1 avril 2025
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Cherif Mellal : en grève de la faim depuis 26 jours

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Cherif Mellal
Cherif Mellal

Pendant que les porte-voix du régime pérorent sur la grande démocratie algérienne, un détenu d’opinion, Cherif Mellal, mène depuis 26 jours une grève de la faim de dernière chance.

« En détention depuis le 19 janvier 2023 Chérif Mellal observe une grève de la faim illimitée depuis le 3 mars 2025.

Une condamnation à une peine de 4 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025.

Liberté pour Cherif Mellal et pour tous les détenu.es d’opinion », écrit Me Fetta Sadat

L’éclipse et nos merveilleux profs

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Eclipse
Image par Enrique de Pixabay

Jamais mérite ne sera plus grand que celui des professeurs qui précédent le niveau du lycée. Non pas que ceux qui suivent n’en n’ont pas mais nous parlons de la formation des bases. Au lycée, c’est une autre étape, celle de la construction de l’édifice que soutiennent les fondations.

Il s’agit pour cette chronique de leur rendre hommage à travers le phénomène de l’éclipse solaire qui était survenue le 29 mars 2025. Bien que la chronique ait été rédigée le jour de l’événement, sa publication sera forcément ultérieure.

Un magnifique spectacle du ciel. Comme tout ce qui est exceptionnel le moment est court et rare. La prochaine est prévue pour le 12 aout 2026.

Nous aurons eu droit à deux éclipses dans le mois puisque pour la première, le 14 mars, ce fut l’ombre de la terre qui avait assombri la Lune. Ce 29 mars, l’éclipse du soleil sera partielle car la dissimulation ne dépassera pas le tiers. Etant seulement au matin du 29, je ne peux encore vous dire la proportion précise.

Hélas, l’éclipse ne pouvait pas se voir depuis l’Algérie mais seulement depuis l’Europe et la partie sibérienne de la Russie. Peut-être que je serais contredit ce soir. Cela m’étonnerait vu la précision astronomique des scientifiques (c’est l’adjectif qui convient). Mais non, je plaisante, c’est une certitude pour l’Algérie car l’éclipse est totale, tout le temps.

C’est fabuleux comment la lune peut dissimuler un astre qui est 110 fois plus gros que la terre. Pour le chiffre exact, j’ai dû vérifier.

On apprenait au collège le phénomène de l’agrandissement de l’ouverture croissante des angles en fonction de la distance. Alors, dans la cour, le prof nous avait dit de découper un petit rond de papier (les pièces de monnaie n’étaient pas autorisées à sortir de la poche).

Et nous devions placer le rond de plus en plus loin jusqu’à la limite d’extension des bras.

On s’apercevait que plus le rond était loin moins grande était la surface cachée.

Ce qui veut dire que la lune étant relativement proche, elle dissimule, partiellement ou totalement, l’énormité du soleil.

Même si cette connaissance était directement liée au cours de géométrie sur les angles, tous les profs n’hésitaient pas à nous rappeler d’autres phénomènes liés aux savoirs de cet âge. La rotation des astres autour du soleil, l’exception de la Lune dont la rotation se fait autour de la terre, leur éloignement et ainsi de suite.

Rien n’est plus fondamental pour la formation des futurs adultes que les savoirs qui sont apportés par ces profs merveilleux qui savaient associer des connaissances théoriques avec le maximum de pédagogie par leur observation dans leur réalité. J’emploie le passé car c’est objectivement ce que ma génération avait connu.

Je ne crois pas que le présent existe en Algérie pour ce genre d’instruction. Les ténèbres sont la seule leçon possible pour les pauvres élèves qui n’ont pas choisi de naître en ce moment et en ce lieu. Ils n’ont jamais connu la lumière du soleil, l’éclipse leur est donc une abstraction.

