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CAN 2025 : le Maroc tenu en échec par le Mali, la qualification se jouera lors du dernier match

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Maroc -Mali : match nul
Maroc -Mali : match nul

Le Maroc n’a pas réussi à confirmer son bon départ dans cette CAN 2025 à domicile. Les Lions de l’Atlas ont été accrochés par le Mali à Rabat (1-1), vendredi 26 décembre, dans une rencontre marquée par deux penalties et une atmosphère électrique au Stade Prince-Moulay-Abdellah.

Le premier acte a été dominé par le Maroc, mais l’efficacité offensive a cruellement manqué. Brahim Diaz a ouvert le score sur penalty dans le temps additionnel de la première mi-temps (45e+5), offrant aux Lions de l’Atlas un avantage fragile. Malgré 62 % de possession et 466 passes réalisées, le Maroc peinait à se montrer dangereux dans la surface malienne, où le gardien Diarra multipliait les interventions.

La seconde période a vu le Mali se projeter davantage vers l’avant, déterminé à revenir au score. Lassine Sinayoko a transformé un penalty à la 64e minute, rétablissant l’égalité et soulignant la solidité défensive des Maliens. Les Lions de l’Atlas ont alors tenté de pousser, mais le manque de précision et la discipline tactique malienne ont limité les occasions nettes.

L’ambiance dans le stade était à la hauteur de l’enjeu. Le public marocain, passionné et bruyant, a soutenu ses joueurs dans chaque action, créant une véritable pression sur le Mali. Des chants, des tambours et des drapeaux ont accompagné chaque mouvement offensif marocain, tandis que les supporters adverses ne se sont pas laissés intimider et ont célébré chaque contre-attaque réussie.

Un des moments les plus remarquables a été l’apparition de Kylian Mbappé dans les tribunes. L’attaquant du Real Madrid, ami d’Achraf Hakimi, était présent pour encourager les Lions de l’Atlas. Vêtu d’un maillot marocain floqué du nom d’Hakimi, il a été chaleureusement applaudi par le public, renforçant l’ambiance festive et internationale autour de ce choc du groupe A. Sa présence a été largement relayée par les médias et a ajouté une touche spectaculaire à la rencontre.

Avec ce résultat, le Maroc reste leader du groupe A avec 4 points, deux de plus que le Mali et la Zambie, tous deux à 2 points. La qualification pour les huitièmes de finale reste donc en suspens et se jouera lors de la dernière journée, lundi 29 décembre, contre la Zambie. Pour le Mali, ce point constitue une réussite, mettant en lumière sa capacité à résister face à l’équipe hôte.

Ce match souligne la nécessité pour le Maroc de transformer sa domination en efficacité concrète. Malgré un nul, les Lions de l’Atlas restent favoris pour la qualification, mais devront montrer un visage plus tranchant offensivement. Le Mali, quant à lui, peut nourrir l’espoir d’un exploit et compte sur sa discipline collective pour faire la différence lors de la dernière journée.

Ainsi, la phase de groupes continue de livrer son suspense, avec un Maroc invaincu mais encore à convaincre, et un Mali résilient qui garde toutes ses chances de qualification pour les huitièmes de finale de la CAN 2025.

Djamal Guettala 

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Milouda Rahali : « Mes créations sont pensées comme un lien entre passé et présent »

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Milouda Rahali
Milouda Rahali

Autodidacte, enracinée dans la culture chaouie, Milouda Rahali a fait de la melehfa chaouia ⵜⵉⵎⴻⵍⵃⴻⴼⵜ (timelḥeft) un terrain de création et de résistance culturelle. Sans la figer ni la folkloriser, elle la travaille comme une matière vivante, attentive aux lignes, aux symboles et à la mémoire des gestes transmis de femme à femme. Son approche conjugue exigence artisanale, respect des codes ancestraux et liberté artistique maîtrisée.

À travers ses créations, elle défend une vision de la couture traditionnelle algérienne qui refuse la rupture comme la répétition mécanique. Chaque pièce dialogue avec l’histoire, tout en assumant une présence contemporaine. La melehfa chaouie ⵜⵉⵎⴻⵍⵃⴻⴼⵜ (timelḥeft) devient ainsi un espace d’expression, de transmission et d’affirmation identitaire.

Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel ? Qu’est-ce qui vous a conduite à vous spécialiser dans la couture traditionnelle chaouie ?

Milouda Rahali : Après un bac professionnel en commerce, j’ai travaillé dans différents commerces, principalement en tant que vendeuse, avec une expérience marquante en boulangerie. Suite à mon mariage et la naissance de mon premier enfant, j’ai dû adapter mon activité professionnelle afin de travailler depuis la maison, conciliant ainsi mes rôles de maman et d’épouse avec ma vie professionnelle – un équilibre difficile à trouver et nécessitant de nombreuses concessions. J’ai choisi la couture car elle représente pour moi une passion ancienne pour l’artisanat et la confection manuelle, mais aussi un lien profond avec ma culture chaouie. Coudre moi-même ma robe chaouia de mariage et constater l’enthousiasme qu’elle a suscité sur les réseaux sociaux a été un véritable déclic. J’ai alors décidé de partager mon savoir-faire pour permettre à d’autres femmes de porter notre culture avec beauté, fierté et authenticité, tout en transmettant un héritage ancestral.

