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lundi 30 juin 2025
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Olivier Bleys : « Ecrire, c’est comme rouler à vélo : si l’on cesse de pédaler, on tombe ! »

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Olivier Bleys
Olivier Bleys. Photo DR

Olivier Bleys est un écrivain aux multiples talents : romancier, scénariste, essayiste et infatigable marcheur. Curieux et passionné d’écriture depuis l’enfance, il a suivi des études en lettres et en histoire, qui ont nourri son goût pour les récits ancrés dans le passé, tout en éveillant une réflexion continue sur le monde contemporain. Son œuvre, foisonnante et éclectique, explore des genres variés, du roman historique au récit de voyage, en passant par l’anticipation et la bande dessinée.

Dès son premier roman, Pastel (2000), couronné par le Prix François-Mauriac de l’Académie française, Olivier Bleys s’impose dans le paysage littéraire. Il y évoque le commerce du pastel au XVIe siècle, dans un récit où l’Histoire dialogue avec l’humain. Il enchaîne avec Le Fantôme de la tour Eiffel (2002), une intrigue parisienne dans les coulisses de la célèbre tour, et Semper Augustus (2007), qui plonge le lecteur dans la folie spéculative des tulipes aux Pays-Bas du XVIIe siècle. En 2013, Le Maître de café, récompensé par le Grand Prix du Roman de la SGDL, aborde les liens filiaux dans un décor africain vibrant. Avec Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes (2015), finaliste du Prix Goncourt des lycéens, il livre une fable écologique et méditative sur la place de l’homme dans la nature. Enfin, Antarctique (2022) marque une incursion dans la fiction d’anticipation, imaginant un monde post-effondrement en quête de nouveaux équilibres.

Marcheur passionné, Olivier Bleys s’est lancé en 2010 dans un tour du monde à pied, réalisé par étapes. Cette aventure humaine et physique irrigue ses textes d’une profonde réflexion sur le temps, l’espace et les cultures traversées. Ses récits de voyage et ses essais traduisent cette expérience de l’altérité et cette volonté de voir le monde « à hauteur d’homme », avec humanité et patience.

Parallèlement à ses romans, il écrit pour la bande dessinée, notamment dans la collection La Petite Bédéthèque des Savoirs, où il aborde des sujets historiques et de société avec rigueur et inventivité. Son travail a été salué par de nombreuses distinctions, parmi lesquelles les titres de Chevalier (2014) puis Officier des Arts et des Lettres (2021).

Inspiré par des auteurs tels que Jules Verne, Albert Camus, Stefan Zweig ou Italo Calvino, Olivier Bleys mêle dans ses textes l’Histoire, la géographie vécue, et une sensibilité philosophique tournée vers les grandes questions humaines : la mémoire, le temps, la lenteur.

Plus qu’un auteur prolifique, il se positionne en passeur de savoirs. Il intervient régulièrement en milieu scolaire ou culturel pour transmettre sa passion de la littérature, défendre l’imaginaire, et promouvoir une approche vivante, accessible et ouverte de l’écriture. À travers ses livres comme à travers ses rencontres, il invite à ralentir, à regarder le monde autrement, et à renouer avec la richesse du récit comme outil de compréhension, de rêve et d’éveil.

Olivier Bleys est un écrivain aux multiples facettes, explorant avec talent le roman historique, l’anticipation, la bande dessinée et le récit de voyage. Son œuvre, nourrie par une profonde curiosité pour le monde et ses histoires, se distingue par une érudition accessible et une écriture en mouvement. Son engagement littéraire va bien au-delà des livres : marcheur au long cours, il poursuit depuis 2010 un tour du monde à pied, une expérience qui façonne sa vision du temps, de l’espace et des civilisations qu’il traverse. À travers cet entretien, il revient sur ses inspirations, ses explorations et sa manière de concilier voyage et écriture.

Le Matin d’Algérie : Votre œuvre couvre une grande diversité de genres, du roman historique au récit d’anticipation, en passant par la bande dessinée et le récit de voyage. Comment parvenez-vous à concilier ces univers si variés dans votre écriture ?

Olivier Bleys : Ce n’est pas une contrainte mais une diversion agréable, peut-être même nécessaire. Elle m’aide à combattre la routine, la répétition, qui nuisent sévèrement à mon travail et pourraient même l’empêcher. En abordant de nouveaux genres, même très éloignés de ma pratique ordinaire (j’ai écrit un livret d’opéra, par exemple), je m’aère l’esprit et stimule ma créativité. C’est particulièrement vrai des œuvres collectives ou de collaboration, qui brisent la redoutable solitude du créateur.

Le Matin d’Algérie : Vous avez été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2014, puis Officier en 2021. Que représentent ces distinctions pour vous et quel impact ont-elles eu sur votre parcours littéraire ?

Olivier Bleys : J’ai grandi dans un immeuble social, au sein d’une famille assez défavorisée matériellement. Les distinctions et les prix qui ont émaillé ma carrière artistique possèdent donc une valeur particulière. Ils ont le goût de la revanche. En revanche, si elles sont un gage de sérieux dans certains milieux, ces décorations n’ont en rien aidé mon parcours littéraire. D’une part, peu de gens sont au courant. D’autre part, il est plus utile d’habiter Paris et de fréquenter les journalistes que d’avoir du talent. Même le prix Nobel n’a pas durablement sorti certains auteurs de l’anonymat.

Le Matin d’Algérie : Vous avez entrepris un tour du monde à pied depuis 2010, par étapes. En quoi cette expérience influence-t-elle votre vision du monde et votre manière de raconter des histoires ?

Olivier Bleys : Ce projet a été suspendu à Moscou, le 5 juillet 2019. La crise sanitaire, puis l’invasion de l’Ukraine que nous avions d’ailleurs traversée à pied en intégralité, n’ont pas permis de le poursuivre. Il s’agit donc d’un tour du monde à pied inachevé, devenu une traversée d’Europe achevée, de France jusqu’en Russie, à travers la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Hongrie et l’Ukraine.

Tout marcheur au long cours développe une vision du monde qui lui est propre, marquée à la fois par une certaine ouverture (réciproque du bon accueil qu’il reçoit, en général, des populations rencontrées en chemin) et une certaine vigilance (il faut garder les yeux ouverts et les sens aux aguets lorsqu’on progresse, seul et sans défense, sur les routes et les sentiers du monde). Je ne crois pas, en revanche, que j’écrive ou raconte différemment depuis que je marche. L’écriture du voyage, d’ailleurs, m’a déçu. Il est difficile d’échapper au tourisme et aux lieux communs qu’il nourrit. Trop d’images encombrent notre esprit, je crois, pour développer de nos jours un regard neuf sur le monde. Que dire d’inédit sur Venise, sur New-York, sur la Chine ?

Le Matin d’Algérie : L’Histoire occupe une place centrale dans vos romans, comme Pastel ou Semper Augustus. Qu’est-ce qui vous attire dans le passé et comment parvenez-vous à le rendre vivant pour vos lecteurs ?

Olivier Bleys : Ce n’est pas le passé qui m’importe, mais la distance au réel. Cette distance peut exister dans le temps ou dans l’espace. Voilà ce qui m’a porté vers le roman historique comme vers le récit de voyage. L’essentiel, c’était d’être loin ! Je ne sais pas parler de l’ici et maintenant. Je n’ai rien à dire sur notre époque. Elle est passionnante à certains égards, mais tragique de bien des façons. Pour qui aime lire et s’est construit à travers la lecture et la fréquentation des grands auteurs, notre siècle n’a pas beaucoup d’intérêt. Pourtant, je ne rejette pas tous les aspects de la modernité. J’ai travaillé pour le jeu vidéo et je suis assez à l’aise, par exemple, avec les technologies.

J’ignore pourquoi j’ai des affinités avec le passé. Peut-être grâce à mes vies antérieures ? Il m’est beaucoup plus naturel de raconter une chevauchée à cheval qu’un voyage en avion. L’expérience de la chevauchée est riche en odeurs, en couleurs, en sensations… Le voyage moderne, au contraire, revient principalement à zapper d’un écran à l’autre, de son téléphone au moniteur diffusant des films à bord. Ça n’a aucun intérêt.

Le Matin d’Algérie : Avec des œuvres comme Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes et Antarctique, vous abordez des thématiques écologiques et philosophiques. Quelle est votre vision de la place de l’homme dans la nature et de son rôle face aux défis environnementaux ?

Olivier Bleys : Il faudrait plus que quelques lignes pour développer mon point de vue ! J’ai été attentif au témoignage du philosophe Francis Wolff, lu récemment dans Le Monde, qui contestait la vision horizontale et égalitaire de toutes les espèces vivantes, répandue sottement chez nombre de penseurs contemporains. Je crois comme lui que l’homme tient une place spéciale dans ce qu’on appelait autrefois la Création, que des responsabilités particulières lui incombent et que si le monde va en effet à sa destruction, c’est d’abord sa faute. Il a davantage de devoirs que le chien ou la libellule mais, pour pouvoir les remplir, il doit jouir aussi de davantage de droits. 

Pour les besoins de mon dernier livre paru, La Marche aux étoiles, j’ai randonné pendant des semaines dans les montagnes de Californie, où les ours sont nombreux (on en compterait plus de 30 000 dans cet État américain) et la probabilité de les rencontrer, assez élevée. On lit partout que l’ours est « chez lui » dans ces montagnes, sous-entendu que l’homme y serait intrus. Je n’aime pas cette vision des choses, qui réduit l’homme à un admirateur coupable et repentant de la beauté sauvage. Nous abdiquons notre dignité d’espèce objectivement dominante, qui a façonné le monde à son image. En la matière, je suis partisan d’un certain humanisme.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes également scénariste et auteur de bandes dessinées. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce format et comment diffère-t-il de votre travail romanesque ?

Olivier Bleys : C’est un hommage à mes propres influences, car je suis lecteur régulier d’albums de bandes dessinées. J’aurais aimé développer davantage ce rayon de ma bibliothèque, mais le temps me manque, et peut-être aussi une inspiration vraiment originale. Hélas, je ne sens pas en moi un univers d’auteur assez riche, assez dense pour bâtir une grande œuvre de scénariste BD. Cela reste marginal dans ma création.

Le Matin d’Algérie : Vous intervenez souvent auprès des jeunes publics dans les écoles et médiathèques. Quel rôle attribuez-vous à la transmission de la littérature et de l’imaginaire auprès des nouvelles générations ?

Olivier Bleys : Non, en réalité, j’interviens assez peu dans les établissements scolaires et ce n’est pas un exercice que je prise particulièrement. Certains ont la vocation de transmettre, pas moi. Je trouve difficile de s’adresser au jeune public qui, en majorité, ne lit plus, n’a qu’un accès et une fréquentation scolaire des ouvrages imprimés, et pour qui l’écrivain est une figure étrange et surannée, ce que pouvait être de mon temps un sabotier. C’est même assez humiliant d’être regardé comme une antiquité ! Les jeunes veulent rencontrer des footballeurs, des influenceuses, des chanteurs de rap… Pourquoi les contrarier ? Notre public, hélas, se compose en grande majorité de personnes d’un certain âge. Il vieillit comme vieillit le livre lui-même. Nous devons l’accepter.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Olivier Bleys : Fort heureusement, puisque je vis de cette activité. Pas de chômage pour les écrivains, ni congés payés, ni tickets-restaurants ! Ecrire, c’est comme rouler à vélo : si l’on cesse de pédaler, on tombe !

J’ai donc entrepris l’écriture d’un roman à thème scientifique. Comme La Marche aux étoiles, ce récit situé dans l’Amérique des années 1930 traite d’astronomie. Je travaille aussi sur des projets audiovisuels. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser le film-documentaire de La Marche aux étoiles, et j’aimerais en tourner d’autres dans des conditions plus professionnelles.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Olivier Bleys : Visitez mon site, riche d’informations sur mes livres et mes autres activités ! https://olivierbleys.com/

Entretien réalisé par Brahim Saci

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L’affaire Amir DZ : les services algériens pointés du doigt

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Amir Dz
Amir Dz au coeur d'une affaire qui pourrait conduire à la rupture des relations entre Alger et Paris.

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le renseignement intérieur français, incrimine dans un rapport d’enquête un ex-haut responsable de l’ambassade algérienne à Paris dans l’enlèvement en 2024 de l’influenceur Amir Boukhors, dit « Amir DZ ».

