16 mars 2025
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« Je demande la libération de Lembarek Boumaarafi »

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Révélations de Nacer Boudiaf

« Je demande la libération de Lembarek Boumaarafi »

Nacer Boudiaf, fils de l’ancien chef d’Etat assassiné le 29 juin 1992 à Annaba, revient dans cet entretien sur les circonstances de ce meurtre qui a ébranlé l’Algérie. 

 Le Matin d’Algérie : Vingt-cinq ans après l’assassinat de Mohamed Boudiaf, votre père, y a-t-il du nouveau dans l’affaire? Des témoignages ou révélations ? Croyez-vous que certaines personnes encore vivantes taisent certaines vérités qui pourraient faire avancer le dossier ?

Nacer Boudiaf : Je voudrais tout d’abord vous remercier de m’avoir offert l’occasion de m’exprimer afin d’informer le peuple algérien sur les derniers développements de l’assassinat de mon père, Mohamed Boudiaf, Allah Yarahmou wa Yarham echouhada.

En effet, et selon un témoignage d’un journaliste qui était présent, ce triste jour du 29 juin 1992, à la Maison de la culture de Annaba, et dont je ne dévoilerai pas le nom, pour les raisons que vous devinez, Lembarek Boumaarafi n’est pas l’assassin du Président du H.C.E., Mohamed Boudiaf, et ce, pour la simple raison que Boumaarafi était en costume marron quelques minutes avant « l’acte isolé » qu’il a été chargé, par la suite, de dire qu’il l’a commis.

La caméra qui était en biais sur l’estrade, à la gauche du chef de l’Etat, et qui a filmé la sortie de l’assassin de derrière les rideaux, habillé en t-shirt blanc, pantalon jean et des chaussures de sport, a bien filmé la face de l’assassin qui a été évacué par une voiture directement à l’hôtel Seybous. La cassette qui a filmé l’assassin a été la cause de l’assassinat d’autres personnes qui ont vu la triste scène et dont les noms seront un jour révélés au public.

Après le départ de l’assassin des lieux du crime pour s’installer confortablement à la chambre 205 de l’Hôtel, Boumaarafi Lambarek a reçu les instructions d’aller se changer, de se vêtir en treillis bleu puis d’aller se cacher dans un appartement d’un ancien agent de la protection civile en attendant d’être cueilli par la Police.

Merci donc de m’avoir offert l’occasion de demander la libération de Boumaarafi pour le crime qu’il n’a jamais pu commettre vu qu’au moment où l’assassin déchargeait ses nombreuses balles assassines dans le dos de mon père, Boumaarafi se disputait un siège dans la salle.

On a fait croire que Boumaarafi est un islamiste. Boumaarafi a passé la veille de l’assassinat à l’hôtel en buvant du whisky payé par le contribuable algérien, en compagnie de filles de mœurs légères. L’étiquette « islamiste » lui a été collée pour faire croire que ce sont les islamistes qui ont tué Boudiaf. C’est absolument faux.

Laissons supposer que les islamistes ont assassiné le Chef de l’Etat, alors les services de Sécurité sont incompétents. Et s’ils sont incompétents pourquoi alors ils détiennent encore leurs postes. C’est à eux de nous dire s’ils sont complices ou incompétents.

Evidemment, depuis 1992 certains responsables de cet abominable crime sont maintenant devant Dieu le Tout Puissant pour subir leur châtiment en toute Justice Divine et d’autres sont encore là en s’amusant à tuer l’Algérie à petit feu. Ils savent ce qu’ils ont commis comme crime et un jour la Volonté Divine les appellera là où il n y’aura pas de justice corrompue pour les protéger.

Vous avez accusé par le passé formellement certaines personnalités dont le général Médiene, Khaled Nezzar, Larbi Belkheir et Mohamed Lamari. Vous ont-ils contacté pour apporter des éclaircissements ? L’un d’entre eux vous a-t-il intenté un procès en diffamation, vu la gravité de l’accusation ?

Nacer Boudiaf : Oui j’ai accusé les Nezzar, Mediène, Belkhir et Lamari parce qu’ils étaient les plus grands responsables de la Sécurité de l’Etat et à la tête de l’Etat, il y a tout simplement le Chef de l’Etat. Or ce triste jour, qui est devenu une tache noire dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, ces hommes que je viens de citer, sont soit complices du crime pour ne pas dire instigateurs, soit incompétents, pour avoir laissé un vulgaire assassin habillé d’un vulgaire jean venir de derrière le rideau pour abattre celui qui a dit « l’ennemi d’hier est celui d’aujourd’hui ».

Parmi ces personnages, certains sont déjà devant Dieu et d’autres sont encore subis par le peuple algérien. Ils ne m’ont jamais contacté. Ils ne m’ont jamais intenté une action en justice pour diffamation. Ils ne peuvent pas le faire parce qu’ils seront obligés ainsi d’expliquer au peuple et au monde leur attitude. Je dis au monde parce qu’en tuant Boudiaf en direct à la Télévision, ils ont voulu passer un message au monde et le monde les attend.

