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Économie : le PIB ralentit légèrement au 2ᵉ trimestre 2025

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Importations
Les importations ont bondi. Crédit photo : DR

Selon la dernière note trimestrielle de l’ONS, le PIB de l’Algérie a enregistré une croissance de 3,9 % au deuxième trimestre 2025, contre 4,5 % au premier trimestre. Malgré ce léger ralentissement, la croissance reste supérieure aux niveaux des années précédentes, portée par les secteurs non pétroliers et le dynamisme de la demande intérieure.

Le PIB en valeur courante atteint 9 410 milliards de dinars, soit une progression de 5,1 % par rapport à la même période en 2024, avec une inflation modérée de 1,1 %.

Le secteur des hydrocarbures a connu une reprise limitée (+1,5 %), tandis que le commerce et l’électricité/gaz affichent des taux de croissance de 6,7 % et 9,7 % respectivement.

Les exportations totales ont légèrement progressé (+0,5 %), mais les importations ont bondi de 30,6 %, surtout dans les biens (+34,1 %). La consommation finale totale a augmenté de 3,7 %, soutenue par les ménages (+3,9 %) et les administrations (+3,1 %).

L’économie algérienne affiche ainsi une croissance solide mais prudente, avec un poids croissant des secteurs non pétroliers et un maintien du rôle moteur de la demande intérieure.

La rédaction

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Atmane Mazouz : « Si l’Algérie veut éviter le déclassement… »

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Atmane Mazouz, président du RCD
Atmane Mazouz, président du RCD. Crédit photo : Hamid Arab

Tribune. « Ces derniers jours, au fil des discussions pressantes avec des amis de divers horizons, des opérateurs économiques au bord de l’asphyxie et de citoyens déboussolés, incapables de faire face à la flambée des prix et à l’insécurité matérielle qui s’installe, un constat s’impose avec une force implacable : la dévalorisation du dinar n’est pas un simple indicateur technique. C’est le symptôme d’une gouvernance en déroute, d’un système qui a renoncé à piloter le destin économique du pays et qui se contente de gérer la survie au jour le jour.

Les entrepreneurs parlent désormais en termes de survie, non plus d’investissement ; les familles parlent d’arbitrages tragiques, non plus de projets. La monnaie, élément fondamental de la souveraineté, est devenue le baromètre d’un effritement plus profond : celui de l’État, de sa vision et de sa capacité à protéger sa population.

Il faut le dire sans détour : ce qui arrive au dinar face à l’euro et au dollar n’a rien d’une fatalité. La dépréciation continue résulte d’un mode de gouvernance fondé sur l’improvisation permanente, l’opacité décisionnelle et l’incapacité chronique à anticiper.

Le Projet de loi de finances 2026 en fournit une illustration éclatante.

Les recettes prévues y sont limitées à 8 009 milliards de dinars, alors que les dépenses explosent à 17 636 milliards, creusant un déficit abyssal équivalent à 12,4 % du PIB.

Un déséquilibre budgétaire d’une telle ampleur fragilise mécaniquement la monnaie nationale : un État incapable d’équilibrer ses comptes est un État qui dévalue.

Dans un pays où plus de 90 % des recettes en devises proviennent des hydrocarbures, fragiliser le dinar revient à fragiliser l’État lui-même. Les responsables politiques qui se félicitent du rebond ponctuel des prix du baril feignent d’ignorer que la structure de l’économie demeure inchangée depuis des décennies : une économie de rente, dépendante de l’extérieur pour s’alimenter, se soigner, produire et même se projeter.

Le PLF 2026 le confirme : 657 milliards de dinars sont encore nécessaires pour subventionner les produits de large consommation (céréales, lait, huile, farine), massivement importés. Chaque glissement du dinar renchérit ces importations, creuse la facture extérieure et alimente l’inflation.

L’État, pour maquiller ses déficits, joue sur la dépréciation monétaire comme on manipule un artifice comptable. Le gonflement artificiel des recettes en dinars issues des exportations d’hydrocarbures, par le simple jeu du taux de change, n’est pas une stratégie économique : c’est un leurre. Dans le PLF 2026, la masse salariale représente 33,6 % du budget, soit 5 926 milliards de dinars, preuve qu’une grande partie des ressources sert à maintenir une administration hypertrophiée plutôt qu’à investir dans la création de richesse. Le reste est absorbé par les transferts sociaux, qui atteignent 2 812 milliards de dinars, dont plus de 420 milliards pour l’allocation chômage et 424 milliards pour les retraites. Tout cela pour soutenir une société affaiblie, mais sans créer les conditions de sa résilience.

La Banque d’Algérie, qui devrait être le dernier rempart contre l’arbitraire, n’est plus qu’une chambre d’exécution. Son absence d’indépendance et le silence opaque qui entoure ses décisions privent le pays d’un outil essentiel de stabilisation.

Lorsqu’une banque centrale cesse d’être un acteur crédible pour devenir un instrument politique, la monnaie cesse d’inspirer confiance. Et lorsque la confiance disparaît, toutes les digues cèdent.

Dans les marchés et les foyers, cette crise se traduit par une inflation brutale. L’essentiel des produits étant importés, chaque glissement du dinar entraîne mécaniquement une hausse des prix. Le PLF 2026 table sur une croissance de 4,1 %, présentée comme la preuve d’un redressement hors hydrocarbures.

Mais cette projection repose davantage sur la communication que sur une dynamique réelle : aucune politique industrielle structurée, aucune stratégie agricole souveraine, aucune vision pour l’innovation.

Le pari gouvernemental sur une croissance « non pétrolière » relève davantage du vœu pieux que de la planification.

Pendant ce temps, l’informel prospère. Le fossé entre le taux officiel et le taux parallèle des devises traduit une vérité simple : les Algériens ne croient plus en la valeur de leur monnaie. Et comment pourraient-ils y croire quand l’économie formelle est accablée par l’arbitraire administratif, l’instabilité réglementaire et l’absence de visibilité ?

Depuis plus de vingt ans, l’Algérie est privée d’une vision économique cohérente. Les institutions qui devraient contrôler, réguler, alerter ou corriger ont été neutralisées. Le Parlement n’exerce aucun contre-pouvoir réel. La Cour des comptes est muselée. Les autorités de régulation sont devenues symboliques. Dans ce contexte, les dépenses publiques sont orientées selon des priorités politiques, non économiques.

Ainsi, pour la quatrième année consécutive, plus de 20 % du budget général est consacré à la défense. Sans débat, sans transparence. Un choix qui dit tout : préserver le système avant de préserver la société.

Dans un tel paysage, comment s’étonner que la confiance internationale se soit effondrée ? L’opacité totale qui entoure les conditions d’investissement, l’arbitraire des décisions administratives, l’instabilité fiscale et réglementaire éloignent les partenaires sérieux. Le pays se retrouve isolé au moment même où sa monnaie se dégrade et où son économie s’étouffe.

Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas un simple débat technique sur la valeur du dinar : c’est un enjeu de sécurité nationale. Une monnaie qui s’effondre affaiblit l’État, ses institutions et sa souveraineté. Plus le dinar chute, plus le pays dépend des financements extérieurs, des importations vitales, du bon vouloir de ses partenaires. Une trajectoire dangereuse pour un pays doté de ressources considérables, mais incapable d’en faire un moteur de prospérité.

