12 mai 2025
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La fascination de Kamel Daoud pour l’extrême droite

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Kamel Daoud

Qualifié une fois pour toutes d’« écrivain progressiste », Kamel Daoud est assuré de voir son roman Houris occuper une place médiatique de choix en cette rentrée, quelle que soit sa qualité littéraire.

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui traitent l’écrivain de « harki » et de « collabo », il est tout aussi indispensable de souligner sa proximité politique avec les droites extrêmes et le Rassemblement national. Ses chroniques régulières dans Le Point sont édifiantes.

Que peut dire un écrivain des Suds, de surcroît arabe, dans le « monde libre », et plus particulièrement en France ? Il peut critiquer en toute liberté les dictatures arabes, l’intégrisme islamique et ses violences meurtrières, l’autoritarisme et les crimes de la Chine ou de la Russie — ce qui est à la fois légitime et salutaire, indispensable même.

En revanche, les critiques du chaos interventionniste des États-Unis et de leurs alliés au Proche-Orient, de l’emprisonnement arbitraire de Julien Assange durant plus d’une décennie, de l’idéologie fasciste des droites dures et extrêmes en France et en Europe ne sont guère souhaitables, certainement pas recevables, impossibles même dans la majorité des cas.

Pour qu’un écrivain des Suds puisse réellement parler, se faire entendre dans les médias mainstream, il faut faire comme Kamel Daoud : acclimater sa plume au sein de l’écosystème des médias Bolloré, participer activement à l’enrichissement d’un nouveau dictionnaire des idées reçues nommé l’« arc républicain », prêcher vaillamment à son lectorat que le Rassemblement national (RN) serait plus fréquentable, plus « républicain » et « patriote » que La France insoumise (LFI), le Nouveau front populaire (NFP) et un « Mélenchon auto-hamassisé »1.

Kamel Daoud reprend d’ailleurs ces idées dans deux de ses chroniques publiées par Le Point, aux titres évocateurs : « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon »2 et « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis »3 ; selon lui, il y aurait un « vote musulman » assis sur « l’antisémitisme, la volonté de détruire l’État d’Israël » et la prétendue « haine de la civilisation » française et occidentale.

Le RN plutôt que LFI

Parmi les nombreux textes illustrant son tournant réactionnaire, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché » paru dans Le Point4 est sans nul doute la chronique qui révèle le plus la fascination de l’écrivain pour l’extrême droite.

Voulant expliquer en quoi consisterait une approche « lucide », non « victimaire et revendicative » de l’immigration et de la laïcité en France, Kamel Daoud délivre un certificat de « lucidité républicaine » à l’eurodéputée du RN, Malika Sorel-Sutter, au détriment de Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste menée par Manon Aubry pour LFI et désormais également eurodéputée. En effet, explique-t-il, cette pamphlétaire d’extrême droite, représente « une immigration qui ose dire que l’immigration telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, dans la ‘‘soumission’’ idéologique et religieuse, est un risque majeur pour tous » ; une immigration qui ose combattre le projet politique d’une religion — l’islam, pour ne pas le nommer —, qui envisagerait d’« avaler la république puis le reste du monde ».

Malika Sorel-Sutter serait, selon la « mesure républicaine » de Kamel Daoud, le parfait remède aux idées véhiculées par Rima Hassan, cette juriste franco-palestinienne qui incarnerait , selon Daoud« l’image de l’immigré décolonisé, figé dans une posture victimaire et revendicative », le cheval de Troie que « les Insoumis tentent de monopoliser » pour capter « l’émotion propalestinienne et l’électorat ‘‘musulman’’, sinon islamiste [pour] pouvoir culpabiliser sans se sentir coupable », le signe infaillible du « basculement de l’extrême gauche fantasmée vers la radicalité ».

Certes, l’autrice de Décomposition française5 émaille ses pamphlets d’imprécations sur « la malédiction du droit du sol », sur la progressive « mise en minorité du peuple autochtone » et appelle à mettre fin à la « préférence étrangère » ainsi qu’à l’intensification de « l’immigration extra-européenne »6.

Mais cela n’empêche pas Kamel Daoud de lui décerner son certificat de « lucidité profondément républicaine » parce qu’en effet la France risquerait « d’être ‘‘avalée’’ par un islam dont ‘‘nous ne savons que faire’’ », assure-t-il en citant une source anonyme « un fin observateur de la chose franco-maghrébine » ; face à ce risque, « la radicalité bien française » des Insoumis ne pourrait opposer que le blocage du débat « à la hauteur de la polémique stérile sur l’islamophobie, le rejet, l’immigration, la délinquance ou les extrêmes politiques ».

Loin de fournir une critique fondée et argumentée du programme et des idées politiques défendues par LFI, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan (car la gauche et l’anticolonialisme ne sont pas vertueux en eux-mêmes), et sans avoir le moindre mot sur le racisme, sur le culturalisme biologisant ostensiblement revendiqué par Malika Sorel-Sutter et le RN, l’éditorialiste des Suds dit « progressiste » préfère sermonner ses lecteurs sur l’imminence de l’apocalypse qui terrasserait la France inéluctablement — une apocalypse qui ne saurait être que mélenchonnienne, musulmane, immigrée et ‘‘wokisée’’.

Dans un même mouvement, il les rassure en leur confirmant que s’engager dans les rangs du RN, comme Malika Sorel-Sutter, signifierait avoir le mérite de briser « la règle du silence et de la compromission au nom du communautarisme », exprimer catégoriquement « le refus de s’illusionner [sur] l’immigration et l’islamisme ». Il reprend ce que ne cesse de proclamer Malika Sorel-Sutter sur le « suicide » de la France qui « fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir »7.

Dans l’émission de La Grande librairie qui rendait « Hommage à Salman Rushdie »8, il a une fois de plus sermonné sur l’urgence du combat pour la préservation des libertés artistiques et du droit de rêver contre « la culpabilisation rampante de l’Occident ». Une reprise d’une novlangue destinée à dédiaboliser le RN pour l’intégrer dans l’ « arc républicain » et à marquer LFI et le NFP du sceau du « terrorisme », de l’antisémitisme et de l’« immigrationnisme ».

Le sur-citoyen-naturalisé

On pourrait revenir sur ses tristes « ‘‘Colognisation’’ du monde » et « Cologne, lieu de fantasmes9 », quand Kamel Daoud reprenait sans vérification aucune les infox de l’extrême droite allemande sur les « migrants violeurs par fatalité culturelle et religieuse ». Ou encore son glissement, dans la presse algérienne, de la critique du régime à la critique du peuple dépeint comme intrinsèquement dysfonctionnel et indiscipliné par destination ; ou son incapacité épistémique à nommer le colonialisme et le régime d’apartheid israéliens en Palestine, dans les différents textes consacrés à cette question comme « ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine »10 ou « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ »11, ou plus récemment encore dans « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza »12 où il décrit le génocide en cours et le massacre des civils comme des « erreurs de frappes (…), des victimes collatérales », parce que « Gaza reste un bourbier en ‘‘y allant’’, et ne pas y aller demeure une solution désastreuse, sinon dangereuse, pour l’avenir d’Israël ».

Depuis l’année de sa naturalisation française, en 2020, Kamel Daoud a adopté ce que j’appellerais le style du pamphlétaire-républicain, c’est-à-dire celui du sur-citoyen-naturalisé, considéré comme « ultra méritant » par essence, vigilant et éveillé à toute « offense à la République » de la part de Français « très peu méritants », que le discours raciste de certains dirigeants politiques et « intellectuels » courtisans nomme communément les « immigrés musulmans biberonnés aux aides sociales », les « Français de papiers » et « leurs alliés objectifs », l’extrême gauche mélenchonisée et wokisée, « complice du terrorisme islamiste » et du « nouvel antisémitisme ».

Ce qui frappe d’emblée à la lecture des éditoriaux de Kamel Daoud, c’est d’abord l’absence de tout intérêt pour la littérature et les arts (alors que ses admirateurs et suiveurs le présentent comme l’épiphanie de « l’Écrivain » arabe), puis son indifférence totale aux faits historiques et au réel, au profit de la réaction courtisane aux différentes polémiques fabriquées par les chefferies éditoriales dans le dessein de noyer la vie sociale et intellectuelle dans le commentaire de faits divers et de fake news. Loin de refléter la « lucidité d’un homme qui a connu le terrorisme islamiste dans son pays », comme le martèle inlassablement ses admirateurs (souvent subjugués par la simple évocation du vocable « islamisme »), les écrits de ce « progressiste du monde musulman » ne portent que sur les sujets qui obsèdent les droites dures et extrêmes de France, l’inamovible quadriptyque culturaliste : islam-banlieue-immigration-insécurité. Autrement dit, la reprise aveugle des tropes du ressentiment des dominants envers les dominés, ce « nouvel intégrisme politique » d’« extrême centre », rigoureusement analysé par le philosophe Jean-Fabien Spitz dans La République, quelles valeurs ?13 et l’historien Pierre Serna dans L’extrême centre ou le poison français. 1789-201714.

Intégré, en raison de sa conversion réactionnaire, au très respectable « arc républicain » dans le champ politique et éditoriale français, Kamel Daoud fait désormais partie de ceux qu’Alain Policar avait justement qualifié, dans La haine de l’antiracisme [Alain Policar, La haine de l’antiracisme, Textuel, 2023.], de « militants qui luttent contre d’autres militants ».

Un futur prix Goncourt ?

