5 mai 2024
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Pour l’indépendance de l’histoire sur la légitimité du pouvoir en Algérie

REGARD

Pour l’indépendance de l’histoire sur la légitimité du pouvoir en Algérie

Depuis l’indépendance, le FLN a procédé à une politisation de la mémoire des Algériens et à ce jour, la République Algérienne Démocratique et Populaire RADP n’a jamais été démocratique ni populaire.

En fait, après l’indépendance confisquée, ce fut une République algérienne autocratique et militaire RAAM qui a défigurée, travestie et  falsifiée notre histoire.

Elle s’est bâtie sur un coup de force suivi d’un coup d’état puis une succession d’organes dits « révolutionnaires »,  conseil de la révolution, parti unique, mouhafadhas, comité d’Etat puis des présidents militaires désignés ou plébiscités.

Le peuple algérien, artisan de la révolution et de la lutte armée pour l’indépendance a été totalement ignoré jusqu’à ce jour, dans les choix devant orienter son destin.

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Tout a été décidé pour son intérêt et en son nom sans qu’il y soit, tant peu soit-il, associé.

Durant 57 ans le pouvoir a trouvé la légitimité de sa gouvernance, de ses choix stratégiques, de sa démarche totalitaire dans leur version historique de la révolution et des mesures prises pour sa préservation contre ses ennemis (les harkis, les capitalistes, les francophones, les Berbères, hizb-frança, les communistes, les mécréants et d’autres démons et fantômes).

Un pouvoir auto-légitimé, dur et autocrate censé protéger un peuple infantilisé contre des démons sortis de Star Wars : Voici une caricature expressive !  

Pour enfoncer davantage le clou, notre jeunesse sait-elle que dans les années 70, une casquette visière verte déposée sciemment sur la plage arrière d’une automobile interdisait aux policiers de dresser une contravention pour stationnement interdit ? Oui, aujourd’hui vous les jeunes, vous pouvez vous exclamer : A cette époque l’Algérie, c’était pratiquement la Corée du nord !

Voici une autre caricature de la chronique de l’Algérie indépendante :

  1. Les temps des colonels a fasciné pour un temps la jeunesse algérienne, croyant aux idéaux révolutionnaires, à l’autogestion, à la révolution agraire, à la lutte contre l’impérialisme, au baathisme et au panarabisme. La doctrine était : Silence, circulez, il n’y a rien à voir !

  2. Vint ensuite, le temps des Généraux, à la manière de Bokassa 1er, le Président Chadli amusait la jeunesse algérienne par ses bourdes et accrochait des galons et décorations aux nouveaux Généraux promus sans médailles de batailles. Il fit un geste généreux aux algériens : Le PAP, Programme Anti-Pénurie

  3. Puis vinrent les années sombres. Les barbes poussaient et les casquettes se cachaient laissant les algériens et les algériennes sans défense face aux barbares salafistes et parfois en guise de bonne foi, pour s’autodéfendre, on leur attribua des armes de chasse.

On revint alors au fameux adage : la valise ou le cercueil

  1. Enfin, depuis 2000, les généraux pour incarner encore et toujours la légitimité révolutionnaire sont allés démomifier du fin fond des émirats, le « dernier père » de la nation.

A la faveur d’une embellie financière inespérée, le plus important hold-up de l’histoire de l’Algérie s’est alors opéré.  Durant 20 ans, le lien de la politique économique algérienne avait comme identifiant: Corruption et mot de passe : Fakhamatouhou !         

Mon sujet c’est ici la légitimité du pouvoir en Algérie. La lutte de libération nationale est derrière nous.

La jeunesse algérienne de 2019, n’a pas connu cette période et doit résolument se tourner vers l’avenir.

Fini la légitimité révolutionnaire et le Front de Libération Nationale a implosé.

Oui à l’indépendance de l’histoire : Il faudra 10-20 ans de travail aux historiens algériens pour nous révéler son authentique contenu. Notez bien que la mémoire n’est jamais objective, c’est la multiplication et le croisement des mémoires qui pourrait produire une authentique vérité.

Les tenants du pouvoir au nom de cette histoire, ont caporalisé notre peuple durant un temps, puis, pour lui donner l’illusion de liberté, l’ont infantilisé.

Aujourd’hui, j’observe avec fierté que cette jeunesse se dresse comme un seul homme pour dire : Game is over !

Dorénavant, la légitimité du pouvoir est dans la rue.  C’est le mot de la fin.

Auteur
Lliès Goumiri

 




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