Le vote par l’Algérie au Conseil de sécurité en faveur du plan de Trump pour la bande de Gaza suscite interrogations et incompréhensions. Une Algérienne interpelle dans la tribune ci-dessous Abdelmadjid Tebboune.
À Son Excellence Monsieur Abdelmadjid Tebboune, Président de la République algérienne démocratique et populaire
Je m’adresse à vous en tant que petite-fille d’un martyr tombé au champ d’honneur en 1958 à El Kef Lakhdar, dans la commune de Chellalat El Adhaoura, wilaya de Médéa, pour notre liberté et l’indépendance de l’Algérie. Héritière de ce sacrifice et citoyenne, profondément attachée aux principes fondamentaux de notre Révolution, je souhaite vous faire part de mes préoccupations quant au vote de l’Algérie du 17 novembre 2025, en faveur du plan de paix en vingt points proposé par le président des États-Unis, Donald Trump.
Notre nation a toujours manifesté un soutien constant et indéfectible envers les peuples opprimés, en particulier le peuple palestinien. En 1988, c’est d’ailleurs à Alger que l’État de Palestine fut proclamé pour la première fois. Pendant deux ans, notre représentant au Conseil de sécurité des Nations unies a défendu avec force et détermination les droits inaliénables des Palestiniens. L’Algérie est toujours restée fidèle aux principes qui ont guidé notre lutte pour la liberté ; elle s’est toujours opposée à toute forme d’ingérence étrangère et a toujours affirmé que la création d’un État doit exclusivement refléter la volonté de son peuple.
L’Algérie s’est toujours opposée à toute intervention extérieure et lorsque l’ONU avait envisagé le déploiement de forces internationales sur notre territoire, nos dirigeants et notre peuple ont rejeté unanimement cette initiative, réaffirmant que la souveraineté nationale est un droit absolu et indivisible. Cet enseignement reste profondément ancré dans notre mémoire collective.
Monsieur le Président de la République algérienne démocratique et populaire, depuis votre arrivée à la tête de l’État, vous avez réaffirmé votre engagement en faveur de la justice et de la liberté, soutenu fermement l’établissement d’un État palestinien selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Nous comprenons que le vote de l’Algérie en faveur de ce plan vise principalement à obtenir la reconnaissance internationale de cet État.
Toutefois, ce plan comporte plusieurs dispositions qui entrent en contradiction avec nos valeurs historiques et diplomatiques. La dimension militaire subordonne la fin du conflit à la cessation définitive de la lutte armée par la résistance palestinienne, au désarmement de ses membres et à la destruction de ses infrastructures militaires, privant ainsi le peuple palestinien de son droit fondamental à la légitime défense.
De son côté, Israël ne s’engage qu’à un retrait progressif de ses forces, en renonçant uniquement à l’annexion ou à l’occupation de la bande de Gaza (point 16). La dimension politique prévoit le déploiement d’une force internationale de stabilisation chargée d’assurer la sécurité dans la région (points 14 à 16), ainsi que la création d’un comité civil (point 9) placé sous la supervision d’un « conseil de paix » présidé par Donald Trump. Le Hamas et l’Autorité palestinienne en seraient exclus (point 13). Une telle administration, dépourvue de mandat de l’ONU, soulève de sérieuses interrogations quant à sa légitimité.
Au-delà de ces considérations, ce plan suscite de vives inquiétudes. Il demeure ambigu quant à la solution à deux États, niant l’existence actuelle d’un État palestinien tout en reconnaissant ses aspirations internationales. Il omet la question de la Cisjordanie, laissant en suspens le problème central du conflit.
Il néglige également la justice transitionnelle et les responsabilités israéliennes, en dépit des procédures engagées auprès de la Cour pénale internationale et des décisions de la Cour internationale de Justice concernant les réparations dues aux Palestiniens. Il ne traite ni des frontières, ni du droit au retour des réfugiés.
Monsieur le Président, notre histoire, marquée par la colonisation et la lutte acharnée pour l’indépendance, rejoint celle d’autres peuples ayant subi la colonisation de peuplement, éprouvés par la torture, l’humiliation, la déshumanisation et une souffrance profonde.
Je vous prie de m’accorder la liberté de partager une réflexion sur l’histoire et la dignité des peuples face à l’oppression.
Imaginez, ne serait-ce qu’un instant, que l’ONU ait désarmé l’ALN et mandaté des forces internationales pour prendre en charge la sécurité de notre nation, tout en établissant un comité civil sous l’autorité du colonisateur.
Dans un tel contexte, comment l’Algérie aurait-elle pu retrouver sa souveraineté et sa liberté ? Et comment aurait réagi le FLN s’il avait été exclu de toute négociation, privé de sa voix dans le destin de sa nation ?
La surprise de la communauté internationale et surtout celle du peuple palestinien ainsi que la réaction ferme de la résistance prennent ici tout leur sens. Les espoirs étaient immenses, à la hauteur de la grandeur de l’Algérie et du sacrifice de son peuple. Alger demeure toujours la Mecque des révolutionnaires, le phare qui guide ceux qui luttent pour la liberté.
