27 avril 2025
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Dans l’antichambre du pouvoir algérien (I)

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Paralysie et cacophonie au sommet

Dans l’antichambre du pouvoir algérien (I)

Le bricolage politique auquel nous assistons actuellement, n’est que la suite logique d’une lutte des clans du pouvoir qui se déroule, sous nos yeux mais qui a commencé dès 1999, date à laquelle, l’institution militaire a décidé d’installer Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la république, en remplacement, de Liamine Zeroual dont le départ précipité n’a pas encore révélé toutes ses facettes, bien que les causes essentielles sont plausibles.  

En effet, deux objectifs vitaux ont animé l’action du Président dès son intronisation : liquider, d’une manière ou d’une autre, tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à sa désignation élective et prendre sa revanche sur ceux qui l’on éliminé du chemin de la présidence à la mort de Houari Boumediene, c’est-à-dire, la sécurité militaire de l’époque ! L’artisan inconditionnel de ce retour, feu le général Larbi Belkheir, a plaidé sa cause auprès des chefs de l’institution militaire (1), auprès de la France et des pays du Golfe, les plus influents. Il fut, comme tout le monde le sait, le premier à être sacrifié sur l’autel d’une politique de destruction systématique, de tous prétendants au partage du pouvoir ou du moins, se considérant comme ayant été déterminants dans l’ascension présidentielle et donc éligibles au partage des rentes, liée au pouvoir.

Son renvoi humiliant et humilié, de la présidence de la république, n’a pas servi de leçons aux autres généraux, tenants du pouvoir, pour prendre la décision de déchoir le Président, dès le premier mandat, alors qu’ils pouvaient aisément le faire (2). Chacun d’eux a fait son calcul personnel, trop heureux de voir débarquer d’une pièce capitale du pouvoir de l’époque, d’autant que le TPI leur pendait au nez et qu’il redoublait d’efforts pour leur demander des comptes sur ce que nous appelons pudiquement la « décennie noire ». Pour arriver à ses fins, le président a compris que seul un découplage de l’institution militaire, entre le corps de bataille et les services de sécurité, pouvait lui assurer la pérennité au pouvoir, tout en lui permettant de mener à bien cette mission « d’épuration » de tous ceux, civils et militaires, qui prétendaient partager son pouvoir.

Utilisant tantôt l’un, tantôt l’autre, en fonction du rapport de force du moment, il va créer des tensions antagoniques entre les tenants du pouvoir, en distribuant parcimonieusement, ses attributs, afin d’éliminer tous ceux qui lui contestent la manière dont il partage de la rente. Cette politique est construite sur une déstabilisation permanente des institutions et leurs responsables de manière systématique, consommant ainsi des centaines de cadres, d’officiers supérieurs, de ministres, une dizaine de Premiers ministres et de chefs du gouvernement et bien entendu des milliards de dollars US, à travers le FRR (3). Cette politique d’éradication politique, par le vide, va être dévastatrice pour notre pays et en particulier pour les élites, qui n’auront pour choix qu’entre l’obséquiosité et l’apologie du pouvoir ou l’exil intérieur et extérieur. En même temps, cette politique va favoriser l’installation de la médiocrité et le régionalisme, dans toutes les institutions, les organismes, les entreprises, les partis, les syndicats, la diplomatie, l’éducation, l’université, l’art, la culture, la religion… à la recherche permanente des rentes et des attributs du pouvoir, ce qui va structurer sociologiquement la nation algérienne.

Ainsi, pour consolider son pouvoir durant son premier mandat, les services de sécurité (organisés autour du DRS) vont être « privilégiés » pour mater les coups de boutoirs portés par le chef d’état-major, commandant du corps de bataille (4).Cette politique va payer puisque ces derniers lui ont assuré quatre mandats consécutifs (5) et peut-être même un cinquième, si ce n’était l’incident cardiovasculaire du Président et la problématique de sa succession, qui vont brouiller les « cartes boulitiques » et qui vont aboutir au départ coloré du commandant du DRS et de la concentration du pouvoir de l’institution militaire, entre les mains de son chef d’état-major et vice-ministre de la défense (6) !

Comme analysé dans diverses contributions antérieurement, la problématique du cinquième mandat, anticipé ou pas, est réelle, n’en déplaise à ceux qui persistent dans le déni de la réalité politique de notre pays, niant l’évidence d’une lutte clanique (7) et la victoire incontestable d’un clan du Pouvoir sur l’autre. Le vainqueur tente d’éradiquer le vaincu, là où ils se trouvent afin de neutraliser ses capacités de nuisance (8) et de récupérer tous les leviers du Pouvoir (9)… Apparemment, peu importe le nom du successeur pour réaliser ce cinquième mandat (10). Sans changement systémique, il faut occuper le terrain « boulitique » (11) et mettre en œuvre les moyens de son redéploiement (12). Tel est le leitmotiv du Pouvoir actuel. Il ne faut surtout pas laisser, à l’opposition officielle, regroupée au sein des partis et les personnalités politiques, l’annexion du terrain sociopolitique et économique. Pour cela, tout est bon pour gagner du temps et du temps il en faut, pour ce Pouvoir agonisant, afin d’organiser la mise en œuvre d’une passation de pouvoir à son seul profit et sous son contrôle, appliquant ainsi, la formule désastreuse, usitée depuis l’indépendance, dite du « changement dans la continuité ».

Pour le Pouvoir, il n’est donc pas question de changer de mode de gouvernance mais simplement de changer d’homme et l’ »homme providentiel », il semble l’avoir trouvé, c’est l’actuel Président… pourvu que Dieu lui prête vie (13), enfin presque, compte tenu des dernières manœuvres sournoises révélées (14). Le danger mortel pour le Pouvoir réside dans le fait que certaines voix s’élèvent clairement pour demander un « changement systémique comme solution durable » et entre autres, celle de M. Mouloud Hamrouche (15), qui lui est particulièrement subversive et nocive, puisqu’il s’égosille à répéter, à chacune de ses sorties médiatiques, qu’on lui autorise, que la seule solution durable réside dans le « changement du système de gouvernance » tout en ajoutant que le système politique, à bout de souffle, « ne sait pas comment finir cette crise » (16). Il met, en garde, une énième fois, contre « le maintien d’un statu quo malgré le danger qu’il fait peser sur le pays, sur son devenir et sur son unité ». Il va, en outre, imputer cette situation chaotique et en régression constante, à une règle chère au système dont il a usé et abusé : La cooptation (17). Est-ce une découverte ? Certainement pas, cette règle redoutable et inamovible c’est tellement incrustée dans le système qu’elle fait corps avec lui (18), obtenant le statut labélisé d’instrument privilégié du Pouvoir algérien. Il conclura que cet instrument a permis «d’alterner des hommes, des équipe, des citoyens et la société de s’épanouir, de se projeter et de se donner un destin… Elle sert à nourrir des rivalités et des luttes de clans. Elle a besoin des gardiens du temple pour fonctionner et de broyer pour survivre» ! Tout est dit ou presque… puisqu’il ajoutera que le danger caché réside dans l’action pernicieuse de cette règle qui a «déstructuré l’idée nationale comme elle a détruit la volonté nationale au profit des penchants régionalistes».

Or, qui a été le concepteur et l’agent d’exécution de la cooptation ? La question mérite un détour, que visiblement peu d’hommes politiques abordent avec sérénité. A n’en pas douter, cette règle a trouvé sa raison d’être et ses adeptes, dès le début de la prise de conscience par le peuple algérien de sa situation de colonisé. Les animateurs de cette prise de conscience ont considéré que la notion de zaïm, pouvait aider à cette action d’éveil des masses populaires et notamment avec l’avènement de Messali Hadj (19) à la tête du mouvement national (20), incarné par ses différents partis (l’étoile nord-africaine, le PPA, le MTLD et le MNA). Pour beaucoup d’historiens, la création du FLN venait en réaction à cette notion de zaïm (21), puisque ses fondateurs vont prôner, au contraire, comme principe de base la collégialité, au sein des instances dirigeantes du parti et la liberté citoyenne, dans l’exercice du pouvoir politique. Ces principes sont clairement affirmés par le Congrès de la Soummam (22), conçu sous l’autorité morale d’Abane Ramdane, auquel on doit la phrase programme-politique « la primauté du politique sur le militaire et celle de l’intérieur sur l’extérieur » (23). Il faut attendre la création du GPRA et les crises qui vont l’opposer à l’état-major général pour voir l’émergence des prémices d’un régime autocratique, s’installaient subrepticement et se renforçaient, par coups d’Etat successifs, pour aboutir à ce que nous vivons actuellement, à savoir une dictature absolue spécifique, enturbannée d’un vernis démocratique (24).