Le Matin d’Algérie : Comment définissez-vous l’identité d’une tenue chaouie ? Quels sont les éléments essentiels qui la distinguent dans votre travail ?

Milouda Rahali : Pour moi, le premier critère qui définit l’identité d’une melehfa chaouia est son amplitude : elle se porte ample, sans épouser les formes du corps, avec un rabat du tissu couvrant la poitrine et le dos.

Les bijoux complètent cette identité et constituent également des éléments emblématiques : du Jbin (bijou de front), au Chentouf (bijou de buste), jusqu’au Skheb (sautoir traditionnel parfumé). Chaque pièce contribue à la richesse et à la singularité de la tenue chaouie, incarnant à la fois tradition, esthétique et symbolique culturelle.

Le Matin d’Algérie : Quelles sont les étapes clés de la création d’une pièce, de la conception à la finition ? Travaillez-vous seule ou en collaboration avec d’autres artisans ?

Milouda Rahali : Les étapes clés sont pour moi le choix des matières premières (tissus, galons, perlage…) ainsi que le choix de la coupe de la robe. Aujourd’hui, je travaille exclusivement seule, mais j’envisage de déléguer certaines étapes simples de la création à un atelier de couture en Algérie, afin d’alléger mon travail et ainsi faire vivre l’artisanat local à travers une collaboration porteuse de sens.

Le Matin d’Algérie : D’un point de vue technique, quels sont les défis spécifiques que pose la confection d’une melehfa ou d’une robe chaouie ?

Milouda Rahali : Respecter les « codes » de la melehfa chaouia afin de conserver l’aspect traditionnel tout en la modernisant et en la mettant aux goûts du jour.

Le Matin d’Algérie : Où vous procurez-vous vos matières premières ? Faites-vous appel à des fournisseurs locaux, et comment garantissez-vous la qualité ?

Milouda Rahali : Concernant les matières premières, je travaille avec plusieurs fournisseurs. Mes approvisionnements proviennent aussi bien de sites spécialisés en ligne que de marchés locaux, et ponctuellement d’Algérie. Ces choix varient en fonction des arrivages, de la disponibilité des matériaux et des exigences spécifiques de chaque création. La qualité est garantie par mon expertise et par une sélection rigoureuse de chaque matière, choisie avec soin tant pour sa qualité que pour son rendu, en cohérence avec les tendances actuelles, mais surtout avec mon univers stylistique et mes exigences esthétiques.

Le Matin d’Algérie : Comment gérez-vous la demande entre création sur mesure et location ? Quelles sont les attentes spécifiques de votre clientèle ?

Milouda Rahali : Je ne propose volontairement pas de créations sur mesure, malgré une demande très importante. Ce choix est avant tout artistique, car il me permet de préserver ma liberté créative en restant fidèle à mon univers. Mon activité se concentre donc sur la création de pièces originales proposées à la location. Ma clientèle recherche des tenues uniques, fortes de caractère et conservatrices de l’authenticité de la melehfa chaouia. Ce fonctionnement me permet également de garantir un haut niveau de qualité et de cohérence dans mes collections, tout en respectant les contraintes de temps liées à un travail artisanal mené seule.

Le Matin d’Algérie : Proposez-vous des adaptations contemporaines des tenues chaouies ? Et si oui, jusqu’où allez-vous sans altérer l’authenticité ?

Milouda Rahali : Oui, notamment à travers des melehfa chaouia revisitées et simplifiées, afin de les rendre plus accessibles et faciles à porter lors d’occasions telles que l’Aïd, les baptêmes ou des événements familiaux.

Ces adaptations restent toujours mesurées et réfléchies : je veille à préserver l’essence, les codes et l’identité de la tenue traditionnelle. Les évolutions concernent principalement la coupe, l’ergonomie et le confort, sans jamais altérer l’authenticité ni la symbolique culturelle qui font la richesse du patrimoine chaoui.

Le Matin d’Algérie : Quels types d’événements ou de cérémonies privilégient aujourd’hui le port de tenues chaouies ? Voyez-vous un retour d’intérêt ?

Milouda Rahali : Les mariages, clairement ! Mais aussi les baptêmes, les shootings et les événements culturels.

Le Matin d’Algérie : Travaillez-vous à faire reconnaître officiellement votre activité (label artisanal, exposition, inscription au patrimoine culturel immatériel) ?

Milouda Rahali : Je n’y ai pas encore songé. Jusqu’à présent, mes priorités ont été centrées sur la création, la gestion quotidienne de mon activité et l’équilibre avec ma vie familiale. Ces démarches pourront toutefois être envisagées ultérieurement, lorsque le cadre et le temps le permettront, incha Allah.

Le Matin d’Algérie : Comment envisagez-vous la transmission de ce savoir-faire ? Avez-vous formé ou envisagez-vous de former une relève ?