Son nouveau roman Houris, qui vient de paraître chez Gallimard et que toute la presse mainstream encense, ne fait pas exception. Dans un précédent ouvrage Ô Pharaon15 qu’il ne cite plus dans sa bibliographie en France, Kamel Daoud défendait la thèse selon laquelle « seuls les militaires tuaient » durant la guerre civile algérienne (1990-2002). Dans Houris, au style grandiloquent, obscur et ampoulé, il développe l’idée totalement contraire à la précédente : « seuls les islamistes tuaient » et continuent de tuer. Pour preuve : ils abattent des moutons chaque année durant les festivités de l’Aïd el-Kébir… Laissant derrière lui des décennies de despotisme militaro-pétrolier en Algérie, de mesure antisociales et d’investissements massifs dans l’instrumentalisation du religieux afin d’en finir avec la gauche et le socialisme, les « vérités romanesques » de la nouvelle Contre-enquête de Kamel Daoud sombre dans le plus caricatural des essentialismes : le Coran et la tradition islamique seraient les inépuisables puits vénéneux du terrorisme et du crime aveugle.

Développant un orientalisme doublement inversé sur la culture arabe et islamique dont il se réclame, comme l’inénarrable « humouriste » sans humour de France Inter Sophia Aram16, Kamel Daoud s’est érigé en vaillant courtisan des idées promues et diffusées par l’ « extrême centre » et les extrêmes droites en France. Quand j’entends ou lis déjà que l’auteur de Houris serait pressenti pour le Goncourt 2024, je me demande toujours : pourquoi un écrivain, qui voyait dans les propos racistes et suprémacistes de Michel Houellebecq

Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre bonne solution, qu’ils s’en aillent17

l’expression d’idées de l’écrivain français « le plus lucide » de son temps qui « a raison de jouir de son droit d’excès, de débordement et de provocation », dans une époque où la « lucidité est prétexte à la bêtise »18 de ceux qui verraient l’islamophobie partout, continue d’être présenté comme un « écrivain progressiste qui a connu le terrorisme islamiste en Algérie » ?

S’il est nécessaire de s’opposer aux courants conservateurs et intégristes algériens qui calomnient Kamel Daoud et le traitent de « harki » et de « collabo », le situer au sein de la formation politique dans laquelle il évolue présentement, celle qui prétend défendre la démocratie, l’émancipation sociale et citoyenne avec les outils idéologiques des droites dures et extrêmes, est salutaire pour en finir avec les récits légendaires des faux « démocrates » et « progressistes » du monde arabe et musulman.

Faris Lounis, journaliste

Source

Orient XXI, le 4 septembre 2024 :

https://orientxxi.info/magazine/la-fascination-de-kamel-daoud-pour-l-extreme-droite,7574

Notes

1Kamel Daoud, « Cœurs à prendre pour la présidentielle 2027 », Le Point, 24 mai 2024.

2Kamel Daoud, « L’erreur du ‘‘cheikh’’ Mélenchon », Le Point, 20 novembre 2023.

3Kamel Daoud, « Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis », Le Point, 14 juin 2024.

4Kamel Daoud, « Malika Sorel, Rima Hassan et le sujet caché », Le Point, 8 avril 2024. Sauf mention contraire, les citations suivantes sont issues de cet article.

5Malika Sorel-Sutter, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, Fayard, 2015.

6Clément Guillou, Corentin Lesueur et Alexandre Pedro, « Les vies rêvées de Malika Sorel-Sutter, la dauphine identitaire de Jordan Bardella », Le Monde, 5 avril 2024.

7Propos cités dans « Élections européennes : qui est Malika Sorel-Sutter, numéro 2 sur la liste du RN ? », Libération , 24 mars 2023.

8Augustin Trapenard, La Grande librairie, France 5, 15 mai 2024

9Référence aux violences à l’encontre des femmes, qui ont eu lieu à Cologne en Allemagne dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2016 et dont les immigrés et les réfugiés ont été accusés. Kamel Daoud s’est emparé de l’affaire dans respectivement « ‘‘Colognisation’’ du monde », Le Quotidien d’Oran, 18 janvier 2016 et « Cologne, lieu de fantasmes », Le Monde, 29 janvier 2016, modifié le 11 février 2016.

10Kamel Daoud, « Ce pour quoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine », Le Quotidien d’Oran, 12 juillet 2014

11Kamel Daoud, « Une défaite pour la ‘‘cause palestinienne’’ », Le Point, 13 octobre 2023

12Kamel Daoud, « Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza », Le Point,17 mai 2024.

13Jean-Fabien Spitz, La République, quelles valeurs ?, Gallimard, 2022

14Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2017, Champ Vallon, 2019.

15Kamel Daoud, Ô Pharaon, Dar El Gharb, 2005

16Dans son billet du 6 mars 2023, « La masculinité toxique des mollahs », Sophia Aram croyait faire rire les auditeurs de France Inter en assimilant, avec « art », prépuce et islam, trouvant absolument légitime et acceptable, au nom la culture arabe et islamique dont elle se réclame, le fait de s’attaquer à « l’Ayatollah Khamenei avec sa mine de peine à jouir, son prépuce en guise de turban, ses petits yeux en trou de pine et sa barbe en poils de couilles ». Cette année, elle n’a pas hésité une seule seconde, par ses saillies dans la presse, les médias et les réseaux sociaux, de s’ériger en docteur ès indignation contre son confrère Guillaume Meurice et sa blague (réitérée) quelque peu similaire à la sienne à propos du premier ministre génocidaire israélien : « Netanyahou ? Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi mais sans prépuce ». Évidemment, Kamel Daoud, fidèle au panurgisme médiatique ambiant, lui a apporté son soutien dans son texte : « Si on veut défendre l’humour, il faut défendre Sophia Aram » (Le Point, 11 mai 2024).

17Michel Houellebecq, entretien avec Michel Onfray « Dieu vous entende, Michel », Front populaire, 29 novembre 2022

18Kamel Daoud, « La mosquée contre l’écrivain, le plus mauvais des castings », Le Point, 5 janvier 2023.

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La frontière, séparation ou espérance ?

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Barrière
Barrière. Image par Alberto Barco Figari de Pixabay

On dit « traverser la frontière algérienne », « faire reculer les frontières de la science » ou « ma patience a des limites ». Les mots ont la plupart du temps des acceptions différentes, c’est-à-dire plusieurs sens en fonction des situations dans lesquelles on les exprime.

Comme toujours dans ce cas, il y a une traduction qui serait positive et une autre qui serait négative.

Pour la notion de frontière, son sens s’exprime par deux définitions différentes, le territorial ou le symbolique, comme ceux qui ont ouvert cette chronique d’aujourd’hui. Ces deux états intégrant eux-mêmes deux caractères que sont l’optimisme et le pessimisme. L’humanité est ainsi sans cesse en recherche de l’équilibre à toujours trouver entre le bien d’une frontière et ses risques.

Dans son sens usuel la frontière est une limite territoriale. Cette première approche suscite immédiatement une position tranchée. La frontière est une fin, une séparation ou une rupture. On voit bien le caractère contradictoire avec l’universalisme nait récemment dans l’histoire humaine et la liberté qui en découle, celle de circuler et d’échanger.

Les territoires peuvent s’entendre par une délimitation géographique sans lien direct avec les états-nations tels que reconnus de nos jours par les conventions internationales. C’est le cas des séparations par des chaînes montagneuses, des cours d’eau, des mers et océans ainsi que des régions désertiques ou glacées.

Ces frontières géographiques ont eu paradoxalement dans l’histoire humaine des aspects positifs. Dans sa colonisation progressive de la planète, chaque communauté humaine s’installant sur des territoires a favorisé l’émergence de cultures, de langues ainsi que des économies par l’exploitation des ressources locales. Les frontières géographiques ont ainsi participé au développent des diverses civilisations.

Mais en même temps, ces frontières territoriales créent inévitablement des convoitises, des guerres et des annexions ainsi que des contradictions avec l’espoir de l’universalisme et des échanges. La notion territoriale de frontière devient fluctuante et les peuples ne cessent de vouloir la repousser à leur avantage ou de la renforcer, pour des raisons économiques, identitaires ou d’hégémonie.

Les communautés humaines ont souvent matérialisé la frontière par la construction de murs pour se protéger des agressions extérieures. La muraille de Chine, le mur de Berlin ou encore l’obsession du mur de Donald Trump censé repousser les immigrants en sont des exemples.

À l’inverse, on peut également trouver en l’installation des frontières des états-nations un certain équilibre avec les risques qu’on vient d’énoncer. Car les communautés humaines ont pu créer des rapprochements de destin et de projets humains sur des territoires limités qui permettent une gestion plus rationnelle.

Mais aussitôt qu’on vient de lister un aspect encourageant de la limite territoriale voilà qu’un autre nous ramène aux conflits. Les frontières peuvent entrainer des ruptures entre des communautés à l’histoire et cultures identiques qui se retrouvent scindées dans des états différents. Ainsi leurs délimitations ne sont pas exemptes des considérations coloniales ou guerrières.

Venons-en maintenant au second concept de la frontière, l’illustration symbolique. La première frontière qui fait face à l’humanité est l’inévitable temps limité de l’existence. Cependant, ce rempart inexorable entre la vie et la mort peut être pris dans un sens optimiste de l’espoir.

Les Grecs anciens considéraient philosophiquement toute frontière, non pas comme une fin mais comme un commencement. La religion est certainement dans la vision de l’espérance puisque la mort ne signifie que la disparition du corps qui libère l’âme vers une éternité. Dans une vision à peu près équivalente, le bouddhisme fait de la mort une promesse d’un nouveau début par la réincarnation.

Ainsi la notion de frontière de la vie lui donne un sens et un espoir. Elle n’est là que pour une préparation à l’au-delà et du mérite à y accéder, dans une félicité ou une condamnation éternelles.

Il y a d’autres frontières symboliques qui, elles également, peuvent induire une limite contraignante ou un grand espoir. C’est le cas  de l’expression « la ligne rouge » qui a un sens belliqueux. Ou les « frontières de la connaissance et de la science » qui a un sens d’entrainement qui a toujours suscité le combat de l’humanité à vouloir les franchir et les repousser. La frontière devient alors la stimulation de l’humanité à toujours aller dans un au-delà pour sa survie et son développement.