Boumediene Sid Lakhdar

Youcef Merahi : l’Algérie perd une grande plume

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Youcef Merahi

L’Algérie culturelle est en deuil. L’écrivain, poète et journaliste Youcef Merahi nous a quittés, laissant derrière lui un héritage littéraire riche et engagé. Homme de lettres passionné, il a dédié sa vie à l’écriture, à la critique littéraire et à la défense du patrimoine culturel algérien.

Né en 1952 à Tizi Ouzou, Youcef Merahi s’est illustré très tôt dans le monde de la littérature. Diplômé de l’École nationale d’administration, il a toujours privilégié l’art des mots, publiant des recueils de poésie, des romans et des essais qui ont marqué la scène littéraire algérienne. Son premier recueil de poésie, « De l’absurde au quotidien », paru dans les années 1980, a révélé un auteur au verbe incisif et à la plume sensible.

Parmi ses œuvres marquantes, on retrouve les recueils « Cris en papier », « Carnet de nuit » et « Dans mon cœur il n’y a plus d’heure », un poignant témoignage inspiré des incendies en Kabylie d’août 2021. Ses romans, tels que « Je brûlerai la mer » et « Et l’ombre assassine la lumière », illustrent sa maîtrise du langage et son regard critique sur la société.

Youcef Merahi était aussi un fervent défenseur du patrimoine immatériel amazigh. Son essai « Tahar Djaout ou les raisons d’un cri » rend hommage au journaliste et poète assassiné, rappelant les luttes pour la liberté d’expression en Algérie.

Sa disparition laisse un vide immense dans le monde littéraire algérien. Ses amis, ses lecteurs et toute une génération d’écrivains qui l’ont côtoyé pleurent aujourd’hui la perte d’une plume engagée et d’un homme de culture.

Que son âme repose en paix.

Djamal Guettala 

France-Algérie : Jean-Noël Barrot attendu à Alger, fin de la glaciation ?

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Jean-Noël Barrot

La déclaration faite ce vendredi lors d’une conférence de presse par le porte-parole du Quai d’Orsay est le signe d’un frémissement dans l’évolution positive des relations diplomatiques franco-algériennes, mises à rude épreuve ces derniers mois. Elle vient confirmer le changement de ton de Tebboune lors de son dernier raout avec la presse.

Bien que discret, ce signe laisse entrevoir une amorce de décrispation après une période de tensions marquée par des désaccords persistants entre Paris et Alger.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a confirmé vendredi, lors d’une conférence de presse, que le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra prochainement en Algérie. Toutefois, il n’a pas précisé la date exacte de cette visite.

M. Lemoine a rappelé que Jean-Noël Barrot est pleinement habilité à gérer les relations internationales de la France, soulignant l’importance du dialogue dans la gestion des dossiers diplomatiques. Une pierre dans le jardin Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, qui s’emploie ces derniers mois à parler de l’Algérie, comme d’un département français !

Le porte-parole du Quai d’Orsay a ajouté : « Nous travaillons à trouver une issue à l’actuelle crise, tout en défendant les intérêts de la France et des Français. Comme le ministre l’a plusieurs fois dit, et le dit depuis le début, il ne s’interdit aucun moyen d’action, y compris celui de se rendre en Algérie. C’est une offre qu’il a faite depuis un certain temps, et elle existe toujours, donc évidemment, rien n’est à exclure sur ce sujet-là. »

Une visite inscrite dans un contexte de tensions diplomatiques

Cette démarche s’inscrit dans un contexte tendu entre Paris et Alger, notamment depuis l’extradition avortée de l’influenceur algérien Doualmane. Dès janvier, Jean-Noël Barrot avait proposé de se rendre en Algérie afin d’apaiser les tensions et de favoriser un dialogue constructif entre les deux nations.