Milouda Rahali : J’espère que mes enfants, qui baignent dedans, prendront la relève, ou ma famille. Autrement, non, je n’ai formé personne.

Le Matin d’Algérie : En tant que créatrice et ambassadrice d’un patrimoine vestimentaire ancestral, quel message souhaitez-vous transmettre à travers chacune de vos créations ?

Milouda Rahali : À savoir, je ne suis pas couturière de métier, mais autodidacte, formée par ma mère chaouia, qui m’a transmis bien plus qu’un savoir-faire technique : une histoire, une mémoire et un héritage culturel. Issue de parents immigrés profondément attachés à leurs terres, à leurs traditions et à leur identité, j’ai grandi avec cette volonté de transmission, d’amour et d’attachement à notre patrimoine. À travers chacune de mes créations, je souhaite rendre hommage à mes racines, faire vivre et perdurer un patrimoine vestimentaire ancestral, et offrir aux générations actuelles et futures des pièces porteuses de sens. Mes créations sont pensées comme un lien entre passé et présent, entre héritage, modernité et style, afin que notre culture continue d’exister, de se transmettre et de rayonner dans le temps.

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

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Israël reconnaît le Somaliland, l’Égypte et la Turquie condamnent cette décision

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Abdirahman Mohamed Abdullahi
Abdirahman Mohamed Abdullahi

Israël a annoncé vendredi 26 décembre la reconnaissance du Somaliland, une république autoproclamée. Jusqu’à aujourd’hui, cette république ayant fait sécession de la Somalie, il y a près de 35 ans, n’avait jamais bénéficié de la reconnaissance d’un État. 

Israël devient l’unique État au monde à reconnaitre le Somaliland comme « un État indépendant et souverain », une  reconnaissance « mutuelle », précise le communiqué officiel israélien. 

Dans ce texte, le Premier ministre Benyamin Netanyahu mentionne « l’esprit des Accords d’Abraham » en référence à la vague de normalisation qui a vu en 2020 les Émirats arabes unis, Bahrein, le Maroc et le Soudan établir des relations diplomatiques avec l’État hébreu -le Soudan, plongé depuis dans la guerre, n’ayant pas ratifié cette normalisation.

En termes d’impact, la reconnaissance du Somaliland n’a pas grand-chose à voir avec la perspective d’une normalisation avec l’Arabie saoudite, longtemps espérée par Israël mais aujourd’hui bloquée par Riyadh en raison de la politique de l’État hébreu vis-à-vis des Palestiniens.

Condamnation de la Somalie

En tissant des liens avec le Somaliland, Israël peut espérer poser un pied dans la corne de l’Afrique à portée des rebelles houthis du Yémen, alliés de l’Iran et ennemis déclarés de l’État hébreu. Ce pays, doté de ses propres monnaie, armée et police, et qui se distingue par sa relative stabilité comparée à la Somalie, est aussi stratégiquement situé à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde reliant l’océan Indien au canal de Suez.

Restent aussi ces informations jamais confirmées sur un projet de relocalisation au Somaliland de Palestiniens de Gaza, l’un des scénarios ayant circulé ces dernières années alors que des responsables israéliens et américains évoquaient ouvertement une bande de Gaza vidée de tout ou partie de sa population.

L’Égypte a condamné cette reconnaissance du Somaliland comme État indépendant. La Somalie, la Turquie, proche alliée et soutien de Mogadiscio, et Djibouti l’avaient déjà fait auparavant. Les chefs de la diplomatie des quatre pays se sont entretenus par téléphone après l’annonce israélienne, exprimant leur « rejet total et leur condamnation de la reconnaissance par Israël de la région du Somaliland », et soulignant leur « plein soutien à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Somalie ». 

Le Somaliland a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, alors que la République de Somalie sombrait dans le chaos après la chute du régime militaire de l’autocrate Siad Barre. Il fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police, et se distingue par sa relative stabilité comparé à la Somalie, minée par l’insurrection islamiste des shebab et les conflits politiques chroniques.

Avec RFI

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Message intemporel de Carl Sagan aux arrogants ! 

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Voyager 1 .

Le 5 septembre 1977, Voyager 1 décolle de cap Canaveral. Tout juste débarqués en Floride, nous étions un bon groupe d’Algériens à avoir la chance d’assister sur place à cette aventure humaine qui continue sans cesse de nous épater, avec ces images époustouflantes envoyées des confins de notre système solaire !

En 1983, après avoir survolé les abords de Saturne, trois années auparavant, Carl Sagan eut cette idée géniale de demander à la NASA d’orienter les caméras de bord afin de prendre une photo de la planète Terre, située alors à des milliards de kms de distance de Voyager 1. Pour des raisons techniques et de disponibilité des équipes de manipulation des codes informatiques, ce n’est que sept ans plus tard que la requête de Carl Sagan fût honorée, suite à la forte insistance de ce dernier !