Enfin, la science nous a appris assez récemment dans l’histoire que le carburant chimique du soleil s’épuisera inéluctablement et la disparition de la terre en sera une conséquence fatale. C’est donc une ultime frontière qui fera face à l’humanité, entraînant la nécessité vitale de colonisation d’une autre planète.

En conclusion, c’est à l’homme à rechercher le bon côté de la notion de frontière. L’esprit humain a lui aussi les deux faces, la sombre et l’éclairée. Il doit continuellement faire le choix entre les deux côtés de la frontière, soit rester prisonnier de la plus détestable ou la surpasser pour accéder à l’autre.

Sid Lakhdar Boumediene

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Pub : six télévisions privées sanctionnées par l’Anira

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Anira
Legendarme des médias audiovisuels, Anira, a sévi

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira) a décidé de sanctionner six chaînes de télévision privées pour excès de publicité sur leurs antennes.

Le ramadhan est toujours un mois de consommation. Et en la matière les chaînes de télévision s’en gavent avec des spots publicitaires à rallonge. Le gendarme des médias audiovisuels vient de sanctionner six chaînes de télévision pour non conformité du volume horaire des spots publicitaires diffusés aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle, a indiqué jeudi un communiqué de l’Autorité.

« Après avoir examiné le contenu diffusé sur les chaînes de télévision, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a constaté la non conformité du volume horaire des messages et spots publicitaires aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle. Après avoir écouté les représentants des chaînes de télévision concernées au sujet de ces infractions, l’Autorité a décidé de sanctionner Echourouk TV, El Hayat, El Bilad, Ennahar TV, Samira TV et El Heddaf », lit-on dans le communiqué.

« Les chaînes susmentionnées ont été officiellement mises en demeure, aujourd’hui, à l’effet de se conformer, dans un délai de 72 heures suivant la publication de la décision de l’Autorité, aux dispositions des articles 69 à 74 du décret exécutif 16-222 portant cahier des charges générales fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore », selon la même source.

L’Anira prévient, dans son communiqué, que « si elles ne se conforment pas aux mises en demeure dans les délais impartis, les chaînes concernées se verront infliger des amendes », se réservant le droit d' »ordonner la suspension intégrale ou partielle des programmes faisant l’objet d’infraction, conformément aux articles 76 et 77 de la loi 23-20 relative à l’activité audiovisuelle ».

La manne publicitaire demeurée généralement aux mains de l’Etat est un redoutable moyen de pression que les autorités ne se privent pas d’actionner pour remercier ou sanctionner les médias. Notamment concernant les journaux. A preuve, plusieurs titres connus pour leur professionnalisme, comme La Tribune ont disparu.

Dans le cas présent, ces chaînes de télévision sont plutôt connues pour être de fidèles relais de la communication officielle. Le téléspectateur algérien aura sans doute remarqué l’explosion de publicité en ce mois, plus que d’habitude et les annonceurs, sachant les habitudes des consommateurs algériens ne lésinent pas pour les attirer. On se souvient que l’ancien ministre de la communication, Ammar Belhimer était parti en guerre contre les médias en plein séquence de mouvement de dissidence populaire.

Yacine K.

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

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Le président Macron a perçu 1,07 M euros de revenus depuis 2017

Le président français Emmanuel Macron a perçu 1,07 million d’euros de revenus entre le début de son mandat à l’Elysée et le 31 décembre 2021, selon la déclaration de situation patrimoniale du président, publiée jeudi au Journal officiel.

La majorité des revenus du chef de l’Etat provient des indemnités qu’il touche en tant qu’élu.

Autre source, plus modeste, de revenus: l’ancien ministre de l’Economie a perçu près de 35 000 euros de plus-values mobilières et immobilières (bien qu’il ne déclare posséder aucun bien immobilier) au cours de son mandat.

Le président possède également une assurance vie d’un montant de 113 412 euros, plusieurs comptes courants et de nombreux produits d’épargne (Livret développement durable, Plan épargne logement…).

En ce qui concerne son passif, Emmanuel Macron doit encore rembourser près de 127 000 euros d’un prêt souscrit en 2011 auprès du Crédit mutuel.

La dette a quasiment fondu de moitié depuis sa dernière déclaration de patrimoine (246 000 euros à rembourser en mars 2017).

Le Président est tenu d’adresser au Conseil constitutionnel cette déclaration de situation patrimoniale de fin de mandat « entre six et cinq mois avant l’expiration de son mandat, le 13 mai 2022 », a expliqué jeudi l’Elysée.

« Dans le cadre de l’élection présidentielle 2022, la Haute autorité (pour la transparence de la vie publique, HATVP) publiera d’ici janvier 2022 un avis relatif à la variation de patrimoine du Président de la République au cours de son mandat », a ajouté le Palais.

Dans une déclaration d’intérêts d’octobre 2014, Emmanuel Macron indiquait avoir perçu, comme membre de la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, « 3,3 millions d’euros de revenus avant impôts », de 2009 jusqu’à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Économie en août 2014, selon l’association Anticor.

Auteur
Avec AFP

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

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17e journée de LaLiga Santander : le derby de Madrid pour conclure un grand dimanche

Il y a eu beaucoup d’événements et de retournements de situations le week-end dernier en LaLiga Santander et cela pourrait encore être le cas lors de la 17e journée, avec plusieurs confrontations entre des équipes de haut de tableau et des rencontres cruciales pour le maintien.

Cette journée débutera sur les Iles Baléares, le RC Celta effectuant le déplacement de 1000 kilomètres vers la pelouse du RCD Mallorca vendredi soir. Ces deux équipes sont en milieu de tableau mais doivent l’emporter pour voir plus haut. Mallorca voudra enchaîner après sa victoire de prestige à l’extérieur face à l’Atlético de Madrid, Takefusa Kubo ayant célébré son retour de blessure avec un but décisif.

Le RCD Espanyol accueillera ensuite le dernier Levante UD, lors du premier match prévu samedi. Ce sera un déplacement compliqué pour Levante, les Pericos ayant le quatrième meilleur bilan de l’élite espagnole à domicile. Le RCDE Stadium est en effet devenu une forteresse.

LaLiga Santander nous emmènera ensuite à Mendizorrotza pour D. Alavés vs Getafe CF, un défi entre deux candidats à la relégation. De la pluie continue étant prévue, cela devrait être une immense bataille au Pays Basque.

Samedi soir, un derby de la communauté de Valence sera au programme : Valencia CF contre Elche CF à Mestalla. Elche vient de remporter son premier match sous la coupe du nouvel entraîneur Francisco et sera donc en confiance mais Los Che sont invaincus depuis six matches avec 3 victoires et 3 nuls.

Athletic Club vs Sevilla FC sera le grand choc du samedi soir. Ces deux équipes se sont rencontrées 154 fois en championnat. Le bilan de leurs confrontations est très équilibré avec 63 victoires pour Sevilla, 61 pour l’Athletic et 30 nuls.

Dimanche offrira également quelques belles affiches, avec Villarreal CF vs Rayo Vallecano pour débuter. Un duel entre les entraîneurs basques Unai Emery et Andoni Iraola. Ces deux formations sont plaisantes à voir jouer, leurs matches étant souvent très animés. Le Rayo a mieux débuté cette saison 2021/22, le promu étant actuellement sixième au classement.

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Le FC Barcelona est juste derrière le Rayo mais les Catalans veulent se qualifier pour la prochaine Ligue des champions et vont donc devoir enchaîner les victoires. Ce ne sera pas simple sur la pelouse du CA Osasuna, les supporters locaux sachant créer une ambiance hostile à El Sadar. Mais Xavi souhaitera que son équipe réussisse ce test difficile.

Ensuite le troisième, le Real Betis, affrontera le cinquième, la Real Sociedad. Uniquement un point sépare ces deux équipes au classement. Cette confrontation pourrait être très enlevée, ces deux équipes proposant généralement un football très offensif et agréable à regarder.

Dimanche soir, ce sera la grande affiche du week-end : le derby de Madrid entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid à 21h à Santiago Bernabéu. Ces deux équipes viennent de l’emporter en Ligue des champions et désormais la formation de Diego Simeone va tenter de revenir sur celle de Carlo Ancelotti. La dernière fois que ces deux entraîneurs se sont affrontés en LaLiga Santander, l’Atléti avait gagné 4-0. Mais c’était il y a bien longtemps, si longtemps que le match s’était disputé dans le vieux stade Vicente Calderón. Depuis, l’Atléti n’a remporté qu’un derby sur douze organisés.

Le dernier match de cette 17e journée sera également important. Cádiz CF et Granada CF sont englués dans la lutte pour le maintien et ce derby d’Andalousie sera donc autant crucial pour le classement que la fierté locale. Cela devrait être un beau match à regarder lundi soir.

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

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Des Algériennes et des Algériens interpellent le régime

Nous publions cette déclaration sur les violations des liberté à l’occasion de la journée mondiale des droits humains. en Algérie. Des responsables de partis, des avocats, des activistes, des universitaires, des citoyens et des journalistes interpellent les autorités sur la répression qui sévit dans le pays.

Cette année encore, nous célébrons la journée mondiale des droits humains coïncidant avec le 73e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de L’ONU acceptée par l’Algérie au lendemain de son indépendance, dans un climat de répression et de restrictions des droits fondamentaux des Algériennes et des Algériens.

Encore une fois, ce 10 décembre marque une année sombre pour les Droits de l’Homme en Algérie. Après des mois d’une mobilisation populaire pacifique, d’un Hirak qui a suscité un grand espoir pour établir un Etat de droit démocratique garantissant les droits de l’Homme, l’action des autorités se caractérise par une volonté affichée d’étouffer tous les espaces civiques autonomes et de criminaliser l’action politique des voix critiques.