Par ailleurs, M. Lemoine a également réagi à la condamnation de l’écrivain algérien Boualem Sansal par le tribunal d’Alger. L’auteur, âgé de 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 500 000 dinars. « Sur la condamnation de Boualem Sansal, effectivement, on a regretté la décision du tribunal d’Alger. Condamnant hier M. Sansal à une peine de prison de cinq ans, ça fait suite à toute une série de déclarations que nous avions faites sur son cas. On avait fait part de notre préoccupation s’agissant de cette situation, et particulièrement eu égard à son âge. Mais en tout cas, la relation franco-algérienne, comme vous le savez, est une relation dense, riche, et qui concerne différents domaines et différents sujets. »

Une clarification des prérogatives diplomatiques

Dans un souci de clarification, M. Lemoine a rappelé que la gestion des relations bilatérales avec l’Algérie relève principalement du ministère des Affaires étrangères. Cette déclaration intervient après une série d’interventions du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur ce dossier.

« Le ministère des Affaires étrangères a vocation naturellement, et j’ai sa vocation première, à suivre les relations bilatérales que la France peut avoir avec l’ensemble des pays du monde. Ce qui vaut pour l’ensemble des pays du monde vaut particulièrement pour l’Algérie, c’est certain. Par ailleurs, vous savez que nous avons un système constitutionnel qui prévoit que le Président de la République a un rôle lui aussi à jouer en tant que chef d’État dans la diplomatie française. Je pense que la relation franco-algérienne n’échappera pas à cette règle. Je pense que ce sera géré conformément aux règles qui gouvernent l’organisation de l’État français. »

Cette déclaration souligne une divergence d’approche entre Jean-Noël Barrot, qui privilégie le dialogue et la coopération, et Bruno Retailleau, qui préconise une posture plus ferme et coercitive. Cette opposition interne reflète les défis auxquels la diplomatie française est confrontée dans la gestion des relations avec l’Algérie.

En dépit de ces tensions, la France et l’Algérie maintiennent un dialogue constant, couvrant de nombreux domaines de coopération. La visite prochaine de Jean-Noël Barrot en Algérie pourrait ainsi constituer une étape décisive dans la relance des relations bilatérales.

Pour autant, l’origine de la crise entre Alger et Paris est bien la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental. Une position qui a conduit Tebboune à retirer son ambassadeur à Paris. Manifestement la France n’est pas disposée à changer de position. Qu’en est-il de l’Algérie ? Fera-t-elle comme pour l’Espagne ? Après le rappel de l’ambassadeur à Madrid et une brouille de quelques mois, Tebboune revient à de meilleurs sentiments. Tout porte à croire qu’on se dirige vers le même scénario.

Samia Naït Iqbal

Interdiction de déplacement en France pour les fonctionnaires du Ministère des AE

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Le ministère des Affaires étrangères

Dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, le ministère des Affaires étrangères algérien a émis une directive, en date du 13 mars 2025, interdisant aux fonctionnaires de l’administration centrale tout déplacement en France, sauf en cas d’extrême nécessité.

Cette décision intervient en réaction aux récentes restrictions imposées par les autorités françaises aux détenteurs algériens de passeports diplomatiques.

Par cette mesure, l’Algérie adopte une politique de réciprocité afin de marquer son désaccord face aux restrictions françaises et d’affirmer sa souveraineté. Le communiqué du MAE algérien officiel stipule clairement que les employés du ministère doivent s’abstenir de tout voyage en France, qu’il soit d’ordre personnel, touristique ou professionnel, à moins d’une justification impérieuse.

Les chefs de structures ont reçu pour consigne de veiller à l’application stricte de cette directive et d’en informer l’ensemble des agents concernés. Toute infraction à cette interdiction pourrait entraîner des sanctions disciplinaires.

Cette décision s’inscrit dans un climat de relations bilatérales tendues, marqué par une succession de mesures restrictives de part et d’autre.

