17 mars 2025
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Hadda Hazem entamera une grève de la faim

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Elle déplore la mise à mort programmée de son journal

Hadda Hazem entamera une grève de la faim

Hadda Hazem, directrice du journal arabophone El Fadjr, annonce sur sa page facbook, qu’elle entamera dès lundi, une grève de la faim, en protestation contre « une mise à mort programmée » de son journal par les autorités du pays.

«Je vais entamer une grève de la faim pour que tout le monde soit au courant de ce que subissent les voix et les plumes libres de ce pays », écrit-elle.

D’après la journaliste, qui avait exprimé ouvertement son soutien à Ali Benflis lors présidentielles de 2014, « son journal est privé de publicité publique depuis trois mois ». Elle déplore également la « lâcheté des entreprises privées » qui refusent de s’associer à eux, « et qui veulent connaître en premier la nature des relations que l’on entretien avec le pouvoir »!. Elle explique également qu’en 2014 déjà, elle avait subi des pressions à cause d’un article qu’elle avait écrit, mais que les entreprises privées, continuait à les financer « parce qu’elles ne subissaient pas les mêmes pressions qu’aujourd’hui ».

Hadda Hazem, croit que cette situation est due en partie à sa dernière intervention sur les ondes de France 24, lors qu’elle avait confronté le diplomate algérien, Sadek Bougataya. «Après mon intervention sur les ondes d’une chaîne de télévision étrangère, il a été décidé de punir le journal et tous ses employés, malgré que mes déclarations n’engageaient que ma personne », poursuit-elle.

La directrice d’El Fadjr, nous apprend également que des journalistes et leurs familles risquent tout bonnement de se retrouver sans ressources, car elle ne peut plus verser les salaires. « Je me suis déjà endetté pour payer les salaires, et je ne peux plus le faire », regrette elle

Puis elle explique que ses lettres aux hautes autorités du pays sont restées sans suite..« J’ai écrit à la Présidence, et au chef du gouvernement sans que je ne reçoive une réponse ».

La dame connue pour ses positions anti-régime promet néanmoins de ne pas abdiquer, malgré les risques encourus. « Je vais risquer ma vie en entament dès lundi une grève de la faim (…) Ils réussiront peut être à tuer le journal, mais ils ne réussiront pas à briser ma plume, ni à étouffer ma voix, nous somme à l’époque de la presse alternative, et j’exprimerai mes opinions malgré eux », conclut-elle.

Pour rappel, de nombreux journaux, dont Le Matin d’Algérie, ont dénoncé à plusieurs reprises les mêmes pressions systémiques, qui obligent les annonceurs publics et privés à ne plus s’associer à eux.

Des pressions qui les privent des principales ressources financières à même de leurs permettre, de continuer à fonctionner normalement pour assurer un travail de qualité.

Un sursaut collectif et des actions concrètes de la presse indépendante s’imposent face à cette pratique sournoise. Il en va de sa survie.

Auteur
B. Karima

 




Ras-le-bol de nos poncifs pour nous infliger ceux des autres !

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Coup de gueule

Ras-le-bol de nos poncifs pour nous infliger ceux des autres !

Kamel Daoud ne laisse pas indifférent. Crédit photo AFP

Le soleil si généreux du pays a déjà du mal à faire fondre nos propres poncifs pour lui confier la mission de s’occuper de ceux des autres. Quelle est donc cette malédiction qui frappe ‘’nos élites’’ pour perdre leur temps à donner une ‘’nouvelle’’  vie à des lieux communs devenus parfois totalement caduques dans le ou les pays qui les ont enfantés.

Commençons par le poncif sorti de la bouche du premier ministre en personne : le socialisme est mort devant le mur de Berlin et par conséquent l’Etat ne s’occupera plus des investissements industriels. Ce point de vue est défendu par beaucoup de gens dans le monde entier. Sauf que le lien sous-entendu entre la ‘’mort’’ du socialisme (lequel) et le dégagement de l’Etat dans un secteur important est purement idéologique, donc ‘’ouvert’’ à des errements. Car si on regarde ce lieu commun de plus près, on s’aperçoit qu’ailleurs le socialisme (la définition de ce concept pose d’autres questions) n’est pas ‘’mort’’ et se porte bien dans le gigantisme de l’industrie de la Chine. Ce pays du reste a déjà ridiculisé la thèse arrogante de ‘’pas de développement économique sans démocratie’’. La Chine avec son capitalisme quelque peu sauvage et son régime pour le moins peu démocratique prouve que cette thèse est un de ces poncifs galvaudés mais démentie par les résultats économiques de la Chine.  

A l’évidence, il faut approfondir le concept de développement à la fois dans les théories économiques et des philosophies politiques. L’opinion exprimée par le premier ministre algérien pourrait être le départ d’un débat (rêvons un peu) qui nous sortirait des habituels lieux communs. On pourrait commencer par dire que l’industrialisation inaugurée sous le socialisme ‘’spécifique’’ algérien n’a pas donné les fruits attendus. Ensuite réfléchir pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Cela implique de penser à d’autres façons d’aborder la réalité  et d’introduire plus de rationalité. Et celle-ci nous révélerait la nature de la politique pratiquée avec le soutien de catégories sociales depuis 1962 à nos jours.

Le premier ministre suggère de demander dorénavant à nos capitaines d’industries privées de prendre en charge la mission jusqu’ici dévolue à l’Etat. Pourquoi pas diront les bonnes volontés si cela peut sortir le pays du marasme actuel. Mais les mêmes bonnes volontés peuvent avoir quelque doute quand ils regardent de plus près la nature des activités industrielles et le bilan  de ces futurs capitaines d’industries qui sont aujourd’hui tout au plus des chefs d’entreprises (1). Enfin, le premier ministre donne l’impression que le remplacement de son prédécesseur Abdelmadjid Tebboune (2) signe le déclin du capitalisme d’Etat né avec l’indépendance du pays et la montée en puissance du libéralisme qui a le vent en poupe avec la mondialisation. Signalons enfin, qu’en France et même aux USA, les Etats de ces deux pays mettent tout leur poids dans la balance dont l’objectif est de ramener les usines installées à l’étranger pour réindustrialiser le pays. Et ni Trump ni Macron ne sont à ce que l’on sache des ‘’militants’’ connus et reconnus de l’internationale socialiste.