Tandis que l’ensemble de la société est confronté à une crise sociale , économique et sanitaire aigue, plus de 500 personne ont été mis en détention et plus de 7000 mille personnes été interpellés dans la seule année de 2021 juste pour le fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux d’opinion, d’expression . et de manifestations pacifiques Pourtant garantis par la loi, Le nombre de personnes qui sont en poursuites judiciaires dépasse les 2500 .

Des libertés fondamentales bafouées

Alors même que depuis la révision de la Constitution en novembre 2020, la liberté de manifestation pacifique est censée être garantie et s’exercer sur simple déclaration. Non seulement la loi applicable en la matière qui instaure un régime d’autorisation n’a pas été révisée pour la mettre en conformité avec la Constitution, mais l’interdiction de fait de toute manifestation publique continue d’être appliquée. Toute tentative d’exercer la liberté de manifestation pacifique mène aujourd’hui sûrement à des poursuites pénales pour attroupement. De même, la liberté d’association est réduite à sa plus simple expression dans le pays.

Au plan juridique, la loi actuellement en vigueur particulièrement restrictive n’a toujours pas été mise en conformité avec la Constitution révisée. Surtout, la récente dissolution judiciaire de l’association RAJ montre à quel point la liberté d’association est fragile.

Des partis politiques de l’opposition PST et UCP sont menacés de dissolution, des militants politiques sont l’objet d’harcèlement et de détentions arbitraires a l’image des responsables de SOS Bab El Oued et du MDS , ces mesures apparaissent comme un signal fort de dissuasion à destination des organisations gênantes pour le pouvoir. La liberté de la presse est encore plus fragile. L’interdiction constitutionnelle de la privation de liberté pour les délits de presse est contournée dans les faits.

Ce contournement s’ajoute aux divers moyens devenus classiques, comme les contrôles fiscaux et la sélectivité politique de l’accès à la publicité publique, pour instaurer le réflexe de l’autocensure dans la presse. Plus largement, ce sont les libertés d’opinion et d’expression qui sont menacées dans leur substance même par l’extension de la définition du terrorisme et le nouveau dispositif de désignation des personnes et entités terroristes.

L’arbitraire des dispositions pénales relatives au terrorisme

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021, en plus des actes qu’il énumère déjà, est terroriste en vertu de l’article 87 bis du Code pénal. Désormais, revendiquer un changement de régime par des moyens non prévus par la Constitution mais qui ne lui sont pas nécessairement contraires ou ne sont pas violents peut entrer dans la définition du crime de terrorisme.

L’accusation de terrorisme est largement instrumentalisée par les autorités à des fins politiques. Le simple soupçon d’appartenance à une organisation classée terroriste par les autorités selon des critères obscurs suffit pour l’engagement de poursuites pénales. Les arrestations pour terrorisme se multiplient à travers le pays dans le cadre d’opérations qui ressemblent fort à de l’intimidation par leur mise en scène, notamment dans plusieurs villages de Kabylie. Quant au décret exécutif n° 21-384 du 7 octobre 2021 qui fixe les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent, il est tout simplement liberticide et ouvre la voie à l’arbitraire.

En effet, il permet l’inscription sur la liste terroriste – qui est publique – de personnes qui n’ont pas été condamnées judiciairement au mépris flagrant de la présomption d’innocence et du droit à l’honneur tous deux censés être protégés par la Constitution. Ce dispositif est d’autant plus attentatoire aux droits les plus fondamentaux que les personnes inscrites sur cette liste peuvent être privés de leurs biens et de toute activité et, par conséquent, de tout moyen de subsistance. Il s’agit là d’une technique de mise à mort sociale particulièrement dissuasive et d’autant plus dangereuse que la définition du terrorisme est extrêmement large.

73 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 59 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, les libertés les plus élémentaires consacrées par la Déclaration sont vidées de leur substance par la législation et les pratiques.

A cette occasion,

Nous signataires , défenseurs des droits humains et organisations, interpellons le pouvoir au respect de ses engagements internationaux contenus dans les traités et conventions internationales des droits humains ratifiées.

Nous appelons le pouvoir a l’arrêt de la répression et la levée de toutes les restrictions à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux.

Nous réitérons notre demande pressante pour la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion , des journalistes, défenseurs des droits humains et avocats.

Fait a Alger le 08 décembre 2021

Les signataires :

Associations signataires

ACDA

Appel Egalité

Alternativ Media

Centre Justitia pour la protection légale des droits humains en Algérie

CGATA

Collectif Debout l’Algérie

Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Collectif Groupe Algérie droit devant (CGADD)

Comité de soutien pour les droits humains en Algérie (Montréal)

Femmes plurielles

Ibtykar

LADDH

PUNA

Riposte internationale

SHOAA for Human Rights

SNAPAP

Personnes:

Abdelaziz Ould Ali, universitaire

Abdelhak Mechibeche, juriste

Abdelkrim Boudra, militant associatif

Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains

Abdelouhab Fersaoui, militant associatif

Abdennour Abbas, professeur d’Université, chercheur en bio-nanotechnologie (Minnesota)

Abdou Bendjoudi, consultant

Adel Abderezak, universitaire

Afif Bouattou, militant pour les droits humains

Ahmed Benberkane, universitaire, Nacera, Brahimi Ali juriste et militant politique, Douici Noureddine journaliste,

Ahmed Dahmani, économiste

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la commission du droit international de l’ONU, membre de l’institut de droit international

Ahmed Manseri, militant LADDH (Tiaret)

Aïssa Kadri, sociologue

Aïssa Moussi, journaliste

Aïssa Rahmoune, avocat, LADDH

Akram Belkaïd, journaliste

Aldja Seghir, enseignante universitaire et militante

Ali Aït Djoudi, Riposte internationale

Ali Bensaad, géographe

Ali Laskri, militant politique FFS

Alima Boumediène, avocate

Amar Mohand Amer, historien

Amin Khan, écrivain

Arab Azzi, militant politique,

Arezki Aït Larbi, journaliste

Arezki Challal, militant

Arezki Krim, militant

Azize Ghadi, avocat, membre de la LADDH

Belkacem Benzenine, chercheur

Ben Mohamed, poète

Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat SATEF

Boudjema Ghechir, avocat et ancien président de la LADH

Boukhalfa Ben Mamar, défenseur des droits de l’Homme

Bouzid Senane, responsable associatif France

Chafia Outerbah, militante de l’immigration

Chouicha Kaddour, syndicaliste, LADDH

Djafar Naït Amar, militant

Djaffar Lakhdari, consultant et militant associatif

Djamel-Eddine Benchenouf, journaliste

Djamel-Eddine Khan, militant LADDH

Djeloul Djoudi, dirigeant du PT

Essaïd Aknine, militant humaniste

Faïza Berber, présidente du Collectif debout l’Algérie

Farid Aïssani, ancien secrétaire national du FFS à l’Emigration

Fatima Benlarbi, journaliste

Fouad Ouicher, militant associatif

Hacene Hirèche, universitaire, consultant

Hakim Taïbi, journaliste

Hamid Arab, directeur du site d’information Le Matin d’Algerie

Hamid Challal Hamid, militant des droits de l’Homme

Hasni Abidi, chercheur,

Hicham Khiat, militant politique

Hmimi Bouider, militant du FFS et du HIRAK

Hocine Boumedjane, CDDH Bejaïa

Hocine Mezouar, retraité paramédical

Iddir Nadir, journaliste

Ihsane el-Kadi, journaliste

Ilyas Lahouazi , membre du conseil national du RCD immigration

Kamel Aïssat militant politique et syndicaliste

Kamel Ouhn journaliste

Kamel Tarwiht, journaliste

Karim Aïmeur, journaliste

Karim Azzoug, producteur

Karim Bellazoug, militant

Karim Kebir, journaliste

Karim Labchri, dirigeant du PT

Karima Aït Meziane, universitaire

Khaled Tazaghart, militant politique

Kouceïla Amer, consultant

Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences-po Lyon

Lahouari Fellahi, militant et universitaire

Lalia Bedjaoui, militante

Lila Mansouri, militante FFS-France Nord

Louisa Aït Hamadouche, universitaire

Louisa Hanoune, secrétaire du PT

Louiza Hanoune, secrétaire générale du PT

Lyazid Benhami écrivain

Lyes Djebaïli, militant associatif

Lyès Touati, militant associatif

Lynda Abbou, journaliste

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Madjid Hachour, avocat

Madjid Medkhi, journaliste

Mahieddine Ouferhat, militant associatif, ancien président du FFS immigration

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

Malek Sebahi, militant politique et membre LADDH Bejaïa

Malika Bakhti, ingénieure d’études

Malika Baraka, médecin

Malika Benarab-Attou, militante politique, ancienne députée européenne (EELV)

Massensen Cherbi, constitutionaliste

Menad Amrouchi, défenseur des droits de l’homme

Menad Si Ahmed, Riposte Internationale (Autriche)

Metref Arezki, journaliste

Mhenna Abdesselem, universitaire

Mohamed Benaïssa, militant du PUNA

Mohamed Fellag, comédien

Mohamed Hennad, universitaire

Mohammed Bakour, enseignant-chercheur

Mohammed Idir Yacoub, architecte, militant FFS

Mohand Bakir, citoyen

Mohcine Belabbes, président du RCD

Mokrani militant associatif

Mostefa Bouchachi, avocat

Mouloud Boumghar, universitaire

Mourad Yefsah, militant politique

Moussa Ouyougoute, journaliste

Mohamed Iouanoughene journaliste

Nabila Bekhechi, chercheure

Nabila Smaïl, avocate et militante politique

Nacer Djabi, sociologue

Nacer Ouabbou, universitaire (Costa Rica)

Nacéra Hadouche, avocate

Nacima Ourahmoune, chercheure

Naoual Belakhdar, politologue

Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)