L’ancien officier Belaïd Metref avait révélé en juillet 2003 à notre confrère Liberté que les lacunes remarquées à tous les niveaux des services qui ont programmé la visite de votre père à Annaba, « ont facilité l’exécution du crime ». Il ajoute que le groupe chargé d’assurer la protection du Président avait été désigné la veille et sans coordination avec les autres services de sécurité et que Boumaârafi avait été désigné contre l’avis de son chef hiérarchique, le lieutenant Turki. Avec toutes ces lacunes, et tant d’autres, pensez-vous comme M. Metref qu’il faille rejuger Boumaârafi dans un tribunal civil et non militaire ? Pensez-vous que ça changerait la donne après ce que vous révélez ?

Nacer Boudiaf : Non, en mon âme et conscience, je ne vois pas pourquoi il faudrait rejuger Boumaarafi puisque comme je vous l’ai dit précédemment, il n’a jamais commis le crime de Mohamed Boudiaf. Ce qu’il faudrait réellement juger, aujourd’hui ici sur terre ou bien demain devant Dieu, ce sont ceux –morts ou vivants- qui ont recruté le mercenaire qui a abattu Boudiaf. Un algérien, un vrai ne pourra jamais tuer celui qui a été le meneur des Grands Hommes qui ont fermé la porte au colonialisme en Algérie. Ben Boulaid, Ben M’Hidi, Didouche, Krim et enfin Boudiaf ont tous été assassinés, certains en pleine guerre de Libération, d’autres en pleine indépendance confisquée.

Même mort, le regretté Mohammed Boudiaf continuerait-il à faire peur au pouvoir en place?

Oui même mort, depuis 25 an, Boudiaf continue de faire peur au système qui l’a emprisonné quelques jours seulement après l’indépendance « confisquée ». Ses idées, son projet de société, sa rectitude, sa droiture, son honnêteté, toutes ses valeurs qui ont fait de lui l’Homme de Novembre, sont malheureusement absentes sur la scène politique actuelle. Résultat : le système a peur de Boudiaf.

Vous avez dernièrement déclaré que le ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui, bloque votre projet de lancer le parti politique « L’Algérie avant tout ». Les choses ont-elles bougé depuis ?

Nacer Boudiaf : Oui merci de me poser cette question relative au Parti « L’Algérie avant tout », que je souhaite créer pour rassembler les Algériennes et Algériens qui ont cru en Boudiaf et qui croient encore, vingt-cinq ans après son assassinat, en son projet de société.

En fait, le ministre de l’intérieur me bloque en refusant d’instruire ses subalternes de me recevoir afin de déposer le dossier du Parti. Nous ne sommes pas encore à l’étape de savoir si le pouvoir va accepter le projet de Boudiaf ou non, mais malheureusement le projet Boudiaf fait peur au pouvoir ; un pouvoir qui a jugé dangereux le Parti Boudiaf avant même sa création et son entrée officielle sur la scène politique. Refuser de me recevoir renseigne sur « l’état » de la démocratie en Algérie.

Quelle action allez-vous entreprendre dans le cas où il n’y aurait pas de dénouement proche ?

Nacer Boudiaf : L’Action que je voudrais entreprendre est simple : faire intégrer au peuple l’idée qu’un système qui a mené l’Algérie après 55 ans à l’état où elle est, est un système fini qui doit laisser aux jeunes la place qui doit leur revenir pour faire gagner à notre pays le rang qui doit être le sien dans le concert des Nations. C’est exactement l’objectif de mon futur Parti « L’Algérie avant tout », comme l’a dit Mohamed Boudiaf.

 

Auteur
Hebib Khalil

 




Des matchs couperet ce week-end en Afrique dans la course à la qualification

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Mondial 2018

Des matchs couperet ce week-end en Afrique dans la course à la qualification

Alors que l’Egypte et le Nigeria ont déjà validé leurs tickets pour le Mondial en Russie, trois places restent encore à prendre lors de la dernière journée de qualification pour la phase finale de la compétition. La Tunisie et la RDC se disputeront à distance la première place du groupe A, tandis que la rencontre entre la Côte d’Ivoire et le Maroc aura des allures de finale du groupe B. Dans le groupe D, le Sénégal, qui a encore deux matches à jouer, n’aura besoin que d’une victoire face à l’Afrique du Sud pour assurer sa qualification.

Le Nigeria et l’Egypte déjà qualifiés, il reste encore trois places à prendre pour la Coupe du monde 2018 en Russie à l’occasion de la dernière journée de qualification pour la compétition qui va se dérouler du vendredi 10 au 14 novembre.

Première du groupe A, la Tunisie a son destin en main et il lui suffira d’un match nul face à la Libye pour valider son ticket pour la Russie. En embuscade, la RDC peut encore caresser un mince espoir de qualification mais il lui faudra au moins gagner par deux buts d’écart contre la Guinée et que dans le même temps les Aigles de Carthage s’inclinent face aux Libyens.

Cette dernière journée des qualifications au Mondial 2018 atteindra surtout son paroxysme avec la rencontre Côte d’Ivoire – Maroc. Un match aux airs de finale puisque son vainqueur terminera premier du groupe C et validera son ticket pour le Mondial. Avec un point d’avance sur la Côte d’Ivoire, les Marocains pourront se contenter d’un match nul mais ils auront le désavantage de jouer à l’extérieur dans une ambiance survoltée acquise à la cause des Elephants.