Changeons de terrain et allons patauger dans les sables mouvants de la culture. Là aussi j’ai été frappe par la ‘’revitalisation’’ des lieux communs pour cerner la nature de notre littérature et le regard que l’on porte sur les écrivains algériens. Le succès du roman de Kamel Daoud ‘’Meursault contre enquête’’ a ‘’réveillé’’ la critique ‘’occidentale’’ pour faire voyager les écrivains algériens dans une planète appelée ‘’postcolonial’’. La critique, notamment universitaire, a toujours été à la recherche d’un qualificatif pour désigner un auteur ou un genre littéraire, pour se faire un nom dans le champ passablement occupé de rivaux défendant bec et oncle leur statut. Je me bornerai à citer Mohamed Dib qui a ‘’révélé’’ une mentalité qui sert de carburant aux jugements de la critique sur les œuvres littéraires algériennes : ‘’Curieux comportement des critiques français et européens en général à l’égard de nos livres ! Ils ne jugent jamais en toute innocence l’œuvre d’un homme qui écrit, mais d’un Maghrébin, lequel doit justifier à chaque ligne sa condition maghrébine, condition à laquelle on le ramène sans cesse, par tous les détours du raisonnement, et par tous les moyens et dans laquelle on l’enferme à la fin aussi sûrement et définitivement que possible. L’écrivain maghrébin à leurs yeux est d’abord et spécifiquement maghrébin, puis ensuite, et accessoirement en quelque sorte, en tout cas très peu spécifiquement, écrivain’’. (Mohamed Dib, dans Hesperia, Culturas del Mediterrâneo, n°19, juin 2015 (Madrid, Ibersaf Editores).

Et voilà que ça recommence aujourd’hui. Mais ça tombe mal pour ces critiques qui  rangent par exemple dans la catégorie « postcolonial » Kamel Daoud. Cet écrivain comme Salim Bachi n’ont pas connu la colonisation. Kamel Daoud a été à l’école algérienne arabisée et a choisi d’apprendre la langue française pour risquer l’aventure dans le continent noir de la littérature. Il l’a fait comme les américains Jonathan Littell et Grahame Greene, le Russe Andreï Makine (prix Goncourt 1995). Quand on sait le poids et l’amour pour une langue, la ‘’sacralité’’ de l’acte de l’écriture, cela devrait empêcher les critiques d’aller chercher autres choses que des poux dans la tête de l’écrivain. Chez un écrivain on s’intéresse à l’invention de sa propre langue à lui, on cherche à évaluer la richesse de son imagination, vérifier s’il a pénétré l’histoire de l’époque qu’il décrit, la densité des personnages, bref si l’écrivain a peint son œuvre de ‘’vraisemblances’’ (un critère cher à Aristote). Pourquoi reconnaît-on le droit d’écrire sur n’importe quel sujet et sur n’importe quelle époque à tous les écrivains du monde sauf aux habitants des ex-colonies que l’on soupçonne d’être obnubilé par leur fixation sur la colonisation. Réduire le roman de ‘’Meursault contre enquête’’ à du postcolonial est quelque peu réducteur. On peut ‘’contester’’ la lecture faite par Daoud du roman « Létranger’ » d’Albert Camus et reconnaitre en même temps ses qualités littéraires. Celles-ci ne sont pas forcément prisonnières du lieu de sa naissance et de l’époque de l’écriture de l’œuvre (3). J’ai émis ici même (le 22 octobre 2017) des critiques sur le roman parce que Kamel Daoud a privilégié l’errance géographique du narrateur à la recherche d’un frère au détriment du contexte historique qui déshabille ‘’l’Arabe’’ de son nom dans ‘’l’étranger’’ de Camus.

Le télescopage entre l’Algérie d’aujourd’hui et celle de ‘’Camus’’ peut susciter quelques interrogations. Ces deux Algérie introduisent une sorte de nostalgie du passé comparée à la vie du présent où fourmillent mille et une choses faites d’aberrations et autres inepties rencontrées par les Algériens dans leur quotidien Le roman de Kamel Daoud n’a pas fait vraiment l’objet d’une véritable critique en Algérie pour différentes raisons. Absence d’un lectorat nombreux lequel est du reste sevré d’une véritable et crédible critique ‘’institutionnelle’’ qui l’inciterait à découvrir une œuvre. Si on ajoute les bourses rachitiques des jeunes notamment, on comprend le silence qui entoure les romans en Algérie. Un mot de la définition donnée par les ‘’inventeurs’’ de la notion ‘’postcolonial’’. Il est dit que la culture de la dite époque est affectée par le processus impériale (les auteurs ont peur de dire impérialiste) de la colonisation etc etc… ‘’Nos’’ auteurs défoncent des portes ouvertes car toute œuvre est soumise à des processus de son époque et s’abreuve des réalités de l’histoire. Un écrit, un discours, un essai, est affecté par un processus, ça ne fait de lui une œuvre littéraire. La force de la littérature réside dans sa capacité de ‘’violer’’ les vérités cachées par n’importe quel processus historique. L’art d’une façon générale n’est donc pas passive comme un malade affecté par un virus. On peut plutôt le qualifier de résistant contre l’oubli du temps qui passe et surtout contre ceux qui ont intérêt à faire oublier leurs actes.

Pour revenir   à Kamel Daoud, il me semble que la violence dont il a été victime a pris de l’ampleur quand sa plume d’écrivain a été  »détrônée » par la plume du journaliste loin du champ de bataille. Son article de presse sur les harcèlements sexuels (4) en Allemagne la nuit de nouvel an a été écrit sous ‘’la foi’’ d’articles de journalistes qui s’enflamment dès que le sujet touche l’immigration et l’islam. Dans ses chroniques dans le quotidien d’Oran, il n’avait pas la main molle et n’hésitait pas à traiter des ravages de la frustration sexuelle et de la misère affective dans son pays où la bigoterie y règne en maître. Il n’a pas mesuré l’ampleur des réactions à son article amplifiées par sa récente renommée d’écrivain mais aussi par l’honneur que lui ont fait deux grands journaux de la planète des médias (Le Monde et le New York Time).

