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Pensions françaises à l’étranger : la Cour des comptes durcit les contrôles, les retraités algériens visés

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Cour des comptes
Cour des comptes. Crédit photo : @courdescomptes

La France renforce son dispositif de contrôle des pensions de retraite versées à l’étranger, un chantier prioritaire pour la Cour des comptes qui dénonce des pertes financières importantes liées à des versements indus. Les retraités algériens figurent parmi les premiers concernés.

L’Algérie parmi les pays les plus touchés

Sur les 1,1 million de retraités français résidant hors de France, une part significative vit en Afrique du Nord, notamment en Algérie et au Maroc, qui comptent à eux deux plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires.

Ces pays sont désormais au centre des vérifications, en raison de difficultés d’échanges d’état civil, de certificats d’existence parfois jugés peu fiables et d’un risque accru de fraude aux décès non déclarés.

Nouvelle obligation : trois documents à fournir

Pour continuer à percevoir leur pension, les retraités établis en Algérie devront transmettre régulièrement trois documents : un certificat de vie, une pièce d’identité et un acte de naissance.

Le délai de réponse est limité à trois mois, faute de quoi les versements pourront être suspendus. Cette exigence inquiète les familles vivant dans les zones rurales, où l’accès aux services consulaires ou administratifs reste difficile.

Les pensions versées à l’étranger ne représentent que 3 % du total des prestations vieillesse françaises, mais concentrent près de 28 % des indus, soit plus de 40 millions d’euros par an.

La Cour des comptes évoque également des « taux de centenaires supérieurs à la moyenne » dans certains pays et des risques de certificats de complaisance.

Un signal fort adressé aux retraités algériens

Pour la France, l’objectif est clair : limiter les fraudes et sécuriser les finances publiques. Pour les retraités algériens, cette nouvelle procédure signifie davantage de rigueur administrative, mais aussi la nécessité de s’informer rapidement pour éviter les suspensions involontaires.

La rédaction

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Statut du tamazight en Algérie : enjeux identitaires et limites du modèle centralisateur

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Hirak tamazight
Manifestation du 53e Hirak à Alger. Crédit photo : Le Matin d'Algérie

Le statut du tamazight en Algérie constitue un enjeu complexe, où se mêlent interrogations identitaires, dynamiques politiques et réflexion sur la nature même de l’État-nation.

Pendant longtemps, la langue amazighe a été exclue du champ institutionnel. Elle n’a accédé que récemment aux rangs de langue nationale puis de langue officielle. Cette reconnaissance est une avancée significative dans l’histoire culturelle du pays. Elle traduit une prise de conscience progressive de la pluralité identitaire de l’Algérie et marque une rupture avec des décennies d’exclusion. Elle rappelle surtout que l’unité nationale durable ne peut reposer sur la négation des différences.  

Dans cette perspective, la problématique du tamazight va bien au-delà des débats sur sa place dans l’espace public. Elle met au jour les contradictions du système politique algérien, questionnant à la fois les fondements de la cohésion nationale et les tensions persistantes entre uniformisation identitaire et diversité culturelle. Ainsi, l’enjeu ne se limite pas seulement à la dimension linguistique. Il porte également sur le rapport du pouvoir à la pluralité, sur la légitimité des revendications régionales et sur les évolutions possibles de l’organisation de l’Etat. 

Malgré son statut officiel, l’enseignement du tamazight demeure facultatif. S’il est largement généralisé dans certaines régions, notamment en Kabylie, son caractère optionnel a permis sa quasi inexistence dans la plupart des autres. Cette disparité révèle des résistances institutionnelles et sociales à son intégration pleine et entière dans le système éducatif. Elle révèle également les ambiguïtés d’un État qui proclame l’égalité des langues tout en maintenant, de fait, une hiérarchie implicite.

L’application différenciée du tamazight expose ainsi les tensions d’un modèle étatique fortement centralisé. Ce modèle tente encore d’imposer une identité nationale homogène tout en reconnaissant ponctuellement la diversité culturelle. Il en résulte une forme de pluralisme contrôlé, qui admet l’existence de spécificités régionales sans leur accorder un véritable statut institutionnel. Ce paradoxe souligne la difficulté à concilier la pluralité réelle du pays avec un projet d’homogénéisation nourri durant des décennies. Il montre également l’incapacité du système à intégrer les réalités socioculturelles de régions comme la Kabylie, où la langue constitue un élément central de l’identité collective.