Dans le groupe D, le Sénégal est, lui, très bien parti pour se qualifier pour la deuxième Coupe du monde de son histoire. Les Sénégalais ont un match en retard et ils joueront ce vendredi 10 novembre contre l’Afrique du Sud un match comptant pour la 2e journée des éliminatoires que la Fifa a ordonné de rejouer suite à une manipulation arbitrale.

Les Lions de la Teranga affronteront de nouveau l’Afrique du Sud mardi 14 novembre, mais il leur suffira d’une victoire ce vendredi pour sceller leur qualification et mettre définitivement hors de portée le Burkina Faso, actuellement deuxième à trois points des Sénégalais, qui affrontera pour son dernier match le Cap-Vert.

Les matches de la 6e journée des éliminatoires

Vendredi 10 novembre

Afrique du Sud – Sénégal (Groupe D, match à rejouer de la 2e journée)
Algérie – Nigeria (Groupe B)

Samedi 11 novembre

Zambie – Cameroun (Groupe B)
Gabon – Mali (Groupe C)
RD Congo – Guinée (Groupe A)
Côte d’Ivoire – Maroc (Groupe C)
Tunisie – Libye (Groupe A)

Dimanche 12 novembre

Congo – Ouganda (Groupe E)
Ghana – Egypte (Groupe E)

Mardi 14 novembre

Burkina Faso – Cap Vert (Groupe D)
Sénégal – Afrique du Sud (Groupe D)

Les classements

GROUPE A : Tunisie, Libye, RD Congo, Guinée

1. Tunisie (13 points +7)
2. RD Congo (10 points +5)
3. Guinée (3 points -6) [E]
4. Libye (3 points -6) [E]

GROUPE B : Zambie, Cameroun, Algérie, Nigeria

1. Nigeria (13 points + 8) [Q]
2. Zambie (7 points +1) [E]
3. Cameroun (6 points -2) [E]
4. Algérie (1 point -7) [E]

GROUPE C : Gabon, Mali, Côte d’Ivoire, Maroc

1. Maroc (9 points +9)
2. Côte d’Ivoire (8 points + 4)
3. Gabon (5 points -5) [E]
4. Mali (3 points -8) [E]

GROUPE D : Sénégal, Afrique du Sud, Burkina Faso, Cap-Vert

1. Sénégal (8 points +4)
2. Burkina Faso (6 points 0)
3. Cap-Vert (6 points -4)
4. Afrique du Sud (4 points 0)

GROUPE E : Ghana, Egypte, Congo-Brazzaville, Ouganda

1. Egypte (12 points +4) [Q]
2. Ouganda (8 points +1) [E]
3. Ghana (6 points +2) [E]
4. Congo (1 point -7) [E]

 

Auteur
RFI

 




L’indépendance entre les Aurès et le Val-de-Grâce

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Chroniques du temps qui passe

L’indépendance entre les Aurès et le Val-de-Grâce

Oubliant que le 51e anniversaire de l’indépendance va le surprendre sur un lit d’hôpital de l’armée de l’ancienne puissance colonisatrice, le président de la république a cru nécessaire d’appeler sa propre armée à «défendre la souveraineté nationale».

On serait tenté de dire que venant d’un homme dont la posture n’est pas, à proprement parler, conforme à la noblesse des propos, le bon sens aurait consisté à s’abstenir d’évoquer la souveraineté dans ces circonstances pas très élogieuses pour l’amour-propre national. Mais voilà bien longtemps que la souveraineté, comme la mémoire ou l’histoire, n’a que valeur de futiles mondanités dans la bouche de celui qui a le devoir de l’incarner. Du reste, ce message a toutes les allures d’une futile mondanité, même pas valeur d’estampille puisque, en ces temps où la falsification le dispute à la tromperie la plus éhontée et au mensonge le plus abject, on ne sait qui de Saïd, Abdelaziz ou Tartempion l’a vraiment écrit à partir de Paris. Comme dirait La Palisse, c’est à ces brigandages qu’on reconnaît l’absence de l’État.

C’est là le problème. Il n’y a pas de souveraineté sans un véritable Etat fort et démocratique bon nombre de fiers-à-bras, il croyait devenir plus indépendant en devenant plus méprisant, alors que la négation de la volonté populaire le jetait déjà dans une sorte de servitude.

Il ne s’agit pas de faire un plaidoyer pour une détestation française qui relèverait d’un ridicule esprit cocardier. Le propos ici, est de relever qu’il est plus facile de philosopher sur la souveraineté que de s’y conformer. Qassamen est une promesse faite aux hommes. Dans l’Algérie d’aujourd’hui, elle devient une promesse non tenue. Nos gamins le savent. Le sentent. Tout dans Qassamen est, en effet, un hymne à l’espoir : «Par les foudres qui anéantissent, par les flots de sang pur et sans tache, par les drapeaux flottants qui flottent sur les hauts djebels orgueilleux et fiers, nous jurons nous être révoltés pour vivre ou pour mourir, et nous avons juré de mourir pour que vive la nation ! Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !»

Comment espérer faire trembler par décret nos enfants sur ce chant d’orgueil quand un demi-siècle de gabegie et de corruption les a poussés aux portes du consulat de France avant que leur propre président ne soit forcé à confier sa survie aux médecins de l’armée française ?

