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​Trump met fin aux fonctions de l’ambassadrice américaine à Alger

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Elizabeth Moore Aubin
L'ambassadrice des USA à Alger, Elizabeth Moore Aubin, rappelée par Donald Trump

​Par une directive sans précédent par son ampleur et sa rapidité, l’Administration Trump a notifié à près de trente diplomates de haut rang la fin immédiate de leur mission pour janvier 2026. Parmi eux, Elizabeth Moore Aubin, en poste à Alger, illustre la volonté de Washington de rompre avec l’héritage diplomatique de l’ère Biden.

Selon des informations confirmées par l’agence Associated Press, l’administration du président Donald Trump a ordonné le rappel de 29 chefs de mission diplomatique à travers le monde. Si le remplacement des ambassadeurs « politiques » est une tradition lors de chaque alternance à la Maison-Blanche, cette mesure frappe ici des diplomates de carrière, professionnels chevronnés de la politique étrangère, marquant une rupture nette avec les usages diplomatiques établis.

​Une diplomatie sous le signe de la rupture

​Cette décision s’inscrit dans la mise en œuvre accélérée de la doctrine « America First ». En ciblant des diplomates de carrière nommés sous la précédente administration, l’exécutif américain signale sa volonté de s’assurer une loyauté absolue et une exécution sans faille de sa nouvelle feuille de route internationale.

​Le continent africain est le plus durement touché par cette vague de rappels, avec 13 chancelleries concernées. Ce mouvement suggère une réévaluation profonde des relations des États-Unis avec les nations émergentes, où Washington entend désormais privilégier des accords bilatéraux transactionnels plutôt que des cadres de coopération multilatérale.

​Le cas d’Alger : un signal fort pour l’Afrique du Nord

​Le rappel d’Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des États-Unis en Algérie depuis février 2022, constitue l’un des points d’orgue de cette annonce. Diplomate de carrière respectée, Mme Aubin a œuvré au renforcement de la coopération sécuritaire et énergétique entre Alger et Washington.

​Son départ forcé en janvier prochain pose plusieurs questions sur la direction que compte prendre l’administration Trump dans la région :

​En matière de gestion des équilibres régionaux, l’Algérie occupe une place centrale dans la stabilité du Sahel et du marché gazier méditerranéen.

​Aussi Washington pourrait, par pragmatisme économique, chercher à nommer un profil plus orienté vers les investissements directs et la compétition avec les intérêts russes et chinois dans la zone.

​Vers une vacance de pouvoir diplomatique ?

​L’inquiétude des analystes porte désormais sur les délais de remplacement. Le processus de nomination et de confirmation par le Sénat peut s’avérer long, laissant potentiellement des ambassades stratégiques sous la direction de simples chargés d’affaires pendant plusieurs mois.

​En agissant ainsi, Donald Trump affirme sa prérogative présidentielle : l’ambassadeur n’est pas seulement le représentant de l’État, mais le représentant personnel du Président. Dans cette nouvelle ère, la neutralité technique du corps diplomatique semble s’effacer devant l’impératif d’alignement politique.

​Outre l’Algérie, des pays comme le Nigeria, l’Égypte, le Sénégal et la Côte d’Ivoire voient également leurs chefs de mission rappelés, confirmant un pivot majeur de la présence américaine sur l’axe Afrique-Moyen-Orient.

Départ d’Elizabeth Moore Aubin : vers une inflexion de la politique américaine à l’égard d’Alger ?

L’impact du rappel d’Elizabeth Moore Aubin sur l’axe Alger-Washington s’analyse sous deux angles majeurs : la fin d’un cycle de stabilité diplomatique et l’incertitude quant aux futurs arbitrages stratégiques.

​D’une part, le départ forcé d’Elizabeth Moore Aubin brise une dynamique de proximité inédite. Depuis 2022, la diplomate avait réussi à approfondir les liens sécuritaires (lutte antiterroriste au Sahel) et économiques, marqués notamment par le retour en force des géants pétroliers comme Chevron et ExxonMobil. Son départ crée un vide opérationnel immédiat : alors qu’elle incarnait une diplomatie de dialogue et de « respect mutuel », son remplacement par un profil potentiellement plus transactionnel ou politique pourrait refroidir cette atmosphère de confiance, laissant les dossiers en cours — comme l’ouverture d’une ligne aérienne directe Alger-New York — en suspens.

​D’autre part, cette décision signale un durcissement probable de la posture américaine sur les dossiers sensibles de la région. Avec l’administration Trump, Washington pourrait exercer une pression accrue sur Alger concernant ses partenariats militaires avec Moscou ou ses positions sur le Sahara Occidental. Le rappel de l’ambassadrice n’est donc pas une simple formalité administrative, mais le prélude à une diplomatie plus « musclée », où le soutien à la vision américaine deviendra le préalable indispensable à toute coopération, risquant de heurter la doctrine d’indépendance nationale chère à l’Algérie.

Samia Naït Iqbal

Les 29 pays concernés par région

​Afrique (13) : Algérie, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Niger, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Somalie, Ouganda.

​Asie & Pacifique (6) : Fidji, Laos, Îles Marshall, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Vietnam.

​Europe (4) : Arménie, Macédoine du Nord, Monténégro, Slovaquie.

​Moyen-Orient (1) : Égypte.

​Autres (5) : Népal, Sri Lanka, Guatemala, Suriname, Maurice.

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Barres d’armature en acier : les États-Unis accusent l’Algérie de dumping à grande échelle

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Rond à béton

Les exportations algériennes de barres d’armature en acier pour béton vers les États-Unis se retrouvent dans le viseur de Washington.

Le département du Commerce américain a annoncé, le 17 décembre 2025, des conclusions préliminaires positives dans le cadre de son enquête antidumping visant ce produit stratégique de la sidérurgie algérienne, selon une publication officielle de l’Administration du commerce international (ITA).

Les autorités américaines estiment que les barres d’armature en provenance d’Algérie ont été commercialisées sur le marché américain à des prix inférieurs à leur valeur normale, constituant ainsi une pratique de dumping au regard du droit commercial américain.

Une sanction préliminaire d’une ampleur exceptionnelle

Dans ses conclusions, le département du Commerce retient une marge de dumping moyenne pondérée de 127,32 % à l’encontre de Tosyali Iron Steel Industry Algeria SPA, principal producteur-exportateur concerné. Ce taux, identique pour la catégorie « tous les autres exportateurs algériens », repose sur la méthode dite des « faits disponibles avec conclusions défavorables », généralement appliquée lorsque les autorités jugent la coopération de l’entreprise insuffisante ou les données transmises incomplètes.

Une telle marge, particulièrement élevée, équivaut de facto à une barrière quasi prohibitive à l’entrée du marché américain.

Un marché désormais fortement compromis

Les données officielles américaines montrent que les États-Unis ont constitué, ces dernières années, un débouché significatif pour les barres d’armature algériennes. En 2022 et 2023, les volumes exportés ont dépassé les 360 puis 440 millions de kilogrammes, pour une valeur avoisinant les 270 millions de dollars par an. En 2024, ces exportations ont déjà connu une chute marquée, signe possible de tensions commerciales croissantes.

Si les conclusions préliminaires sont confirmées en mars 2026, l’entreprise exportatrice algérienne s’exposerait à l’imposition de droits antidumping équivalents à plus du double de la valeur du produit, rendant toute exportation vers les États-Unis économiquement non viable.