L’exemple de l’Afrique du Sud ne peut être ignoré : l’Algérie a soutenu Nelson Mandela et son combat pour la justice, et la reconnaissance de Mandela, affirmant que l’Algérie avait contribué à façonner l’homme qu’il est devenu, résonne encore aujourd’hui comme un appel à la justice, un écho aux aspirations du peuple palestinien et de toutes les consciences éprises de liberté.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, je me permets de vous interpeller afin que la voix du peuple algérien soit pleinement entendue, afin que ceux qui commandent notre nation demeurent fidèles à ses principes fondamentaux de justice, de liberté et de solidarité.
La souveraineté et le droit du peuple palestinien à déterminer librement son avenir sont des principes sacrés, inaliénables.
L’Algérie doit continuer, avec une constance inébranlable, à défendre le droit du peuple palestinien à un État pleinement souverain.
Monsieur le Président, je vous adresse cet appel respectueux et solennel pour que vous réaffirmiez publiquement l’engagement indéfectible de l’Algérie en faveur du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination. Je vous exhorte à reconsidérer la position nationale à la lumière des aspirations profondes des peuples algérien et palestinien, et à œuvrer résolument pour l’adoption des amendements nécessaires, afin d’assurer le respect intégral du droit international, tout en restant fidèle aux principes fondateurs et à l’honneur immuable de notre République.
En honorant l’héritage de nos martyrs, votre soutien sans faille à la souveraineté du peuple frère de Palestine vous placera parmi les Justes de l’Histoire.
Le Conseil des ministres a décidé lors de sa réunion présidée, hier dimanche, par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de porter l’allocation chômage de 15.000 DA à 18.000 DA, indique dimanche un communiqué du Conseil des ministres.
Le président de la République a enjoint au ministre du Travail de revoir la condition relative au renouvellement du dossier de l’allocation chômage tous les six mois, soulignant que le Conseil des ministres a fixé son versement pour une durée minimale d’une année renouvelable.
Le président de la République a également instruit le ministre du Travail de faire en sorte que l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) accomplisse pleinement et sérieusement son rôle, afin qu’elle garantisse la transparence et la fluidité dans l’orientation des demandeurs d’emploi, la classification des personnes intégrées dans le marché du travail et leur distinction des chômeurs dans un fichier national actualisé.
Le Conseil des ministres a décidé lors de sa réunion présidée, hier dimanche, par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’augmenter le Salaire national minimum garanti (SNMG) de 20.000 DA à 24.000 DA, à partir de janvier 2026, indique dimanche un communiqué du Conseil des ministres.
«Le Conseil des ministres a décidé d’augmenter le Salaire national minimum garanti de 20.000 DA à 24.000 DA, à partir de janvier 2026. Cette revalorisation est la première de cette importance depuis le début des augmentations du SNMG sur des décennies, la dernière étant l’augmentation de 2.000 DA, décidée par Monsieur le président en 2020», précise le communiqué.
Pourrions-nous dépenser 1500 dinars pour un siège au balcon 12 de l’Opéra Boualem-Bessaïh de Ouled-Fayet ? Oui. Pourquoi pas tant qu’il est question d’une rencontre avec G. Verdi, G. Puccini et Umberto Giurdano. Il s’agissait d’un spectacle de quelque 45 minutes qui ressemblait plus à une répétition pour un opéra classique qu’à une répétition.
Le 28 novembre dernier, face à un public presque savamment trié sur le volet, deux sopranos, un ténor et un baryton de la prestigieuse troupe italienne de la fondation Arena di Verona se sont succédé autour du piano fort pour un programme ne dépassant pas la mi-temps d’une partie de foot. Le public, lui, n’était pour la plupart pas des habitués de la musique classique mondiale, mais les fans et les membres du Conservatoire d’Alger et ceux de l’École supérieure de musique avaient estimé qu’il y avait un manque de respect à l’égard des amoureux de l’opéra classique.
Le ministère de la Culture, une entreprise de prospection pétrolière et un centre culturel étaient derrière le déplacement de ces éléments de la troupe de Verona. La fondation Arena di Verona est dirigée par Mme Cecilia Gasdia, pianiste sur la scène de l’Opéra de Ouled-Fayet et fervente sympathisante de Meloni à Rome !
Vue de près, le programme paraît bien alléchant. A défaut d’avoir le même spectacle au coût de 500 euros pour ne voir que la seule Aïda de Verdi au milieu du gigantesque amphithéâtre romain de Verona, le «petit» public de Ouled-Fayet a eu droit, en ouverture, à une projection de marketing urbain sur la ville de Juliette et Roméo. Pour finir en cuisine… La belle trouvaille des programmateurs de la Fondation de l’Opéra de Verona est la distribution sous la forme d’un menu italien.
Un menu fretin…
On Antipasti (entrée), le ténor Francesco Meli pour « De mici bollenti spiriti » (De mes esprits fougueux ) du 2e acte, scène 1 de la Traviata de Giuseppe Verdi suivi de la soprano Marta Torbidoni pour « Ritorna vincitor », du 1er acte de Aïda, du même Verdi.
Le Primi (Premiers plats), le baryton Gëzim Myshketa pour « Nemico della patria » (Ennemi de la patrie) de l’opéra Andrea Chénier de Umberto Giordano (1867-1948) dont le texte est de Luigi Illica (1857-1919). Le réel trio de poissons habillés d’algues marines relevés est certainement la mise en scène autour d’un piano fort bien au milieu, que les deux sopranos, le baryton et le ténor exécutant la réplique de Rodolfo dans Dunque è proprio » de La Bohème de G. Puccini.