On ne peut prétendre s’ériger en professeur de souveraineté quand on est fasciné par l’ancienne puissance colonisatrice. Cela retombe inévitablement sur la vitalité diplomatique du pays et sur son image. Le chef de l’Etat algérien n’a pas effectué une seule visite officielle bilatérale en Afrique depuis 1999 (d’où l’isolement au Sahel), mais il s’est rendu 12 fois en France, s’imposant même à l’Élysée sans qu’on l’y invite, dont l’une, le 19 décembre 2003, a franchement embarrassé ses hôtes français, obligés de le recevoir à déjeuner ! Jamais un chef d’État algérien ne s’était à ce point rabaissé devant l’ancienne puissance colonisatrice.

« Pathétique Bouteflika », avait titré le quotidien Nice Matin, sous la plume de son directeur de rédaction, au lendemain de la visite parisienne de quelques heures sollicitée par le président algérien le 3 octobre 2003. Le journal se gausse : « Clic-clac, merci Kodak ! La visite du président algérien n’aura duré que quelques heures. Prétexte officiel, l’inauguration de deux expositions dans le cadre de la fameuse Année de l’Algérie. Raison réelle : être pris en photo, et sous toutes les coutures, avec Jacques Chirac, l’ami français, à la veille d’échéances algériennes majeures. Pathétique visite, et si embarrassante pour la France. »

Du reste, c’est pour le seul usage de politique intérieure que Bouteflika a fait usage de la souveraineté comme de la repentance de l’indépendance ou de la mémoire, devenus de simples mots, rien que des mots qui ne relèvent plus du différend historique mais du cabotinage conjugal, cette pratique un peu malsaine qui consiste à rappeler au conjoint un antécédent fâcheux chaque fois qu’on éprouve le besoin de lui extorquer une nouvelle déclaration d’amour. Selon les réponses qu’il reçoit de la France, le président algérien peut ainsi passer de la plus grande «indignation» envers le préjudice colonial à la plus béate des indulgences. La France a bien compris le simulacre, elle qui a toujours su accéder à tous les caprices de cet homme à l’égo démesuré, et qui aime s’entendre parler, qui n’avait rien des colonels qui l’avaient précédé au gouvernail algérien, Boumediène, Chadli ou Zeroual.

Le Maroc a eu sa saison en France ? Alors l’Algérie aura la sienne. Une kermesse culturelle s’ouvre à Paris le 31 décembre 2002 pour ne se clôturer qu’en décembre de l’année suivante, une procession de galas, d’expositions de toutes sortes, de films et de pièces de théâtre proposés au public français au moment où Alger ne dispose même pas d’une salle de cinéma digne de ce nom ! Le président algérien n’obtiendra pas d’investissements de la part de la France, mais se contentera d’un match de football France-Algérie, en octobre 2001, que ne justifiait ni le niveau respectif des deux équipes ni le moment.

Pourquoi dire tout cela maintenant et aujourd’hui ? Parce que nous sommes déjà demain, et que demain ne se construit pas sur les mensonges d’hier. « Les échecs ont commencé dès le lendemain de l’indépendance quand se sont imposés des régimes policiers et militaires, souvent coupés des peuples, privés de toute assise nationale… », a écrit Mohamed Arkoun. La souveraineté comme l’indépendance exigent transparence, démocratie, respect du choix populaire. C’est à cette seule condition qu’elles deviendront la cause de tous et de chacun.

M. B.

Cette chronique est parue le 30 juin 2013

Auteur
M. B.

 




Un détenu évadé a été arrêté à Medroussa

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Tiaret

Un détenu évadé a été arrêté à Medroussa

Le détenu originaire de la commune de Hammadia qui s’est évadé, dimanche dernier du tribunal pénal de la wilaya de Tissemsilt, où il devait comparaître dans un procès pour un délit de droit commun a été neutralisé par les forces de sécurité.

En réalité sa cavale n’a duré que deux jours. Après avoir été repéré et intercepté par les services de sécurité, mardi à Medroussa, à l’ouest du chef-lieu de wilaya de Tiaret, le malfrat a repris immédiatement le chemin de la prison pour être replacé à la maison d’arrêt en attendant son procès, a-t-on appris d’une source sûre. Il faut rappeler que ledit évadé-repris a été condamné juste avant son équipée à la peine de six ans de prison.

Auteur
Khaled Ouragh

 




Le cours du pétrole termine en hausse

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Préoccupé par l’Arabie saoudite

Le cours du pétrole termine en hausse

Le pétrole coté à New York et à Londres a terminé en hausse jeudi, les investisseurs se concentrant sur les suites des tensions politiques en Arabie saoudite et sur l’annonce d’une baisse des exportations saoudiennes vers les Etats-Unis.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a gagné 36 cents pour terminer à 57,17 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a progressé de 44 cents pour finir à 63,93 dollars. « Nous sommes à la merci de l’évolution des événements au Moyen Orient », a commenté Matt Smith de ClipperData.

Les autorités saoudiennes ont indiqué jeudi que plus de 200 personnes ont été arrêtées dans le pays dans le cadre d’une purge anti-corruption sans précédent, visant notamment des princes, ministres et hommes d’affaires.