Des implications lourdes pour Tosyali Algérie

Sur le plan commercial, cette procédure comporte plusieurs conséquences directes pour Tosyali Iron Steel Industry Algeria SPA :

Perte probable du marché américain, l’un des rares débouchés à forte valeur ajoutée hors Méditerranée ; désorganisation de la stratégie d’exportation, avec la nécessité de redéployer les volumes vers des marchés plus concurrentiels ou moins rémunérateurs ; risque de précédent, d’autres pays pouvant s’appuyer sur la décision américaine pour engager des procédures similaires et pression sur les marges et les capacités de production, dans un contexte international marqué par la surcapacité sidérurgique et la montée du protectionnisme.

À cela s’ajoute un impact réputationnel non négligeable, les accusations de dumping pouvant fragiliser la crédibilité commerciale du groupe sur certains marchés.

Une procédure encore en cours

L’enquête est loin d’être achevée. La décision finale du département du Commerce est attendue aux alentours du 3 mars 2026. En parallèle, la Commission du commerce international des États-Unis (ITC) devra déterminer si les importations algériennes ont causé ou menacent de causer un préjudice matériel à l’industrie sidérurgique américaine, condition indispensable à l’application définitive des droits.

La plainte à l’origine de la procédure a été déposée par la Rebar Trade Action Coalition, un lobby regroupant plusieurs géants américains de l’acier, dont Nucor, Gerdau Ameristeel et Steel Dynamics.

Un signal de plus du durcissement commercial américain

Cette affaire illustre une nouvelle fois le durcissement de la politique commerciale américaine, où les instruments antidumping sont de plus en plus utilisés pour protéger l’industrie nationale face à la concurrence étrangère. Pour l’Algérie, elle pose la question plus large de la vulnérabilité de ses exportations industrielles face aux mécanismes du commerce international et de la nécessité d’une stratégie d’anticipation juridique et commerciale plus offensive.

La rédaction

Comment fonctionne le mécanisme antidumping ?

Le mécanisme antidumping est un instrument juridique du commerce international permettant à un État d’imposer des droits supplémentaires sur des produits importés lorsqu’il est établi que ceux-ci sont vendus à un prix inférieur à leur « valeur normale », généralement le prix pratiqué sur le marché intérieur du pays exportateur ou un coût de production de référence. L’objectif affiché est de neutraliser un avantage de prix jugé artificiel et de protéger l’industrie nationale contre une concurrence considérée comme déloyale, conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Aux États-Unis, la procédure repose sur un double examen : le département du Commerce évalue l’existence et l’ampleur du dumping, tandis que la Commission du commerce international (ITC) détermine si les importations concernées causent ou menacent de causer un préjudice matériel à l’industrie américaine. Ce n’est qu’en cas de conclusions positives des deux instances que des droits antidumping définitifs sont imposés, souvent pour plusieurs années, avec des effets dissuasifs majeurs sur les exportations visées.

Source : Administration du commerce international (ITA), département du Commerce des États-Unis – trade.gov.

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Béjaïa : une tentative d’émigration clandestine impliquant une famille mise en échec

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Une famille arrêtée pour tentative d'immigration clandestine.
Une famille arrêtée à Bejaia pour tentative d'immigration clandestine. Crédit photo : APS

Les services de la sûreté de wilaya de Béjaïa ont déjoué une tentative d’émigration clandestine sur le littoral est de la wilaya, impliquant un couple et ses deux enfants mineurs. L’intervention s’inscrit dans le cadre du dispositif de surveillance mis en place pour lutter contre les traversées illégales vers l’autre rive de la Méditerranée.

Selon un communiqué de la police, le groupe a été intercepté au moment des préparatifs de l’embarquement. La présence de mineurs au sein des candidats à la traversée confirme une évolution du phénomène migratoire clandestin, désormais marqué par l’implication de cellules familiales, et non plus seulement de jeunes hommes agissant seuls.

L’opération a permis la saisie d’une embarcation équipée d’un moteur de forte puissance, de huit barils de carburant, ainsi que d’un camion utilitaire de marque Kia utilisé pour le transport du matériel et des personnes vers le point de départ. Des gilets de sauvetage et des effets personnels ont également été récupérés.

Ces éléments traduisent un niveau de préparation avancé et mettent en évidence l’adaptation des réseaux de facilitation, qui recourent à des moyens logistiques plus discrets pour contourner la surveillance renforcée des plages.

Un indicateur social préoccupant

Pour les observateurs, l’implication de familles entières dans les tentatives de migration irrégulière constitue un indicateur social préoccupant. Elle renvoie à des situations de précarité durable et à un sentiment d’absence de perspectives, qui conduisent des parents à envisager des traversées à haut risque, y compris avec des enfants mineurs.

Bien entendu, l’affaire a donné lieu à des suites judiciaires.

Conformément aux procédures en vigueur, l’ensemble du matériel saisi a été placé sous scellés et une enquête judiciaire a été ouverte afin d’identifier les organisateurs et éventuels complices de cette tentative. Les personnes interpellées ont été soumises aux procédures administratives et judiciaires prévues par la loi.

Cette affaire illustre une nouvelle fois les limites d’une approche exclusivement sécuritaire face à un phénomène aux causes essentiellement économiques et sociales.

Samia Naït Iqbal

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Syndrome de l’imposteur, le mal postcolonial algérien

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Hirak
Le pouvoir s'est employé à nous inventer de nouveaux héros et un autre passé que le nôtre. Crédit photo : Le Matin d'Algérie.

Depuis l’indépendance du pays nous vivons une sorte de traumatisme permanent. Une hantise même. Allons-nous être délestés de notre précieuse indépendance ? L’intégrité de notre territoire sera-t-elle remise un jour en question ? Les Français complotent-ils derrière notre dos pour revenir nous soumettre et nous piller ? 

Quelle humiliation si l’Algérie finissait comme les dictatures  défaites d’Orient dont elle se réclame et dont les mécanismes de destruction ne sont toujours pas remis en question ! Comment allons-nous faire tenir la cohésion nationale dans un monde qui joue son volet final de la deuxième guerre mondiale ? De la françafrique à l’amérafrique qui broie même ses alliés.

Du pillage par procuration à la colonisation par délégation. Des voyous en col blanc à ceux en abaya et poils. Le monde a changé et nos ennemis aussi. Mais nous continuons à nous infliger les mêmes peurs dépassées, les mêmes thèses falsifiées. Le même horizon obstrué d’un monde disparu. L’entêtée pétrification des héros de la révolution. Coincés dans un couloir du temps dans lequel nous nous débattons sous l’œil sinon prédateur, opportuniste à souhait  des autres nations. 

Notre élite politique souffre d’un drôle de syndrome, celui de l’imposteur. A cogiter comme mille diables si elle est à la hauteur du lègue énorme de l’une des plus grandes révolutions de l’histoire.  D’autant plus qu’elle porte en elle la culpabilité du crime de genèse post colonial, celui de la décapitation de la révolution. 

A l’aube, aux balbutiements même de notre jeune nation. Les  révolutionnaires, stratèges et penseurs, ont tous été tués, ou pour les plus chanceux d’entre eux, exilés. Ils ont été supprimés avant même qu’ils aient le temps de nous dire comment marche un pays fraîchement indépendant. Ils savaient sûrement, eux qui savaient manier le fusil, le verbe et même la plume pour certain-e-s. Ils ont conquis la langue de l’occupant, son savoir et ses manies. Ils sont morts pour n’avoir pas voulu du modèle que leurs meurtriers ont inoculé à l’Algérie comme une bactérie incurable. 