S’agissant des organes d’exécution de cette règle, il faut se replonger dans l’histoire de la création du MALG, comme instrument essentiel de «renseignement et de soutien multiforme aux forces combattantes», pour analyser l’évolution des différentes organisations et des missions qui lui ont été assignées par les Pouvoirs du moment, pour prétendre comprendre comment ses services ont évolué, depuis la Sécurité Militaire jusqu’à l’actuelle Direction de la Sécurité intérieure, après le passage triomphant par le Département du Renseignement et de la Sécurité (25). Certains vont les dénommer « police politique », d’autres de «services secrets ou de renseignements» enfin d’aucun considère que cet instrument est entre les mains de la «mafia politico-financière» (26)… La réalité crue révèle que les différentes formes qu’ont revêtu les services de sécurité (27) ont été celles que les Pouvoirs du moment ont exigé qu’elles soient, pour servir leurs intérêts exclusifs, sous couvert de servir l’intérêt général du pays et notamment, pour ce qui concerne le partage du pouvoir. En effet, la mise en œuvre de toutes les désignations électives de tous les présidents de la république (poste-clé dans l’organigramme institutionnel de notre pays) depuis l’indépendance jusqu’au jour d’aujourd’hui, en est la preuve par neuf et en commençant par celle d’A. Ben bella, suivie de M. Boukharouba alias H. Boumediene. La restructuration actuelle de ce service ne trompe personne (28), elle correspond simplement à la mise en œuvre de nouvelles missions que le clan, sorti vainqueur, a décidé de mettre en place (29), pour préparer la cinquième désignation élective.

A ce propos, M. Hamrouche dira qu’ »il ne faut pas se réjouir du sort des personnes qui sont tombées ni être pessimiste pour ceux qui arrivent », rappelant ainsi à tous que c’est bien le DRS qui a intronisé le Président actuel, en 1999 et c’est également lui qui lui a permis quatre mandats consécutifs, neutralisant toute idée d’alternance au pouvoir (pourtant constitutionalisée par le pPrésident L. Zeroual) et notamment lors du troisième mandat, au détriment des autres candidatures (notamment celles des 7+1) qui ont dû interrompre leur participation à un scrutin dont le résultat était préfabriqué à l’avance ! Dès lors, il ajoutera, non sans une pointe d’humour, que « pour cette institution, les changements n’ont pas touché que les personnes, ils ont concerné aussi des aspects liés à son fonctionnement, ce qui est encourageant » puisque la thèse officielle consiste à lier la restructuration du DRS au retour à « l’Etat civil », ce qui revient à avouer, indirectement, que notre pays vivait, avant cette opération, sous une dictature militaire. Cependant, remarquera-t-il, pour que l’armée obéisse aux politiques, il faut que leurs décisions soient dictées par « des institutions politiques légitimes » (30) et il faut que ces décisions «remplissent toutes les conditions légales… Or, il se trouve que cette légitimité politique fait défaut en Algérie ». Comment donc reconstruire cette légitimité perdue et par quels cheminements y accéder ? La réponse, dira-t-il, est, on ne peut plus claire : « Il faut commencer par changer de système ! ».

M. G.

Renvois

(1) Les généraux K. Nezzar, M. Lamari, M. Mediene, S. Lamari, A. Gueziel, M. Touati… représentent l’essentiel des chefs militaires de cette époque.

(2) A mi-mandat du premier mandat, il a été fortement question de détrôner le Président, suites au contenu de certains de ses discours en «bonne intelligence» avec l’ex-FIS. Si le général M. Lamari y était très favorable, le général M. Mediene préférera attendre «la fin du premier mandat». Le reste est connu !

(3) Le FRR fut conçu par les trois économistes tlemceniens (C.Khalil, A. Benachenhou, A. Temmar) ramenés dans ses bagages par le Président pour cautionner son «programme économique», qui va se transformer en une véritable catastrophe économique, doublée d’un processus de corruption jamais égalée.

(4) Exacerber les antagonismes entre les tenants du pouvoir, devient le sport quotidien du Président, sans paraitre arbitrer pour l’un ou pour l’autre, il laissera ces derniers s’auto-éradiquer, tant que la résultante est en sa faveur.

(5) L’utilisation du DRS et de son commandant, dans l’éradication de tous ceux, civils et militaires, qui lui contesteront la répartition des rentes, vont lui permettre de s’assurer toutes les désignations électives et notamment la troisième qui nécessitait la révision de la constitution !

(6) C’est la première fois qu’un chef d’état-major est également vice-ministre de la défense. Bien entendu, le poste de ministre de la défense échoit toujours au Président de la république.

(7) Dans un entretien à Ennahar, Amar Saadani revient sur la restructuration du DRS et la mise à la retraite de son commandant, en insistant sur sa mise fin de fonction, décidée par le Président, remettant en cause la thèse officielle (publiée dans un communiqué de la présidence) d’un changement nécessaire prévu de longue date. Il ira jusqu’à confirmer le conflit ouvert entre clans et imputera à l’affaire C. Khelil (membre influent du clan présidentiel, impliqué dans le scandale Saipem par la justice italienne) les raisons de la disgrâce du général de corps d’armée M. L. Mediene alias Toufik.

(8) Bien que le général M. L. Mediene, dans une missive au Président de la République, ait indiqué «qu’il était responsable de tout ce qui pouvait être reproché à ce dernier et qu’en conséquence, il en assumait l’entière responsabilité», l’ancien patron de la lutte antiterroriste, le général A. Aït Ouarabi dit Hassan a été condamné à cinq ans de prison ferme, preuve supplémentaire de la lutte que les clans se livrent. La réaction du général K. Nezzar fut nette qualifiant cette condamnation de «criminelle et infamante». A. Benflis enfonce le clou en parlant «d’une épuration politique pour crime de non-allégeance».

(9) Tous les rentiers du système, qu’ils soient tapis dans l’activité civile (politique, administrative, économique, et sociale) ou exerçant au sein de l’institution militaire (corps de bataille et services de sécurité, y compris ceux à la retraite) sont sommés de rejoindre, en procession, l’aile protectrice du vainqueur, sous peine d’être excommuniés.

(10) Cette éventualité prend un caractère fondamental, dans la mesure où, l’état de santé du Président est pour le moins problématique et que personne ne peut préjuger de ses capacités à boucler ou non, ce quatrième mandat en 2019.

(11) L’option retenue consiste à réactiver, les comités de soutien en vue de la mise en œuvre de la cinquième désignation élective, à travers la résurgence des milliers d’associations «tiroirs-caisses». En effet, les partis soutenant le clan présidentiel (TAJ, MPA, ANR…), sont considérés comme peu fiables, non représentatifs et mobilisant peu d’électeurs. En outre, leurs demandes de contreparties s’avèrent trop élevées politiquement (en postes) et financièrement (en rentes).

(12) Cette dimension temporelle devient de plus en plus cruciale, dans la mesure où le temps joue contre le clan présidentiel avec, cerise sur le gâteau, une chute brutale des cours du pétrole, pour l’année en cours et certainement l’année prochaine, induisant une baisse substantielle des ressources financières allouées à l’achat de la paix sociale.

(13) L’annonce, plusieurs fois répétée, de l’imminence de la révision de la constitution, celle de la construction d’une coalition pour soutenir le Président de la république, la «restructuration» du DRS, l’intensification du ballet diplomatique … sont autant de signes avant-coureurs qui ont pour but de démontrer la maitrise du processus de passation de pouvoir et d’imposer à tous, une moubayaa totale, s’ils veulent être coopter dans le futur partage de la rente.

(14) Le moins que l’on puisse dire sur l’initiative inédite des 19-4 personnalités nationales, adressant une demande d’audience au Président elliptique, c’est l’ambigüité de la démarche et de son objectif. Elle porte les stigmates, à la fois, d’un Comité de salut public, celle d’une commission d’enquête, statuant sur l’applicabilité de l’article 88 de la constitution et d’une réunion familiale pour laver le «linge sale». La crainte du syndrome Bourguiba se précise et celle d’un “coup d’état médico-légal”, selon une formule consacrée par Z.A. Ben Ali, hante certain.

(15) Au forum du quotidien arabophone El Mihwar, M. Hamrouche rappelle à Bouteflika, Gaïd Salah et au général Toufik ( pourtant mis à la retraite) ceci : «Vous vous souvenez que j’avais lancé un appel, en mars 2014, aux trois éminents responsables les plus hauts placés, leur demandant de profiter de l’opportunité qui s’offre à eux de trouver une issue constructive à la crise qui dure depuis plus d’un quart de siècle. Manifestement, ils n’ont pas pu ou n’ont pas voulu saisir cette occasion».

(16) Il ne manquera pas de rappeler que «Les faux débats et les faux-fuyants qui nourrissent le maintien du statuquo n’ont de raison que la préservation d’une sacro-sainte règle de cooptation. «Cette règle, demeurée stable et inamovible, a empêché des hommes de réussir et des choix politiques, économiques d’aboutir».

(17) Les éléments caractéristiques de la cooptation se trouvent dans des spécificités sociologiques, ethnologiques, culturelles et cultuelles qui représentent la conscience collective algérienne. Il faut ajouter à cette règle, le modus operandi, qui inclut les enquêtes d’habilitation pour la nomination des cadres qui vont souvent être utilisées comme éléments de cooptation voire d’exclusion. La dénonciation de cette pratique, alors qu’il était Chef du gouvernement, va valoir à M. Hamrouche une inimitié pugnace et durable d’une partie des services de sécurité, qui se sont sentis amputés d’une partie de leur pouvoir décisionnel discrétionnaire.