Pendant plusieurs décennies, la politique d’arabisation visait à affermir l’unité nationale autour d’une langue unique et d’une religion commune. Elle a occulté la pluralité réelle de la société algérienne et servi de socle à un projet d’homogénéisation culturelle. En rupture avec ce paradigme, la reconnaissance du tamazight ouvre une brèche dans ce modèle centralisateur en introduisant la nécessité d’une prise en compte progressive de la diversité culturelle. Elle rappelle que la cohésion nationale ne peut être fondée sur l’effacement des différences, mais sur leur prise en compte et leur intégration dans une vision pluraliste du pays. 

Aujourd’hui, en tolérant une application asymétrique du tamazight, l’Etat admet de facto la pluralité de la nation sans en tirer toutes les conséquences institutionnelles. Cette reconnaissance partielle illustre un modèle hésitant, où la diversité est reconnue symboliquement mais demeure peu intégrée aux mécanismes de l’action publique. Elle révèle les difficultés à concilier un imaginaire national unitaire avec des spécificités régionales profondément ancrées.

Ainsi, le statut du tamazight apparait comme un enjeu politique et identitaire de premier plan. Il fonctionne à la fois comme symbole de résistance culturelle et comme levier potentiel de redéfinition du lien national. Sa reconnaissance ouvre la voie à un modèle d’unité fondé sur la pluralité, dans lequel la diversité culturelle est envisagée non comme une menace, mais comme une dimension constitutive de la nation. 

Dès lors, la question du tamazight invite à repenser en profondeur les fondements de l’État algérien. L’unité nationale ne peut durablement reposer sur un principe d’homogénéité culturelle ; elle exige un cadre institutionnel capable d’intégrer les différences de manière équilibrée. Le seul modèle susceptible de concilier ces impératifs est celui d’un État fondé sur la citoyenneté comme principe cardinal. Un tel État se définit par l’appartenance civique, et non par la religion, la langue ou l’origine. Il repose sur la neutralité du pouvoir à l’égard des croyances, des langues et des identités, garantissant à chacun un espace de reconnaissance égal.

Dans cette optique, une régionalisation approfondie apparaît comme une voie pertinente pour permettre l’expression des particularismes sans compromettre la cohésion nationale.  Dans un système décentralisé, voire fédéral, le tamazight pourrait pleinement s’épanouir en tant que langue vivante, vecteur d’identité partagée. La pluralité culturelle deviendrait alors un principe structurant de l’unité nationale plutôt qu’un facteur de fragmentation. 

Sur le plan éducatif, l’enseignement du tamazight ne peut être annexé mécaniquement dans un programme national uniforme. Dans les régions où cette langue joue un rôle déterminant dans la construction identitaire, la cohérence pédagogique impose des aménagements spécifiques. Cette exigence en matière d’éducation renforce la pertinence d’une autonomie régionale accrue et conforte la légitimité des revendications allant dans ce sens.  

Au final, le statut du tamazight dépasse largement la question linguistique. Il constitue un véritable laboratoire politique, interrogeant la capacité de l’État à se réinventer autour de la citoyenneté, de la neutralité institutionnelle et de la reconnaissance des diversités régionales. 

L’avenir du tamazight, en tant que langue, symbole politique, et marqueur identitaire, dépendra de la volonté des pouvoirs publics de dépasser une logique d’homogénéisation au profit d’une conception pluraliste de la nation. Si cette transition parvient à se concrétiser, la pluralité culturelle cessera d’être perçue comme une faiblesse pour devenir une ressource constitutive de l’Algérie contemporaine. Un tamazight pleinement institutionnalisé pourrait alors s’imposer comme un élément essentiel de cette refondation symbolique et démocratique.

Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition

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Quel est l’impact de la condamnation de Christophe Gleizes sur les relations algéro-françaises ?

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Christophe Gleizes
Christophe Gleizes victime de l'arbitraire.

La confirmation, par la Cour d’appel de Tizi-Ouzou, de la peine de sept ans de prison ferme prononcée en première instance mercredi 3 décembre contre le journaliste français Christophe Gleizes constitue un tournant lourd de conséquences.

Ce verdict, rendu au terme d’une audience dense, intervient dans un contexte politique et médiatique algérien marqué par une surenchère patriotique autour de la défense de l’unité nationale face aux velléités indépendantistes du MAK. Dans ce climat électrique, Gleizes apparaît comme une victime collatérale d’une séquence où la question de la souveraineté nationale et de la défense de l’État contre le séparatisme a été érigée en priorité absolue.

