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Plagiat scientifique : quand l’intégrité universitaire est mise à l’épreuve à Batna

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À Batna, les couloirs des universités résonnent cette semaine d’une polémique inhabituelle, qui dépasse largement les murs des amphithéâtres et laboratoires. Une revue scientifique internationale, Electrochimica Acta, spécialisée en chimie électrochimique, a récemment retiré un article signé par plusieurs enseignants-chercheurs algériens, dont des universitaires des universités de Batna 1 et Batna 2, selon El Aurès News.

L’article, initialement publié comme un travail original, s’appuyait en réalité sur une thèse de doctorat soutenue à Batna 1 en 2020, sans mention ni autorisation de l’auteur légitime. Pour la revue, il s’agissait d’une violation grave des normes éthiques de la publication scientifique, mettant en lumière un manquement qui n’est pas seulement académique, mais moral.

La décision de Electrochimica Acta de marquer l’article comme “retracted” (retiré) est rare et sert d’alerte : le travail reste accessible en ligne, mais signalé publiquement comme non conforme, pour prévenir toute utilisation ou citation future. C’est un signal fort pour la communauté scientifique, tant en Algérie qu’à l’international.

Pour les étudiants et chercheurs locaux, cette affaire est un rappel brutal : la pression de publier dans des revues internationales ne doit jamais primer sur l’intégrité scientifique. Le risque est double : ternir la réputation personnelle et fragiliser la crédibilité des institutions.

Selon des experts en éthique scientifique, le problème dépasse le simple cas de plagiat. Il interroge le contrôle interne des universités, la supervision des doctorants et le suivi des publications des enseignants-chercheurs. L’absence de vigilance pourrait laisser passer des pratiques qui, au fil du temps, érodent la confiance dans le savoir produit localement.

À Batna, la controverse a déjà suscité des débats au sein de la communauté universitaire. Certains dénoncent la précipitation à publier à l’international sans respecter les règles de base, d’autres appellent à la mise en place de comités éthiques et de formations régulières pour encadrer la production scientifique.

Au-delà de Batna, cette affaire est un signal d’alarme pour tout le pays. L’Algérie, qui investit depuis des années pour promouvoir la recherche scientifique, doit concilier ambitions internationales et rigueur académique. La crédibilité du savoir algérien en dépend.

Pour le moment, les noms des chercheurs concernés et le document retiré restent accessibles, comme avertissement et comme trace de ce manquement, selon El Aurès News. Et pour les observateurs, cette transparence est essentielle : l’histoire retiendra qu’un avertissement public vaut mieux que l’ignorance silencieuse.

À Batna, comme ailleurs, la leçon est claire : la science n’a de valeur que si elle repose sur la vérité, l’éthique et le respect des contributions de chacun. Toute dérogation à ces principes fragilise l’édifice académique et, par ricochet, la société toute entière.

Mourad Benyahia 

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2 Commentaires

  1. Rien compris a cet article. Ou est le plagiat ? Est ce que l’article en question publie comme these est plagie et quand expose dans une revue internationale devient un sujet scrutine par des etrangers qui ont vite decouvert le pot aux roses ou le fait que ce travail n’est pas originel ???? ce n’est pas bien explique dans l’article.

    • « L’article, initialement publié comme un travail original, s’appuyait en réalité sur une thèse de doctorat soutenue à Batna 1 en 2020, sans mention ni autorisation de l’auteur légitime. »
      Pourtant c’est très clair.
      Un groupe « d’enseignants chercheurs » ont réussi, aumoins pour un temps, à faire publier un article, un travail qui se voulait abusivement original; or il s’est avéré qu’ils n’ont fait que reproduire, totalement ou en partie, un travail déjà déposé dans une université, sans citer la source, sans citer le nom de l’auteur légitime, le doctorant qui a produit ce travail et qui a soutenu sa thèse devant un jury en 2020.
      L’appropriation illégitime de travaux ou des idées d’un autre c’est du plagiat ! Volontaire ou non, le plagiat est considéré comme une faute grave dans le monde universitaire.

      Peut être que les contrevenants pensaient, comme le plus souvent les travaux de thèses de doctorat ou autres demeurent des publication interne à l’université, la revue ne verrait que du feu. Oubliant peut être que l’auteur ou quelqu’un d’autre scrupuleux ou pour d’autres raisons risque de tomber sur l’article en question, faire le lien avec le travail orignal, saisir la revue en question, abusée, les dénoncer et qui, après vérification évidement, decide de retirer l’article ou comme le cas présent, décide « de marquer l’article comme “retracted” (retiré) : en laissant le travail accessible en ligne, mais le signalant publiquement comme non conforme, pour prévenir toute utilisation ou citation future. »

      Maintenant cette revue et d’autres revues de renommés internationales vont faire preuve d’encore plus de vigilance vis-à-vis des travaux qui leurs parviendront de ces chercheurs ou de ces universités.
      Ps. Tant pis pour ces revues tatillonnes, dorénavant nos chercheurs publieront leurs travaux originaux dans des revues encore plus renommées comme celles de Al-Zaytouna ou Al-Azhar Al Charif…

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