Nora Ouali, ex-députée et membre du SN RCD

Noureddine Benissad, avocat,

Noureddine Melikchi, physicien

Nouri Nesrouche, journaliste

Omar Bouraba, militant associatif

Omar Eddine Bentahar, militant LADDH

Ouaamar Saoudi, du SN à la coordination du RCD

Rabah Moulla, enseignant et militant

Rabah Rezgui, militant LADDH Bejaïa

Rachid Aïssaoui, universitaire

Rachid Aouine, SHOAA for Human Rights

Rachid Malaoui, syndicaliste

Rafika Gherbi, journaliste

Raouf Farah, géographe

Redjala, militante associative

Sadek Chouali, syndicaliste

Sadek Hajou, militant politique

Saïd Boudour, journaliste

Saïd Khelil, militant politiques pour les libertés

Saïd Salhi, LADDH

Salah Abderahmane, avocat

Salah Oudahar, poète, directeur de festival

Salah Taibi, responsable associatif (France)

Salim Mechri, LADDH

Samia Ammour, militante féministe

Samir Larabi, journaliste

Samir Yahiaoui, architecte analyste, militant politique

Sanhadja Akrouf, militante féministe

Sofiane Chouiter, avocat

Tahar Khalfoune, universitaire

Tayeb Kennouche, sociologue

Tewfik Allal, militant associatif de l’émigration

Wezna Cheikh Lounis, syndicaliste et militante démocrate

Yacine Bouzid, avocat

Yasmina-Karima Bennini, journaliste

Yazid Temim Yazid , Riposte Internationale (Beauvais)

Yidir Ounoughene, militant politique

Youcef Ammar-Khoudja, activiste du Hirak

Youcef Kacimi, défenseur des DH, enseignant universitaire

Youcef Rezoug journaliste

Youssef Tazibt, dirigeant du PT

Zahra Harfouche, avocate

Zaki Hannache, défenseur des droits humains

Zineb Ali-Benali, professeure des universités émérite

Zoheïr Aberkane, journaliste

Zohra Bouras journaliste

Zoubida Assoul, avocate et présidente de l’UCP

Zoubir Rouina, syndicaliste

#StandUp4HumanRights

#HumanRightsDay2021

***Pour info cette liste a été arrêté ce matin.

La collecte des signatures se poursuit, une deuxième liste suivra

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Jeux de pouvoir entre Alger et Paris : le bourreau, la victime, le sauveur ?

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L’Algérie devait devenir française par « l’épée, la charrue ou l’esprit ». La France a échoué par « l’épée » ; elle a admirablement réussi par « l’esprit ». Le nationalisme s’est révélé qu’un acte illusoire de souveraineté.

L’indépendance politique n’avait pas suffi à elle seule à briser les liens de dépendance tissés à travers 132 ans de colonisation. Le transfert du pouvoir perpétuait indirectement le système de dépendance économique et culturelle vis-à-vis de la métropole. Il s’agissait pour la France d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. On peut dire qu’elle a réussi admirablement son pari.

En imposant des institutions dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société algérienne, et en refoulant l’islam dans le domaine privé pour en faire une valeur refuge des déshérités, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation.

L’Algérie est belle et naïve ; la France intelligente et fourbe. L’une est jeune et fougueuse, l’autre vieille et sournoise. L’une est européenne, une blonde aux yeux bleus, dévastée mais toujours pleine de charmes ; l’autre est africaine, une brune aux yeux noirs, vierge et chaude.

L’Algérie est cloitrée dans sa chambre, la France est libre dans ses mouvements. L’une est démocrate, elle choisit l’homme avec qui elle désire partager le lit, l’autre est soumise à l’autorité du père qui lui désigne son mari. Dans le premier cas, c’est un choix individuel qui s’impose à la société ; dans l’autre cas c’est le résultat d’une alliance entre deux familles.

Apparemment, deux pays que tout sépare : la race, la religion, la culture. Dans les faits, tous les rapproche : le pétrole, la voiture, le blé. La France est ménopausée, elle a plus d’orgasmes, l’Algérie est féconde, elle fait plus d’enfants.

Entre l’Algérie et la France, il y a une mer (e) qui les sépare. Une mer qui au fil des ans s’est transformée en un cimetière à ciel ouvert. L’Algérie est un bateau qui chavire. 

Elle navigue au gré des vents sans boussole et sans gilets de sauvetage sur une mer agitée à bord d’une embarcation de fortune dans laquelle se trouve de nombreux jeunes à la force de l’âge, serrés comme des sardines, à destination de l’Europe, ce miroir aux alouettes, pour finir soit dans le ventre des poissons soit avec un peu de chance chez mère Theresa implorant la charité chrétienne pour le gîte et la nourriture en attendant leur exploitation sélective par le capital usurier sur une terre qui n’est pas la leur et où ils ne sont pas les bienvenus, fuyant un beau pays arrosé du sang des martyrs béni de dieu, riche à millions et vaste comme quatre fois la France, qui sacrifie l’avenir de ses enfants et de ses petits-enfants pour un verre de whisky, une coupe de champagne, ou un thé à la menthe.

L’Algérie et la France vivent le passé au présent, elles en sont malades, d’une maladie qui semble incurable. Ni l’Algérie, ni la France ne veulent regarder ce passé ensemble. Il s’agit de sortir de la prison du passé et d’engager les relations sur la route de l’avenir.

Un avenir hors de tous réseaux occultes dont les jeunes font les frais. Les algériens au milieu de la méditerranée, les français dans les rangs du terrorisme international produit des oligarchies financières qui avancent masquées dans un monde sans état d’âme où l’argent sale coule à flots’. En fait, il s’agissait pour la France  d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. C’est pourquoi, le rapport entre contestation et répression, domination et émancipation est récurrent en Algérie.

Dans la tourmente qui enfante de nouvelles sociétés ou qui les étouffe dans l’œuf, les situations semblables créent des jugements semblables. L’Algérie est à la France ce que le cheval est pour son cavalier, le cheval se cabre mais ne désarçonne pas son cavalier. Dans les bouleversements qu’a connus la société algérienne colonisée puis décolonisée, on insiste toujours sur les conséquences de la colonisation rarement sur la phase de décolonisation. Entre l’Algérie à la France et l’Algérie de la France, s’intercale la France de l’Algérie. L’Algérie des émigrés, des harkis, des dignitaires, des indignés, des fugitifs, des lobbies…

L’Algérie et la France se regardent sans se voir, se parlent sans s’écouter, se lamentent sans pleurer, se jouent la comédie pour récolter quelque voix. Si la recherche de l’indépendance fût un principe légitime, les pouvoirs mis en place n’ont pas toujours respecté les aspirations populaires qu’elles impliquaient. Ce n’est pas un hasard si tous les dignitaires du régime partent se soigner et envoient leur progéniture poursuivre leurs études en France. Et que des milliers de jeunes algériens, nés après l’indépendance, ne rêvent que de quitter le pays et rejoindre « la mère patrie la France » au péril de leur vie dans des embarcations de fortune en brûlant au passage leurs papiers d’identité pour lesquels leurs parents se sont sacrifiés. A quoi est due cette haine du pays, cette attirance vers l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui ? Tire-t-elle ses racines de la guerre de libération nationale ou des conditions d’accession à l’indépendance ? Tenter une réponse à cette question est une opération bien périlleuse. L’histoire officielle nous apprend que le pouvoir colonial avait atrophié l’initiative privée, empêché le développement autonome, marginalisé les autochtones.

Le pouvoir algérien n’a-t-il pas poursuivi la même politique ? Il va être amené à reproduire les méthodes d’oppression du colonisateur et poursuivre la trajectoire  économique et sociale tracée (Plan de Constantine avec pour objectif la concentration des populations sur la bande côtière pour mieux les contrôler).

Ce schéma d’aménagement du territoire d’inspiration coloniale mis en œuvre au lendemain de l’indépendance a eu pour conséquences la concentration des populations dans les villes conduisant au bétonnage des terres agricoles fertiles  du pays sur le littoral et la pollution des côtes de la méditerranée. A contrario, les hauts plateaux seront abandonnés dans un état de sous-développement plus adaptés à recevoir des industries de transformation avec une répartition spatiale équilibrée de la population par la création de villes nouvelles.

Cette gestion autocratique, anarchique et irresponsable de la société et des ressources du pays n’est nous semble-t-il pas étrangère à l’influence et l’attraction de la France sur/par les « élites cooptées » du pays, aujourd’hui vieillissantes pour la plupart, maintenue en activité malgré leur âge avancée et finissent presque tous dans un lit parisien.

Elle s’insère parfaitement dans la stratégie de décolonisation du général De Gaulle, engagée dès 1958 à son retour au pouvoir et parachevée en 1962 par la signature des accords d’Evian dont la partie la plus secrète a été semble-t-il largement exécutée.

Elle a permis à la France d’accéder à la pleine reconnaissance internationale en tant que grande nation (indépendance énergétique), à l’unité nationale retrouvée (menace guerre civile évitée par le Général de Gaulle) et au rang de puissance nucléaire (premiers essais concluants au Sahara) et a miné l’Algérie post coloniale par la dépendance économique (viticulture, hydrocarbures, importations), par la division culturelle (langue, religion, ethnie). En imposant un schéma institutionnel dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société indigène, et un modèle économique, étranger aux réalités locales, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation politique et du développement économique. Cent trente ans d’occupation coloniale ont produit un « peuple vaillant » affrontant, les mains nues avec la foi en un dieu unique, les forces de l’OTAN. Un peuple fier qui ne quémandait pas sa nourriture au colon qui l’exploitait. « Il faut faire suer le burnous », rappelez-vous.

Il mangeait son propre pain à la sueur de son front. Un pain fait maison à partir des produits du terroir. Il buvait du lait de chèvre et se soignait avec des herbes. Il ne connaissait ni diabète, ni tension artérielle, ni maladies cardiaques.