Un jugement sous haute tension politique

Depuis quelques jours, les médias algériens se distinguent par un discours radicalisé autour du rejet de toute remise en cause de l’intégrité territoriale du pays, de la sécurité de l’État et de la lutte contre le « séparatisme ». Cette montée en intensité coïncide avec l’annonce imminente par le MAK de Ferhat Mhenni d’une prétendue « proclamation d’indépendance de la Kabylie » — une perspective essentiellement symbolique, dont les effets concrets sur le terrain demeurent aussi improbables qu’incertains. Cette annonce a néanmoins déclenché une réaction en chaîne au sein des milieux politiques, médiatiques et institutionnels.

La télévision nationale a relancé la mobilisation en diffusant un documentaire spectaculaire fondé sur les témoignages d’anciens militants ayant quitté le MAK. Le film, accusant Ferhat Mhenni de manipulations, de dérives autoritaires et de connexions étrangères  hostiles à l’Algérie, a servi de déclencheur. Son impact a été immédiat : une avalanche d’articles, souvent au ton martial, s’est abattue sur la presse écrite et les réseaux sociaux, martelant l’urgence de défendre l’unité nationale et dénonçant, au passage, la France accusée de « complaisance » envers le mouvement séparatiste.

C’est dans ce climat inflammable que s’est tenu le procès de Christophe Gleizes, poursuivi pour apologie du terrorisme et atteinte à l’intérêt national. La lecture de l’arrêt de renvoi — près de trente pages — et l’interrogatoire serré du journaliste par le président du tribunal et ses assesseurs illustrent la volonté manifeste d’établir ses connexions entre lui et le MAK, classé organisation terroriste par Alger. 

Tout au long de l’audience, les magistrats sont revenus, avec une insistance manifeste, sur les contacts répétés de l’accusé avec Ferhat Mhenni et Aksel (Brahim) Bellabassi. La stratégie de l’accusation apparaît limpide : reconstituer un faisceau d’éléments — voire provoquer des aveux — afin de consolider la qualification retenue contre lui.

Dans le climat politique actuel, ces échanges n’étaient pas perçus comme de simples démarches journalistiques, mais comme des indices probants d’une intention hostile envers l’État algérien.

Un verdict qui déjoue les signaux d’apaisement

Pourtant, plusieurs éléments laissaient espérer un infléchissement en appel :

– les visites autorisées aux parents du journaliste en détention ;

– le visa professionnel accordé à son avocat français, Emmanuel Daoud ;

— la plaidoirie marquée par une forte charge personnelle de l’avocat qui a rappelé ses propres attaches familiales avec l’Algérie. Me Daoudi s’est attaché à dépouiller le procès de toute lecture politique, affirmant que son client n’était “ni un otage d’États ni un instrument de rapports de force”. Selon lui, cette thèse serait alimentée en France par des cercles hostiles à l’Algérie, qui verraient dans un maintien en détention de Christophe Gleizes un moyen de nourrir leur surenchère anti-algérienne.

Ces signaux semblaient indiquer que la justice pourrait prendre ses distances avec la ligne dure du réquisitoire du représentant du ministère public qui avait requis l’aggravation de la peine, en la portant a 10 ans de prison ferme assortie de 500.000 dinars d’amende. La Cour a finalement suivi sans réserve la position du procureur, réaffirmant l’existence d’une intention criminelle et replaçant l’affaire dans un cadre politique plutôt que strictement judiciaire.

Une décision qui fragilise une reprise de dialogue déjà fragile

La condamnation intervient à un moment particulièrement délicat de la relation algéro-française. Alors que les deux capitales tentaient de réactiver un dialogue plusieurs fois interrompu, la décision de la Cour d’appel ajoute un irritant majeur.

En parallèle, un regain d’hostilité médiatique envers la France est observé dans certains journaux influents, nourrissant l’idée qu’une frange du pouvoir ou de son appareil communicationnel souhaite peser sur l’équilibre diplomatique.

La récente décision du président Abdelmadjid Tebboune de renoncer au sommet du G20 de Johannesburg — décision largement interprétée comme une volonté d’éviter une rencontre avec Emmanuel Macron — renforce cette lecture : derrière les déclarations officielles, les tensions restent vives et prêtes à ressurgir.

Les médias, baromètre d’un malaise profond

La Une récente du Soir d’Algérie particulièrement virulentes, accentue l’impression d’une orchestration plus large. Pour plusieurs observateurs, ces signaux ne relèvent pas seulement d’un choix éditorial mais participent d’une stratégie visant à envoyer un message clair à Paris : celui d’un durcissement du ton et d’une intransigeance accrue sur tout ce qui touche à l’unité nationale.