Face à cette situation, il faut rappeler que la stabilité d’une nation ne repose ni sur des manipulations monétaires ni sur des artifices comptables.

Elle repose sur la transparence, sur l’État de droit, sur des institutions solides et sur la création de richesse. Redresser le dinar exige une réforme profonde de la gouvernance économique, une indépendance réelle de la Banque d’Algérie, un investissement massif dans la production nationale, et une réorientation des dépenses publiques vers l’avenir plutôt que vers la survie.

La dévalorisation du dinar est le miroir d’un système politique à bout de souffle, incapable de se réformer, sourd aux alertes, détaché des réalités vécues par le peuple. C’est un avertissement majeur : un pays qui laisse glisser sa monnaie sans stratégie laisse glisser avec elle sa stabilité, sa cohésion et sa souveraineté.

Si l’Algérie veut éviter le déclassement, elle doit ouvrir sans délai la voie à un changement de gouvernance, à une transition démocratique et à une modernisation économique capable de répondre aux attentes de ses citoyens comme aux défis du monde. L’heure n’est plus aux expédients ni aux discours rassurants. L’heure est à la vérité, à la responsabilité et au courage politique.

C’est la survie du pays qui se joue maintenant.

Atmane Mazouz 
Président du RCD

Cette tribune nous a été envoyée par son auteur.

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Marseille : la librairie Transit dénonce une campagne diffamatoire après la soirée du 12 novembre

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La librairie Transit
La librairie Transit. Crédit photo : Le Matin d'Algérie

Dans un communiqué publié le 20 novembre 2025, la librairie Transit, à Marseille, revient sur les incidents survenus lors de la présentation du livre Le sionisme, une invention européenne, organisée le 12 novembre en partenariat avec le collectif Tsedek, en présence de l’autrice Sonia Dayan-Herzbrun et du réalisateur Eyal Sivan.

La librairie Transit explique que la soirée a été « momentanément perturbée » par un petit groupe de manifestants. Ces derniers, malgré leur revendication de lutter contre l’antisémitisme, ont refusé l’expression de voix juives critiques de la politique du gouvernement israélien menée par Benjamin Netanyahou.

Selon la librairie, ce même groupe mène depuis une « campagne d’insultes et de calomnies » sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à associer Transit à des accusations aussi graves que le nazisme ou l’antisémitisme. Des attaques que la librairie qualifie d’« ignobles ».

Transit rappelle dans son texte que ses principes reposent sur un engagement clair contre toutes les formes de racisme — qu’il s’agisse d’antisémitisme, d’islamophobie ou d’autres discriminations. Elle affirme qu’elle « ne se laissera pas intimider » et qu’elle poursuivra son travail éditorial en accueillant les auteurs et les ouvrages qu’elle juge nécessaires.

Soutien des adhérents

En tant qu’adhérents, nous exprimons notre solidarité pleine et entière avec la librairie Transit. Nous soutenons son engagement constant pour la liberté d’expression, la pluralité des voix et la lutte contre toutes les formes de racisme. Nous dénonçons les tentatives d’intimidation dont elle fait l’objet et réaffirmons notre confiance dans le rôle indispensable qu’elle joue au sein de la vie culturelle marseillaise.

Mourad Benyahia 

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Dominique Hamdad-Vitré : « Parler plusieurs langues c’est habiter plusieurs mondes intérieurs »

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Dominique Hamdad-Vitré
Dominique Hamdad-Vitré/ Crédit photo : DR

Entre les déchirures de l’histoire et les élans du cœur, Le fils de la Française, odyssée d’un natif de Kabylie, publié par Dominique Hamdad-Vitré le 31 juillet 2025 dans la collection Graveurs de Mémoire — raconte bien plus qu’un parcours individuel : il révèle ce que signifie grandir dans les fractures laissées par la colonisation, l’exil et les identités qui se cherchent.

Dans ce récit courageux, Dominique Hamdad-Vitré ne se contente pas d’évoquer la Kabylie et la France comme deux territoires géographiques : il en fait deux forces qui tirent, bousculent, forgent, et parfois blessent.

Entre une enfance façonnée par les montagnes kabyles et un destin qui se déploie en Europe, il interroge les silences familiaux, les migrations forcées, les amours impossibles et les contradictions d’un pays qui accueille mais qui exige souvent qu’on se renie. Son livre s’inscrit dans cette zone sensible où la mémoire intime rencontre la mémoire collective, où l’on comprend que chaque identité née dans l’entre-deux est un combat quotidien, mais aussi un espace d’invention et de résistance.

Le Matin d’Algérie : Votre livre raconte un parcours entre la Kabylie et la France. Comment décririez-vous ce double enracinement et l’impact sur votre identité ?

Dominique Hamdad-Vitré : Je vis ce double enracinement comme une tension créatrice, mais aussi comme une source de richesse. Être à la fois kabyle et français, c’est vivre entre deux histoires, deux langues, deux imaginaires. Loin de me diviser, cela m’a offert une vision élargie du monde. J’ai longtemps cherché à réconcilier ces deux parts de moi avant de comprendre qu’elles ne demandaient pas à être unifiées, mais simplement écoutées et honorées.

Le Matin d’Algérie : Dans votre récit, l’enfance en Algérie occupe une place centrale. Quels souvenirs ont le plus marqué votre regard sur le monde ?

Dominique Hamdad-Vitré : Les souvenirs qui m’habitent encore aujourd’hui sont ceux de la terre et des odeurs. Je me souviens des longues journées rythmées par la lumière en été et par la neige sur les montagnes en hiver. Cette lumière organisait le temps et façonnait mon regard, m’apprenait à m’émerveiller des choses simples. Elle m’a aussi très tôt sensibilisé aux blessures de l’Histoire.

Le Matin d’Algérie : Vous évoquez les silences et les non-dits familiaux. Comment ces expériences ont-elles façonné votre rapport à la mémoire et à l’écriture ?

Dominique Hamdad-Vitré : L’écriture est devenue pour moi un acte de réparation, un espace où les ombres pouvaient parler. Écrire, c’est rendre audible ce que l’histoire familiale n’a pas su, ou pas pu, nommer.

Le Matin d’Algérie : L’adolescence et la découverte de l’Europe constituent un tournant. Que représente pour vous ce passage vers un monde plus vaste ?

Dominique Hamdad-Vitré : Cela a été un moment de vertige, mais aussi de libération. Découvrir l’Europe, c’était m’arracher à mes repères initiaux, élargir mes horizons, questionner mes croyances. C’était aussi prendre conscience de mon altérité. Ce déplacement géographique a provoqué un déplacement intérieur, me permettant de me confronter à moi-même autrement, avec plus de lucidité, mais aussi plus de tendresse.

Le Matin d’Algérie : L’amour et la rencontre en Autriche jouent un rôle important dans votre odyssée personnelle. Pouvez-vous nous parler de ce que ces expériences vous ont apporté ?