Les premières années tout semblait facile. La France a laissé un pays urbanistiquement clef en main et l’illusion qu’il était aisé de le gérer. Sans ingénieurs, ni médecins, ni enseignants, ni agronomes, ni haut administrateurs, ni banquiers, ni industriels et des négociateurs pas toujours alertes pour vendre notre gaz et pétrole. Des contrats mal ficelés pour des ressources souvent cédées dans des termes défavorables à l’Algérie.

L’affaire El Paso* et sa bataille perdue, fut la première de cette série. Nous nous retrouvâmes débiteurs et endettés. Novices sur le marché des hydrocarbures, l’arène la plus carnivore du négoce mondial, nous fûmes mangés aux petits oignons… Elle nous attendait au tournant la France coloniale, elle qui a laissé un taux d’illettrisme dépassant les quatre-vingt pour cent. Et nous avons chassé de ses enfants même ceux qui étaient nos amis de combat et d’idéaux. L’unicité fondamentaliste nous habitait déjà. 

En 1970, la France a refusé de nous acheter notre vin que la colère nous a fait arracher ses vignes à la racine. Suscitant l’une des plus grandes crises agricole et humaine de la jeune nation. Les Français avaient mis cinquante ans à mettre au point cette culture, sur un coup de tête ou de colère, nous avons tout détruit en quelques jours. L’exode rural qui en a découlé, suivi du désastre de la politique agricole de l’autogestion, avaient fini par rendre la terre la plus fertile d’Afrique, stérile et nos villes encombrés de paysans qui ne savaient plus comment gagner leurs vies dignement. Premières balafres urbaines. 

Nous manquions aussi d’enseignants à l’aube de l’indépendance. Là aussi la  France n’a pas voulu ou pu nous en fournir parce que contrairement à ce que propagent les islamo-conservateurs, l’ancien colonisateur n’a jamais voulu qu’on maitrise la langue de Molière. Il limitait  drastiquement l’accès à ses écoles sur nos terres. Sur ce point, les colons et les islamistes se rejoignent. Moins on en sait, mieux ils se portent.

Moins on se connecte à nos origines et langues, plus ils peuvent nous en inventer pour nous maintenir dans l’ignorance et la soumission. Premières divisions structurelles.

S’ensuivent d’autres crises et défis économiques et culturels non relevés, dont celui qui nous préoccupe aujourd’hui, la diversité. On sait tous que la Kabylie s’insurge, mais on explique rarement à nos étudiants arabophones les raisons. Les jeunes ne savent pas qu’en Kabylie parler tamazight dans la rue pouvait conduire en prison. Qu’ils ont lutté pendant la guerre de libération avec bravoure pour se retrouver interdits d’expression mère. Qu’il était prohibé de célébrer une culture millénaire et qu’il a fallu des révoltes et du sang pour que ce droit élémentaire soit reconnu. 

On n’enseigne cela nulle part. L’Algérien postcolonial ne connaît et ne glorifie que les épisodes historiques qui l’ont fait  mercenaire ou suiveur.  Il ne se reconnaît ni mérite ni indépendance de décision. Il va jusqu’à dénier à nos révolutionnaires l’ordre de déclenchement de la guerre d’indépendance. C’est Nasser, le président égyptien, qui l’aurait ordonnée.  Syndrome de l’imposteur méthodiquement transmis par ces dirigeants sans gloire. 

L’école, la mosquée, les institutions veillent à transmettre ce qui n’est même plus une falsification, mais une pathologie.  

La littérature, le théâtre, le cinéma, les arts en général, vecteurs de vulgarisation des sciences humaines sont depuis quelques décennies systématiquement détruits.  Comme s’il s’agissait d’entretenir la confusion et l’ignorance. On agit avec des réflexes de colonisateurs-négateurs  de notre propre héritage linguistique et culturel. 

Chacun hurle dans son coin une origine différente car impossible d’accéder à  la réalité de  sa propre histoire. On a fabriqué dans la tête des gens  une nation de descendants de colons yéménites, saoudiens, turques, syriens et mêmes perses. De telle sorte que ces pays voient dans nos délires identitaires des diasporas qui pourraient leur être affiliées pour défendre  leurs intérêts chez nous et à nos dépens. « Vingt pour cent de la population algérienne serait d’origine turque », avait déclaré l’ambassadeur de Turquie lors d’une interview qui a suscité un tollé. Rien que ça ! 

De quoi s’autoriser une ingérence en somme ! Je ne sais pas à quel pourcentage l’Arabie saoudite, la Syrie ou le Yémen quantifieraient les leurs de descendants chez nous, mais il est évident que nous jouons avec le feu. Premières désintégrations du socle identitaire. 

Nous ne sommes en effet pas perçus comme  un peuple qui a intégré des différences venus d’ailleurs, a eu ses heures de gloire propre, conquis  des territoires réputés imprenables. Non, nous sommes tels des imposteurs incapables de nous attribuer le moindre mérite. Ancrant en nous-mêmes des réflexes d’usurpateurs. 

Vient maintenant  le sujet qui a inspiré ce texte, la déclaration d’indépendance du MAK.  A vrai dire, ce type d’événement n’est pas aussi exceptionnel. Dans le domaine géostratégique, c’est une chose qui arrive plus souvent qu’on ne le pense. Partout des régions aspirant à l’autodétermination s’agitent. En Espagne, en Belgique, en Angola, au Portugal, au Brésil, en Angleterre, en Inde,  en Chine, et même aux Etats-Unis d’Amérique,  des régions expriment ce type d’aspirations indépendantistes.

L’enjeu dans ce type de revendications n’est pas leur existence mais leur reconnaissance par les autres pays. Je dis bien pays et non quelques personnalités qui ne représentent qu’eux-mêmes. C’est la reconnaissance et elle seule qui détermine la naissance d’un État parmi les nations, et décide ou pas de la fragmentation d’un territoire. Et c’était loin d’être gagné pour le MAK car ce mouvement s’est construit non pas sur l’adhésion des Algériens de Kabylie qu’il prétend représenter,  mais sur la colère, le déni et frustration,  quant à eux, bien réelles et communs à tous les Algériens. Arabophones et berbérophones confondus. Elles font dire à une partie de nos concitoyens  qu’ils descendent d’autres pays. Et peut être qu’un jour qu’on espère ne jamais voir,  ils feront appel à la protection de ces pays. 

Le FIS s’est bien revendiqué d’une origine et d’une religion particulière  pour légitimer son assaut meurtrier financé et promu par certains pays dits frères ou plus exactement pères. 

Ce sentiment de fuite en avant par ignorance de soi et de ce qu’on représente. Cette quête identitaire oblitérée  par l’incurable syndrome de l’imposteur d’une élite politique incapable d’affronter la complexité et le multiple. Tentée par la facilité du recours à la brutalité pour cacher ses manquements et son absence de vision. Ce syndrome de l’imposteur qui  risque de nous coûter l’unité nationale est le vrai danger. 