Arrive le Secondi piatti ( plat de résistance) au 2e tableau de la valse lente, au chant plein de coquetterie de Musetta à l’encontre de son ex-amant Marcello, délicieusement exécuté par la soprano Eleonora Bellocci. Mais,malheureusement « Quando men vo » de La Bohème ne dura que le temps d’une dégustation et tout le monde est resté sur sa faim. Relevé à la romance extraite du 3e acte de la Tosca de Puccini, « E luccevan le stelle » du ténor F. Meli, interprétant le rôle du peintre Cavoradossi, cet amoureux de la chanteuse Tosca qui attendait son exécution en une soirée où seules les étoiles y brillaient. Une bien décevante purée de lentilles à la truffe blanche de la Toscane aux vues de l’attente de certains fans algériens qui ont assisté à cette belle, représentation sur les scènes de Modena, Bologna et Milan.
Flanqué en Bis, le Dolci ( en Dessert) ne fut du tout cette savoureuse bûche au citron, mais un assemblage vocal bien expéditif du magistral « O sole mio » (Ô mon soleil) d’Eduardo di Capua qui a bien laissé sur leur appétit plus d’un spectateur qui tentèrent de donner quelques reprises au refrain ici et là du parterre de l’Opéra de Ouled-Fayet.
Regrettable présentation en présence de quelques représentations diplomatiques où les tenants de la scène n’ont pu enorgueillir la mémoire des maîtres de l’Opéra mondial. Il manquait certainement, dans les archives de la Fondation italienne qu’en mars 1887, déjà le Théâtre municipal d’Alger avait reçu trois représentations de Aïda de Verdi et qu’au mois d’avril 1905, ce fut le tour de la Troupe italienne de M. Castellano de représenter avec un souci de l’exactitude et une conscience scrupuleuse de faire bien, certes à l’époque face au seul public de colons européens, en plus de Aïda, Mefistotele, Otello, La Tosca, Manon Lescaut de Puccini et Le Trouvère de Verdi. Ils font désormais, partie de la mémoire du patrimoine scénique de l’actuel TNA, dont le nom de Mahieddine Bachetarzi est d’abord une des plus puissantes voix de ténor du pourtour méditerranéen.
Les résultats de la COP30 amènent un haut fonctionnaire des Nations unies à se demander s’ils pourraient être considérés comme un écocide, même un crime contre l’humanité, si des actions plus fortes ne sont pas rapidement prises.
Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a commenté les faibles résultats de la 30e conférence des Nations unies sur le climat à Belem au Brésil (COP30). Cet accord a minima dans une situation d’urgence climatique illustrerait, selon lui, les déséquilibres existant entre l’industrie des combustibles fossiles qui génère des profits colossaux et des certaines de communautés et pays victimes de préjudices causés par le dérèglement climatique.
Il n’est pas le seul à se questionner sur la situation climatique de la planète. Cette année, des travaux scientifiques sur les risques systémiques soulignaient une aggravation des tendances. Le Stockholm Resilience Centre affirme que sept des neuf limites planétaires seraient déjà franchies, ce qui accroîtrait les risques d’effondrement de la biodiversité, d’instabilité climatique et de perturbations hydriques.
L’année dernière, le Rapport Planète Vivante du WWF exposait un déclin de 73 % des populations d’animaux sauvages depuis 1970. L’équipe internationale de climatologues, sous la direction du Global Carbon Project, publiait dans la revue scientifique Environmental Research Letters, le 3 septembre 2024, que la concentration dans l’atmosphère de méthane (CH4) à l’origine d’un tiers du réchauffement climatique global augmenterait plus rapidement que tout autre gaz à effet de serre majeur. Il n’y a jamais eu autant de méthane dans l’atmosphère, affirme-t-il. Ceci menacerait gravement l’habitabilité de la planète.
Le dérèglement climatique a aussi été souligné à l’occasion de la COP28 en décembre 2023 par le Global Systems Institute de l’université d’Exeter au Royaume-Uni dans son rapport Global Tipping Points. Il identifie 25 points de bascule dans le système terrestre dont 16 sont dans la biosphère telle la disparition du corail, six dans la cryosphère telle la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, et quatre dans les circulations atmosphériques et océaniques comme l’Amoc et les moussons ouest-africaines. La co-auteure de ce rapport, Sonia Kéfi, affirmait à ce sujet que nous sommes au seuil de points de bascule en cascade du système Terre. Pour ce groupe de scientifiques internationaux, le changement climatique constitue désormais une menace existentielle directe pour la vie sur terre.
Qu’est-ce qu’un écocide ?
Est considéré comme un écocide l’endommagement irrémédiable ou la destruction d’un écosystème par un processus qui entraîne sa surexploitation, intentionnelle ou non. De nombreux événements passés ont été considérés par plusieurs organismes comme des écocides. L’utilisation de l’agent orange pendant la guerre du Vietnam, l’explosion d’un réacteur atomique à Tchernobyl, la déforestation en Amazonie et en Indonésie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et dernièrement la guerre à Gaza.
Le concept de crime d’écocide est débattu depuis 1947 au sein de la Commission du droit international pour l’inclure dans le Code des crimes contre la paix et la sécurité de l’Humanité. Dans les années 1970, il a été proposé de l’inclure dans la Convention sur le génocide de 1948. Mais il a été retiré en 1995 du projet de Code et n’a pas été inclus au Statut de Rome. Depuis la fin des années 1990, diverses tentatives de le réintégrer dans le droit international ont été faites sans succès.