Pour que cesse la reproduction des poncifs que nous infligent l’Autre, les autres, il faudrait peut-être vivre dans la gueule du loup pour reprendre l’expression de Kateb Yacine. L’exil, lieu stratégique pour sentir les entrailles du loup (ici l’occident) et bénéficier du recul dû à l’éloignement d’el houma (quartier). On s’arme alors pour ne pas se laisser impressionner par les crocs du loup et on apprend à se débarrasser de la subjectivité à fleur de peau dès que l’on touche au territoire de l’enfance, le pays de la mère, du père, du frère qui sont pour quelque chose dans la libération du pays…

Vivre dans les entrailles du loup, c’est voyager avec Voltaire, Balzac, Flaubert, Sartre, Genet pour mieux apprécier Kateb Yacine, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Jean Sénac, Albert Camus, Isabelle Eberhardt qui ont chanté l’Algérie, leur pays natal ou d’adoption. 

Vivre dans la gueule du loup, c’est buter contre la rudesse et la complexité de la réalité du monde dont on saisit le merveilleux et le sordide. Et les merveilles du monde et sa violence n’ont nullement besoin de poncifs mais d’une langue élégante, de mots qui ont une histoire que l’on manie avec un infini respect.

A. A.

Notes

(1) Un capitaine d’industrie n’est pas un simple gestionnaire comme un chef d’entreprise. C’est un stratège qui anticipe l’évolution et les contraintes économiques par une politique d’investissements et la conquête de marchés.

(2) on se rappelle du barouf au sommet de l’Etat à la suite du limogeage express du premier ministre et son remplacement par Ouyahia.

(3) Le quotidien des rues du pays dans le roman de Daoud écrit avec  une précision clinique et une belle langue a dû chatouiller beaucoup de gens. Au cinéma pareilles séquences historiques filmées d’une certaine façon (décor, cadrage et travail sur les couleurs) et montées avec ‘’doigté’’ permettent d’éviter les anachronismes grossiers.

(4) Un tribunal allemand a mis un terme à cette affaire et n’a pas condamné les prévenus.

 

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




L’Arabie saoudite veut affamer le Yémen

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Malgré la réouverture du port d’Aden

L’Arabie saoudite veut affamer le Yémen

L’Arabie saoudite veut affamer le peuple yéménite. Après avoir une guerre particulièrement dévastatrice, la coalition arabe que mène le royaume wahhabite bloque tous les accès à ce pays. La coalition emmenée par Ryad au Yémen bloque toujours l’arrivée de l’aide humanitaire, malgré une réouverture du port d’Aden (sud) et d’un point de passage terrestre, a annoncé l’ONU.

Cité samedi par des médias yéménites, le ministre du Transport du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Mourad al-Halimi, a pour sa part affirmé que les aéroports d’Aden et de Seyoun (sud-est), en zones contrôlées par les loyalistes, rouvriraient à compter de dimanche.

Selon lui, Yemenia reprendra ses liaisons avec ces aéroports selon la fréquence d’avant blocus -la compagnie yéménite assurait des vols avec ces deux plateformes à partir notamment d’Amman et du Caire-.

Devant le tollé à l’ONU, la coalition emmenée par l’Arabie saoudite a déjà rouvert mercredi le port d’Aden, contrôlée par les forces gouvernementales qu’elle soutient, puis jeudi le point de passage de Wadea à la frontière saoudo-yéménite.

Mais aucune aide n’a encore transité par Aden et la réouverture du point de passage de Wadea n’a pas eu d’impact sur les opérations de l’ONU, a souligné vendredi un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Russell Geekie.

« Les mouvements humanitaires vers le Yémen restent bloqués, a-t-il déclaré. « La réouverture du port à Aden n’est pas suffisante. Nous devons voir levé le blocus de tous les ports, en particulier Hodeida, pour les importations à la fois humanitaires et commerciales », a poursuivi M. Geekie.

« Il ne peut y avoir aucune alternative au fait que ces ports puissent fonctionner complètement et recevoir de l’aide humanitaire ainsi qu’un trafic commercial », a insisté le porte-parole onusien.

Celui d’Hodeida, situé en territoire tenu par les rebelles, constitue un accès clé pour l’aide car il est le plus proche géographiquement de la majorité des populations actuellement dans le besoin.

« Plus grande famine »

La coalition avait fermé lundi les frontières du Yémen en réponse à un tir de missile durant le week-end précédent par des rebelles houthis yéménites, intercepté près de Ryad et condamné par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock, avait toutefois rapidement évoqué devant ce même Conseil le risque de voir survenir « la plus grande famine » de ces dernières décennies –avec des « millions de victimes »– si le blocus de Ryad n’était pas levé.

Avant le blocus, les agences humanitaires de l’ONU faisaient transiter leur aide en nourriture et médicaments via les ports de Hodeida, Al-Salif et Aden.

Mais la coalition accuse les rebelles d’utiliser des convois d’aide pour faire entrer des armes illégalement.

Pour l’ONU, le Yémen constitue la première des crises humanitaires mondiales, avec 17 millions de personnes nécessitant de l’aide alimentaire dont sept millions risquent la famine.

Le blocus entrave également l’assainissement de l’eau et cela peut avoir un impact sur près de six millions de personnes vivant dans des districts à haut risque de choléra, selon la responsable de l’Unicef au Yémen, Merixtell Relano.

Entre le 27 avril et le 8 novembre 2017, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 913.741 cas suspects de choléra et 2.196 décès liés à cette maladie, même si le nombre de cas est en diminution depuis plusieurs semaines.

L’Arabie saoudite et ses alliés sont intervenus au Yémen en mars 2015 pour mettre fin à la rébellion des Houthis et venir en aide aux forces pro-gouvernementales regroupées dans le sud.

Auteur
Avec AFP

 




Du putsch militaire de 1962 à la veille de la création du FFS (III)

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Abdelhafidh Yaha : témoignage d’un homme, un vrai

Du putsch militaire de 1962 à la veille de la création du FFS (III)

 Des enfants de chouhada au centre d’accueil des fils de chahid de Larbaa Nath Irathen

Après avoir présenté les vérités sur la guerre de libération nationale, puis la période entre le cessez-le-feu et le premier putsch militaire qui installa la dictature, nous abordons le contenu du second tome (1) du témoignage de Abdelhafidh Yaha, dit Si Lhafidh. Rappelons qu’il fut un militant du PPA/MTLD, puis officier dans l’A.L.N [Armée de Libération Nationale], celle de l’intérieur.

