniale de fin de mandat « entre six et cinq mois avant l’expiration de son mandat, le 13 mai 2022 », a expliqué jeudi l’Elysée.

« Dans le cadre de l’élection présidentielle 2022, la Haute autorité (pour la transparence de la vie publique, HATVP) publiera d’ici janvier 2022 un avis relatif à la variation de patrimoine du Président de la République au cours de son mandat », a ajouté le Palais.

Dans une déclaration d’intérêts d’octobre 2014, Emmanuel Macron indiquait avoir perçu, comme membre de la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, « 3,3 millions d’euros de revenus avant impôts », de 2009 jusqu’à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Économie en août 2014, selon l’association Anticor.

Auteur
Avec AFP

17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

Il y a eu beaucoup d’événements et de retournements de situations le week-end dernier en LaLiga Santander et cela pourrait encore être le cas lors de la 17e journée, avec plusieurs confrontations entre des équipes de haut de tableau et des rencontres cruciales pour le maintien.

Cette journée débutera sur les Iles Baléares, le RC Celta effectuant le déplacement de 1000 kilomètres vers la pelouse du RCD Mallorca vendredi soir. Ces deux équipes sont en milieu de tableau mais doivent l’emporter pour voir plus haut. Mallorca voudra enchaîner après sa victoire de prestige à l’extérieur face à l’Atlético de Madrid, Takefusa Kubo ayant célébré son retour de blessure avec un but décisif.

Le RCD Espanyol accueillera ensuite le dernier Levante UD, lors du premier match prévu samedi. Ce sera un déplacement compliqué pour Levante, les Pericos ayant le quatrième meilleur bilan de l’élite espagnole à domicile. Le RCDE Stadium est en effet devenu une forteresse.

LaLiga Santander nous emmènera ensuite à Mendizorrotza pour D. Alavés vs Getafe CF, un défi entre deux candidats à la relégation. De la pluie continue étant prévue, cela devrait être une immense bataille au Pays Basque.

Samedi soir, un derby de la communauté de Valence sera au programme : Valencia CF contre Elche CF à Mestalla. Elche vient de remporter son premier match sous la coupe du nouvel entraîneur Francisco et sera donc en confiance mais Los Che sont invaincus depuis six matches avec 3 victoires et 3 nuls.

Athletic Club vs Sevilla FC sera le grand choc du samedi soir. Ces deux équipes se sont rencontrées 154 fois en championnat. Le bilan de leurs confrontations est très équilibré avec 63 victoires pour Sevilla, 61 pour l’Athletic et 30 nuls.

Dimanche offrira également quelques belles affiches, avec Villarreal CF vs Rayo Vallecano pour débuter. Un duel entre les entraîneurs basques Unai Emery et Andoni Iraola. Ces deux formations sont plaisantes à voir jouer, leurs matches étant souvent très animés. Le Rayo a mieux débuté cette saison 2021/22, le promu étant actuellement sixième au classement.

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Le FC Barcelona est juste derrière le Rayo mais les Catalans veulent se qualifier pour la prochaine Ligue des champions et vont donc devoir enchaîner les victoires. Ce ne sera pas simple sur la pelouse du CA Osasuna, les supporters locaux sachant créer une ambiance hostile à El Sadar. Mais Xavi souhaitera que son équipe réussisse ce test difficile.

Ensuite le troisième, le Real Betis, affrontera le cinquième, la Real Sociedad. Uniquement un point sépare ces deux équipes au classement. Cette confrontation pourrait être très enlevée, ces deux équipes proposant généralement un football très offensif et agréable à regarder.

Dimanche soir, ce sera la grande affiche du week-end : le derby de Madrid entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid à 21h à Santiago Bernabéu. Ces deux équipes viennent de l’emporter en Ligue des champions et désormais la formation de Diego Simeone va tenter de revenir sur celle de Carlo Ancelotti. La dernière fois que ces deux entraîneurs se sont affrontés en LaLiga Santander, l’Atléti avait gagné 4-0. Mais c’était il y a bien longtemps, si longtemps que le match s’était disputé dans le vieux stade Vicente Calderón. Depuis, l’Atléti n’a remporté qu’un derby sur douze organisés.

Le dernier match de cette 17e journée sera également important. Cádiz CF et Granada CF sont englués dans la lutte pour le maintien et ce derby d’Andalousie sera donc autant crucial pour le classement que la fierté locale. Cela devrait être un beau match à regarder lundi soir.

Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

Nous publions cette déclaration sur les violations des liberté à l’occasion de la journée mondiale des droits humains. en Algérie. Des responsables de partis, des avocats, des activistes, des universitaires, des citoyens et des journalistes interpellent les autorités sur la répression qui sévit dans le pays.

Cette année encore, nous célébrons la journée mondiale des droits humains coïncidant avec le 73e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de L’ONU acceptée par l’Algérie au lendemain de son indépendance, dans un climat de répression et de restrictions des droits fondamentaux des Algériennes et des Algériens.

Encore une fois, ce 10 décembre marque une année sombre pour les Droits de l’Homme en Algérie. Après des mois d’une mobilisation populaire pacifique, d’un Hirak qui a suscité un grand espoir pour établir un Etat de droit démocratique garantissant les droits de l’Homme, l’action des autorités se caractérise par une volonté affichée d’étouffer tous les espaces civiques autonomes et de criminaliser l’action politique des voix critiques.

Tandis que l’ensemble de la société est confronté à une crise sociale , économique et sanitaire aigue, plus de 500 personne ont été mis en détention et plus de 7000 mille personnes été interpellés dans la seule année de 2021 juste pour le fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux d’opinion, d’expression . et de manifestations pacifiques Pourtant garantis par la loi, Le nombre de personnes qui sont en poursuites judiciaires dépasse les 2500 .

Des libertés fondamentales bafouées

Alors même que depuis la révision de la Constitution en novembre 2020, la liberté de manifestation pacifique est censée être garantie et s’exercer sur simple déclaration. Non seulement la loi applicable en la matière qui instaure un régime d’autorisation n’a pas été révisée pour la mettre en conformité avec la Constitution, mais l’interdiction de fait de toute manifestation publique continue d’être appliquée. Toute tentative d’exercer la liberté de manifestation pacifique mène aujourd’hui sûrement à des poursuites pénales pour attroupement. De même, la liberté d’association est réduite à sa plus simple expression dans le pays.

Au plan juridique, la loi actuellement en vigueur particulièrement restrictive n’a toujours pas été mise en conformité avec la Constitution révisée. Surtout, la récente dissolution judiciaire de l’association RAJ montre à quel point la liberté d’association est fragile.

Des partis politiques de l’opposition PST et UCP sont menacés de dissolution, des militants politiques sont l’objet d’harcèlement et de détentions arbitraires a l’image des responsables de SOS Bab El Oued et du MDS , ces mesures apparaissent comme un signal fort de dissuasion à destination des organisations gênantes pour le pouvoir. La liberté de la presse est encore plus fragile. L’interdiction constitutionnelle de la privation de liberté pour les délits de presse est contournée dans les faits.