C’est donc le 14 février 1990 que la photo en question fût réceptionnée pour être dévoilée et émerveiller le monde. Du moins le public avide de cosmos et d’astronomie. Une photo qui n’avait rien de spéciale en tant que telle. Mais le fait est que la Terre apparaissait sous la forme d’un point bleu minuscule, à peine perceptible à l’œil nu. Une photo qui remet en question toutes les pensées philosophiques qui consistent à attribuer à l’homme le rôle de créature préférée des cieux !  À cet égard, l’idée de génie de Carl Sagan fût d’exploiter cette photo en l’accompagnant d’un texte bouleversant de vérité ! Une vérité qui ferait naître quelques doses d’humilité dans la petite cervelle de ceux qui s’octroient des titres de titans et se croient capables d’abattre toutes sortes de colosses et de cyclopes, alors qu’ils sont agglutinés dans un espace minuscule et insignifiant pour leur physique et leur égo de géants !

D’ailleurs, il est à se demander si nos deux acolytes au sommet visionnaient la vidéo « the pale blue dot » (*) et en cogitaient le sens profond, ils ne jetteraient pas l’éponge et se suicideraient pour tout le mal qu’ils font au pays, et donc à une parcelle de ce « pale blue dot » qui nous abrite tous, nous les petits humains réunis à l’intérieur d’un point cosmique trop exigu pour porter la charge de nos ambitions !  

Disserter sur la signification du mot humilité, et vouloir donner aux mots un sens supérieur ou égal au message de Carl Sagan, est un défi de l’impossible ! en plus de faire porter à telle ambition la signature d’une prétention en totale opposition à la dimension corpusculaire que le message nous force à épouser ! De ce fait, je m’étais contenté, en condition initiale à ce texte, de me lancer dans une aventure de traduction, pour ceux qui auraient quelque mal avec la langue de Shakespeare. Une aventure que j’ai vite fait d’abandonner, car telle traduction existe déjà ! au temps pour moi !

L’humilité, Nelson Mandela en avait à revendre à l’ensemble du « pale blue dot » ! Il est rassurant de constater que telle caractéristique se transmet génétiquement ! Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter la dialectique apaisée et apaisante du petit-fils Madiba !  

Question à un dinar pour ceux qui auront visionné la vidéo de Carl Sagan : sur une échelle de 1 à 10 (si tant est qu’on puisse l’appliquer à cette race de schtroumpfs descendus d’une planète d’un monde arabe à part, au sens de l’envahisseur mecquois du terme, pour asservir la planète berbère) quel serait le niveau d’humilité de nos dirigeants ? De Tebboune le soumis à Changriha le conquérant, de nos généraux majors à leurs dégradés minors ?

D’ailleurs, n’est-ce pas une insulte envers Nelson Mandela que d’inviter ces schtroumpfs qui nous gouvernent (de force, faut-il le rappeler ?) dans un texte dédié à Carl Sagan et notre « pale blue dot » ?

Voici donc la traduction du texte qui accompagne la vidéo du « point bleu pâle », telle que piochée sur le net. Si après l’avoir visionnée et intégrée dans leur logiciel d’analyse de la Vie, d’aucuns ne se sentent pas petits, alors il ne sert plus à rien de disserter et d’espérer quoique ce soit pour l’Algérie, Kabylie incluse ! Bon voyage dans l’espace ! Sentons-nous petits ! Car petits et insignifiants, nous sommes ! y compris ce nain au sommet que l’on nous présent en sauveur céleste, en Mahomet libérateur du pays :

« Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui n’aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d’amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d’espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.

La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d’une fraction d’un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d’un recoin de ce pixel sur d’indistincts habitants d’un autre recoin.

Comme ils peinent à s’entendre, comme ils sont prompts à s’entretuer, comme leurs haines sont ferventes. Nos postures, notre propre importance imaginée, l’illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité — dans toute cette immensité — il n’y a aucun signe qu’une aide viendra d’ailleurs nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c’est sur Terre que nous prenons position.

On a dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère. Il n’y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous n’ayons jamais connue »

En conclusion, une petite phrase de Mark Twain pour faire réfléchir davantage ceux qui osent cogiter encore dans ce monde robotisé auquel on a injecté des croyances mystico-politiques en tous genres :

« Ce n’est pas ce que vous ne savez pas qui vous pose des problèmes, mais ce que vous savez avec certitude et qui n’est pas vrai ».

N’est-ce pas là un beau résumé de tout ce qui se distille dans les écoles, les mosquées et les télés de ce pays qui porte le nom d’Algérie ? par la grâce de tant de certitudes par nos gouvernants servies en vérités absolues !

Kacem Madani

(*) https://www.youtube.com/watch?v=wupToqz1e2g&authuser=0

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Diplomatie : le limogeage Kamel Bouchama officialisé par décret présidentiel

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Kamel Bouchama
Kamel Bouchama. Crédit photo : DR

Annoncée à l’automne dernier dans un contexte de tension diplomatique, la fin de fonctions de Kamel Bouchama, alors ambassadeur d’Algérie au Liban, a été formellement actée par un décret présidentiel publié au Journal officiel de la République algérienne (JORA) n° 84.