S’il n’y a donc pas de loi internationale qui criminalise l’écocide en temps de paix. Le Statut de Rome en fait cependant un crime en temps de guerre sous certaines conditions. Une quinzaine de pays ont déjà criminalisé l’écocide sur leur territoire. Le Viêtnam a été le premier en 1990. En décembre 2020, la Belgique a demandé d’inscrire le crime d’écocide dans le droit international.
L’urgence de régler cette situation
Pour Sébastien Treyer, le directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales, il serait nécessaire pour accélérer la transition écologique d’utiliser d’autres instances que les conférences onusiennes.
En ce sens, le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a aussi reconnu que plusieurs pays et organismes attendaient davantage d’ambition et a annoncé le lancement d’une feuille de route, pour surmonter la dépendance aux énergies fossiles, qui devrait être discutée avec les États volontaires en parallèle du processus officiel.
Le bilan médiocre de la COP30 a conduit le ministre adjoint de l’Environnement des Maldives, Thybian Ibrahim, à affirmer qu’il faut voir le problème dans son ensemble. Pour nous, aux Maldives, ça veut aussi dire de devoir faire face à une rupture de nos produits alimentaires s’il y a une sécheresse ou des inondations en Inde, commente-t-il.
La négociatrice pour les Comores, Loubna Hamidi, a demandé de récompenser les pays qui préservent leurs écosystèmes côtiers. Dans mon pays, protéger les mangroves est le meilleur moyen de s’adapter aux changements climatiques, affirme-t-elle.
Le haut-commissaire des Nations unies s’interrogeait après la COP30 quant à cette inaction, parlant du récent arrêt de la Cour internationale de Justice qui affirmait que les gouvernements doivent prévenir toute atteinte grave au climat. Le jugement imposait aux entreprises le devoir de diligence et à prévoir des réparations pour les préjudices liés au climat. Il s’est même demandé publiquement, au sujet de l’opinion des générations futures, si cette réponse inadéquate pouvait être considérée comme un écocide, peut-être même un crime contre l’humanité.
Ligne ferroviaire minière Bechar Beni Abbès Gara Jebilet.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a présidé, dimanche à Alger, une séance de travail consacrée au suivi de l’avancement des travaux du projet de ligne ferroviaire minière ouest, insistant sur l’accélération de la cadence de réalisation pour parachever le projet avant la fin de l’année en cours, a indiqué un communiqué du ministère.
Lors de cette réunion, tenue au siège du ministère, le ministre a insisté sur «l’accélération de la cadence de réalisation à travers la mobilisation des équipes en continu pour parachever le projet avant la fin de l’année en cours», a précisé le communiqué.
Cette rencontre vise à lever les éventuels obstacles sur le terrain et à suivre la progression des travaux conformément au calendrier fixé, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la mise en service de la ligne minière ouest en janvier 2026.
La réunion a également permis d’aborder l’état d’avancement des travaux sur les tronçons restants, de passer en revue les équipements de la ligne ferroviaire, des gares et de leurs dépendances, et de finaliser les études nécessaires pour sécuriser et protéger la ligne contre l’ensablement.
La séance de travail s’est déroulée en présence des Présidents-directeurs généraux et des Directeurs généraux des groupes et entreprises de réalisation, du Directeur général de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) et du partenaire chinois, et ce, avant l’inspection des tronçons restants de cette ligne reliant Béchar, Tindouf et Gara Djebilet.
L’Algérienne Louiza Abouriche est montée sur la troisième marche du podium des Mondiaux de karaté do, à la faveur de sa belle victoire arrachée face à la Canadienne, Hana Furumoto-Deshaies (4-1), lors de la petite finale de la catégorie des -55 kg disputée ce dimanche au Caire.
C’est la consécration d’une saison exceptionnelle réalisée la jeune karateka algérienne (22 ans) et faite de nombreuses consécrations, dont une 3e place également aux derniers championnats d’Afrique.
Dans la capitale égyptienne, le rêve d’Abouriche de décrocher l’or mondial s’est évaporé suite à sa défaite concédée samedi face à la Slovaque Nina Kvasnicova. Toutefois, la native de Tizi-Ouzou, 14e mondiale, a su se remobiliser et puiser dans ses ressources pour aller chercher une méritoire médaille de bronze, et de quelle manière.
Pour aller chercher cette breloque tant convoitée, la sociétaire de la formation Karaté Elite Argenteuil (France) a réalisé le combat parfait. Abouriche a dominé sa rivale pour le bronze en marquant trois points de suite, avant de voir la Canadienne réduite l’écart à deux points (3-1), et ce, à 36 secondes du terme de la confrontation.
Loin d’être inquiétée par le retour de son adversaire, l’Algérienne a repris les choses en main en ajoutant un quatrième point qui a scellé définitivement l’issue du combat.
Concernant le reste du podium, l’Egyptienne Ahlam Youssef a remporté l’or après avoir disposé en finale de la Slovaque, Nina Kvasnicova, alors que l’autre médaille de bronze est revenue à l’Ukrainienne, Anzhelika Terliuga.
Grâce à cette prouesse, Abouriche vient d’écrire en lettres d’or son nom dans l’histoire du karaté do algérien en offrant à son pays unique médaille dans cet important rendez-vous mondial. Elle égale, par la même occasion, les performances de Walid Bouaboub et de Lamya Matoub réalisées lors des Mondiaux de 2012 et de 2018.