Ce contournement s’ajoute aux divers moyens devenus classiques, comme les contrôles fiscaux et la sélectivité politique de l’accès à la publicité publique, pour instaurer le réflexe de l’autocensure dans la presse. Plus largement, ce sont les libertés d’opinion et d’expression qui sont menacées dans leur substance même par l’extension de la définition du terrorisme et le nouveau dispositif de désignation des personnes et entités terroristes.

L’arbitraire des dispositions pénales relatives au terrorisme

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021, en plus des actes qu’il énumère déjà, est terroriste en vertu de l’article 87 bis du Code pénal. Désormais, revendiquer un changement de régime par des moyens non prévus par la Constitution mais qui ne lui sont pas nécessairement contraires ou ne sont pas violents peut entrer dans la définition du crime de terrorisme.

L’accusation de terrorisme est largement instrumentalisée par les autorités à des fins politiques. Le simple soupçon d’appartenance à une organisation classée terroriste par les autorités selon des critères obscurs suffit pour l’engagement de poursuites pénales. Les arrestations pour terrorisme se multiplient à travers le pays dans le cadre d’opérations qui ressemblent fort à de l’intimidation par leur mise en scène, notamment dans plusieurs villages de Kabylie. Quant au décret exécutif n° 21-384 du 7 octobre 2021 qui fixe les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent, il est tout simplement liberticide et ouvre la voie à l’arbitraire.

En effet, il permet l’inscription sur la liste terroriste – qui est publique – de personnes qui n’ont pas été condamnées judiciairement au mépris flagrant de la présomption d’innocence et du droit à l’honneur tous deux censés être protégés par la Constitution. Ce dispositif est d’autant plus attentatoire aux droits les plus fondamentaux que les personnes inscrites sur cette liste peuvent être privés de leurs biens et de toute activité et, par conséquent, de tout moyen de subsistance. Il s’agit là d’une technique de mise à mort sociale particulièrement dissuasive et d’autant plus dangereuse que la définition du terrorisme est extrêmement large.

73 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 59 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, les libertés les plus élémentaires consacrées par la Déclaration sont vidées de leur substance par la législation et les pratiques.

A cette occasion,

Nous signataires , défenseurs des droits humains et organisations, interpellons le pouvoir au respect de ses engagements internationaux contenus dans les traités et conventions internationales des droits humains ratifiées.

Nous appelons le pouvoir a l’arrêt de la répression et la levée de toutes les restrictions à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux.

Nous réitérons notre demande pressante pour la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion , des journalistes, défenseurs des droits humains et avocats.

Fait a Alger le 08 décembre 2021

Les signataires :

Associations signataires

ACDA

Appel Egalité

Alternativ Media

Centre Justitia pour la protection légale des droits humains en Algérie

CGATA

Collectif Debout l’Algérie

Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Collectif Groupe Algérie droit devant (CGADD)

Comité de soutien pour les droits humains en Algérie (Montréal)

Femmes plurielles

Ibtykar

LADDH

PUNA

Riposte internationale

SHOAA for Human Rights

SNAPAP

Personnes:

Abdelaziz Ould Ali, universitaire

Abdelhak Mechibeche, juriste

Abdelkrim Boudra, militant associatif

Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains

Abdelouhab Fersaoui, militant associatif

Abdennour Abbas, professeur d’Université, chercheur en bio-nanotechnologie (Minnesota)

Abdou Bendjoudi, consultant

Adel Abderezak, universitaire

Afif Bouattou, militant pour les droits humains

Ahmed Benberkane, universitaire, Nacera, Brahimi Ali juriste et militant politique, Douici Noureddine journaliste,

Ahmed Dahmani, économiste

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la commission du droit international de l’ONU, membre de l’institut de droit international

Ahmed Manseri, militant LADDH (Tiaret)

Aïssa Kadri, sociologue

Aïssa Moussi, journaliste

Aïssa Rahmoune, avocat, LADDH

Akram Belkaïd, journaliste

Aldja Seghir, enseignante universitaire et militante

Ali Aït Djoudi, Riposte internationale

Ali Bensaad, géographe

Ali Laskri, militant politique FFS

Alima Boumediène, avocate

Amar Mohand Amer, historien

Amin Khan, écrivain

Arab Azzi, militant politique,

Arezki Aït Larbi, journaliste

Arezki Challal, militant

Arezki Krim, militant

Azize Ghadi, avocat, membre de la LADDH

Belkacem Benzenine, chercheur

Ben Mohamed, poète

Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat SATEF

Boudjema Ghechir, avocat et ancien président de la LADH

Boukhalfa Ben Mamar, défenseur des droits de l’Homme

Bouzid Senane, responsable associatif France

Chafia Outerbah, militante de l’immigration

Chouicha Kaddour, syndicaliste, LADDH

Djafar Naït Amar, militant

Djaffar Lakhdari, consultant et militant associatif

Djamel-Eddine Benchenouf, journaliste

Djamel-Eddine Khan, militant LADDH

Djeloul Djoudi, dirigeant du PT

Essaïd Aknine, militant humaniste

Faïza Berber, présidente du Collectif debout l’Algérie

Farid Aïssani, ancien secrétaire national du FFS à l’Emigration

Fatima Benlarbi, journaliste

Fouad Ouicher, militant associatif

Hacene Hirèche, universitaire, consultant

Hakim Taïbi, journaliste

Hamid Arab, directeur du site d’information Le Matin d’Algerie

Hamid Challal Hamid, militant des droits de l’Homme

Hasni Abidi, chercheur,

Hicham Khiat, militant politique

Hmimi Bouider, militant du FFS et du HIRAK

Hocine Boumedjane, CDDH Bejaïa

Hocine Mezouar, retraité paramédical

Iddir Nadir, journaliste

Ihsane el-Kadi, journaliste

Ilyas Lahouazi , membre du conseil national du RCD immigration

Kamel Aïssat militant politique et syndicaliste

Kamel Ouhn journaliste

Kamel Tarwiht, journaliste

Karim Aïmeur, journaliste

Karim Azzoug, producteur

Karim Bellazoug, militant

Karim Kebir, journaliste

Karim Labchri, dirigeant du PT

Karima Aït Meziane, universitaire

Khaled Tazaghart, militant politique

Kouceïla Amer, consultant

Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences-po Lyon

Lahouari Fellahi, militant et universitaire

Lalia Bedjaoui, militante

Lila Mansouri, militante FFS-France Nord

Louisa Aït Hamadouche, universitaire

Louisa Hanoune, secrétaire du PT

Louiza Hanoune, secrétaire générale du PT

Lyazid Benhami écrivain

Lyes Djebaïli, militant associatif

Lyès Touati, militant associatif

Lynda Abbou, journaliste

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Madjid Hachour, avocat

Madjid Medkhi, journaliste

Mahieddine Ouferhat, militant associatif, ancien président du FFS immigration

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

Malek Sebahi, militant politique et membre LADDH Bejaïa

Malika Bakhti, ingénieure d’études

Malika Baraka, médecin

Malika Benarab-Attou, militante politique, ancienne députée européenne (EELV)