Par cet acte juridique, la présidence de la République clôt définitivement un épisode sensible ayant mis à l’épreuve les règles de réserve et de neutralité qui encadrent l’action diplomatique algérienne.

Signé le 10 décembre 2025 par le président Abdelmadjid Tebboune, le décret présidentiel officialise une décision qui était, dans les faits, déjà appliquée. Le texte précise que la fin de fonctions de Kamel Bouchama prend effet à compter du 9 octobre 2025, soit quelques jours après la controverse déclenchée par ses déclarations publiques à Beyrouth.

Cette rétroactivité confère à la mesure une portée juridique claire : elle confirme que la rupture entre l’État algérien et son représentant diplomatique a été immédiate, avant même sa formalisation au Journal officiel. La publication du décret vient ainsi mettre un terme définitif au dossier sur le plan institutionnel.

Des propos jugés incompatibles avec la doctrine diplomatique

Pour rappel, Kamel Bouchama, ancien ministre et diplomate de carrière, s’était illustré lors d’un événement culturel au Liban par des propos particulièrement virulents à l’égard du président américain Donald Trump, qualifié notamment de « cow-boy » et de « malade mental ».

Cette sortie médiatique avait suscité un malaise au sein des cercles diplomatiques, les déclarations étant jugées en contradiction manifeste avec les principes fondamentaux de la diplomatie algérienne fondée notamment sur : la stricte réserve imposée aux chefs de mission à l’étranger ; la neutralité souveraine vis-à-vis des dirigeants étrangers ; la préservation des équilibres et des intérêts bilatéraux, en particulier avec les grandes puissances.

Le limogeage de Kamel Bouchama, désormais formalisé, contribue à clarifier la position d’Alger sur le plan diplomatique. Par cet acte juridique, les autorités algériennes prennent officiellement leurs distances avec les déclarations en cause et rappellent leur attachement à une pratique diplomatique encadrée, fondée sur la retenue et la défense des intérêts de l’État.

La rédaction

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CAN 2025 : l’Égypte s’en sort contre l’Afrique du Sud dans un match rythmé par la VAR

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L’Égypte a eu très chaud contre l’Afrique du Sud ce vendredi à Agadir. Mais les Pharaons, qui ont disputé la deuxième mi-temps à 10 contre 11, s’en sont sortis (1-0) grâce à un but sur penalty de Mohamed Salah et des décisions arbitrales qui ont tourné en leur faveur.

L’histoire qui s’écrivait dans ce match était celle de deux sélections qui présentent le même nombre de points, qui se retrouveraient presque officiellement qualifiées en cas de match nul, et qui se craignent mutuellement. Minute après minute, le scénario prenait forme, avec une Afrique du Sud timide et une Égypte qui défendait à cinq derrière. Il a fallu un coup du sort, ou plutôt la première décision arbitrale très discutable de cette CAN 2025, pour que le scénario de cette rencontre ne soit pas celui d’un 0-0. Voire d’un début de sieste en milieu d’après-midi. 

Après avoir été interpellé par la VAR, l’arbitre burkinabè Pacifique Ndabihawenimana a décidé de siffler penalty en faveur de l’Égypte suite à une faute très (trop ?) légère de Khuliso Mudau sur Mohamed Salah. Une main au visage lors d’un duel dans la surface sévèrement sanctionnée, et le Pharaon s’est présenté face à Ronwen Williams pour se faire justice. Face au gardien sud-africain qui avait sorti quatre tirs au but en quarts de finale contre le Cap-Vert en 2023, Salah a gardé son sang-froid et a tiré plein centre pour ouvrir le score (45e).

Une histoire d’arbitrage vidéo

La partie avait déjà tout pour se transformer en un duel entre des Bafana Bafana qui courent après le score et des Pharaons qui souhaitent protéger leur avance. Puis, un nouveau coup de sifflet a scellé le destin du match. Auteur d’une grosse semelle, Mohamed Hany a récolté un deuxième carton jaune. A 10 contre 11, ce sera un attaque défense.

Mais à ce petit jeu, les Égyptiens sont trop forts. Les Sud-Africains se sont heurtés à toute une culture défensive qui a fait le palmarès de l’Égypte sur le continent. Mudau a bien tenté de se faire pardonner sa faute sur Salah mais sa frappe a été détournée par Mohamed El-Shenawy (74e). Et cinq minutes plus tard c’est Modiba qui a buté sur le portier des Pharaons. Dernier coup de chaud arbitral, Yasser Ibrahim avait semblé contrer une frappe de la main en taclant. Son corps était hors de la surface mais sa main, elle, bien dedans. 

Après des minutes qui ont semblé durer des heures et un passage à la vidéo, M. Ndabihawenimana a tranché : pas de penalty. Arc-boutés devant leur but, les Pharaons ont souffert sans craquer et le stade Adrad, plein comme un oeuf grâce à une nouvelle opération portes ouvertes, a exulté après 12 minutes de temps additionnel. Les Égyptiens sont parvenus à protéger leur pécule qui s’élève désormais à six points, s’emparer de la première place du groupe et s’assurer une qualification en huitièmes de finale.