La résurgence de ce schéma — déjà observé lors d’épisodes antérieurs de tension bilatérale — révèle la persistance de résistances internes au rapprochement avec la France. Dans un contexte où l’opposition au MAK sert d’etalon  patriotique, toute tentative d’apaisement semble vouée à être immédiatement suspectée.

Un verdict à portée diplomatique majeure

En confirmant la lourde condamnation de Christophe Gleizes, la justice algérienne envoie un signal clair : la fermeté prévaut. À Paris, cette décision risque d’être interprétée comme un geste hostile, voire comme l’indice d’un raidissement politique interne.

L’affaire, qui aurait pu rester circonscrite au champ judiciaire, devient un révélateur des lignes de fracture diplomatiques. Elle pourrait ralentir, voire bloquer, la tentative de normalisation engagée depuis plusieurs mois, alimenter les discours anti-algériens en France, et offrir des arguments supplémentaires aux partisans du durcissement.

En filigrane, l’affaire Gleizes met en lumière une relation franco-algérienne hypersensible, où chaque décision de justice, chaque titre de presse et chaque prise de position publique peut raviver les tensions. Dans ce contexte volatil, la diplomatie avance à pas comptés — et le journaliste français se retrouve, malgré lui, au cœur d’un rapport de forces qui dépasse largement son cas personnel.

Samia Naït Iqbal

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JSK, MAK, Kabylie… le collectif de défense de Cherif Mellal dénonce et précise

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Cherif Mellal
Cherif Mellal

Le détenu d’opinion Cherif Mellal croupit en prison depuis janvier 2023. Le collectif de sa défense a rendu public un communiqué pour remettre en place les viles accusations et autres manipulations qui le visent de la part d’une foultitude de de relais agités du pouvoir.

Lors de notre dernière visite à Chérif Mellal, celui-ci a exprimé sa profonde indignation après la diffusion, le 1er décembre 2025, d’un documentaire de l’ENTV intitulé وثائقي | “التحرر من أغلال ماك الإرهابية”, dans lequel son image a été utilisée de manière abusive. Le reportage laisse entendre qu’il serait un détenu lié au MAK et qu’il aurait été arrêté pour des faits en rapport avec ce mouvement.

Ces affirmations sont totalement fausses et ne reposent sur aucun élément réel. Elles s’inscrivent dans une stratégie de manipulation visant, depuis 2021, à associer systématiquement Chérif Mellal au MAK afin de justifier sa mise à l’écart et de le présenter comme une figure à discréditer. Cette campagne a été alimentée par certains médias ainsi que par des acteurs désireux de nuire à sa réputation.

Cela lui a d’ailleurs valu des poursuites judiciaires dont il a été entièrement blanchi, ce qui confirme une nouvelle fois l’inconsistance des accusations portées contre lui.

Nous rappelons qu’il n’a jamais appartenu au MAK ni à aucun autre mouvement, quel qu’il soit. Son engagement s’est toujours porté exclusivement sur la défense de la JSK, de ses valeurs, de son identité et sur une gestion transparente et responsable.

Durant son mandat à la tête de la JS Kabylie, ses prises de position ont toujours été publiques, claires et cohérentes. La JSK, symbole historique de l’identité amazighe et kabyle bien avant son arrivée, n’a jamais été le terrain d’une quelconque orientation politique. Chérif Mellal a constamment œuvré pour préserver cette indépendance et cette dignité. L’identité amazighe, et plus particulièrement kabyle, n’a jamais été l’apanage d’une organisation, et la JSK en a toujours été l’un des symboles majeurs.

Nous dénonçons également l’exploitation abusive de son image par certaines pages et relais du MAK, qui ont utilisé des photos prises dans un contexte purement sportif, notamment avec des supporters de la JSK, pour tenter de lui attribuer une proximité politique inexistante. Ces images, sorties de leur contexte, ont servi de prétexte pour alimenter une narration fabriquée dans le seul but de l’associer artificiellement à un mouvement auquel il n’a jamais appartenu. Cette récupération est malhonnête et participe pleinement à la campagne de désinformation dont il est victime.

