Dans une déclaration rendue publique ce dimanche, Reporters sans frontières (RSF) dénonce la décision du tribunal de Tizi Ouzou qui vient de condamner le journaliste français spécialiste de football Christophe Gleizes à sept années de prison ferme avec mandat de dépôt.
Après avoir été arrêté puis retenu sous contrôle judiciaire depuis le 28 mai 2024, il est désormais injustement condamné et enfermé pour n’avoir fait que son travail. Il fera appel dès demain.
C’est un passionné de football. Tous ses articles et collaborations depuis plus de douze ans en témoignent. C’est cette passion qui le conduit en Algérie en mai 2024. Christophe Gleizes, journaliste sportif français indépendant, collaborateur des magazines So Foot et Society, spécialiste de football, retenu depuis plus d’un an en Algérie avec une interdiction de quitter le pays, vient d’être condamné à sept années de réclusion criminelle avec mandat de dépôt pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”. Un appel sera interjeté dès demain, lundi 30 juin.
Journaliste français indépendant, collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes s’est rendu en Algérie en mai 2024 pour effectuer un reportage sur les heures de gloire, dans les années 1980, du club local, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK). Il voulait à ce propos couvrir les commémorations de la mort du footballeur camerounais Albert Ebossé, décédé dix ans plus tôt. Il était également envoyé par So Foot pour interviewer l’entraîneur du Mouloudia Club d’Alger Patrice Beaumelle et faire un portrait du footballeur Salah Djebaïli.
“Nous sommes sous le choc. Rien ne justifie que Christophe ait à endurer cette épreuve. Comment, en effet, justifier qu’un journaliste qui exerce honnêtement son métier soit ainsi puni ? Sa passion pour la vie des footballeurs africains qui s‘exprime dans tous ses écrits mérite-t-elle un tel traitement ? Sa famille qui connaît si bien son intégrité et son honnêteté professionnelle demande instamment à la justice algérienne de revoir ce jugement qui fait d’un journaliste un criminel.”
La famille de Christophe Gleizes
«Christophe Gleizes vivait un contrôle judiciaire absurde depuis plus d’un an. Sa condamnation a 7 ans de prison n’a aucun sens et ne démontre qu’un fait: rien n’échappe à la politique aujourd’hui et la justice algérienne a manqué une importante occasion de sortir par le haut dans cette affaire. Nous appelons les plus hautes autorités algériennes à la libération immédiate et inconditionnelle de Christophe Gleizes et les autorités françaises à rechercher dans les meilleurs délais une solution diplomatique et consulaire », rappelle Thibaut Bruttin, directeur général RSF
“Christophe Gleizes est un journaliste reconnu pour toujours travailler sans arrière-pensée politique, ses enquêtes et interviews le prouvent. Le travail de Christophe ne peut être remis en cause. Cette décision est totalement injuste. Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement pour que la justice l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction”, déclare Franck Annese, fondateur de So Press
Auteur, avec son confrère Barthélémy Gaillard, du livre Magique système, l’esclavage moderne des footballeurs africains, publié en 2018, Christophe Gleizes s’intéresse en particulier à la vie des joueurs.
Sous contrôle judiciaire depuis plus d’un an en Algérie
Christophe Gleizes est arrêté le 28 mai à Tizi Ouzou, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale. Il est aussitôt déféré devant le procureur de la République et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national algérien. Le professionnel de l’information, qui a fêté ses 36 ans à Alger début février, risquait jusqu’à dix ans de prison pour être entré dans le pays avec un visa touristique, pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”.
Ces dernières accusations, sans fondement et totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou par ailleurs responsable du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021. Or les deux premiers échanges avec Christophe Gleizes ont eu lieu, bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes. Le seul échange survenu en 2024 visait à la préparation de son reportage sur le club de football, la JSK, ce dont Christophe Gleizes ne s’est jamais caché et ce que démontrent les éléments de l’enquête repris dans l’ordonnance de renvoi prise par la chambre d’accusation le 9 décembre 2024.
Dans Terminus Babel, Mustapha Benfodil fait surgir K’tab, un livre condamné au pilon, dont la voix résonne comme un manifeste pour la littérature et la mémoire. À travers une langue hybride, mêlant francalgérien, poésie et subversion, cet écrivain et journaliste algérien explore les violences faites aux livres, du capitalisme éditorial aux autodafés, tout en célébrant la sensualité de la lecture et la vitalité d’une écriture décoloniale.
Dans cet entretien exclusif pour Le Matin d’Algérie, l’écrivain Mustapha Benfodil nous ouvre les portes de son atelier créatif, entre Marseille et Alger, et livre une réflexion profonde sur le rôle de la littérature comme espace de résistance et de communauté. Un dialogue captivant qui révèle la force babélienne d’un roman où les livres, même menacés, refusent de se taire.
Le Matin d’Algérie : Le livre est-il un personnage ? Vous donnez la parole à un livre condamné au pilon. D’où vous est venue cette idée de faire parler un « ktab » ? Une sorte de monologue posthume ?
Mustapha Benfodil : Comme je l’explique dans les remerciements, à la toute fin du roman, Terminus Babel est le fruit d’une résidence de création un peu particulière.
J’ai été invité à effectuer un long séjour à Marseille dans le cadre de l’évènement « Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la Culture ». C’était en 2012. J’avais été invité à travailler sur le thème du « pilon ».
La proposition émanait de la bibliothèque d’Aix-Marseille Université qui m’a offert de créer une œuvre à partir de ce matériau particulier appelé « pilon », c’est-à-dire la masse d’ouvrages retirés de la bibliothèque et destinés à être détruits pour récupérer du papier. J’ai passé ainsi plusieurs mois en compagnie de ces livres mis au rebut et stockés dans une réserve spéciale appelée « le Magasin aveugle » en attendant leur transfert vers le pilon proprement dit.
Le premier jour où j’ai mis les pieds dans cet entrepôt, dès que la porte s’est ouverte, j’avais l’impression que ces livres condamnés me faisaient des signes et qu’ils me suppliaient de les sauver. Instantanément, j’ai décidé que le narrateur et les personnages principaux de mon roman seraient des livres. C’est comme ça qu’est né le personnage de « K’tab ». J’ai opté pour ce nom vernaculaire typiquement algérien pour deux raisons : d’abord parce que depuis mon premier roman, Zarta, paru chez Barzakh en 2000 (le mot « Zarta » étant une algérianisation du verbe « déserter »), j’écris dans ce français-là qu’on appelle « francalgérien » ; un français mélangé allègrement à de l’arabe, à la fois de l’arabe fos’ha, c’est-à-dire littéraire, et de l’arabe darja. Certains parlent de français « créolisé ».
Je préfère « français décolonial ». L’autre raison qui m’a poussé à opter pour cette onomastique, c’est pour donner une épaisseur dramatique au personnage à travers son nom déjà, en mettant à distance le référent. Si je l’appelle « Livre », ça n’a pas le même impact sonore. C’est mou. L’illusion anthropomorphique perd en intensité. Tandis que « K’tab », ça claque mieux.
Le Matin d’Algérie : Une autobiographie du texte ? On a l’impression que Terminus Babel raconte aussi l’histoire de l’écriture elle-même. Est-ce une métaphore de votre propre parcours d’auteur ?