Cette mise en cause suit la mise en examen, à la mi-avril, de trois personnes, dont un agent consulaire algérien, pour l’enlèvement et la séquestration de l’opposant au régime. Dans son édition de ce mardi, Le Parisien affirme que cinq nouveaux suspects ont été placés en garde à vue ce mardi matin par les services antiterroristes dans l’enquête sur le rapt de l’influenceur Amir DZ près de Paris. Décidément, l’affaire de l’enlèvement d’Amir DZ est une véritable grenade dégoupillée dont la déflagration à répétition emporte par pans entiers les relations algéro-françaises.

Ainsi, l’AFP a appris mardi de source proche du dossier que la DGSI met désormais en cause un quatrième protagoniste, non poursuivi à ce stade : un certain S. S., présenté comme un « sous-officier algérien de la DGDSE », un service de renseignement de ce pays, âgé de 36 ans. 

Il aurait été présent à Paris « sous la couverture diplomatique de Premier secrétaire » de l’ambassade d’Algérie, mais n’a pas été arrêté. Il n’est possiblement plus en France, et pourrait faire valoir une éventuelle immunité diplomatique. Pour Le Monde, l’implication d’un diplomate algérien rend cette affaire explosive. Evoquant une source proche du dossier, le quotidien du soir souligne que ce diplomate accrédité en qualité de premier secrétaire de l’ambassade algérienne, a été étroitement mêlé aux préparatifs et à la supervision de l’enlèvement d’Amir DZ.

Une mise en cause qui ne devrait pas améliorer le climat entre la France et l’Algérie. Le renseignement intérieur français incrimine dans un rapport d’enquête un ancien haut responsable de l’ambassade algérienne à Paris dans l’enlèvement fin avril 2024 près de la capitale d’Amir Boukhors, dit «Amir DZ», a appris l’AFP de source proche du dossier mardi.

Il s’agit du quatrième protagoniste mis en cause dans cette enquête, menée par un juge antiterroriste parisien. «S.S.», ainsi que le présente la direction générale de la sécurité intérieure, est un «sous-officier algérien de la DGDSE», un service de renseignement de ce pays, âgé de 36 ans. Il aurait été présent à Paris «sous la couverture diplomatique de Premier secrétaire» de l’ambassade d’Algérie, mais n’a pas été arrêté. Il n’est possiblement plus en France et pourrait faire valoir une éventuelle immunité diplomatique.

Trois autres personnes, dont un agent consulaire, ont été mises en examen mi-avril 2025 pour arrestation, enlèvement, séquestration, en relation avec «une entreprise terroriste». Dans son rapport du 11 avril, la DGSI affirme que S. S. aurait été appelé par l’un des mis en cause «alors que commençait la séquestration», ou aurait participé à un «débriefing» à quatre, «deux heures après l’enlèvement».

Téléphone qui borne

S. S. a aussi retiré cette nuit-là à la banque 2 000 euros, possiblement pour rémunérer les geôliers d’Amir Boukhors. Son téléphone a aussi borné plusieurs fois près du domicile de l’influenceur et d’un bar, où il avait ses habitudes, plus d’un mois avant l’enlèvement. Des médias évoquent une volonté des auteurs de l’enlèvement d’exfiltrer Amir DZ par l’Espagne vers l’Algérie.

Installé en France depuis 2016, Amir DZ, 41 ans et un million d’abonnés sur TikTok, fait l’objet de neuf mandats d’arrêt internationaux d’Alger qui veut le juger, notamment pour escroquerie ou infractions terroristes. En 2022, la justice française a refusé son extradition, et le pays lui a accordé l’asile politique en 2023. Amir Boukhors – dit « Amir DZ » – avait été enlevé le 29 avril 2024 dans le Val-de-Marne, puis relâché le 1er mai. L’enquête, d’abord menée à Créteil, a été reprise en février par le Parquet national antiterroriste (Pnat) et confiée à la DGSI et à la Brigade criminelle.

Sollicité par l’AFP, son avocat Eric Plouvier a dénoncé «une atteinte violente à l’intégrité physique d’un réfugié politique en France et une grave atteinte à la souveraineté française» et demande la «délivrance de mandats d’arrêt».

La rédaction avec AFP

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La fascination de Kamel Daoud pour l’extrême droite

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Kamel Daoud

Qualifié une fois pour toutes d’« écrivain progressiste », Kamel Daoud est assuré de voir son roman Houris occuper une place médiatique de choix en cette rentrée, quelle que soit sa qualité littéraire.

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui traitent l’écrivain de « harki » et de « collabo », il est tout aussi indispensable de souligner sa proximité politique avec les droites extrêmes et le Rassemblement national. Ses chroniques régulières dans Le Point sont édifiantes.

Que peut dire un écrivain des Suds, de surcroît arabe, dans le « monde libre », et plus particulièrement en France ? Il peut critiquer en toute liberté les dictatures arabes, l’intégrisme islamique et ses violences meurtrières, l’autoritarisme et les crimes de la Chine ou de la Russie — ce qui est à la fois légitime et salutaire, indispensable même.

En revanche, les critiques du chaos interventionniste des États-Unis et de leurs alliés au Proche-Orient, de l’emprisonnement arbitraire de Julien Assange durant plus d’une décennie, de l’idéologie fasciste des droites dures et extrêmes en France et en Europe ne sont guère souhaitables, certainement pas recevables, impossibles même dans la majorité des cas.

Pour qu’un écrivain des Suds puisse réellement parler, se faire entendre dans les médias mainstream, il faut faire comme Kamel Daoud : acclimater sa plume au sein de l’écosystème des médias Bolloré, participer activement à l’enrichissement d’un nouveau dictionnaire des idées reçues nommé l’« arc républicain », prêcher vaillamment à son lectorat que le Rassemblement national (RN) serait plus fréquentable, plus « républicain » et « patriote » que La France insoumise (LFI), le Nouveau front populaire (NFP) et un « Mélenchon auto-hamassisé »1.

Kamel Daoud reprend d’ailleurs ces idées dans deux de ses chroniques publiées par Le Point, aux titres évocateurs : « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon »2 et « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis »3 ; selon lui, il y aurait un « vote musulman » assis sur « l’antisémitisme, la volonté de détruire l’État d’Israël » et la prétendue « haine de la civilisation » française et occidentale.

Le RN plutôt que LFI

Parmi les nombreux textes illustrant son tournant réactionnaire, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché » paru dans Le Point4 est sans nul doute la chronique qui révèle le plus la fascination de l’écrivain pour l’extrême droite.

Voulant expliquer en quoi consisterait une approche « lucide », non « victimaire et revendicative » de l’immigration et de la laïcité en France, Kamel Daoud délivre un certificat de « lucidité républicaine » à l’eurodéputée du RN, Malika Sorel-Sutter, au détriment de Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste menée par Manon Aubry pour LFI et désormais également eurodéputée. En effet, explique-t-il, cette pamphlétaire d’extrême droite, représente « une immigration qui ose dire que l’immigration telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, dans la ‘‘soumission’’ idéologique et religieuse, est un risque majeur pour tous » ; une immigration qui ose combattre le projet politique d’une religion — l’islam, pour ne pas le nommer —, qui envisagerait d’« avaler la république puis le reste du monde ».

Malika Sorel-Sutter serait, selon la « mesure républicaine » de Kamel Daoud, le parfait remède aux idées véhiculées par Rima Hassan, cette juriste franco-palestinienne qui incarnerait , selon Daoud« l’image de l’immigré décolonisé, figé dans une posture victimaire et revendicative », le cheval de Troie que « les Insoumis tentent de monopoliser » pour capter « l’émotion propalestinienne et l’électorat ‘‘musulman’’, sinon islamiste [pour] pouvoir culpabiliser sans se sentir coupable », le signe infaillible du « basculement de l’extrême gauche fantasmée vers la radicalité ».

Certes, l’autrice de Décomposition française5 émaille ses pamphlets d’imprécations sur « la malédiction du droit du sol », sur la progressive « mise en minorité du peuple autochtone » et appelle à mettre fin à la « préférence étrangère » ainsi qu’à l’intensification de « l’immigration extra-européenne »6.

Mais cela n’empêche pas Kamel Daoud de lui décerner son certificat de « lucidité profondément républicaine » parce qu’en effet la France risquerait « d’être ‘‘avalée’’ par un islam dont ‘‘nous ne savons que faire’’ », assure-t-il en citant une source anonyme « un fin observateur de la chose franco-maghrébine » ; face à ce risque, « la radicalité bien française » des Insoumis ne pourrait opposer que le blocage du débat « à la hauteur de la polémique stérile sur l’islamophobie, le rejet, l’immigration, la délinquance ou les extrêmes politiques ».

Loin de fournir une critique fondée et argumentée du programme et des idées politiques défendues par LFI, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan (car la gauche et l’anticolonialisme ne sont pas vertueux en eux-mêmes), et sans avoir le moindre mot sur le racisme, sur le culturalisme biologisant ostensiblement revendiqué par Malika Sorel-Sutter et le RN, l’éditorialiste des Suds dit « progressiste » préfère sermonner ses lecteurs sur l’imminence de l’apocalypse qui terrasserait la France inéluctablement — une apocalypse qui ne saurait être que mélenchonnienne, musulmane, immigrée et ‘‘wokisée’’.

Dans un même mouvement, il les rassure en leur confirmant que s’engager dans les rangs du RN, comme Malika Sorel-Sutter, signifierait avoir le mérite de briser « la règle du silence et de la compromission au nom du communautarisme », exprimer catégoriquement « le refus de s’illusionner [sur] l’immigration et l’islamisme ». Il reprend ce que ne cesse de proclamer Malika Sorel-Sutter sur le « suicide » de la France qui « fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir »7.

Dans l’émission de La Grande librairie qui rendait « Hommage à Salman Rushdie »8, il a une fois de plus sermonné sur l’urgence du combat pour la préservation des libertés artistiques et du droit de rêver contre « la culpabilisation rampante de l’Occident ». Une reprise d’une novlangue destinée à dédiaboliser le RN pour l’intégrer dans l’ « arc républicain » et à marquer LFI et le NFP du sceau du « terrorisme », de l’antisémitisme et de l’« immigrationnisme ».

Le sur-citoyen-naturalisé

On pourrait revenir sur ses tristes « ‘‘Colognisation’’ du monde » et « Cologne, lieu de fantasmes9 », quand Kamel Daoud reprenait sans vérification aucune les infox de l’extrême droite allemande sur les « migrants violeurs par fatalité culturelle et religieuse ». Ou encore son glissement, dans la presse algérienne, de la critique du régime à la critique du peuple dépeint comme intrinsèquement dysfonctionnel et indiscipliné par destination ; ou son incapacité épistémique à nommer le colonialisme et le régime d’apartheid israéliens en Palestine, dans les différents textes consacrés à cette question comme « ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine »10 ou « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ »11, ou plus récemment encore dans « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza »12 où il décrit le génocide en cours et le massacre des civils comme des « erreurs de frappes (…), des victimes collatérales », parce que « Gaza reste un bourbier en ‘‘y allant’’, et ne pas y aller demeure une solution désastreuse, sinon dangereuse, pour l’avenir d’Israël ».

Depuis l’année de sa naturalisation française, en 2020, Kamel Daoud a adopté ce que j’appellerais le style du pamphlétaire-républicain, c’est-à-dire celui du sur-citoyen-naturalisé, considéré comme « ultra méritant » par essence, vigilant et éveillé à toute « offense à la République » de la part de Français « très peu méritants », que le discours raciste de certains dirigeants politiques et « intellectuels » courtisans nomme communément les « immigrés musulmans biberonnés aux aides sociales », les « Français de papiers » et « leurs alliés objectifs », l’extrême gauche mélenchonisée et wokisée, « complice du terrorisme islamiste » et du « nouvel antisémitisme ».

Ce qui frappe d’emblée à la lecture des éditoriaux de Kamel Daoud, c’est d’abord l’absence de tout intérêt pour la littérature et les arts (alors que ses admirateurs et suiveurs le présentent comme l’épiphanie de « l’Écrivain » arabe), puis son indifférence totale aux faits historiques et au réel, au profit de la réaction courtisane aux différentes polémiques fabriquées par les chefferies éditoriales dans le dessein de noyer la vie sociale et intellectuelle dans le commentaire de faits divers et de fake news. Loin de refléter la « lucidité d’un homme qui a connu le terrorisme islamiste dans son pays », comme le martèle inlassablement ses admirateurs (souvent subjugués par la simple évocation du vocable « islamisme »), les écrits de ce « progressiste du monde musulman » ne portent que sur les sujets qui obsèdent les droites dures et extrêmes de France, l’inamovible quadriptyque culturaliste : islam-banlieue-immigration-insécurité. Autrement dit, la reprise aveugle des tropes du ressentiment des dominants envers les dominés, ce « nouvel intégrisme politique » d’« extrême centre », rigoureusement analysé par le philosophe Jean-Fabien Spitz dans La République, quelles valeurs ?13 et l’historien Pierre Serna dans L’extrême centre ou le poison français. 1789-201714.