Massensen Cherbi, constitutionaliste

Menad Amrouchi, défenseur des droits de l’homme

Menad Si Ahmed, Riposte Internationale (Autriche)

Metref Arezki, journaliste

Mhenna Abdesselem, universitaire

Mohamed Benaïssa, militant du PUNA

Mohamed Fellag, comédien

Mohamed Hennad, universitaire

Mohammed Bakour, enseignant-chercheur

Mohammed Idir Yacoub, architecte, militant FFS

Mohand Bakir, citoyen

Mohcine Belabbes, président du RCD

Mokrani militant associatif

Mostefa Bouchachi, avocat

Mouloud Boumghar, universitaire

Mourad Yefsah, militant politique

Moussa Ouyougoute, journaliste

Mohamed Iouanoughene journaliste

Nabila Bekhechi, chercheure

Nabila Smaïl, avocate et militante politique

Nacer Djabi, sociologue

Nacer Ouabbou, universitaire (Costa Rica)

Nacéra Hadouche, avocate

Nacima Ourahmoune, chercheure

Naoual Belakhdar, politologue

Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Nora Ouali, ex-députée et membre du SN RCD

Noureddine Benissad, avocat,

Noureddine Melikchi, physicien

Nouri Nesrouche, journaliste

Omar Bouraba, militant associatif

Omar Eddine Bentahar, militant LADDH

Ouaamar Saoudi, du SN à la coordination du RCD

Rabah Moulla, enseignant et militant

Rabah Rezgui, militant LADDH Bejaïa

Rachid Aïssaoui, universitaire

Rachid Aouine, SHOAA for Human Rights

Rachid Malaoui, syndicaliste

Rafika Gherbi, journaliste

Raouf Farah, géographe

Redjala, militante associative

Sadek Chouali, syndicaliste

Sadek Hajou, militant politique

Saïd Boudour, journaliste

Saïd Khelil, militant politiques pour les libertés

Saïd Salhi, LADDH

Salah Abderahmane, avocat

Salah Oudahar, poète, directeur de festival

Salah Taibi, responsable associatif (France)

Salim Mechri, LADDH

Samia Ammour, militante féministe

Samir Larabi, journaliste

Samir Yahiaoui, architecte analyste, militant politique

Sanhadja Akrouf, militante féministe

Sofiane Chouiter, avocat

Tahar Khalfoune, universitaire

Tayeb Kennouche, sociologue

Tewfik Allal, militant associatif de l’émigration

Wezna Cheikh Lounis, syndicaliste et militante démocrate

Yacine Bouzid, avocat

Yasmina-Karima Bennini, journaliste

Yazid Temim Yazid , Riposte Internationale (Beauvais)

Yidir Ounoughene, militant politique

Youcef Ammar-Khoudja, activiste du Hirak

Youcef Kacimi, défenseur des DH, enseignant universitaire

Youcef Rezoug journaliste

Youssef Tazibt, dirigeant du PT

Zahra Harfouche, avocate

Zaki Hannache, défenseur des droits humains

Zineb Ali-Benali, professeure des universités émérite

Zoheïr Aberkane, journaliste

Zohra Bouras journaliste

Zoubida Assoul, avocate et présidente de l’UCP

Zoubir Rouina, syndicaliste

#StandUp4HumanRights

#HumanRightsDay2021

***Pour info cette liste a été arrêté ce matin.

La collecte des signatures se poursuit, une deuxième liste suivra

Jeux de pouvoir entre Alger et Paris : le bourreau, la victime, le sauveur ?

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L’Algérie devait devenir française par « l’épée, la charrue ou l’esprit ». La France a échoué par « l’épée » ; elle a admirablement réussi par « l’esprit ». Le nationalisme s’est révélé qu’un acte illusoire de souveraineté.

L’indépendance politique n’avait pas suffi à elle seule à briser les liens de dépendance tissés à travers 132 ans de colonisation. Le transfert du pouvoir perpétuait indirectement le système de dépendance économique et culturelle vis-à-vis de la métropole. Il s’agissait pour la France d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. On peut dire qu’elle a réussi admirablement son pari.

En imposant des institutions dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société algérienne, et en refoulant l’islam dans le domaine privé pour en faire une valeur refuge des déshérités, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation.

L’Algérie est belle et naïve ; la France intelligente et fourbe. L’une est jeune et fougueuse, l’autre vieille et sournoise. L’une est européenne, une blonde aux yeux bleus, dévastée mais toujours pleine de charmes ; l’autre est africaine, une brune aux yeux noirs, vierge et chaude.

L’Algérie est cloitrée dans sa chambre, la France est libre dans ses mouvements. L’une est démocrate, elle choisit l’homme avec qui elle désire partager le lit, l’autre est soumise à l’autorité du père qui lui désigne son mari. Dans le premier cas, c’est un choix individuel qui s’impose à la société ; dans l’autre cas c’est le résultat d’une alliance entre deux familles.

Apparemment, deux pays que tout sépare : la race, la religion, la culture. Dans les faits, tous les rapproche : le pétrole, la voiture, le blé. La France est ménopausée, elle a plus d’orgasmes, l’Algérie est féconde, elle fait plus d’enfants.

Entre l’Algérie et la France, il y a une mer (e) qui les sépare. Une mer qui au fil des ans s’est transformée en un cimetière à ciel ouvert. L’Algérie est un bateau qui chavire. 

Elle navigue au gré des vents sans boussole et sans gilets de sauvetage sur une mer agitée à bord d’une embarcation de fortune dans laquelle se trouve de nombreux jeunes à la force de l’âge, serrés comme des sardines, à destination de l’Europe, ce miroir aux alouettes, pour finir soit dans le ventre des poissons soit avec un peu de chance chez mère Theresa implorant la charité chrétienne pour le gîte et la nourriture en attendant leur exploitation sélective par le capital usurier sur une terre qui n’est pas la leur et où ils ne sont pas les bienvenus, fuyant un beau pays arrosé du sang des martyrs béni de dieu, riche à millions et vaste comme quatre fois la France, qui sacrifie l’avenir de ses enfants et de ses petits-enfants pour un verre de whisky, une coupe de champagne, ou un thé à la menthe.

L’Algérie et la France vivent le passé au présent, elles en sont malades, d’une maladie qui semble incurable. Ni l’Algérie, ni la France ne veulent regarder ce passé ensemble. Il s’agit de sortir de la prison du passé et d’engager les relations sur la route de l’avenir.