Soixante ans de pseudo-souveraineté l’ont réduit en un « peuple nourrisson », ne parlant aucune langue, qui court derrière le sachet de lait importé. Le pétrole est pour le peuple algérien ce que le lait est pour le nourrisson.

Le lait maternel couvre les besoins du  nourrisson de la naissance à l’âge de six mois. Le geste d’allaiter renforce le lien entre la maman et le bébé.

Le pétrole est plus vital que le lait maternel, il satisfait l’ensemble des besoins de l’algérien du berceau jusqu’à la tombe, du biberon jusqu’au linceul, du pain quotidien jusqu’aux voitures de luxe. Les revenus pétroliers et gaziers donnent l’illusion aux algériens d’une mère nourricière éternelle les condamnant à la dépendance et à l’infantilisme. Comment faire pour sortir de ce triangle dramatique du bourreau, de la victime, du sauveur ?

Il suffirait, nous disent les psychanalystes, si on devait les croire, de cesser de jouer au « miroir ». Si votre interlocuteur joue le rôle de la victime, faîtes la victime ; s’il joue le rôle de bourreau, faîtes le bourreau ; s’il joue celui de sauveur, faîtes le sauveur. Car il est ce que vous êtes c’est-à-dire  son « miroir ». Faut-il briser le miroir ?

Dr A. Boumezrag
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Russie-Burkina : Ibrahim Traoré rencontre Poutine à Moscou

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Poutine et Traoré

En visite à Moscou, dans le cadre de la commémoration de la victoire sur le nazisme, le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la transition du Burkina Faso a échangé avec son homologue russe Vladimir Poutine ce samedi 10 mai. Les deux hommes ont parlé de l’évolution de la coopération entre leur pays depuis la réouverture de l’ambassade russe à Ouagadougou depuis deux ans.

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a plaidé pour un renforcement de la coopération militaire et le transfert de connaissances, car « finir avec la guerre, avoir une armée forte et lancer le développement » du Burkina Faso tel est « l’essence » de son combat, a-t-il fait savoir.

Au cours de l’entretien, ce 10 mai, à Moscou, le président russe a souligné que ce qui unit la Russie et le Burkina Faso aujourd’hui, « c’est la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme » et qu’il s’agit de « restaurer l’ordre constitutionnel » face à des groupes radicaux dans certaines régions du Burkina Faso. Vladimir Poutine a reconnu que les échanges sont « modestes » entre les deux pays, mais veut « travailler au renforcement [des] relations économiques et des échanges commerciaux ».

Rester sur le devant de la scène internationale

Le capitaine Ibrahim Traoré affirme avoir « tiré des leçons » de son séjour à Moscou, notamment de la capacité de la Russie « à rester sur le devant de la scène internationale » malgré les sanctions. Le chef de l’État burkinabé souhaite renforcer la coopération militaire avec la Russie, car la guerre imposée à son pays n’est, selon lui, « qu’une manifestation du nazisme ». « Ce n’est pas du terrorisme, c’est de l’impérialisme » a-t-il dit face au président russe.  

Et l’aide que la Russie pourrait aujourd’hui octroyer au Burkina Faso, « ce sont les connaissances », a précisé le capitaine Traoré, afin de « former sa jeunesse ». Le président russe a promis « une multiplication par deux » du nombre de bourses accordées aux citoyens burkinabés.

RFI

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Gaza et le terrorisme d’Etat

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Gaza
Un peuple massacré et réduit à vivre sous les bombes etdes tentes.

L’actualité que nous vivons sur la bordure littorale de la Méditerranée orientale, tout comme celle de l’agression de l’Ukraine aux confins de l’Europe de l’Est, témoigne de l’irruption d’un terrorisme de masse, imposé contre leur gré aux citoyens de ces territoires, qui s’est transformé en terrorisme d’Etat.

La violence se répand, des femmes et des enfants meurent de faim ou de froid, les geôles se remplissent et les plus fragiles, les moins armés, les moins puissants sont massacrés dans des actions criminelles par des géants militaires qui ne respectent même plus les lois de la guerre. Cette situation dont Gaza est aujourd’hui l’image la plus proche, nous ramène à Albert Camus, toujours actuel, qui écrivait dans L’Homme révolté :

“Il y a des crimes de passion et des crimes de logique. La frontière qui les sépare est incertaine. Mais le Code pénal les distingue, assez commodément, par la préméditation. Nous sommes au temps de la préméditation et du crime parfait. Nos criminels ne sont plus ces enfants désarmés qui évoquaient l’excuse. Ils sont adultes, au contraire et leur alibi est irréfutable, c’est la philosophie qui peut servir à tout, même à changer les meurtriers en juges.

Heathcliff, dans les Hauts de Hurlevent, tuerait la terre entière pour  pour posséder Cathie, mais il n’aurait pas l’idée de dire que ce meurtre est raisonnable ou justifié pour le système. Il l’accomplirait, là s’arrête toute sa croyance. Cela suppose la force de l’amour et le caractère. La force de l’amour étant rare, le meurtre reste exceptionnel et garde alors son air d’effraction. Mais à partir du moment où, faute de caractère, on court se donner une doctrine, dès l’instant où le crime se raisonne, il prolifère comme la raison elle-même, il prend toutes les figures du syllogisme. Il était solitaire comme le cri, le voilà universel comme la science. Hier jugé, il légifère aujourd’hui.”

Pour comprendre  ce qui se passe à Gaza, interrogeons l’Histoire. Le 13 septembre 1993, une image fait le tour du monde. C’est la poignée de main entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat, chef de l’OLP, et le Premier ministre israélien Yizthak Rabin quii viennent de signer un accord reconnaissant l’existence mutuelle de deux Etats sur le territoire de l’ancienne colonie britannique, la Palestine. Cet accord ouvre une porte à  la paix après des années de conflits et de guerre entre le sionisme israélien et le nationalisme arabo-palestinien qui a commencé le 14 mai 1948. 

Mais le 4 novembre 1995,  le général Yitzhak Rabin, leader israélien de la paix, est assassiné par un militant d’extrême droite. Les années de négociations courageuses des deux camps pour parvenir à une solution juste, celle de la construction de deux États devient un mythe sans cesse repoussé entre rencontres, intifadas, répressions, glissement continu vers la colonisation de la Cisjordanie et développement du Hamas financé en partie par Israël pour affaiblir Mahmoud Abbas, président de l’autorité Palestinienne.

Le 7 octobre 2023, le Hamas qui règne sur Gaza commet un horrible crime de guerre. Alors qu’Israël a envoyé une partie de ses troupes en Cisjordanie protéger les colons qui s’y multiplient avec violence et assassinent des paysans pour leur prendre leur terre, il lance des attaques contre des localités du pourtour de la Bande de Gaza, un jour de Shabbat et de fête. Le bilan de cet horrible crime de guerre est de 1888 morts, de 4834 blessés et de 251 otages.  

L’Etat d’Israël réagit. Mais Israël est un État normalement démocratique et les démocraties respectent les lois de la guerre. Or, à ce jour, le bilan des morts palestiniens à Gaza est de 52.000 et plus de 118.000 blessés pour une population de 2.100.000 habitants ce qui, rapporté à la population française, donnerait, approximativement, 1.716.000 morts et 3.776.000 blessés. Le tout à cause de bombardements massifs et non ciblés de l’armée israélienne, de la famine et de la destruction des centres de santé.

A cela s’ajoute le fait qu’au moins 70% des bâtiments sont détruits ou gravement endommagés comme si on ne voulait pas que les Gazaouis qui sont déplacés puissent les réoccuper un jour. Cependant, il faut rappeler que les massacres de Palestiniens n’ont pas débuté avec le 7 octobre. Ils remontent à plus de 70 ans.

En Cisjordanie, les agressions de colons extrémistes se multiplient et, en  avril 2024, Amnesty International sonne l’alerte :

“La flambée de violence exercée par des colons à l’encontre de Palestiniens ces derniers jours, s’inscrit dans le cadre d’une campagne soutenue par l’Etat qui dure depuis des décennies et vise à déposséder, déplacer et opprimer la population palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est. Les forces israéliennes ont par le passé facilité la violence des colons et il est scandaleux qu’une fois de plus elles ne soient pas intervenues, voire aient pris part à ces violences. » Heba Morayef 

Jusqu’ici ce n’étaient que des témoignages et des points de vue que l’on pouvait facilement effacer en traitant leurs auteurs et ceux qui les croient d’antisémitisme. Mais lorsque le président Donald Trump  et le président Netanyahou déclarent qu’il faut déplacer les Gazaouis en Egypte et en Jordanie pour faire de Gaza la « Côte d’Azur du Moyen-Orient », nous n’avons plus aucun doute et nous revenons à ce que disait Albert Camus : nous sommes devant l’un de ces crimes prémédités dont l’alibi, le 7 octobre 2023 et le retour de la paix, est irréfutable car c’est la philosophie qui peut servir à tout, même à changer des meurtriers en juges. 

L’Europe qui défend la démocratie et la liberté de l’Ukraine a mis en garde Israël contre ce projet néfaste mais elle doit aller plus loin. Elle doit aider les Israéliens démocrates à résister au Gouvernement d’extrême droite qui dirige Israël et met en danger son avenir. Elle doit aider les Palestiniens à survivre et à se débarrasser du Hamas afin que ce conflit se termine par la naissance d’un Etat Palestinien libre, démocratique et débarassé des colons.

Emile Martinez

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L’Algérie exige le rapatriement d’agents français : l’escalade diplomatique

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Drapeau Algérie France

L’Algérie a demandé dimanche le rapatriement immédiat de 15 agents français, Suite à des affectations jugées irrégulières, le 10 mai 2025, l’Algérie a pris la décision d’expulser deux agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) français.