De quoi est donc le nom de cette hystérisation de l’opinion sur des sujets qu’il est impératif de traiter dans le calme et la pédagogie ?  De quoi est le nom cette mise à l’index d’une partie de nos compatriotes qu’on voit poussés à justifier et à surenchérir sur leur appartenance  à la nation ? De quoi est le nom ces silences quand il s’agit de s’en prendre à l’assise identitaire ancestrale du pays, et sans laquelle nous sommes réduits à un ramassis de populations venues d’ailleurs ? Le chantage à la déchéance de la nationalité en sus pour mettre en commerce électoraliste  la plus fondamentale des constantes. Il faut vraiment  être  frappé du syndrome de l’imposture combiné à celui du crétinisme politique  pour aborder la nation sous des angles aussi peu responsables, sinon inconscients du précipice sur lequel nous nous tenons. 

Bref, nous sommes effectivement  en danger… mais de nous-mêmes !  

Myassa Messaoudi, écrivaine

*Affaire El Paso du nom du contrat de gaz signé avec la compagnie américaine du même nom en 1969, rapporté par Belaid Abdesselam dans son ouvrage le gaz algérien, paru en 1989.

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Tunisie : une grève de la faim collective pour rappeler que la lutte démocratique ne s’emprisonne pas

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Ayachi Hammami
Ayachi Hammami.

Le 22 décembre 2025 marque le début d’une grève de la faim collective dans plusieurs prisons tunisiennes. À l’origine de cette mobilisation, l’appel lancé par l’avocat et défenseur des droits humains Ayachi Hammami, lui-même entré en grève de la faim depuis son arrestation, le 2 décembre.

Ce geste, à forte portée symbolique, résonne comme un écho direct à une autre séquence marquante de l’histoire politique tunisienne : la grève de la faim du 18 octobre 2005 contre le régime de Zine El-Abidine Ben Ali.

Vingt ans séparent ces deux dates, mais le parallèle s’impose. En 2005, la grève avait contribué à structurer une opposition plurielle face à un pouvoir autoritaire. En 2025, le contexte est différent, mais la logique répressive et la fermeture de l’espace politique rappellent des réflexes que l’on croyait révolus. L’entrée en grève d’Ayachi Hammami depuis sa cellule s’inscrit dans cette continuité historique : celle d’un combat démocratique qui refuse de s’éteindre sous la contrainte.

Dès le jour de son arrestation, Hammami a annoncé sa décision de transformer la prison en lieu de résistance. Pour lui, l’incarcération ne saurait être une parenthèse silencieuse, mais un prolongement du combat pour les libertés. Son appel à une grève collective vise précisément à rompre l’isolement carcéral et à redonner une visibilité politique à celles et ceux que le pouvoir entend reléguer dans l’ombre.

La force de cet appel réside dans son caractère inclusif. Il s’adresse aux prisonniers politiques, mais aussi aux syndicalistes, journalistes, militants associatifs, détenus d’opinion et, plus largement, à toutes les personnes estimant être victimes de poursuites judiciaires arbitraires. Cette démarche traduit une conception exigeante de la défense des droits, fondée sur l’égalité face à l’injustice et le refus de toute hiérarchisation des causes ou des engagements.

Tout au long de son parcours, Ayachi Hammami s’est distingué par une constance rare. Durant la période de transition démocratique, il est resté à distance des jeux d’appareil et des compromis politiques. Sa brève expérience gouvernementale, en 2020, comme ministre des Droits de l’homme, a confirmé les limites de l’action institutionnelle dans un climat de polarisation extrême. Depuis le tournant autoritaire engagé par le pouvoir en place, il s’est retrouvé de nouveau au cœur de la confrontation, notamment à travers son engagement pour l’indépendance de la justice et la défense des magistrats révoqués.

La grève de la faim demeure l’une des formes de lutte les plus radicales et les plus chargées de sens. Elle engage le corps lorsque toutes les autres voies d’expression sont verrouillées. En choisissant cette forme d’action, les grévistes entendent rappeler que la privation de liberté ne saurait signifier l’abdication politique.

La grève collective du 22 décembre s’inscrit ainsi dans un temps long : celui des résistances qui se transmettent, se transforment et se renouvellent. Elle pose, une fois encore, une question centrale : peut-on parler d’État de droit lorsque la dissidence se paie de la prison ? Pour ses initiateurs, la réponse passe par la mobilisation, même derrière les barreaux.

Mourad Benyahia 

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France : cambriolage chez François Hollande, deux jeunes Algériens en détention

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Hollande
Le domicile de François Hollande visité par deux cambrioleurs algériens.

Une simple intrusion dans le domicile parisien de l’ancien président François Hollande et de sa compagne, l’actrice Julie Gayet, a pris des proportions judiciaires inattendues. Deux jeunes Algériens, âgés de 28 et 29 ans, ont été arrêtés pour le cambriolage survenu dans la nuit du 22 novembre dans le 17ᵉ arrondissement de Paris.

Selon la presse française, ils ont emporté une montre et une tablette, avant d’être rapidement identifiés grâce à des techniques d’enquête sophistiquées, notamment la localisation des téléphones portables utilisés à proximité du lieu du vol.

Les suspects, arrivés récemment en France, dont l’un en situation irrégulière depuis environ un an, ont été placés en détention provisoire. La défense conteste la gravité de la qualification retenue par le parquet, estimant qu’il s’agit d’une disproportion manifeste : « La nature des faits ne justifie pas un traitement pénal aussi sévère », déclarent leurs avocats. Selon eux, la notoriété des victimes aurait joué un rôle déterminant dans l’escalade judiciaire.

L’un des prévenus, exprimant ses regrets, a confié à la presse française qu’il n’imaginait pas que ce qu’il considère comme un « vol mineur » aboutirait à une détention prolongée. La chambre d’instruction de Paris a rejeté leur demande de remise en liberté, un refus qualifié de « scandale » par la défense, soulignant le contraste entre la modestie des biens dérobés et la rigueur de la réponse judiciaire.

L’affaire met en lumière une problématique souvent débattue en France : le traitement des infractions commises par des migrants, en particulier lorsqu’elles impliquent des personnalités publiques. Selon la presse française, les enquêtes ont été menées avec minutie par la police judiciaire, et la restitution de la montre volée à son propriétaire témoigne d’un suivi efficace de l’enquête.

Si le préjudice matériel reste limité, l’impact médiatique est considérable. L’opinion publique et les observateurs du droit s’interrogent sur l’équilibre entre la célébrité des victimes et la proportionnalité de la sanction infligée aux jeunes hommes. Au-delà de l’infraction en elle-même, cette affaire soulève des questions sur la manière dont le système judiciaire français prend en compte le contexte social et migratoire des prévenus.

Cette affaire rappelle aussi que la médiatisation peut influencer la perception du droit et amplifier la portée d’incidents qui, dans d’autres circonstances, seraient restés de simples délits mineurs. Selon la presse française, la détention des deux Algériens continue de susciter débats et polémiques, entre vigilance légale et questions sur la justice équitable face aux préjugés médiatiques et sociaux.

Mourad Benyahia

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Emigration algérienne : plus de 50% sont des femmes 

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Haragas algériens
Haragas algériens : les barques du dernier espoir d'une vie meilleure.

Les données les plus récentes des Nations unies confirment un tournant discret mais structurant dans la dynamique migratoire algérienne. Les femmes émigrent de plus en plus que les hommes. Pour des raisons autant sociologiques qu’économiques sans doute.

Longtemps dominée par les hommes, l’émigration algérienne se caractérise désormais par une majorité féminine, une évolution rare dans l’espace maghrébin et révélatrice de transformations sociales plus profondes.