Dominique Hamdad-Vitré : C’est une histoire d’amour fulgurante, qui a laissé en moi une trace à la fois lumineuse et incandescente. Un amour interdit, traversé de contraintes et de choix douloureux, mais porteur d’une intensité rare. Il incarnait toute la complexité de ces rencontres qui bouleversent une vie, entre passion, beauté et souffrance. Cet amour m’a aidé à grandir, à aimer avec plus de justesse et de vérité. Il marque un point de bascule dans ma quête d’identité.

Le Matin d’Algérie : Votre parcours professionnel en France, entre enseignement et ingénierie, semble intimement lié à votre réflexion sur l’identité et la transmission. Comment conjuguez-vous ces deux dimensions ?

Dominique Hamdad-Vitré : Mon parcours a toujours gravité autour de l’humain et de la transmission. De conseiller d’éducation à enseignant, chaque étape m’a permis de comprendre que l’éducation dépasse le cadre scolaire : elle touche à la construction de soi. Ma formation scientifique m’a apporté la rigueur, mais c’est dans la relation pédagogique que j’ai trouvé ma véritable vocation. Transmettre, pour moi, c’est relier les savoirs, les cultures et les générations.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes un polyglotte et un passeur de cultures. Quel rôle la langue et la communication ont-elles joué dans votre cheminement ?

Dominique Hamdad-Vitré : Les langues ont été des clés. Elles m’ont permis de créer des ponts, de décoder les nuances, de faire entendre ma voix. Parler plusieurs langues, ce n’est pas seulement maîtriser des codes, c’est habiter plusieurs mondes intérieurs. Cela m’a permis de ne pas être prisonnier d’un seul récit. Chaque langue m’a apporté une manière différente d’aimer, de penser et de rêver.

Le Matin d’Algérie : L’exil et la résilience sont des thèmes récurrents dans votre livre. Comment avez-vous appris à transformer blessures et silences en force ?

Dominique Hamdad-Vitré : Par l’écoute, l’introspection et le refus de la victimisation. J’ai compris que mes blessures portaient une énergie qu’il me fallait orienter. La résilience est née du choix de ne pas renier mes douleurs, mais de les transformer en matière vivante. Les silences ne m’ont pas réduit au mutisme ; ils m’ont poussé à créer une parole habitée.

Le Matin d’Algérie : Votre écriture explore le lien entre mémoire et humanité. Comment percevez-vous le rôle de la littérature dans la compréhension des trajectoires personnelles et collectives ?

Dominique Hamdad-Vitré : Issu d’une formation scientifique, je ne viens pas du monde littéraire. Mon rapport à la langue s’est d’abord forgé dans l’exactitude, la logique et le concret. Ce n’est que plus tard, en m’ouvrant à la littérature et à la philosophie, que j’ai découvert une autre dimension du langage : celle de l’intériorité, de la nuance et du questionnement. C’est cette rencontre tardive avec les mots qui m’a donné envie d’écrire. Les langues que je parle – kabyle, français, arabe, anglais, allemand – m’ont permis de naviguer entre les cultures, de m’adapter, mais aussi de porter en moi plusieurs voix, plusieurs mémoires. La communication, pour moi, n’est pas qu’un outil : c’est un pont. Un pont entre les mondes, les générations, les blessures et les espérances.

Le Matin d’Algérie : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui, comme vous, naviguent entre plusieurs cultures et tentent de trouver leur place ?

Dominique Hamdad-Vitré : Je leur dirais de ne pas chercher à trancher entre leurs identités, mais de les accueillir toutes, même lorsqu’elles semblent contradictoires. De transformer la fracture en ressource. La complexité n’est pas un obstacle, c’est une richesse. Il ne s’agit pas de choisir, mais d’harmoniser. D’oser être soi, pleinement, même si cela dérange les cases prédéfinies.

Le Matin d’Algérie : En écrivant ce récit, avez-vous découvert des aspects de vous-même que vous ignoriez ?

Dominique Hamdad-Vitré : Oui. L’écriture a été un miroir révélateur. Elle a fait émerger des émotions que j’avais enfouies, des souvenirs que je croyais oubliés. Elle m’a permis d’entrer en dialogue avec mes rêves, mes ancêtres et mes contradictions. J’ai découvert en moi une force de réconciliation que je n’imaginais pas. Et aussi une capacité à aimer le passé, même dans ses zones d’ombre.

Le Matin d’Algérie : Si vous deviez résumer en une phrase ce que vous souhaitez transmettre à vos lecteurs à travers Le fils de la Française, que diriez-vous ?

Dominique Hamdad-Vitré :Je dirais : il est possible de faire de ses racines un envol, de ses blessures une lumière, et de son histoire un pont vers l’autre.

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

Dominique Hamdad-Vitré

Ingénieur électronicien et enseignant à Paris depuis plus de trente ans, Dominique Hamdad-Vitré est issu d’une double culture franco-kabyle. Polyglotte et passionné par la transmission, l’écriture et la réflexion politique, il a été distingué par les Palmes académiques. Son œuvre explore les liens entre identité, mémoire et humanité.
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Pourquoi notre société est-elle devenue si agressive ?

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Arrestation d'un délinquant par des gendarmes.
Arrestation d'un délinquant par des gendarmes. Crédit photo : APS

Il suffit aujourd’hui d’un mot, d’un geste banal ou d’un simple regard pour que tout explose.

Dans la rue, sur la route, au travail, dans nos cités, même dans les familles : la tension est permanente, la nervosité omniprésente. Beaucoup disent : « Le peuple est devenu nerveux. » Mais cette nervosité n’est pas née du vide.

Je suis convaincu que la décennie noire a laissé en nous des séquelles morales et psychologiques d’une profondeur inouïe. Pendant ces années sombres, nous avons vécu sous la peur, la suspicion, la mort quotidienne.

Nous avons appris à nous méfier de tout : du voisin, du passant, du bruit au coin de la rue. Nous avons appris à faire taire nos émotions, à contrôler nos gestes, à étouffer nos colères pour survivre.

Ces traumatismes, jamais réellement nommés, jamais soignés, sont restés là — silencieux mais vivants. Aucune politique nationale de reconstruction psychologique n’a été menée.
Aucune écoute collective, aucun espace de parole. On a voulu tourner la page sans jamais la lire.

Des images qui ravivent un passé douloureux

Ces dernières années, les réseaux sociaux ont ajouté une couche supplémentaire à ce malaise national. Chaque semaine, nous voyons circuler des vidéos d’une violence extrême : des hommes armés de couteaux, de sabres, des scènes de règlements de comptes d’une brutalité inouïe, parfois même l’usage d’outils comme des compresseurs pour torturer des victimes.

Ces images réveillent brutalement les souvenirs de la décennie noire, ces années où la vie humaine valait si peu. Elles ravivent les traumatismes enfouis, renforcent la peur, normalisent la violence.

Une agressivité devenue langage courant

Ce passé non traité a façonné une génération entière.
Ceux qui ont grandi dans les années 90 ont transmis, souvent sans le vouloir, leur anxiété, leur méfiance, leur dureté.
Aujourd’hui, l’agressivité s’est installée dans le quotidien :
• dans les échanges dans les files d’attente,
• dans la conduite en ville,
• dans les interactions administratives,
• dans les discussions politiques et familiales.