Intégré, en raison de sa conversion réactionnaire, au très respectable « arc républicain » dans le champ politique et éditoriale français, Kamel Daoud fait désormais partie de ceux qu’Alain Policar avait justement qualifié, dans La haine de l’antiracisme [Alain Policar, La haine de l’antiracisme, Textuel, 2023.], de « militants qui luttent contre d’autres militants ».

Un futur prix Goncourt ?

Son nouveau roman Houris, qui vient de paraître chez Gallimard et que toute la presse mainstream encense, ne fait pas exception. Dans un précédent ouvrage Ô Pharaon15 qu’il ne cite plus dans sa bibliographie en France, Kamel Daoud défendait la thèse selon laquelle « seuls les militaires tuaient » durant la guerre civile algérienne (1990-2002). Dans Houris, au style grandiloquent, obscur et ampoulé, il développe l’idée totalement contraire à la précédente : « seuls les islamistes tuaient » et continuent de tuer. Pour preuve : ils abattent des moutons chaque année durant les festivités de l’Aïd el-Kébir… Laissant derrière lui des décennies de despotisme militaro-pétrolier en Algérie, de mesure antisociales et d’investissements massifs dans l’instrumentalisation du religieux afin d’en finir avec la gauche et le socialisme, les « vérités romanesques » de la nouvelle Contre-enquête de Kamel Daoud sombre dans le plus caricatural des essentialismes : le Coran et la tradition islamique seraient les inépuisables puits vénéneux du terrorisme et du crime aveugle.

Développant un orientalisme doublement inversé sur la culture arabe et islamique dont il se réclame, comme l’inénarrable « humouriste » sans humour de France Inter Sophia Aram16, Kamel Daoud s’est érigé en vaillant courtisan des idées promues et diffusées par l’ « extrême centre » et les extrêmes droites en France. Quand j’entends ou lis déjà que l’auteur de Houris serait pressenti pour le Goncourt 2024, je me demande toujours : pourquoi un écrivain, qui voyait dans les propos racistes et suprémacistes de Michel Houellebecq

Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent17

l’expression d’idées de l’écrivain français « le plus lucide » de son temps qui « a raison de jouir de son droit d’excès, de débordement et de provocation », dans une époque où la « lucidité est prétexte à la bêtise »18 de ceux qui verraient l’islamophobie partout, continue d’être présenté comme un « écrivain progressiste qui a connu le terrorisme islamiste en Algérie » ?

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui calomnient Kamel Daoud et le traitent de « harki » et de « collabo », le situer au sein de la formation politique dans laquelle il évolue présentement, celle qui prétend défendre la démocratie, l’émancipation sociale et citoyenne avec les outils idéologiques des droites dures et extrêmes, est salutaire pour en finir avec les récits légendaires des faux « démocrates » et « progressistes » du monde arabe et musulman.

Faris Lounis, journaliste

Source

Orient XXI, le 4 septembre 2024 :

https://orientxxi.info/magazine/la-fascination-de-kamel-daoud-pour-l-extreme-droite,7574

Notes

1Kamel Daoud, « Cœurs à prendre pour la présidentielle 2027 », Le Point, 24 mai 2024.

2Kamel Daoud, « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon », Le Point, 20 novembre 2023.

3Kamel Daoud, « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis », Le Point, 14 juin 2024.

4Kamel Daoud, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché », Le Point, 8 avril 2024. Sauf mention contraire, les citations suivantes sont issues de cet article.

5Malika Sorel-Sutter, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, Fayard, 2015.

6Clément Guillou, Corentin Lesueur et Alexandre Pedro, « Les vies rêvées de Malika Sorel-Sutter, la dauphine identitaire de Jordan Bardella », Le Monde, 5 avril 2024.

7Propos cités dans « Élections européennes : qui est Malika Sorel-Sutter, numéro 2 sur la liste du RN ? », Libération , 24 mars 2023.

8Augustin Trapenard, La Grande librairie, France 5, 15 mai 2024

9Référence aux violences à l’encontre des femmes, qui ont eu lieu à Cologne en Allemagne dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2016 et dont les immigrés et les réfugiés ont été accusés. Kamel Daoud s’est emparé de l’affaire dans respectivement « ‘‘Colognisation’’ du monde », Le Quotidien d’Oran, 18 janvier 2016 et « Cologne, lieu de fantasmes », Le Monde, 29 janvier 2016, modifié le 11 février 2016.

10Kamel Daoud, « Ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine », Le Quotidien d’Oran, 12 juillet 2014

11Kamel Daoud, « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ », Le Point, 13 octobre 2023

12Kamel Daoud, « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza », Le Point,17 mai 2024.

13Jean-Fabien Spitz, La République, quelles valeurs ?, Gallimard, 2022

14Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2017, Champ Vallon, 2019.

15Kamel Daoud, Ô Pharaon, Dar El Gharb, 2005

16Dans son billet du 6 mars 2023, « La masculinité toxique des mollahs », Sophia Aram croyait faire rire les auditeurs de France Inter en assimilant, avec « art », prépuce et islam, trouvant absolument légitime et acceptable, au nom la culture arabe et islamique dont elle se réclame, le fait de s’attaquer à « l’Ayatollah Khamenei avec sa mine de peine à jouir, son prépuce en guise de turban, ses petits yeux en trou de pine et sa barbe en poils de couilles ». Cette année, elle n’a pas hésité une seule seconde, par ses saillies dans la presse, les médias et les réseaux sociaux, de s’ériger en docteur ès indignation contre son confrère Guillaume Meurice et sa blague (réitérée) quelque peu similaire à la sienne à propos du premier ministre génocidaire israélien : « Netanyahou ? Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi mais sans prépuce ». Évidemment, Kamel Daoud, fidèle au panurgisme médiatique ambiant, lui a apporté son soutien dans son texte : « Si on veut défendre l’humour, il faut défendre Sophia Aram » (Le Point, 11 mai 2024).

17Michel Houellebecq, entretien avec Michel Onfray « Dieu vous entende, Michel », Front populaire, 29 novembre 2022

18Kamel Daoud, « La mosquée contre l’écrivain, le plus mauvais des castings », Le Point, 5 janvier 2023.

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La frontière, séparation ou espérance ?

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Barrière
Barrière. Image par Alberto Barco Figari de Pixabay

On dit « traverser la frontière algérienne », « faire reculer les frontières de la science » ou « ma patience a des limites ». Les mots ont la plupart du temps des acceptions différentes, c’est-à-dire plusieurs sens en fonction des situations dans lesquelles on les exprime.

Comme toujours dans ce cas, il y a une traduction qui serait positive et une autre qui serait négative.

Pour la notion de frontière, son sens s’exprime par deux définitions différentes, le territorial ou le symbolique, comme ceux qui ont ouvert cette chronique d’aujourd’hui. Ces deux états intégrant eux-mêmes deux caractères que sont l’optimisme et le pessimisme. L’humanité est ainsi sans cesse en recherche de l’équilibre à toujours trouver entre le bien d’une frontière et ses risques.

Dans son sens usuel la frontière est une limite territoriale. Cette première approche suscite immédiatement une position tranchée. La frontière est une fin, une séparation ou une rupture. On voit bien le caractère contradictoire avec l’universalisme nait récemment dans l’histoire humaine et la liberté qui en découle, celle de circuler et d’échanger.

Les territoires peuvent s’entendre par une délimitation géographique sans lien direct avec les états-nations tels que reconnus de nos jours par les conventions internationales. C’est le cas des séparations par des chaînes montagneuses, des cours d’eau, des mers et océans ainsi que des régions désertiques ou glacées.

Ces frontières géographiques ont eu paradoxalement dans l’histoire humaine des aspects positifs. Dans sa colonisation progressive de la planète, chaque communauté humaine s’installant sur des territoires a favorisé l’émergence de cultures, de langues ainsi que des économies par l’exploitation des ressources locales. Les frontières géographiques ont ainsi participé au développent des diverses civilisations.

Mais en même temps, ces frontières territoriales créent inévitablement des convoitises, des guerres et des annexions ainsi que des contradictions avec l’espoir de l’universalisme et des échanges. La notion territoriale de frontière devient fluctuante et les peuples ne cessent de vouloir la repousser à leur avantage ou de la renforcer, pour des raisons économiques, identitaires ou d’hégémonie.

Les communautés humaines ont souvent matérialisé la frontière par la construction de murs pour se protéger des agressions extérieures. La muraille de Chine, le mur de Berlin ou encore l’obsession du mur de Donald Trump censé repousser les immigrants en sont des exemples.

À l’inverse, on peut également trouver en l’installation des frontières des états-nations un certain équilibre avec les risques qu’on vient d’énoncer. Car les communautés humaines ont pu créer des rapprochements de destin et de projets humains sur des territoires limités qui permettent une gestion plus rationnelle.

Mais aussitôt qu’on vient de lister un aspect encourageant de la limite territoriale voilà qu’un autre nous ramène aux conflits. Les frontières peuvent entrainer des ruptures entre des communautés à l’histoire et cultures identiques qui se retrouvent scindées dans des états différents. Ainsi leurs délimitations ne sont pas exemptes des considérations coloniales ou guerrières.

Venons-en maintenant au second concept de la frontière, l’illustration symbolique. La première frontière qui fait face à l’humanité est l’inévitable temps limité de l’existence. Cependant, ce rempart inexorable entre la vie et la mort peut être pris dans un sens optimiste de l’espoir.

Les Grecs anciens considéraient philosophiquement toute frontière, non pas comme une fin mais comme un commencement. La religion est certainement dans la vision de l’espérance puisque la mort ne signifie que la disparition du corps qui libère l’âme vers une éternité. Dans une vision à peu près équivalente, le bouddhisme fait de la mort une promesse d’un nouveau début par la réincarnation.

Ainsi la notion de frontière de la vie lui donne un sens et un espoir. Elle n’est là que pour une préparation à l’au-delà et du mérite à y accéder, dans une félicité ou une condamnation éternelles.

Il y a d’autres frontières symboliques qui, elles également, peuvent induire une limite contraignante ou un grand espoir. C’est le cas  de l’expression « la ligne rouge » qui a un sens belliqueux. Ou les « frontières de la connaissance et de la science » qui a un sens d’entrainement qui a toujours suscité le combat de l’humanité à vouloir les franchir et les repousser. La frontière devient alors la stimulation de l’humanité à toujours aller dans un au-delà pour sa survie et son développement.

Enfin, la science nous a appris assez récemment dans l’histoire que le carburant chimique du soleil s’épuisera inéluctablement et la disparition de la terre en sera une conséquence fatale. C’est donc une ultime frontière qui fera face à l’humanité, entraînant la nécessité vitale de colonisation d’une autre planète.

En conclusion, c’est à l’homme à rechercher le bon côté de la notion de frontière. L’esprit humain a lui aussi les deux faces, la sombre et l’éclairée. Il doit continuellement faire le choix entre les deux côtés de la frontière, soit rester prisonnier de la plus détestable ou la surpasser pour accéder à l’autre.

Sid Lakhdar Boumediene

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Pub : six télévisions privées sanctionnées par l’Anira

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Anira
Legendarme des médias audiovisuels, Anira, a sévi

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira) a décidé de sanctionner six chaînes de télévision privées pour excès de publicité sur leurs antennes.

Le ramadhan est toujours un mois de consommation. Et en la matière les chaînes de télévision s’en gavent avec des spots publicitaires à rallonge. Le gendarme des médias audiovisuels vient de sanctionner six chaînes de télévision pour non conformité du volume horaire des spots publicitaires diffusés aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle, a indiqué jeudi un communiqué de l’Autorité.

« Après avoir examiné le contenu diffusé sur les chaînes de télévision, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a constaté la non conformité du volume horaire des messages et spots publicitaires aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle. Après avoir écouté les représentants des chaînes de télévision concernées au sujet de ces infractions, l’Autorité a décidé de sanctionner Echourouk TV, El Hayat, El Bilad, Ennahar TV, Samira TV et El Heddaf », lit-on dans le communiqué.

« Les chaînes susmentionnées ont été officiellement mises en demeure, aujourd’hui, à l’effet de se conformer, dans un délai de 72 heures suivant la publication de la décision de l’Autorité, aux dispositions des articles 69 à 74 du décret exécutif 16-222 portant cahier des charges générales fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore », selon la même source.