Un avenir hors de tous réseaux occultes dont les jeunes font les frais. Les algériens au milieu de la méditerranée, les français dans les rangs du terrorisme international produit des oligarchies financières qui avancent masquées dans un monde sans état d’âme où l’argent sale coule à flots’. En fait, il s’agissait pour la France  d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. C’est pourquoi, le rapport entre contestation et répression, domination et émancipation est récurrent en Algérie.

Dans la tourmente qui enfante de nouvelles sociétés ou qui les étouffe dans l’œuf, les situations semblables créent des jugements semblables. L’Algérie est à la France ce que le cheval est pour son cavalier, le cheval se cabre mais ne désarçonne pas son cavalier. Dans les bouleversements qu’a connus la société algérienne colonisée puis décolonisée, on insiste toujours sur les conséquences de la colonisation rarement sur la phase de décolonisation. Entre l’Algérie à la France et l’Algérie de la France, s’intercale la France de l’Algérie. L’Algérie des émigrés, des harkis, des dignitaires, des indignés, des fugitifs, des lobbies…

L’Algérie et la France se regardent sans se voir, se parlent sans s’écouter, se lamentent sans pleurer, se jouent la comédie pour récolter quelque voix. Si la recherche de l’indépendance fût un principe légitime, les pouvoirs mis en place n’ont pas toujours respecté les aspirations populaires qu’elles impliquaient. Ce n’est pas un hasard si tous les dignitaires du régime partent se soigner et envoient leur progéniture poursuivre leurs études en France. Et que des milliers de jeunes algériens, nés après l’indépendance, ne rêvent que de quitter le pays et rejoindre « la mère patrie la France » au péril de leur vie dans des embarcations de fortune en brûlant au passage leurs papiers d’identité pour lesquels leurs parents se sont sacrifiés. A quoi est due cette haine du pays, cette attirance vers l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui ? Tire-t-elle ses racines de la guerre de libération nationale ou des conditions d’accession à l’indépendance ? Tenter une réponse à cette question est une opération bien périlleuse. L’histoire officielle nous apprend que le pouvoir colonial avait atrophié l’initiative privée, empêché le développement autonome, marginalisé les autochtones.

Le pouvoir algérien n’a-t-il pas poursuivi la même politique ? Il va être amené à reproduire les méthodes d’oppression du colonisateur et poursuivre la trajectoire  économique et sociale tracée (Plan de Constantine avec pour objectif la concentration des populations sur la bande côtière pour mieux les contrôler).

Ce schéma d’aménagement du territoire d’inspiration coloniale mis en œuvre au lendemain de l’indépendance a eu pour conséquences la concentration des populations dans les villes conduisant au bétonnage des terres agricoles fertiles  du pays sur le littoral et la pollution des côtes de la méditerranée. A contrario, les hauts plateaux seront abandonnés dans un état de sous-développement plus adaptés à recevoir des industries de transformation avec une répartition spatiale équilibrée de la population par la création de villes nouvelles.

Cette gestion autocratique, anarchique et irresponsable de la société et des ressources du pays n’est nous semble-t-il pas étrangère à l’influence et l’attraction de la France sur/par les « élites cooptées » du pays, aujourd’hui vieillissantes pour la plupart, maintenue en activité malgré leur âge avancée et finissent presque tous dans un lit parisien.

Elle s’insère parfaitement dans la stratégie de décolonisation du général De Gaulle, engagée dès 1958 à son retour au pouvoir et parachevée en 1962 par la signature des accords d’Evian dont la partie la plus secrète a été semble-t-il largement exécutée.

Elle a permis à la France d’accéder à la pleine reconnaissance internationale en tant que grande nation (indépendance énergétique), à l’unité nationale retrouvée (menace guerre civile évitée par le Général de Gaulle) et au rang de puissance nucléaire (premiers essais concluants au Sahara) et a miné l’Algérie post coloniale par la dépendance économique (viticulture, hydrocarbures, importations), par la division culturelle (langue, religion, ethnie). En imposant un schéma institutionnel dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société indigène, et un modèle économique, étranger aux réalités locales, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation politique et du développement économique. Cent trente ans d’occupation coloniale ont produit un « peuple vaillant » affrontant, les mains nues avec la foi en un dieu unique, les forces de l’OTAN. Un peuple fier qui ne quémandait pas sa nourriture au colon qui l’exploitait. « Il faut faire suer le burnous », rappelez-vous.

Il mangeait son propre pain à la sueur de son front. Un pain fait maison à partir des produits du terroir. Il buvait du lait de chèvre et se soignait avec des herbes. Il ne connaissait ni diabète, ni tension artérielle, ni maladies cardiaques.

Soixante ans de pseudo-souveraineté l’ont réduit en un « peuple nourrisson », ne parlant aucune langue, qui court derrière le sachet de lait importé. Le pétrole est pour le peuple algérien ce que le lait est pour le nourrisson.

Le lait maternel couvre les besoins du  nourrisson de la naissance à l’âge de six mois. Le geste d’allaiter renforce le lien entre la maman et le bébé.

Le pétrole est plus vital que le lait maternel, il satisfait l’ensemble des besoins de l’algérien du berceau jusqu’à la tombe, du biberon jusqu’au linceul, du pain quotidien jusqu’aux voitures de luxe. Les revenus pétroliers et gaziers donnent l’illusion aux algériens d’une mère nourricière éternelle les condamnant à la dépendance et à l’infantilisme. Comment faire pour sortir de ce triangle dramatique du bourreau, de la victime, du sauveur ?

Il suffirait, nous disent les psychanalystes, si on devait les croire, de cesser de jouer au « miroir ». Si votre interlocuteur joue le rôle de la victime, faîtes la victime ; s’il joue le rôle de bourreau, faîtes le bourreau ; s’il joue celui de sauveur, faîtes le sauveur. Car il est ce que vous êtes c’est-à-dire  son « miroir ». Faut-il briser le miroir ?

Dr A. Boumezrag

Cherif Mellal : 25e jour de sa grève de la faim

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Cherif Mellal

En détention depuis le 19 janvier 2023, Chérif Mellal observe une grève de la faim illimitée depuis le 3 mars 2025.

Une condamnation à une peine de quatre ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025.

Liberté pour Cherif Mellal et pour tous les détenu.es d’opinion.

Me Fetta Sadat

Les violations des droits humains en Algérie : le cas de Mohamed Tadjadit

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L’Algérie est devenue la risée du monde. A l’incapacité de ses dirigeants à rendre sa fierté au peuple s’ajoute une répression impitoyable des voix libres.

L’Algérie est un grand paradoxe. C’est un pays riche d’une histoire plurielle et marquée par des luttes pour l’indépendance et la souveraineté, mais otage d’une oligarchie qui l’entraîne depuis quelques années dans une entreprise de déclassement international.

Après octobre 1988 et son bain de sang, on croyait l’Algérie immunisée contre l’arbitraire et l’autoritarisme. Que nenni ! Avec Tebboune et Chanegriha, le pays macère dans l’ère du parti unique avec en prime, l’incompétence à tous les étages du système, le mensonge devenu outil de communication et une répression systématique.