Mustapha Benfodil : Il y a beaucoup de cela en effet dans ce roman. La mise en abyme en constitue d’ailleurs un ressort central. Pour être précis, disons que Terminus Babel est un roman à plusieurs strates. Et la strate autobiographique est totalement présente, avec une petite touche également autofictionnelle. Il ne pouvait en être autrement dans la mesure où K’tab, se sachant condamné, veut laisser une trace et raconter le chemin qui a présidé à sa création. Dès lors, son récit va donner lieu à une sorte de métahistoire ou de « métaroman » dont la matière, ce ne sera plus le contenu romanesque de K’tab en tant que médium et contenant d’une œuvre de fiction (où il est question d’un couple algérois post-guerre-civile ; ceux qui connaissent un peu mon travail y reconnaîtront la trame de mon roman précédent, Body Writing) mais l’histoire de sa fabrication, son « Making of » littéraire. D’ailleurs, dans la structure de Terminus Babel, vous remarquerez une « rubrique » sous le terme générique « Making Of » qui est constituée de notes prises par l’auteur en train de composer son œuvre.
Au-delà de ces notes « techniques » et ces secrets d’apothicaire, il y a un « making of » qui dépasse le travail artisanal sur le texte, stricto sensu. Dans son récit, K’tab va déballer par bribes la vie de son auteur qu’il désigne simplement par sa fonction, l’Écrivain. Il répète : « L’Écrivain m’écrit et moi j’écris l’Écrivain ». Il dévoile des aspects de sa biographie qui éclairent tel ou tel choix narratif, nous parle de ses obsessions, de ses angoisses, de ses marottes de jeunesse, de ses petites manies, ses névroses, et, aussi, de ses rituels d’écriture.
On va donc entrer par ce biais dans la petite cuisine intérieure de l’auteur qui ressemble sensiblement à la mienne. D’où le côté effectivement autobiographique. Ce sont des pièces éparses où il est question, tantôt, de souvenirs personnels, de choses intimes, et tantôt, de dates et d’évènements qui traversent la mémoire collective. C’est pour signifier que mon travail d’écriture est sans cesse traversé par cette tension entre l’intime et le collectif, entre l’écriture la plus personnelle qui soit et un travail, disons, documentaire. À ce propos, il convient de souligner un point important : certes, la dimension autobiographique et intimiste occupe une place centrale dans le roman, et, plus généralement, dans tout mon travail. Mais je ne voulais pas m’enfermer dans un récit mégalo-nombriliste et narcissique. Le roman transcende l’ego d’un auteur en particulier pour dire en quoi et comment l’écriture fait communauté, fait société, comment elle se laisse secouer par les vibrations du corps social et les bruissements du monde. C’est donc ce « making of social » de l’écriture et la fabrique du littéraire en tant que texte social qui est au cœur de ce roman, en définitive.
Le Matin d’Algérie : La mort du livre imprimé : constat ou provocation ? Le roman évoque la fin du livre papier, les autodafés, la dématérialisation… Est-ce un cri d’alarme ou une façon poétique d’enregistrer une transformation inéluctable ?
Mustapha Benfodil : Terminus Babel reste avant tout un roman. Certains l’ont décrit comme un « roman-essai ». Cette appréciation est assez juste, mais le romanesque l’emporte tout de même. Ce travail n’a pas pour ambition de dresser un tableau exhaustif de l’évolution du livre, de Gutenberg à Zuckerberg. Cela dit, les thèmes abordés en filigrane à travers l’histoire de K’tab et le destin de ces personnages de papier touchent peu ou prou à ces questions cruciales que vous mentionnez. J’ai essayé d’évoquer les violences faites au livre, à la culture, par le biais de ce symbole puissant qu’est le pilon.
Je le traite à la fois pour ce qu’il est, c’est-à-dire un instrument de « régulation » du monde de l’édition en disant en creux toute la violence du marché du livre et du « capitalisme éditorial », je parle spécifiquement des grands groupes et leurs stratégies commerciales qui traitent le livre comme n’importe quel produit en le dépossédant de son statut d’objet culturel à forte valeur symbolique ajoutée. Mais par-delà ces violences invisibles que sont les violences du capitalisme, les violences du marché, l’histoire du livre est jalonnée de violences plus directes. C’est ce que j’appelle le « pilon politique ».
Le pilon politique, c’est la destruction des livres non pas pour des raisons économiques, pour libérer de la place dans les bibliothèques et récupérer du papier, ou pour « punir » les opus qui se vendent mal ou ne se vendent pas du tout, mais en raison de ce qu’ils racontent et de ce qu’ils représentent. Pour leur clouer le bec. Et ça va nous donner les autodafés fascistes et autres « Bûcher des Vanités ».
Cette hantise à vouloir faire taire les voix discordantes, à vouloir éliminer les récits concurrents, a poussé des empires mégalomaniaques à détruire des bibliothèques entières, pas seulement des livres, comme cela est arrivé aux bibliothèques d’Alexandrie et de Bagdad, et, plus près de nous, celle de la Fac centrale, à Alger, plastiquée par l’OAS le 7 juin 1962, tuant plus de 300 000 ouvrages. Et dans cette chronique de « biliocaustes » selon le mot de Fernando Baez, ces violences sont passées de la destruction des œuvres en papier à la liquidation physique des écrivains. C’est le propos du chapitre intitulé « Une balle dans la narration ».
Il y est question d’un atelier « oulipien » (en référence à l’OULIPO) animé par un personnage désigné sous le nom de l’Artiste, et à cet atelier va participer une étudiante en Arts du spectacle qui s’appelle Aïda. Il se trouve qu’Aïda est la « meilleure lectrice » de K’tab. Celle qui l’a le plus ardemment célébré. Dans cet atelier où les participants écrivent en écho au pilon de la bibliothèque, Aïda va écrire un texte intitulé « Une balle dans la narration » en hommage à son oncle, un écrivain assassiné à Alger dans les années 1990.
Quant à la dématérialisation, cela soulève une autre question fondamentale : qu’est-ce que l’essence d’un livre finalement ? K’tab est persuadé que les essences, les âmes de tous les livres, sont dans « La Bibliothèque de Babel » imaginée par Borges, même ceux dont on a pensé s’être débarrassé pour de bon après les avoir brûlés. Et c’est à ce happy end utopique que réfère l’énigme du titre, Terminus Babel, pour dire qu’on ne se débarrasse jamais totalement d’un livre. D’une pensée.
Le Matin d’Algérie : Une langue hybride, vivante, parfois explosive : un choix politique ? L’écriture mêle graffiti, érudition, lyrisme, argot… Comment avez-vous conçu cette polyphonie stylistique ?
Mustapha Benfodil : Je ne vous apprends rien cher Djamal, vous qui êtes un fin connaisseur de l’histoire de la littérature et de ses courants esthétiques. Il se trouve que je m’inscris dans la modernité littéraire et très exactement dans les écritures contemporaines. Et ces techniques que vous citez, ces choix stylistiques et narratifs, comptent parmi les spécificités formelles justement qui caractérisent ce courant littéraire.
Il me plaît parfois de préciser quand on me demande « où situer ton écriture » que je m’inscrivais dans ce que j’appellerais « Pop’ Littérature », – et la formule est d’ailleurs citée en toutes lettres dans mon roman Archéologie du chaos [amoureux]. « Pop’ Littérature » est un détournement de la notion de « Pop’ Philosophie » de Deleuze.