L’Anira prévient, dans son communiqué, que « si elles ne se conforment pas aux mises en demeure dans les délais impartis, les chaînes concernées se verront infliger des amendes », se réservant le droit d' »ordonner la suspension intégrale ou partielle des programmes faisant l’objet d’infraction, conformément aux articles 76 et 77 de la loi 23-20 relative à l’activité audiovisuelle ».

La manne publicitaire demeurée généralement aux mains de l’Etat est un redoutable moyen de pression que les autorités ne se privent pas d’actionner pour remercier ou sanctionner les médias. Notamment concernant les journaux. A preuve, plusieurs titres connus pour leur professionnalisme, comme La Tribune ont disparu.

Dans le cas présent, ces chaînes de télévision sont plutôt connues pour être de fidèles relais de la communication officielle. Le téléspectateur algérien aura sans doute remarqué l’explosion de publicité en ce mois, plus que d’habitude et les annonceurs, sachant les habitudes des consommateurs algériens ne lésinent pas pour les attirer. On se souvient que l’ancien ministre de la communication, Ammar Belhimer était parti en guerre contre les médias en plein séquence de mouvement de dissidence populaire.

Yacine K.

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

Le président français Emmanuel Macron a perçu 1,07 million d’euros de revenus entre le début de son mandat à l’Elysée et le 31 décembre 2021, selon la déclaration de situation patrimoniale du président, publiée jeudi au Journal officiel.

La majorité des revenus du chef de l’Etat provient des indemnités qu’il touche en tant qu’élu.

Autre source, plus modeste, de revenus: l’ancien ministre de l’Economie a perçu près de 35 000 euros de plus-values mobilières et immobilières (bien qu’il ne déclare posséder aucun bien immobilier) au cours de son mandat.

Le président possède également une assurance vie d’un montant de 113 412 euros, plusieurs comptes courants et de nombreux produits d’épargne (Livret développement durable, Plan épargne logement…).

En ce qui concerne son passif, Emmanuel Macron doit encore rembourser près de 127 000 euros d’un prêt souscrit en 2011 auprès du Crédit mutuel.

La dette a quasiment fondu de moitié depuis sa dernière déclaration de patrimoine (246 000 euros à rembourser en mars 2017).

Le Président est tenu d’adresser au Conseil constitutionnel cette déclaration de situation patrimoniale de fin de mandat « entre six et cinq mois avant l’expiration de son mandat, le 13 mai 2022 », a expliqué jeudi l’Elysée.

« Dans le cadre de l’élection présidentielle 2022, la Haute autorité (pour la transparence de la vie publique, HATVP) publiera d’ici janvier 2022 un avis relatif à la variation de patrimoine du Président de la République au cours de son mandat », a ajouté le Palais.

Dans une déclaration d’intérêts d’octobre 2014, Emmanuel Macron indiquait avoir perçu, comme membre de la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, « 3,3 millions d’euros de revenus avant impôts », de 2009 jusqu’à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Économie en août 2014, selon l’association Anticor.

Auteur
Avec AFP

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

Il y a eu beaucoup d’événements et de retournements de situations le week-end dernier en LaLiga Santander et cela pourrait encore être le cas lors de la 17e journée, avec plusieurs confrontations entre des équipes de haut de tableau et des rencontres cruciales pour le maintien.

Cette journée débutera sur les Iles Baléares, le RC Celta effectuant le déplacement de 1000 kilomètres vers la pelouse du RCD Mallorca vendredi soir. Ces deux équipes sont en milieu de tableau mais doivent l’emporter pour voir plus haut. Mallorca voudra enchaîner après sa victoire de prestige à l’extérieur face à l’Atlético de Madrid, Takefusa Kubo ayant célébré son retour de blessure avec un but décisif.

Le RCD Espanyol accueillera ensuite le dernier Levante UD, lors du premier match prévu samedi. Ce sera un déplacement compliqué pour Levante, les Pericos ayant le quatrième meilleur bilan de l’élite espagnole à domicile. Le RCDE Stadium est en effet devenu une forteresse.

LaLiga Santander nous emmènera ensuite à Mendizorrotza pour D. Alavés vs Getafe CF, un défi entre deux candidats à la relégation. De la pluie continue étant prévue, cela devrait être une immense bataille au Pays Basque.

Samedi soir, un derby de la communauté de Valence sera au programme : Valencia CF contre Elche CF à Mestalla. Elche vient de remporter son premier match sous la coupe du nouvel entraîneur Francisco et sera donc en confiance mais Los Che sont invaincus depuis six matches avec 3 victoires et 3 nuls.

Athletic Club vs Sevilla FC sera le grand choc du samedi soir. Ces deux équipes se sont rencontrées 154 fois en championnat. Le bilan de leurs confrontations est très équilibré avec 63 victoires pour Sevilla, 61 pour l’Athletic et 30 nuls.

Dimanche offrira également quelques belles affiches, avec Villarreal CF vs Rayo Vallecano pour débuter. Un duel entre les entraîneurs basques Unai Emery et Andoni Iraola. Ces deux formations sont plaisantes à voir jouer, leurs matches étant souvent très animés. Le Rayo a mieux débuté cette saison 2021/22, le promu étant actuellement sixième au classement.

Foo

Le FC Barcelona est juste derrière le Rayo mais les Catalans veulent se qualifier pour la prochaine Ligue des champions et vont donc devoir enchaîner les victoires. Ce ne sera pas simple sur la pelouse du CA Osasuna, les supporters locaux sachant créer une ambiance hostile à El Sadar. Mais Xavi souhaitera que son équipe réussisse ce test difficile.

Ensuite le troisième, le Real Betis, affrontera le cinquième, la Real Sociedad. Uniquement un point sépare ces deux équipes au classement. Cette confrontation pourrait être très enlevée, ces deux équipes proposant généralement un football très offensif et agréable à regarder.

Dimanche soir, ce sera la grande affiche du week-end : le derby de Madrid entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid à 21h à Santiago Bernabéu. Ces deux équipes viennent de l’emporter en Ligue des champions et désormais la formation de Diego Simeone va tenter de revenir sur celle de Carlo Ancelotti. La dernière fois que ces deux entraîneurs se sont affrontés en LaLiga Santander, l’Atléti avait gagné 4-0. Mais c’était il y a bien longtemps, si longtemps que le match s’était disputé dans le vieux stade Vicente Calderón. Depuis, l’Atléti n’a remporté qu’un derby sur douze organisés.

Le dernier match de cette 17e journée sera également important. Cádiz CF et Granada CF sont englués dans la lutte pour le maintien et ce derby d’Andalousie sera donc autant crucial pour le classement que la fierté locale. Cela devrait être un beau match à regarder lundi soir.

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

Nous publions cette déclaration sur les violations des liberté à l’occasion de la journée mondiale des droits humains. en Algérie. Des responsables de partis, des avocats, des activistes, des universitaires, des citoyens et des journalistes interpellent les autorités sur la répression qui sévit dans le pays.

Cette année encore, nous célébrons la journée mondiale des droits humains coïncidant avec le 73e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de L’ONU acceptée par l’Algérie au lendemain de son indépendance, dans un climat de répression et de restrictions des droits fondamentaux des Algériennes et des Algériens.

Encore une fois, ce 10 décembre marque une année sombre pour les Droits de l’Homme en Algérie. Après des mois d’une mobilisation populaire pacifique, d’un Hirak qui a suscité un grand espoir pour établir un Etat de droit démocratique garantissant les droits de l’Homme, l’action des autorités se caractérise par une volonté affichée d’étouffer tous les espaces civiques autonomes et de criminaliser l’action politique des voix critiques.

Tandis que l’ensemble de la société est confronté à une crise sociale , économique et sanitaire aigue, plus de 500 personne ont été mis en détention et plus de 7000 mille personnes été interpellés dans la seule année de 2021 juste pour le fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux d’opinion, d’expression . et de manifestations pacifiques Pourtant garantis par la loi, Le nombre de personnes qui sont en poursuites judiciaires dépasse les 2500 .

Des libertés fondamentales bafouées

Alors même que depuis la révision de la Constitution en novembre 2020, la liberté de manifestation pacifique est censée être garantie et s’exercer sur simple déclaration. Non seulement la loi applicable en la matière qui instaure un régime d’autorisation n’a pas été révisée pour la mettre en conformité avec la Constitution, mais l’interdiction de fait de toute manifestation publique continue d’être appliquée. Toute tentative d’exercer la liberté de manifestation pacifique mène aujourd’hui sûrement à des poursuites pénales pour attroupement. De même, la liberté d’association est réduite à sa plus simple expression dans le pays.

Au plan juridique, la loi actuellement en vigueur particulièrement restrictive n’a toujours pas été mise en conformité avec la Constitution révisée. Surtout, la récente dissolution judiciaire de l’association RAJ montre à quel point la liberté d’association est fragile.

Des partis politiques de l’opposition PST et UCP sont menacés de dissolution, des militants politiques sont l’objet d’harcèlement et de détentions arbitraires a l’image des responsables de SOS Bab El Oued et du MDS , ces mesures apparaissent comme un signal fort de dissuasion à destination des organisations gênantes pour le pouvoir. La liberté de la presse est encore plus fragile. L’interdiction constitutionnelle de la privation de liberté pour les délits de presse est contournée dans les faits.

Ce contournement s’ajoute aux divers moyens devenus classiques, comme les contrôles fiscaux et la sélectivité politique de l’accès à la publicité publique, pour instaurer le réflexe de l’autocensure dans la presse. Plus largement, ce sont les libertés d’opinion et d’expression qui sont menacées dans leur substance même par l’extension de la définition du terrorisme et le nouveau dispositif de désignation des personnes et entités terroristes.

L’arbitraire des dispositions pénales relatives au terrorisme

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021, en plus des actes qu’il énumère déjà, est terroriste en vertu de l’article 87 bis du Code pénal. Désormais, revendiquer un changement de régime par des moyens non prévus par la Constitution mais qui ne lui sont pas nécessairement contraires ou ne sont pas violents peut entrer dans la définition du crime de terrorisme.

L’accusation de terrorisme est largement instrumentalisée par les autorités à des fins politiques. Le simple soupçon d’appartenance à une organisation classée terroriste par les autorités selon des critères obscurs suffit pour l’engagement de poursuites pénales. Les arrestations pour terrorisme se multiplient à travers le pays dans le cadre d’opérations qui ressemblent fort à de l’intimidation par leur mise en scène, notamment dans plusieurs villages de Kabylie. Quant au décret exécutif n° 21-384 du 7 octobre 2021 qui fixe les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent, il est tout simplement liberticide et ouvre la voie à l’arbitraire.

En effet, il permet l’inscription sur la liste terroriste – qui est publique – de personnes qui n’ont pas été condamnées judiciairement au mépris flagrant de la présomption d’innocence et du droit à l’honneur tous deux censés être protégés par la Constitution. Ce dispositif est d’autant plus attentatoire aux droits les plus fondamentaux que les personnes inscrites sur cette liste peuvent être privés de leurs biens et de toute activité et, par conséquent, de tout moyen de subsistance. Il s’agit là d’une technique de mise à mort sociale particulièrement dissuasive et d’autant plus dangereuse que la définition du terrorisme est extrêmement large.

73 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 59 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, les libertés les plus élémentaires consacrées par la Déclaration sont vidées de leur substance par la législation et les pratiques.

A cette occasion,

Nous signataires , défenseurs des droits humains et organisations, interpellons le pouvoir au respect de ses engagements internationaux contenus dans les traités et conventions internationales des droits humains ratifiées.

Nous appelons le pouvoir a l’arrêt de la répression et la levée de toutes les restrictions à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux.

Nous réitérons notre demande pressante pour la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion , des journalistes, défenseurs des droits humains et avocats.