RFI

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Un jour historique pour le monde amazigh : le tifinagh sur le billet de 100 dirhams

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Cette semaine, l’ensemble du monde amazigh a célébré un moment que beaucoup d’entre nous attendaient depuis des décennies : l’émission du premier billet de 100 dirhams portant fièrement l’écriture amazighe tifinagh.  

Je tiens à adresser mes chaleureuses félicitations à la Banque du Maroc pour cette décision historique, symbole d’un pays qui avance vers la justice linguistique et la reconnaissance de toutes ses composantes. Pour moi, cette nouvelle a une résonance toute particulière.

En octobre 1995, dans l’hebdomadaire Tidmi dirigé par le grand homme d’État marocain feu Mahdjoubi Ahardan, je publiais mon « Plaidoyer pour l’usage du tifinagh ». J’y défendais déjà la nécessité d’intégrer notre alphabet millénaire dans la carte d’identité, le passeport, la monnaie et l’ensemble des documents officiels.  

Voir aujourd’hui le tifinagh imprimé sur un billet de banque, c’est voir une idée portée hier devenir réalité aujourd’hui.

Le tifinagh : un alphabet de dignité, pas un folklore

L’amazigh n’a jamais été une langue en quête d’alphabet. Il possède le sien, millénaire, symbole de continuité historique, de dignité culturelle et de résistance identitaire.

Dans mon plaidoyer, je rappelais que vouloir imposer des transcriptions étrangères API, caractères latins ou graphie arabe au nom d’une prétendue modernité, c’était nier notre histoire et affaiblir notre identité. Abandonner son écriture, c’est perdre une part de soi.

Un combat collectif, une renaissance irréversible

Si le tifinagh est aujourd’hui visible sur un billet de banque, c’est grâce à des décennies d’engagement :

– l’Académie Berbère de Paris et de Roubaix, l’association Afus Deg Wfus 

– les revues Imazighen, Ittij, Afus Deg Wfus, Assaghen

– la revue Amazigh au Maroc,  

– les associations et militants du Maroc, d’Algérie, de Libye et de toute la diaspora.

Le Maroc a ouvert la voie en adoptant officiellement le tifinagh en 2003, puis en l’inscrivant dans la Constitution de 2011. La Libye l’a réhabilité après 2011. En Algérie, il s’impose dans la société civile et bénéficie d’une reconnaissance numérique internationale grâce à son intégration dans Unicode.

Un alphabet modernisé pour l’ère numérique

Le Tifinagh modernisé par l’association Afus Deg Wfus en 1989 et 1993 travail auquel j’ai eu l’honneur de contribuer a servi de base au modèle adopté par l’IRCAM puis reconnu dans Unicode.  

Ce travail a permis de faire du tifinagh un outil moderne, lisible, utilisable et adapté au numérique, sans trahir son âme.

Écrire en tifinagh : un acte de souveraineté Choisir le tifinagh, ce n’est pas un choix technique. C’est un choix identitaire, culturel et politique.

C’est affirmer que la langue amazighe (tamazight) possède sa propre écriture, qu’elle n’a pas besoin d’être travestie dans d’autres graphies, et que son avenir dépend de la volonté de ses enfants.

Aujourd’hui, avec ce billet de 100 dirhams, le Maroc envoie un message fort : la renaissance amazighe est en marche, et elle est irréversible.

Conclusion

Je suis profondément heureux de voir, trente ans après mon plaidoyer de 1995, une partie de ce rêve se concrétiser. Le tifinagh sur la monnaie nationale n’est pas un simple symbole : c’est un acte de dignité, de reconnaissance et de souveraineté culturelle.

Med Ouramdane Khacer 

Président de l’association Afus Deg Wfus  

Ancien dirigeant fondateur de l’Académie Berbère du Nord à Roubaix  

Auteur du Plaidoyer pour l’usage du Tifinagh (Tidmi, 1995)

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Donald Trump revendique des frappes américaines contre l’État islamique au Nigeria

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Trump

Donald Trump a affirmé jeudi que les États-Unis avaient mené « de nombreuses frappes meurtrières » contre des positions de l’État islamique au Nigeria. L’annonce a été faite directement par le président américain sur sa plateforme Truth Social, dans un message au ton offensif, sans qu’aucun détail opérationnel précis ne soit fourni.

« J’avais précédemment prévenu ces terroristes que s’ils n’arrêtaient pas le massacre de chrétiens, ils allaient le payer cher, et ce soir, ils ont payé », a écrit Donald Trump, revendiquant personnellement l’opération. Il n’a toutefois précisé ni le nombre de frappes, ni leur localisation exacte, ni le bilan humain.

Selon plusieurs médias internationaux, dont Reuters, les frappes auraient visé des combattants affiliés à l’État islamique dans le nord-ouest du Nigeria, notamment dans l’État de Sokoto, une région confrontée à une recrudescence d’attaques armées. Des sources sécuritaires évoquent une opération conduite en coordination avec les autorités nigérianes, à la demande d’Abuja, dans le cadre de la coopération militaire existante entre les deux pays.