Cette circulaire illustre la volonté de l’Algérie de ne pas rester passive face aux décisions françaises qui risquent d’affecter ses diplomates et hauts fonctionnaires même si la mesure prise le gouvernement français concerne beaucoup plus les dignitaires du régime algérien dont beaucoup ont des intérêts et des biens en France.  

Sofiane Ayache

La « grâce » de Boualem Sansal au cœur des spéculations

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Boualem Sansal

Si l’écrivain fait appel, un délai de dix jours qui s’impose empêcherait alors l’écrivain de bénéficier d’une « grâce présidentielle ». Dilemme cornélien donc. Car, avec la justice en Algérie c’est l’inconnu, ou selon les humeurs et intérêts du pouvoir.

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a jugé, vendredi 28 mars, possible la « grâce » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme à Alger. « Si on fait de la politique-fiction, je pense que le président de la République (algérienne) va décider de sa grâce », a déclaré sur Sud Radio le recteur de la Grande mosquée de Paris. « Lorsqu’il a terminé sa garde à vue, les infractions qu’on lui reprochait étaient de l’ordre de le faire passer dans l’équivalent de ce qu’est la cour d’assises, c’est-à-dire devant le tribunal criminel », mais « l’affaire a été correctionnalisée », a rappelé vendredi Chems-Eddine Hafiz, voyant là un signe d’assouplissement positif. Hafiz est un proche du pouvoir algérien.

S’il parle ainsi c’est qu’il a été autorisé par le régime algérien pour qui il sert de courroie de transmission en France. Même s’il prend des précautions dans ses propos, tout porte à croire que Tebboune a plus que hâte d’en finir avec l’affaire Sansal. Donc, une grâce, qui lui permettra de se montrer humain et magnanime, est plus que sûre. Il reste ) savoir quand adviendra-t-elle ? La semaine prochaine à l’occasion de la prochaine fête religieuse de l’aïd El Fitr ? A l’aïd El Adha en juin ou le 5 juillet ?  

Rappelons que le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, a décidé « une peine de cinq ans de réclusion ferme » à l’encontre de Boualem Sansal, soit la moitié de la peine requise par le parquet, selon un correspondant de l’AFP présent dans la salle. Mais personne ne croit que cette peine sera appliquée. Explications.

« L’affaire a été correctionnalisée »

Boualem Sansal, 80 ans selon son éditeur Gallimard, était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir repris à son compte, dans le média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle d’amples portions du pays auraient été amputées au profit de l’Algérie, sous la colonisation française.

Son arrestation, le 16 novembre 2024, à Alger, avait aggravé de fortes tensions entre l’Algérie et la France provoquées, l’été dernier, par un revirement français en faveur de la position marocaine sur l’épineux dossier du Sahara occidental. « Lorsqu’il a terminé sa garde à vue, les infractions qu’on lui reprochait étaient de l’ordre de le faire passer dans l’équivalent de ce qu’est la cour d’assises, c’est-à-dire devant le tribunal criminel », mais « l’affaire a été correctionnalisée », a rappelé vendredi Chems-eddine Hafiz, y voyant un signe d’assouplissement positif. Il y a quelques semaines, le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune avait tenu des propos particulièrement virulents et dégradants sur l’écrivain Boualem Sansal. Il avait notamment déclaré que Boualem Sansal « ne connaissait pas son père ». 

« Six mois de prison, c’est trop pour lui »

Reste que si l’écrivain fait appel, un délai de dix jours qui s’impose alors empêcherait l’écrivain de bénéficier d’une « grâce présidentielle » à l’occasion de la fête de l’Aïd, attendue dimanche, qui met un terme au Ramadan et est « un moment de pardon », a rappelé le recteur de la Grande mosquée de Paris, établissement qui entretient un lien historique, culturel et financier fort avec l’Algérie.