Fait a Alger le 08 décembre 2021

Les signataires :

Associations signataires

ACDA

Appel Egalité

Alternativ Media

Centre Justitia pour la protection légale des droits humains en Algérie

CGATA

Collectif Debout l’Algérie

Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Collectif Groupe Algérie droit devant (CGADD)

Comité de soutien pour les droits humains en Algérie (Montréal)

Femmes plurielles

Ibtykar

LADDH

PUNA

Riposte internationale

SHOAA for Human Rights

SNAPAP

Personnes:

Abdelaziz Ould Ali, universitaire

Abdelhak Mechibeche, juriste

Abdelkrim Boudra, militant associatif

Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains

Abdelouhab Fersaoui, militant associatif

Abdennour Abbas, professeur d’Université, chercheur en bio-nanotechnologie (Minnesota)

Abdou Bendjoudi, consultant

Adel Abderezak, universitaire

Afif Bouattou, militant pour les droits humains

Ahmed Benberkane, universitaire, Nacera, Brahimi Ali juriste et militant politique, Douici Noureddine journaliste,

Ahmed Dahmani, économiste

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la commission du droit international de l’ONU, membre de l’institut de droit international

Ahmed Manseri, militant LADDH (Tiaret)

Aïssa Kadri, sociologue

Aïssa Moussi, journaliste

Aïssa Rahmoune, avocat, LADDH

Akram Belkaïd, journaliste

Aldja Seghir, enseignante universitaire et militante

Ali Aït Djoudi, Riposte internationale

Ali Bensaad, géographe

Ali Laskri, militant politique FFS

Alima Boumediène, avocate

Amar Mohand Amer, historien

Amin Khan, écrivain

Arab Azzi, militant politique,

Arezki Aït Larbi, journaliste

Arezki Challal, militant

Arezki Krim, militant

Azize Ghadi, avocat, membre de la LADDH

Belkacem Benzenine, chercheur

Ben Mohamed, poète

Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat SATEF

Boudjema Ghechir, avocat et ancien président de la LADH

Boukhalfa Ben Mamar, défenseur des droits de l’Homme

Bouzid Senane, responsable associatif France

Chafia Outerbah, militante de l’immigration

Chouicha Kaddour, syndicaliste, LADDH

Djafar Naït Amar, militant

Djaffar Lakhdari, consultant et militant associatif

Djamel-Eddine Benchenouf, journaliste

Djamel-Eddine Khan, militant LADDH

Djeloul Djoudi, dirigeant du PT

Essaïd Aknine, militant humaniste

Faïza Berber, présidente du Collectif debout l’Algérie

Farid Aïssani, ancien secrétaire national du FFS à l’Emigration

Fatima Benlarbi, journaliste

Fouad Ouicher, militant associatif

Hacene Hirèche, universitaire, consultant

Hakim Taïbi, journaliste

Hamid Arab, directeur du site d’information Le Matin d’Algerie

Hamid Challal Hamid, militant des droits de l’Homme

Hasni Abidi, chercheur,

Hicham Khiat, militant politique

Hmimi Bouider, militant du FFS et du HIRAK

Hocine Boumedjane, CDDH Bejaïa

Hocine Mezouar, retraité paramédical

Iddir Nadir, journaliste

Ihsane el-Kadi, journaliste

Ilyas Lahouazi , membre du conseil national du RCD immigration

Kamel Aïssat militant politique et syndicaliste

Kamel Ouhn journaliste

Kamel Tarwiht, journaliste

Karim Aïmeur, journaliste

Karim Azzoug, producteur

Karim Bellazoug, militant

Karim Kebir, journaliste

Karim Labchri, dirigeant du PT

Karima Aït Meziane, universitaire

Khaled Tazaghart, militant politique

Kouceïla Amer, consultant

Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences-po Lyon

Lahouari Fellahi, militant et universitaire

Lalia Bedjaoui, militante

Lila Mansouri, militante FFS-France Nord

Louisa Aït Hamadouche, universitaire

Louisa Hanoune, secrétaire du PT

Louiza Hanoune, secrétaire générale du PT

Lyazid Benhami écrivain

Lyes Djebaïli, militant associatif

Lyès Touati, militant associatif

Lynda Abbou, journaliste

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Madjid Hachour, avocat

Madjid Medkhi, journaliste

Mahieddine Ouferhat, militant associatif, ancien président du FFS immigration

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

Malek Sebahi, militant politique et membre LADDH Bejaïa

Malika Bakhti, ingénieure d’études

Malika Baraka, médecin

Malika Benarab-Attou, militante politique, ancienne députée européenne (EELV)

Massensen Cherbi, constitutionaliste

Menad Amrouchi, défenseur des droits de l’homme

Menad Si Ahmed, Riposte Internationale (Autriche)

Metref Arezki, journaliste

Mhenna Abdesselem, universitaire

Mohamed Benaïssa, militant du PUNA

Mohamed Fellag, comédien

Mohamed Hennad, universitaire

Mohammed Bakour, enseignant-chercheur

Mohammed Idir Yacoub, architecte, militant FFS

Mohand Bakir, citoyen

Mohcine Belabbes, président du RCD

Mokrani militant associatif

Mostefa Bouchachi, avocat

Mouloud Boumghar, universitaire

Mourad Yefsah, militant politique

Moussa Ouyougoute, journaliste

Mohamed Iouanoughene journaliste

Nabila Bekhechi, chercheure

Nabila Smaïl, avocate et militante politique

Nacer Djabi, sociologue

Nacer Ouabbou, universitaire (Costa Rica)

Nacéra Hadouche, avocate

Nacima Ourahmoune, chercheure

Naoual Belakhdar, politologue

Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Nora Ouali, ex-députée et membre du SN RCD

Noureddine Benissad, avocat,

Noureddine Melikchi, physicien

Nouri Nesrouche, journaliste

Omar Bouraba, militant associatif

Omar Eddine Bentahar, militant LADDH

Ouaamar Saoudi, du SN à la coordination du RCD

Rabah Moulla, enseignant et militant

Rabah Rezgui, militant LADDH Bejaïa

Rachid Aïssaoui, universitaire

Rachid Aouine, SHOAA for Human Rights

Rachid Malaoui, syndicaliste

Rafika Gherbi, journaliste

Raouf Farah, géographe

Redjala, militante associative

Sadek Chouali, syndicaliste

Sadek Hajou, militant politique

Saïd Boudour, journaliste

Saïd Khelil, militant politiques pour les libertés

Saïd Salhi, LADDH

Salah Abderahmane, avocat

Salah Oudahar, poète, directeur de festival

Salah Taibi, responsable associatif (France)

Salim Mechri, LADDH

Samia Ammour, militante féministe

Samir Larabi, journaliste

Samir Yahiaoui, architecte analyste, militant politique

Sanhadja Akrouf, militante féministe

Sofiane Chouiter, avocat

Tahar Khalfoune, universitaire

Tayeb Kennouche, sociologue

Tewfik Allal, militant associatif de l’émigration

Wezna Cheikh Lounis, syndicaliste et militante démocrate

Yacine Bouzid, avocat

Yasmina-Karima Bennini, journaliste

Yazid Temim Yazid , Riposte Internationale (Beauvais)

Yidir Ounoughene, militant politique

Youcef Ammar-Khoudja, activiste du Hirak

Youcef Kacimi, défenseur des DH, enseignant universitaire

Youcef Rezoug journaliste

Youssef Tazibt, dirigeant du PT

Zahra Harfouche, avocate

Zaki Hannache, défenseur des droits humains

Zineb Ali-Benali, professeure des universités émérite

Zoheïr Aberkane, journaliste

Zohra Bouras journaliste

Zoubida Assoul, avocate et présidente de l’UCP

Zoubir Rouina, syndicaliste

#StandUp4HumanRights

#HumanRightsDay2021

***Pour info cette liste a été arrêté ce matin.

La collecte des signatures se poursuit, une deuxième liste suivra

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Jeux de pouvoir entre Alger et Paris : le bourreau, la victime, le sauveur ?

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L’Algérie devait devenir française par « l’épée, la charrue ou l’esprit ». La France a échoué par « l’épée » ; elle a admirablement réussi par « l’esprit ». Le nationalisme s’est révélé qu’un acte illusoire de souveraineté.

L’indépendance politique n’avait pas suffi à elle seule à briser les liens de dépendance tissés à travers 132 ans de colonisation. Le transfert du pouvoir perpétuait indirectement le système de dépendance économique et culturelle vis-à-vis de la métropole. Il s’agissait pour la France d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. On peut dire qu’elle a réussi admirablement son pari.

En imposant des institutions dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société algérienne, et en refoulant l’islam dans le domaine privé pour en faire une valeur refuge des déshérités, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation.

L’Algérie est belle et naïve ; la France intelligente et fourbe. L’une est jeune et fougueuse, l’autre vieille et sournoise. L’une est européenne, une blonde aux yeux bleus, dévastée mais toujours pleine de charmes ; l’autre est africaine, une brune aux yeux noirs, vierge et chaude.

L’Algérie est cloitrée dans sa chambre, la France est libre dans ses mouvements. L’une est démocrate, elle choisit l’homme avec qui elle désire partager le lit, l’autre est soumise à l’autorité du père qui lui désigne son mari. Dans le premier cas, c’est un choix individuel qui s’impose à la société ; dans l’autre cas c’est le résultat d’une alliance entre deux familles.

Apparemment, deux pays que tout sépare : la race, la religion, la culture. Dans les faits, tous les rapproche : le pétrole, la voiture, le blé. La France est ménopausée, elle a plus d’orgasmes, l’Algérie est féconde, elle fait plus d’enfants.

Entre l’Algérie et la France, il y a une mer (e) qui les sépare. Une mer qui au fil des ans s’est transformée en un cimetière à ciel ouvert. L’Algérie est un bateau qui chavire. 

Elle navigue au gré des vents sans boussole et sans gilets de sauvetage sur une mer agitée à bord d’une embarcation de fortune dans laquelle se trouve de nombreux jeunes à la force de l’âge, serrés comme des sardines, à destination de l’Europe, ce miroir aux alouettes, pour finir soit dans le ventre des poissons soit avec un peu de chance chez mère Theresa implorant la charité chrétienne pour le gîte et la nourriture en attendant leur exploitation sélective par le capital usurier sur une terre qui n’est pas la leur et où ils ne sont pas les bienvenus, fuyant un beau pays arrosé du sang des martyrs béni de dieu, riche à millions et vaste comme quatre fois la France, qui sacrifie l’avenir de ses enfants et de ses petits-enfants pour un verre de whisky, une coupe de champagne, ou un thé à la menthe.

L’Algérie et la France vivent le passé au présent, elles en sont malades, d’une maladie qui semble incurable. Ni l’Algérie, ni la France ne veulent regarder ce passé ensemble. Il s’agit de sortir de la prison du passé et d’engager les relations sur la route de l’avenir.

Un avenir hors de tous réseaux occultes dont les jeunes font les frais. Les algériens au milieu de la méditerranée, les français dans les rangs du terrorisme international produit des oligarchies financières qui avancent masquées dans un monde sans état d’âme où l’argent sale coule à flots’. En fait, il s’agissait pour la France  d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. C’est pourquoi, le rapport entre contestation et répression, domination et émancipation est récurrent en Algérie.

Dans la tourmente qui enfante de nouvelles sociétés ou qui les étouffe dans l’œuf, les situations semblables créent des jugements semblables. L’Algérie est à la France ce que le cheval est pour son cavalier, le cheval se cabre mais ne désarçonne pas son cavalier. Dans les bouleversements qu’a connus la société algérienne colonisée puis décolonisée, on insiste toujours sur les conséquences de la colonisation rarement sur la phase de décolonisation. Entre l’Algérie à la France et l’Algérie de la France, s’intercale la France de l’Algérie. L’Algérie des émigrés, des harkis, des dignitaires, des indignés, des fugitifs, des lobbies…

L’Algérie et la France se regardent sans se voir, se parlent sans s’écouter, se lamentent sans pleurer, se jouent la comédie pour récolter quelque voix. Si la recherche de l’indépendance fût un principe légitime, les pouvoirs mis en place n’ont pas toujours respecté les aspirations populaires qu’elles impliquaient. Ce n’est pas un hasard si tous les dignitaires du régime partent se soigner et envoient leur progéniture poursuivre leurs études en France. Et que des milliers de jeunes algériens, nés après l’indépendance, ne rêvent que de quitter le pays et rejoindre « la mère patrie la France » au péril de leur vie dans des embarcations de fortune en brûlant au passage leurs papiers d’identité pour lesquels leurs parents se sont sacrifiés. A quoi est due cette haine du pays, cette attirance vers l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui ? Tire-t-elle ses racines de la guerre de libération nationale ou des conditions d’accession à l’indépendance ? Tenter une réponse à cette question est une opération bien périlleuse. L’histoire officielle nous apprend que le pouvoir colonial avait atrophié l’initiative privée, empêché le développement autonome, marginalisé les autochtones.

Le pouvoir algérien n’a-t-il pas poursuivi la même politique ? Il va être amené à reproduire les méthodes d’oppression du colonisateur et poursuivre la trajectoire  économique et sociale tracée (Plan de Constantine avec pour objectif la concentration des populations sur la bande côtière pour mieux les contrôler).