Les sommes concernées par ces malversations atteindraient 100 milliards de dollars, selon le procureur général du royaume.

Cette vague d’arrestations, dont le milliardaire Al-Walid ben Talal et l’ancien chef de la Garde nationale, le prince Metab ben Abdullah, pourrait davantage faire partie d’une lutte pour le pouvoir dans le royaume, a toutefois estimé Human Rights Watch (HRW).

Les investisseurs s’inquiétaient dans le même temps d’une forte montée de tensions entre Ryad et Téhéran, après un tir de missile samedi des rebelles houthis yéménites, attribué par l’Arabie saoudite à leur soutien militaire supposé, l’Iran.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde mercredi contre une escalade de la tension entre ces deux Etats, qui pourrait mener selon lui à une « guerre », lors d’une rencontre avec la presse à Charm el-Cheikh.

Baisse des exportations saoudiennes 

« L’hypothèse que l’escalade verbale aboutisse à une guerre est très peu probable, mais on ressent une aggravation des luttes de pouvoir à l’oeuvre (entre les deux pays) depuis des années », a jugé M. Smith.

Les prix étaient également soutenus par « des commentaires du ministre saoudien du Pétrole qui a affirmé qu’une coupe dans les exportations vers les Etats-Unis de l’ordre de 10% aurait lieu le mois prochain », a affirmé M. Smith.

Les investisseurs semblaient par ailleurs choisir une lecture optimiste du rapport hebdomadaire américain sur les réserves de pétrole publié mercredi, qui a dévoilé une forte hausse des réserves de brut et une production record.

« Les stocks (de brut) ont progressé mais ils sont principalement liés à un plongeon des exportations. Celui-ci ne sera que temporaire étant donnée la différence de prix actuelle entre le Brent et le WTI (respectivement cotés à Londres et à New York) », a commenté Kyle Cooper de IAF Advisors.

L’écart entre le pétrole coté à New York et à Londres était de 6,7 dollars jeudi, rendant le premier plus compétitif, et engendrant la semaine précédente un record des exportations américaines depuis que les statistiques sont publiées en 1991, à 2,13 millions de barils par jour.

La production américaine a par ailleurs atteint un record hebdomadaire depuis que ces statistiques sont collectées, à 9,62 millions de barils par jour. « C’est une indication que la hausse des prix est en train de rendre le production de schiste plus lucrative », ont indiqué les analystes de Commerzbank.

Auteur
AFP

 




L’acteur Steven Seagal et un humoriste pris dans le tourbillon Weinstein

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Agressions sexuelles

L’acteur Steven Seagal et un humoriste pris dans le tourbillon Weinstein

 L’acteur américain Steven Seagal et son compatriote humoriste Louis C.K. se sont retrouvés jeudi pris à leur tour dans le tourbillon d’accusations à caractère sexuel consécutif aux révélations sur Harvey Weinstein.

Depuis les premières accusations visant le producteur déchu, début octobre, chaque jour ou presque apporte son lot d’allégations de harcèlement ou d’agressions sexuelles, à Hollywood et au-delà.

Déjà mis en cause par le passé, Steven Seagal a été pris pour cible par l’actrice américaine Portia de Rossi, qui a affirmé qu’il avait essayé d’avoir une relation sexuelle non consentie avec elle.

La comédienne a raconté sur son compte Twitter comment Seagal, acteur et producteur qui a connu le succès dans les années 90 avec des films d’action comme « Piège en haute mer » ou « Ultime décision », l’avait menacée, à une date non précisée, lors d’une audition pour jouer dans un de ses films.

« Il m’a dit à quel point il était important d’avoir une proximité en dehors des plateaux alors qu’il me faisait asseoir et qu’il défaisait la braguette de son pantalon de cuir », a affirmé l’actrice, connue pour ses rôles dans les séries « Ally McBeal », « Arrested Development » et pour être la femme de l’animatrice vedette Ellen DeGeneres.

« Je suis partie en courant et j’ai appelé mon agent », a-t-elle poursuivi. « Impassible, elle m’a répondu: ah, je ne savais pas s’il était ton type ou pas. » Contactés par l’AFP, ni l’avocat, ni le manager, ni la maison de production de l’acteur aujourd’hui âgé de 65 ans n’ont donné suite.

Vendredi, une autre actrice, Julianna Margulies, avait raconté, dans une émission de radio, avoir été harcelée par Seagal il y a près de 30 ans, dans une chambre d’hôtel à New York.

Pistolet en évidence 

Alors jeune actrice, elle avait été conviée un soir dans la chambre de Steven Seagal pour répéter une scène. L’assistante qui avait promis d’être présente pendant l’entrevue était finalement absente, a-t-elle expliqué.

« J’en suis sortie saine et sauve », a-t-elle dit, mais « je ne sais pas comment je suis sortie de cette chambre ». « J’ai crié pour en sortir », a-t-elle raconté, expliquant que Seagal avait un pistolet en évidence.

En octobre, une autre actrice, Lisa Guerrero, avait expliqué au magazine Newsweek que Seagal lui avait demandé en 1996 de venir chez lui pour une « répétition privée » à deux, proposition qu’elle a dit avoir déclinée.