Ces agents, porteurs de passeports diplomatiques, ont été déclarés “persona non grata” en raison de leur entrée sur le territoire algérien sans notification préalable. Ils assurent des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur, lit-on dans le communiqué. 

Selon les autorités algériennes, les agents visés ont été expulsés pour avoir violé la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui stipule que les diplomates doivent notifier leur présence aux autorités du pays qui les accueille. Cette non-conformité a été interprétée par l’Algérie comme un acte de provocation. “L’Algérie est une nation souveraine et ne tolérera pas d’ingérence étrangère dans ses affaires internes ou de manque de respect envers ses lois”, a déclaré un conseiller du président algérien dans une émission de télévision, soulignant l’importance du respect mutuel dans les relations internationales.

Les tensions entre l’Algérie et la France se sont nettement intensifiées au cours des derniers mois. En avril 2025, l’Algérie avait déjà expulsé 12 diplomates français en réponse, la France avait répliqué en expulsant 12 agents diplomatiques algériens et en rappelant son ambassadeur. Une première dans l’histoire compliquée de ces deux pays. Ces épisodes marquent une dégradation continue des relations entre les deux pays. Et les voix qui appellent à l’apaisement sont devenues inaudibles. Seuls les « vas-en-guerre » se font entendre sur les deux rives à coups de déclarations comminatoires.

Dans un entretien à France Info, Jean-Noël Barrot a déclaré que la relation entre la France et l’Algérie « reste totalement gelée« . Plusieurs députés se sont pourtant rendus à Alger pour commémorer la répression par la France des manifestations indépendantistes du 8 mai 1945. Mais il en fallait bien plus que la simple initiative de quelques élus français dont certains ont des parents algériens. Le geste a néanmoins été salué par le chef de la diplomatie française : « Ces massacres méritent d’être commémorés« .

Cette énième mesure illustre la méfiance des autorités algériennes, voire la perte de toute confiance envers la France. Elle vient aggraver des relations diplomatiques au bord de la rupture avec le rappel des deux ambassadeurs.

Rabah Aït Abache

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Ligue 1 Mobilis : l’ESS bat l’O Akbou (1-0) et consolide sa 4e place

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L'ES Sétif

L’Entente de Sétif a conforté sa 4e position au classement du championnat national de Ligue 1 Mobilis après avoir réalisé l’essentiel face à l’Olympique Akbou (1-0), ce dimanche au stade du 8 Mai 1945 (Sétif), en match comptant pour la suite de la 25e journée.

Le seul but de cette rencontre a été marqué à l’heure de jeu par Bouchama (60’).

Grâce à cette victoire, l’ESS porte son total à 38 points et consolide sa 4e place. De son côté, le nouveau promu aligne deux défaites de suite et se retrouve dans la peau du relégable (15e – 25 pts).

Cette 25e manche se poursuit en ce moment avec le match USM Alger – CS Constantine en cours, dont le coup d’envoi a été donné à 19h00 au stade du 5 Juillet 1962 (Alger).

Samedi, le NC Magra a quitté la 15e et avant-dernière place après avoir pris le meilleur sur l’ASO Chlef (2-0). De son côté, l’USM Khenchela s’est offert une bonne bouffée d’oxygène en battant le MC Oran (2-1), alors que l’ES Mostaganem a glané un bon point lors de son déplacement à Béchar face à la JS Saoura (0-0).

Le 3e et dernier acte de cette 25e semaine se jouera ce lundi avec trois matchs au programme, dont le très attendu CR Belouizdad – MC Alger. Ce big derby de la capitale, prévu entre le dauphin et leader, se jouera à huis clos (17h00) au stade Nelson Mandela.

Résultats partiels de la 25e journée :

USM Khenchela – MC Oran 2 – 1
NC Magra – ASO Chlef 2 – 0
JS Saoura – ES Mostaganem 0 – 0
ES Sétif – Olympique Akbou 1 – 0
USM Alger – CS Constantine 19h00
Dimanche :

CR Belouizdad – MC Alger 17h00
MC El-Bayadh – JS Kabylie 17h00
US Biskra – Paradou AC 18h00

Classement de la Ligue 1

Equipes Pts J

1 MC Alger 45 23
2 CR Belouizdad 43 24
3 JS Kabylie 43 24
4 ES Sétif 38 24
5 MC El Bayadh 34 24
6 USM Alger 33 23
7 Paradou AC 32 24
8 ASO Chlef 32 25
9 JS Saoura 32 25
10 USM Khenchela 28 24
11 MC Oran 27 24
12 NC Magra 27 25
13 CS Constantine 26 20
14 ES Mostaganem 26 25
15 Olympique Akbou 25 24
16 US Biskra 20 24

Radio Algérie Multimédia

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L’Algérie demande le rapatriement immédiat d’agents français

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Ministère des Affaires étrangères.

Les autorités algériennes ont demandé au Chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie, reçu ce dimanche au siège du Ministère des Affaires étrangères, que les agents français, objet d’une affectation dans des conditions irrégulières, fassent l’objet d’un rapatriement immédiat vers leur pays d’origine.   

De sources informées, nous avons appris que le chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie a été reçu ce jour, 11 mai 2025, au siège du Ministère des Affaires étrangères.  

Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie. 

En effet, sur la période récente, il aurait été constaté par les services compétents algériens l’affectation de pas moins de quinze agents français devant assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur. 

Ces agents, titulaires auparavant de passeports de service, se sont vu accorder des passeports diplomatiques pour faciliter davantage leur entrée en Algérie. En outre, et comme il en a déjà été fait état, cette liste incluait deux agents relevant du Ministère français de l’Intérieur et devant manifestement suppléer partiellement à ceux qui ont été récemment déclarés persona non grata. 

Ces affectations, irrégulières au regard des procédures habituelles observées par les deux pays jusqu’à présent conformément aux conventions internationales et à la pratique diplomatique, sont intervenues alors même que des ressortissants algériens titulaires de passeports diplomatiques se sont vu refuser l’accès au territoire français et que deux Consuls Généraux nommés aux postes de Paris et de Marseille et sept autres Consuls attendent toujours de recevoir l’accréditation des autorités françaises depuis plus de cinq mois.   

En conséquence, les autorités algériennes ont demandé que l’ensemble des agents français, objet d’une affectation dans des conditions irrégulières, fasse l’objet d’un rapatriement immédiat vers leur pays d’origine.

APS

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Deux agents de la DGSI française expulsés par l’Algérie

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Aéroport d'Alger

L’Algérie a expulsé deux agents de la DGSI française (Direction générale de la Sécurité intérieure) qui s’apprêtaient à s’introduire sur son territoire avec des passeports diplomatiques. L’information a été donnée par la chaîne d’information publique, AL24 News, affirmant que « cette expulsion intervient pour des raisons du non-respect de la procédure ».

« Les deux agents ont été interceptés vendredi dernier à l’aéroport international d’Alger », a déclaré le journaliste Fayçal Métaoui (nommé récemment au poste du chargé de mission à la présidence algérienne) qui participait à une émission de cette chaîne, diffusée samedi dernier.

« L’Algérie, après avoir constaté que la partie française n’a pas respecté la procédure en la matière, a considéré ces deux agents comme persona non grata », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « lorsqu’on entre dans un territoire avec un passeport diplomatique, il faut informer toutes les parties, en respectant la convention de Vienne et les accords consulaires existants entre les deux pays ».

La même source accuse directement le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, d’être à l’origine de cette « manœuvre ». « C’est une nouvelle manœuvre du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a envoyé, aujourd’hui, des hommes sous couvert de passeports diplomatiques, deux agents de la DGSI, qui dépend du ministère qu’il dirige », explique Fayçal Métaoui.

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte de tensions persistantes entre l’Algérie et la France, marquée notamment l’expulsion de 12 agents de l’ambassade et des consulats français en Algérie et la riposte française qui a renvoyé aussi 12 fonctionnaires diplomatiques algériens.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées durant l’été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris.

L’emprisonnement, en novembre 2024, de l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, a compliqué davantage la situation, tout comme le refoulement de migrants en situation irrégulière visés par des obligations de quitter le territoire français, dont l’influenceur algérien Doualemn.

Ces deux affaires ont suscité la colère de plusieurs ministres français, dont Bruno Retailleau (Intérieur) et Jean-Noël Barrot qui menaçaient de recourir au « rapport de force ». Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l’accès au territoire français de certains responsables algériens pour « défendre les intérêts des Français ». L’affaire des

Un début d’apaisement est ensuite intervenu avec l’appel téléphonique Macron-Tebboune, à l’occasion de l’aïd el-Fitr, fin mars, suivi d’une visite à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril courant, marquant « une nouvelle phase dans une relation d’égal à égal » entre la France et l’Algérie.

Reçu par le chef de l’État algérien, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient « décidé de tourner la page ». Toutefois, l’arrestation d’un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la tentative d’enlèvement de l’opposant algérien « Amir DZ », a suscité la colère d’Alger qui n’a pas tardé à exprimer sa contestation auprès de l’ambassadeur de France à Alger, considérant que l’arrestation d’un cadre consulaire à Paris est venue « torpiller » les récents progrès diplomatiques entre les deux pays. Résultat : l’expulsion de 12 fonctionnaires français par l’Algérie. En réponse, la France a rappelé son ambassadeur à Alger et expulsé 12 fonctionnaires algériens.

Cependant le dossier de l’affaire de l’enlèvement de l’influenceur Amir DZ risque de compliquer les relations. Le Journal du dimanche a révélé, dans sa dernière édition, l’implication de hauts fonctionnaires algériens, dont des officiers supérieurs des renseignements.

Avec A.A.

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L’idée d’un référendum sur les finances publiques avance en France

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Bayrou
Le premier ministre François Bayrou.