À cela s’ajoute l’effondrement de certaines valeurs traditionnelles :
– l’école qui ne joue plus son rôle d’éducation citoyenne,
– les institutions qui peinent à inspirer confiance,
– la société de consommation qui impose l’individualisme,
– la compétition pour exister qui transforme chaque interaction en lutte.

Quand tout devient combat, la violence devient le langage naturel.

Peut-on guérir collectivement ?

La question essentielle n’est pas : « pourquoi sommes-nous devenus agressifs ? » Elle est : «Comment sortir de cet héritage traumatique que nous n’avons jamais affronté ? »

Nous avons besoin :
• d’une véritable politique de guérison collective,
• d’espaces de parole,
• d’éducation au respect et à la gestion des conflits,
• de revalorisation du lien social,
• d’un travail de mémoire sur cette décennie qui a brisé notre société.

Ce n’est pas de la nostalgie. C’est une nécessité pour reconstruire un vivre-ensemble fragilisé.

Sommes-nous condamnés à rester les héritiers d’une époque violente que nous n’avons jamais su dépasser ? Ou pouvons-nous, enfin, affronter nos cicatrices invisibles pour reconstruire un avenir plus apaisé ?

Ces questions ne concernent pas seulement notre passé, elles déterminent ce que nous voulons devenir.

Aziz Slimani

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Tommy Recco, l’homme ayant passé le plus de temps en prison en France, est mort à 91 ans

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Tommy Recco
Tommy Recco, criminel récidiviste, mort à 91 ans. Crédit photo : DR

Tommy Recco, de son vrai nom Joseph‑Thomas Recco, est mort à l’âge de 91 ans à l’hôpital de Marseille le 20 novembre 2025, mettant fin à l’histoire d’un criminel devenu une figure tristement emblématique du système carcéral français.

Originaire de Corse, Recco détient le record du détenu ayant passé le plus de temps derrière les barreaux en France, avec plus de 55 ans d’incarcération cumulés, répartis sur deux périodes distinctes.

La première période commence dans les années 1960. Condamné en 1962 pour le meurtre de son parrain, il purgera sa peine jusqu’en 1977. À sa sortie, il bénéficie d’une certaine liberté, mais replonge rapidement dans la criminalité, donnant lieu à une seconde vague de crimes particulièrement violents.

En décembre 1979, Recco tue trois caissières d’un supermarché à Béziers, un meurtre qui choque l’opinion publique par sa brutalité et son caractère prémédité. Quelques semaines plus tard, en janvier 1980, il commet un autre crime terrible à Carqueiranne, tuant une fillette de 11 ans, son père et leur voisin. Ces actes lui valent une condamnation définitive à la réclusion criminelle à perpétuité, peine qu’il purgera jusqu’à sa mort.

Tout au long de sa détention, Recco a nié ces meurtres, multipliant les demandes de libération conditionnelle, qui lui ont toutes été refusées. Ses requêtes répétées et son long séjour en prison ont suscité un intérêt médiatique considérable, faisant de lui un symbole de la gestion des peines longues et des détenus dits « dangereux » dans le système judiciaire français.

Au fil des années, son état de santé s’est détérioré, ce qui a motivé son transfert vers un établissement pénitentiaire près d’Aix‑en‑Provence, puis son hospitalisation à Marseille, où il est finalement décédé de causes naturelles. Sa mort clôt un parcours exceptionnel par sa longueur et marqué par des crimes particulièrement violents, qui ont durablement marqué l’opinion publique et laissé une trace dans l’histoire criminelle française.

Tommy Recco laisse derrière lui le souvenir d’une trajectoire sombre et complexe, entre récidives meurtrières et décennies de prison. Son parcours interroge à la fois sur la nature de la criminalité violente, la gestion des détenus à long terme, et les limites du système de réinsertion en France. Il reste ainsi une figure emblématique, inquiétante et fascinante, du paysage pénal français du XXe siècle.

Mourad Benyahia

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Macron évoque une possible reprise du dialogue avec Alger : avec « respect et exigence »

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Macron Tebboune
Macron invite Tebboune-à paris

En conférence de presse au G20 de Johannesburg, Emmanuel Macron a évoqué une possible relance des relations franco-algériennes. Tout en reconnaissant une situation  » insatisfaisante  » de part et d’autre, le président français mise sur une reprise progressive du dialogue, fondée sur le « respect » et « l’exigence ».

On est donc loin des déclarations enflammées. Les liens se fond recoudre avec des trésors de prudence non dénuée de méfiance décidément. En marge de l’ouverture du Sommet du G20 à Johannesburg, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la perspective d’une reprise des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Interrogé  sur l’absence d’Abdelmadjid Tebboune a ce Sommet auquel il devait participer et sur l’état du dialogue bilatéral, le président français a défendu une approche méthodique et dédramatisée.

Emmanuel Macron a rappelé que la relation reste prise en étau entre les agendas politiques internes des deux pays : « Beaucoup veulent transformer le lien franco-algérien en un sujet de politique domestique. Si l’on laisse ces logiques de part et d’autre faire l’agenda, on n’avance pas. » Le président français s’adresse là à la droite et l’extrême droite qui ont fait de la question algérienne leur mantra politicien pour gagner les faveurs d’un électorat anti-immigration.

Le chef de l’État français revendique une méthode constante fondée sur le « respect et l’exigence ». Le respect, conseille-t-il, parce qu’« on n’obtient rien en insultant son interlocuteur » ; l’exigence, parce que la situation demeure insatisfaisante sur plusieurs dossiers — sécurité, migrations, économie. On est là bien loin des déclarations comminatoires de son ancien ministre de l’Intérieur, un certain Bruno Retailleau.

Le président français a confirmé avoir lancé, « il y a plusieurs semaines », un processus de reprise technique du dialogue : réunions entre directeurs d’administration, consultations entre secrétaires généraux des affaires étrangères, puis rencontres ministérielles à venir.

Selon lui, ces mécanismes commencent à produire des « premiers résultats », citant notamment la réouverture de la Voie mécanique.

Echaudé, Emmanuel Macron appelle néanmoins à la prudence et à la constance : « Il faut de l’humilité et du respect. C’est un sujet que nous devons régler, au moment où les conditions seront réunies pour obtenir des résultats. » Puis le président français précise : « Il y a donc un processus que j’ai décidé en réunissant les ministres et les services concernés il y a plusieurs semaines, c’est celui qu’on applique. Il a conduit à des réengagements de discussions et c’est comme ça qu’on re-prépare, qu’on re-déclenche les choses. Je constate qu’on a déjà eu des premiers résultats, et la libération de Boualem Sansal est un premier résultat dont il faut se féliciter. Maintenant, il faut avoir beaucoup de constance et je le dis, d’humilité et de respect. Et pour moi, c’est un sujet qu’on doit régler ».

Une manière d’indiquer que la normalisation du dialogue politique dépendra de ces avancées préalables — et qu’elle ne peut être précipitée. Très affaibli à l’intérieur, Emmanuel Macron joue le démineur et la prudence. Long sera manifestement le sentier de la normalisation des relations entre les deux capitales.