Nous devons également répondre aux rumeurs liées à l’affaire Christophe Gleiz. Contrairement à ce qui a été relayé, cette affaire n’a en aucun cas eu lieu durant sa présidence. Pire encore, certains médias français ont insinué sans citer son nom mais en le laissant clairement entendre que l’emprisonnement de M. Gleiz serait lié à un entretien qu’il aurait eu avec un ancien dirigeant de la JSK présenté comme un « membre actif du MAK ».

Par voie de conséquence, et en raison de la propagande qu’il subit depuis 2021, cet « ancien dirigeant de la JSK » évoqué de manière vague dans certains médias est immédiatement assimilé à Chérif Mellal, alors même qu’il n’a strictement aucun lien avec cette affaire.

Nous déplorons également que les responsables actuels de la JSK n’aient jamais pris la parole pour démentir ces insinuations, laissant circuler des récits mensongers qui nuisent à la vérité et à l’image du club autant qu’à celle de son ancien président.

Le fait que Chérif Mellal réagisse aujourd’hui à ces campagnes de désinformation n’enlève rien à la réalité de sa situation : sa détention reste injustifiée, dénuée de fondement, et résulte d’un acharnement dont il est victime depuis bientôt quatre ans.

Aujourd’hui, Chérif Mellal bénéficie du soutien sincère de toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans son discours de vérité et dans sa droiture. Un soutien large, transpartisan, qui dépasse les clivages habituels et fait de lui une figure d’unité forte. Cette réalité est désormais incontestable.

Malgré les attaques et les tentatives répétées de manipulation, il continue d’assumer ses positions avec dignité et courage, fidèle à ses convictions et à son attachement à la transparence.

Le Collectif de défense de Chérif Mellal

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Marseille : la librairie Transit cible d’une attaque de l’extrême droite

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La librairie Transit
La librairie Transit visée par l'extrême droite. Crédit photo : Le Matin

Pour la troisième fois cette année, la librairie associative Transit, à Marseille, a été la cible d’une attaque. Dans la nuit du 1er au 2 décembre, une croix celtique, symbole emblématique de l’extrême droite fasciste, a été peinte sur la vitrine de l’établissement.

Cet acte grave, qui s’inscrit dans un contexte inquiétant de multiplication des agressions contre les librairies en France, suscite une vive inquiétude parmi les acteurs du monde du livre. Car cette librairie et ses débats dérangent particulièrement l’extrême droite.

Dans un communiqué, l’équipe de Transit alerte : « Ce phénomène national doit interpeller tous les acteurs de la chaîne du livre : libraires, éditeurs, auteurs, mais aussi les responsables associatifs et les élus. Nous sommes toutes et tous menacés. »

Malgré ces intimidations, la librairie affirme sa détermination à poursuivre sa mission culturelle et militante. « Notre librairie associative ne se laissera pas intimider et continuera à défendre sa ligne éditoriale en présentant les ouvrages et les auteurs qui lui semblent nécessaires », assure le communiqué.

Librairie de référence pour les publics engagés et curieux, Transit incarne depuis sa création un espace de réflexion et de liberté d’expression, résistant aux pressions idéologiques. Cette nouvelle attaque relance le débat sur la sécurité des lieux culturels et la nécessité de protéger la pluralité intellectuelle en France.

Djamal Guettala 

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Guinée-Bissau : les familles des victimes saisissent la CPI et envisagent des poursuites internationales

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Les putschistes de la Guinée-Bissau
Les putschistes de la Guinée-Bissau. Crédit image : DR

La crise politique et institutionnelle en Guinée-Bissau franchit un nouveau cap avec l’initiative des familles des victimes de violences politiques et de violations des droits humains. Celles-ci ont officiellement mandaté le cabinet de l’avocat Me Saïd Larifou pour déposer un signalement auprès du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Cette action vise à documenter et à poursuivre les responsables présumés d’actes de torture, d’assassinats ciblés et d’autres violences survenues dans le cadre de la gouvernance de M. Umaro Sissoco Embalo, notamment après l’interruption violente et illégale du processus électoral du 23 novembre 2025.

Outre le signalement à la CPI, les familles annoncent leur intention d’engager des poursuites devant des juridictions nationales étrangères, en invoquant le principe de compétence universelle.

Une multiplication des violations des droits humains

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2023 et les tensions post-électorales, plusieurs rapports documentent des violations graves des droits humains : menaces contre les membres des organes électoraux, arrestations arbitraires de candidats, actes de torture physique et psychologique, détentions extrajudiciaires et assassinats ciblant opposants, journalistes et membres de la société civile.