À la suite de la proposition du Premier ministre, François Bayrou, d’organiser une consultation nationale sur l’avenir des finances publiques, une étude publiée dimanche par l’institut Elabe pour BFMTV révèle un fort soutien de la population à cette initiative.

Selon ce sondage, 83 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la tenue d’un référendum, dont 28 % « très favorables ». Ils placent l’économie, les retraites et l’immigration en tête des sujets sur lesquels ils aimeraient être questionnés.

« L’idée a fait son chemin dans l’opinion », s’est réjoui M. Bayrou samedi, lors d’un déplacement à Brest. Il a ajouté : « Beaucoup de citoyens souhaitent être enfin associés aux grandes décisions. C’est un enjeu démocratique majeur. Le monde politique, lui, se montre plus réservé, ce qui se comprend : une telle démarche bouleverse les équilibres habituels du débat public. »

Le président Emmanuel Macron avait lui aussi évoqué, dans ses vœux pour 2025, la possibilité d’organiser plusieurs référendums sur des sujets clés. Il pourrait détailler ses intentions mardi soir, à l’occasion d’une émission spéciale sur TF1.

D’après l’enquête, les domaines sur lesquels les Français aimeraient être consultés en priorité sont les dépenses publiques, la dette et les impôts (59 %). Les retraites et l’immigration arrivent ensuite, ex aequo à 52 %. D’autres sujets suscitent également l’intérêt : la fin de vie (43 %), la réorganisation territoriale (22 %) et l’introduction de la proportionnelle (19 %).

En bas de la liste figurent les questions liées aux rythmes scolaires et à l’usage des écrans et réseaux sociaux par les enfants, avec seulement 16 % des répondants exprimant le souhait d’être consultés à ce sujet.

Le sondage a été réalisé en ligne les 6 et 7 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur varie entre 1,4 et 3,1 points.

La rédaction/AFP

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L’anglais contre le français en Algérie : l’arabisation rampante sous couvert de modernité

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Tebboune
Une politique d'arabisation totale est menée sous l'égide d'Abdelmadjid Tebboune

La récente vague de décisions visant à écarter la langue française des institutions publiques et privées en Algérie ne relève plus du simple ajustement linguistique, mais s’apparente de plus en plus à une politique d’exclusion ciblée.

Derrière des arguments de souveraineté ou d’alignement avec les normes internationales, se cache une logique idéologique claire, portée par des cercles arabo-islamistes influents, bien implantés dans l’administration et les sphères décisionnelles. Le tout avec la bénédiction d’Abdelmadjid Tebboune et le clan qui le soutient.

Des entreprises publiques telles que la SEAAL (Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger) ont récemment remplacé la langue française par l’anglais et l’arabe sur leurs factures. Les facultés de  médecine  se préparent à abandonner le français au profit de l’anglais dès 2025-2026. Le secteur du sport, la compagnie nationale de transport  aérienne, Air Algérie et même les correspondances administratives suivent le pas.

À première vue, il s’agit d’un basculement linguistique stratégique, mais une lecture plus profonde révèle une volonté manifeste de rompre avec un héritage linguistique accusé d’être colonial — un procès récurrent dans les discours populistes.

Ce qui interpelle, ce n’est pas la volonté d’adopter l’anglais, langue de la science et de la technologie, mais bien la manière brutale, précipitée et sélective dont la langue française est bannie, sans tenir compte des réalités sociolinguistiques du pays. La majorité des enseignants universitaires, des professionnels de santé et des chercheurs continuent de produire et d’enseigner en français. Les bibliothèques regorgent d’ouvrages scientifiques en langue française. Pourtant, on feint d’ignorer cette réalité dans une course politisée vers un « désenvoûtement culturel » aux relents idéologiques.

Les initiateurs de cette politique ne cachent plus leur appartenance à une mouvance arabo-islamiste qui a toujours entretenu une méfiance viscérale à l’égard de la francophonie, perçue comme un vestige de domination culturelle. Le discours officiel, lui, maquille cette croisade sous les atours d’une modernisation linguistique, alors qu’il s’agit souvent d’un repli identitaire. Or, on ne construit pas une identité nationale en éradiquant une langue, surtout lorsqu’elle continue d’être un outil de savoir, de communication et de mobilité sociale pour des millions d’Algériens.

La rupture avec le français ne semble pas découler d’un processus démocratique ni d’une concertation nationale. Elle s’inscrit plutôt dans une logique autoritaire, décidée en haut lieu, et appliquée par des fonctionnaires zélés, souvent plus soucieux de leur positionnement idéologique que de l’efficacité administrative ou pédagogique. La marginalisation du français n’est pas seulement un acte symbolique : elle fragilise l’accès au savoir, aggrave la fracture linguistique, et accentue l’isolement de nombreux professionnels.

Dans une Algérie plurielle, marquée par une diversité linguistique et culturelle, la sagesse commanderait une politique inclusive, valorisant toutes les compétences linguistiques disponibles. Loin d’être une faiblesse, le multilinguisme est une richesse stratégique, que certains veulent aujourd’hui sacrifier sur l’autel d’une identité rigide et exclusive.

Samia Naït Iqbal

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La « grande guerre patriotique » russe, une réécriture de l’histoire par Poutine

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Armée rouge

Je ne sais plus par quel bout prendre ma colère pour expliquer les raisons pour les nombreux autres sujets. Les Algériens pro-Poutine n’ont jamais lu un autre livre d’histoire que celui rédigé, diffusé et obligé par le FLN.

Je ne suis pas sidéré par le niveau inexistant de leur culture en ce domaine, il faudrait inventer dans le dictionnaire un nouveau mot. Les Russes comme les Algériens nourris au biberon de la dictature continuent à se nourrir d’une histoire délirante sur la guerre patriotique russe lors de la seconde guerre mondiale.

Les défilés militaires à la soviétique la rappellent chaque année devant une foule lobotomisée et totalement acquise à la gloire de l’armée russe libératrice et de Poutine.

Poutine occulte une vérité historique pourtant accessible au moindre collégien. La Russie de Staline avait lourdement trahi ses partenaires (si on peut utiliser ce mot) en signant le 23 août 1939  un pacte germano-soviétique de non-agression, connu sous le nom d’accord Ribbentrop-Molotov, les deux ministres des affaires étrangères.  

Alors lorsque Poutine justifie son agression dans le but de combattre les Nazis du régime ukrainien, je ne sais pas s’il faut en rire ou s’en étonner devant un si gigantesque culot. 

Mais l’Allemagne nazie avait montré ce que signifiait pour elle une non-agression. L’invasion par les troupes nazies de la Pologne menaçait directement le monde soviétique. Un mois s’était seulement écoulé puisque l’invasion s’est produite en septembre de la même année. C’est seulement à cet instant que ce grand pays patriotique avait retourné sa veste.

Son récit jusqu’à aujourd’hui est qu’il a payé le prix de son engagement avec 20 millions de morts. Son armée fut la première à arriver à Berlin et la Russie ne se lasse pas de dire qu’elle a sauvé les Alliés d’une déroute. Plus c’est gros plus ça passe lorsqu’on fait face aux membres d’une secte.

Tout cela est vrai, elle a payé un très lourd sacrifice que personne ne conteste. Mais c’est le prix d’une lourde trahison et d’une attirance entre deux régimes barbares. Qui pourrait le nier avec des noms comme Hitler et Staline.

Le pacte Ribbentrop-Molotov, un tout petit oubli, sans importance, de la réécriture de l’histoire par Poutine.

Et les Algériens pro-Poutine qui ne suivent pas, ils courent.

Boumediene Sid Lakhdar

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Sétif accueille une rencontre internationale sur la ville durable

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Sétif

A Sétif, l’Université Ferhat-Abbas 1 s’apprête à accueillir lundi 12 mai une rencontre de haut niveau intitulée « Trame verte et commodités urbaines : vers une ville durable et résiliente ».

Organisé par le Laboratoire d’architecture méditerranéenne (LAM) et la fondation HCA, l’événement réunira trois figures majeures de l’architecture paysagère et de l’urbanisme, venues croiser leurs regards sur les défis de la ville contemporaine.

À l’heure où les villes algériennes connaissent des mutations rapides, cette journée d’échanges ambitionne de proposer des pistes concrètes pour l’amélioration des paysages urbains, la requalification des espaces publics et l’adaptation des milieux de vie aux réalités sociales, climatiques et culturelles actuelles.

Trois experts, trois visions complémentaires

Le programme s’ouvrira à 9h30 avec une conférence de Kamel Louafi, artiste-paysagiste de renommée internationale. Lauréat de multiples distinctions européennes, Louafi présentera ses travaux sur l’amélioration des paysages existants et l’adaptation des espaces verts aux usages contemporains. Il partagera ses expériences issues de concours internationaux, mettant l’accent sur la nécessité de revitaliser les surfaces urbaines dégradées.

À 10h30, Akli Amrouche, architecte urbaniste et rédacteur en chef de la revue Vie de Ville, prendra la parole pour aborder la requalification des espaces publics en Algérie. Il explorera les liens entre design, scénographie urbaine et activation citoyenne, plaidant pour une approche qui conjugue innovation, fonctionnalité et enracinement culturel.

Enfin, à 11h00, Amar Lounas, architecte de l’agence AL-Architecture, clôturera la matinée avec une réflexion intitulée « Architecture en mouvement : dialogue entre paysage, climat et usages ». À travers ses projets menés en Algérie, en Corée du Sud et en France, il montrera comment l’architecture peut s’ancrer dans la nature tout en s’adaptant aux mutations sociétales de notre époque.

Un rendez-vous majeur pour penser la ville de demain

Cette rencontre promet de nourrir la réflexion sur la ville algérienne de demain : plus verte, plus inclusive, et plus résiliente. Elle s’adresse aux architectes, urbanistes, étudiants et citoyens soucieux de construire un cadre de vie durable et harmonieux.

Djamal Guettala 

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