La rédaction

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Belaïd At Ali : Aẓidan d umerẓagu (Tazmamt n°6, asebter 221)

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Belaïd At Ali Les cahiers de Belaid ou la Kabylie d'antan
Belaïd At Ali Les cahiers de Belaid ou la Kabylie d'antan. Crédit photo : Le Matin

Illa di zman n zik yiwen umexluq, d argaz ameqqran, d amussnaw irna yekseb d ayen ur nferru. Netta ɣur-s yiwen mmi-s. Mmi-s nni mazal-it cwiṭ meẓẓi. Lamaâna, deg wakken iwala iman-is umɣar-nni qrib ad immet, ifra d yiman-is ad as-yefk rray seg imir-nni, ur yurǧi ass aneggaru. Walakin inna-yas, welleh ar alamma jerrbeɣ-t.

Ass-nni, ihi, tameddit, akken di mi ččan imensi, zzin i ukanun, ilaɛi-t :

– A mmi, tura waqila tewḍeḍ d argaz. Llah ibarek. Nekkini ur yi-d-mazal ara, meqqreɣ, irna aâyiɣ, daɣ netta ilaq ad tebduḍ ad tsewqeḍ ɣef uxxam, meskud ddreɣ i wakken ma yella kra ur tessineḍ ara ad ak-t-mleɣ.

Inna-yas uqcic :

– Yirbeḥ a baba.

Iṭṭef umɣar, inna-yas :

– Ihi, tura ad tebduḍ deg wayen isehlen. Azekka ma nedder, d ssuq. Aɣ idrimen, ruḥ sewweq-aɣ-d d keč ; ad ak-wessiɣ kan, awi-yaɣ-d ayen tufiḍ ẓid.

– Amek ? Ayen ufiɣ ẓid ?

– Ih, ayen tufiḍ di ssuq ẓid, aɣ-aɣ-t-id

Inna-yas uqcic,

– Yirbeḥ a baba.

Azekka-nni sbeḥ, ikker uqcic, ibges ɣef yiman-is, iṭṭef abrid ɣer ssuq. Sakin, segmi yeffeɣ seg uxxam netta yettxemmim, yettḥebbir, amek a sidi Rebbi ara yexdem, dacu n ssuq ara isewweq, ladɣa dacu n lḥaǧa-agi ẓiden i yas-ilaqen ad tt-id-yaɣ.

Issen baba-s, iẓra seg wass-nni kan ara yettkel fell-as neɣ ara t-iḥqer. Iẓra-t d win d-ijebbden lmaâna di cwiṭ. Ileḥḥu, iteddu ɣer ssuq, ittnadi, isseḥsab di lxaṭer-is, armi yeqḍaâ yiwet terbaât i d wi-yeddukel, i d wi-yemmejbed lhedra, isi yettu aɣbel-is. Akken di mi yewweḍ ɣer ssuq, ikcem iffeɣ di tḥuna, di leqhawi, di rreḥbat. Imlal-d akked yeḥbiben-is, ihder d umecṭuḥ d umeqqran. Iqqim akked imussnawen, iḍsa deg yaâggunen. 

Akken lḥasun armi ttqarib d tameddit, am win ara t-id-iwten s ubeqqa, iṭṭef-itt d tazzla ɣur igezzaren, yaɣ-d yiwen yiles, yawi-t-id di tsaâleqt, iṭṭef-d abrid dɣa syen s axxam. Iwweḍ-d, yuɣ lḥal, a tilawin, yemma-s akked tmeṭṭut-is, ar t-ttraǧunt am aggur n lɛid. Nnant-as : Mi d ssuq-is amezwaru, ar d aɣ-d-yawi d alebaâḍ n texxamin n uksum uɣelmi is ara aɣ-tewwet tmagart.

Armi d taneggarut, issers-d sdat-sent iles, iles weḥd-s ! Irna, iḥun Rebbi, iwessa-t umɣar ad d-yawi ayen ẓiden ! Ma d amɣar-nni yessusem kan, ur d-inni zzant wala rɣant. Sewwent iles-nni, ččan imensi amzun kra ur illi. Wa ur inni i wa. Azekka-nni, mkul wa yaâna ccɣel-is. Amɣar irra iman-is am akken yettu, ma d aqcic ittraǧu ad t-id-ilaɛi baba-s.

Tezzi-d ddurt, azekka-nni diɣen d ssuq, yaâwed inna-yas :

– Azekka diɣen ruḥ ad d-tsewwqeḍ d keč. Lamaâna abrid-agi ṭṭalabeɣ deg-k ad aɣ-d-tawiḍ d ayen rẓagen. Ih, ayen tufiḍ d amerẓagu di ssuq, awi-yaɣ-t-id.

Inna-yas uqcic :

– Yirbeḥ a baba.

Ssuq-nni amezwaru, yuɣ lḥal yesaâ sebba is d-yuɣ iles. Daɣ netta ihegga ara yehder i baba-s lukan di yas-d-ijbid awal. Wamma tikkelt-agi tis snat yettuaâwweq s tidet. Iteddu diɣen ɣer ssuq, yesaâttib tamelɣiɣt-is : « a Rebbi d acu rẓagen di ssuq ? ». Lamaâ ikkat s wa, ijebber s wa. 

Ikcem diɣen talemmast n ssuq, iṣubb, yuli, ikcem iffeɣ di mkul amkan i yessen, mazal ur yufi ayen iɣef ittnadi. Akken ttqarib d tameddit armi yas-iḍher lɣaci n ssuq yenhewwal, la ttazzalen medden ɣer yiwen umkan, zzin i wissen dacu. Mkul wa la s-iqqar « Ayyaw ad teẓrem ! », yazzel-d ula d netta ɣer dinna, yesteqsa yiwen, « dacu yeḍran ? », inna-yas-d winna : « d yiwen i yewwten wayeḍ »… « Acimi t-inɣa ? »… « d rregmat kan i t-irgem wagi akka yemmuten, dɣa wayeḍ inɣa-t ?! »… « Amek d rregmat kan i t-irgem, d awal kan i s-inna, dɣa yewwi rruḥ-is ?!… « Anaâm ih, d awal kan ». Iqqim uqcic, dɣa dinna am win iseraân, am win tewwi tnafa. Ittu diɣen mkullec… Armi… am win ad t-id-iwten s ubeqqa. Isked akka d wakka, yazzel armi d anda yufa agezzar, yaɣ-d iles, yaâlleq-it-id, iṭṭef abrid s axxam.

Ass-nni, ttraǧunt tlawin ayen « ẓiden », ferḥent, armi sent-ikkes ṭṭmaâ yiles. Ma d ass-nni uɣalent kan di ttelbiba, dacu n urẓagan-agi ara sent-d-yasen i yimensi. Armi ata yekka-d urgaz seg yimi n tebburt, issers-asent-d di tɣerɣert… iles ! D iles diɣen am umezwaru ! Iḥun bab n lḥanna : i mi d iles, d iles meqqar, ccwi ! Ma d taḍsa, rwant-tt deg ulawen-nsent : « dacu-t waâggun-agi yessnen kan ad d-yaɣ ilsawen ? », ma d amɣar, netta ikemmez kan tamart-is, armi fuken imensi. Sakin, ilaɛi mmi-s : 

– « Tura a mmi, ata tufiḍ-iyi-d am akken wehmeɣ. Irna ḥesbeɣ iman-iw zadeɣ di lefhama. Amek ? Nniɣ-ak awi-d ayen ẓiden, tewwiḍ-d iles ; sutreɣ-ak ayen rẓagen, ternuḍ-d d iles ! Ihi… lexbar sɣur-k ».