Selon les avocats, ces actes, imputables à des militaires et à des agents du régime, constituent une attaque systématique contre la population civile et pourraient être qualifiés de crimes contre l’humanité au regard du Statut de Rome.

Vers un examen préliminaire de la CPI

Le signalement déposé conformément à l’article 15 du Statut de Rome a pour objectif de fournir au Procureur de la CPI des informations substantielles sur ces crimes, en vue d’ouvrir un examen préliminaire et, potentiellement, une enquête complète.

Cette démarche marque un tournant dans la mobilisation juridique internationale contre l’impunité en Guinée-Bissau et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles poursuites contre les responsables politiques et militaires impliqués.

Mourad Benyahia 

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Inondations et interventions dans plusieurs wilayas

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Crues et inondations en Algérie
Crues et inondations en Algérie. Crédit photo : Dr

Les fortes précipitations enregistrées ces dernières 24 heures en Algérie ont entraîné des inondations et une série d’incidents localisés dans plusieurs régions du pays.

Rues inondées, voitures emportées, crues… Dans un communiqué diffusé en fin de journée, la Protection civile a dressé un premier bilan des interventions menées, notamment dans les wilayas d’Alger et d’Oran. Si aucun dommage humain n’est à déplorer, les équipes de secours restent mobilisées face à des risques persistants liés à l’instabilité du terrain et à l’accumulation des eaux.

Alger : mouvements de terrain et ruissellement urbain

Dans la capitale, la commune de Oued Koriche a été l’une des premières à signaler des effets directs des intempéries. Un glissement de terrain s’est produit dans le quartier les Sources, causant des dégâts matériels sans faire de victimes. Les services techniques surveillent encore la zone en raison du risque de nouveaux affaissements.

À Hydra, les pluies abondantes ont entraîné un important déversement d’eau à l’entrée de la clinique Chifa. L’intervention rapide des équipes de la commune et de la Protection civile a permis de dégager l’accès et de rétablir la circulation autour de l’établissement.

Toujours dans le sud d’Alger, à Birkhadem, les services d’assainissement ont procédé au pompage des eaux accumulées devant la clinique locale, un point noir connu pour sa vulnérabilité lors des épisodes pluvieux.

À El Biar, les pompiers sont également intervenus sur la rue Mohamed Chaâbane, où des volumes importants d’eaux pluviales ont nécessité un pompage continu pour prévenir tout débordement vers les habitations.

Oran : une usine touchée après le débordement de l’oued Bouchtar

Dans la wilaya de Oran, la commune de Tafraoui  a connu une situation plus préoccupante après le débordement de l’oued Bouchtar. Les eaux ont envahi une usine locale, nécessitant des opérations d’absorption et de drainage à l’intérieur même du site industriel. Là aussi, aucun blessé n’a été enregistré, mais les dégâts matériels pourraient être significatifs.

Une situation sous contrôle mais à surveiller

La Protection civile souligne que la majorité des incidents relèvent de phénomènes classiques en période de fortes pluies : glissements de terrain dans les zones escarpées, ruissellement rapide dans les quartiers en pente, et engorgement ponctuel des réseaux d’assainissement. Les mesures d’intervention ont permis, jusqu’à présent, de contenir les effets les plus graves.

Les services météorologiques prévoient toutefois la poursuite d’un temps instable dans les prochaines heures. Les autorités appellent les citoyens à la prudence, notamment dans les zones sensibles aux crues soudaines et aux mouvements de terrain.

La rédaction

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Tribunal de Tizi-Ouzou : pas de clémence pour Christophe Gleizes

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Christophe Gleizes condamné en Algérie
Christophe Gleizes condamné en Algérie arbitrairement à 7 ans de prison

Au tribunal de Tizi-Ouzou (Kabylie, Algérie) Christophe Gleizes avait demandé la « clémence » de la justice algérienne. Appelé à la barre, il avait demandé « pardon », reconnaissant avoir fait « beaucoup d’erreurs journalistiques malgré [ses] bonnes intentions », selon un journaliste de l’AFP présent dans la salle d’audience. « Je réclame votre clémence pour pouvoir retrouver ma famille », avait-il dit avec émotion. En vain.

La Cour d’appel de Tizi Ouzou a néanmoins confirmé la peine prononcée en première instance : l’accusé de 36 ans a été condamné à une peine de sept ans de prison ferme, comme en juin 2025, pour « apologie du terrorisme ». « La cour confirme le jugement rendu en première instance », a déclaré le président de la juridiction à l’issue de ce nouveau procès. Qui peut croire à de telles accusations complètement lunaires ?