Ces accusations sont apparues dans la foulée de l’affaire Weinstein, alors que Seagal avait déjà été accusé de harcèlement sexuel, notamment par l’actrice Jenny McCarthy, il y a plusieurs années.

Jeudi, Jenny McCarthy est revenue en détail sur son audition avec Steven Seagal, qui lui aurait demandé de se mettre nue, ce qu’elle aurait refusé.

Jeudi toujours, le New York Times a publié sur son site plusieurs témoignages accusant d’exhibitionnisme l’humoriste Louis C.K., inconnu à l’international mais célèbre aux Etats-Unis.

Six fois primé aux Emmy Awards, les récompenses de la télévision américaine, il s’est vu accusé par cinq femmes de s’être masturbé en leur présence ou d’avoir proposé de le faire.

Adepte de l’humour noir et de l’auto-dérision, Louis Szekely (50 ans), de son vrai nom, plaisante régulièrement sur la masturbation dans ses spectacles. 

Auteur
AFP

 




L’Ecole d’Alger et ses avatars

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Préhistoire et polémique

L’Ecole d’Alger et ses avatars

« En matière d’auto-analyse, les archéologues accusent un certain retard, observaient des spécialistes du domaine voici déjà dix ans. Le constat semble toujours d’actualité: crispation et rétivité ou, au contraire, effusion et agressivité ont été les principales réactions de mes interlocuteurs. Que pouvait donc avoir à dire un non-archéologue de l’archéologie ? Ma démarche leur semblait incongrue et illégitime ». Clémentine Gutron

L’article de M. Betrouni consacré à Mouloud Mammeri pose d’énormes problèmes tant du point de vue de l’histoire et que du point de vue épistémologique. Nous retenons tout d’abord que le préhistorien algérien récuse l’idée d’une continuité institutionnelle du Crape lorsque Gabriel Camps et Mouloud Mammeri assumaient respectivement la direction du centre de recherche alors qu’il admet à contrario une rupture épistémologique par l’école algérienne lorsqu’elle introduisit le paradigme de l’aridité à la place de la glaciation pour rythmer l’ordre chronologique de la préhistoire nord-africaine et saharienne. Certes, cette option paradigmatique peut être d’un point de vue heuristique, prometteuse pour la recherche en préhistoire. Mais, les choses ne sont pas aussi simples en Préhistoire, nous avons énormément lu sur l’histoire de la production préhistorique depuis les premiers pionniers jusqu’à ceux aujourd’hui sans être convaincu par la moindre idée d’une création ex nihilo. C’est tout le contraire qui s’est produit en la matière. Les historiens de la préhistoire admettent tous que les sciences sont co-pénétrées et qu’à leur début, elles empruntent à d’autres disciplines, aussi bien la méthode que les techniques avant de forger leurs propres instruments d’analyse ou d’intervention. A tel effet que l’accréditation de la science préhistorique par G. de Mortillet au sein de la société d’anthropologie de Paris est un événement institutionnalisé autant que la reconnaissance de l’ethnologie par les anthropologistes qui sont restés fidèles à la raciologie.

Bref, d’un point de vue purement épistémologique, il est de plus en plus difficile d’agencer les concepts sans leur donner une valeur heuristique qui est elle-même mise à l’épreuve par la vérificabilité. C’est un des canons de l’épistémologie cognitive sinon, il n’y a point de science. En l’occurrence pour qu’une théorie soit considérée de scientifique, il faut qu’elle soit soumise au test de la falsifiabilté sinon on tombe dans l’idéologie. Par ailleurs, d’un point de vue de l’histoire, il n’est pas certain que M. Betrouni soit impartial. Il n’est pas du tout objectif lorsqu’il limite la construction du savoir préhistorique algérianisé à la seule génération qui est la sienne. Nous suivons attentivement le cours des faits du musée du Bardo pour dire qu’il y a bien eu avant cette génération, des Algériens qui ont été formés à la préhistoire par leurs maîtres français. Nous nous référons à la thèse de M. Sahnouni portant sur « l’industrie des galets aménagés du gisement villafranchien supérieur de Ain Hanech » (1983), et par-dessus tout encadré par des français. La liste des personnalités françaises citées dans l’avant-propos est éloquente. Donc, il faut rendre à César ce qui appartient à César. La plupart des historiens admettent que la préhistoire est une création française dont les fouilles commencent dans l’Hexagone bien avant celles qui ont été faites en Algérie.

De plus, l’historique formulé par M. Bétrouni n’évoquent pas les moments décisifs en terme d’innovation des techniques de fouilles (P. Pallary) ni le passage de l’analogie au synchronisme comme mode opératoire de la pensée préhistorique nord-africaine. Ce sont des signes tangibles de la nette démarcation épistémologique qui n’intéressent pas beaucoup le préhistorien algérien. Du coup, le personnage controversé de Gabriel Camps considéré abusivement par J. M Lassère d’historien des Berbères, tient le haut du pavé intellectuel et qu’il faut bien reconnaître qu’il est l’un des plus importants contributeurs à la connaissance de la population nord-africaine et saharienne. Il y a certes des éléments de son travail qui sont devenus obsolètes comme par exemple l’orientalisation par les Pro-Méditerranéens des Capsiens ou l’idée paralysante de la permanence des Berbères. Il va s’en dire que ses travaux sont toujours utiles et ils servent énormément les chercheurs. Il n’y a qu’à voir le nombre de citations le concernant.