En effet, les voix dissidentes sont étouffées, surveillées et emprisonnées. Un exemple frappant de cette répression est le jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025, qui a condamné Mohamed Tadjadit à cinq ans de prison ferme, accompagné d’une amende de 200 000 DA et de la confiscation de ses biens saisis.

Mohamed Tadjadit : une Illustration de la répression de la liberté d’expression

Le cas de Mohamed Tadjadit est l’exemple récent d’une répression systématique des voix dissidentes en Algérie. Le 20 janvier 2025, Tadjadit a été condamné par le tribunal de Rouiba à une peine de cinq ans de prison ferme, une amende de 200 000 DA et la confiscation de ses objets saisis. Les charges retenues contre lui sont graves et multiples : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à l’attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information, ainsi qu’outrage à un corps constitué.

Les accusations sont fondées sur plusieurs articles du code pénal , notamment les articles 79, 96, 100 et 146, qui criminalisent toute forme de contestation jugée nuisible à l’ordre public ou à l’unité nationale. Dans un contexte où la liberté d’expression est extrêmement limitée, ces lois sont utilisées pour étouffer toute forme de critique ou de résistance contre le régime en place. À travers ce jugement, les autorités algériennes cherchent à envoyer un message fort : toute remise en question du pouvoir sera sévèrement punie.

Les accusations fallacieuses

Il n’y a nul besoin d’être un grand clerc pour comprendre que le tissus d’accusations qu’avance le pouvoir contre les activistes ne tient pas la route. En cela, celles portées contre Mohamed Tadjadit soulignent la nature répressive du système juridique algérien. L’atteinte à l’intégrité du territoire national et l’exposition de publications considérées comme nuisibles à l’intérêt national sont des accusations vagues, souvent utilisées pour poursuivre des individus dont les opinions dérangent. L’ »atteinte à l’intégrité du territoire national » peut couvrir un large éventail de comportements, y compris la critique des politiques gouvernementales, la dénonciation des violations des droits humains ou le soutien à des mouvements de protestation.

L’incitation à l’attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information est une autre accusation qui fait partie d’une répression croissante des mouvements sociaux et des manifestations populaires, en particulier celles organisées par le biais de réseaux sociaux. Dans un pays où l’internet est devenu un espace crucial pour le débat public et la diffusion de l’information, l’utilisation de technologies pour organiser ou soutenir des manifestations pacifiques est considérée comme un délit grave.

Enfin, l’accusation d’outrage à corps constitué est souvent invoquée pour réprimer toute critique des autorités, qu’il s’agisse des forces de l’ordre, des juges ou d’autres institutions publiques. Cette accusation est utilisée de manière abusive pour réduire au silence toute forme de protestation légitime, qu’elle soit sur le terrain ou en ligne.

La répression des voix dissidentes et la crise de la démocratie

Il y a une crise, voire une absence de l’Etat de droit en Algérie. Les condamnations de Mohamed Tadjadit, comme celle de Boualem Sansal, de Cherif Mellal,… ne constituent qu’un exemple parmi de nombreux autres de l’intolérance du régime algérien envers la dissidence. Depuis le déclenchement du Hirak en 2019, de nombreux militants, journalistes et activistes ont été arrêtés, emprisonnés, voire condamnés pour des faits aussi insignifiants que l’expression de leur opinion sur les réseaux sociaux ou la participation à des manifestations pacifiques.

Le régime algérien représenté par la diarchie Tebboune et Chanegriha entretient un mépris souverain des libertés et de tout ce que le droit représente. Leur seule préoccupation est leur maintien au pouvoir et celui du système qui les a fait. Ils manient le double discours avec un cynisme consommé. Tout en clamant leur engagement à promouvoir les réformes, ils continuent de maintenir un contrôle strict sur la société civile, l’opposition politique et les médias. La répression des manifestations pacifiques, la surveillance des réseaux sociaux, la censure des médias indépendants et l’arrestation des dissidents témoignent d’une volonté de maintenir une mainmise sur les espaces publics et de museler toute forme de critique. Cette situation contribue à l’absence de démocratie véritable dans le pays et à la fragilité des institutions publiques.

Un système judiciaire inféodé au pouvoir

Le système judiciaire algérien souffre d’un manque d’indépendance et de transparence. Bien que la Constitution algérienne garantisse les droits et libertés fondamentaux, en pratique, les juges et les avocats sont souvent soumis à des pressions politiques, ce qui nuit à l’équité des procès. Le cas de Mohamed Tadjadit en est un exemple typique : la procédure judiciaire semble avoir été utilisée non pas pour rendre justice, mais pour punir un individu pour ses opinions et ses actions politiques. De plus, le recours à des accusations floues et à des peines sévères, comme dans ce cas, soulève des préoccupations sur la légalité et la proportionnalité des sanctions imposées.

Les organisations internationales de défense des droits de l’homme, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont régulièrement dénoncé l’usage abusif du droit pénal algérien pour punir des actes de liberté d’expression et d’association. Ces accusations et condamnations, qui relèvent de considérations politiques plus que juridiques, contribuent à l’image d’une justice instrumentalisée et au manque de confiance de la population dans les institutions judiciaires.

L’Appel à la libération de Mohamed Tadjadit et la solidarité Internationale

Des voix courageuses s’élèvent (certaines timidement certes) pour réclamer la libération des détenus d’opinion et la fin de cet état d’exception qui ne dit pas son nom. L’embastillement de Mohamed Tadjadit, à l’instar de celle de nombreux autres militants appelle à une solidarité nationale accrue. il devient urgent que la classe politique, les défenseurs des droits humains, les avocats, la presse, les universitaires et les intellectuels, retrouvent leur liberté de parole et se ressaisissent.

Malgré un contexte mondial enclin aux autoritarisme, il est enfin crucial que les organisations de défense des droits humains et les gouvernements étrangers exercent des pressions sur le régime algérien afin de garantir la liberté d’expression et de demander la libération immédiate des prisonniers politiques. Le cas de Tadjadit devient ainsi un symbole de la dissidence courageuse d’une jeunesse éprise de liberté. Il est le nouveau parangon de lutte pour la démocratie et la justice en Algérie, et un rappel de la nécessité de défendre les droits humains partout dans le monde.

Conclusion

Le cas de Mohamed Tadjadit est révélateur d’une situation inquiétante en Algérie, où les violations des droits humains, en particulier celles liées à la liberté d’expression, sont devenues monnaie courante. L’absence de démocratie véritable et la répression systématique des voix dissidentes sont des problèmes majeurs qui freinent l’évolution politique et sociale du pays. Dans ce contexte, il est essentiel que des réformes profondes soient engagées pour garantir les droits fondamentaux et pour que la justice soit rendue de manière indépendante et équitable. En attendant, la solidarité internationale et l’attention portée aux cas de répression, comme celui de Mohamed Tadjadit, sont plus que jamais nécessaires.