Et comme nombre de chercheurs me classent dans ce qu’ils appellent « l’extrême contemporain », j’ai trouvé que cela me convenait aussi, même si « contemporain » seul me suffit tant je me méfie des extrêmes. Et donc pour vous répondre, la polyphonie, l’écriture fragmentaire, l’hybridation générique et les changements de registre stylistique et idiomatiques, le travail sur le visuel par l’incorporation de dessins et d’images, le travail graphique et typographique, les ratures, les collages, la narration en puzzle, le monologue intérieur, tout cet attelage de techniques fait partie de ma palette d’auteur.
C’est la « boîte à outils » de l’écrivain en bricoleur de langage. Je me revendique de l’écriture expérimentale, et à ce titre, la recherche formelle compte autant pour moi, sinon davantage, que l’invention d’une histoire. Cette démarche participe d’une poétique qui est référencée, bien ancrée et parfaitement documentée au niveau de la théorie littéraire et des études en narratologie. Depuis le début du 20e siècle, avec Joyce, avec Proust, avec Faulkner, avec les Surréalistes, puis le Nouveau Roman, l’OuLiPo, le réalisme magique en Amérique latine, et d’autres courants d’écriture, l’esthétique littéraire a beaucoup évolué, travaillée par différentes avant-gardes qui ont élargi le champ des possibles et explosé les cadres discursifs classiques, que ce soit dans la poésie, le roman ou le théâtre. Il y a eu une véritable révolution copernicienne comme ça dans la façon de fabriquer du littéraire, et moi je ne fais que puiser dans ce fonds d’innovations, avec quelques variations.
Je ne peux pas me contenter de raconter une histoire, avec une trame, une mise en situation et des personnages dont on suivra l’évolution actancielle et les péripéties qui se noueront autour d’une intrigue. Certes, ce schéma est et restera pour longtemps le paradigme narratif dominant. Mais moi je ne peux pas réduire une œuvre littéraire uniquement à l’histoire qu’elle raconte s’il s’agit d’une œuvre diégétique. J’éprouve le besoin de travailler sur d’autres strates et notamment le langage et la manière dont la trame narrative se combine avec d’autres niveaux d’écriture. Dans mon esprit, je n’écris pas, je « construis ». L’écriture pour moi est un jeu de construction. La mise en scène du texte participe d’une mise en signe. Ce qu’on appelle « roman » est un objet sémiotique complexe mobilisant des matériaux divers, à la fois narratifs, plastiques, graphiques, sonores, qui sont autant de pièces d’un puzzle que le lecteur est invité à agencer à sa manière de façon à faire son propre montage, et construire son propre « k’tab », in fine, son propre livre.
Le Matin d’Algérie : Des figures littéraires en éclats. Votre livre convoque des figures comme Joseph K., Stephen Dedalus, ou Kant. Quel dialogue vouliez-vous établir avec ces références ?
Mustapha Benfodil : Il y a en effet un passage dans Terminus Babel où il est question d’une scène onirique où à un moment donné, K’tab évoque des personnages qui vont s’évader du « Magasin aveugle », la réserve secrète où sont gardés les livres condamnés au pilon.
Parmi ces personnages de fiction, Joseph K, le héros du Procès de Kafka ; Stephen Dedalus, le personnage d’Ulysse de Joyce ou encore Lady Macbeth de Shakespeare, Raskolnikov de Dostoïevski et autre Madame Bovary de Flaubert. Cette séquence illustre la dimension ludique du roman, et la part de l’imagination qu’autorise une fable aussi fantasque. Dans cette scène, je me suis amusé à imaginer les personnages des romans et des pièces de théâtre enfermés dans cet entrepôt obscur surgir de leur carcan de papier, s’évader du Magasin aveugle et envahir la ville.
Au-delà de cet aspect ludique qui est au cœur de ma démarche littéraire, c’est une façon de suggérer que ces personnages éternels de la littérature universelle, auxquels on pourrait ajouter Antigone, Hamlet, Don Quichotte, Shéhérazade ou encore la fascinante Nedjma de Kateb Yacine, sont devenus des personnages de légende nimbés d’une aura écrasante. Et quand on se lance dans ce métier, il y a leur ombre tutélaire et celle de leurs créateurs surtout, qui nous scrute, et l’on se dit : Qu’est-ce qu’on peut encore écrire après ce panthéon ? Après Lautréamont, après Mohammed Dib, après Marguerite Duras et après Aimé Césaire ?
En 2016, j’ai monté une installation au Carreau du Temple, à Paris, à l’invitation de mon amie Sandrina Martins, en marge de l’Euro qui se jouait en France. Cette installation s’intitulait « FC Kafka».
L’installation avait la forme d’une parodie de match de football où les joueurs étaient représentés par des mannequins. Eh bien, ce match opposait mes personnages de fiction, tirés de mes romans et de mes pièces de théâtre, aux grands personnages justement de la littérature universelle. Il y avait une bande son où un comédien lisait en boucle des billets de textes mis dans la bouchedes personnages. Une réponse possible à la question : Que dire après Eschyle, après Al Moutanabbi, après Balzac, après Naguib Mahfoud ou Fernando Pessoa ? est que, même en étant marginale, une écriture trouvera toujours une oreille qui saura l’entendre.
Chaque jour, chaque nation, chaque société, chaque groupe social, chaque communauté, appellent de nouveaux récits, qui conteront leurs gloires, leurs défaites, leurs tragédies et leurs épopées.
Le Matin d’Algérie : De Marseille à Alger : un axe littéraire ? Le roman naît à Marseille avant de s’enraciner à Alger. Que représentent ces deux villes dans votre imaginaire ?
Mustapha Benfodil : Oui, Marseille, c’est la ville où ce projet est né. J’ai été pendant six mois en résidence avec ma petite famille, et ce séjour m’a permis de mieux connaître Marseille. Avant cela, j’ai participé à deux éditions des Rencontres à l’Échelle à la Friche La Belle de Mai. J’ai également pris part à deux reprises au festival Actoral qui se tient également à Marseille. J’ai été par ailleurs invité aux Rencontres d’Averroès, un autre évènement culturel phare marseillais dédié à la pensée méditerranéenne contemporaine. Mon lien avec Marseille s’est également renforcé par le biais d’une excellente maison d’édition, Al Dante, de mon ami Laurent Cauwet, qui publie de la poésie.
Ses bureaux étaient installés à La Plaine. Al Dante a édité deux de mes livres. Elle a été reprise par la suite par Les Presses du Réel. L’année dernière, j’ai eu le plaisir d’être publié dans une autre maison marseillaise : les très belles éditions Le Port a Jauni qui éditent de la poésie et de la littérature jeunesse.
Ainsi, à la faveur de ces initiatives et des temps de résilience que j’ai passés dans la Cité phocéenne, un lien affectif s’est tissé avec Marseille. Elle reste la ville française où j’ai le plus de souvenirs. Quant à Alger, c’est mon port d’attache perpétuel. La ville du ravissement permanent que je ne me lasse pas d’arpenter, en m’émerveillant toujours de sa mer, de sa baie, de son architecture, de ses rituels urbains et de sa langue truculente. Alger, c’est mon laboratoire d’écriture.
Le Matin d’Algérie : Aïda, les lectrices, la fierté de la lecture : pourquoi ce choix ? Le roman évoque l’intimité de la lecture, les frissons, les soupirs… Est-ce une manière dont vous cherchez à rappeler que lire est une expérience sensuelle, presque charnelle ?