(18) Qui ne se souvient pas du fichier, que le FLN (de l’article 120) avait constitué, sur l’ensemble des cadres algériens et qui était entre les mains exclusives du redoutable M. C. Messaadia via H. Chouchène, de triste mémoire?

(19) Il ne s’agit pas de qualifier, un des fondateurs du mouvement national, de «zaïmiste» traduction arabe imparfaite d’un guide-dictateur. Mais le concept de zaïm doit être analysée à l’aune des caractéristiques sociologique, ethnologique, culturelle et cultuelle du peuple algérien, dans les diverses étapes historiques de son développement.

(20) Mustapha Ben Boulaïd, au cours de sa rencontre avec Messali Hadj, constata qu’il persistait dans son rejet de toute action armée qu’il qualifia d’aventure sans lendemain. Il rejeta avec véhémence la proposition que lui fit Ben Boulaïd d’être le chef de la lutte armée, le leader du mouvement. N. Ait Hamouda va plus loin en déclarant que «Messali Hadj et ses troupes sont des traitres !».

(21) Des témoignages historiques nous révèlent que les foules entières se ruaient sur le corps de Messali-hadj pour toucher son burnous et, récompense suprême, obtenir un poil de sa barbe qui sera conservé comme une relique religieuse !

(22) Youcef Khatib, chef de la Wilaya IV historique considère que «la plateforme de la Soummam fait état de principes et notamment de la collégialité de la direction, le contrôle direct et indirect, la critique et l’autocritique».

(23) Il est fort probable que ceux sont ses positions politiques qui vont sceller son assassinat par tous ceux nombreux qui ont, consciemment ou inconsciemment, considéré que le zaïmisme était l’unique instrument politique, à utiliser pour mobiliser notre peuple et assurer son émancipation, par rapport au fait colonial et assurer la construction de l’état-nation.

(24) H. Snoussi, colonel à la retraite, considère qu’à l’indépendance «virtuellement acquise, suites aux accords d’Evian de mars 1962, les appétits, pour l’accaparement du pourvoir, ont ressurgi en s’aiguisant pour atteindre leur point culminant avec le coup d’Etat de 1962, qui a permis d’écarter les institutions légitimes de la Révolution, à savoir le Gouvernement provisoire de la République algérienne et le Conseil national de la Révolution, au profit de l’état-major général de l’ALN, qui a imposé par la force une direction au pays, hélas au prix de victimes civiles, qui aurait pu dégénérer en guerre civile, n’étaient la maturité et la sagesse du peuple algérien, manifestées à travers le fameux slogan ; Sebaâ snine barakat !».

(25) Certain y voit le fruit de l’école soviétique du renseignement où la plupart des cadres algériens ont été formés. Force est de constater, cependant, que tous les autres services secrets du monde agissent de la même façon, à quelques nuances près.

(26) Dans une discussion avec un puissant chef d’entreprise italien, en relations étroites avec Sonatrach, ce dernier se plaignait de ne pas trouver, en Algérie, une véritable mafia car «dans votre pays on distribue des commissions mais on n’est jamais sûr du résultat, ce qui n’arrive jamais en Italie !».

(27) Du MALG, à la SM, au DRS, à la DRSI, les personnels, activant dans ses services, se sont toujours acquittés des missions que le Pouvoir politique leurs a assignées, sans que ce dernier ne les assume clairement, laissant planer le doute, tout en pointant du doigt l’institution militaire, comme bouc-émissaire.

(28) Le général K. Nezzar vient de le confirmer en déclarant que «Cette situation fait dire à beaucoup de gens que le DRS est sous le commandement de l’autorité militaire, alors qu’il n’en est rien… le DRS relève de la Présidence de la République, même si ses locaux se trouvent aux Tagarins». J’ajouterais, pour ma part, qu’il a d’autres locaux ! Cette déclaration lève toute ambigüité au sein de l’institution militaire, entre le corps de bataille et les services de sécurité.

(29) A l’évidence, ses nouvelles missions doivent nécessiter des changements drastiques dans l’organisation et dans les personnels, compte tenu de l’ampleur de ces restructurations. Une logique semble se dégager de cette mutation : On ne peut faire du neuf avec du vieux ? Mais jusqu’à quel niveau doit-on appliquer cette logique ?

(30) Il est amusant de lire que les députés se sont sentis violés, par l’actuel Ministre des finances, surnommé Popeck, qui a annoncé l’augmentation les prix de l’essence et du gazole, avant le vote de la loi de finances par les deux chambres du parlement, s’asseyant ainsi sur le principe de la séparation des pouvoirs. En outre, plus grave encore, l’article 71 proposé dans la nouvelle loi de finances permet au ministre des finances de mouvementer les budgets sans décret présidentiel, ce qui rend les arbitrages des députés nuls d’effet !

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




Dans l’antichambre du pouvoir algérien (II)

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Paralysie et cacophonie au sommet

Dans l’antichambre du pouvoir algérien (II)

En attendant cette métamorphose, le pouvoir tricéphale (Abdelaziz Bouteflika, M. L. Mediene, A. Gaïd-Salah), s’est réduit en bicéphale (d’Abdelaziz Bouteflika et d’Ahmed Gaïd-Salah) et s’est transformé en une alliance de dupes (31), chacun tentant de contrôler l’autre (32).  

Certains prévoient que ce duo tiendra le temps d’une chanson (raïna raï) et que l’objectif, non caché d’ailleurs, du Président elliptique ne sera exaucé qu’à partie du moment où il sera le seul et l’unique centre de pouvoir (33), en d’autres termes, il devra éliminer tous les autres centres. Pour cela, il se rend à Grenoble (aux pieds des Alpes) pour se refaire une santé car la manœuvre risque de l’épuiser ! La meute est donc lâchée sur tous les obstacles fictifs ou réels, contrariant cet objectif car ces centres de pouvoir concurrents doivent disparaitre et à commencer par le SG du FLN (créé par le DRS d’El-Oued), qui en se rendant à Annaba, réputée capitale des complots, a franchi le Rubicon. Surnommé « el-fehal »(34) et de retour de quelques semaines de stage sur le thème de la trahison, il est mis en demeure de restituer les clés du bail FLN. La raison étant évidente, la santé, il va être démonétisé et chargé de gérer sa fortune accumulée « pour service rendu à la nation », en attendant une autre éventuelle mission d’éradication !

A 84 ans, le jeune nouveau locataire, ami de la famille depuis toujours, est haut en couleur et déformé comme technicien de santé en ex-RDA (35). Sa feuille de route consiste à déclarer à tue-tête que toutes les décisions qu’il prend, proviennent du Président elliptique (pour se protéger) et démontre également qu’il est dans le premier cercle du pouvoir et surtout que la «chkara» liée à ce poste, lui revient maintenant, à lui seul (36)… un remake, en quelque sorte, de tous ceux qui ont transité par ce fauteuil richement éjectable ! Sa mission est unique, elle consiste à préparer les conditions matérielles et boulitiques de la cinquième désignation élective, anticipée ou non, maintenant que celui qui a cru pouvoir refuser la «succession héréditaire» a été neutralisé (37) comme d’ailleurs celui qui a été choisi pour l’exécuter… A qui le tour ?

En même temps, tout le monde « boulitique » est sur le pont, déployant manœuvres (38) et ambitions (à peine cachées) afin de prétendre à l’intronisation et notamment Lucky Luke (39) et Joe la blague (40), guettant l’inclinaison du navire et se mettant eux-mêmes, dans la quadrature du cercle, s’obligeant à défendre le Président elliptique (41), tout en tentant de l’égorger pour le remplacer, à la première occasion possible (42) ! Le clan présidentiel, pour sa part, clame haut et fort que le retour à «l’état civil» est une véritable révolution que l’Algérie doit au seul Président de la république. Dès lors, le modus vivendi consiste donc à se mobiliser autour de lui et défendre son programme… en ajoutant, tautologiquement, sous le seul burnous de la machine électorale du FLN (43) et de son Président (44). La feuille de route, pour une cinquième désignation élective, que devra mettre en œuvre «le Dr Mabuse», doit obligatoirement fermer le jeu politique, par une redistribution de miettes aux partis de l’opposition, pour consacrer un pluralisme de façade. Excluant toute idée d’alternance politique ou de transition (45), tous les autres partis et les associations tiroirs-caisses (46), sont appelés à construire une coalition, sous la houlette du FLN (47), où chacun recevra sa part de rente (48), en fonction de la pertinence de sa moubayaa, au futur Président programmé. Une initiative qui en fait n’est qu’un comité de soutien permanent au Président elliptique et une arme redoutable contre toutes les ambitions présidentielles des autres candidats potentiels. C’est la deuxième feuille de route du chef provisoire du FLN, qui a déjà commencé à mettre en place une politique universelle dite de la « carotte ou du bâton » (49).

Devant ces manœuvres grossières et pour le moins folkloriques (50), personne, à l’intérieur et à l’étranger, n’est dupe mais tout un chacun tente d’identifier et de mesurer les possibilités de réussite de ces démarches, peu importe les aspects éthiques et moraux qu’elle pose. A l’intérieur du pays, les oppositions légales ont compris la manœuvre et la rejettent avec plus ou moins d’unanimité. Le Pouvoir est donc obligé de recourir dans sa prochaine étape, à sa carte maitresse, les élections intermédiaires, à savoir les législatives et les communales, tant attendu, pour toujours conserver l’initiative politique de la redistributions des rentes! Il est clair que ce projet a le désavantage de mettre à nu les arrière-pensées boulitiques du Pouvoir, à savoir la cinquième désignation élective anticipée ou non. En effet, à l’exception des leurres habituels, les futurs équilibres seront taillés sur mesure pour cette opération vitale pour le pouvoir (51). Qu’en pensent les puissances étrangères ?