Ce schéma d’aménagement du territoire d’inspiration coloniale mis en œuvre au lendemain de l’indépendance a eu pour conséquences la concentration des populations dans les villes conduisant au bétonnage des terres agricoles fertiles  du pays sur le littoral et la pollution des côtes de la méditerranée. A contrario, les hauts plateaux seront abandonnés dans un état de sous-développement plus adaptés à recevoir des industries de transformation avec une répartition spatiale équilibrée de la population par la création de villes nouvelles.

Cette gestion autocratique, anarchique et irresponsable de la société et des ressources du pays n’est nous semble-t-il pas étrangère à l’influence et l’attraction de la France sur/par les « élites cooptées » du pays, aujourd’hui vieillissantes pour la plupart, maintenue en activité malgré leur âge avancée et finissent presque tous dans un lit parisien.

Elle s’insère parfaitement dans la stratégie de décolonisation du général De Gaulle, engagée dès 1958 à son retour au pouvoir et parachevée en 1962 par la signature des accords d’Evian dont la partie la plus secrète a été semble-t-il largement exécutée.

Elle a permis à la France d’accéder à la pleine reconnaissance internationale en tant que grande nation (indépendance énergétique), à l’unité nationale retrouvée (menace guerre civile évitée par le Général de Gaulle) et au rang de puissance nucléaire (premiers essais concluants au Sahara) et a miné l’Algérie post coloniale par la dépendance économique (viticulture, hydrocarbures, importations), par la division culturelle (langue, religion, ethnie). En imposant un schéma institutionnel dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société indigène, et un modèle économique, étranger aux réalités locales, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation politique et du développement économique. Cent trente ans d’occupation coloniale ont produit un « peuple vaillant » affrontant, les mains nues avec la foi en un dieu unique, les forces de l’OTAN. Un peuple fier qui ne quémandait pas sa nourriture au colon qui l’exploitait. « Il faut faire suer le burnous », rappelez-vous.

Il mangeait son propre pain à la sueur de son front. Un pain fait maison à partir des produits du terroir. Il buvait du lait de chèvre et se soignait avec des herbes. Il ne connaissait ni diabète, ni tension artérielle, ni maladies cardiaques.

Soixante ans de pseudo-souveraineté l’ont réduit en un « peuple nourrisson », ne parlant aucune langue, qui court derrière le sachet de lait importé. Le pétrole est pour le peuple algérien ce que le lait est pour le nourrisson.

Le lait maternel couvre les besoins du  nourrisson de la naissance à l’âge de six mois. Le geste d’allaiter renforce le lien entre la maman et le bébé.

Le pétrole est plus vital que le lait maternel, il satisfait l’ensemble des besoins de l’algérien du berceau jusqu’à la tombe, du biberon jusqu’au linceul, du pain quotidien jusqu’aux voitures de luxe. Les revenus pétroliers et gaziers donnent l’illusion aux algériens d’une mère nourricière éternelle les condamnant à la dépendance et à l’infantilisme. Comment faire pour sortir de ce triangle dramatique du bourreau, de la victime, du sauveur ?

Il suffirait, nous disent les psychanalystes, si on devait les croire, de cesser de jouer au « miroir ». Si votre interlocuteur joue le rôle de la victime, faîtes la victime ; s’il joue le rôle de bourreau, faîtes le bourreau ; s’il joue celui de sauveur, faîtes le sauveur. Car il est ce que vous êtes c’est-à-dire  son « miroir ». Faut-il briser le miroir ?

Dr A. Boumezrag
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France : Christian Estrosi et Delphine Ernotte en garde à vue

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Christian Estrosi et Laura Tenoudji
Christian Estrosi et Laura Tenoudji placés en garde à vue.

Christian Estrosi, puissant maire de Nice et Delphine Ernotte, présidente de France Télévision ainsi que la compagne du maire Laura Tenoudji sont placés en garde à vue dans une enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêt.

Les époux Estrosi dans le viseur

Une enquête judiciaire a été ouverte en août 2024 par le parquet de Marseille pour des soupçons de détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et faux en écriture publique, selon les révélations de Mediapart. Au cœur de cette affaire : l’organisation de l’Eurovision Junior, diffusé sur France 2 le 26 novembre 2023, et la participation de Laura Tenoudji, épouse du maire de Nice Christian Estrosi, à la cérémonie d’ouverture.

Le choix de confier un rôle de coanimation à Laura Tenoudji, journaliste et ancienne chroniqueuse à Télématin, suscite la controverse. La ville de Nice, dirigée par son mari, avait en effet apporté un soutien financier conséquent à l’événement, estimé à 605 000 euros. C’est un fonctionnaire territorial qui aurait signalé ces faits à la justice, selon Mediapart.

Une autre affaire en parallèle : le « Nice Climate Summit »

Cette enquête s’ajoute à une autre procédure, initiée après un signalement d’élus écologistes niçois. Elle concerne le Nice Climate Summit, un colloque sur l’environnement coorganisé par les collectivités locales et le média économique La Tribune, auquel Laura Tenoudji devait également participer. Là encore, les fonds publics sont au cœur des interrogations. Bien qu’elle ait été annoncée comme intervenante bénévole sur deux tables rondes, la polémique avait conduit Laura Tenoudji à renoncer à sa participation.

Plusieurs personnalités entendues

Ce lundi, une dizaine de personnes ont été convoquées dans le cadre de ces enquêtes, initialement ouvertes à Nice avant d’être transférées à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille. Parmi elles figurait Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune et directeur général de CMA Média.

Interrogé par l’AFP, le parquet de Marseille a déclaré ne pas souhaiter s’exprimer à ce stade de la procédure.

De son côté, France Télévisions a confirmé la convocation de sa présidente Delphine Ernotte-Cunci, ainsi que de plusieurs salariés du groupe et d’une filiale. Le groupe audiovisuel public a assuré qu’il collaborerait pleinement à l’enquête et réservait ses déclarations aux autorités judiciaires.

Les époux Estrosi contestent toute irrégularité

Selon Mediapart, les investigations viseraient directement Christian Estrosi et son épouse, qui contestent toute infraction. Les développements à venir devront déterminer si des irrégularités ont bien été commises dans la gestion des fonds publics et l’attribution de prestations dans le cadre de ces événements.

La rédaction avec AFP

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Jean-Claude Michot : le romancier des existences oubliées

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Jean-Claude Michot
Jean-Claude Michot

Jean-Claude Michot, né à Lyon, est un romancier au parcours atypique : après vingt années passées au volant de son taxi dans la ville des rives du Rhône et de la Saône, il se consacre à l’écriture à partir de l’âge de 60 ans, donnant naissance à une œuvre dense et diversifiée. Son expérience de chauffeur, constituée d’innombrables histoires croisées, s’impose aujourd’hui comme une source d’inspiration fondamentale, sans jamais être l’unique matrice de son style.

Les premières œuvres de Michot telles que 1927. Marthe, institutrice et fille-mère (2017), puis Jean le taxi marquent le début d’une écriture puissante, intime, souvent autobiographique. Ces textes rendent hommage à ses racines familiales – la figure de sa grand-mère et la souffrance de son père abandonné – et témoignent d’une écriture comme cri du cœur bien plus qu’exercice de style.

Installé désormais en Dordogne, dans le Périgord, Michot continue d’explorer la mémoire intime, l’identité provinciale et les tensions familiales, comme dans Les vignes de la veuve (2018), ancré dans le monde viticole, ou encore Périgord, 1930. Il était scieur de long (2022), où il s’attache à restituer la dure réalité ouvrière au début du siècle.

Ces dernières années, Jean-Claude Michot s’est affirmé comme un romancier prolifique, renouvelant constamment ses registres tout en approfondissant ses thèmes de prédilection. Il déploie notamment une série d’ouvrages à la croisée du roman noir, du récit de mémoire et du roman psychologique, avec une prédilection pour les vies cabossées, les secrets enfouis et les milieux modestes.

Avec Nom de code : C.19, Michot entre dans le territoire du roman contemporain à tonalité dystopique ou politique : à travers ce titre énigmatique, il interroge les effets d’une crise mondiale sur les destins individuels, dans un récit à la fois ancré dans le réel et empreint de suspense. L’écriture y est tendue, parfois nerveuse, marquée par un regard inquiet mais lucide sur notre époque.

Autour du personnage d’Albert, il développe un cycle romanesque original avec Les trois vies d’Albert, suivi de La quatrième vie d’Albert. Cette série suit un personnage en quête de réinvention, traversant différentes existences — sociale, intime, spirituelle — dans une tentative obstinée d’échapper à l’assignation. Jean-Claude Michot y mêle humour discret, tendresse pour l’errance humaine et critique sociale, dans une narration libre, parfois fragmentée, toujours habitée.

Enfin, L’affaire Aigle (2023) s’impose comme l’un de ses polars les plus sombres et ambitieux. Plongé dans une atmosphère dense et nocturne, le roman met en scène une série de meurtres énigmatiques dans un Lyon traversé par les ombres du passé et les failles de ses habitants. Michot y combine une intrigue efficace à une dimension plus symbolique, presque métaphysique, où l’aigle devient figure de menace et de puissance ambiguë.

Le dernier roman de Jean-Claude Michot est Une sombre histoire de famille (sorti le 7 juin 2024). Ce roman noir, empreint de suspense psychologique, explore les non-dits familiaux, les blessures transgénérationnelles et les secrets qui pèsent lourd sur plusieurs générations. Avec une écriture tendue et immersive, Michot interroge le poids du passé, l’héritage invisible et les tourments que l’on ne choisit pas toujours de vivre.

Dans Une sombre histoire de famille (2024), son dernier roman, publié en autoédition, il explore les non-dits et les blessures transgénérationnelles à travers un récit tendu et troublant, où le passé familial agit comme une bombe à retardement. Loin d’un simple drame domestique, le roman interroge ce que l’on hérite malgré soi, et ce que l’on choisit de taire.

Par ces ouvrages récents, Jean-Claude Michot affirme une écriture en mouvement, capable de jouer avec les codes du genre tout en conservant une voix très personnelle. Il poursuit, avec une énergie renouvelée, son exploration des vies discrètes, des douleurs silencieuses et des espoirs fragiles, dans une langue accessible, directe, mais toujours habitée.

La plume de Michot mêle la spontanéité du récit oral, l’efficacité du dialogue, la tension narrative du polar et la profondeur d’une chronique sociale. Son approche ne se réclame pas d’un style unique, mais d’une sincérité sans fard : il raconte la vie comme elle est, brute, complexe, faite de rencontres banales et de drames imprévus.

Son impact se mesure dans sa capacité à toucher un large public : ses romans suscitent l’émotion autant que l’adhésion, valorisés par la presse locale et les lecteurs en quête d’authenticité. En s’immergeant dans des univers parfois populaires, parfois intimes, Michot réenchante les figures oubliées – taxi, scieur, institutrice, artisan – et fait de leur existence ordinaire un matériau universel.

Aujourd’hui, à la retraite, il poursuit son œuvre d’écrivain prolifique, émaillant la scène littéraire d’œuvres variées et engagées. Son apport réside dans cette voix singulière : celle d’un homme ayant vécu, écouté, observé, et qui, désormais, transpose la vie en mots avec la justesse et la simplicité d’un conteur. Un nouveau livre est déjà attendu : Max en Russie, qui promet d’élargir encore un peu plus l’horizon de son imaginaire.

Brahim Saci

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Affaire de la condamnation de Christophe Gleizes : le collectif de défense de Cherif Mellal précise

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Cherif Mellal

Le collectif de défense de Cherif Mellal, ancien président de la JSK arbitrairement embastillé, apporte un démenti quant à des déclarations malintentionnées concernant des contacts entre Mellal et le journaliste français Christophe Gleizes avant leur emprisonnement.

Dans le sillage des récentes publications évoquant la condamnation du journaliste Christophe Gleizes, certaines personnes d’ évidence malintentionnées ont, de manière totalement déraisonnable, cité le nom de M. Chérif Mellal , notre mandant ,comme étant le dirigeant du club de la JS Kabylie rencontré par ce dernier.

Nous tenons à rappeler fermement que notre mandant, Chérif Mellal n’ a exercé les fonctions de président de la JSK que durant la période s’ échelonnant entre 2018 et 2021.

De plus notre mandant n’ a jamais rencontré le journaliste Christophe Gleizes.

A cet égard , il est important de souligner que l’article de Reporters sans frontières (RSF), ainsi que celui de So Foot, évoquent des contacts effectués avec un responsable d’un club sportif durant la période allant de 2015 à 2017, soit bien avant que notre mandant n’ assure la présidence du club de la JSK.

Par ailleurs M. Chérif Mellal n’est nullement cité par les articles précités ayant fait l’objet d’une extrapolation purement malveillante.