À noter enfin que l’Algérie a pris part à cette compétition avec 11 athlètes dans les deux spécialités, kata et kumité, cependant, seuls Abouriche et Anis Hallasa (-67 kg), éliminé en quarts de finale, ont réussi à atteindre les derniers tours, alors que les autres ont vu leurs parcours prendre fin à des stades moins avancés.
La tribune d’Abdelaziz Rahabi, publiée sur Facebook s’ajoute à une série de prises de position — celles d’acteurs politiques comme Saïd Sadi, mais aussi d’avocats, de juristes et de journalistes — qui, chacune à son registre, interpellent sur la trajectoire actuelle du pays.
Le constat est connu depuis au moins 2021 : il n’y a plus de liberté d’expression en Algérie. Un tyrannie sous des oripeaux d’une République est installée par le système en place. En l’espèce l’affaire Bouakba n’est qu’un énième révélation du démantèlement des libertés. Eu égard à la réputation de l’embastillé Bouakba, elle joue un rôle de catalyseur, révélant un débat plus large sur les libertés, l’indépendance de la justice et la gestion du pluralisme en Algérie.
La contribution de l’ancien diplomate, au ton grave et largement commentée, survient dans un contexte où les signaux de fermeture se multiplient, ravivant les interrogations sur l’état des libertés publiques. Abdelaziz Rahabi n’est pas connu pour être un opposant ni une « grosse gueule ». Bien au contraire. Ses sorties publiques prennent des allures d’offres de services. Mais pourtant cette fois, il y a comme une inquiétude dans le propos de l’ancien ministre.
Une régression inédite depuis l’ouverture pluraliste
Rahabi considère que l’Algérie connaît aujourd’hui sa plus forte contraction des libertés depuis l’ouverture politique de 1989. Cette dynamique, qu’il juge structurelle, se traduit notamment par l’“externalisation” du débat politique, désormais porté à l’étranger faute d’espaces internes, exposant le pays à de nouvelles vulnérabilités diplomatiques.
Une justice fragilisée
L’ancien ministre dénonce également l’usage politique de la justice, illustré par les poursuites visant des journalistes comme Saad Bouakba ou Abdelouakil Blam. Pour Abdelaziz Rahabi, cette instrumentalisation affaiblit la crédibilité de l’institution et renforce l’idée d’un système dépourvu de contre-pouvoirs. C’est le moins que puisse avancer l’ancien diplomate. Car avec près de 250 prisonniers d’opinion qui croupissent dans les prisons, les deux noms cités ne viennent en vrai que montrer l’effondrement de touts les étais qui tiennent un Etat de droit.
Un coût politique et social
Selon lui, aucun projet de réforme ne peut réussir sans l’adhésion libre et volontaire de la population, aujourd’hui absorbée par des préoccupations immédiates et éloignée des enjeux nationaux. Les fermetures passées, rappelle-t-il, ont toujours nourri corruption, radicalisation et désengagement civique.
Abdelaziz Rahabi avertit enfin contre une dynamique qui “dévitalise” la nation et banalise le silence et l’opportunisme. Le principal danger serait de répéter les crises du passé sans en tirer les leçons, laissant s’installer un climat de fragmentation et de défiance durable.
Saad Bouakba embastillé pour ses opinions sur l'histoire de l'Algérie. Crédit image : DR
L’arrestation du journaliste Saad Bouakba continue d’alimenter un vif débat dans la scène médiatique et intellectuelle nationale. Parmi les prises de position récentes, la contribution de Saïd Sadi, membre fondateur et ancien président du RCD, se distingue par l’angle choisi : au-delà de la dénonciation d’un abus de pouvoir, il met en avant les dangers d’un récit historique instrumentalisé par les autorités.
Dans son texte publié sur les réseaux sociaux, Saïd Sadi rappelle que l’objet du reproche fait à Saad Bouakba — une déclaration sur la gestion du « trésor du FLN » confié à Mohamed Khider — renvoie à un épisode déjà largement documenté. L’écrivain Pierre Péan en avait fait un exposé détaillé, soutenu par des archives, et les responsables qui l’avaient poursuivi en diffamation devant la justice française avaient été déboutés.
La tribune souligne donc que Bouakba n’a fait que relayer un fait historique discuté publiquement depuis des décennies.
Pour Saïd Sadi, l’incarcération du journaliste traduit une dérive inquiétante : l’usage de la privation de liberté pour des opinions ou des interprétations historiques ne comportant aucune menace matérielle pour la sécurité ou l’honneur de personnes vivantes.
Il estime que le débat contradictoire aurait dû primer sur la coercition judiciaire, rappelant que la pluralité d’avis, même heurtée, fait partie du fonctionnement normal d’une société.
La contribution insiste sur un paradoxe : des critiques bien plus sévères contre Ahmed Ben Bella — premier président de l’Algérie indépendante — ont été formulées par des acteurs historiques de premier plan sans qu’aucun recours judiciaire ne soit engagé.
Houari Boumediène avait publiquement accablé Ben Bella après le coup d’État du 19 juin 1965, allant jusqu’à effacer son nom de l’espace public. De même, Amar Bentoumi, premier ministre de la Justice après l’indépendance, avait livré un réquisitoire encore consultable en ligne, sans susciter la moindre réaction officielle.