Ni le Pentagone ni l’US Africa Command (AFRICOM) n’ont, dans l’immédiat, publié de communiqué détaillé confirmant officiellement l’ampleur ou les résultats de l’opération. Les autorités nigérianes sont restées mesurées, rappelant leur engagement commun avec les États-Unis dans la lutte contre les groupes extrémistes violents, sans confirmer de bilan précis.

Le Nigeria fait face depuis plus de dix ans à une insurrection djihadiste qui a profondément déstabilisé le pays. Boko Haram et sa faction dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), sont responsables de massacres de civils, d’attaques contre des forces de sécurité, d’enlèvements et de déplacements massifs de population. Selon les Nations unies, le conflit a causé des dizaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Si Donald Trump met en avant la protection des chrétiens, de nombreux analystes soulignent que la violence au Nigeria ne se résume pas à un affrontement religieux. Les attaques visent aussi des communautés musulmanes, et s’inscrivent dans un enchevêtrement de facteurs : extrémisme armé, conflits communautaires, banditisme, concurrence pour les ressources et affaiblissement de l’autorité de l’État dans certaines régions.

La rhétorique employée par le président américain s’inscrit dans une ligne politique qu’il revendique de longue date : une lutte antiterroriste sans concessions, associée à un discours mettant en avant la défense des minorités chrétiennes dans le monde. Cette posture a cependant suscité par le passé des critiques, certains observateurs estimant qu’elle simplifie excessivement des réalités locales complexes et risque d’alimenter des tensions supplémentaires.

L’annonce de ces frappes intervient dans un contexte régional particulièrement instable, alors que l’Afrique de l’Ouest est confrontée à une expansion des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, du Sahel jusqu’au bassin du lac Tchad. Les interventions étrangères, bien que présentées comme ciblées, soulèvent régulièrement des interrogations sur leur efficacité à long terme et leurs conséquences sur les populations civiles.

En l’absence de confirmation indépendante complète et de données vérifiables sur le terrain, la déclaration de Donald Trump reste, pour l’heure, une annonce politique forte, dont les implications militaires et humanitaires demeurent à clarifier. Les prochains jours devraient permettre de mesurer la portée réelle de ces frappes et leur impact sur un conflit qui continue de ravager le Nigeria.

Mourad Benyahia 

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Tafrent n APN ɣef temharsa n Fransa : Ata lqeḍ, ata uqamum !*

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APN

Agraw n APN  ifra-tt di tafrent n wass n 24 dujamber 2025 (1) : tamharsa n Fransa d tinnɣit/crime, issefk tamurt n Fransa ad d-tefdu ayen akk i tga di tmurt n Lezzayer, issefk ad tessuter asuref/smaḥ i tmurt n Lezzayer !

D ayen ilhan nezzeh, ma ur llint tḥila.

D ayen illan d abrid, akken ad d-ters talwit gar Lezzayer d Fransa, akken azekka ad ddunt temsal n tadiplomasit gar-asent deg ubrid n tulut/égalité. Ad tekkes tɣennant, ad d-ilal wassaɣ ibnan ɣef tidet, ɣef leqder akkin akka.

Maca, agraw n APN ur issefk ad iqqim di tnemmast n ubrid. Issefk ad tt-ifru ar aẓar.

Amek ?

Ma APN yessuter di Fransa akken ad tessuter nettat smaḥ di tmurt n Lezzayer, issefk diɣ timura nniḍen i yeshersen tamurt n Lezzayer ad sutrent smaḥ-nni.

Ayen illan deg umezruy ittwassen :

Issefk APN ad teg tafrent akken tamurt n Turk, tin i yeshersen tamurt n Lezzayer si 1515 armi d 1830, ad tessuter smaḥ si tmurt n Lezzayer, acku tessehres tamurt, tenɣa, texla tiɣermin, terra Izzayriyen d aklan-is.

Issefk tamurt n Saâudya akked tmura n Surya akked Iraq i yeshersen tamurt n Lezzayer si 642 ar 710, anida snegren amur ameqqran n uɣref n Tefrikt n Ugafa, anida nɣan Dihya akked Aksil, anida wwin azal n 50 000 n tlawin timaziɣin, d taklatin i zzenzen di leswaq n Beɣdad akked Damas.

Issefk tamurt n Roma n wass-a, tin i yeshersen Tafrikt n Ugafa azal n 4 leqrun, ad tessuter smaḥ i tmurt n Lezzayer s wayen akk i tesserwet, s tmenɣiwt n ugellid Yugerten di tesraft n Tullianum di Roma di tegrest n -104, s wayen akk i thudd n tɣermiwin di Tamazɣa.

Mi tefra APN ahil-is, ass-nni ad yizmir ad yali wannay amaziɣ, ad irrefref nnig tzeqqa n Lmuradya. 

Ass-nni Diduc Murad ad as-yaki rsen yeɣsan-is, terra-d iseɣ-is tmurt-is, ad yini : « ayen issarem issaweḍ ».