Lorsque M. Bétrouni évoque les prouesses académiques de Mouloud Mammeri qui était en tant que directeur du CRAPE dans son rôle d’éducateur, il faut bien admettre que les importantes contributions de M. Mammeri relèvent de l’ethnologie. La consultation des numéros de Libyca parus entre 1968 et 1979 ne donne aucune indication sur des travaux de Mouloud Mammeri en préhistoire mais seulement des comptes rendus des activités du centre cosignés avec des préhistoriens professionnels (Aummasip et Brahimi). Nous admettons volontiers qu’il a été moins prétentieux en tant que successeur de Gabriel Camps que Salem Chaker l’autre Algérien qui a pris la direction de l’encyclopédie berbère fondée par le préhistorien natif d’Algérie. Dans ces conditions et à tour de rôle, la responsabilité acquise ou octroyée aux Algériens, ne permet aucunement d’affirmer que l’algérianisation est un gage de probité intellectuelle.

Nous le savons depuis Gaston Bachelard les énoncés scientifiques tiennent leur vérité de l’accord- toujours provisoire parce que toute théorie est vouée à devenir obsolète- des Savants. Enfin, nous terminons par la question de l’école algérienne de préhistoire. Dans un précédent article, nous avons tacitement admis l’existence d’une continuité entre la fondation par L. Balout de l’Ecole d’Alger et l’actuelle non pas seulement que Mouloud Mammeri a su relever le défi pour maintenir les activités du centre après le départ des préhistoriens français et surtout des dommages subis à la suite de la calamiteuse déclaration du ministre de l’Enseignement supérieur lors du fameux congrès international de sociologie tenu à Alger en 1974 mais que le cadre chronologique formulé par Le doyen Balout est toujours valable. Plus que ça, la plupart des sites préhistoriques ont été découverts par les Français et que toute la terminologie qui leur est afférente a été formulée par ces derniers. Mis à part la dénomination « oldowayen » du site de Ain Hanech par M. Sahnouni, tous les autres restent à l’identique même si quelques découvertes majeurs ont considérablement fait vieillir l’homo sapiens nord-africain ou rapprocher phylogénétiquement le Capsien de l’Ibéromaurisien

F. H.

Bibliographie sommaire

1 – Voir bibliographie utilisée dans notre « Epistémologie de la paléoanthropologie, les revues d’anthropologie et le regard sur l’homme nord-africain et saharien », texte destiné au colloque de Tautavel, 2014.

– Dépouillement des articles de M. Mammeri parus dans La revue Libyca entre 1968 à 1980/81.

2 – Bibliographie G. Camps, www.tabbourt.com

– L’homme méditerranéen, Mélanges offerts à G. Camps, LAPMO, Aix en Provence, 1995.

3- Actes du premier colloque international de la préhistoire maghrébine, CNRPAH,Tamanrasset, 2007.

4 – N. Richard « L’invention de la préhistoire », presse pocket, 1992.

– inventer la préhistoire, Les débuts de l’archéologie préhistorique en France, Vuibert, 2008.

 

 

Auteur
F. Hamitouche

 




Faculté de médecine réclame un CHU désespérément !!!

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Ouargla

Faculté de médecine réclame un CHU désespérément !!!

Créée en 13 mars 2013 par décret présidentiel, la faculté de médecine Kasdi Merbah de Ouargla n’arrive pas à fonctionner normalement.

La raison ? La faculté en question n’arrive pas à voir son projet de Centre hospitalier universitaire (CHU) se concrétiser malgré l’appel récurrent de la société civile qui s’est mobilisée à travers des sit-in en de multiples occasions pour dénoncer le gel de ce projet. Pourtant ce CHU est très attendu par la population locale qui souffre du manque flagrant des médecins spécialistes.

Avec l’approche de la quatrième année de formation pour la première promotion les étudiants futurs médecins ne savent plus où et comment faire leur stage pratique surtout quand on sait que l’EPH Ouargla est déjà connu pour son manque de médecins spécialistes. D’ailleurs la majorité des malades sont orientés vers les CHU d’Alger pour tous les gestes de la médecine spécialisée.

Les étudiants sont perplexes ; ils ne savent plus à quel saint se vouer. La tutelle aurait dû bien élaborer ce projet de la faculté de médecine avant sa création et anticiper sur les années des étudiants.

Cependant ici à Ouargla, on ne s’explique pas comment l’Etat n’arrive pas à implanter un CHU et laisse le projet victime de l’austérité imposée par les autorités d’Alger.

L’importance que revêt ce projet de CHU pour la région et les étudiants d’Ouargla n’est pas à démontrer. Les besoins en spécialistes et en lits sont abyssaux dans cette wilaya censée pourtant être la plus riche du pays. Pour autant pourquoi elle accuse un tel déficit en médecins spécialistes ? Pourquoi il n’y a pas de retombées économiques directes aux Ouarglis ?