Pourquoi, s’interroge Saïd Sadi, une parole serait-elle admise lorsqu’elle vient d’un ancien dirigeant et sanctionnée lorsqu’elle émane d’un journaliste ?
Au cœur de sa tribune, Saïd Sadi pointe un problème plus profond que le seul cas Bouakba : l’absence d’un récit historique stable, partagé et protégé des manipulations politiques.
Selon lui, l’histoire nationale est traitée comme un matériau malléable que chaque pouvoir adapte à sa convenance. Cette instabilité fragilise non seulement la compréhension collective du passé, mais aussi la cohésion nationale.
En conclusion, Sadi avertit contre les conséquences d’un tel “chaos mémoriel”. L’utilisation sélective de l’histoire, la hiérarchisation implicite des locuteurs légitimes et la criminalisation de certaines lectures du passé risquent, selon lui, de conduire à un affaiblissement durable du lien national.
Sa tribune se veut ainsi une invitation à dépasser le seul cas Bouakba pour réfléchir aux fondements du débat public, à la liberté d’expression et à la manière dont l’Algérie construit — ou fragilise — son propre récit national.
L’ouvrage d’Arezki Khouas, « Idir ou l’identité au pluriel. De la Kabylie à l’Universalité », se dresse comme un hommage essentiel à la figure de Hamid Cheriet, dit Idir. Bien plus qu’une simple biographie, ce texte est une analyse profonde du rôle de l’artiste en tant qu’ambassadeur culturel et porte-voix des revendications identitaires algériennes.
En retraçant son parcours depuis ses racines kabyles jusqu’à sa reconnaissance mondiale, l’auteur met en lumière la contribution majeure d’Idir : avoir su marier l’ancrage dans la culture berbère avec un message de tolérance et d’universalité. Le livre décrypte comment l’œuvre d’Idir, porteuse de sagesse et de révolte, est devenue un symbole du « vivre-ensemble » et un pont entre les générations et les cultures, forgeant un héritage dont l’impact dépasse largement le cadre de la musique.
L’ouvrage d’Arezki Khouas, « Idir ou l’identité au pluriel. De la Kabylie à l’Universalité », se positionne comme une œuvre de mémoire et d’exégèse essentielle. Il ne se contente pas de retracer le parcours de l’artiste Hamid Cheriet, connu sous le nom d’Idir, mais propose une véritable analyse thématique de son œuvre et de sa vie. Le cœur de l’étude réside dans la double casquette d’Idir : celle d’un ambassadeur de la culture algérienne dans toute sa richesse et celle d’un acteur clé dans la problématique de l’identité plurielle.
Face à des décennies de tentatives pour imposer une identité monolithique (souvent arabophone et centralisée), Idir a incarné la résistance culturelle et la revendication amazighe. Son art, en diffusant la langue et les traditions kabyles à l’échelle mondiale, a démontré que l’identité algérienne est intrinsèquement composée de multiples facettes.
Cette approche thématique confère à l’ouvrage sa dimension d’exégèse, cherchant à décrypter la philosophie de l’artiste et son rapport fondamental à l’identité. Idir est donc bien plus qu’un simple musicien ; il est célébré comme le héraut qui a transporté la culture Amazigh sur la scène internationale, offrant une image de l’Algérie diversifiée et complexe. Son rôle en tant qu’acteur de l’identité plurielle est fondamental, son combat, mené par l’art, ayant consisté à affirmer qu’on peut être profondément Kabyle et totalement Algérien, tout en étant ouvert à l’universalité, transformant ainsi une revendication en un débat national sur la nature même de la citoyenneté. L’analyse de Khouas érige Idir en un symbole de la résistance culturelle douce, dont la vie et l’œuvre offrent une clé de lecture indispensable pour comprendre les tensions identitaires et la quête de reconnaissance dans l’Algérie contemporaine.
L’auteur souligne d’emblée qu’Idir était un artiste qui portait en lui la complexité et la diversité de son pays. Son analyse se focalise sur la manière dont Idir a affronté le pouvoir uniformisateur en Algérie. Le passage analysé met en lumière la dimension de résistance culturelle qui définit l’œuvre d’Idir face aux politiques étatiques d’uniformisation. Pendant des décennies, le pouvoir algérien a souvent favorisé un modèle identitaire monolithique, centré sur la langue arabe et une lecture centralisée de l’histoire, reléguant de fait la culture amazighe (berbère) et sa langue, le tamazight, au statut de folklore ou de particularisme régional, sinon marginalisé.
Face à cette tentative d’imposer une identité unique, Idir a incarné une revendication amazighe puissante mais non-violente. Son art, porté par des mélodies douces et une poésie profonde, est devenu un acte de sauvegarde linguistique et culturelle. En choisissant de chanter et de s’exprimer dans sa langue maternelle, le kabyle, il a conféré à cette langue une légitimité mondiale, la sortant de l’espace domestique et régional pour la projeter sur la scène internationale. Cette diffusion à l’échelle mondiale a eu un effet miroir crucial : elle a démontré de manière irréfutable que l’identité algérienne est intrinsèquement composée de multiples facettes, que sa richesse réside dans sa pluralité et non dans son homogénéité forcée.