Situation à la fin de la guerre : la régression.

Voici comment Abdelhafidh Yaha vécut la toute première période de l’indépendance :

« En ce jour du 19 mars 1962, date du cessez- le feu qui signait la fin de la guerre et de l’occupation française, j’avais cru pouvoir déposer les armes, avec la satisfaction du devoir accompli. Le peuple algérien avait laissé éclater sa joie sous un ciel plus bleu que jamais. La liberté, contenue et réprimée durant plus d’un siècle, allait enfin trouver sa place en cette terre meurtrie d’Algérie. Mais, elle sera réprimée une nouvelle fois, et pourchassée par des fiers-à-bras qui ont violé la Révolution, volé la victoire, trafiqué l’histoire, usurpé des titres de gloire. Des opportunistes qui, pendant les années de feu, étaient tapis derrière les frontières, au Maroc, en Tunisie, en Libye et en Égypte. A défaut d’avoir libéré le pays, ils n’hésiteront pas à l’envahir. A la tête d’une armée de 35.000 à 40.000 soldats bien équipés, une poignée d’officiers, dont certains fraîchement déserteurs de l’armée française, fera son baptême du feu en tirant sur les maquisards de l’intérieur qui avaient tout sacrifié, leurs biens, leur famille, leur vie pour que vive l’Algérie vive libre et indépendante.

L’épopée de la libération virait au tragique vaudeville, et le pays tombait sous la coupe autoritaire du duo Boumediene-Ben Bella. »

Notons que la transformation d’une rupture sociale révolutionnaire en un système totalitaire conservateur n’est pas spécifique à l’Algérie. Si Lhafidh rapporte :

« Dans un style qui lui est propre, la mise en garde de l’Abbé Bérenguer, qui occupe l’un des seize sièges réservés aux Pieds-noirs [les Algériens d’origine européenne, dans la première assemblée constituante algérienne], est prémonitoire :

– L’histoire est pleine de révolutions qui ont commencé dans la liberté et qui ont fini dans la servitude. »

Les deux plus fameux cas furent les révolutions française de 1789, et russe de 1917.

Voici comment cette transformation sociale contre-révolutionnaire eut lieu. Les observations suivantes ne sont pas dans le témoignage de Si Lhafidh. Elles les complètent. Une majorité de moudjahidines, de politiciens et de militaires tiraient profit de la confiscation de la liberté populaire. Les uns occupaient des postes de responsabilités

Quant au peuple, il ne sut pas faire autre chose que se résigner. Personne ne l’avait préparé à prévoir cette situation contraire à ses intérêts, encore moins à savoir comment la combattre et l’éliminer. Malgré tout leur dévouement au peuple, les combattants de l’intérieur n’ont pas pu  préparer le peuple à la résistance contre la dictature militaire, pourtant programmée et mise en cours dès 1956, suite à l’assassinat de Abane Ramdane, et au rejet du programme social démocratique de la Plateforme de la Soummam. Voilà une leçon à méditer : un peuple non préparé à se défendre contre ses ennemis est toujours vaincu.

À l’opposé, Si Lhafidh fut parmi ceux qui restèrent fidèles à leur idéal : respect du peuple et démocratie sociale.

« Fallait-il se taire ? Écouter l’herbe pousser au lieu d’agir ? Abandonner l’héritage de Novembre et de la Soummam ? Non, je ne pouvais me résoudre à cette triste fatalité. Je n’étais pas le seul, car le pouvoir s’était construit contre l’Algérie profonde. La vraie. Nous étions nombreux à croire que la lutte devait continuer. Pour l’Algérie, dont nous rêvions dans les maquis. Celle que nous avions promis de bâtir aux populations démunies qui nous avaient soutenus durant les durs moments de la lutte armée. Nous l’avions juré devant les tombes creusées à la va-vite de nos compagnons tombés au champ d’honneur.

Nous ne devions pas oublier ces hommes et ces femmes des moments difficiles qui avaient tout sacrifié pour que vive l’Algérie dans la liberté et la dignité. Il était de notre devoir de nous occuper de leurs veuves et de leurs enfants. Si nous, nous ne le faisions pas, qui le ferait ? »

Caractéristiques de l’opposition : la division des « chefs »

« Jusqu’à la proclamation du FFS, l’opposition, éclatée, était réduite à la dissidence de quelques personnalités, appuyées parfois par des groupes de sympathisants plus ou moins déterminés. La rapide structuration du FFS va lui donner plus de force et de crédibilité. Avec un bastion de militants et de sympathisants, une réelle profondeur sociale, et des prolongements auprès de moudjahidines, de militants, de syndicalistes et d’étudiants, il devient très vite une redoutable machine contre le régime.

L’alliance des figures de proue des anciennes wilayas III et IV, et de personnalités politiques de divers horizons, a mis le duo Ben Bella-Boumediene en alerte. »

Comment, alors, répond ce duo de « révolutionnaires » ? Qui a suivi l’histoire depuis l’assassinat de Abane Ramdane ne sera pas surpris par

« Aux problèmes politiques posés, ils répondent par la violence des armes. En un temps record, ils mobilisent d’importants renforts militaires, et dépêchent la troupe en Kabylie. A peine une année après l’indépendance, le bastion de la Révolution qui n’a pas encore pansé ses blessures est occupée par l’ANP… »

Suit l’exposé de Si Lhafidh. Il explique dans le détail, preuves à l’appui, comment le processus de guerre de libération nationale a abouti à ce qu’il appelle « le temps des militaires ». Il y démontre ceci :

« S’il y a un groupe qui a choisi l’illégalité, c’est bien ce conglomérat douteux d’ambitieux et d’opportunistes qui s’est rallié à Ben Bella, et non les fidèles au GPRA, signataire des Accords d’Evian au nom de l’Algérie combattante. »

Après l’emploi de la force pour conquérir le pouvoir, le duo Ben Bella-Boumediene met en place les institutions politiques concrétisant sa dictature. L’instrument principal fut le parti unique qui avait guidé la guerre de libération nationale, puis l’organisation des travailleurs.