Mustapha Benfodil : Exactement ! Dans cette épopée du livre, je ne pouvais pas ignorer le rôle du lecteur. Mais je voulais quelque chose d’incarné, alors j’ai créé Aïda, une lectrice qui s’éprend de K’tab et développe avec lui une relation quasi-fusionnelle. Par une ironie absurde, voire tragique-comique, c’est Aïda, celle qui défend K’tab avec passion, qui le recommande à ses amis et en fait l’éloge lors d’une lecture publique, qui cause sa condamnation au pilon en renversant par mégarde du café et du jus de pamplemousse sur lui. C’est une manière de suggérer que le lecteur a un pouvoir de vie ou de mort sur les livres. La survie de nos œuvres dépend de vous, lecteurs et lectrices. Cette relation passionnée n’est pas fictive. Je rencontre quotidiennement des lecteurs fervents qui proclament leur amour pour un livre, comme s’il s’agissait d’une connexion charnelle avec cet être de papier.
À une époque où l’on prédit la mort du livre face à TikTok et autres, il est essentiel de rappeler qu’une communauté de bibliophiles passionnés existe encore. Ce clin d’œil est un hommage sincère et une expression de ma gratitude.
Comme je le dis souvent, et je le répète ici : on écrit dans l’obscurité, et les lecteurs sont la lumière au bout du tunnel de l’écriture.
Photos crédits Nadjib Benatia, photographe de l’Institut français d’Oran.
Le Matin d’Algérie : Le roman comme cimetière ou comme ruine vivante ? Vous parlez de fouilles, de fragments, d’archéologie. Le roman est-il une tentative de sauver ce qui peut encore l’être ?
Mustapha Benfodil : Ce roman n’a pas pour vocation de dresser un état des lieux sur l’industrie du livre, de proposer ou d’anticiper quoi que ce soit quant au devenir du livre ou la façon dont il doit être traité. Cela reste une fable. Ce n’est pas un plaidoyer ni un pamphlet. À travers cette histoire, mon propos était simplement de faire naître chez le lecteur une émotion, des sentiments pour cet objet appelé livre. De lui offrir une expérience sensorielle et sensitive sur les coulisses de la création littéraire à travers un bouquin et de son auteur, dans une ville qui s’appelle Alger.
C’est cette traversée sensible de l’aventure de l’écriture qu’il m’intéressait le plus de montrer et de mettre en scène. J’ai voulu aussi suggérer que cet objet appelé livre n’est pas un produit de consommation comme les autres, même s’il a un prix, qu’il est susceptible de terminer dans une déchèterie et être broyé pour être recyclé en papier toilette. Pour le reste, je dirais simplement et sans fanatisme aucun que le livre reste le symbole le plus emblématique et le plus puissant d’une culture.
Ce n’est certes pas l’emblème exclusif. Il y a la musique, il y a l’architecture, il y a la gastronomie… Mais il reste un symbole fort. D’où la nécessité de préserver (de sauver ?) cet écosystème du livre qui, de mon point de vue, est en train de dépérir en Algérie.
Le Matin d’Algérie : Un roman funèbre ou une ultime célébration ? Même s’il est question de fin, le texte déborde d’énergie, d’invention, de clins d’œil. Est-ce votre manière de dire que la littérature ne meurt jamais vraiment ?
Mustapha Benfodil: Absolument ! Et c’est cette énergie, cette inventivité, précisément, qui permettent de maintenir en vie la littérature, autrement, elle va s’atrophier. Cette manière de composer mes romans en adoptant cette construction en fragments, en accordant une attention soutenue à la dimension visuelle et graphique, c’est pour donner plus de relief à la texture qui est la porte du texte. Cela permet de multiplier les portes d’entrée vers l’œuvre, quitte à en brouiller la compréhension et bousculer la linéarité du récit. J’aime bien changer les modes narratifs, comme dans le chaâbi. J’aime mélanger les registres de langue, les styles de composition, la typo, les paysages sociaux défilant au fil des pages…
Pour moi, un roman, c’est d’abord un objet visuel. Plastique. Ça doit intriguer, dérouter, déstabiliser de prime abord le lecteur, attirer et attiser la curiosité de celui qui le feuillette.
Il peut ne pas être accroché par l’histoire qui lui est racontée ou ne pas avoir la patience de la suivre jusqu’au bout et néanmoins repartir avec un poème ou un aphorisme dans la bouche. Une certaine imagerie qui colle encore à la littérature voudrait la réduire à une espèce de langue morte, comme le latin ; un art poussiéreux, réservé à un petit cénacle de binoclards et de boomers old-school. En vérité, il n’y a pas plus vivant que la littérature. Parce que la littérature, c’est la langue de la vie. C’est une trace palpitante du monde dans ses moindres frémissements. C’est un art d’une étonnante vitalité et d’une extraordinaire diversité. Et c’est en cela qu’elle est « babélienne ». La littérature, c’est une Tour de Babel en transe qui brasse tous les imaginaires. Même à l’ère d’Internet, du brouhaha et de la frénésie des réseaux sociaux, elle tient bon. Je dirais même que ces alcôves numériques hallucinées, loin de tuer la lecture, en attisent le désir. Les réseaux sociaux ont permis de décupler la circulation des œuvres littéraires et ont donné de la visibilité à des auteurs et à des bouquins qui ne trouvent pas leur place dans le paysage traditionnel.
On voit des groupes de lecture virtuels se former, des critiques aux conseils prescripteurs émerger sur Facebook, sur Instagram et sur TikTok en empruntant les codes des influenceurs ; des passionnés qui partagent leurs retours de lecture, ou, tout simplement, des Internautes qui publient des extraits de livres qu’ils ont aimés, des passages qui les ont marqués. Cela montre bien que la littérature parvient toujours à s’adapter et à se réinventer, comme elle l’a fait après l’apparition de la télévision.
Le Matin d’Algérie : Et si Terminus Babel était lu demain par une IA ? Dans un monde où les machines lisent et écrivent, que resterait-il de la voix humaine de ce «K’tab » ?
Mustapha Benfodil : Ce n’est pas un scénario dystopique : on y est déjà. Personnellement, j’ai toujours été fasciné par l’expérimentation formelle, et l’IA ne m’effraie pas. Je me vois bien livrer une partie de jeu d’échecs littéraire avec elle. Je suis convaincu que ces outils vont ouvrir des horizons nouveaux, à condition d’avoir l’humilité d’apprendre. Je serais curieux de voir comment l’IA réécrirait Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Je ne sais pas si le rendu procurerait autant d’émerveillement et d’émotion que l’original. Tiens ! Je vais essayer l’expérience avec ChatGPT…
Le Matin d’Algérie : Quel rôle donnez-vous à la littérature aujourd’hui en Algérie ? Est-elle encore un espace de résistance, de mémoire, de subversion ? Ou bien glisse-t-elle vers un rôle plus marginal ?
Mustapha Benfodil : Au point de vue de la créativité, je pense que l’Algérie reste une terre prodigieusement fertile pour la littérature. Nous avons une forte tradition littéraire et cette vigueur est encore féconde à en juger par la vitalité dont continue de faire preuve la scène littéraire. Je fais surtout allusion à l’aspect qualitatif. Je ne peux pas commenter sur l’aspect quantitatif, je n’ai pas les chiffres. Mais sur le plan de la forme, il y a énormément de qualité dans ce que je lis. Parmi les derniers romans que j’ai eu plaisir à lire, Aménorrhée de Sarah Haïdar, paru chez Barzakh. C’est une bombe ! C’est un roman dystopique au souffle incandescent sur le destin d’une gynécologue traquée par la police parce qu’elle pratique des avortements militants.