M.G.

Renvois

(31) La neutralisation de l’institution militaire, dans les équilibres précaires du pouvoir, entreprise par le Président, a consisté, dès son intronisation à, tantôt accorder tout le pouvoir aux services de sécurité (DRS) au détriment du corps de bataille et tantôt de faire l’inverse. C’est ce qui s’est passé, lors de la destitution du général M. L. Mediene, alias Toufik. Maintenant que tout le pouvoir de l’institution militaire est sous le contrôle du corps de bataille, commandé par l’unique vice-ministre de la défense et chef d’état-major, sa restitution aux services de sécurité, incarnés par le général B. Tartag, diminué et bridé tant en moyens qu’en personnels, devient une opération à haut risque pour le Président elliptique, puisque cette ruse ne jouit plus de « l’effet de surprise ».

(32) La revue El Djeich rassure et menace en même temps la présidence de la république en écrivant : « La cohésion entre l’Armée nationale populaire et le peuple algérien ainsi que la loyauté envers la nation sont plus profondes et plus fortes pour être ébranlées par les vaines et désespérées tentatives visant à semer le trouble et la division ».

(33) Les signes avant-coureurs de manœuvres de destitution, du numéro deux du régime, peuvent être perceptibles dans l’article de H. Ouali, intitulé : Gaïd Salah a-t-il une ambition présidentielle ? Même son de cloche de la « maréchale » d’El Watan, S. Tlemcani. Dans cette logique, il va de soi, qu’en s’appuyant sur lui pour écarter le général M. L. Mediene, le Président elliptique se doit d’achever sa volonté, plusieurs fois déclarée, d’être un Président à part entière, en démettant son vice-ministre de la défense et chef d’état-major, en le remplaçant par un ministre de la défense …pourquoi pas un civil, pour tout verrouiller définitivement !

(34) Par sa double signification de courageux et d’instrument de musique, Amar Saadani rappelle ainsi qu’il a été le seul à avoir accepté la mission pour compte, de s’attaquer frontalement au général de corps d’armée M. L. Mediene dit Toufik, commandant du DRS, d’une part et d’autre part, il confirme ses talents artistiques avérés (le pipo).

(35) Certain y voit la main cachée de l’ex-patron du DRS qui prend sa revanche, en attendant un châtiment exemplaire digne de sa réputation.

(36) Il vient de déclarer solennellement «que personne n’est habilité à parler en son nom en matière de proposition de candidature aux législatives et aux communales», dont acte.

(37) Il ne faut pas perdre de vue que le quatrième mandat n’a posé de problèmes à personne dans le sérail. C’est l’AVC subi par le Président et ses séquelles physiques et psychologiques qui vont bouleverser toute la donne et en particulier lorsqu’il s’est agi de sa succession anticipée.

(38) Il est assez symptomatique dans le sérail, de lire que l’ombre, du désormais général à la retraite, M. L. Mediene plane sur tous les rebondissements boulitiques dans notre pays .Il y va ainsi de l’initiative des 19- 4 que d’aucun n’hésite pas à qualifier de manœuvres construites par lui ?

(39) Le dernier mouvement de redressement, au sein du RND, rappelle à son SG, qu’il est en sursis permanent et qu’il a intérêt à éviter les visites à Annaba «la coquette», sinon…

(40) Instruit pour critiquer l’activité gouvernementale, C. Khelil sort de sa tanière, pour désigner le responsable de la crise économique et rappeler, à tous, qu’il représente toujours un recours malgré les procès en cours contre lui en Italie.

(41) Toutes les attaques virulentes et intempestives contre les partis de l’opposition, celles ciblées et ciselées contre l’initiative des 19-4 et celles qu’ils ne manqueront pas de lancer à l’avenir, sont autant de gages d’allégeance, au Président elliptique, dans le fol espoir de rester en course pour les présidentielles. Le Président elliptique, pour sa part, ne manquera pas de les éradiquer tous les deux, à la première occasion.

(42) Tout va dépendre des derniers résultats médicaux de Grenoble. Selon le technicien de santé D. Ould-Abbas, «le Président va marcher dans quelques jours». En fait, on oublie trop facilement qu’en cas de mauvaises nouvelles, le Premier des ministres, Joe la blague est en pool position pour la présidentielle anticipée et son dernier voyage «triomphale» en Arabie Saoudite le conforte, sauf si L. Brahimi est imposé par les puissances étrangères (USA et France).

(43) Le contrôle du FLN et du RND, ne se pose pas du tout en termes de programme politique mais en termes de contrôle du processus de désignation élective du prochain président. Or, les deux SG de ces deux partis ont tenté de jouer leur propre carte politique, ce qui a eu pour conséquence la liquidation du premier et un carton jaune au second… Tuez, tuez, Dieu reconnaitra les siens !

(44) Il ne faut jamais oublier que lors du dernier Congrès du FLN, une motion unanime a permis à A. Bouteflika de devenir président de ce parti. De même, le Premier ministre, plusieurs ministres, des PDG d’entreprises, des ambassadeurs, des présidents d’association… sont devenus membres du comité central ou pris leur carte de militant.

(45) Avril 2019, étant officiellement la prochaine échéance présidentielle, il est donc exclu pour le Pouvoir d’envisager un quelconque autre agenda. Les deux années restantes ne seront pas de trop pour préparer la cinquième désignation élective. Les signes avant-coureurs, de cette préparation, sont de plus en plus apparents.

(46) Ayant anticipé le peu d’enthousiasme que le projet du front national avait suscité, le Président va porter tous ses efforts pour récupérer le monde gluant des associations et leurs affidés, afin de mobiliser la troupe et constituer les futurs comités de soutien à la candidature présidentielle. Ainsi, l’UGTA, l’UNPA, l’UNEA, l’UNFA, l’ONVTAD (l’organisation des victimes du terrorisme), les zaouïas, une multitude de partis unicellulaires, le monde associatif et la société civile, devront être mobilisés.

(47) La proposition de rassembler, autour du Président elliptique, tous les partis politiques, y compris de ceux de l’opposition, a été lancée pour occuper le débat boulitique, gagner du temps et surtout neutraliser Lucky Luck, en attendant que son intérim au RND s’achève. L’échec programmé de ce front fait parti des manœuvres de diversion qui tentent de cacher les objectifs réels qui demeurent la préparation de la cinquième désignation élective.

(48) La course à rente a déjà commencé et certains partis tiroirs-caisses ont annoncé la couleur, comme l’ANR, TAJ, MPA… et les autres vont suivre. De même, les associations commencent à faire la queue devant les distributeurs de billets.

(49) Lors de son premier BP, le SG du FLN a surpris tous les membres en distribuant les rôles-clés de la campagne et des rentes subséquentes aux « redresseurs », après avoir négocié préalablement leur reddition.

(50) Le spectre islamiste voire djihadiste et donc de la guerre civile, est souvent remis au goût du jour pour faire basculer les populations dans le camp du statu quo.

(51) Certains articles dits sensibles tels que la désignation d’un vice-président et ses prérogatives, la désignation d’un chef du gouvernement et ses prérogatives, la place et le rôle de l’institution militaire, celles des assemblées élues (nationales, régionales et locales) et leurs prérogatives.

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




Le FMI nie avoir reçu le prêt de 5 milliards de l’Algérie : le PT veut des explications!

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Polémique

Le FMI nie avoir reçu le prêt de 5 milliards de l’Algérie : le PT veut des explications!

Louisa Hanoune fulmine et interroge devant ce nouveau scandale. Où sont les 5 milliards que le gouvernement dit avoir prêter au FMI en 2012 ?

Serait-ce un énième scandale qui éclate ? Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, vient de jeter un pavé dans la mare. « Si les experts du FMI, qui avaient visité le parlement algérien il y a peu, nient avoir reçu un prêt de la part des autorités algériennes en 2012, qu’on nous explique alors où est passé cet argent ? », lançait-elle devant ses militants à l’ouverture hier, de son bureau politique. Avant de renchérir et de recommander « l’arrêt immédiat des tractations si la procédure n’avait pas encore abouti ».

Pour rappel, en 2012, le ministère des finances avait annoncé sur son site officiel, l’octroi, au FMI, d’un prêt de 5 milliards de dollars. « L’Algérie a décidé de participer à l’emprunt lancé par le Fonds monétaire international (FMI) avec un montant de 5 milliards de dollars », pouvait-on lire dans un communiqué commun du ministère des Finances et de la Banque d’Algérie.

À l’époque Karim Djoudi, alors ministre des Finances, avait révélé que le FMI avait sollicité l’Algérie, car elle disposait d’un excédent financier confortable et qu’elle pouvait aider le Fond Monétaire Internationale à renflouer ses caisses et à faire face à la crise mondiale.