« Les syndicalistes ne sont pas épargnés par le régime « socialiste » de Ben Bella, qui ne pardonne pas à l’UGTA sa neutralité lors du conflit entre le « groupe de Tlemcen » et le GPRA. Les accords conclus le 19 décembre 1962 entre le gouvernement et l’UGTA garantissant l’autonomie de la centrale syndicale sont violés au bout de quelques semaines. Le sort de cette organisation, jugée trop indépendante, sera scellé lors de son congrès, le 19 janvier 1963. Et c’est Bachir Boumaâza, ministre du Travail, qui usera de méthodes énergiques et de pratiques peu orthodoxes pour écarter l’ancienne direction, jalouse de son autonomie, et la remplacer par des éléments plus dociles.

Par ces procédés peu honorables, le régime a étouffé dans l’œuf toute velléité d’organisation syndicale libre, inaugurant ainsi, et pour longtemps, l’ère des « courroies de transmission » inféodées au pouvoir. »

Dans la contribution précédente fut annoncé un complément d’information sur le problème des harkis. Nous y voici. Rappelons que, durant la crise de l’été 1962, le régime avait accusé les combattants de l’intérieur de les incorporer à eux contre l’armée de l’extérieur. Voici la vérité de Si Lhafidh :

« Mais nous savons toutefois qu’en octobre 1963, pendant les quelques semaines qu’a duré la guerre des frontières contre les forces armées royales marocaines, des harkis emprisonnés ont été approchés avec cette proposition : rejoindre les rangs de l’ANP pour aller combattre l’armée marocaine aux frontières ouest, ou continuer à purger leur peine de prison. Dans un sursaut de rédemption, beaucoup d’entre eux n’ont pas hésité à endosser la tenue verte de l’Armée nationale populaire. C’était une chance inespérée pour ces soldats perdus de la guerre de libération.

Par une de ces ironies dont l’histoire a le secret, ces harkis devenus de vénérables soldats de l’ANP ont été, quelques semaines plus tard, utilisés une seconde fois par l’ANP. Cette fois-ci, ce fut pendant les ratissages contre les anciens maquisards de l’ALN qui avaient rejoint le Front des forces socialistes (FFS) entrés en rébellion contre le régime des deux B : Ben Bella et Boumediene. C’était décidément un monde à l’envers qui se dessinait pour l’Algérie nouvelle. »

Conquête de l’hégémonie : les moyens.

Mais comment le duo Ben Bella-Boumediène a réussi à conquérir l’hégémonie ?… Si Lhafidh fournit la réponse.

Auparavant, ont déjà été évoqués les occupations de postes administratifs et les mains mises illégales sur les biens dits « vacants »

Venons à l’aspect politique.

D’une part, de manière inexplicable, certaines personnalités ont soutenu les usurpateurs du pouvoir, tels Ferhat Abbas et Mohamed Khider.

D’autre part, les opposants ne surent jamais s’unir. Notons cette caractéristique. Elle constitue un aspect permanent de l’histoire algérienne jusqu’à aujourd’hui.

Au contraire, le récit de Si Lhafidh montre que l’une de ses préoccupations fondamentales était l’union de l’opposition. Il affirma, et le récit fournit les preuves concrètes de son comportement :

« Quels que soient les différends qui subsistent, nous devons nous unir. Si nos adversaires arrivent à se rassembler, pourquoi pas nous ? Si chacun campe sur ses positions, nous ne pourrons rien faire… » (…) « J’ai toujours essayé de rassembler les militants, même ceux ayant des sensibilités différentes, pour que la cause en ressorte renforcée. »

Hélas ! Non seulement il n’y parvint jamais, mais il en fut généralement la victime. Il constate, et par ce qu’il affirme l’on comprend les calomnies et les trahisons qui l’ont souvent visé :

« S’ils font tous le même constat politique sur les dangers de militarisation du régime qui ne peut déboucher que sur une dictature, la synthèse des forces bute sur les ambitions des dirigeants, qui rêvent tous d’être « Calife à la place du calife ». »

Ainsi, nous découvrons l’une des qualités fondamentales de Abdelhafid Yaha : le refus et l’opposition à toute forme d’autoritarisme en général, et, en particulier, celui incarné par des « personnalités » intéressés au rôle de « Chef » unique. Si Lhafidh était, à sa manière, un autogestionnaire. Et nous verrons ce que ce choix, authentiquement démocratique, lui coûtera, jusqu’à la fin de sa vie. En Algérie, comme dans le monde, qui dénonce le rôle néfaste des « Zaïms » et des « icônes » se condamne toujours à l’isolement et à la calomnie. Elles sont l’œuvre précisément des «  Zaïms » et des « icônes » ; ils parviennent, hélas !, généralement à tromper le peuple et même les militants les plus honnêtes.

Du point de vue politique pratique, les faits les plus marquants relevés par Si Lhafidh furent les suivants :

« (…) Mohamed Boudiaf annonce, le 2 novembre 1962, la création du Parti de la Révolution Socialiste, un mouvement jamais reconnu qui sera très vite réprimé. D’autres encore, comme le Parti Communiste Algérien, ont choisi de s’adapter au fait accompli, dans l’espoir d’accompagner l’option socialiste proclamée par le régime. Interdit fin novembre 1962, le PCA continue malgré tout de soutenir Ben Bella jusqu’à sa chute le 19 juin 1965. »

Et voilà découverte une des illusions de ceux qui croyaient à l’aspect « révolutionnaire » du régime dictatorial :

« Comble des paradoxes, l’Algérie, terre d’accueil pour les révolutionnaires du monde, est devenue le tombeau des libertés pour les opposants et les contestataires algériens. »

En fait, le paradoxe n’est qu’apparent. Ces révolutionnaires avaient généralement une mentalité marxiste autoritaire étatiste. Cette vision leur facilitait la croyance dans l’aspect « révolutionnaire » et « socialiste » du nouveau régime algérien, d’autant plus qu’il le proclamait à tous les vents.

Cependant, Abdelhafidh Yaha et ses compagnons ne se laissent pas tromper, et ne s’accommodent pas de cette imposture. Comment ? C’est l’objet de la partie suivante.

K. N.

kad-n@email.com

Notes

(1) Abdelhafidh Yaha, FFS CONTRE DICTATURE : De la résistance armée à l’opposition politique, Mémoires recueillis par Hamid Arab, tome II : 1962 – 1990, Koukou Editions, Alger, 2014.