Un basculement statistique attesté par l’ONU

Selon le rapport International Migrant Stock 2024 du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA), la diaspora algérienne compte désormais légèrement plus de femmes que d’hommes. Le ratio de féminité atteint 1,02, indiquant que, pour 100 hommes nés en Algérie et résidant à l’étranger, on dénombre environ 102 femmes.

Sur un stock migratoire total estimé à près de deux millions de personnes, les femmes représentent désormais un peu plus de la moitié. Cette configuration place l’Algérie à contre-courant des autres pays d’Afrique du Nord, où l’émigration reste majoritairement masculine, notamment au Maroc et en Égypte, dont les flux demeurent fortement liés aux secteurs à forte intensité de main-d’œuvre masculine.

À l’échelle mondiale, les femmes constituent environ 48 % des migrants internationaux. L’Algérie franchit ainsi un seuil que peu de pays du Sud ont atteint, traduisant une évolution structurelle plutôt qu’un simple ajustement conjoncturel.

De la migration familiale à la mobilité autonome

L’analyse longitudinale des données de l’ONU met en évidence un changement de nature des trajectoires migratoires féminines algériennes. Pendant plusieurs décennies, celles-ci relevaient majoritairement du regroupement familial, dans le sillage d’une émigration masculine préalable.

Depuis le milieu des années 2010, cette logique s’est progressivement érodée au profit de projets migratoires autonomes, portés par des femmes jeunes, diplômées et actives. Trois canaux principaux structurent désormais cette mobilité :

La migration étudiante, devenue un vecteur central. Les flux d’étudiantes algériennes vers l’Europe et l’Amérique du Nord ont fortement progressé, avec des taux de mobilité désormais comparables à ceux des hommes.

La migration qualifiée, notamment dans les secteurs de la santé, de l’ingénierie, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La diversification des destinations, au-delà du pôle historique français.

La France demeure le premier pays d’accueil, avec une population algérienne où les femmes représentent plus de 50 %. Le Canada se distingue également, affichant un taux de féminisation estimé à environ 52 %, en lien avec des politiques migratoires favorables aux profils hautement qualifiés.

Le poids du capital scolaire féminin

Cette féminisation s’inscrit dans un contexte national marqué par un surplus de capital éducatif féminin. En Algérie, les femmes représentent plus de 60 % des effectifs universitaires, avec des taux de réussite supérieurs à ceux des hommes, selon les données consolidées par les agences onusiennes.

Ce déséquilibre entre niveau de qualification et capacités d’absorption du marché du travail national alimente une dynamique de départ. La migration apparaît alors comme un mécanisme de valorisation du diplôme, dans un environnement international perçu comme plus méritocratique et plus ouvert aux carrières féminines.

Contrairement aux vagues migratoires ouvrières du passé, ces nouvelles trajectoires sont largement individualisées, pensées comme des investissements de long terme dans des parcours professionnels transnationaux.

Une exception maghrébine aux causes multiples

L’Algérie se distingue ainsi par un modèle migratoire en transition, qui tend à se rapprocher de celui des pays à revenu élevé, où la parité — voire la majorité féminine — est devenue la norme.

Les experts de l’ONU y voient le reflet de transformations sociales internes : élargissement de l’accès des femmes à l’éducation, montée des aspirations à l’autonomie économique, mais aussi tensions persistantes sur l’emploi et les conditions de vie. À ces facteurs s’ajoutent des motivations socioculturelles plus diffuses : recherche d’un cadre de vie perçu comme plus sécurisant, accès aux services publics, ou encore volonté d’échapper à certaines contraintes sociales.

Une féminisation qui interroge les politiques publiques

Cette recomposition n’est pas sans conséquences. La montée en puissance d’une émigration féminine qualifiée pose la question d’une fuite des compétences au féminin, susceptible d’affecter durablement les capacités de renouvellement du tissu économique et social national.

Pour l’ONU, le défi pour l’Algérie ne réside pas uniquement dans la gestion des flux migratoires, mais dans la création de conditions internes capables de retenir — ou de faire revenir — ces profils hautement formés. À défaut, la féminisation de l’émigration risque de devenir un indicateur durable d’un déséquilibre structurel entre aspirations sociales et débouchés économiques.

Un révélateur plus qu’une anomalie

Loin d’être un simple fait statistique, ce basculement vers une majorité féminine constitue un révélateur des mutations silencieuses de la société algérienne. Il traduit l’émergence de nouvelles formes de mobilité, de nouvelles attentes et d’un rapport renouvelé à l’espace public, au travail et à l’avenir.

En ce sens, l’émigration féminine algérienne ne relève plus de l’exception, mais d’une transition inachevée, dont les implications dépassent largement le seul champ migratoire.

​Résumé des données pour l’Algérie selon l’ONU

Population migrante totale : Environ 2 millions de personnes nées en Algérie vivent à l’étranger.

Féminisation : Le rapport souligne qu’en 2024, le taux de femmes algériennes à l’étranger a atteint un point de bascule historique (ratio de 1,02 femme pour 1 homme), faisant de l’Algérie une exception notable en Afrique du Nord.

Samia Naït Iqbal

Liens  pour accéder au rapport de l’ONU intitulé  « International Migrant Stock 2024: Key facts and figures », publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA).

  1.  International Migrant Stock 2024: Key facts and figures C’est dans ce document que sont analysées les tendances mondiales et régionales, incluant l’évolution de la migration féminine.
  2.  : International migrant stock at mid-year by sex and by region, country or area of origin, 1990-2024 Ce fichier contient les statistiques précises par pays d’origine (Algérie) et par sexe, permettant de vérifier le dépassement du nombre de femmes sur celui des hommes en 2024.
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Résurgence impérialiste : les symptômes d’une crise structurelle de l’ordre libéral international

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Guerre
Crédit image : safary248

L’actualité internationale récente confirme avec une acuité croissante la thèse d’un retour simultané de l’extrémisme politique et des logiques impérialistes. Des États pourtant insérés dans des cadres institutionnels démocratiques connaissent une radicalisation idéologique interne, tandis que la scène internationale est marquée par la réhabilitation explicite du rapport de force, de l’annexion territoriale et de l’ingérence armée.

Cette conjoncture ne saurait être réduite à une juxtaposition de crises régionales ; elle révèle une recomposition structurelle de l’ordre mondial, dans un contexte de déclin relatif du multilatéralisme libéral.

L’ordre international issu de la fin de la guerre froide reposait sur un postulat central : l’expansion progressive de la démocratie libérale, de l’économie de marché et du multilatéralisme juridique. Or, les évolutions politiques et géopolitiques observées depuis les années 2010 indiquent une rupture historique avec ce schéma. La montée de l’extrémisme politique, la consolidation de régimes illibéraux et la résurgence de pratiques impérialistes témoignent de l’entrée dans une séquence post-libérale, marquée par la contestation simultanée de la démocratie représentative et de l’ordre international fondé sur le droit.

Cette transformation ne doit pas être interprétée comme une simple réaction conjoncturelle à des crises successives (crise financière de 2008, pandémie, conflits armés), mais comme l’expression d’une crise structurelle de légitimation du capitalisme politique globalisé.