Quatre ans plus tard, l’Algérie frappe aux portes de ce même créancier: la roue tourne, et nos têtes aussi !

 

Auteur
Hebib Khalil

 




Nous vous révèlons la nature de la maladie de Bouteflika

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Hospitalisation du chef de l’Etat

Nous vous révèlons la nature de la maladie de Bouteflika

Selon une source médicale que nous avons contactée, l’hypothèse la plus probable serait que le président octogénaire soit allé subir une intervention chirurgicale pour traiter une « sténose » qui est probablement une « sténose carotidienne » qui ne répond plus aux traitements conventionnels. « Les nombreux AIT (Accident Ischémique transitoire) et AVC qu’a subis le président depuis sa première hospitalisation en 2013, son état de santé en dents de scie et ses nombreux contrôles effectués à l’étranger, font penser à une sténose », nous révélait notre source médicale.

Qu’est-ce qu’une « sténose carotidienne »

On parle de sténose carotidienne lorsqu’il y a un rétrécissement de l’artère interne qui traverse le cou et alimente le cerveau en oxygène. Ce rétrécissement est dû généralement à des dépôts athéromateux (graisses). Il existe un traitement non chirurgical qui associe « le contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires et un traitement par antiagrégant plaquettaire (qui fluidifie le sang) et statine (diminue le taux de cholestérol dans le sang) ».

L’intervention en tant que telle est à éviter, mais devient nécessaire dans le cas où elle présenterait des risques d’accidents vasculaires cérébraux imminent. Et effectivement, cette maladie nécessite une surveillance par écho-döppler semestriel ou annuel en fonction de la sévérité de la sténose, ce qui explique les nombreux déplacements du président pour officiellement des « contrôles routiniers ».

Le 07 novembre 2016 : à Grenoble pour subir une intervention inévitable

« Abdelaziz Bouteflika doit rester hospitalisé plusieurs jours en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale », révélait « le Dauphiné libéré » le 07 novembre 2016. Ce journal qui fut le premier à faire cette révélation nous apprenait le vendredi 08 Novembre (1) que «Abdelaziz Bouteflika devrait rester hospitalisé à Grenoble jusqu’à vendredi soir, voire samedi matin… Il doit subir une série d’examens dans le service de cardiologie du docteur Jacques Monségu, qui le suit depuis une dizaine d’années : au Val-de-Grâce tout d’abord, et depuis 2014 au Groupe hospitalier mutualiste. »

Le traitement chirurgical en image

Si la sténose est sévère, comme dans le cas du président Bouteflika, une intervention chirurgicale devient nécessaire, et consiste en une endartériectomie carotidienne (ablation de la plaque d’athérome) (2). L’intervention peut se faire sous anesthésie locale ou générale et ne durer que 1h. La surveillance post-opératoire, si tout se passe bien, est en moyenne de 6 à 8 jours suivant l’âge des patients

Qui est le Docteur Jacques Monségu

Ce professeur en cardiologie est une sommité dans le domaine des maladies cardiovasculaires. Il a plusieurs publications scientifiques notamment sur les avantages angiographie coronarienne (aussi appelée coronarographie) qui consiste à prendre des radiographies des artères coronariennes et des vaisseaux qui alimentent le cœur. Il est Cardiologue interventionnel au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble. Diplômé de l’Université de Bordeaux en 1984, il a obtenu son diplôme de Spécialiste des maladies cardiaques et vasculaires de l’Université de Paris en 1993. Médecin militaire français, il a travaillé à l’Hôpital militaire de Val-de-Grâce à Paris jusqu’en 2013 et a été directeur de l’unité de cardiologie. Il a été nommé professeur de Val-de-Grâce en 2001. Depuis 2013, il travaille à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris et se déplace maintenant au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble en tant que codirecteur de l’Unité de Cardiologie Interventionnelle. Pr Monségu est très intéressé par la recherche clinique et a participé activement à l’enseignement radial en France et en Europe. Il est également membre de la Société Française de Cardiologie et membre de la Société européenne de cardiologie.

 

Auteur
Hebib Khalil

 




Quand la DCRI française utilisait le DRS comme fausse cible !

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Renseignement

Quand la DCRI française utilisait le DRS comme fausse cible !

Bernard Squarcini, l’ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage français) a été entendu dans une affaire de tentative d’espionnage par le Mossad israélien en France.

L’ancien chef du contre-espionnage français (2008-2012) est soupçonné de plusieurs faits dont certains relèvent du trafic d’influence, révèle Le Monde. Bernard Squarcini, entendu en septembre dernier par les enquêteurs français, révèle l’existence d’une opération du Mossad en France afin de faire acheter un matériel informatique israélien par des unités opérationnelles du contre-espionnage français. Le hic ? Ce matériel a été piégé de telle sorte que le Mossad aurait pu connaître toutes les opérations des utilisateurs de ce matériel.

L’affaire remonte à 2011 quand la DCRI a placé sur écoute un policier suspecté par la DCRI. « Je confirme, confie Squarcini, que le dossier principal visait des policiers compromis avec les services secrets israéliens ». Et il poursuit : « Le service de sécurité de la DCRI m’a informé qu’une entreprise de matériel côtoyait de très près des personnels ex-RG affectés aux missions de surveillance opérationnelle et qu’il s’agissait d’une tentative du Mossad ou de gens considérés comme très proches d’infiltrer le service », reprend le quotidien du soir français. Donc un groupe de policiers soupçonné de trafic d’influence au profit de cette entreprise a été placé sur écoute de 2011 à 2012.

Cependant, l’opération avait pris une tournure bien étrange. Comment cela ? En utilisant le Département du renseignement et sécurité (DRS) comme paravent pour ne pas éveiller les soupçons des autres service !!! Jugez-en : Bernard Squarcini a avoué qu’au nom de la protection de ses activités, la DCRI avait pour habitude, lors de ses demandes officielles de placement sur écoute, de ne pas faire figurer le nom de la cible, rapporte Le Monde. Banco !!! Mais voilà, Selon l’ancien patron de la DRCI, dans l’affaire de ces policiers soupçonnés de contact avec le Mossad, on a fait plutôt porter le chapeau au DRS. En lieu et place du Mossad, Squarcini précise qu’il est mentionné que l’enquête est « en relation avec les membres du service de renseignement algériens, suspecté d’avoir divulgé des informations sensibles ».

Et de justifier encore cette méthode : « La motivation est la bonne, mais le service qui est à l’origine est protégé, c’est la raison pour laquelle (on) a dû choisir le service de renseignement algérien », voilà comment on noie le DRS pour protéger le Mossad. Et dire qu’on nous répète que les relations entre les services français et algériens sont les meilleures ! Bernard Squarcini soutient que « c’est une mesure de protection de l’affaire ». C’est à se demander qui protège qui ? Et au détriment d’un service « ami » ?

Réputé très proche de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini a été débarqué de la DCRI après l’arrivée de François Hollande à la présidence française.

 

Auteur
Yacine K.

 




Abdelaziz Bouteflika hospitalisé à la clinique d’Alembert de Grenoble

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Dernière minute

Abdelaziz Bouteflika hospitalisé à la clinique d’Alembert de Grenoble

Abdelaziz Bouteflika doit rester hospitalisé plusieurs jours en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale, révèle « le Dauphiné libéré ». 

L’information est à mettre en premier à l’actif du journal local Dauphiné Libéré. Ce journal qui avait interviewé son médecin traitant, le cardiologue Jacques Monségu, en décembre 2014, évoquaitses liens d’amitié avec le président algérien et, un fait important, ses problèmes cardiaques : « C’est particulier, la médecine du cœur. Il y a une symbolique puissante qui arrive à créer des liens très forts entre les soignants et les patients. Le cœur, c’est la vie. Alors oui, je peux dire que j’ai des liens d’amitié avec le président algérien ».

Dans l’après midi, un communiqué laconique de la présidence, reprit par l’APS, évoquait un déplacement du président algérien à Grenoble pour « une visite privée ». Dans la foulée, le communique poursuit que le chef de l’Etat « effectuera des contrôles médicaux périodiques ».

Il y a quelques jours, le tout nouveau secrétaire général du FLN annonçait que les Algériens allaient avoir une surprise très bientôt poursuivant que le chef de l’Etat va se remettre sur pied.

Auteur
Hebib Khalil

 




Les crânes de résistants algériens et les augures d’Ould Abbès

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Colonisarion

Les crânes de résistants algériens et les augures d’Ould Abbès

Cette année comme toutes les précédentes, le FLN a ressorti ses admonestations à l’occasion du 1er Novembre. 

Si ça continue comme ça le FLN versus Ould Abbès va nous faire regretter celui d’Amar Saadani et ses coups de menton. Ya de quoi s’en inquiéter ! Ould Abbès est dans un autre registre que l’ancien porte-flingue du clan. Il a, lui, l’humilité d’une arriviste qui se démultiplie pour prouver sa fidélité.