D’ un autre côté, notre mandant, Chérif Mellal a été la cible d’une campagne haineuse et diffamatoire, visant à le présenter à tort comme étant un « séparatiste».

Ceci s’ est traduit par l’enclenchement de poursuites judiciaires à son encontre, sans fondement aucun.

D’ ailleurs nous tenons à rappeler que la chambre d’accusation prés la cour d’Alger a fait bénéficier notre mandant d’ une décision portant non lieu définitif du chef d’ accusation relevant des dispositions de l’article 87 bis du code pénal et que, de plus, son procés pour de prétendus faits d’ atteinte à l’ intégrité du territoire national a été couronné par la relaxe pure et simple de notre mandant confortant ainsi son innocence de l’ intégralité des faits qui lui étaient imputés.

Nous, collectif de défense de Chérif Mellal appelons donc l’ensemble des médias, des commentateurs et du public à faire preuve de discernement et du sens de la responsabilité et à s’abstenir de toute diffusion ou reprise d’informations erronées susceptibles de nuire à la réputation et à l’honneur de notre mandant.

Dans le cas contraire nous nous réservons le droit d’engager toute action judiciaire utile à l’effet de protéger les droits, l’honneur et les intérêts de M. Chérif Mellal, notre mandant.

Alger, le 30/06/2025

Le collectif d’avocats de M. Chérif Mellal.

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 « Après l’économie du cabas et les élections cabas, le pouvoir sombre dans le ridicule », dénonce Soufiane Djilali

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Soufiane Djilali
Soufiane Djilali

À la veille d’un basculement économique redouté, alors que les institutions peinent à se remettre en place après les dernières élections, la scène politique algérienne voit émerger des critiques de plus en plus virulentes. Il y a de quoi ! La dernière mesure sur l’économie de cabas peut prêter à sourire n’était la gravité de l’incurie sans fond qui ronge le régime de Tebboune.

Parmi les voix les plus incisives, celle de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, se démarque par un ton frontal et une ironie assumée. “Économie caba, élections caba, institutions caba”, lâche-t-il dans une formule lapidaire, devenue virale. Une manière directe et populaire de dire que tout est à l’arrêt — et que le pouvoir s’enfonce dans le ridicule.

Dans une récente déclaration relayée sur les réseaux sociaux, le président de Jil Jadid, qui se faisait recevoir il y a quelques mois encore au Palais d’El Mouradia, ne mâche plus ses mots : « Après les élections cabas, l’économie cabas, viendra le tour des institutions cabas, le dinar ne tardera pas à s’effondrer. Nous sommes à Silly-Land aujourd’hui ! » (le pays du ridicule).

L’ironie, bien que stylisée, est cinglante. Elle témoigne d’un désenchantement profond et d’une perte manifeste de confiance envers la gouvernance actuelle, en particulier envers le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

Une rupture consommée

Cette sortie publique marque une inflexion majeure dans la posture de Djilali. Longtemps considéré comme un opposant modéré, jouant parfois le rôle de passerelle entre la société civile et les cercles du pouvoir, l’homme politique semble avoir définitivement rompu avec la ligne du dialogue constructif qu’il avait prônée au lendemain du Hirak. Son acceptation d’échanges avec le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait suscité, à l’époque, autant d’espoirs que de critiques, certains le soupçonnant d’ambitions intégrationnistes.

Aujourd’hui, la donne a changé. Le ton est sec, les formules sont acérées, et les accusations — à peine voilées — visent directement la gestion économique du pays. En évoquant l’effondrement imminent du dinar algérien, Djilali ne se contente pas de lancer une alerte ; il installe un procès en incompétence. Pour lui, le pouvoir semble être arrivé à bout de souffle, incapable d’endiguer la crise financière latente ni de bâtir des institutions solides après un scrutin jugé peu mobilisateur.

Une critique du système, pas seulement du chef de l’Etat

Le discours de Soufiane Djilali dépasse la simple dénonciation des choix présidentiels. Il remet en cause l’architecture même du système politique, qu’il décrit comme figé, inefficace, et déconnecté des attentes populaires. Cette mutation dans sa rhétorique témoigne de la réactivation d’un clivage plus profond entre une classe politique officielle en quête de légitimité et des pans entiers de la société qui peinent à se reconnaître dans les mécanismes institutionnels actuels.

La métaphore de « Silly-Land » (le pays du ridicule), que l’on pourrait facilement appréhender comme une simple moquerie, prend en réalité un sens politique précis : elle désigne un État où l’absurde le dispute à l’incohérence, où les décisions ne sont plus lues à travers le prisme de l’intérêt général mais comme les signes d’un pouvoir déconnecté, en roue libre.

Une stratégie de rupture risquée

Le virage pris par Soufiane Djilali vers une opposition plus radicale soulève une question centrale : peut-il incarner une voix crédible de contestation après avoir longtemps cultivé une posture de dialogue avec le pouvoir, voire une certaine proximité avec les cercles de l’exécutif et du président Tebboune ? Ce repositionnement, marqué par un ton plus offensif et une dénonciation sans détour de la gestion politique et économique actuelle, n’est pas sans risque. Il repose sur le pari d’un réveil de l’opinion publique, malgré la démobilisation post-Hirak et la défiance vis-à-vis de la scène politique. 

Reste à voir s’il parviendra à lever les doutes sur la sincérité de sa rupture et à mobiliser l’opinion et fédérer autour de lui d’autres forces politiques, ou s’il se condamnera à prêcher seul dans un désert où dominent l’attente, la prudence et le désengagement.

Une chose est sûre : en décidant de parler « vrai » et fort, Soufiane Djilali se repositionne comme un opposant sans ambages. À la croisée de l’indignation citoyenne et de l’analyse politique, il tente de réinvestir le terrain d’un débat public qui, depuis des mois, tourne à vide.

Samia Naït Iqbal

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Symphonie jazz et fièvre de la Nouvelle-Orléans pour ouvrir le Marseille Jazz des cinq continents

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Jazz Nouvelle Orléans
Crédit photo © Paul Bourdrel

Le festival Marseille Jazz des cinq continents, qui fête sa 25e édition du 1er au 13 juillet 2025, démarre en beauté avec une soirée d’ouverture mémorable au Centre de la Vieille Charité, mardi 1er juillet à 20h.

Deux univers, deux formations emblématiques, une seule scène pour un double concert aux accents symphoniques et populaires : Poetic Ways rencontre l’Orchestre Divertimento de Zahia Ziouani, suivi d’un saut endiablé dans les rues du vieux jazz avec Marie Carnage.

Poetic Ways x Divertimento : le souffle symphonique d’un jazz en dialogue

Le premier temps fort de la soirée réunit les Poetic Ways, projet initié en novembre 2021 à l’occasion des 200 ans du Conservatoire Pierre Barbizet, lors d’un concert improvisé diffusé sur France Musique. Autour de Raphaël Imbert (saxophone, clarinette basse), on retrouve Pierre Fénichel (contrebasse), Pierre-François Blanchard (piano), Célia Kameni (voix), Pierre-François Dufour (batterie) et, en invitée spéciale, Anne Paceo.

À leurs côtés, l’Orchestre symphonique Divertimento, fondé en 1998 et dirigé par Zahia Ziouani, cheffe d’orchestre franco-algérienne formée auprès du Maestro Sergiu Celibidache à la Schola Cantorum. Pionnière dans un milieu très masculin, elle s’est imposée comme une figure incontournable du paysage symphonique, avec pour credo l’accessibilité, la transmission et la diversité. Elle est également première cheffe invitée de l’Orchestre national d’Algérie en 2007, dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe, et se produit aux côtés de grands solistes (Tedi Papavrami, Sophie Koch, Adam Laloum…) dans des lieux prestigieux tels que la Salle Pleyel, l’Olympia ou la Basilique Saint-Denis.

En 2024, elle conçoit pour la deuxième année consécutive les spectacles musicaux et chorégraphiques des finales de Roland-Garros, mêlant grandes œuvres classiques et créations originales. En 2025, après avoir porté la Flamme Olympique, elle retrouvera ses musiciens sur la scène du Stade de France pour diriger la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques.

Alors, quand le jazz est là, la musique classique ne s’en va pas. Bien au contraire. Mardi 1er juillet, la Vieille Charité se transformera pour un soir en opéra-jazz club, où les Poetic Ways revisiteront des titres iconiques, métamorphosés par la bague magique et symphonique de Zahia Ziouani et de son orchestre. Un moment d’exception où l’improvisation croise l’architecture, et où le souffle du jazz éclaire les pierres chargées d’histoire.

Marie Carnage : retour aux racines du jazz New Orleans

En seconde partie de soirée, Marie Carnage embarque le public pour un voyage dans les années 1920 et 1930, aux origines du jazz dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Entre ragtime et brass band, leur musique ressuscite l’esprit des fanfares populaires du French Quarter, à l’époque où le jazz se jouait dans la rue, avant même les clubs.

Le collectif est composé de François Michel (banjo), Nello Cornabe (batterie), Julien Guilloux (trombone), Colombine Trouslard (trompette), Sylvain Congès (clarinette), Virgile Pesce (contrebasse) et Coline Fourment, à la voix et à la trompette.

Leur présence donnera à la Vieille Charité des allures de Frenchmen Street à Marseille, pour une fin de soirée festive et cuivrée, comme un hommage vivant aux racines du jazz populaire et de sa puissance contagieuse.

Djamal Guettala  

Mardi 1er juillet 2025 – 20h

Centre de la Vieille Charité – Marseille

Soirée d’ouverture du Festival Marseille Jazz des cinq continents (1er–13 juillet 2025)

Première partie : Poetic Ways x Orchestre Divertimento

Raphaël Imbert, Célia Kameni, Pierre-François Blanchard, Pierre Fénichel, Pierre-François Dufour

Spécial guest : Anne Paceo

Direction : Zahia Ziouani

Deuxième partie : Marie Carnage

Julien Guilloux (trombone), Colombine Trouslard (trompette), Sylvain Congès (clarinette),

François Michel (banjo), Virgile Pesce (contrebasse), Nello Cornabe (batterie), Coline Fourment (chant & trompette)

Un événement en partenariat avec les Musées de Marseille, avec le soutien de la Compagnie Nine Spirit.

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Condamnation du journaliste Christophe Gleizes : la prudente réaction de Paris

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Christophe Gleizes

Christophe Gleizes, journaliste français spécialiste du football, a été condamné dimanche par le tribunal de Tizi-Ouzou à 7 ans de prison ferme. Il est notamment accusé d' »apologie du terrorisme » pour avoir eu des contacts avec d’anciens membres du MAK.

Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé ce lundi son « profond regret» après la condamnation du journaliste Christophe Gleizes à sept ans de prison par la justice algérienne, un jugement rendu dimanche 29 juin 2025, selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF).

Soumis à une mesure de contrôle judiciaire pendant treize mois, le journaliste, connu pour ses reportages en Afrique du Nord et au Sahel, a été reconnu coupable pour des faits dont les détails judiciaires restent flous.

Le service minimum

Ce lundi, le ministère des Affaires étrangères français a réagi à cette condamnation au travers d’un communiqué très prudent : « La France regrette vivement la lourde condamnation à une peine de sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes. Son avocat et ses soutiens ont indiqué sa volonté de faire appel. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères suit de près la situation de notre compatriote depuis son arrestation en Algérie en mai 2024 et lui a assuré aide et protection consulaire tout au long de son contrôle judiciaire. » En clair, le service minimum pour tenter de sauver la face.

« L’ensemble des services demeurent mobilisés pour lui porter assistance et sont en contact régulier avec lui, ses proches et ses conseils, est-il encore précisé. Une demande de permis de visite a été déposée aussitôt la condamnation connue. La France rappelle son attachement à la liberté de la presse partout dans le monde. »

Tout le monde aura remarqué que contrairement au cas Boualem Sansal, le ministère des Affaires étrangères français ne réclame pas la libération de ce journaliste.

Dans un communiqué, Reporters sans frontières a dénoncé, hier dimanche, une décision « injuste » et « dépourvue de fondement légal », appelant les autorités algériennes à respecter les engagements internationaux en matière de liberté de la presse.

Plusieurs organisations de défense des droits humains et médias internationaux ont également fait part de leur vive inquiétude, estimant que cette condamnation s’inscrit dans un contexte plus large de répression des voix critiques dans le pays.

« Cette peine sévère constitue une atteinte directe au droit d’informer et envoie un signal extrêmement préoccupant aux journalistes, en Algérie comme ailleurs », a réagi RSF. L’ONG a annoncé qu’il allait faire appel dès aujourd’hui lundi.