Yacine K.

Mohamed Tajadit : un détenu d’opinion sous pression judiciaire constante

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Mohamed Tadjadit

Le jeune militant Mohamed Tajadit, figure emblématique du Hirak, continue d’affronter une répression judiciaire implacable. Son procès, qui devait se tenir aujourd’hui, jeudi 27 mars 2025,  devant la Chambre criminelle de la Cour d’Alger, a une nouvelle fois été reporté au 10 avril prochain.

Ce énième renvoi prolonge l’incertitude et le calvaire de ce contestataire, devenu un symbole du combat pour la liberté d’expression en Algérie.

Un acharnement judiciaire continu

Arrêté le 16 janvier 2025, Mohamed Tajadit a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Rouiba, qui l’a condamné, dès le 20 janvier, à cinq ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars. Les charges retenues contre lui sont lourdes : « insulte à un organe systémique », « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale », et « diffusion de contenus portant atteinte à l’intérêt national et incitation des foules désarmées via les médias et les technologies de communication ».

Depuis la fin du mouvement Hirak, ce n’est pas la première fois que Tajadit se retrouve dans le collimateur de la justice. Connu pour ses prises de position courageuses et ses discours enflammés appelant au changement du régime en place, il a été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années. Ses vidéos et publications sur les réseaux sociaux lui ont valu de nombreuses poursuites, faisant de lui l’un des militants les plus ciblés par les autorités.

Un symbole de la répression post-Hirak

Depuis l’essoufflement du Hirak, le pouvoir algérien a intensifié la répression contre les voix dissidentes. Mohamed Tajadit en est l’un des exemples les plus frappants. Son engagement sans concession pour une Algérie libre et démocratique lui a valu une surveillance constante et une série d’inculpations qui visent à le réduire au silence.

Le collectif de défense du jeune militant dénonce un procès politique et réclame un jugement équitable, conforme aux principes des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. « Nous appelons à un procès juste et dénonçons les conditions dans lesquelles notre client est détenu et jugé », a déclaré le collectif dans un communiqué.

Les multiples reports et les condamnations répétées traduisent une volonté manifeste d’épuiser moralement et physiquement ce militant de la première heure du Hirak. Alors que la communauté internationale et les défenseurs des droits de l’Homme suivent son cas avec attention, l’acharnement judiciaire contre Mohamed Tajadit témoigne de la difficulté, pour les opposants au régime, d’exprimer librement leurs opinions en Algérie.

À l’approche de son prochain procès, le 10 avril, une question demeure : la justice algérienne se pliera-t-elle aux exigences du pouvoir ou respectera-t-elle enfin les principes d’un procès équitable ? Ne nous hasardons pas à croire à un sursaut de respectabilité de cette institution qui s’est complétement fourvoyée dans ses missions.

Samia Naït Iqbal

Le procès en appel de Mohamed Tadjadit reporté

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Mohamed Tadjadit
Mohamed Tadjadit

La Cour d’Alger chambre pénale a décidé le renvoi au 10 avril 2025 du procès en appel de Tadjadit Mohamed dit le poète du Hirak.

L’appel concerne un jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025 ayant infligé à Mohamed Tadjadit une peine de 5 ans de prison ferme et 200000da d’amende ferme avec confiscation des objets saisis.

Dans cette procédure Tadjadit Mohamed est poursuivi de pas moins de quatre infractions (délits), à savoir : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’ information et outrage à corps constitué (articles 79, 96, 100, 146 du code pénal).

Liberté pour Tadjadit Mohamed et tous les détenus d’opinion.

Me Fetta Sadat

Qatifa, les nouvelles éditions communique 

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Après sa constitution administrative et la mise en place de ses structures opérationnelles, Le conseil d’administration de Qatifa-les Nouvelles Editions a le plaisir de vous informer de la mise en ligne de son site web tel qu’annoncé dans notre communiqué en date du 7 novembre 2024

Bien qu’il soit présenté dans sa forme finale, quelques liens risquent de ne pas fonctionner adéquatement du fait de quelques ajustements techniques encore en cours. Nous nous excusons de ce léger désagrément qui découle de notre choix de rendre publique sans tarder, la nouvelle maison d’édition fondée Le 28 septembre 2024, dans le champ culturel maghrébin. 

Le site est accessible par le lien ci-après : https://qatifalesnouvelleseditions.com/

QATIFA – LES NOUVELLES ÉDITIONS a pour but de faire émerger une édition, tournée vers le renouveau, la liberté de penser et d’écrire dans tous les champs de la connaissance et de la pensée contemporaine. Associative dans sa forme, elle est un miroir, dans sa composition et sa ligne éditoriale, de la diversité intellectuelle, culturelle et historique maghrébine. Elle produit et promeut les œuvres d’auteurs du champ culturel du Maghreb couvrant les domaines de la littérature, des Sciences Humaines, de l’Art, des Sciences et des Techniques, et constitue un carrefour d’échange entre les deux rives de la Méditerranée. Elle est ouverte, sans condition ni distinction à toutes personnes qui adhèrent à son objet et ses valeurs.

La création de notre entité culturelle, fait suite à une première expérience d’édition lancée en 2019 au sein de la diaspora algérienne de France et du Canada, par l’entreprise dénommée « Qatifa », spécialisée dans la publication et la diffusion des œuvres d’auteurs des deux rives de la méditerranée. Cette expérience bien que brève, a mis en évidence le besoin de faire vivre au niveau maghrébin un cadre d’échange intellectuel et culturel pour le développement d’une pensée de progrès, rationnelle et indépendante, résolument tournée vers les horizons d’un Maghreb global et solidaire.

Qatifa-les Nouvelles Editions accueille les auteurs de tous les pays du Maghreb. Elle diffuse leurs ouvrages dans cet espace, outre méditerranée et outre atlantique.  

Pour le conseil d’administration de Qatifa – les Nouvelles Editions.

El-Hadi Bouabdallah, Vice-président.

« Une guerre menée méthodiquement contre la presse » à Gaza

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Journalistes à Gaza
Les journalistes constituent des témoins majeurs qu'il faut éliminer.

Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes ont été tués, d’après le décompte de « Forbidden Stories » qui a enquêté sur les circonstances de la mort de ces journalistes, mais aussi sur tous ceux qui ont été visés, menacés ou blessés en Cisjordanie et à Gaza.

Etre journaliste à Gaza c’est souvent synonyme d’arrêt de mort pour Israël. L’armée israélienne ne veut pas de témoins pour ses massacres. Les révélations de l’enquête « Gaza Project » coordonnée par Forbidden stories sont accablantes : les journalistes utilisant des drones sont systématiquement ciblés par l’armée israélienne, et l’État hébreu essaie de s’exonérer de ses responsabilités devant les juridictions internationales. Franceinfo a pu recueillir le témoignage de Youssef, un des journalistes de Gaza, qui fournit des informations à distance. Car Israël et l’Égypte interdisent toujours l’accès au territoire aux journalistes étrangers.