Dès l’entame de sa mission, le tout nouveau SG du FLN a lancé un pronostic prometteur. Affaibli par la maladie et sans doute l’âge, le chef de l’Etat va remarcher bientôt, augure Ould Abbès. On ne sait pas si c’est de cette information qu’il parlait quand il a déclaré quelques heures seulement après sa désignation à la tête du FLN que Bouteflika allait faire une importante annonce ! En tout cas, les derniers téléspectateurs de l’unique et des chaines clonées du pouvoir ont bien vu le président se recueillir à El Alia toujours sur son fauteuil sans néanmoins prononcer la moindre déclaration. Et la traditionnelle cérémonie d’accueil des moudjahidine a plutôt été dévolue au premier ministre.

En attendant de voir l’oracle d’Ould Abbès se réaliser, le citoyen lambda croyait sans doute que c’était l’Algérie qui allait enfin se remettre en marche ! Peine perdue, celle-là attendra le cinquième mandat pour lequel on nous rabat étrangement les oreilles depuis seulement quelques jours.

Il faut avouer que cet ex-ministre qui se revendique médecin fait donc mieux que Saadani. C’est le grand âge ! Il inaugure son mandat par des bonnes nouvelles et se fait diseur de bonnes aventures. Ce qui va sans doute plaire à ses donneurs d’ordre, par ailleurs très sourcilleux sur les questions de loyauté.

A la faveur de Novembre, on a assisté au regain de la surenchère mémorielle. Le temps d’une journée les caciques du FLN nous ressorti leurs vieux discours patriotards pour nous faire croire qu’ils sont toujours les seuls détenteurs du nationalisme. En mal de mobilisation désintéressée, le parti-Etat surfe sur les discours nationalistes. Le 1er novembre encore une fois, le FLN, en plein cessez-le-feu interne, a réclamé des excuses de la France. La ficelle est usée à force de la resservir à chaque occasion de fêtes nationales.

Quand Le Matindz a relayé l’appel lancé par le chercheur et historien Farid Ali Belkadi, le 27 mai 2011, pour la restitution par la France des 37 crânes de résistants algériens (*), il n’y avait pas grand-monde à nous soutenir. C’était le silence radio à tous les étages !!! Le FLN, comme d’ailleurs les autorités ont ignoré superbement l’appel. Le ministre des Moudjahidine de l’époque avait fait montre d’une grande indifférence. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, le FLN profite de la célébration du du 1er Novembre 1954 pour lancer un appel aux autorités françaises et reprendre de fait l’ancien appel lancé par Farid Ali Belkadi au printemps 2011.

Le FLN a un train en retard. Et la déclaration sent le réchauffé, tant l’affaire des crânes de ces valeureux résistants algériens qui font partie d’une collection du musée de l’Homme de Paris remonte au siècle dernier.

Par ailleurs, au lieu de pleurnicher à longueur de commémorations, il eut été plus sérieux que les autorités fassent une demande officielle de restitution des restes mortuaires des dizaines de résistants algériens, actuellement conservés dans les musées français. Une loi adoptée par le parlement français préconise déjà « la restitution de toutes les têtes maories détenues en France ». Pourquoi pas les restes des dépouilles des Algériens ? Ne méritent-ils donc pas de se reposer enfin sur la terre pour laquelle ils sont morts ?

Auteur
Hamid Arab

 




Retour sur l’infatigable militant des causes justes

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Yaha Abdelhafidh :

Retour sur l’infatigable militant des causes justes

 

Si Lhafidh est né le 26 janvier 1933 dans le village Takhlijt At Atsou, de la tribu d’At Illilten (commune Iferhounène). Il rejoint le mouvement des scouts assez jeune.

En 1949, il émigre en France en compagnie de père Bachir Yaha. Il rejoigne Charleville-Mézières (Ardennes) où il y avait une forte communauté kabyle auprès de laquelle il forgera son parcours de militant. «Les cafés algériens étaient des foyers d’agitation nationaliste. Nous nous y retrouvions pour discuter du pays en toute confiance. Le café de la famille Belkacem Aït Abdelaziz était particulièrement animé. Il recevait souvent l’immense chanteur Slimane Azem. Quand il venait c’était toujours la bousculade dans le café. Ses soirées étaient synonymes de convivialité et de grande nostalgie pour les émigrés. Ses chansons nous transportaient au pays, l’espace d’une soirée», témoigne-t-il dans le premier tome de ses mémoires.

Il prend part aux manifestations organisée par le MTLD et s’implique corps et âme dans l’organisation.

En septembre 1954, il rentre au pays pour prendre part au déclenchement de la guerre de libération. Il avait 21 ans. Très vite, il prend contact avec les militants nationalistes de la région de Ain El Hammam, dont Amar Ath Cheikh, une des chevilles ouvrières de l’organisation de l’ALN les premières années de la guerre. Dans la foulée, toute la famille Yaha entre en guerre aussi. Leur maison est devenu un refuge connu et sûr pour les moudjahidine. Pas seulement, la modeste fortune de la famille aussi est mise au service de l’ALN/FLN. Bachir devient chef de refuge pendant celui qui deviendra le célèbre Si Lhafidh cours les villages et les maquis pour organiser, monter des embuscades et faire régner l’ordre révolutionnaire. Il acquière vite une réputation de grand baroudeur, mais aussi et surtout celle d’un homme juste mais intraitable.

L’une de ses opérations les plus spectaculaires est la liquidation du terrible administrateur de la ville de Michelet, Bighetti de Flogny en avril 1956. Alors que la ville grouille de soldats, Si Lhafidh a réussi à éliminer cet administrateur et à sortir de la ville. Ce ne sera pas le seul fait d’armes de cet officier.

En 1958, il sera l’un des rares responsables de la wilaya III à se dresser contre les purges de «la Bleuite». Il n’a pas hésité à interpeler le colonel Amirouche et le prévenir sur les assassinats de moudjahidine sous les ordres du capitaine Mahiouz.

«Que de sang ! Que de larmes avaient coulé suite à cette tragique affaire. La «Bleuite», nommée ainsi en référence aux militants du FLN habillés en bleu de chauffe après qu’ils eurent été retournés par les hommes du général Massu pendant la bataille d’Alger avait causé une grave saignée dans les rangs des maquisards, des mousseblines et des civils en wilaya III», a-t-il écrit dans le premier tome de ses mémoires en parlant de cette terrible purges, sans doute l’une des plus tragiques de la Révolution. Sa dénonciation des liquidations et son refus d’obtempérer aux ordres a failli lui coûter la vie. C’est un colonel Amirouche patelin et attentif qui l’a accueilli pour écouter Si Lhafidh lui expliquer que la purge qui avait lieu était en train de viser les meilleurs éléments de la wilaya.

L’épisode est très peu connu. Seul Salah Mekacher a raconté succinctement cette séquence dans son livre « Aux PC de la wilaya III ».

Dans le premier tome de ses mémoires, il raconte l’opération Jumelles qui a laissé la wilaya III exsangue. En 1960, Si Lhafidh mène une attaque contre un poste militaire à Taskenfout, un village de Ain El Hammam. Avec ses hommes, il a réussi à emporter toutes les armes des soldats sans tuer un seul d’entre eux.

Quelques semaines avant la proclamation de l’indépendance, il mène une autre opération tout aussi spectaculaire contre le poste de harkis établi au village Aït Lqaïd. Là encore, il a réussi à vider le poste militaire de ses armes et à disparaitre dans la nature avec ses hommes.

Si Lhafidh c’était cette grande disposition à comprendre les hommes. Il était réputé pour son courage, sa détermination dans la lutte armée mais surtout cette capacité à dépasser toute formes de violence, à pardonner. Au maquis, on disait de lui qu’il était comme le sucre.

La séquence des lendemains d’indépendance le marquera à jamais. Il se rappellera jusqu’à la fin de ses jours ces cortèges de veuves et d’orphelins qui venaient au PC de la wilaya III pour quémander à manger. Il estimera que les survivants des maquis ont failli à leur parole.

La prise de pouvoir autoritaire menée par le clan d’Oujda l’a convaincu de reprendre le chemin de la lutte. Moins d’un an après l’indépendance, il sera l’un des hommes clés de la naissance du FFS en septembre 1963.

Après la démission du colonel Si Mohand Oulhadj du FFS, en octobre 1963, Si Lhafidh s’impose comme l’un des importants chefs du FFS. Au cœur de l’affrontement armé avec le pouvoir de Ben Bella-Boumediene, il maintient l’unité des rangs du FFS et poursuit la lutte après que Hocine Aït Ahmed ait été neutralisé le 17 octobre 1964.

Au printemps 1965, il accepte de négocier le cessez-le-feu avec des représentants de Ben Bella. Au Si Lhafidh part à Paris rejoindre le colonel Saddek pour y dialoguer avec les représentants de Ben Bella. Ce dernier était disposé à reconnaître le FFS, selon les termes du contrat négocié, comme force politique. Le putsch mené par Houari Boumediene a remis en cause, en partie, les négociations.

A la fin 1965, il part en exil sur demande expresse de Hocine Aït Ahmed. A partir de là, un autre épisode de la lutte politique commence pour Si Lhafidh. Durant un quart de siècle, il restera l’opposant intransigeant avec le pouvoir. Après un différend avec Hocine Aït Ahmed, il rentre seul au pays en 1989 pour poursuivre son chemin politique.