Ce journaliste français a été arrêté en mai 2024. L’affaire de ce journaliste est donc restée secrète depuis un an jusqu’à sa lourde condamnation hier. Elle survient au plus mauvais moment des relations entre l’Algérie et la France.

La rédaction et agences

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Sarah Rivens, l’énigme algérienne qui ensorcelle les kiosques de Marseille

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Sarah Rivens
Sarah Rivens

Aux kiosques de journaux marseillais, une image accroche le regard. En une, la couverture sombre et intrigante du Tome 2 de Lakestone. Ce visuel récurrent, placardé sur les vitrines vitrées des points de presse, a été mon point de départ : qui est cette autrice algérienne devenue phénomène littéraire sans jamais dévoiler son visage ?

Née à Alger en 1999, Sarah Rivens s’est imposée dans le monde de l’édition sous le pseudonyme theblurredgirl. Elle débute en 2019 sur Wattpad, plateforme d’écriture en ligne, et ne tarde pas à fédérer une immense communauté de lecteurs grâce à sa trilogie Captive, œuvre emblématique de la dark romance. À travers une écriture viscérale, elle raconte les relations les plus sombres, mêlant obsession, amour brutal et désirs interdits.

Très vite, ses textes embrasent les réseaux sociaux, notamment TikTok, où le hashtag #captivewattpad attire des millions de lectrices. En quelques mois, Captive devient plus qu’un roman : un phénomène générationnel. La maison d’édition Hachette, flairant le succès, publie l’autrice tout en respectant son anonymat. En avril 2023, la trilogie s’était déjà écoulée à plus de 350 000 exemplaires papier, 50 000 en numérique, et continue de se vendre à plus de 5 000 exemplaires par semaine.

Mais ce succès est aussi traversé de critiques : certains dénoncent la pauvreté littéraire du texte, d’autres s’inquiètent de la glorification des relations toxiques. L’écrivaine Camille Emmanuelle n’hésite pas à parler d’une « culture du viol » présente dans la dark romance. Le lectorat, souvent très jeune, soulève aussi des questions de responsabilité éditoriale.

Rien ne semble pourtant freiner l’ascension de Sarah Rivens. En janvier 2024, elle publie Lakestone, une nouvelle duologie toujours aussi sombre, haletante, portée par une campagne originale. Le tome 1 grimpe immédiatement en tête des ventes, devançant même Avec les fées de Sylvain Tesson. Le tome 2, sorti en avril 2025, consolide son règne.

Discrète, entre Alger et Paris, Sarah Rivens continue de tisser son œuvre dans l’ombre. Elle refuse les plateaux, fuit les photos, cultive une absence devenue sa signature. Une voix floue, mais obsédante.

Sarah Rivens ne se contente pas d’écrire : elle tisse une toile dont personne ne ressort intact. Dans son univers où amour et obsession se confondent, chaque page est une promesse d’ombre, chaque mot une invitation à se perdre — ou à se retrouver dans le chaos. Et derrière cette voix floue, une vérité brûlante : celle d’une génération qui refuse la lumière douce pour mieux embrasser ses ténèbres.

Djamal Guettala  

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L’importation du cabas simplifiée : on les ambitions qu’on peut !

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Importation en cabas
La légalisation des importation en cabas renseigne sur les limites de Tebboune et son équipe.

Un décret exécutif définissant les conditions d’exercice de l’activité d’importation simplifiée par les auto-entrepreneurs a été publié, ce dimanche 29 juin,  au Journal Officiel. Cette mesure, qui découle des directives d’Abdelmadjid Tebboune, vise à faciliter les opérations d’importation pour les particuliers, tout en encadrant cette activité, argue-t-on officiellement. Mais elle cache une saisissante incapacité structurelle à imaginer des ambitions plus grandes pour l’économie nationale.

Qu’est-ce que l’importation simplifiée ?

Tout ça pour ça. A l’heure des importations et exportations par hub entier, Tebboune a eu la lumineuse idée de légaliser l’importation par cabas !

Selon l’article 2 du décret, l’importation simplifiée concerne les opérations réalisées individuellement par des personnes physiques lors de leurs déplacements à l’étranger. L’objectif est d’importer pour la revente en l’état des quantités limitées de marchandises. La valeur de ces marchandises ne doit pas excéder 1 800 000 dinars algériens (DA) par voyage, et ce, dans la limite de deux voyages par mois. Il est important de noter que l’allocation touristique annuelle n’est pas incluse dans cette valeur.

Qui peut en bénéficier ?

L’article 3 précise que cette activité est exclusivement réservée aux personnes physiques ayant le statut d’auto-entrepreneur, conformément à la législation et la réglementation en vigueur. Cela signifie que seuls les auto-entrepreneurs peuvent se prévaloir de ce dispositif pour importer des marchandises.

Avantages pour les Importateurs Simplifiés

Les auto-entrepreneurs exerçant cette activité bénéficieront de plusieurs avantages significatifs: une  comptabilité simplifiée ( une tenue de compte allégée, enregistrée dans un registre numéroté et visé par les services fiscaux compétents),  exemption du registre du Commerce ( une dispense de l’obligation d’inscription au Registre du Commerce), dispense des licences d’importation préalables (plus besoin de licences spécifiques avant d’importer),  droits de douane réduits (un droit de douane de seulement 5 %) et régime fiscal spécial (un cadre fiscal avantageux, aligné sur la législation actuelle).

Restrictions et obligations

Cependant, certaines restrictions s’appliquent. Sont exclus de l’importation simplifiée : les marchandises prohibées et les substances sensibles, les produits pharmaceutiques, les biens dont l’importation est soumise à des licences spéciales et les marchandises portant atteinte à la sécurité, à l’ordre public ou aux bonnes mœurs.

Par ailleurs, une obligation majeure pour l’importateur simplifié est de déclarer les marchandises envisagées via une plateforme numérique dédiée avant chaque opération d’importation. Cette plateforme, gérée par le ministère chargé des start-ups, sera interconnectée avec les administrations et organismes concernés, ainsi qu’avec les services douaniers.

Enfin, le décret stipule que les marchandises importées doivent impérativement être identifiées par des étiquettes appropriées et accompagnées de bons de livraison simplifiés. Ces étiquettes devront mentionner le nom, prénom et adresse de l’importateur simplifié, la désignation de la marchandise, ainsi que son pays d’origine et/ou de provenance. Les bons de livraison devront, quant à eux, préciser la quantité, le poids et/ou le volume de la marchandise, selon le cas.

Cette nouvelle mesure devrait dynamiser le petit commerce et offrir de nouvelles opportunités aux auto-entrepreneurs en Algérie, en simplifiant considérablement le processus d’importation de petites quantités de biens.

Samia Naït Iqbal

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Quand le classement scolaire devient un écran de fumée : une école en France en tête du BEM algérien ?

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Mohamed Seghir Saâdaoui,
Mohamed Seghir Saâdaoui n'aime pas Tizi-Ouzou

Une déclaration ministérielle peut, parfois, en dire long par ce qu’elle omet autant que par ce qu’elle proclame. Celle du ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, en est une parfaite illustration. Et sa saillie sur les résultats du BEM en dit long sur le racisme anti-Kabylie qui macère au sein de l’équipe à Tebboune.

En annonçant que « la première place en matière de taux de réussite au Brevet d’enseignement moyen ( BEM) de la  session 2025 revient à l’École Internationale Algérienne de France (EIAF)  avec un taux de 88,46 % », le ministre a livré une information pour le moins déroutante, en y glissant un classement qui interpelle.

En apparence anodine, cette déclaration marque un tournant dans la manière dont les résultats du BEM sont présentés au public algérien. Pour la première fois, une école algérienne située à l’étranger, dans un contexte social et pédagogique radicalement différent de celui des établissements du territoire national, se retrouve intégrée au classement des wilayas algériennes. Une décision surprenante, et surtout problématique, à plus d’un titre.

Une manœuvre symbolique ?

L’école algérienne de France, relevant du réseau des établissements algériens à l’étranger, est une entité à part, destinée principalement aux enfants de diplomates et de cadres expatriés, bénéficiant de conditions d’enseignement singulièrement favorables. Comparer ses performances à celles des lycées publics de wilayas confrontées à des difficultés structurelles — surcharge des classes, manque de moyens, inégalités régionales — relève d’un non-sens pédagogique et statistique.

La question se pose alors : pourquoi cette soudaine insertion dans le classement national ? Pourquoi faire figurer une école d’élite hors-sol au sommet d’un palmarès censé refléter l’état de l’école algérienne dans sa réalité la plus crue ? Cette hiérarchisation inhabituelle, voire artificielle, interroge sur les véritables intentions du ministre.

Tizi Ouzou, la wilaya qu’on évite de nommer

Cachez-moi cette wilaya que je ne saurais voir ! Mais le cœur du malaise est ailleurs. Car en creux, cette déclaration semble chercher à décaler les projecteurs. Depuis quinze ans, la wilaya de Tizi Ouzou trône en tête du classement national du BEM (et même du BAC)  avec des taux de réussite souvent au-dessus de 80 %. Cette constance remarquable, fruit d’un investissement communautaire dans l’éducation, d’une tradition de rigueur scolaire et d’un tissu familial mobilisé, aurait dû être saluée à sa juste valeur.

Or, au lieu de reconnaître ce leadership une nouvelle fois confirmé, le ministre choisit d’évoquer Tizi Ouzou comme occupant « la deuxième place », en la reléguant derrière une école… en France ! Et ce, sans même prendre le soin de mentionner explicitement son taux de réussite exact, préférant s’attarder sur le sort de la wilaya la moins performante, Bordj Bou Arréridj. L’attention se détourne, la symbolique change, le podium s’efface.

Une gêne politique ?

Décidément la Kabylie gêne au plus haut point les dirigeants du pays. Comment expliquer sinon ce triste comportement d’un haut commis d’Etat qui se pique de l’unité nationale ?

Ce déplacement du regard pose une question : le ministère est-il à ce point embarrassé par la domination récurrente de Tizi Ouzou aux examens scolaires ? Pourquoi cette réussite est-elle devenue, au fil des années, un fait qu’on contourne, qu’on atténue, qu’on relativise ? Doit-on y lire un malaise politique plus profond, où une excellence régionale dérange, voire irrite, en haut lieu ?

La manœuvre est d’autant plus maladroite qu’elle en dit long sur un pouvoir incapable de célébrer équitablement les réussites, surtout lorsqu’elles viennent de régions à forte identité culturelle et historique, comme la Kabylie. Elle révèle une tendance à diluer les performances régionales dans une vision centralisée, où les distinctions territoriales gênantes sont dissoutes dans des catégories floues.

De la reconnaissance au camouflage

Plutôt que de s’enorgueillir d’une telle vitalité éducative dans une wilaya qui fait face à de nombreux défis, le ministère semble préférer masquer, relativiser, contourner. Au lieu d’encourager la généralisation de ce modèle de réussite, on tente d’en affaiblir la portée symbolique. Ce qui aurait pu servir de levier national devient une gêne à gérer.

En intégrant artificiellement une école étrangère dans un classement national, le ministère brouille les pistes et sape sa propre crédibilité. La vérité éducative se doit d’être transparente et cohérente. Et quand le classement devient politique, c’est la confiance dans les institutions qui vacille.

Sofiane Ayache

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Triste découverte à Constantine : Marwa Bougachiche retrouvée sans vie

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Marwa Bougachiche
Marwa Bougachiche

Une tragique nouvelle a secoué la ville de Constantine : la petite Marwa Bougachiche, portée disparue depuis le 22 mai 2025, a été retrouvée décédée. Le procureur de la République près le tribunal de Constantine a publié un communiqué confirmant l’identification formelle de l’enfant.

L’affaire, qui tenait en haleine l’opinion publique algérienne, a pris un tournant macabre avec la découverte d’un corps non identifié dans la forêt de Djebel El Wahch. Suite à cette alerte, les services de la police judiciaire, de la police scientifique et un médecin légiste se sont immédiatement rendus sur les lieux. Des constatations et des prélèvements ont été effectués sur place.

L’enquête approfondie, incluant une analyse ADN des restes, a malheureusement confirmé l’identité de la victime. Il s’agit bien de Marwa Bougachiche, dont la disparition avait suscité une vive émotion et une mobilisation citoyenne.

Les autorités n’ont pas encore communiqué les détails entourant les circonstances du décès de la fillette. L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur cette affaire déchirante. Avec cette bouleversante découverte c’est toute une famille qui est déchirée. Comment en est-on arrivé à ce que des individus commettent d’aussi ignobles actes ?

Samia Naït Iqbal

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