Inna-yas uqcic :

– S tidet a baba, illa wayen deg ara yewhem bnadem ; illa ula d win ara yeḍsen neɣ ara yi-iḥesben d aâggun. Lamaâna, lemmer ttafeɣ, lxersum d keč ad iyi-tfehmeḍ. Ih a baba ṣelli ɣef Nbi. Asmi yi-d-tessutreḍ tamezwarut, wḍeɣ ɣer ssuq… ttuɣ ayen i wuɣur ttuceyaâɣ, ala si mi qqimeɣ akked kra n yemdanen, akken ufiɣ la heddren ala tameslayt-nni tebɣiḍ s sidi Rebbi, dayen isi nutni heddren, nek wḍeɣ armi yas-nniɣ i yiman-iw : « A ziɣ ulac am yiles, muqel, irna a baba, di laânaya-k, di ddunit ma yella kra t-iɣelben di tiẓeṭ. Tamezwarut, d netta i yaɣ-iferqen d lmal, d netta is ttemsefhamen laâibad, lḥasun is d-nettader awal amaâzuz n « sidi Rebbi ». Tis snat, mel-iyi di laânaya-k, ma yella kra di ddunit yifen awal aẓidan, mel-iyi, ttxil-k, menyif talqimt ara yessiẓden taɣect-ik neɣ iles yesferḥen ul-ik d lxaṭer-ik ?

– S tidet a mmi, ad ak-yaâfu Rebbi. Welleh ar tufiḍ ayen ẓiden di ddunit. Ulac am yiles… Lamaâna… arǧu… i mi dɣa yeɣleb mkullec tiẓeṭ, amek armi…

– Amek armi t-ufiɣ ass-agi d arẓagan ? Tura dagi waqila ara yi-tesḍelmeḍ. Aâlaxaṭer am akken ula d nek ur fhimeɣ ara i yiman-iw. Waqila, ur meyyzeɣ ara akken ilaq, neɣ d urrif i yi-iɣelben. Lḥasun ata wayen illan : seg llina di ssuq, ufiɣ argaz inɣa wayeḍ ? Seqsaɣ dacu ay d sebba-nsen. Nnan-iyi d rregmat, d awal kan i yenna yiwen i wayeḍ. Dɣa nniɣ-as ihi welleh a yiles d-issasen lmut, a yiles is ara d-teggri taâdawt i warraw n warraw, ma yella wayen rẓagen am netta, dayen is yawen-d-wwiɣ daɣen iles.

Iṭṭef umɣar, imiran kan, ifka-yas i mmi-s taxriṭ, irnu-yas tisura, inna-yas :

– Aɣ a mmi ! Tura ttekleɣ fell-ak, seg wass-a d keč i d amsewweq, d keč i d rray n uxxam.  

Belaïd At Ali, 07/1946

Timerna/notes :

1. Tadyant n yiles (« Iles d ayen ẓiden, d ayen rẓagen akk di ddunit / la langue est la meilleure et la pire des choses ») tekka-d si tmussni tagrikit taqburt : Esope, idder di lqern/tasut tis 6 qbel Aâisa, yura tiqsidin d-iqqimen ar ass-a.

Belaïd At Ali yugem-d si tmussni-nni, teffeɣ tmuɣli-s akkin i tlisa, irra-d taqsiṭ n yiles ɣer teqbaylit amzun di taddart n Aẓru At Xlef i d-tlul !

Socrate s timmad-is, ittader-d Esope, ittawi-d tiqsidin-is, akken ad issezri tikta i d-ilmed sɣur-s.

2. « Taxxamt n uksum » : d asaâlaq n uksum ; zik aksum ittnuẓ s tiṭ, mačči s lmizan ; (illa  diɣ : « taxxamt (n) lxedma » : d asaâlaq n ikerciwen, dewwara.

Tella yiwet teqsiṭ di taddart ɣef tsuqqilt ur nwata : yiwen yura-d tabrat si Fransa i aâmm-is illan di taddart d amsewweq-is, inna-yas-d : « … merci d’acheter chaque semaine une ‘’chambre de travail’’ à ma famille ».

3. Is = swayes  (fr. avec, au moyen de…)

4. Isi = imir kan (fr. aussitôt que, à l’instant…)

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Tamsalt-nni n « peuples autochtones » di Tamazɣa : d tikerkas neɣ d tidderɣelt ?

3
Imazighen drapeau
Drapeau amazigh

Ma nekkni d « peuple autochtone », anwa i d « peuple allochtone »/aberrani (1) ?

Wid ittberriḥen ass-a s wawal-nni, zun Imaziɣen d « peuple autochtone » di Tamazɣa, issefk ad aɣ-d-inin anwa i d « peuple allochtone », win i d-ikecmen si berra ɣer Tamazɣa ?

Ur izmir ad iqqim wawal d amnasef (2).

Awal n « peuple autochtone », neɣ Natives s teglizit, iteddu kan di tmura n Marikan, Autralia akked New Zeland.

Asmi yekcem uɣref n Urupa timura-nni (si Legliz, Fransa, Spanya, Hollanda), si tallit n Christophe Colomb di tasut/lqern tis 15 ɣer Marikan, ɣer Autralia akked New Zeland di tasut 19, seddan tasertit n temharsa/colonisation akken ad beddlen aɣref, zwaren wten akken ad snegren imezdaɣ ufan di tmura-nni.

Taggara, illa wanda aɣref n Urupa yugar aɣref amezwaru, « peuple autochtone », armi beddlent udem tmura-nni. 

Di tmurt n USA, d lmatrayuz n jiniral Custer i yesnegren imezdaɣ Izandyaten n Sioux, Dakota, Cheyennes,… armi d-ggrant kan kra n tewsimin/tribus di tudrin-nsen, « les réserves ». Di Marikan n Wanẓul/Sud, d Spanya i yesnegren iɣerfan n Mayas, Kečwa, Aymara, …

Ass-a, amennuɣ ɣef izerfan n iɣerfan imezwura/’’peuples autochtones’’, mazal iteddu yal ass di tmura n Bresil (Amazonia), Guatemala, Colombie, Perou… akken ad nnaɣen mgal « grand remplacement » n udabu, ad idiren deg wakal n imezwura-nsen.

Nnger n uɣref illan d amezwaru, d tin i d tasertit n « grand remplacement » swayes ttberriḥen, s tḥila, kra n imeɣnasen n tafusit/extrême droite di Fransa, Legliz, Almania, ɣef iminigen iberraniyen i d-ittasen si tmura nniḍen, akken kan ad rewlen i ṭṭrad, neɣ akken ad xedmen s iɣallen-nsen, ad ččen aɣrum-nsen di lehna.

Takti n « peuple autochtone » ur teddi di tmura n Tamazɣa, si Libya ar Merruk.

D yiwen uɣref i yellan, d aɣref amaziɣ si nnig 30 leqrun neɣ ugar, ɣas llant ass-a snat tutlayin di tmurt : tamaziɣt (tacelḥit, taqbaylit, tacawit, tarifit, tamzabt, tacenwit, tamacek, ….) akked darǧa i d-ilulen si temlilit n tmaziɣt akked taârabt i d-wwin at Banu Hilal di tasut/lqern wis 11.