Les révélations de l’enquête « Gaza Project » coordonnée par Forbidden stories(Nouvelle fenêtre) sont accablantes : les journalistes utilisant des drones sont systématiquement ciblés par l’armée israélienne, et l’État hébreu essaie de s’exonérer de ses responsabilités devant les juridictions internationales. Franceinfo a pu recueillir le témoignage de Youssef, un des journalistes de Gaza, qui fournit des informations à distance. Car Israël et l’Égypte interdisent toujours l’accès au territoire aux journalistes étrangers.

Appel à l’aide

Comme sur la plupart des terrains de guerre, les journalistes à Gaza travaillent en groupe, s’entraident. Et, depuis près d’un an et demi, Youssef a perdu beaucoup d’amis. Le dernier en date s’appelait Hossam Shabat, il avait 23 ans, il travaillait pour la chaîne qatarie Al Jazeera. Israël estime qu’il était sniper pour le Hamas et assume donc l’avoir ciblé, lundi 24 mars. « C’est une guerre menée méthodiquement contre la presse, affirme Sami Abou Salem, du syndicat des journalistes palestiniens. Un missile s’est abattu sur la voiture de Hossam Shabat. Si ça avait été un tir de mortier, on aurait pu se dire c’est un tir accidentel, mais là, il s’agit d’un missile précis qui a atteint Hossam Shabat. »

Sami Abou Salem précise qu’Israël ne peut pas continuer à « piétiner, dit-il, le droit international ». Et il appelle à l’aide, alors que depuis le début de la guerre, selon son syndicat, plus de 200 journalistes sont morts, 400 ont été blessés et 51 sont dans les prisons de l’État hébreu.

Avec Francetvinfos

Karim Tabbou accuse

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Karim Tabbou

𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞, 𝐣’𝐚𝐢 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢 𝐜𝐞 𝐥𝐮𝐧𝐝𝐢 𝟐𝟒 𝐦𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟓 𝐥’𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐠𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐨̂𝐥𝐞 𝐣𝐮𝐝𝐢𝐜𝐢𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐮 𝐧𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐚𝐬𝐞𝐫𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐞𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞.

𝐔𝐧𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 « 𝐣𝐮𝐝𝐢𝐜𝐢𝐚𝐢𝐫𝐞 » 𝐪𝐮𝐢 𝐝𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬.

Pour avoir participé à un débat politique et exprimé mon opinion personnelle sur la problématique démocratique au Maghreb lors d’un débat sur la chaine El Magharibia avec l’ancien président tunisien M. Moncef El Merzouki, je suis poursuivi en justice et mis sous contrôle judiciaire lequel dure depuis 22 mois. J’avais soutenu dans ce débat que « 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒎𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒐𝒏, 𝒅𝒆 𝒏𝒂𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒎𝒊𝒍𝒊𝒕𝒂𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆, 𝒄𝒂𝒓𝒂𝒄𝒕𝒆́𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒆́𝒆́𝒎𝒊𝒏𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒖 𝒔𝒆́𝒄𝒖𝒓𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒔’𝒂𝒑𝒑𝒖𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒄𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒐𝒎𝒏𝒊𝒑𝒓𝒆́𝒔𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒎𝒂𝒊𝒏𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒆 𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 ».

Ces propos qui font écho à une idée largement soutenue durant le Hirak m’ont valu une arrestation musclée et de graves accusations assorties d’une obligation de signature sur le registre de contrôle judiciaire au niveau d’une caserne relevant de la sécurité intérieure. Autres mesures qui me sont infligées : confiscation de mon passeport, interdiction de quitter le territoire national, interdiction d’écrire ou de diffuser sur les réseaux sociaux et interdiction de participation aux activités politiques où médiatique.

Je me retrouve ainsi accusé injustement d’outrage aux forces de l’ordre, d’offense au président de la République, d’outrage à corps constitué et de propagation de fausses informations de nature à porter atteinte à la sécurité publique !

L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction devant le tribunal correctionnel date du 07 janvier 2024. Elle a fait l’objet d’un appel du procureur de la République. 22 mois se sont écoulés et l’instruction est toujours au point mort, au mépris de toutes les procédures pénales et les délais judiciaires. Le juge d’instruction en charge du dossier n’y peut visiblement rien, attendant sans doute les ordres d’en haut.

Tandis que ces affaires trainent, que le pouvoir maintient délibérément comme moyen de pression sur les militants politiques de l’opposition, celles touchant aux intérêts et au personnel du pouvoir sont traitées avec célérité et souvent pour des verdicts bien arrangés !

Le dossier judiciaire du fils du chef de l’Etat a connu un dénouement rapide. L’issue étant connue, le présumé a obtenu un non-lieu et les procédures n’ont duré que quelques jours ! Il s’agit bien sûr du fils du premier magistrat du pays

Dans cet ordre d’idées, les délais impartis à l’instruction du dossier de M. Boualem Sensal, la programmation et le déroulé de son procès laissent à penser que sa libération, sur une décision politique, est imminente. Une éventualité qui ne fera que conforter de nouveau l’idée que la justice en Algérie est loin d’être indépendante, comme le proclament les tenants du pouvoir. Non seulement, elle est sujette à manipulations et aux instrumentalisations, mais elle obéit aux injonctions !

Il est bien clair que lorsqu’il s’agit des intérêts du pouvoir, la justice s’y conforme et les procédures légales n’y comptent nullement. Elles ne servent, en définitive, que de couverture légale.

Je profite l’occasion de ce billet pour rendre un hommage vibrant et sincère aux avocats de la défense qui se sont battus durant toutes ces épreuves des arrestations, aux côtés de tous ceux nombreux qui subissent les poursuites judiciaires ainsi qu’aux côtés des détenus et de leurs famille.

𝐉𝐞 𝐫𝐞́𝐢𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐛𝐬𝐨𝐥𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐝’𝐨𝐩𝐢𝐧𝐢𝐨𝐧𝐬

Gloire à nos martyrs

𝐊𝐚𝐫𝐢𝐦 𝐓𝐚𝐛𝐛𝐨𝐮

Alger, le 26 mars 2025

L’Algérie expulse le vice-consul général du Maroc à Oran

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AEA
Le Ministère des Affaires étrangères

Le gérant intérimaire du Consulat général du Royaume du Maroc à Alger, Khalid Chihani, a été convoqué jeudi au siège du ministère des Affaires étrangères, pour être ensuite invité à quitter le territoire national dare dare.