Les étudiants en médecine ainsi que la société civile reste perplexes quant à la position de gouvernement sur le dossier. Pas seulement l’avenir de ces futurs médecins et leur formation est plus que jamais problématique, quand on sait que l’EPH Mohamed-Boudiaf n’est pas en mesure d’assurer la formation de taille d’un futur médecin.

Auteur
De Ouargla : Abderrahmane Lahouel

 




Une enseignante agressée par son directeur

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Tiaret

Une enseignante agressée par son directeur

Une enseignante d’une école primaire Lakhdar-Bessadat (sise Glacia), a été violemment agressée ce jeudi, a-t-on appris de source sûre.

Tout est parti d’une classe non chauffée. L’enseignante et ses petits apprenants ne pouvant résister à la température glaciale qui régnait à l’intérieur de la classe a eu l’ingénieuse idée de sortir dans la cour pour se réchauffer en faisant des mouvements.Très remontée, le directeur a sommé l’enseignante de quitter l’établissement ou de rejoindre la classe. Avant qu’il ne perde le nord et n’agisse d’une manière très violente à l’encontre de l’institutrice et ses élèves.

Fortement soutenue par l’association des parents d’élèves, l’institutrice porte plainte contre son directeur déjà blâmé a deux reprises par la tutelle pour des motifs similaires.

Auteur
Nour-Eddine Si Merabet

 




L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

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Alors que la région risque l’embrasement

L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

Cinq jours après la démission surprise du premier ministre libanais, Saad Hariri, soutenu par le royaume saoudien, la tension ne cesse de monter entre Riyad et Beyrouth. Emmanuel Macron a annoncé, à la surprise générale, qu’il se rendait ce jeudi soir en Arabie saoudite où il s’entretiendra avec le prince héritier Mohamed ben Salmane.

La tension entre l’Arabie saoudite et le Liban est encore montée d’un cran. Riyad a appelé ce jeudi ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban, quelques jours après l’annonce de la démission surprise depuis le royaume de son protégé, Saad Hariri, du poste de premier ministre libanais. Une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SPA, a également appelé les Saoudiens à ne pas se rendre au Liban, en évoquant sans autre précision «la situation» dans ce pays.

Le 4 novembre, Saad Hariri a annoncé dans une déclaration télévisée faite depuis l’Arabie saoudite sa démission en accusant le Hezbollah libanais et l’Iran de «mainmise» sur son pays et expliquait craindre pour sa vie. Cette démission a pris de court toute la classe politique au Liban et fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences. Depuis sa démission, le chef du gouvernement démissionnaire, qui a également la nationalité saoudienne, a rencontré le roi saoudien Salmane et s’est rendu aux Émirats arabes unis selon les médias des deux pays.

Hariri pris en otage en Arabie saoudite?

Le président libanais Michel Aoun a affirmé qu’il attendait le retour de Saad Hariri pour décider s’il acceptait ou non sa démission. Entretemps, des spéculations et rumeurs vont bon train au Liban sur une possible interdiction pour l’ex-premier ministre libanais de quitter l’Arabie saoudite. Ce jeudi, le «Courant du futur», mouvement politique fondé par Rafiq Hariri et dirigé depuis sa mort par son fils, Saad, a estimé que le retour de ce dernier est «une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban».

Le fait d’avoir annoncé sa démission de Riyad a fait dire à des médias et responsables à Beyrouth qu’il avait été contraint à prendre cette décision et qu’il n’était pas libre de ses mouvements, d’autant plus que l’annonce a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite. Dimanche dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé le royaume saoudien d’avoir contraint Saad Hariri à la démission et s’est demandé s’«il est assigné à résidence» et si «on va le laisser retourner» au Liban.

Le risque d’une escalade régionale

Saad Hariri, dont l’épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n’a, pour l’heure, pas dit s’il reviendrait au Liban. Sa démission est intervenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient. Le 7 novembre, Riyad avait ainsi accusé le Liban de lui avoir déclaré la guerre en raison de ce que le royaume considère comme des agressions commises par le Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran. Dans le même temps, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, avait également dénoncé le tir d’un missile samedi sur l’aéroport de Riyad en provenance du Yémen voisin, et accusait les miliciens chiites houtis, soutenus par l’Iran, d’en être responsables.

Le président iranien, Hassan Rohani, a répliqué le 8 novembre en conseillant à l’Arabie saoudite de se méfier de «la puissance» de la République islamique. «Comment le peuple yéménite doit-il réagir au bombardement de son pays? Il n’a pas le droit de faire usage de ses propres armes?», s’était-il interrogé dans un communiqué.

Cette crise ramène le Liban au premier plan de la scène moyen-orientale sur laquelle l’Arabie saoudite et l’Iran s’affrontent indirectement dans les conflits en Syrie, en Irak et au Yémen mais aussi à Bahreïn. Depuis mars 2015, Riyad est à la tête d’une coalition de pays sunnites qui aident les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis et leurs alliés, maîtres de la capitale Sanaa depuis septembre 2014. Mohammed ben Salman, qui est également ministre de la Défense, est à l’origine de l’intervention militaire de son pays au Yémen. Le conflit a déjà fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils. Bahreïn avait appelé dimanche ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s’y trouvent à quitter immédiatement ce pays en raison, selon le royaume, des risques qui pèsent sur leur sécurité.

Auteur
AFP

 




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