L’annonce a suscité la consternation dans la salle, selon un journaliste de l’AFP présent sur place : ses proches, interrogés par l’AFP, se sont dits « effondrés ».

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes a notamment dit qu’il aurait dû demander un visa de journaliste au lieu d’un visa touristique pour venir en reportage en Algérie. Il affirme également qu’il aurait dû être au courant que certains de ses contacts étaient reliés à une organisation classée comme terroriste en Algérie.

Les audiences avaient débuté mercredi matin, selon l’AFP. Christophe Gleizes, 36 ans, est assisté d’un avocat algérien, d’un avocat français, et des membres de sa famille ont été autorisés à assister à l’audience.

Des contacts avec le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie reprochés

Au moment de son arrestation en mai 2024, le journaliste se trouvait dans la région pour des reportages sur la Jeunesse Sportive de Kabylie, un des clubs de football les plus populaires du pays, et pour une enquête sur les dix ans de la mort d’Albert Ebossé, joueur camerounais de la JSK.

Ce n’était pas son premier déplacement professionnel en Algérie, mais il ne disposait que d’un visa de tourisme. « Une erreur qu’il a reconnue, un délit passible d’amende, mais certainement pas un crime », selon Me Amirouche Bakouri, selon qui son client « est transparent depuis le début et n’a rien à cacher ».

On lui reproche ses contacts avec des responsables du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), organisation classée terroriste par les autorités algériennes en 2021. Le tribunal lui a ensuite demandé s’il s’avait que le Mouvement pour l’autodétermination en Kabylie était considéré comme « terroriste », lorsqu’il a rencontré en octobre 2021, à Paris, un dirigeant de ce mouvement, pour un précédent reportage. Le MAK avait été classé « terroriste » cinq mois plus tôt. « Je n’étais pas au courant et j’ai honte de le dire », a répondu le journaliste, qui a ensuite exprimé le souhait de retrouver sa famille.

Un mea culpa prononcé avec des sanglots dans la voix, qui n’a pas convaincu. Car le parquet, lui, avait requis d’alourdir sa peine à 10 ans de prison : « l’accusé n’est pas venu en Algérie pour accomplir un travail journalistique mais (pour) un acte hostile » a estimé le magistrat, qui représente les intérêts de la société algérienne.

Pour les défenseurs de Christophe Gleizes, ces contacts sont antérieurs et ne constituent pas une faute.

Sur RFI, le directeur de Reporters sans frontières Thibaut Bruttin avait estimé la semaine dernière qu’il y avait eu « une incompréhension du rôle des journalistes » par la justice algérienne.

Avant le verdict, son comité de soutien et sa famille espéraient également que Christophe Gleizes profiterait de la décrispation observée ces dernières semaines entre la France et l’Algérie. Cela notamment avec la libération de l’écrivain Boualem Sansal le 12 novembre dernier. Pour ceux qui cultivaient quelque espoir, cette condamnation montre une nouvelle fois que le régime algérien n’est pas dans la voie d’une décantation. Bien au contraire, il continue de ruer dans les brancards.

La rédaction avec RFI

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Christophe Gleizes condamné à 7 ans de prison

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Christophe Gleizes
Christophe Gleizes condamné à 7 ans de prison ferme

Le parquet de Tizi-Ouzou, en Algérie, a requis mercredi en appel dix ans de prison à l’encontre du journaliste français Christophe Gleizes, condamné en première instance à sept ans de réclusion pour « apologie du terrorisme ».

Le calvaire continue pour Christophe Gleizes. Dix ans de prison ont été requis mercredi par le parquet de Tizi-Ouzou, en Algérie, à l’encontre du journaliste français de 36 ans, collaborateur de So Foot et Society avant que la condamnation à 7 ans de prison en appel ne tombe comme un couperet. Raide. Cinglante. Christophe Gleizes dormira en prison ce soir et pas seulement. Il ne rentrera pas chez, comme l’espérait sa famille venue assister au procès.

Le procès du MAK

Aux premières lectures, ce procès est surtout celui du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ad hominem. Christophe Gleizes fait les frais d’une campagne particulièrement agressive lancée par le pouvoir et ses proxy contre ce mouvement indépendantiste depuis une dizaine de jours. La coïncidence entre cette levée de boucliers médiatique contre le MAK et le procès de Christophe Gleizes interroge.