 

Auteur
Kadour Naïmi

 




L’Algérie neutralisée par le Nigeria à Constantine

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Eliminatoires du mondial 2018

L’Algérie neutralisée par le Nigeria à Constantine

Privée de Coupe du monde après ses deux défaites face à la Zambie en septembre (1-3 ; 0-1), l’Algérie a terminé sa campagne de qualification sur une note assez triste.

John Ogu avait ouvert le score pour les Super Eagles, d’un tir puissant à la 62e minute, et c’est Yacine Brahimi qui a égalisé pour l’Algérie, en transformant un penalty qu’il avait lui-même obtenu à la 87e minute. 

Un nul qui maintient l’Algérie à la dernière place du groupe « B », avec seulement deux unités au compteur, au moment où le Nigeria, déjà qualifié pour le Mondial russe, consolide sa première place avec un quatorzième point.

L’autre match de ce groupe, Zambie – Cameroun, se jouera samedi (15h00), et sera sans enjeu, car à l’instar de l’Algérie, ces deux nations sont également éliminées de la course au Mondial-2018.

 

Auteur
Rédaction sportive/APS

 




Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (II)

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Stratégie

Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (II)

1- Un bref historique riche d’enseignement

Sonatrach a été créée le 31 décembre 1963 comme un instrument de l’Etat pour rechercher, exploiter et commercialiser les richesses fossiles de la nation algérienne et mettre à sa disposition des capitaux pour le développement des autre secteurs de l’économie nationale.  Elle est aussi un réservoir pour le recrutement afin d’assurer des emplois pour la majorité d’une population active qui n’a que trop souffert de l’indigénat. Ceci a été planifié et connu de tous les Algériens dans le cadre du premier plan triennal qui vise le plein emploi et c’est normal sinon à quoi aurait servi l’indépendance nationale ?  Est-ce une bonne ou mauvaise approche, n’est plus une question à poser 50 ans plus tard. Il s’agit d’un choix consensuel pris après le départ massif des colons et la vacance des moyens de production et surtout la soif du citoyen algérien de recouvrer sa dignité après 132 ans de colonisation.

Toujours est-il  jusqu’à la mort du Président  Boumediene, elle assumait parfaitement les contradictions entre ces objectifs politiques et sa démarche managériale. Elle a confirmé sa mission pour le compte de l’Etat et au service de la nation algérienne dès sa naissance en construisant en 1964 le premier oléoduc algérien, l’OZ1, d’une longueur de 805 km, reliant  Haoud El Hamra à Arzew. Elle décide de lancer la grande aventure du gaz, en mettant en service le premier complexe de liquéfaction de gaz naturel, dénommé GL4Z (CAMEL – Compagnie algérienne du méthane liquéfié), d’une capacité de traitement de 1,8 milliard m3 gaz/an et mis en service de la raffinerie d’Alger. Ces œuvres seront suivies par de nombreux complexes et découvertes de gisements sans compter le lancement d’un vaste programme de formation des cadres aussi bien en Algérie qu’à travers le monde pour les préparer à la relève et surtout à la capitalisation, la consolidation et la fertilisation du savoir et du savoir-faire pétrolier pour les générations futures. Sa stratégie de l’époque visait non seulement la recherche, l’exploitation et la commercialisation des hydrocarbures mais aussi un espoir de transférer l’expertise parapétrolière dans la vision de l’après pétrole. C’est ainsi que sont créées en partenariat avec les multinationales les fameuses « AL » Alfor, Alsim, Aldim, Alfluide, Alreg, Aldia etc. Il s’agissait d’injecter les cadres formés à l’étranger, à l’IAP et l’INH pour justement apprendre et maîtriser les opérations parapétrolière afin de limiter à long terme l’intervention des compagnies étrangères.

2- Le premier tripotage de Sonatrach

A la mort du président Boumediene et l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid, le discours devait changer avec des implications sur le terrain qui s’écartaient peu à peu de la ligne suivie pour atteindre les objectifs, objet du consensus : le gigantisme des sociétés nationales, l’efficacité selon le principe « Small is beautifful », la  tentative d’abandon des hydrocarbures comme stratégie de développement, le désengagement progressif de l’Etat vis-à-vis des différentes institutions publiques, pour, selon le discours politique, une meilleure efficacité budgétaire. Cette approche qui ne se fonde sur aucun diagnostic sérieux devait mener Sonatrach comme toutes les autres entreprises nationales à subir un lifting forcé par une restructuration suivant le  décret 80-242 du 4 octobre 1980 portant sur la restructuration organique et financière des entreprises. Il est difficile aujourd’hui de situer la responsabilité.

En quoi consistent exactement les changements sur le terrain ? Deux volets peuvent résumer ces changements : un volet macro-économique qui a touché à la vie hors entreprise des citoyens en général et des travailleurs en particulier un autre micro-économique qui a porté sur l’organisation en général de l’entreprise elle-même et Sonatrach en particulier. En ce qui concerne le premier volet, les chiffres montrent qu’il y a eu une réorientation des investissements des secteurs productifs au profit des infrastructures et ceci a ralenti l’effort d’industrialisation et par voie de conséquence ne contribue plus à assurer l’indépendance économique, objet du consensus. Cette désintégration de Sonatrach l’a affaibli et l’a rendu vulnérable. Le sureffectif par exemple issu de sa restructuration organique l’a obligé de bloquer les recrutements ce qui a ouvert les brèches à la gabegie, la politique de copinage et surtout a favorisé le recrutement familial  au détriment des compétences. Son désengagement progressif  vis-à-vis des entreprises parapétrolières en les mettant directement en concurrence déloyale avec des entreprises étrangères les a carrément fait disparaître de la circulation et ceux qui restent évoluent difficilement. Ceci a renforcé l’intervention étrangère dans sa gestion en ouvrant la voie à l’encanaillement de son encadrement.   (A suivre)

R. R.

Prochaine partie et dernière : l’impact du passage de Chakib Khelil à Sonatrach     

 

Auteur
Rabah Reghis, Consultant et économiste pétrolier

 




La morgue de Marseille retient la dépouille d’un Algérien depuis 7 mois !

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N’ayant pas été payée

La morgue de Marseille retient la dépouille d’un Algérien depuis 7 mois !