D’autres romans parus récemment m’ont beaucoup impressionné, certains pour leur esthétique, d’autres pour leur originalité thématique : Houaria de Inaâm Bayoud, Amin, une fiction algérienne de Samir Toumi, Sîn, la lune en miettes d’Abdelaziz Otmani, Taxis d’Aïmen Laïhem, La Fin du Sahara de Saïd Khatibi ou encore Rassa Morra d’Annia Mezaguer sur le harcèlement au travail. Un thème nouveau. Là où je serais moins enthousiaste, c’est sur l’état de l’industrie et des moyens de production et de diffusion.
La chaîne du livre en Algérie a été durement touchée par la crise du Covid. Les éditeurs ont souffert des conséquences de la pandémie et de la flambée des coûts des intrants, notamment le papier. De nombreuses librairies ont fermé. À cela s’ajoute la pression politique pesant sur les auteurs, les éditeurs, les organisateurs de salons du livre régionaux et les cafés littéraires. Un climat suffocant s’installe.
Le Matin d’Algérie : Un mot pour les jeunes lecteurs qui tomberont un jour sur Terminus Babel dans une cave ou une brocante ? Que voulez-vous leur dire, si c’était la dernière fois que vous pouviez leur parler avec ce livre ?
Mustapha Benfodil : Je leur dirais simplement : « SOYEZ LIVRES ! » Merci.
Entretien réalisé par Djamal Guettala
Photos crédits Nadjib Benatia, photographe de l’Institut français d’Oran.
Parfois appelé « l’homme aux cent visages », Mohamed Boudia a probablement eu autant de vies. Enfant d’Alger, homme de théâtre, journaliste, prisonnier, militant pour l’indépendance algérienne et pour la cause palestinienne…
Sa trajectoire fulgurante, profondément enracinée dans les luttes révolutionnaires du XXe siècle, continue de résonner. Le 28 juin 1973, il est assassiné à Paris par le Mossad, avec la complicité de services français. Cinquante-deux ans plus tard, deux livres essentiels lui redonnent parole et densité : l’un en français, Œuvres (Éditions Premiers Matins de Novembre), l’autre en arabe, le roman قلب في أقصى اليسار (Un cœur à l’extrême gauche) de Salim Abadou (Éditions El Amir, Marseille, 2023).
Un homme, mille combats
Né le 24 février 1932 dans la Casbah d’Alger, Mohamed Boudia connaît très jeune la prison, arrêté alors qu’il est apprenti tailleur. Il y rencontre l’injustice, et croise, par le biais d’un bureau social, le théâtre. Dès lors, art et révolte ne feront plus qu’un. Il intègre le Centre régional d’art dramatique d’Alger, puis part à Dijon pour son service militaire. La révolution du 1er Novembre 1954 éclate. Il rejoint Paris et la Fédération de France du FLN, où il devient une figure stratégique. Il participe notamment à l’opération Mourepiane (Marseille, août 1958), avant d’être arrêté, jugé par le tribunal militaire, et incarcéré à la prison des Baumettes à Marseille, puis à Fresnes.
C’est dans ces murs qu’il révèle pleinement son génie créatif et sa détermination. Il monte Le Malade imaginaire de Molière en derdja devant 1 000 détenus, rédige Naissances et L’Olivier, fonde une troupe théâtrale derrière les barreaux. Il est transféré à Angers, s’en évade en 1961 grâce au réseau Curiel, et rejoint l’équipe théâtrale du FLN à Tunis. En 1962, il est nommé à la tête du Théâtre national Algérien (TNA), puis cofonde les journaux Novembre et Alger ce soir.
Dès 1965, il s’exile en France et rejoint le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), devenant un cadre actif de la résistance palestinienne en Europe.
Le 28 juin 1973, une bombe placée sous sa voiture par le Mossad le tue à Paris. Son nom sera même cité dans le film Munich de Steven Spielberg, éveillant bien des curiosités sur « l’Algérien Mohamed Boudia ».
Deux livres pour une mémoire rebelle
1. Mohamed Boudia – Œuvres (1962-1973)
Éditions Premiers Matins de Novembre, 2024
Préfaces de Nils Anderson, Djilali Bencheikh, Jean-Marie Boëglin, Rachid Boudia
Cette publication majeure rassemble pour la première fois ses textes politiques, pièces de théâtre, poèmes et nouvelles. Pensé comme une biographie politique par ses écrits, ce volume donne accès à une pensée stratégique, poétique et combattante. L’homme qui écrivait dans la clandestinité, qui portait la révolution à la scène, réapparaît dans toute sa complexité.
On y retrouve le militant de la Fédération de France du FLN, le fondateur de la revue Novembre, le dramaturge de la prison, l’agent de la cause palestinienne, l’intellectuel internationaliste. Ce corpus lève un silence durable autour d’une œuvre immense, marquée par la guerre de libération, la lutte contre l’impérialisme, mais aussi une langue vivante, populaire, enracinée.
2. قلب في أقصى اليسار (Un cœur à l’extrême gauche) de Salim Abadou Éditions El Amir, Marseille, 2023
Ce roman de Salim Abadou est une merveille de littérature et de mémoire. Il ressuscite la voix de Boudia à travers une fresque romanesque vibrante, mêlant récit, dialogues et fragments de pensée. On y découvre des épisodes méconnus, comme son passage à la prison des Baumettes, où il fonde une troupe théâtrale. L’écriture d’Abadou, fluide et cinématographique, mériterait une adaptation pour le grand écran.
La force du livre réside dans sa capacité à mêler les histoires croisées de la gauche révolutionnaire, de l’Algérie à la Palestine, en passant par l’Europe et l’Amérique latine. L’auteur tisse des liens entre Boudia, Che Guevara, Georges Habache, les Black Panthers, Carlos, et même des intellectuels juifs anticolonialistes. C’est un roman politique, mais aussi un hommage vibrant à l’universel des luttes. Le cœur à l’extrême gauche y bat encore.
Un héritage plus vivant que jamais
Grâce à ces deux livres, Mohamed Boudia n’est plus seulement une silhouette dans un générique de film ou une figure d’archives : il redevient un homme en lutte, un esprit libre, un écrivain de la dignité. Il redevient celui qui disait :
« L’indépendance ne peut se limiter au drapeau ; elle doit toucher les esprits, les corps, les imaginaires. »
Sa vision du théâtre comme outil d’éducation populaire, son refus des impérialismes, sa volonté d’unir les peuples opprimés : tout cela demeure brûlant d’actualité.
Le 20 novembre dernier, une soirée d’hommage lui était consacrée au Centre culturel algérien de Paris. Riche en émotions, lectures et témoignages, elle a rappelé à tous que la mémoire de Boudia n’est pas un mausolée figé. Elle est un souffle.
Lire Mohamed Boudia, c’est résister
Mohamed Boudia incarne cette rare cohérence entre l’artiste et le révolutionnaire. Il faut le lire. L’écouter. Le monter sur scène. Lui rendre la place qu’il mérite dans nos récits nationaux et panafricains, dans nos bibliothèques, sur nos écrans, dans nos consciences.