« Je sais ce qu’est la prison. Je sais ce que ça peut être pour un homme, quelle que soit la prison. En même temps, il est âgé, il est malade. Son épouse est malade », a-t-il rappelé, estimant qu’« à titre humanitaire », une grâce « tombe sous le sens »« Il a passé six mois en prison. Six mois, c’est trop pour lui. (…) J’espère de tout mon cœur qu’il soit gracié et qu’il revienne au moins retrouver son épouse qui est elle-même souffrante », a ajouté le recteur, par ailleurs ancien avocat. Selon lui, « il n’y a pas eu des relations directes » entre les présidents français et algérien ces dernières heures, mais « il y a eu des relations via des émissaires » pour évoquer, notamment, ce dossier.

Sofiane Ayache/AFP/francetvinfos

Financement libyen : une lourde peine requise contre Nicolas Sarkozy

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Sarkozy

Coup de massue sur l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Le Parquet national financier (PNF) a qualifié Nicolas Sarkozy de « véritable décisionnaire et commanditaire » d’un « pacte de corruption » conclu avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007.

Ce jeudi 27 mars, après plus de deux mois de procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le PNF a requis une peine exemplaire : sept ans de prison, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre l’ancien chef de l’État. Une sanction « à la hauteur de la gravité des faits », selon le ministère public, qui dépeint un « tableau très sombre de notre République », marqué par « la cupidité » et « la soif de pouvoir » des responsables politiques impliqués.

« Une quête effrénée de financement »

Durant un réquisitoire de deux jours et demi, les procureurs Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne ont dénoncé « l’ambition politique dévorante » de Nicolas Sarkozy, qui, en tant que président de la République, « était tenu à un devoir d’exemplarité ». Ils estiment que « seules des peines d’emprisonnement et d’amende fermes » permettront de « restaurer l’équilibre social » et de protéger la société.

L’ancien président, qui a toujours contesté les faits, « ne semble pas prendre la mesure des accusations », a regretté le procureur Sébastien de la Touanne. En plus de l’inéligibilité, le parquet a requis l’interdiction pour Nicolas Sarkozy d’exercer toute fonction juridictionnelle, notamment au Conseil constitutionnel.

Un réquisitoire jugé « vide » par la défense

Malgré ces accusations lourdes, Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, continue de clamer son innocence. Présent à l’audience aux côtés de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, il a écouté les réquisitions avec attention, prenant des notes et manifestant parfois son irritation.

Son avocat, Christophe Ingrain, a dénoncé une procédure « qui sonne creux », estimant que « le parquet parle fort, mais ce n’est pas ça, la justice ». Dans un communiqué, l’ancien président a réagi en dénonçant « la fausseté et la violence des accusations » et une peine « outrancière » destinée à « masquer la faiblesse des charges alléguées ». « Je continuerai à me battre pied à pied pour la vérité », a-t-il affirmé.

Un système organisé autour d’intermédiaires influents

Selon le PNF, Nicolas Sarkozy aurait pu compter sur la complicité de Claude Guéant et Brice Hortefeux pour « exécuter » ce pacte de corruption, noué fin 2005 avec le régime libyen. Ces derniers auraient rencontré, hors de tout cadre officiel, Abdallah Senoussi, ancien chef du renseignement militaire libyen et beau-frère de Kadhafi, condamné en France pour son rôle dans l’attentat contre un avion de la compagnie UTA en 1989.

Pour Claude Guéant, le parquet a requis six ans de prison et 100 000 euros d’amende. Brice Hortefeux encourt trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

Autre figure clé du dossier, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, en fuite au Liban, est décrit comme « la cheville ouvrière du pacte de corruption ». Contre lui, le PNF réclame six ans de prison, une amende de trois millions d’euros et le maintien de son mandat d’arrêt.

Des peines réclamées pour tous les prévenus

Le parquet affirme que l’argent libyen a servi à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, transitant par Claude Guéant et Eric Woerth. Bien que la justice reconnaisse qu’il est impossible de reconstituer tous les flux financiers, elle demande la condamnation de Ziad Takieddine, Claude Guéant et Eric Woerth pour complicité de financement illégal de campagne. Ce dernier risque un an de prison et 3 750 euros d’amende.