Yaha Abdelhafidh a consacré les dernières années de sa vie à la rédaction de ses mémoires. Cette tâché lui tenait à coeur plus que tout autre chose. C’était sa dernière mission. Deux ouvrages qui résument tout son parcours sont publiés en Algérie et en France. Ses mémoires demeureront une source précieuse de connaissance de la guerre d’indépendance dans la wilaya III mais aussi un témoignage capitale sur l’histoire du FFS.

H. A.

Notes

« Ma guerre d’Algérie -Au coeur des maquis de Kabylie » tome I paru chez Inas édition en Algérie et Riveneuve Editions en France.

« Le FFS contre dictature » (tome II) es paru chez Koukou Editions.

Programme de la journée de 1er Novembre conscrée à Yaha Abdelhafidh au village Takhlijt Ath Atsou (commune Iferhounène)

9 h : prise de paroles et témoignages sur l’ancien officier de l’ALN et responsable du FFS. 
Dépôt d’une gerbe de fleurs sur le monument où repose l’ancien maquisard.
Chants révolutionnaires de la chorale du village Aourir U Zemour.
Visite du monument où reposent les 85 martyrs du village.
Les visiteurs auront aussi à découvrir la maison où a été arrêtée la cheftaine de la résistance kabyle Fadhma N Soumeur en 1851.
Enfin, il y a aussi la visite de la maison des Yaha qui a servi de refuge pendant la révolution.

Auteur
Hamid Arab

 




Amar Saadani, la maladie de Bouteflika et la recomposition à venir

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DRS-Bouteflika

Amar Saadani, la maladie de Bouteflika et la recomposition à venir

Que s’est-il passé entre le 5 et le 22 octobre ? A la première date, C’était un Saadani, arrogant, suffisant, plein d’assurance qu’on avait entendu porter de bien gravissimes accusations contre plusieurs anciens responsables. Samedi, c’est un SG du FLN, un rien aigri, qui présente sa démission aux membres du comité central. Tout un chacun sait qu’en Algérie, un homme comme Amar Saadani ne se serait jamais permis des attaques aussi frontales contre Mohamed Mediene, l’ancien patron du DRS, et l’ancien premier ministre, le barbefln Belkhadem.

Amar Saadani a été « actionné » pour tirer sur ces individus. A quelle fin et pourquoi ce 5 octobre quand on sait que les deux hommes ont été écartés du pouvoir par le clan Bouteflika ? Cette sortie serait l’attaque de trop. Amar Saadani et ces donneurs d’ordre auraient perdu de vue qu’ils n’étaient pas seuls au pouvoir.

Il y aurait de profondes divergences parmi les héritiers du pouvoir, selon El Khabar. Des divergences qui font que désormais le FLN n’est plus le seul « porte-parole » de la présidence, comme il le fut un certain moment. Le journaliste parle de recomposition du centre du pouvoir. Il en veut pour preuve les affirmations d’Ahmed Ouyahia qui contredisent Amar Saadani et cette phrase d’Amar Ghoul, sénateur du tiers présidentiel, qui avancent que « les frères coalisés » ne prennent pas leurs ordres du « même bord du pouvoir ». Ce qui sous-entend une lutte de clans au sein des cercles aux affaires.

Deux éléments sont avancés. Jusqu’à récemment, Abdelaziz Bouteflika et son clan ont réussi à neutraliser l’armée en créant une scission entre l’Etat-major et le DRS. L’affaire de l’attaque de Tiguentourine aurait été déterminante dans l’issue de la lutte au sommet que menait Abdelaziz Bouteflika contre le général major Toufik Mediene. Ce dernier éliminé et envoyé à la retraite, le clan s’est cru tout permis. On se souvient des outrances lancées et entendues ici ou là, l’emprisonnement de généraux, etc. Voire même les attaques contre le premier investisseur privé, Issad Rebrab pour l’intimider. Dans le désordre, une espèce de lutte feutrée a vu le jour aussi au sein du clan sur qui va remplacer Bouteflika à El Mouradia. Chakib Khelil, reçu en grande pompe qui fait sa tournée des zaouïas, Amar Saadani qui prend de plus en plus de place dans l’espace politico-médiatique…

Le quidam est tenté de se poser la question : où est le sens de l’Etat dont nous rabat les oreilles Bouteflika depuis des lustres ? Nulle part.

L’Armée et les services entièrement remaniés observaient sans mot dire. Qui ne dit mot consent, pourrait-on dire. Que non ! La tournure des événements aurait commencé à agacer les généraux Gaid Salah et Bachir Tartag. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les dernières déclarations d’Ahmed Ouyahia et Amar Ghoul. Ces deux hommes se sont positionnés à l’opposée de Saadani.

En réponse aux déclarations d’Amar Saadani, le SG du RND dont on connaît la proximité avec l’armée, a lancé : « Quand certains parlent j’espère qu’ils n’oublient pas que derrière une personne, il y a des milliers d’agents, des officiers, sous-officiers et des djounouds. Ils sont aussi de l’armée nationale populaire. J’ai déjà répondu sur Ghardaïa, je ne suis pas d’accord avec le dernier discours ». Voilà qui signe le désaccord franc entre les deux. Quelques jours plus tard, Amar Ghoul prend le relais et accuse même Saadani de « semer de discorde ». Puis de préciser : « Les partis politiques qui s’attaquent à des personnalités et qui remuent le passé sont des perturbateurs. Ils veulent semer la zizanie et déstabiliser le pays ».

Si, il y a quelques jours encore, Amar Saadani se montrait droit dans ses bottes et déterminé à rester à la tête du FLN, samedi, il annonçait, contre toute attente, sa démission. Et « la désignation » surprise de Djamel Ould Abbès prouve si besoin est que rien n’est encore applani dans les sphères de décision. Ould Abbès est là juste pour chauffer le siège en attendant le prochain véritable patron et la désignation de celui qui sera désigné comme le candidat du pouvoir.

En vrai, cette nomination pose plus de questions qu’elle n’en résout. Elle souligne, au passage, une cristallisation dangereuse du pouvoir au sein de la tribu de Tlemcen. Faut-il rappeler outre Ould Abbès, deux noms Mourad Medelci (conseil constitutionnel), Abdelkader Bensalah (Conseil de la nation) à la tête de deux institutions stratégiques, sont natifs de cette région. Sans oublier les nombreux ministres, walis et autres huiles qui, à la faveur des quatre mandats de Bouteflika ont tenu ou tiennent encore les postes les plus sensibles du pouvoir.

Mais il y a encore plus troublant : ces soutiens traditionnels du clan comme Amar Benyounès qui parlent d’un cinquième mandat pour Bouteflika alors que le quatrième est à peine à sa moitié. Est-ce raisonnable d’évoquer une candidature d’un homme âgé de 79 ans particulièrement très diminué ? Pourquoi cette fièvre subite qui monte ?

Alorsque la crise frappe à la porte du pays, était-il nécessaire de remettre au centre des préoccupations actuelles la candidature d’un homme malade qui ne parle plus aux Algériens et ne fait plus de sorties publiques ? Ou y a-t-il une élection présidentielle anticipée qui se dessine pour 2017 ? Pour ajouter du mystère, le désormais Sg du FLN vient de se fendre d’une déclaration énigmatique : « Les Algériens doivent s’attendre à une grande annonce pour bientôt ».

Quel spectacle ! Quelle désolation !

Au milieu de ce fatras, fruit de nombreuses incertitudes et d’une conduite des affaires de l’Etat de plus en plus problématique, il y a une certitude : le système n’est pas prêt à lâcher du lest et le renouvellement de la classe dirigeante attendra. A moins…

Auteur
Yacine K.

 




Une nuit « sanglante » nommée Bentalha

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Terrorisme

Une nuit « sanglante » nommée Bentalha

 C’est en septembre 1997 que survient le plus terrible des drames de la décennie noire, le massacre de Bentalha (sud d’Alger).

 Le peuple algérien y découvre l’indicible et une mort dénuée de tout sens. Les terroristes tuent systématiquement les individus qu’ils ont d’abord mis au ban de l’humanité. Plus de 400 personnes sont massacrées dans l’horreur la plus abjecte. Condamnées à disparaître comme un déchet, les victimes ont été « animalisées » avant d’être complètement anéanties dans des scènes qui expriment la négation de toute humanité. Il semble que les terroristes « encagoulés » aient décidé d’abattre les « mécréants ». Le but c’est de créer « un enfer fantasmé » tel que décrit dans les textes sacrés.

C’est ainsi que les cadavres s’amoncellent, alors que même des hélicoptères survolent le théâtre des événements sans vouloir intervenir. Des militaires apathiques face à la menace et au carnage qui laissent « soupçonner » ou penser que l’État était l’instigateur de ces crimes atroces perpétrés plusieurs heures durant (Nesroulah & Mellah, 2000). C’est au lendemain de ce drame absurde que le photographe Hocine Zaourar dévoile au monde la souffrance « pudique » des Algériens, en publiant « la Madone de Bentalha » (Guillot, 2005). Cette femme adossée à un mur exprime le profond malaise qui règne dans une Algérie « traumatisée ». Mais ce « dévoilement » a été violemment critiqué, parce que tabou dont la transgression s’avère dangereuse. Encore faudrait-il le préciser ici que le cimetière de Bentalha fut le théâtre d’une tragédie des plus atroces, et quasiment indicible. Ce lieu est alors symbole de la mort d’un peuple « rêveur d’une Algérie pacifiée» ». Des hommes et des femmes là-bas présents sont noyés dans l’assourdissant bruit des sirènes de la mort. On voit des images floues, hachées, entrecoupées, laides, etc. C’est un film dramatique sans protagonistes précis, où les regards sont « oblitérés » par la peur, l’incompréhension, l’amertume. Il y a eu une sorte d’obligation de regarder ou, du moins, de prendre position pour secourir une humanité en danger.

