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Pour une Conférence nationale et une Assemblée constituante souveraines

Ali Brahimi

Pour une Conférence nationale et une Assemblée constituante souveraines

Les tribunes des stades sont un baromètre des tensions qui traversent la société.

Une vidéo du match de coupe d’Algérie d’hier m’a été transmise par un ami en messagerie privée avec mention « à écouter seul ». Il y avait de quoi parce qu’elle faisait entendre des slogans impossibles à écouter en famille. C’est pour ça que, comme la plupart des internautes, j’ai naturellement refusé de la partager !

Personne ne peut plus le faire, des dispositions ayant visiblement été prises pour la faire disparaître, y compris des messageries privées des internautes ; et pour la remaker en plus soft ce qui montre l’insécurité des données des réseaux sociaux et leur contrôle technique absolu.

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Ces slogans insultants très audibles repris par des milliers de voix, étaient dirigés contre les représentants du pouvoir présents à cet événement national de la Coupe. Je ne suis, bien sûr, pas né de la dernière pluie, en ce sens que je sais très bien qu’un petit groupe bien organisé disséminé dans une foule peut faire adopter à celle-ci presque n’importe quel slogan. Tout le monde sait aussi que la guerre des clans fait rage autour des derniers prébendes et quart d’heure, parfois à coup d’éructations ostentatoirement et cyniquement insultante pour ceux d’en bas, au point de nous rappeler la célébration festive bruyante et sûre d’elle du premier centenaire de la colonisation en 1930. 
 

Inutile aussi de vouloir endosser ce déversement populaire, à la défaite «de la JSK et des Kabyles » car il a eu lieu au début du match, prouvant encore une fois -permettez-moi cette utile digression –   que le potentiel contestataire kabyle est encore trop seul, les autres Algériens préférant la posture du voisin de palier neutre ou complice par passivité en attendant de savoir pour qui se déterminer le moment venu.

En tout état de cause, ce genre de manifestation de colère contre le pouvoir est en effet très courant et récurrent, ces dernières années, toutes régions et équipes sportives confondues, dans tous nos stades qui sont et ont toujours été un baromètre fidèle de l’opinion du peuple et de son état d’esprit.

Inutile de jouer aux donneurs de leçons savantissimes ou de sermonner -version patriarche inamovible- « les gamins ». Nos jeunes qui sont aussi des citoyens, n’ignorent pas que notre code moral nous interdit de dire des « gros mots » dans l’espace public mais ils l’ont fait malgré tout, autre preuve du degré supersonique atteint par la révolte qui gronde. C’est la faute à ceux qui ont réduit l’expression citoyenne et politique du peuple à l’impuissance en interdisant toute contestation civilisée!  

Pour vivre parmi mon peuple comme un poisson dans l’eau, je mesure aussi chaque jour et chaque nuit, dans nos rues, nos fêtes et nos enterrements, sur les réseaux sociaux, les graffitis sur tous supports,  la montée inexorable et de plus en plus exponentielle de la rancœur populaire contre le pouvoir.

Quel que soit ce que l’on nous racontera sur l’inspiration spontanée ou manipulée des slogans lancés par ces nombreuses gorges déployées, l’incident n’est pas anodin et nous interpelle tous en ce qu’il révèle, chez le peuple, de haine incommensurable et explosive contre le régime en place. 

Je me sens le devoir d’attirer l’attention de tous, pouvoirs et oppositions sur le volcan qui couve et qui ne doit en aucun cas emporter notre pays avec le régime ou à sa place. J’en appelle en particulier, à tous les patriotes pour s’unir et se lever à la rencontre de notre peuple autour d’une alternative démocratique républicaine qui réinstalle sa souveraineté sur son destin, en lieu et place d’un cinquième mandat ou d’un substitut oligarchique de dernière minute.

Au lieu de s’emmurer dans sa fuite en avant obstinée, le pouvoir, en particulier, les vrais décideurs toujours en activité, doivent ouvrir les négociation avec les partis d’opposition et les représentants de la société civile et personnalités autonomes pour la mise en place d’une Conférence nationale paritaire souveraine (pouvoir/oppositions et personnalités nationales indépendantes) seule solution efficiente pour l’organisation de l’élection d’une Assemblée constituante qui remettra définitivement, l’Algérie sur les rails.                             

Auteur
Ali Brahimi

 




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