Alexandre Djouhri, autre intermédiaire clé, est également mis en cause. Le ministère public estime qu’il a contribué à l’exfiltration en 2012 de Béchir Saleh, un ancien proche de Kadhafi, afin de protéger Nicolas Sarkozy. Pour lui, six ans de prison et quatre millions d’euros d’amende ont été requis.

Enfin, contre les quatre derniers prévenus – deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus –, le parquet demande des peines allant de quatre ans de prison ferme à deux ans dont un avec sursis, avec des amendes de 4 millions à 375 000 euros.

Le verdict de cette affaire hors norme sera rendu dans les prochaines semaines.

Avec agences

Lettre à  Boualem Sansal, mon ami, mon frère et mon compatriote

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Boualem Sansal
Boualem Sansal placé en détention depuis le 16 novembre dernier

Boualem, comme à chaque fois qu’un innocent est martyrisé je prends la plume pour lui parler. Pour toi je personnalise le propos car pour les 240 autres ma rage exprimée ne peut être que collective. Il ne s’agit pas de différenciation par la notoriété médiatique mais une impossibilité de le faire pour chacun des autres.

Je les joins dans ma discussion avec toi, tous en égalité de conversation.

Et toujours je demande pardon à des victimes de l’immonde. Un pardon à être totalement démuni pour vous sortir, toi et les autres, des griffes de ceux qui sont des marionnettes de leurs maîtres, le parquet et les juges.

Ce sont des lâches car ils n’osent pas affronter ce qu’ils savent très bien être leur déshonneur, camouflé derrière de intérêts de gloire et financiers sous le couvert des lois qu’ils n’appliquent qu’aux autres.

Je suis totalement dépourvu de la possibilité de te rendre justice et de te ramener vers la liberté qui est le seul endroit où tu devrais être avec les autres.

Mon âge ne peut plus rien et je regrette que lors de notre rentrée en Algérie j’avais choisi la plume et l’engagement politique plutôt que les armes. Mais les armes, faut-il encore avoir le pouvoir mental de les prendre car la mort n’est pas de notre humanité.

Pardonne-moi et du fond de ta situation soit sûr qu’à l’extérieur vous êtes tous des martyrs de la liberté pour avoir eu ce courage. Certains disent que c’était de l’inconscience d’être rentré, je ne suis pas loin de le penser. Mais le moment n’est vraiment pas de disserter sur cette question.

Mon cher Boualem, je ne te connais qu’à travers les médias et même pas à travers tes livres. Je dois avouer que j’ai été très sévère, non pas pour tes postions mais pour ta stratégie médiatique, comme celle de Kamel Daoud.

Aucune de tes positions politiques ne diverge avec les miennes, absolument aucune. Et même si cela avait été le contraire, tu as la liberté absolue de les avoir et de les clamer. Aucune d’entre elles n’est à sanctionner et encore moins ne justifie le réquisitoire d’un procureur sans dignité.

Aujourd’hui, je pense à toi et aux quelque 240 autres qui sont les victimes d’une barbarie humaine. Ma solidarité n’est pas grand-chose mais elle s’additionne avec celle des dizaines de milliers d’autres.

Elles pourront avoir un jour la force de combattre cette peste qui s’est abattue sur notre pays. Alors il faudra laisser la place des geôles à tant d’autres qui doivent vous remplacer. Et pour eux, ce sera le lieu qui convient le plus aux ténèbres de leur inhumanité.

Un jour nous nous rencontrerons peut-être pour échanger notre accord sur la liberté et la si belle littérature qui est au service de la justice, de l’éducation, du rêve, du plaisir intellectuel et de la liberté.

Tu es mon frère, mon ami et mon compatriote. Justice te sera rendue, j’en suis certain car ces lâches ne plient que face à la force.