Lire Boudia, c’est faire vivre un théâtre de combat. Lire Boudia, c’est résister à l’effacement. Lire Boudia, c’est ouvrir les yeux et garder le cœur… à l’extrême gauche.
Djamal Guettala
À lire absolument :
Mohamed Boudia – Œuvres (1962–1973)
Éditions Premiers Matins de Novembre, 2024
قلب في أقصى اليسار (Un cœur à l’extrême gauche) de Salim Abadou
Marine Le Pen, la cheffe du parti d'extrême droite RN.
Malgré les obstacles majeurs rencontrés par le Rassemblement National (RN, extrême droite française) depuis la condamnation de Marine Le Pen, le parti s’efforce de maintenir sa présence sur la scène politique en se positionnant comme le principal opposant au gouvernement.
Bien que le RN semble prêt à accorder un répit à François Bayrou cet été en s’abstenant de voter une motion de censure, il n’en demeure pas moins résolument menaçant, continuant d’exercer une pression constante sur l’exécutif.
Tous les porte-parole du Rassemblement national (RN) annoncent un rendez-vous à l’automne pour l’examen du projet de loi de finances. Cette semaine, Marine Le Pen a accentué la pression sur le gouvernement dans une interview accordée à Valeurs actuelles. Elle critique les premières pistes budgétaires de François Bayrou, déclarant :« Les orientations de François Bayrou pour le prochain budget montrent qu’il suit la même voie que son prédécesseur, [Michel Barnier] ». Ces propos traduisent une volonté claire de mettre en difficulté le Premier ministre, qui recherche 40 milliards d’euros d’économies et appelle à des efforts de la part de tous les Français.
Quel intérêt pour le RN de brandir la menace d’une censure ?
La stratégie du RN, qui envisage une motion de censure, peut sembler paradoxale, car une dissolution de l’Assemblée nationale est désormais possible. À partir du 8 juillet, le président de la République recouvrira son pouvoir constitutionnel de dissolution. Cependant, une telle éventualité placerait Marine Le Pen dans une position délicate : bien qu’elle ait fait appel de sa condamnation à une peine d’inéligibilité, elle ne pourrait pas se présenter à d’éventuelles élections législatives anticipées. Malgré cela, les proches de la double finaliste de l’élection présidentielle se montrent confiants. En off, ils affirment : « En cas de législatives anticipées, Marine saisira le Conseil constitutionnel pour défendre son droit à se présenter. Et si cela lui est refusé, cela ne l’empêchera pas de pousser pour une censure, car notre priorité est de protéger les Français ».
Le RN croit-il vraiment en une dissolution ?
En réalité, le RN ne semble pas convaincu qu’une dissolution soit probable. Selon un proche de la présidente des députés RN, une telle décision serait contre-productive pour le président :« Ce serait se tirer une balle dans le pied. il subirait une lourde défaite et serait contraint à la démission ». Ainsi, le parti à la flamme privilégie la menace d’une censure sans chercher activement une nouvelle dissolution. Cette posture permet au RN de maintenir une opposition crédible tout en tenant compte des déboires judiciaires de sa leader. Cependant, rien n’est certain : le 9 juin 2024, personne, y compris le RN, n’avait anticipé la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le Rassemblement national et ses alliés de l’Union des droites pour la République sont arrivés en troisième position au soir du second tour des législatives et obtiennent 143 députés, derrière le Nouveau Front populaire (192 sièges) et Renaissance (164 sièges).
François Ruffin se prépare à la présidentielle de 2027.
Le député de la Somme François Ruffin a lancé ce samedi 28 juin à Paris son nouveau mouvement Debout !, déclinaison nationale de son micro-parti Picardie Debout !, avec l’intention de se structurer pour peser à gauche sur l’élection présidentielle de 2027.
Lancé en 2017, le petit parti de François Ruffin devenait, par son nom Picardie Debout !, presque antinomique avec les ambitions nationales de l’homme politique. « C’est l’Everest en tongs qu’on va plusieurs fois devoir monter », a prévenu ce samedi l’ancien député de La France insoumise, devant environ 200 militants et sympathisants. « Mais quand est-ce que ça a déjà été facile ? Quand est-ce que, pour la gauche, ça n’a pas été David contre Goliath ? », a-t-il interrogé.
Son créneau reste toujours le même : s’adresser à la France des classes populaires et moyennes, en dénonçant la mondialisation et les élites, pour regagner les anciens électeurs de gauche passés à l’extrême droite, notamment dans les zones périurbaines et rurales. « Il y a un ressort psychologique chez nos dirigeants, ils ont envie de faire souffrir le pays, ils ont envie de faire souffrir le peuple », a accusé le Picard.
« Quand on parle de peuple de gauche, on a quelque chose qui risque de devenir un oxymore. Le peuple, c’est l’arbitre de la nation. C’est comme l’arbitre au foot, même quand il a tort, il faut en comprendre ses raisons », a-t-il mis en garde. Et ce fervent soutien des Gilets Jaunes de souligner : « Quand le beau mot d’écologie devient le plus détesté du pays, il faut le noter. »
Plusieurs représentants de la gauche présents au lancement
Figure de l’union de la gauche, engagé dans un processus – encore à construire – de primaire pour la présidentielle de 2027, François Ruffin pouvait notamment compter samedi sur la présence du député socialiste Laurent Baumel, du député Alexis Corbière – également un ancien insoumis, qui siège actuellement avec les Écologistes à l’Assemblée – ou de l’ancien député communiste Sébastien Jumel.
En prenant soin de rappeler l’importance de la lutte contre le changement climatique ou pour les droits des personnes LGBTQ+ en ce jour de marche des fiertés, François Ruffin a aussi convoqué ses références en termes de mobilisations populaires : les manifestations contre Alain Juppé en 1995 ou la Révolution française, « acte de naissance de la gauche française ». Enfin, pour souligner l’importance de la démocratie directe, une de ces métaphores dont il raffole tant : « Faire l’amour une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie sexuelle. Voter une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie démocratique. »
Le sprinter algérien Skander Djamil Athmani a remporté le 200 mètres d’un meeting international d’athlétisme, disputé, hier samedi en Belgique, avec un chrono de 20.96.
Sur le podium de cette course, l’international algérien a devancé deux Belges, Olivier Lifrange (2e en 20.97″) et Timber Huysmans (3e en 21.20″).
Le mérite d’Athmani est d’autant plus grand qu’il a remporté cette course en bravant un vent défavorable de 1,9 mètre/seconde, sans parler de la résistance farouche de Lifrange, qu’il a battu au sprint, avec un centième de seconde d’avance.
Une nouvelle victoire, qui confirme l’excellente forme dans laquelle se trouve actuellement l’international algérien, ayant remporté de nombreuses courses au cours des trois derniers mois, y compris sur 100 mètres.
Le raid aérien américain « Midnight hammer », les 21 et 22 juin dernier a frappé trois sites nucléaires en Iran, Natanz, Ispahan et Fordo. Si l’étendue des dégâts n’a pas été encore complétement établie, la manœuvre a mis en exergue la puissance aérienne des États-Unis, dont le bras armé fut les bombardiers B-2 Spirit. Des bombardiers furtifs encore nimbés de mystère.