L’analyse de cas concrets — en Europe, en Amérique, en Eurasie et au Moyen-Orient — permet de montrer que l’extrémisme intérieur et l’impérialisme extérieur constituent des dynamiques profondément imbriquées, répondant à des logiques de légitimation du pouvoir et de stabilisation autoritaire. Dans de nombreuses régions du monde, l’extrémisme politique prospère sur un triple sentiment d’insécurité : économique (précarité, inflation, inégalités), culturelle (peur du déclassement identitaire) et politique (défiance envers les élites et les institutions). Cette configuration correspond à ce que Zygmunt Bauman qualifiait de « modernité liquide », caractérisée par l’effritement des cadres protecteurs traditionnels. Les mouvements d’extrême droite proposent alors des identités closes, homogénéisantes, fondées sur l’ethnicité, la nation ou la religion, fonctionnant comme des antidotes illusoires à l’incertitude sociale.

En Europe, la normalisation électorale de partis d’extrême droite s’est accompagnée d’un durcissement idéologique du centre politique, traduisant une contamination du champ discursif. Les politiques migratoires restrictives, la criminalisation de la solidarité et la remise en cause de normes juridiques européennes illustrent cette dérive. Aux États-Unis, la radicalisation populiste a introduit une logique de guerre culturelle permanente, où l’État fédéral, les médias et même le processus électoral sont présentés comme illégitimes. Cette polarisation extrême fragilise la démocratie non par un coup d’État, mais par une érosion progressive de la confiance collective.

On assiste aujourd’hui à un retour préoccupant de l’extrémisme, particulièrement à travers l’accession au pouvoir — ou la montée en puissance — de régimes et de forces politiques d’extrême droite dans plusieurs régions du monde. Ce phénomène n’est ni accidentel ni isolé : il s’inscrit dans un contexte global de crises multiples — économiques, identitaires, géopolitiques et culturelles — qui fragilisent les sociétés et rendent les discours radicaux plus audibles. Le contexte international contemporain est marqué par une double dynamique régressive : la montée de l’extrémisme politique à l’intérieur des États, notamment sous la forme de gouvernements et de mouvements d’extrême droite, et la réactivation de logiques impérialistes dans les relations internationales. Cette conjoncture remet en cause les postulats centraux du « moment libéral » de l’après-guerre froide, que Francis Fukuyama avait théorisé, de manière controversée, comme la « fin de l’histoire ». Loin de se diriger vers une convergence démocratique, le système international semble au contraire s’orienter vers une repolarisation idéologique et géopolitique.

Dans la lignée de Karl Polanyi, on peut interpréter la montée de l’extrémisme comme une réaction sociétale aux déséquilibres produits par la marchandisation généralisée. La mondialisation néolibérale, en désarticulant les cadres nationaux de régulation sociale, a généré ce que Pierre Bourdieu appelait une « insécurité sociale généralisée », propice à la radicalisation politique. Les forces d’extrême droite opèrent une traduction idéologique de la souffrance sociale en termes identitaires.

La conflictualité de classe est ainsi reconfigurée en conflictualité culturelle ou civilisationnelle.

Cette dynamique correspond à ce que Ernesto Laclau décrit comme une construction discursive du peuple, fondée non sur des intérêts matériels objectifs, mais sur une chaîne d’équivalences symboliques opposant un « nous » homogénéisé à des « ennemis » intérieurs et extérieurs.

La montée de l’extrémisme politique : du pluralisme au nationalisme exclusif

Dans plusieurs démocraties occidentales, la progression électorale, voire l’accession au pouvoir, de forces d’extrême droite illustre la mutation illibérale du champ politique. En Europe, des gouvernements ou coalitions marqués par un nationalisme identitaire ont engagé des politiques de restriction des libertés publiques, de mise au pas des médias et de remise en cause de l’indépendance judiciaire. Le discours politique y est structuré autour de la défense d’une identité nationale essentialisée, opposée à des figures de l’« ennemi intérieur » : migrants, minorités culturelles, ONG, journalistes ou institutions supranationales.

Aux États-Unis, la persistance d’un courant populiste radical, malgré l’alternance institutionnelle, témoigne d’une polarisation durable de l’espace public. La remise en cause des résultats électoraux, la délégitimation des médias et la sacralisation de la nation contre l’État de droit illustrent ce que la littérature politologique identifie comme une crise de la légitimité démocratique. Le politique y est de plus en plus conçu comme un combat existentiel, et non comme un espace de délibération. Ces exemples confirment l’hypothèse selon laquelle l’extrémisme contemporain ne se manifeste pas d’abord par la suspension des élections, mais par une redéfinition autoritaire de la souveraineté, où la majorité est invoquée pour justifier l’exclusion et la coercition.

Ces dynamiques confirment la thèse de l’« autoritarisme électoral » : un régime dans lequel l’élection subsiste, mais ne garantit plus l’alternance réelle ni la protection des droits fondamentaux. La légitimité politique y est fondée sur une interprétation exclusive de la volonté populaire, réduite à une majorité ethno-nationale ou idéologique. 

La peur comme moteur politique

L’extrême droite prospère sur la peur : peur du déclassement social, de l’immigration, de la perte d’identité nationale, de la mondialisation perçue comme une dépossession. Ces régimes ou mouvements instrumentalisent l’angoisse collective pour désigner des boucs émissaires — étrangers, minorités, opposants, élites intellectuelles — et proposer des solutions simplistes à des problèmes complexes. La rhétorique de l’« ordre », de la « souveraineté » et du « retour à la grandeur » masque souvent une remise en cause des libertés fondamentales.

Le retour de l’extrémisme s’accompagne d’un affaiblissement des contre-pouvoirs : justice sous pression, médias discrédités ou muselés, société civile marginalisée.

L’élection devient parfois un simple alibi démocratique, vidée de son esprit, au profit d’un pouvoir autoritaire qui s’installe durablement. La vérité elle-même est relativisée, remplacée par des récits nationaux mythifiés et des discours complotistes.

Parallèlement, on observe un retour de l’impérialisme, non plus toujours sous la forme classique de la colonisation, mais à travers des logiques de domination économique, militaire, technologique et culturelle. Certains États, portés par des idéologies nationalistes radicales, cherchent à étendre leur influence en violant le droit international, en annexant des territoires, en soutenant des régimes clients ou en imposant leur volonté par la force. L’extrémisme intérieur alimente ainsi un impérialisme extérieur, légitimé par un discours de puissance et de revanche historique.

Ce retour de l’extrémisme et de l’impérialisme constitue une menace directe pour la paix mondiale, mais aussi pour l’idée même d’un destin humain partagé. Il sape les efforts de solidarité internationale, accentue les inégalités et ferme l’horizon politique à toute alternative progressiste. Face à cela, la résistance ne peut être seulement morale : elle doit être intellectuelle, politique et citoyenne, fondée sur la défense de la raison, du droit et de la dignité humaine.

Le grand retour des démons : extrémisme et impérialisme au XXIᵉ siècle

L’histoire que l’on croyait reléguée aux marges du XXᵉ siècle revient frapper à la porte du présent. Sous des habits neufs, parfois élus démocratiquement, l’extrémisme renaît, porté par l’accession au pouvoir de régimes d’extrême droite et par la banalisation de discours jadis jugés infréquentables. Ce retour n’est pas une simple dérive politique : il annonce une régression civilisationnelle. Partout, la mécanique est la même.

On gouverne par la peur, on simplifie à l’excès, on divise pour régner. L’étranger devient une menace, la différence une faute, la contestation une trahison.