L’hôpital de Marseille fait dans le chantage. Il retient dans l’indifférence des autorités consulaires algérienne, le cadavre d’un jeune Algérien décédé chez lui. L’autopsie du jeune Mohamed Kateb dure depuis plusieurs mois, son cadavre est dans la morgue de l’hôpital de la ville de Marseille, depuis maintenant 7 mois. La raison ? Cet hôpital exige des parents la coquette somme de 9000 euros afin de pouvoir récupérer le corps sans vie de leur enfant. Les parents sont en Algérie, ils sont pauvres, n’ont pas pu collecter cette somme. Pas seulement. Voulant rejoindre Marseille pour procéder aux formalités, le visa leur a été refusé par les autorités consulaires françaises. Aucune raison ne leur a été fournie, selon leur témoignage et documents dont nous sommes en possession.

Les parents du jeune défunt sont déchirés et endeuillés, et la justice n’entend pas bouger. Elle leur a exigé de fournir un avocat pour une procédure judiciaire.

Mohamed Kateb était âgé de  25 ans, il a été découvert mort à son domicile  le 18 avril  dernier à Marseille.

Depuis sept mois le corps du jeune Mohamed Kateb attend toujours à la morgue de l’hôpital de la ville de Marseille de subir une autopsie. « Les analyses toxicologiques  ont duré plus longtemps qu’il fallait pour des raisons non encore déterminées », selon les informations parvenues et adressées aux parents du défunt en date du 12 août 2017 par une correspondance. (France)  et la lumière n’a toujours pas été faite sur les circonstances de sa mort.

A rappeler qu’en situation de mort violente ou autre, l’intervention du médecin légiste est fondamentale afin d’éclairer la lanterne de la justice, pour établir les circonstances de la mort.

Entretemps, les frais s’accumulent et les services de l’hôpital de la ville exigent aux parents déjà endeuillés le paiement des charges de la morgue, soit un montant de 9000 euros comme souligné. Faute de quoi, le corps sera incinéré, selon le code de la loi française, apprend-on.

La famille proche du jeune Mohamed Kateb s’interroge sur le rôle des services consulaires algériens. En attendant, les frais de la morgue augmentent chaque jour au grand désespoir de cette modeste famille des Aurès..

 

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




Libérez Slimane Bouhafs, Merzouk Touati et Saïd Chitour !

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Soutien aux détenus politiques d’Algérie

Libérez Slimane Bouhafs, Merzouk Touati et Saïd Chitour !

 Karim Akouche, auteur, nous a fait parvenir cet appel pour libérer les trois Algériens détenus depuis plusieurs mois.

Les prisonniers politiques, hélas, ne se valent pas tous. Seuls les plus exposés médiatiquement bénéficient du soutien d’organismes de défense des droits humains. Les autres, anonymes et plus nombreux, croupissent dans des cachots, dans l’indifférence quasi totale des politiques et des journalistes.

C’est le cas, entre autres, de trois détenus en Algérie : Slimane Bouhafs, un converti au christianisme ; Merzouk Touati, un blogueur ; Saïd Chitour, un fixeur travaillant pour plusieurs télévisions étrangères. Le premier est emprisonné pour avoir exprimé sa foi chrétienne sur les réseaux sociaux ; les deux derniers sont accusés d’ »espionnage » et d’ »intelligence avec l’ennemi ».

Les ligues de défense des droits humains, à quelques exceptions près, sont gérées comme des succursales, lesquelles se doivent d’être rentables. On y parle chiffres et bénéfices. Les campagnes de communication rapportent de l’argent. On mise sur le marketing et la publicité. On occupe les écrans et les réseaux sociaux. On diffuse des slogans percutants et des spots choc. On copie Hollywood. On fabrique du suspense. Avec de la fureur et du bruit. On investit dans les émotions. On transforme le prisonnier en héros. On en vend plus l’image qu’on en défend les droits. Plus le détenu a un nom, plus les caisses de l’’entreprise » se remplissent. La cause et les idéaux sont souvent relégués au second plan.

Pourquoi ne hausse-t-on pas le ton contre Alger qui brime les libertés d’opinion, de conscience et de réunion ? L’Arabie saoudite est-elle plus facile à critiquer que le « pacha » Bouteflika et ses vizirs engraissés ? A-t-on peur de perdre des privilèges, des amis, des alliés ? A-t-on peur de se faire taxer de néocolonialiste ? Est-on à ce point sourd pour ne pas percevoir le bruit des bottes du régime qui étouffe toute voix discordante ? La police fait subir des interrogatoires à des militants kabyles pacifiques ; pourchasse les chrétiens, les amoureux et les non-jeûneurs. Les autorités font fermer des écoles privées et laïques ; censurent des artistes et des écrivains ; ferment des cafés littéraires, etc. La bureaucratie, la corruption et la pensée moisie du FLN, conjuguée à l’islam politique, bloquent les institutions et la société. L’audiovisuel et la presse écrite, malgré une ouverture tant claironnée, sont contrôlés par l’État. Les écrivains programmés au Salon International du Livre d’Alger sont triés sur le volet et ne sont financés et promus que les projets sociaux et artistiques ne heurtant pas l’idéologie officielle. Un comité de censure, officieux mais très actif, veille aussi bien sur la parole que sur l’écrit, et sort ses ciseaux à chaque fois qu’un libre penseur ose critiquer les tenants du pouvoir et leurs acolytes.

Principe généreux, la Justice devrait se passer de toutes les frontières, de tous les lobbies, de tous les intérêts financiers. Les droits humains sont au-dessus des nations, des castes, des temples et des partis. Universels, valables en tout temps et en tout espace, ils se pratiquent dans toutes les langues, rassemblent tous les sexes et tous les âges, et épousent toutes les couleurs. Les mots de Lamartine, qu’il a dédiés au révolutionnaire haïtien Toussaint Louverture, devraient être gravés au fronton de tous les pays : « Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute. Sans aimer, sans haïr les drapeaux différents. Partout où l’homme souffre, il me voit dans ses rangs… « 

Ne laissons pas Bouhafs, Touati et Chitour périr en prison. Évitons-leur un sort semblable à celui de Mohamed Tamalt, ce journaliste qui a été condamné pour « offense aux institutions et outrage au président » avant de mourir en prison, en décembre 2016, dans des circonstances qui ne seront jamais élucidées.