Akken ad ibeddel uɣref deg yiwet tmurt, issefk aɣref i d-ikecmen ad yili yugar win illan yakan d amezwaru  di tmurt-nni, syin ad yaweḍ ad t-issenger s ‘’tsertit n nnger’’/génocide, s ujenwi d ubarud, neɣ tikkal ad d-yeǧǧ kra n imezdaɣ-nni… akken ad ten-issexdem d aklan-is.

Ma nger tamawt i umezruy n Tamazɣa di 20 n tasutin/leqrun tineggura yettwassnen, nezmer ad nẓer amek tedda tmurt, seg imnekcem ɣer wayeḍ :

– Ifniqen n Carthage (tasut tis -7 ar -2), d takemmict kan i d-ikecmen, zun d inebgawen ttaɣen znuzun, syin bnan tiɣremt n Carthage, anida imezdaɣ-is am iserdasen-is amur ameqqran d Imaziɣen di taggara ; tutlayt n Carthage d taqanant/punique, tezdi akked tmaziɣt. Mi thudd Carthage di -146, s ufus n Ruman, imezdaɣ-is nnejlan, guǧǧen ɣer yal tamnaṭ, maca Ifniqen/Imaziɣen-nni ur beddlen aɣref n tmurt tamaziɣt.

– Iṭelyanen irumyen n Roma, ɣas ṭṭfen tamurt uzaɣar si tasut/lqern -1 ar +5 , si Libya ar Merruk, ɣas kecmen-d kra n iserdasen yuɣen aẓar akked kra n ifellaḥen, bnan tiɣermin timeqqranin, syin gan-as isem ‘’Africa Romana’’, maca ur beddlen udem neɣ idammen n tmurt tamaziɣt s umata. Amur ameqqran uɣalen ɣer Roma.

– Aâraben d-ikecmen di tasut tis 7, s yisem n ddin ineslem, d tamharsa n « el futuḥat », ur qqimen di tmurt n Tamazɣa ; amur ameqqran n iserdasen uɣalen ɣer wansi d-usan, ɣer Damas d Maser. Mi fran imennuɣen deffir azal n 50 iseggasen n ujenwi, yal adabu ibedden di yal tamnaṭ n Tamazɣa, d Imaziɣen inselmen i t-isbedden. Amezwaru deg-sen d Idris I, win i sbedden imezdaɣ Iwraben n Tafilalet di Merruk.

Takemmict n Waâraben i d-yusan si Teɣzut n Nil di Maser, di tasut tis 11, amur ameqqran d Banu Hilal akked Banu Suleyman, ur llin nnig 15000 n yemdanen, gar imeẓyanen d imeqqranen. 

Ur beddlen udem n tmurt, ur beddlen idammen n tmurt ; llan zdin akked Iznaten, Imaziɣen n izuɣar imeqqranen (Hauts Plateaux sahariens) ; ɣas llan wid d-ittmektin ass-a tajaddit-nsen si Saâudya, neɣ Lyaman.

Inselmen d-ikecmen si Wandlus/Andalousie deffir tanekra n ‘’reconquista’’ n 1492, amur ameqqran d Irifiyen akked Icelḥiyen i izegren si tasut tis 8, si Merruk ɣer Spanya ; d nutni i yebnan tiɣermin n Ɣernaṭa/Grenade, Gadir/Cadix, Sevilla, Qerṭuba, … i wuɣur rezzun ass-a yemdanen si yal tamurt.

Ihi, ur illi « grand remplacement » n Waâraben di tmurt n Tamazɣa. 

Maca, anekcum n tinneslemt ɣer Tamazɣa tegla-d s tikli n tutlayt taârabt s ddin ineslem ; mi tezdi akked tmaziɣt, syin tlul-d tutlayt tamaynut : ‘’darǧa’’ ; armi ass-a zun tessaɣ i tmurt deg izuɣar akked temdinin. D tutlayt n Tamazɣa, mačči d taberranit.

– Anekcum n tmurt n Turk si 1516, s ufus n Aârruǧ akked Xeyr-ddin, di tmurt n Lezzayer akked Tunes, illa d win n temharsa, maca ur illi d win iseddan tasertit n « ubeddel n uɣref » (colonisation de peuplement).

Iturkiyen illan di tmurt, d wid kan n udabu akked iserdas-nsen (janissaires) ; d wid i d-ttawin ugar si temnaṭ n Anatolia, di tmurt n Turk.

Adabu aterki ur d-iwwi imezdaɣ Iterkiyen si tmurt n Turk akken ad ṭṭfen tamurt, ur isbedd aɣerbaz deg ad isselmed tutlayt taterkit. D taârabt n Leqran i yella yesselmad-itt di yal tamesgida. 

Imezdaɣ d-icettlen si Turk, ikka-d seg iserdasen Iturkiyen i yuɣen Tizzayriyin neɣ Titunsiyin ; gan-asen isem ‘’Kuluɣli’’. D takemmict kan ur nbeddel udem neɣ idim n Tamazɣa. 

Tikerkas n Turk, banent-d ussan izrin di Lezzayer, mi d-inna unmahal/ambassadeur n Turk di Lezzayer, « zun llan Iterkiyen di Lezzayer (azal n 5 ar 20 % n imezdaɣ) », akken kan tamurt n Turk ad d-tekcem tamurt !

– Anekcum n Fransa si 1830, ildi tabburt i tsertit n temharsa/colonisation tameqqrant akken ad tbeddel udem tmurt n Lezzayer. D « colonisation de peuplement ».

Sin iberdan ideg idda udabu n Fransa akken ad yaweḍ ɣer yiswi-s :

a) Asenger n Izzayriyen s ubarud akked times (jiniral de Saint-Arnaud, jiniral de Lamoricière, Randon, Bugeaud,…) sawḍen tamussni-nsen n usenger ɣer talast. Azal n umelyun n Izzayriyen i yemmuten di 50 iseggasen imezwura n unekcum n Fransa.

b) Asekcem n imezdaɣ n Urupa akken ad zedɣen tamurt n Lezzayer ; wwin-d imdanen si yal tama n Fransa (Auvergne, Alsace, Catalogne, …), akked si tmura n Spanya, Ṭelyan, Malṭa, … Win i d-yusan ad as-d-fergen lfirma, d ayla-s.

Tasertit-nni tessaweḍ armi azal n 10 % n imezdaɣ n Lezzayer, aẓar-nsen si Urupa. Gan-asen isem ‘’pied-noirs’’. 

Maca ur sawḍen ara ad snegren Izzayriyen, am akken snegren Izandyaten (Apaches, Sioux, …) di tmurt n Marikan, s ufus n jiniral Custer.

Mačči d tazmert i yasen-tt-ikksen i yiserdasen n Fransa, maca ur ufin di Paris amur ameqqran n udabu ara sen-d-ildin tabburt, ara sen-igen tallalt : tamurt n tegrawla n 1789, ɣas teqqen allen-is ɣef twaɣit n tmenɣiwt di Lezzayer, ur teqbil ad tessenger Izzayriyen wakali, akken ad tessiweḍ ɣer « grand remplacement ».