Les événements se gâtent plus qu’ils ne le sont déjà entre l’Algérie et le Maroc. Le vice-consul du Maroc, Khalid Chihani, été reçu par Mokhtar Amine Khelif, Directeur Général du Protocole, qui lui a notifié la décision des autorités algériennes de le déclarer persona non grata, informe un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Il a été notifié à M. Chihani « la décision des autorités algériennes de déclarer persona non grata M. Mohamed Isafiani, Vice-consul général du Maroc à Oran, avec l’obligation de quitter le territoire national dans un délai maximal de 48 heures, et ce pour des raisons liées aux comportements suspects de l’intéressé incompatibles avec la nature de l’exercice de ses fonctions au sein de ladite représentation consulaire, et ce en violation des lois algériennes en vigueur en la matière, ainsi que du Droit et des coutumes internationales pertinents, notamment la Convention de Vienne sur les relations consulaires », précise le communiqué.

La rédaction/APS

Répression en Algérie : Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison ferme

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Boualem Sansal. Crédit : Pierrick Abaca

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné, jeudi 27 mars, à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien, rapporte l’AFP. Ce verdict, prononcé par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, s’inscrit dans un climat politique marqué par une répression accrue des voix dissidentes. En effet, près de 240 détenus d’opinion croupissent actuellement dans les prisons algériennes, selon les organisations de défense des droits humains.

« La justice a failli »

Détenu depuis le 16 novembre 2024, Boualem Sansal, âgé de 80 ans, était poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire algérien », une accusation reposant sur ses déclarations dans un média français d’extrême droite. Il y avait évoqué la thèse marocaine selon laquelle le territoire du Maroc aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.

Le parquet avait requis dix ans de prison ferme, mais le tribunal a finalement retenu une peine de cinq ans ainsi qu’une amende de 500 000 dinars algériens.

Me François Zimeray, son avocat français, a immédiatement exhorté le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune à faire preuve d’ »humanité », espérant une éventuelle grâce présidentielle, une pratique courante en Algérie à l’occasion de l’Aïd.

«Une détention cruelle, vingt minutes d’audience, une défense inexistante, et au final, cinq ans de prison pour un écrivain innocent : une sentence qui trahit le sens même du mot justice», a immédiatement réagi son avocat François Zimeray. «Son âge et son état de santé rendent chaque jour d’incarcération plus inhumain encore. J’en appelle au président algérien : la justice a failli, qu’au moins l’humanité prévale», a-t-il ajouté.

Tout porte à croire que eu égard aux derniers développements, Boualem Sansal sera gracié prochainement. Ce procès organisé à la va vite constitue une porte de sortie pour le pouvoir qui, sans doute, ne s’attendait pas à une telle levée de boucliers depuis l’arrestation de cet écrivain.

Renvoi de procès pour les activistes, pour la plupart maintenus en détention provisoire pendant un ou deux ans et rapidité du traitement du cas Sansal. Le traitement en dit long sur l’impasse auquelle a mené l’affaire Sansal Abdelmadjid Tebboune et ses soutiens.

Une crise diplomatique avec Paris

L’arrestation de Boualem Sansal en novembre avait aggravé les tensions entre l’Algérie et la France. S’en est suivie une série de déclarations de part et d’autres particulièrement virulentes.

Cette détérioration des relations bilatérales avait été provoquée, en premier, par le soutien d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une région disputée entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. En réaction, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et menacé de mesures de rétorsion.

Une répression persistante des libertés en Algérie

Le cas de Boualem Sansal s’inscrit dans un contexte de répression généralisée contre les journalistes, militants et intellectuels critiques du pouvoir algérien. Malgré la fin du mouvement Hirak, les autorités poursuivent leur politique de criminalisation de l’opposition, de l’action politique, voire même de la liberté de la presse, avec des accusations souvent vagues telles que « diffusion de fausses informations », « atteinte à l’unité nationale » ou « intelligence avec l’étranger ».

Plusieurs organisations internationales, dont Riposte Internationale, Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent cette répression qui maintient des centaines de personnes derrière les barreaux pour leurs opinions. À l’approche de l’élection présidentielle de 2024 en Algérie, cette condamnation vient rappeler la fragilité des libertés fondamentales dans le pays.

La rédaction/AFP.

Niger : le général Abdourahamane Tiani officiellement investi président pour cinq ans renouvelables

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Abdourahamane Tiani
Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie,

Le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a été officiellement investi président de la République du Niger, mercredi 26 mars, pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Le Niger tourne une nouvelle page de son histoire avec l’élévation du Général de Brigade Abdourahamane Tiani au grade de Général de Corps d’Armée et son investiture en tant que Président de la République. La cérémonie solennelle s’est tenue ce mercredi 26 mars 2025 à Niamey, marquant une étape clé dans la refondation du pays.

La cérémonie d’investiture s’est tenue à Niamey. Elle a aussi donné lieu à la signature d’ordonnances portant sur la dissolution des partis politiques au Niger et sur l’amnistie de prisonniers politiques et militaires.

La promulgation de la Charte de la Refondation du Niger s’est doublée d’une cérémonie d’investiture pour le général Abdourahamane Tiani – élevé aux fonctions suprêmes de la Nation et de l’armée nigérienne.

Le général Tiani, qui a été élevé au rang de général cinq étoiles, a salué dans son discours un « nouveau départ » pour le Niger.

Le chef de la junte occupera ces nouvelles fonctions pendant cinq ans au moins, en vertu de la Charte qui étend la durée de la transition et permet sa prolongation, selon le secrétaire général du gouvernement, Mahamane Roufai Laouali.

« La Charte a valeur constitutionnelle, en cela qu’elle constitue désormais la loi fondamentale devant régir les pouvoirs publics pendant la période de la refondation. La charte dispose également que la durée de la période de la refondation est fixée à 60 mois à compter de la date de sa promulgation ce 26 mars 2025. Cette durée est modulable, en fonction de la situation sécuritaire et de l’agenda des États du Sahel », indique le secrétaire général du gouvernement.

Dissolution des partis politiques 

Deux ordonnances portant sur la dissolution des partis politiques au Niger et sur l’amnistie de prisonniers politiques et militaires ont été signées par le général Abdourahamane Tiani, qui a insisté sur la nécessité d’une réconciliation nationale. « J’avais évoqué la nécessité pour les Nigériens de pardonner et de se pardonner entre eux pour donc se débarrasser des boulets de la haine et de la rancœur qui tirent le pays vers le bas ».

L’installation de bases militaires étrangères décidée par référendum

Le général Tiani a également annoncé que l’installation de bases militaires étrangères au Niger serait désormais décidée sur la base d’une consultation populaire.

Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie déclarait : « C’est véritablement dans son contenu que la Charte innove. Elle consacre, entre autres, le principe d’un recours au référendum populaire pour permettre au peuple de s’exprimer sur tout projet d’installation de bases militaires étrangères dans notre pays, ou encore des mesures inédites de protection de nos ressources naturelles pour que les Nigériens véritablement profitent de l’exploitation de leurs richesses. Il s’agit véritablement d’un pacte politique et social qui prend en compte nos réalités et nos légitimes aspirations d’un nouveau départ pour un Niger souverain et résolument engagé sur le chemin de son développement. »

Avec RFI

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