Radicalisé, le discours des terroristes se fonde sur une division manichéenne entre monde « croyant » et monde « mécréant ». Tout devient possible dès lors qu’un individu n’est plus inclus dans cet univers commun. De mon point de vue, les massacres commis ne relèvent pas d’une problématique raciste, puisque les terroristes armés n’éliminent pas les Algériens en tant que pères de familles, frères, amis, cousins et voisins, mais bien plutôt parce que ce sont des « mécréants ». Ces véritables exécuteurs, agissent en vertu d’une mission dont ils se sentent investis. C’est un ordre qui suppose l’Unicité du monde : un seul Dieu, une seule idéologie, une seule conscience et même une seule vie. D’ailleurs, des milliers d’intellectuels et d’artistes s’exilent, car ils se sentent d’ores et déjà étrangers au drame. Voilà comment l’Algérie se retrouve progressivement vidée de son intelligentsia et de son potentiel.

Evidemment, la persécution terroriste a détruit le bonheur de « vivre-ensemble » qui est désormais inconcevable Stora, 2001b). Le film « L’épreuve » (Elmahna) réalisé par Abdelhalim Zerrouki en 2010, montre parfaitement le sadisme de groupes islamistes qui se sont mis au service d’une guerre cruelle et incompréhensible. À plus d’un titre, ce film considéré comme un objet de mémoire dédié aux victimes, retrace avec précision les contours d’une société caractérisée par la haine de la différence. C’est en de pareilles circonstances que la vie des Algériens bascule dans l’absurdité. Humiliés physiquement et psychiquement, les hommes se cachent pour échapper à un destin monstrueux. Ils se retrouvent parfois les spectateurs impuissants du viol de leurs mères, sœurs ou épouses. Le viol « tue la femme dans la femme » comme dirait la féministe Gisèle Halimi. De même, le viol collectif constitue le stade ultime de toute cette barbarie. En quête du pouvoir, les terroristes perçoivent le corps de la femme comme un lieu de pouvoir à reconquérir. Or, vivre avec un corps « abîmé » rend cette femme déjà meurtrie dans sa chair « intouchable », voire « impossible à marier » dans une société des tabous.

A cet effet, le rescapé Yous Nesroulah (2000) décrit minutieusement dans son livre intitulé « Qui a tué à Bentalha ? » toute la violence dirigée contre un peuple sérieusement sacrifié. Les événements ont été retranscrits le plus précisément possible dans un souci de fidélité à une réalité quasi pathologique. Le témoignage « Qui a tué à Bentalha ? » est à la fois un acte de dénonciation et d’interrogation lisible à travers lequel Nesroulah montre l’évolution tragiquement logique vers l’horreur d’une violence instrumentalisée à des fins politiques. En témoigne notamment l’absence d’intervention des forces de l’ordre à proximité du lieu du drame, alors que les victimes accablées par l’épouvante d’une « nuit des longs couteaux » demandaient à être secourues !

La réconcialtion, ce mensonge d’Etat

La guerre civile a été une période sombre et « tabou » pour l’Algérie. Nombreuses ont été les victimes lâchement assassinées, torturées, harcelées et parfois forcées à l’exil. La guerre a symboliquement pris fin suite à la mise en place du « Projet de la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale » en septembre 2005, lequel aurait offert une amnistie totale aux terroristes. L’homme politique qui a échoué moralement dans sa mission de construire une société digne de ce nom aurait-il cherché à préserver l’ordre public par tous les moyens ? Cet homme-là, le président Bouteflika en l’occurrence, est porteur d’un programme de réconciliation sur lequel il a focalisé toutes son énergie. Mais il aurait fallu sacrifier quand même la mémoire des millions de victimes martyrisées pour garantir « une société de paix ». C’est une logique qui se fonde cette fois-ci sur un autre discours « au nom des martyrs algériens » ; « au nom de la souveraineté nationale » ; « au nom de la démocratie », etc. Mais cette vision n’est-elle pas d’ailleurs calquée sur le discours de l’antagoniste « au nom de Dieu » ? Beaucoup se sont interrogés alors si cette réconciliation décrétée par la Présidence était vraiment susceptible de pacifier la société et préfigurer la fin du cauchemar algérien. Et puis, comment est-ce possible d’accepter le pardon accordé aux terroristes, en tirant un trait définitif sur tous les crimes et les violences que le peuple aurait endurées ? Il est évident qu’être reconnu comme victime empêchera l’individu de se venger dans le sang. Cette reconnaissance « victimale » est primordiale pour sauver ce qui lui reste de dignité, sachant que l’impératif de vengeance (« œil pour œil, dent pour dent ») a largement façonné jusqu’ici les mœurs de la société traditionnelle.

A dire vrai, on chemine laborieusement vers l’effacement de la mémoire collective au lieu d’aller vers un sérieux travail de vérité et de réparation. L’État a accordé une amnistie totale aux terroristes par le biais d’un référendum et des urnes. Mais cette démarche politique demeure largement insuffisante au regard des crimes commis. La victime a été exclue de surcroît des circuits d’échange et de négociation générés en vue d’établir une transition politique. Cette « seconde mort » justifie ici le retour de la vengeance, et ce d’autant plus que les terroristes ont bénéficié d’offres d’intégration et de récompenses après les années de violence (logement, soin, éducation, travail, etc.). N’est-il pas une négation « malveillante » de la victime, contrainte de vivre désormais avec son bourreau ? On s’interroge justement ici sur le rapport des institutions juridiques aux crimes perpétrés puisque la violence terroriste a pris, semble-t-il, une forme d’une violence « fondatrice » d’une nouvelle justice marquée par « l’impunité des crimes ».

En réalité, la réconciliation nationale n’est finalement qu’une « projection politique » pour occulter la vérité des faits au point qu’elle devienne un mensonge d’État « Plus jamais ça ! ». La répression des revendications véhiculées par des mouvements associatifs des victimes des terroristes (l’ANFV et le Collectif des Familles de Disparus notamment) en est un exemple édifiant. Dans l’idéal, ces mouvements-là participent à la « dépolitisation » de la vie publique, en transcendant les préjugés, les tabous et la censure (Benrabah, 2000). Ce qui montre bien la difficulté de l’État algérien à concilier politique du pardon et mémoire du massacre du peule. C’est la défaite de la culture politique inconciliable avec les valeurs démocratiques.

Aujourd’hui, la guerre « d’entre nous » reste encore le symbole d’une situation politique malsaine et inextricable. Ces Algériens assassinés et enterrés sans sépulture sont tout aussi innocents que les survivants. Vingt ans plus tard, aucun lieu mémoriel n’a été inauguré pour rendre hommage aux victimes de Bentalha sacrifiées. C’est pourquoi il est urgent de regarder en face la barbarie dont le peuple est victime. Un monument érigé en l’honneur des victimes de la décennie noire est nécessaire afin de lutter symboliquement contre l’oubli et le mépris de la vie humaine. Ces souffrances « d’origine socio-politiques » déniées sont telles « des braises qui crépitent dans des cendres refroidies d’un feu de mort » dirait Claude Allione. Reconstruire une mémoire collective, dans tel contexte, ne se réduit pas à des offres compassionnelles et provisoires (pension symbolique, centre d’hébergement, écoute et/ou soutien psychologique, etc.) qui permettent certes de colmater les brèches sans pour autant régler la problématique de la responsabilité. Cette politique totalisante a été largement critiquée dans la mesure où le travail de deuil, de mémoire et de vérité ont été détruit au nom de l’idéal républicain « l’unité nationale ». Or, la reconnaissance de la victime exige nécessairement le respect des droits– que ce soit pour les morts ou les vivants – à travers lequel s’enracine le sentiment d’apaisement dans leurs cœurs des victimes. Que l’on veuille ou pas, la politique de « l’oubli forcé » maintient l’individu dans une position de victime éternelle dont sa double blessure reste sans guérison possible. En plus de la négation des droits d’un peuple endeuillé, une histoire de haine officielle se construit pour empêcher le travail de «réconciliation- reconstruction» dans une « société de mépris » rompue à la haine de la parole.

Chérifa Sider

Quelques références

1) Benrabah, D. (2000, février 14). Le mouvement de défense des victimes du terrorisme a été manipulé. Libre Algérie.

2) Guillot, C. (2005, octobre 6). L’encombrante « madone » d’Hocine Zaourar. Le Monde.

3) Nesroulah, Y., & Mellah, S. (2000). Qui a tué à Benthala ? Paris: La Découverte. 4) Stora, B. (2001b). La guerre invisible. Algérie, années 90. Paris: Les Presses de Sciences Po.

Auteur
Cherifa Sider

 




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