Idir, Hamid Cheriet, est né à Ath Yenni en Grande Kabylie, une région symbolique connue pour son artisanat et son histoire. Être « profondément ancré dans sa kabylité et son algérianité » signifie qu’il puisait son inspiration, sa langue, ses rythmes et sa philosophie directement dans le terreau de sa région. Cette assise identitaire n’était pas un simple héritage, mais le fondement de son expression artistique et le moteur de son engagement.
Cependant, comme le souligne KHOUAS, cette base solide n’a jamais été perçue ou vécue comme un repli ou un particularisme excluant. Au contraire, elle a servi de point de départ à son universalité. Idir a utilisé sa culture spécifique, la langue kabyle et les mélodies traditionnelles, non pas pour s’enfermer, mais pour ouvrir une fenêtre sur le monde. L’ouvrage explique avec justesse comment Idir a réussi à transcender son héritage local pour atteindre une résonance mondiale. La clé de cette transcendance réside dans la nature des thèmes qu’il véhiculait.
Sa musique, bien que richement ornementée de poésie locale et de sonorités traditionnelles, traitait de sujets qui touchent l’humanité entière : la tolérance, l’humanité, l’amour et la sagesse. Ces valeurs fondamentales, traduites en kabyle, ont trouvé un écho puissant chez des auditeurs de toutes nationalités et cultures. En chantant les préoccupations de son village et de son peuple, il touchait les préoccupations universelles de l’existence humaine : la quête de sens, le respect de l’autre, la beauté de la nature et le chagrin de l’exil. Ce faisant, il a prouvé que plus l’expression artistique est fidèle à ses racines, plus son message a la capacité de voyager et d’être compris par le plus grand nombre, faisant de lui un véritable pont culturel.
Le livre s’appuie sur des preuves concrètes, notamment les collaborations présentes dans ses albums emblématiques tels qu' »Identités » et « La France des couleurs ».
Ces albums ne sont pas de simples recueils de chansons ; ils sont de véritables manifestes d’ouverture. En collaborant avec des artistes d’horizons variés, français, breton, corse, africain, et bien d’autres, Idir a démontré que le dialogue interculturel n’était pas une menace pour ses racines, mais au contraire, une source d’enrichissement. L’analyse insiste sur le fait que cette pluralité n’a jamais été synonyme de dilution de ses racines kabyles, mais une affirmation de la tolérance. Il a utilisé la force de son identité ancrée pour tendre la main, prouvant qu’il est possible d’être fier de ses origines tout en étant profondément ouvert au monde.
Pour Idir, cette vision se résumait à l’idée d’être « Algérien à part entière ». Cette formule, centrale dans la pensée de l’artiste, implique l’acceptation inconditionnelle de toutes les composantes de l’Algérie, en particulier la composante berbère souvent mise de côté. C’est en embrassant cette vérité identitaire complexe qu’il a permis à son message de s’adresser au-delà des frontières et des appartenances ethniques. Son discours, partant du local pour atteindre l’universel, a résonné auprès de tous ceux qui luttent pour la reconnaissance de leur identité dans un monde globalisé.
En ce sens, l’artiste est un pionnier de la pensée décentralisée et inclusive. Sa démarche a anticipé les débats contemporains sur la diversité et l’interculturalité, prouvant qu’une identité forte est celle qui s’ouvre sans crainte, utilisant l’art comme l’outil le plus efficace pour l’inclusion et le dialogue pacifique entre les cultures.
L’apport majeur d’Idir, tel que décortiqué dans l’ouvrage de KHOUAS, se situe au carrefour de l’art, de l’engagement social et de l’identité. Il ne s’est pas contenté d’être un chanteur populaire ; il est devenu le porte-parole symbolique d’une double aspiration.
D’une part, Idir a canalisé la complainte et la révolte de la communauté berbère, qui se sentait marginalisée et niée dans son identité par le discours officiel. Ses chansons ont donné une voix mélodieuse et poétique aux frustrations historiques et aux revendications culturelles de son peuple. Elles ont transformé la douleur de la non-reconnaissance en un cri artistique audible. D’autre part, son message, bien que localement enraciné, a su capter les espoirs du peuple algérien pour une vie meilleure, au-delà des clivages ethniques. La quête de justice, de dignité et de paix qui traversait son œuvre a résonné auprès de l’ensemble de la jeunesse et des citoyens algériens.
Cette fonction de porte-parole a été rendue possible par la puissance de diffusion de son œuvre. Son art a permis la diffusion de la langue et de la culture kabyles aux quatre coins du monde. En chantant dans sa langue, Idir a fait résonner la prosodie de cette langue au-delà des frontières, lui conférant une visibilité et une légitimité internationales inédites. C’était un acte de résistance et de préservation culturelle, sa conviction profonde étant la défense et la sauvegarde de sa culture, de sa langue et de son identité.
Crucialement, Idir a mené ce combat en s’inscrivant dans une lignée de tolérance et de respect des différences. Il a toujours rejeté l’enfermement identitaire, se définissant comme un fier défenseur de l’identité berbère, mais jamais au détriment de l’unité nationale ou du dialogue avec les autres cultures. Sa formule emblématique résume parfaitement cette position équilibrée : être un « Algérien à part entière et non un Algérien entièrement à part ». Cela signifiait revendiquer sa place complète et légitime au sein de la nation, sans accepter d’être traité comme une entité secondaire ou séparée. C’est cet équilibre entre l’affirmation de soi et l’ouverture aux autres qui fait de son apport un héritage essentiel pour la compréhension de l’Algérie plurielle.