Ma teqqim APN di tnemmast n ubrid, di tɣennant-is kan mgal Fransa, zun d « imjahden n dujamber 2025 » (am wid-nni n 19 di meɣres 1962), akken kan ad rnun ad kerzen ɣef Izzayriyen, iban si tura, urar-is ur issawaḍ, acku ass-a Izzayriyen ldint wallen-nsen.

Ih, « Siweḍ akeddab ar tabburt » !   

Aumer U Lamara 

*) Le vote de l’APN de la loi criminalisant la colonisation française : allez jusqu’au bout !

Timerna / Notes :

1. Les députés algériens ont adopté, mercredi 24 décembre, une loi pour « criminaliser la colonisation française », dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Paris : loi exigeant de la France des « réparations intégrales » et des « excuses formelles » pour « les crimes » de son passé colonial en Algérie. Visant à « criminaliser la colonisation française en Algérie ».

Le Monde 24/12/2025.

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Criminalisation de la colonisation : « Un texte en contradiction juridique avec les accords d’Évian », selon Benjamin Stora 

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APN
La loi criminalisant la colonisation est en contradiction avec les Accords d'Evian, selon Benjamin Stora.

Adoptée mercredi dernier par l’Assemblée populaire nationale, la loi algérienne portant sur la criminalisation de la colonisation française relance le débat mémoriel entre Alger et Paris. Dans un entretien accordé à RFI, l’historien Benjamin Stora décrypte un texte qu’il juge avant tout politique et symbolique, dans un contexte de gel du dialogue mémoriel franco-algérien.

La loi votée par les députés algériens affirme l’imprescriptibilité des crimes de la colonisation et pose les excuses officielles de la France comme préalable à toute réconciliation mémorielle. Pour Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire coloniale et coprésident de la commission mixte algéro-française sur la mémoire, cette démarche ne saurait toutefois être interprétée comme une traduction juridique immédiate.

Selon lui, le texte relève principalement d’une stratégie de positionnement politique et symbolique. « La question des excuses devait être l’aboutissement d’un long travail mémoriel engagé ces dernières années », rappelle-t-il, soulignant que ce chantier — amorcé notamment à partir de son rapport remis en 2021 — s’est interrompu depuis près de deux ans.

Les excuses, un horizon désormais lointain

Dans ce contexte, la perspective d’excuses officielles de la France apparaît peu probable à court terme. Benjamin Stora met en cause la dégradation du climat politique en France, marquée par la montée en puissance de l’extrême droite, hostile à toute reconnaissance des exactions commises durant la période coloniale. Cette évolution contribue, selon lui, à figer le dialogue et à éloigner toute avancée mémorielle substantielle.

Un texte en contradiction juridique avec les accords d’Évian

Sur le plan du droit, l’historien pointe une contradiction entre la loi algérienne et les accords d’Évian de 1962. Signés par les deux parties, ces accords prévoyaient explicitement l’absence de poursuites pénales pour les faits commis durant la guerre d’indépendance. L’affirmation actuelle de l’imprescriptibilité des crimes coloniaux traduit ainsi moins une rupture juridique qu’un déplacement du débat vers le terrain politique et symbolique.

La revendication inédite des réparations financières

Autre nouveauté du texte : la demande d’une indemnisation financière complète et équitable pour les dommages causés par la colonisation. Une revendication inédite dans le discours officiel algérien. Benjamin Stora se montre toutefois réservé quant à sa faisabilité, rappelant l’absence, à ce jour, de juridiction internationale susceptible d’imposer de telles réparations à la France, et l’impossibilité d’en établir un chiffrage consensuel.

Essais nucléaires : un terrain possible de coopération

Sur un volet plus opérationnel, la loi algérienne réclame la transmission des cartes précises des essais nucléaires français menés dans le Sahara dans les années 1960. Sur ce point, Benjamin Stora estime qu’un geste français serait envisageable. Il rappelle que des experts français ont à plusieurs reprises sollicité l’accès aux sites concernés afin d’évaluer les effets sanitaires et environnementaux sur les populations civiles. À ce jour, aucune commission internationale indépendante n’a toutefois pu mener de telles investigations sur le terrain.

Une commission en suspens, un savoir à partager

La commission mixte algéro-française sur l’histoire et la mémoire, coprésidée par Benjamin Stora et l’historien algérien Mohamed Larbi Zegidi, s’est réunie pour la dernière fois en mai 2024, trois mois avant la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Un choix diplomatique qui a contribué à fragiliser davantage le dialogue bilatéral.

Si l’avenir institutionnel de la commission demeure incertain, Benjamin Stora insiste sur l’essentiel : la circulation des savoirs et la coopération intellectuelle ne doivent pas s’interrompre. Au-delà des crispations politiques, l’historien rappelle que les jeunes générations, en Algérie comme en France, expriment une forte demande de compréhension de cette histoire partagée — seul terrain, selon lui, où un dialogue mémoriel durable reste encore possible.

La rédaction

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