Le langage se durcit, la nuance disparaît, et la démocratie se transforme en décor : on conserve les urnes, mais on vide l’esprit. La liberté de la presse, l’indépendance de la justice et le pluralisme sont perçus non comme des acquis, mais comme des obstacles.

Ce glissement autoritaire à l’intérieur des États s’accompagne d’un phénomène tout aussi inquiétant sur la scène internationale : le retour de l’impérialisme. Un impérialisme décomplexé, souvent justifié par la rhétorique de la souveraineté, de la grandeur retrouvée ou de la revanche historique. L’annexion, l’ingérence, la guerre et le chantage économique redeviennent des outils politiques assumés.

Le droit international, patiemment construit après les grandes catastrophes du siècle passé, est piétiné au nom du rapport de force. L’extrémisme intérieur nourrit ainsi l’agressivité extérieure. Plus un régime se crispe sur une identité fantasmée, plus il cherche à projeter sa puissance au-delà de ses frontières. La violence devient un langage légitime, la domination une vertu, la paix une naïveté. Le monde glisse alors vers une logique dangereuse où la loi du plus fort remplace la règle commune.

Ce qui frappe, c’est la normalisation de l’inacceptable. Des idées autrefois confinées aux marges s’installent au centre du débat public. On relativise l’autoritarisme, on excuse l’intolérance, on s’habitue à la brutalité. Le vacarme idéologique finit par étouffer la raison, et l’indignation s’émousse à force de répétition. Ce retour de l’extrémisme et de l’impérialisme n’est pas seulement une menace géopolitique ; il est une attaque frontale contre l’idée même d’un avenir commun. Il fracture les sociétés, radicalise les relations internationales et referme l’horizon de la coopération. Face à ce danger, le silence n’est pas une neutralité : il est une complicité. Résister aujourd’hui, c’est défendre la parole libre, la complexité du réel et la primauté du droit contre la tentation du chaos.

La période contemporaine est marquée par une dynamique paradoxale. Alors que la fin de la guerre froide avait nourri l’hypothèse d’une diffusion irréversible de la démocratie libérale et d’un dépassement progressif des rivalités de puissance, le monde connaît aujourd’hui une repolarisation idéologique et géopolitique. La montée de l’extrémisme politique, en particulier sous la forme de mouvements et de régimes d’extrême droite, coïncide avec la réactivation de pratiques impérialistes dans les relations internationales. Cette conjonction invite à une analyse systémique, mettant en lumière les interactions entre transformations internes des régimes politiques et reconfigurations de l’ordre mondial. Dans une perspective néo-critique, on peut poser l’hypothèse que l’extrémisme contemporain et le retour de l’impérialisme constituent deux expressions d’une même crise de légitimation des États et du capitalisme globalisé, au sens où l’entend Jürgen Habermas.

Sur le plan international, la guerre en Ukraine constitue un exemple paradigmatique du retour de l’impérialisme territorial en Europe. 

L’invasion et l’annexion de territoires, justifiées par un discours historique et civilisationnel, traduisent une remise en cause frontale du principe de souveraineté des États et de l’intangibilité des frontières, principe fondateur de l’ordre post-1945. Cette stratégie impériale s’inscrit dans une logique de restauration de la puissance, nourrie par un nationalisme autoritaire interne. Ce retour de l’impérialisme territorial ne se limite pas à l’Europe.

En Afrique, certaines puissances réactivent des logiques de zones d’influence, mêlant présence militaire, contrôle des ressources et soutien à des régimes autoritaires.

L’impérialisme y prend la forme d’une domination sécuritaire et économique, souvent présentée comme une alternative au multilatéralisme occidental.

Dans un autre registre, la situation au Moyen-Orient illustre la normalisation de la violence asymétrique et étatique, où la logique sécuritaire tend à supplanter toute perspective de règlement politique durable. Le recours massif à la force, la marginalisation du droit international humanitaire et l’acceptation croissante des destructions civiles traduisent un glissement vers une conception décomplexée de la domination militaire. Par ailleurs, les rivalités sino-américaines en mer de Chine méridionale et autour de Taïwan révèlent une impérialité stratégique indirecte, fondée moins sur l’occupation que sur le contrôle des routes commerciales, des technologies critiques et des espaces maritimes. Ici, l’impérialisme s’exerce par la dissuasion, la démonstration de force, la pression économique, contrôle des infrastructures critiques, des chaînes d’approvisionnement et des technologies clés (semi-conducteurs, intelligence artificielle, réseaux numériques). La mer de Chine méridionale devient un espace de projection de puissance, où le droit maritime international est subordonné à la démonstration de force.

Cette évolution confirme l’hypothèse d’un impérialisme sans colonie formelle, fondé sur la dépendance structurelle plutôt que sur l’occupation directe.

Les fondements socio-économiques de l’extrémisme contemporain

L’extrémisme politique ne surgit pas ex nihilo. Il s’enracine dans les contradictions structurelles du capitalisme tardif. La mondialisation néolibérale, analysée notamment par David Harvey comme un processus d’« accumulation par dépossession », a profondément reconfiguré les rapports sociaux. La désindustrialisation, la financiarisation de l’économie et la flexibilisation du travail ont produit une fragmentation des classes sociales et un sentiment de déclassement généralisé. 

Sur le plan institutionnel, l’extrémisme contemporain se manifeste souvent sous la forme d’un populisme autoritaire, tel que théorisé par Cas Mudde et Jan-Werner Müller. Ce populisme repose sur une conception morale et exclusive du peuple, opposé à des élites jugées corrompues et à des minorités supposées illégitimes. Contrairement aux totalitarismes classiques analysés par Hannah Arendt, l’extrémisme contemporain ne procède pas nécessairement par destruction frontale des institutions démocratiques, mais par leur capture progressive. Fareed Zakaria a forgé le concept de démocratie illibérale pour désigner ces régimes où l’élection subsiste, tandis que l’État de droit, la séparation des pouvoirs et les libertés fondamentales sont progressivement érodés.

Cette mutation s’opère par un processus de désinstitutionnalisation normative : les normes juridiques et éthiques sont subordonnées à une interprétation majoritaire et nationaliste de la souveraineté. Carl Schmitt, théoricien controversé du décisionnisme, redevient une référence implicite : le souverain est celui qui décide de l’exception, et l’exception tend à devenir la règle.

Autoritarisme interne et projection externe : une dynamique de légitimation croisée

L’un des apports majeurs de l’analyse comparative est la mise en évidence d’une relation circulaire entre autoritarisme interne et expansion externe. Les régimes confrontés à une crise de légitimité interne tendent à recourir à la confrontation extérieure comme instrument de consolidation politique. La guerre, la confrontation ou la posture impériale jouent un rôle de cohésion nationale artificielle, en détournant l’attention des fractures sociales internes. Cette posture leur permet de justifier la répression de la dissidence et transforme l’opposition politique en menace sécuritaire.

Cette logique rejoint la théorie de la « guerre de diversion », mais doit être élargie à une économie politique de la conflictualité, où la violence devient un mode de gouvernement.

Dans le cas russe, la mobilisation du récit impérial et de la menace occidentale permet de justifier la restriction des libertés, la criminalisation de l’opposition et le contrôle de l’espace informationnel. De manière analogue, dans d’autres contextes, l’ennemi extérieur est invoqué pour délégitimer toute critique interne, assimilée à une trahison. 