21 juin, 6h01 du matin, sept bombardiers B-2 Spirit quittent la base de Whiteman dans le Missouri, pour un vol transatlantique. Signe qu’ils décollent à pleine charge, ils ravitaillent aussitôt. L’escadrille de Northrop Spirit se dilue dans les hautes altitudes à environ 15 000 mètres, et survole le Maghreb, sans qu’aucun pays ne décèle leur présence.
23 heures, après 17 heures de vol ils font la jonction avec le Centcom de la base américaine d’Al-Udeid au Qatar. Minuit les bombardiers entrent dans l’espace aérien iranien, prêts à lâcher les GBU-57, des bombes de plus de 13 tonnes.
« C’est pour ces différentes raisons que c’est cet appareil qui a été utilisé pour pouvoir frapper dans la profondeur iranienne sans se faire détecter et larguer ces bombes qui sont uniques au monde, qui sont absolument gigantesques parce que tout simplement aucun autre appareil n’aurait été capable de les délivrer et d’arriver si loin dans la profondeur iranienne sans être détectée. Même si aujourd’hui il faut être clair, Israël avait quand même préparé le terrain en détruisant notamment tous les radars utilisés par l’Iran », explique Xavier Tytelman expert aéronautique
Vingt minutes de frappes avant un repli à 1h du matin dimanche 22 juin, vers les États-Unis. 37 heures de vol sans jamais avoir été détecté.
Un appareil furtif pour les missions incroyablement longues
Aucun autre appareil au monde n’est capable d’une telle endurance, souligne Xavier Tytelman : « L’avion est entouré d’énormément de secrets, on sait qu’il y a deux personnes à bord avec beaucoup d’automatismes, des appareils qui sont capables d’être pilotés finalement avec une seule personne à la fois et donc quand ils font des vols qui vont dépasser les quarante heures, ils ont des médicaments qui leur permettent de rester éveillés.
Ils ont a priori des lunettes qui éclairent la rétine avec un certain angle, avec une certaine fréquence ce qui évite la sécrétion des hormones de la fatigue. Et donc à l’intérieur de l’avion, il y a quand même une petite cuisine, il y a de quoi dormir, donc c’est organisé pour faire des missions qui sont incroyablement longues.
Etant donné la sensibilité de l’appareil, il n’y a qu’une poignée de bases dans le monde qui peuvent l’accueillir. Et donc il va décoller soit des États-Unis, soit de Diego Garcia, base américaine de l’océan Indien. Et à partir de ces bases, les B-2 vont être capables de toucher quasiment l’intégralité de la terre avec les ravitaillements en vol ».
Les B-2 ont révélé leurs capacités en Afghanistan pour frapper les grottes, les tunnels, les repaires enterrés du réseau al-Qaïda. Mais à l’origine ils ont été conçus pour porter le fer et le feu contre l’Union soviétique. Avec 54 mètres d’envergure et dépourvus de dérive, les toujours très modernes B-2 sont le fruit de la Guerre froide, dit Xavier Tytelman « À la fin des années 80, les États-Unis avaient pour objectif d’avoir un avion furtif parce qu’ils avaient des moyens technologiques très supérieurs aux Soviétiques.
Les Américains avaient des composants que les Soviétiques n’étaient pas capables de détecter. Ils ont donc développé le B-2 qui devait sortir juste au moment de la fin de l’URSS. Or justement, avec l’effondrement du bloc soviétique, l’US Air Force a renoncé à avoir une flotte pléthorique. Plus d’une centaine d’avions étaient commandés et ils ont réduit la commande à seulement une vingtaine d’appareils. C’est pour ça que le coût unitaire des avions est autour de trois milliards de dollars aujourd’hui avec l’inflation. Mais, cet appareil, est en train d’évoluer, il aura un successeur qui va s’appeler le B-21 Raider »
Midnight Hammer, raid aérien contre les installations nucléaires iraniennes, est aussi un signalement stratégique. Un message envoyé à la Chine. « Anytime, Anywhere », avec les B-2, les États-Unis peuvent frapper partout, en passant sous les radars.
55000 morts, dont la majorité sont des enfants et des femmes dans les frappes israéliennes.
Le 9 juillet à La Bellevilloise, Mediapart organise une soirée publique pour briser le silence complice entourant les crimes en cours à Gaza.
Alors que l’horreur continue à Gaza sous le regard complice des grandes puissances, Mediapart invite à une soirée exceptionnelle intitulée « Gaza : contre le silence, la voix des peuples », le mercredi 9 juillet 2025 à 19h, à La Bellevilloise (Paris 20ᵉ). L’événement, ouvert au public sur inscription, se veut un acte citoyen face à l’inaction des États et à l’effacement des voix palestiniennes.
« Sans mobilisation collective, nous resterons cette génération qui a laissé, sans réagir, massacrer les civil·es de Gaza », peut-on lire dans l’appel de Mediapart.
Un programme riche, au croisement du témoignage, de la culture et du droit
La soirée débutera par une introduction de Carine Fouteau, présidente de Mediapart, suivie d’interventions en vidéo de la journaliste et poétesse Nour Elassy, et de Ibrahim Badra, défenseur des droits humains.
À 19h, une première séquence intitulée « Paroles de Gazaoui·es », animée par Rachida El Azzouzi, réunira plusieurs personnes récemment évacuées de Gaza :
Fadel Afana, psychiatre, Ayeb Ayoub, chercheur à Centrale Lille,
Yiad Alasstal, réalisateur du film Pour l’honneur de Gaza, ainsi que d’autres invité·es directement concerné·es.
Un intermède poétique viendra ensuite porter la langue et la mémoire, avec des lectures de Nada Yafi, traductrice et autrice du Plaidoyer pour la langue arabe (éditions Libertalia), et de Doha Al Kahlout, poétesse palestinienne.
Face à l’impunité, le droit, l’art et la résistance
La deuxième séquence, à 20h45, s’intitulera « La guerre génocidaire : les faits, l’impunité et le silence ». Elle sera animée par Mathieu Magnaudeix et réunira :
Nadav Lapid, cinéaste israélien, dont le film Oui sortira en septembre, Insaf Rezagui, docteure en droit international et membre du comité de rédaction de Yaani.fr,
Samir Abdallah, réalisateur du documentaire Gaza-strophe, Palestine, ainsi que d’autres voix engagées dans le champ juridique, culturel et militant.
La soirée s’achèvera par un hommage à Fatma Hassona, figure féminine de Gaza, en présence de la réalisatrice Sepideh Farsi.
Un acte de solidarité concrète
Cet événement s’inscrit dans une volonté claire : ne pas détourner le regard, refuser le silence, et rassembler autour de la dignité humaine, de la justice et de la mémoire des peuples.
Marseille s’en souviendra longtemps. Samedi 28 juin, plus de 55 000 cœurs battants à l’unisson ont vibré au rythme du mythique groupe IAM, qui s’est produit pour la première fois dans le mythique Stade Vélodrome, symbole fort de la ville.
55 000 cœurs. Un seul battement. Voilà la phrase qui résume cette soirée mémorable dont le public marseillais se souviendra très longtemps.
IAM vous a mis le feu ce soir
Une page de l’histoire du rap français vient d’être écrite à Marseille
Bien plus qu’un concert, c’était un hommage vibrant à la cité phocéenne, à ses quartiers, ses luttes et ses rêves. Dès les premières notes de L’empire du côté obscur, la foule a scandé chaque mot, chaque refrain, des classiques intemporels tels que Petit frère, Demain c’est loin ou Je danse le Mia.