Ɣas ur tessenger Izzayriyen s ubarud, s times, s laẓ, Fransa tesnulfa-d tusnakt/mathématique tamaynut : 

Deg uraren n tsertit n ‘’tugdut-is’’, Fransa tekkes azal i Yizzayriyen, zun mačči d imdanen,  armi yiwen Urumi/pied-noir yugar 9 n Izzayriyen deg ugraw « Assemblée algérienne » ! 

Deffir 1962, amelyun-nni n imezdaɣ « pieds-noirs », iffeɣ tamurt, iǧǧa-d 9 imelyan n Izzayriyen, d Imaziɣen deg uẓar. 

Tamsirt si tmuɣli n umezruy :

Ur issefk ad nessekcem tawekka di tbadut/définition n uɣref n Tamazɣa. 

Ur illi yiɣisi di tmurt n Tamazɣa, acku yiwen uɣref kan i yellan si nnig 30 n tasutin/leqrun, ɣas kecmen-d yemdanen nniḍen si berra (si Lubnan, Maser, Turk, Urupa…), ass-a zdin akked at tmurt, uɣalen d at tmurt, acku… « d tirint i irennun ɣer taffa ».

Asemres/asexdem yal tikkelt n wawal « peuple autochtone », zun nekkat iman-nneɣ s ufus-nneɣ ; zun aql-aɣ « nebḍa tamurt akked uɣref nniḍen », maca d win ur nelli.

Issefk ad d-nesfi timmist deg wawal-nneɣ akken ad yuɣal wasif ɣer ubrid-is :

wid ittmeslayen darǧa di yal tamurt n Tamazɣa, si Libya ar Merruk, ur llin d Aâraben. 

Nutni d Imaziɣen deg uẓar, deg yidles, di tutlayt (ɣas d darǧa), am akk imezdaɣ itutlayen tamaziɣt. D yiwen uɣref i yellan di tmurt n Tamazɣa tameqqrant.

Issefk ad tili d tamsirt i yal ameɣnas n umussu adelsan amaziɣ di yal tamurt/tamazirt, i yal ameɣnas n Ugraw Amaḍlan Amaziɣ (CMA), i yal aɣerbaz n tmurt, i yal ahil n tsertit/programme n ikabaren imaynuten n Tamazɣa. 

D tamuɣli-ya kan i yebnan ɣef umezruy d wayen illan d tidet, d tin ara yekksen azekka tilisa ibedden ass-a zun d ifergan gar tmura n Tamazɣa, akken taggara ad teddukel tmurt, ad yuɣal wasif ɣer umkan-is. 

Aumer U Lamara 

Timerna / Notes :

1. « Peuples autochtones », « peuples premiers » : d imezdaɣ imezwura n tmurt, wid i yettwassnen d imenza deg umezruy.

«Peuples allochtones » : d wid i d-yusan si tmurt-nniḍen, d iberraniyen, d imnekcmen.

2. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », Albert Camus.

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Marseille marche pour Mehdi Kessaci : mémoire, colère et espoir

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Marche à Marseille contre le narco-trafic
Hommage à Mehdi Kessaci à Marseile. Crédit photos : DR

Samedi 22 novembre, Marseille a marché pour Mehdi Kessaci. Dix jours après son assassinat en plein jour, au cœur de la ville, des milliers de personnes se sont rassemblées pour dire non à la violence et au narcotrafic qui gangrènent les quartiers. Plus qu’un hommage, cette marche blanche était un cri collectif, un message puissant contre la peur et l’injustice.

Près de 7 000 participants ont parcouru le trajet depuis les métros Saint-Just jusqu’au rond-point Claudie Darcy, là où Mehdi a été tué. La foule avançait silencieuse, certains portant des bougies, d’autres des œillets ou des t-shirts blancs, signe de solidarité et de recueillement. Chacun avançait avec la même douleur, la même détermination.

Amine Kessaci, frère de Mehdi et militant écologiste engagé contre le narcotrafic, avait préparé un message préenregistré. Sa voix, mêlée de tristesse et de colère, a traversé la marche : « Retenez son nom, mille fois répétez son nom, qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Pour nos quartiers, pour nos familles, levons-nous. Debout ! Debout ! Debout ! » Ses paroles résonnaient dans chaque coin de la ville, rappelant que cette marche n’était pas seulement un hommage, mais un appel à la justice et à la vigilance.

Sa mère, Ouassila, a également pris la parole. Avec des larmes dans les yeux mais une force indéniable, elle a lancé un message direct aux narcotrafiquants : « Que direz-vous à vos enfants et à vos mères ? Sont-elles fières de vous comme je suis fière de mes enfants, de mon fils ? » Des mots simples, mais puissants, qui ont touché chacun des marcheurs. Elle a dénoncé l’inaction face aux violences qui frappent les innocents : « Trop d’innocents tombent ou sont tombés. Trop de familles pleurent en silence. »

La marche blanche a rassemblé des habitants de tous âges et de tous quartiers. Certains étaient venus avec leurs enfants pour montrer l’importance de résister à la peur et de se tenir debout face à la violence. Juliette, 52 ans, formatrice, dénonce l’abandon des quartiers populaires : « À force d’avoir laissé nos quartiers aux mains de la violence, voilà ce qui arrive. » Fabienne Vie, orthophoniste venue pour la première fois, insiste : « Il y a vraiment deux mondes qui se côtoient à Marseille. Il faut sortir de cette inconscience. »

De nombreux responsables politiques étaient présents, de la gauche à l’extrême droite, pour témoigner leur soutien à la famille et à la cause. Benoît Payan, maire de Marseille, a rappelé que Mehdi avait été tué pour faire peur : « Face à cette mafia, ces gens qui tuent de sang-froid, nous devons nous dresser. Mehdi a été tué pour intimider sa famille. Mais nous ne céderons pas à la peur. »

La marche blanche a mis en lumière la gravité du narcotrafic et de ses conséquences. Sophie, venue de Champigny-sur-Marne, l’explique : « Le narcotrafic gangrène la société. Ce n’est pas qu’un problème de Marseille, il faut que les pouvoirs publics réagissent. » Des voix comme celle d’Amine Kessaci rappellent que la lutte contre la violence ne peut se réduire à la répression : elle doit inclure la prévention, l’éducation et la justice sociale.

Le parcours s’est terminé par un recueillement silencieux au lieu où Mehdi a été assassiné. Des fleurs et des bougies ont été déposées, et les slogans de la famille résonnaient : « Pour nos vies, levons-nous. Plus d’égalité, moins de criminalité. » Ce moment symbolique a transformé la douleur en énergie collective, rappelant à tous que la mémoire de Mehdi ne s’effacera pas.

Marseille a répondu à l’appel. Dans la tristesse, la ville a trouvé sa voix et sa dignité. Mehdi Kessaci n’est plus seulement un nom : il est devenu le symbole d’une communauté debout, déterminée à lutter contre la violence, à protéger ses quartiers et à réclamer justice. La marche blanche n’était pas seulement un hommage au jeune Mahdi assassiné par des narco-trafiquants : c’était un acte de résistance, une promesse que la vie et la justice l’emporteront sur la peur et l’oubli.

Mourad Benyahia 

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