Courage, tu vaincras, avec les autres !

Boumediene Sid Lakhdar

Coupe d’Algérie : l’USM Alger et le MC El Bayadh en demi-finales

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Les clubs de l’USM Alger et du MC El Bayadh (Ligue 1) se sont qualifiés aux demi-finales de la Coupe d’Algérie de football, saison 2024-2025, aux dépens respectivement, du CR Témouchent (Ligue 2) et l’ES Sétif (Ligue 1), lors des matchs de quarts de finale joués, jeudi en soirée.

Au stade Miloud Hadefi (Oran), l’USM Alger, un spécialiste de la Coupe, avec 8 titres, a battu le CR Témouchent (Ligue 2) sur le score de 5-0., mi-temps (2-0) marques par khaldi (24′ 66′), Benmazouz (42′, 71′) et Ghacha (90+1).

Dans l’autre quart de finale de la soirée, le MC Bayadh, a éliminé l’ES Sétif qu’il a battu sur le score de 1-0, après les prolongations sur un but de Boudechicha (100′) au temps réglementaire, dans un match disputé au stade Nelson Mandela (Alger)et qui s’est terminé sur le score de 0-0.

Le dernier club qualifié pour les demi-finales, sera connu, vendredi (22h00) en soirée, après le match qui opposera au stade Hocine Ait Ahmed à Tizi-Ouzou, le CR Belouizdad (détenteur du trophée) au MO Béjaia, club d’inter-régions.

Lors de la soirée du mercredi, l’USM El Harrach (Ligue 2) s’était qualifiée aux demi-finales, au stade du 5 juillet (Alger), en battant l’ES Mostaganem, club de Ligue 1, aux tirs au but (2-0), après la fin du temps réglementaire et les prolongations sur un score nul (1-1).

APS

Libertarianisme et démocratie illibérale, confusion et oxymore

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Elon Musk. Image par Bulu Patel de Pixabay

« Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde » nous conseille la très célèbre phrase d’Albert Camus. Mais je pense que le problème est de trouver un nom qui correspond à ce qu’on veut exprimer dans la chose.

C’est justement la problématique d’aujourd’hui avec des personnages sortis de nulle part dans l’actualité. En langage et sociologie politiques une nouvelle sémantique apparaît toujours lorsqu’on ne sait pas qualifier ou commenter une doctrine. Lorsqu’on veut appuyer un mot qui existe déjà mais qu’on veut l’amplifier, un adverbe peut le faire mais deux mots existeraient, ce qui ne serait pas aussi percutant. Alors il faut s’en sortir avec de nouveaux mots qui tranchent avec la banalité qu’on estime être peu engagée pour la doctrine politique observée.

Ces mots sont anciens ou construits mais très peu utilisés ou tombés dans la désuétude. Libertarianisme ou illibéralisme sont réapparus avec force dans leur usage récent. J’ai eu d’ailleurs quelques difficultés à les écrire correctement dans leur orthographe.

Le premier, pour qualifier Elon Musk, un fou incontrôlable et Donald Trump, un dément irréfléchi. On ne pouvait les qualifier avec des mots ordinaires tant ils sont des créatures venant de frontières inconnues, au-delà des extrêmes. Mais ces mots créent non seulement une confusion mais surtout une contradiction. Examinons successivement les deux.

Dans le mot libertarianisme il y a liberté, aussi bien dans sa forme économique que sociologique. Dans sa composante économique il y a bien longtemps que le mot libéral existe avec la doctrine d’Adam Smith. Alors, comme pour vouloir amplifier le mot, on fait appel à l’astuce sémantique la plus ancienne, la terminaison en –isme.

Elon Musk est donc un ultra-libéral qui veut la liberté économique sans aucune norme ni de régulation. C’est donc un ultra-libéral poussé jusqu’aux limites invraisemblables d’où la nécessité d’un mot spécifique. Adam Smith se retournerait dans sa tombe s’il voyait l’utilisation extrémiste et contradictoire avec sa théorie libérale.

