11 décembre 2024
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Pas de pitié pour les supplétifs !

La chronique de Djeha

Pas de pitié pour les supplétifs !

«Frères humains qui après nous vivez

N’ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, se pitié de nous pauvres avez,

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Dieu en aura plus tost de vous merciz »

François Villon, «La ballade des pendus »

Je l’ai écrit à plusieurs reprises : les opportunistes qui changent de chemises, de trains et de camps avec pour seule conviction leurs seuls intérêts, finissent un jour ou l’autre par être jetés aux orties comme de vulgaires chaussettes usagées et trahis par ceux-la même au service duquel ils ont trahi.

Pour des gens comme Djeha et bien de ses correspondants, d’être désuet et totalement obsolète (je ne m’en cache pas), c’est à la fois gratifiant pour l’idée de justice et pour l’esprit.

Naturellement, chaque homme est libre de récapituler ses engagements et, après bilan, reconnaître s’être trompé de voie et d’en changer.

«Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ».

Mais cela se fait dans la clarté et dans la cohérence. On ne change pas de camp à chaque échéance selon la direction des vents.

Edgar Faure, professionnel en d’acrobatie partisane sous la IVème République, aussi petit et rondouillard fut-il (je l’avais rencontré dans une autre vie lors d’un colloque consacré à l’oeuvre de K. Popper), avait un regard rusé et un mot d’esprit à l’adresse de ceux qui le traitaient de marionnette : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, disait-il, c’est le vent »…

Les rigolos d’aujourd’hui qui jouent les courant d’air, passant d’un parti à un autre, d’une allégeance à une autre, sont effrontés, ingrats, plutôt violents, insolents, une cacahuète dans le ciboulot et juste ce qu’il faut de baratin pour se faire passer pour ce qu’ils ne cessent pas de ne plus être. De vrais passe-murailles.

Les « socialistes » en ont fabriqués à profusion. Ils ne sont pas les seuls.

Le personnel politique d’aujourd’hui – sous toutes les latitudes, (regardez chez nous les grands hommes politiques sérieux, solides, incorruptibles… qui peuplent ce qui reste du FLN et les syndicalistes désintéressés, honnêtes, toute leur vie consacrée aux intérêts des travailleurs qui s’entassent à l’UGTA…)- offre un spectacle luxuriant pour l’observateur amusé et attristé.

Comme je le disais, l’exercice n’est pas sans périls. L’actualité nous en présente un cas typique.

Aux lendemains des dernières « présidentielles », voilà que l’ancien premier « socialiste » après s’être présenté aux Primaires perdues de son parti, a fait des pieds et des mains (et de bien d’autre chose : quand on aime, c’est bien connu, on ne compte pas) pour être admis dans le camps d’en face.

Aussitôt défait, l’acrobate Manuel Valls s’affranchit de son engagement formel à soutenir son vainqueur Benoît Hamon et tente de rejoindre le mouvement de l’autre Emmanuel, le nouveau taulier de l’Elysée.

Sans doute s’imaginait-il naïvement que porter le même prénom (« Dieu est avec nous ») suffisait à confondre les destins, dans une bouillabaisse fruitée des opportunistes.

La différence est de format XXL : d’un côté un président armé jusqu’aux dents par une constitution gaullienne, bien qu’érodée mais encore vaillante et, de l’autre, un ancien chef de gouvernement nanométrique en quête de logis.

Il a fallu forcer les portes et recourir à de nombreuses intercessions plus ou moins occultes (mais que l’on devine facilement) pour qu’enfin un strapontin fût offert au courant d’air. Elu dans des conditions litigieuses que le Conseil d’Etat a fini par valider. Laissons cela.

Le problème en ces circonstances, disais-je, est que ces transfuges continuent de sentir le souffre (« qui a trahi trahira ») demeurent à la merci des maîtres de céans. Et cela ne tarda pas

L’actualité vient de nous en fournir une démonstration pédagogique.

Le 6 décembre dernier, alors que le Président devait faire une visite à Alger (avant d’aller à Doha en VRP dépêché par les industriels de l’armement recueillir une commande de plusieurs milliards d’euros), le Premier ministre Edouard Philippe rentrait expressément du Japon dans un Jet privé (un A340) qui a coûté la peau des f… (350.000 euros) aux contribuables indigènes (et aussi à ceux qui, les plus nombreux, qui contribuent autrement…), alors qu’Emmanuel Macron a fait de la réduction du train de vie de l’Etat l’une des marques de son mandat…

Tu parles Charles ! Môsieur s’est payé le château de Chambord pour fêter le week-end dernier son 40ème anniversaire… Re-passons.

Edouard Philippe ne s’est pas laissé démonter pour autant : « Ça coûte redoutablement cher et j’en suis parfaitement conscient. » « Je l’assume complètement cette décision », a-t-il déclaré.

Bardé d’indices de popularité à l’épreuve des balles, le Premier ministre qui ferait pâlir de jalousie notre inoxydable chef de gouvernement professionnel qui tente laborieusement d’accommoder nos restes, se place sous le slogan incarné par J6M et des prétendus maîtres du monde d’aujourd’hui.

«Comme, je veux, quand, je veux, avec qui je veux, où… et je vous… » Vous connaissez la suite.

Cependant, cette affaire a un coût. Cela fait tâche à la veille des fêtes de fin d’année. Il faut donc trouver un bonnet d’âne pour lui collet la patate chaude.

Cela fut vite trouvé. Sinon, à quoi d’autre serviraient les supplétifs ? Derniers arrivés, premiers servis. Le vieux gambit des pions.

C’est avec un certain dédain que Edouard Philippe lance : « Le voyage de Nouvelle-Calédonie (…) a coûté beaucoup plus cher que ces 350.000 euros, mais il a coûté nettement moins cher, 30% moins cher, que le voyage identique de mon prédécesseur (Manuel Valls) en Nouvelle-Calédonie », a-t-il fait valoir.

Et pan sur le bec du transfuge Catalan, en mal d’autodétermination. J’arrête là ma recommandation aux candidats à la désertion. Je le répète : on y laisse le respect de soi et on y gagne le mépris.

Souvent bien plus

Soyez charitable. Si l’un d’entre vous est dans l’intimité de Serge Julie ou de son avatar, Laurent Joffrin, jamais en panne de brillantes complaisances à l’égard des « puissants » (éphémères) de ce monde, transmettez-lui cette fable sur les périls de la domesticité.

Quand à l’autre, soyez bons, oubliez-le.

Djeha

PS (Post Scriptum, personne n’a été abusé). Pour votre information : Outre les centaines de particuliers qui diffusent à leur tour, de nombreux médias de part le monde reçoivent les billets de Djeha. Certains les publient fidèlement, d’autres me « spament » en particulier la presse « libre » de mon pays: El Watan, La République, l’Authentique, la Tribune… Les institutions de la République qui les recevaient puis ont décidé de les bloquer, à l’exception de la présidence, ministère des AE, l’Assemblée nationale, premier ministre, enseignement supérieur… D’autres biaisent et jouent tantôt à l’autruche, tantôt à celui qui fait mine de n’avoir rien vu…
Tant pis pour eux. Le monde est vaste et accueillant.

Auteur
Djeha

 




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