Le livre met en évidence l’impact sociétal et culturel durable d’Idir, qui s’est manifesté par sa puissante capacité à fédérer au-delà des divisions. Son œuvre est la preuve vivante que l’ancrage identitaire peut être le tremplin d’une profonde ouverture aux autres.
Cette ambition est particulièrement visible dans deux de ses albums majeurs : « Identités » et « La France des couleurs ». Ces disques ne sont pas de simples productions musicales ; ils sont des déclarations politiques et humanistes. Ils illustrent concrètement sa volonté de partager sa culture en invitant des artistes aux horizons multiples à chanter avec lui, rompant ainsi les barrières linguistiques et ethniques. En se faisant le chantre de l’ouverture et du « vivre-ensemble », Idir a créé des ponts inédits.
L’album « Identités » (1999) a été une plateforme pour le dialogue interculturel, réunissant des voix aussi diverses que Manu Chao, Zebda, Thierry Titi Robin, Maxime Le Forestier/ Brahim Izri, Geoffrey Oryema, l’Orchestre national de Barbès.
L’album « La France des couleurs » (2007) est un album majeur dans la carrière d’Idir. Il ne s’agit pas seulement d’un recueil de chansons, mais d’une véritable déclaration politique et humaniste sur la diversité et l’identité en France, analysé dans l’ouvrage d’Arezki KHOUAS comme un pont jeté entre la France et l’Algérie. L’idée centrale de cet album était de célébrer la mosaïque culturelle et ethnique de la France. Idir a souhaité démontrer que cette diversité est une richesse et un « acquis irréversible », un message qui faisait écho à son propre combat pour la reconnaissance de la pluralité de l’identité algérienne. Idir a réuni un plateau d’artistes français et internationaux très divers, symbolisant le multiculturalisme qu’il défendait, Zaho, Xmo Puccino, Kore & Bellek, Grand Corps Malade, Daniel, Manu & Guizmo, Kenza Farah, Akhenaton, Tiken Jah Fakoly, Sniper & Rim’k, Disiz La Peste, Sinik, Wallen, Noa, Nâdiya, Féfé (Saïan Supa Crew), & Leeroy.
« Ici est ailleurs » (2017) est l’un des albums les plus significatifs de sa fin de carrière. Il est l’aboutissement de son message d’universalité et de dialogue, en témoignant de sa capacité à fédérer des artistes majeurs de la scène française et internationale.
L’album est célèbre pour son prestigieux casting, reflétant l’immense respect et l’amitié qu’Idir inspirait dans le monde de la chanson française. Il a réussi à réunir plusieurs figures emblématiques autour de son projet, Charles Aznavour,
Francis Cabrel, Patrick Bruel, Grand Corps Malade, Gérard Lenorman, Bernard Lavilliers, Henri Salvador, Tanina, Tryo, Maxime Le Forestier.
L’ouvrage d’Arezki Khouas souligne que, par sa musique, Idir a établi un parallèle fort entre la France et l’Algérie. En abordant la diversité en France, il a affirmé que l’existence de cette mosaïque culturelle et ethnique était un acquis irréversible, un enrichissement mutuel. Il a ainsi tendu un miroir à la richesse ethnique et culturelle de l’Algérie elle-même. Son message sous-entendait que si la France peut embrasser sa diversité, l’Algérie doit également reconnaître et célébrer toutes ses composantes, y compris l’Amazighité.
Au-delà de ces messages politiques, la nature même de son œuvre, empreinte d’humilité, d’humanité, de sagesse et de sérénité, lui a permis de transcender les querelles générationnelles. Sa musique, douce et profonde, est devenue un véritable lien entre les générations, transmettant des valeurs essentielles et le souvenir d’une histoire commune, tout en offrant une mélodie apaisante face aux tumultes du monde moderne.
L’ouvrage d’Arezki KHOUAS cristallise le statut d’Idir, non seulement comme un artiste majeur, mais comme un symbole et un modèle dont la résonance perdure bien au-delà de sa carrière. Sa disparition en 2020 a provoqué une vive émotion mondiale, prouvant que son message avait traversé les frontières et les cultures, transformant la peine en reconnaissance universelle.
Idir incarnait un équilibre essentiel : un attachement inébranlable à ses racines, sa kabylité profonde, doublé d’un ardent défenseur de la tolérance et du respect de la diversité. Il a démontré que l’affirmation identitaire la plus forte n’est pas celle qui s’isole, mais celle qui s’ouvre. Son œuvre est ainsi présentée comme la matérialisation d’un combat teinté de révolte et d’espoir. La révolte était dirigée contre les forces d’uniformisation et de négation culturelle ; l’espoir portait sur la vision d’une Algérie enfin réconciliée avec son identité et son histoire, capable de se revendiquer fière de sa diversité, et de s’établir comme une terre de justice et de tolérance.
L’analyse érige Idir en une figure de la résistance douce et poétique, une opposition pacifique, menée par l’art et non la violence, par la douceur mélodique et non le fracas des discours. KHOUAS inscrit Idir dans la continuité historique en le désignant comme l’héritier de Jugurtha et de « Vava Inouva », soulignant sa constance remarquable dans son verbe et sa tolérance, faisant de lui une figure morale et artistique dont l’influence est impérissable.
Brahim Saci
Arezki Khouas, Idir ou l’identité au pluriel, Éditions Identité
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