Cette articulation confirme la pertinence des analyses gramsciennes de la crise d’hégémonie : lorsque le consensus social fait défaut, le pouvoir se replie sur la coercition et la projection de puissance. Les régimes autoritaires contemporains mobilisent les conflits extérieurs comme des ressources de légitimation interne, renforçant la cohésion nationale par la désignation d’ennemis extérieurs. En érigeant certaines questions en menaces existentielles, les gouvernements justifient des mesures exceptionnelles, tant sur le plan interne qu’externe, au détriment des normes démocratiques et juridiques.

La crise du multilatéralisme et la banalisation de l’exception

L’un des effets majeurs de cette dynamique est l’affaiblissement des institutions multilatérales. Le Conseil de sécurité des Nations unies apparaît paralysé, le droit international de plus en plus sélectivement appliqué, et les organisations internationales marginalisées face aux stratégies unilatérales des grandes puissances. Cette crise favorise la banalisation de l’état d’exception. Les restrictions aux libertés, la surveillance de masse et les politiques sécuritaires sont justifiées par des menaces permanentes — terrorisme, guerre, instabilité globale — qui tendent à devenir structurelles.

Comme l’avait anticipé Giorgio Agamben, l’exception cesse d’être temporaire pour devenir un mode ordinaire de gouvernement.

La radicalisation politique et la résurgence impérialiste s’accompagnent d’une militarisation du langage politique. L’ennemi, la menace et la sécurité deviennent des catégories centrales du discours public, au détriment de la justice sociale, de l’égalité et de la coopération. Dans cet espace public dégradé, la désinformation et la propagande jouent un rôle central. La vérité devient un enjeu stratégique, confirmant l’analyse de Hannah Arendt sur la fragilité du réel face au pouvoir politique.

Le contexte mondial actuel révèle une reconfiguration durable du pouvoir politique, où l’extrémisme intérieur et l’impérialisme extérieur fonctionnent comme des mécanismes complémentaires de domination. Cette dynamique ne traduit pas un simple retour du passé, mais l’émergence d’une nouvelle forme de gouvernance autoritaire adaptée à la mondialisation conflictuelle. La question centrale n’est donc plus seulement celle de la défense de la démocratie libérale, mais celle de sa réinvention matérielle, sociale et normative. Sans réduction des inégalités, sans refondation du multilatéralisme et sans réhabilitation de la rationalité politique, l’extrémisme et l’impérialisme risquent de devenir les matrices dominantes du XXIᵉ siècle.

Bachir Djaïder, journaliste et écrivain

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CAN 2025 : les Lions de l’Atlas rugissent d’entrée face aux Comores

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Les Lions de l'Atlas.
Les Lions de l'Atlas vainqueurs

Le stade Moulay Abdellah vibre dès l’ouverture de la CAN 2025. Dimanche soir, 60 000 supporters sont au rendez-vous, drapeaux rouges et verts flottant dans l’air glacé de Rabat, impatients de voir les Lions de l’Atlas lancer leur tournoi.

Et le spectacle ne déçoit pas : le Maroc bat les Comores 2-0, dans un match où la tension, l’émotion et la technique se mêlent à chaque action.

Dès le coup d’envoi, le Maroc impose son rythme. La possession est écrasante, les passes s’enchaînent, mais la défense comorienne résiste, compacte et déterminée. Les Cœlacanthes, comme on les surnomme, tiennent bon malgré la pression et n’hésitent pas à durcir le jeu. Les fautes s’accumulent, le public retient son souffle sur chaque tir. Le penalty accordé à Rahimi après une faute sur Brahim Diaz, à la 9e minute, échoue grâce à l’arrêt magistral de Yannick Pandor. La sortie sur blessure du capitaine Romain Saïss à la 18e minute ajoute au suspense et inquiète les supporters marocains.

La première mi-temps se termine sur un sentiment de frustration : le Maroc domine, mais le score reste vierge. Les supporters chantent, encouragent, frappent des mains, et le stade devient une mer rouge et verte.

La deuxième période débloque enfin le match. À la 55e minute, Brahim Diaz, servi par Mazraoui et Amrabat, trouve le chemin des filets. Les tribunes explosent, les klaxons résonnent, et les supporters laissent éclater leur joie. Mais l’action qui fait vibrer tout Rabat survient à la 74e minute : El Kaabi, dos au but, exécute un ciseau parfait après une percée personnelle. Le ballon file dans les filets et scelle la victoire. La ferveur est à son comble.

Même sans Achraf Hakimi, ménagé par Walid Regragui, le Maroc a montré sa force collective, sa maîtrise technique et sa capacité à transformer les occasions en buts. Les Comores n’ont jamais lâché, mais la marche était trop haute pour eux face à l’expérience et au talent des Lions.

Avec trois points, le Maroc prend la tête du groupe A et se prépare à affronter la Zambie, avant le choc attendu contre le Mali. Cette entrée en matière envoie un message clair : les Lions de l’Atlas sont prêts à rugir tout au long du tournoi, et Rabat a déjà vibré au rythme d’une fête qui promet d’être mémorable pour tout le football africain.

Djamal Guettala 

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Coupe de France : l’OM en maîtrise, qualification sans trembler

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L'O Marseille qualifiée
L'O Marseille qualifiée

Marseille conclut l’année sur une note solide. Face à Bourg-en-Bresse, club de National, les Phocéens ont rapidement pris le contrôle du match et déroulé leur jeu, validant leur qualification pour les 16es de finale sans frayeur (6-0). Une victoire nette qui reflète la cohésion et la discipline retrouvées de l’équipe.

Dès les premières minutes, l’Olympique de Marseille a imposé son rythme. Sur un corner parfaitement exécuté par Angel Gomes, Leonardo Balerdi s’est élevé pour ouvrir le score de la tête (0-1, 8e). 

L’OM installait alors sa domination, multipliant les passes et patientant pour trouver les espaces laissés par la défense adverse. Bourg-en-Bresse a tenté de résister, profitant de quelques contre-attaques, mais sans jamais mettre De Lange en difficulté.

Le tournant est survenu après la pause. Mason Greenwood, lancé dans la profondeur par Højbjerg, a doublé la mise d’une frappe précise (0-2, 59e). Quelques minutes plus tard, le Danois a signé un bijou enroulé depuis l’entrée de la surface (0-3, 64e), avant qu’Igor Paixão, profitant d’une erreur défensive, ne marque dans la cage vide (0-4, 66e). Les entrées de Bilal Nadir et Tadjidine Mmadi ont renforcé le festival offensif : Nadir a enchaîné feinte et frappe enroulée (0-5, 77e), et Mmadi a conclu le score avec puissance (0-6, 87e).

Au-delà des buts, c’est la structure et la cohésion de l’équipe qui a impressionné. Højbjerg et O’Riley ont dicté le rythme, Gomes a trouvé les intervalles, et les latéraux Weah et Emerson ont su combiner montée et équilibre défensif. Même les entrants ont joué leur rôle à la perfection, soulignant la profondeur de l’effectif.

Ce succès permet à Marseille de terminer 2025 sur un visage sérieux et maîtrisé. Le chemin reste long, mais cette démonstration rappelle que l’OM sait gérer ses rendez-vous face à des équipes inférieures, sans se précipiter ni s’exposer. Une manière efficace et sereine de tourner la page de l’année et d’aborder la suite de la saison.

Djamal Guettala 

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