Le groupe, fidèle à sa tradition, a accueilli plusieurs invités prestigieux : Akhenaton, Shurik’n, Oxmo Puccino, Keny Arkana et Alonzo, entre autres, donnant à la soirée un souffle de fraternité et de transmission.
La scénographie a sublimé l’événement, mêlant jeux de lumière, projections d’archives et messages engagés. Ce concert a confirmé Marseille comme une capitale incontournable du rap francophone, où passé et présent se rencontrent dans une même énergie.
Akhenaton a conclu avec émotion : « Vous nous avez donné plus que ce qu’on espérait. Merci Marseille. Ce soir, c’est pour ceux qui ne sont plus là. »
IAM n’a pas seulement rempli le Vélodrome, il l’a transcendé.
Yura-yi-d yiwen ɣef uḍris-nni aneggaru di Le Matin d’Algérie, « Tabumbet tineslemt… » (1), inna-yi-d zun yezgel mi ur illi wawal ɣef « tbumbet n Lezzayer, ma tella neɣ d awal kan ».
D tamara ad ifru wawal, ur nettaǧǧa ugzir.
Tuttra s wazal-is, acku ayen iḍran, mazal iḍerru gar Israël akked Iran, d ugur ameqqran i tmura akk n umaḍal, mačči i temnaṭ-nni kan n Wagmuḍ anemmas.
Ahil nukliyar n Iran ur illi deg ubrid ilhan, acku iswi-s inna-t udabu n Khameneï, « akken ad ihudd tamurt n Israël ». Ur illi wayen iffren.
Tamurt n Lezzayer ur telli deg ubrid n bennu n umrig/arme nukliyar.
Di tazwara n 1980, lliɣ deg udus n tagmit/organisme de recherche n CEN (Commissariat aux Energies Nouvelles) di Lezzayer.
Ahil i yellan imir-nni yebna i tagmit taɣarimt/recherche civile, akken ad nissin ayen issefken deg unnar n nukliyar. Ulac ahil i tbumbet.
Di tazwara, tamurt n Lezzayer tga-d assaɣ ameqqran akked tuddsa n AIEA (Association Internationale pour l’Energie Atomique), akken ur ittili wayen iffren (2).
ɣas akken, iqqim-d ccek, acku di tallit-nni llant tmura nniḍen i ikecmen deg unnar-nni s wahil iffren, akken ad d-snulfun tabumbet (am Irak n Saddam Hussein) (1), am Iran, am Korea n Ugafa.
Yir tamsirt/leçon n Iran i tmura n umaḍal
Tamurt n Lezzayer ur issefk ad tekcem azekka deg yir abrid n bennu n umrig nukliyar, ɣas tella tussna deg unnar-nni. Di tazwara Lezzayer tezmel aɣan/traité n TNP, tefka awal-is i ugraw n ONU, tis snat ur illi wayen ilhan ara d-tawi tsertit nniḍen.
Tamurt n Marikan tewwet s tbumbet tamurt n Japan (Hiroshima akked Nagazaki di 1945), akken ad teḥbes ṭṭrad ameqqran n umaḍal. 200 000 yemdanen-nni yemmuten din, ruḥen zun d asfel akken ad idiren imelyunen nniḍen.
Ass-a, ala tamurt n Russia akked tmurt n Iran i yeẓeggin akken ad wten s tbumbet nukliyar. Yiwen (Poutine) tella tbumbet gar ifassen-is, wayeḍ (Khamenei) issaram ad tt-id-isnulfu akken ad issenger Israël.
Di tmurt n Lezzayer illa unezgum deg-s sin wudamen, d win izemren ad aɣ-issekcem deg unnar n ccwal n nukliyar akked ṭṭrad n nnger ur nferru :
1. Ma ṭṭfen adabu azekka yifesyanen, « tarwa n Saddam Hussein », akken ad seddun tasertit n ‘’nationalisme arabe’’, ‘’ad d-rren iseɣ i taɣlant taârabt’’ am akken illa yettberriḥ iḍelli kan Saddam Hussein, armi yessenger tamurt-is, teqqim d ixerban.
2. Ma kecmen adabu azekka yixuniyen inselmen (icban Ali Belhadj, Mokri, Djabellah, Bengrina…) akken ‘’ad smeɣren iseɣ n tmurt n Lezzayer tineslemt’’, ad ddun d ixuniyen neɣ d imenzan/mercenaires n tmura n igelliden n pétrole (Emirates, Qatar, Saâudya…).
D win i d amihi/danger ameqqran, acku ɣur-sen tudert n umdan ur tli azal.
Agadir izemren ad yerr akkin amihi d-iteddun, d bennu n ugraw ameqqran n tmura n Tamazɣa s yal tamurt illan ass-a (Merruk, Lezzayer, Tunes, Libya, …), d asebded n tfidiralit n talwit, akken ad tbedd teddukel sdat Urupa idduklen s nnig 100 imelyan n yemdanen, akken diɣ ad teg afrag i tsertit taârabt s tuffɣa si liga aârabiya akked tixurdas n Emirates, Qatar, Saâudya, Israël.
Issefk diɣ ad kksen igelliden, am tgelda tayaâlawit di Merruk, ad kksen ixuniyen inselmen, ad rren aḍar yifesyanen ittargun ass-a s tlalit tis snat n Saddam, deg ubrid n yal ṭṭrad s tiɣri n « Eẓdem ya Saddam, eẓdem ya ẓeddam !» (3).
Abrid-is ad izwir s tsertit n izerfan, s bennu n Lezzayer tazzayrit, s tuffɣa n imeḥbas ittwarzen ɣef tikta-nsen, « ur nɣin ur ukiren ».
Aumer U Lamara (Aomer Oulamara, dans l’orthographe coloniale)
Docteur d’Etat ès Sciences, Physicien.
Ex-chercheur associé au Commissariat aux Energies Nouvelles (CEN), Alger.
Ex-responsable du programme de recherches process industriels du Groupe PSA – Stellantis, Paris.
Timerna / Notes :
1. « Tabumbet (lbumba) aṭumik tineslemt !» : ddin i uhuddu, mačči i bennu ?
2. Le réacteur nucléaire d’Aïn Oussera également nommé Essalam/Talwit est un réacteur nucléaire de recherche algérien, destiné à la production de produits radiopharmaceutiques, à l’analyse par activation neutronique, à l’exploration de la matière et à la formation. Il peut délivrer une puissance de 15 mégawatts. Il fut construit en coopération avec la Chine dans la région de Aïn Oussera, à 200 km au sud d’Alger. Il est en service depuis 1993 […] Cependant depuis 1992, l’Algérie a soumis ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA, dont elle est membre du conseil des gouverneurs. L’Algérie a ratifié en 1995 le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu’état non doté d’armes nucléaires. Peu de temps après, l’Algérie est parmi les premiers pays à signer le traité de Pelindaba, qui fait du continent africain une zone exempte d’armes nucléaires. (wikipedia)
Historien, romancier et helléniste, Saber Mansouri vit aujourd’hui en Bretagne après avoir passé un quart de siècle à Paris. Il a enseigné à l’École...
Historien, romancier et helléniste, Saber Mansouri vit aujourd’hui en Bretagne après avoir passé un quart de siècle à Paris. Il a enseigné à l’École...
Nous utilisons des cookies pour optimiser notre site web et notre service.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.