Incompréhensions

Un vive tension a entouré ce procès. C’est un tribunal sourcilleux , voire remonté comme une montre suisse qui a jugé le journaliste français. Dès l’entame des échanges, le procès n’augurait rien de bon. « L’accusé n’est pas venu en Algérie pour accomplir un travail journalistique mais (pour commettre) un acte hostile », a justifié un procureur, qui a également réclamé une amende de 500 000 dinars algériens (environ 3 300 euros).

Condamné en première instance à sept ans de réclusion pour « apologie du terrorisme », Gleizes avait fait appel et s’est retrouvé, mercredi, devant le tribunal de Tizi-Ouzou. Appelé à la barre, il a demandé « pardon », reconnaissant avoir fait « beaucoup d’erreurs journalistiques malgré (ses) bonnes intentions », selon l’AFP. « Je réclame votre clémence », a-t-il dit avec émotion. Gleizes a notamment reconnu qu’il aurait dû demander un visa de journaliste et pas de touriste avant de partir en reportage en Algérie. Mais ce « repentir » n’a pas suffi pour convaincre le tribunal.

« Une seule douleur, être coupé de ma famille »

Le tribunal lui a demandé mercredi s’il savait que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) avait été classé en mai 2021 comme terroriste par les autorités algériennes quand il avait rencontré son président, Ferhat Mehenni, à Paris en octobre de la même année. « Je n’étais pas au courant et j’ai honte de le dire. Cela porte atteinte à mes compétences. J’avais complètement raté cette info », a-t-il répondu. Gleizes a assuré s’être « profondément remis en question » « ces erreurs m’ont permis de réfléchir », a-t-il dit, assurant n’avoir « aucune rancœur » à l’encontre de l’Algérie. Des sanglots dans la voix, il a ajouté n’avoir « qu’une seule douleur, celle d’être coupé de ma famille », demandant à pouvoir « la retrouver ». Mais peine perdue, le tribunal en a décidé autrement. Il est condamné arbitrairement à 7 ans de prison.

Il faut rappeler ici qu’il y a près de 250 prisonniers d’opinion en Algérie. Des victimes d’une justice aux ordres. Des citoyens pacifiques dont le seul tort d’avoir exprimé une opinion.

Christophe Gleizes est venu en Algérie au plus mauvais moment. Et sa condamnation ahurissante ne fera qu’éclabousser une justice aux ordres et un régime dont le seul gouvernail est la tyrannie.

La rédaction/Afp

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Un livre pour briser les ruines : Marseille accueille « Silences en ruines, voix sous les cendres »

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Librairie Transit à Marseille.

La Librairie Transit organise, ce 6 décembre 2025 à 18h, une rencontre autour de l’ouvrage collectif Silences en ruines, voix sous les cendres, dirigé par Soraya Guendouz et Nora Mekmouche. L’événement se tiendra à Solidaires, 29 boulevard Longchamp, 13001 Marseille. L’entrée est libre et gratuite.

Cette publication paraît dans le cadre du centenaire de Frantz Fanon. Elle s’inscrit dans le sillage de la collection Silence, qui poursuit son exploration des mémoires étouffées et des récits maintenus à distance. Ici, les contributeurs et contributrices prennent la parole pour dire ce qui a longtemps été retenu : blessures coloniales, censure, dépossession, mais aussi reconstructions, résistances et puissance d’expression retrouvée.

Le livre réunit des voix venues de différents horizons : écriture, recherche, militantisme, arts visuels. Parmi elles, Mo Abba, Noureddine Amara, Thamy Ayouch, Habiba Djahnine, Daho Djerbal, Faïza Guène, Nacira Guénif, Mehdi Lallaoui, Ghania Mouffok, Marwan Mohammed, Tassadit Imache ou encore Maboula Soumahoro. Toutes interrogent, chacune à sa manière, la manière dont le mutisme imposé s’installe, et comment il peut être fissuré.

Cette soirée est portée par A.C.T (Approches Cultures et Territoires), les éditions cris écrits et la Librairie Transit. Elle s’annonce comme un moment d’échanges autour de ce que les voix peuvent produire lorsqu’elles se rassemblent : du récit, du sens, et une forme de réparation. À Marseille, terre de passages et de mémoires multiples, la rencontre trouve une résonance particulière.

Le livre rappelle que les ruines imposées ne sont jamais définitives. Il suffit parfois d’un texte, d’un geste ou d’une parole pour que les cendres laissent place à d’autres récits. Le 6 décembre, à Solidaires, ces récits seront au centre de la scène.

Djamal Guettala 

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