Slimane Bouhafs, Merzouk Touati et Saïd Chitour sont les Raïf Badawi d’Afrique du Nord. Ils ont besoin du soutien de tout un chacun, de tous ceux qui sont épris de liberté. Chaque nuit qu’ils passent en prison est un coup porté au corps fragile de la démocratie, chaque soupir qu’ils poussent est une étoile arrachée du ciel de l’humanité. Ne pas les défendre, c’est être complice de leurs bourreaux. Ignorer leurs souffrances, c’est les emprisonner une seconde fois. Ne pas entendre leurs plaintes, c’est être des êtres égoïstes et froids. Notre silence, c’est la défaite du courage et de la dignité. Notre lâcheté, c’est la victoire de la tyrannie. Leur espoir, c’est notre refus catégorique de l’injustice. Leur libération, c’est notre indignation collective.

La Justice doit recouvrer son esprit. Crions toutes et tous, à l’unisson, en tapant des mains, des pieds, des casseroles et des tambours : Bouhafs, Touati et Chitour sont innocents ! Vite, rendons-leur la liberté et leurs droits confisqués ! Les véritables coupables sont ceux qui les ont mis en prison.

Karim Akouche, écrivain et auteur de La Religion de ma mère, roman éd. Écriture, Frantz Fanon et Michel Brûlé.

Auteur
Karim Akouche

 




L’Association Tagrawla n At LeQsar dénonce le tribalisme

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Elections locales

L’Association Tagrawla n At LeQsar dénonce le tribalisme

 Que celui qui veut bâtir une communauté pense d’abord à bâtir ceux qui vont habiter la commune!!!

L’élu ne doit être que le bras de la population, jamais sa tête. Pour s’y faire… Non au clanisme, tribalisme et régionalisme.

Pour une différence positive pour tous.

Clanisme, tribalisme et régionalisme, c’est quoi ces fléaux déjà ? C’est lorsqu’un individu n’aime pas son semblable pour la simple raison qu’il est d’une autre famille, ethnie ou région ou bien lorsqu’un citoyen ne vote un candidat que s’il est de la même Famille, ethnie ou région que lui ou encore lorsqu’un directeur d’entreprise n’embauche que les personnes de sa famille, ethnie ou région sans tenir compte des compétences requises. Bref c’est une maladie grave d’une société en agonie et qui a perdu tous ses repères.

Les causes sont essentiellement historiques. Le clanisme, tribalisme et régionalisme sont le résultat d’une haine entretenue suite à des découpages politico-administratifs injustes et irréfléchis et ainsi qu’à de violentes crises politiques. Cette haine est entretenue, entre autres, par un facteur qui joue un rôle catalyseur: la médiocre politisation.

On politise tout : la musique, le sport et surtout les Familles-ethnies. Le pouvoir est la propriété de la famille-ethnie à laquelle appartient le maire-wali-Président. Du coup on associe les déboires politiques à la famille-ethnie en question et l’on ne vote plus pour améliorer ses conditions de vie mais pour sauver l' »honneur » de sa Famille-ethnie.

La conséquence directe de ces conceptions tordues des choses est la faiblesse du peuple face à l’oppresseur. La classe dirigeante n’a plus besoin de nous diviser pour régner puisque nous le sommes déjà. On ne peut pas, tous ensemble, dire non à l’oppression parce que nous sommes déjà divisés autour d’un tas de questions futiles.

Donc, nous invitons tout le monde et surtout le mouvement associatif à dire « non» au clanisme, tribalisme et régionalisme  et « oui» à une différence positive. Est-ce parce que moi je suis pour le candidat « X » et toi pour « Y» que nous devons nous faire la guerre ? Au contraire, mettons-nous ensemble pour choisir le meilleur des meilleurs qui aura notre intérêt intérêt à tous, sans exceptions d’aucune sorte,  comme but principal de sa politique.

Evitons, autant que nous sommes, de transférer toutes ces rancunes à notre entourage et surtout à nos enfants. Parce qu’en le faisant, on apprend à nos enfants à haïr une Famille-ethnie. Or ni la haine ni l’amour ne sont contrôlables. Du coup, on leur enseigne également à haïr leurs frères et sœurs de même sang. Transférer la haine crée la division entre les Familles-ethnies mais aussi entre les membres d’une même famille. Même si on ne veut pas pardonner, évitons de léguer à nos enfants cet héritage hideux qu’est la haine et ce, par amour pour eux.

 

Auteur
Rachid Hamel, président de l’association

 




La coalition arabe menée par Ryad bombarde le ministère de la Défense à Sanaa

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Yémen

La coalition arabe menée par Ryad bombarde le ministère de la Défense à Sanaa

 La coalition dirigée par l’Arabie saoudite a mené vendredi soir deux raids aériens contre le ministère de la Défense à Sanaa, capitale du Yémen en guerre contrôlée par les rebelles, ont rapporté des témoins.

Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.

Des avions survolaient toujours Sanaa à la suite de ces frappes, a-t-on ajouté de même source. La chaîne de télévision des rebelles Houthis, al-Masirah, a également fait état de deux frappes aériennes.

La coalition, qui intervient au Yémen depuis 2015, avait déjà ciblé le ministère de la Défense en y faisant d’important dégâts mais ces nouvelles frappes interviennent alors que les tensions se multiplient entre l’Arabie saoudite et son rival iranien, qui soutient les rebelles Houthis.

Lundi, la coalition menée par Ryad a renforcé son blocus aérien, terrestre et maritime contre le Yémen après avoir intercepté dans le secteur de l’aéroport international de Ryad un missile balistique tiré par les rebelles yéménites.

Les Houthis ont menacé de riposter à ce durcissement du blocus par des tirs de missiles contre les aéroports et les ports saoudiens et émiratis, exacerbant encore la tension entre Ryad et Téhéran.

De son côté, l’ONU a réclamé la fin du blocus devant « la situation humanitaire catastrophique » au Yémen, menacé de « la plus grande famine » des dernières décennies.

Depuis mars 2015, Ryad est à la tête d’une coalition de pays sunnites aidant les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis, maîtres de la capitale yéménite depuis septembre 2014. 

Le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué « la pire crise humanitaire au monde », selon l’ONU.

Auteur
AFP

 




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