Le grand théoricien économique du libéralisme n’avait jamais dit que les règles de régulation devaient totalement disparaitre mais au contraire en faire l’une des conditions essentielles pour que l’équilibre général soit efficace. Les fonctions régaliennes de l’état, soit la défense et la sécurité, la justice ou la diplomatie pour les plus importants devaient exister car des remparts sont indispensables pour la liberté économique à la condition qu’ils soient les moins intrusifs possibles.

Elon Musk interprète le libéralisme jusqu’à la folie. Il veut détruire tous les remparts (à la hache), de l’état jusqu’aux lois en passant par les juges c’est-à-dire tout ce qui peut gêner la puissance économique et le monopole absolu de ceux qui sont les plus forts. Il ne doit y avoir ni barrière ni rempart. Or le libéralisme économique exclut les monopoles car ils détruisent les règles de la concurrence sur le marché libre.

Elon Musk va encore plus loin dans sa croisade, autant burlesque que dangereuse. Il souhaite la victoire écrasante de la morale catholique extrémiste jusqu’au suprémacisme blanc. Là aussi, tout doit être détruit, brûler les livres, censurer dans la recherche et bien d’autres actions propres au fascisme.

Le moindre mot qui n’entre pas dans le moule fasciste est suspect comme avortement, égalitarisme, le genre ou même, ce qui est stupéfiant, le mot femme et ainsi de suite…

Elon Musk est donc en totale contradiction avec un mot dont la racine est celle de liberté. D’ailleurs il faut absolument ne pas faire une confusion avec le mot libertaire qui est d’une signification toute autre.

Tout ce que nous venons d’exprimer est aussi valable pour Donald Trump. À la différence que lui, peut être ce que vous voulez, même du parti démocrate en des temps passés, dès lors que son immense ego et sa soif de puissance, économique et politique, le porte au sommet de la gloire. Il a très bien pris le virage ultra conservateur des électeurs qui se sentent déclassés depuis l’écroulement de la ceinture industrielle du centre du pays.

Son action présente est qualifiée de démocratie illibérale, la contradiction apparaît dès la lecture de l’oxymore. Une démocratie nécessite une liberté totale des droits humains. Démocratie illibérale signifie que toutes les institutions et systèmes d’élection sont présents mais totalement contraints par un chef d’état ou système politique.

C’est un parfait exemple d’oxymore qui est le fait de lier deux mots contradictoires comme un sympathique assassin. Ou une démocratie est libre et entière ou elle ne l’est pas.

Depuis que ma capacité à comprendre ou réfléchir est présente j’observe que toutes les dictatures sont parées des outils institutionnels de la démocratie. Le vote est les lois qui instaurent les libertés et droits humains sont bien existantes sur le papier mais gare à ceux qui les interprètent au premier degré.

C’est ce qui se passe avec Donald Trump qui est la définition parfaite des fascistes face à une opposition muette et tétanisée par quelque chose qu’elle n’aurait jamais pensé être possible dans ce pays.

Pour Elon Musk, Donald Trump et son entourage qui appartiennent au plus profond de l’extrême droite, des mots sont impossibles à trouver dans le répertoire courant sinon à les déterrer ou les construire.

Le champ lexical est de l’ordre de l’humain. La phrase d’Albert Camus n’avait pas prévu cette situation car elle était pensée pour l’humanité.

Elon Musk, Donald Trump et les autres dangereux illuminés en font-ils partie ?

Boumediene Sid Lakhdar

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L'association Sud Culture vous invite à la 20ème édition du Festival Tamazgha qui se tiendra du 11 au 14 juin prochain, dans le 15ème arrondissement de Marseille.Programme : ** MERCREDI 11 JUIN (14h-17h) : Atelier de...